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Coluche, c’est l’histoire d’un mec tout à fait enfoiré !
dimanche 24 janvier 2021, par
Coluche, c’est l’histoire d’un mec tout à fait enfoiré !
Coluche, candidat à la présidence
Sa dernière apparition audiovisuelle
Michel Colucci naît le 28 octobre 1944, à l’hôpital Notre-Dame-de-Bon-Secours dans le XIVe arrondissement de Paris. Sa mère, Simone Bouyer dite Monette, est employée chez le fleuriste Baumann, boulevard du Montparnasse. Son père, Honorio Colucci, originaire de la région du Latium en Italie, est peintre en bâtiment. Ce dernier décède en 1947 à 31 ans d’une poliomyélite et son épouse doit élever seule ses deux enfants. Délaissés par la belle-famille (à l’exception notable de Maria, la mère d’Honorio qui passe encore les voir), Monette, Michel et Danièle, laquelle a un an et demi de plus que son frère, vivent ensemble dans une pièce et une cuisine. Bien qu’elle renonce à son métier de fleuriste pour élever ses enfants, Monette retrouve quelques petits emplois qu’elle doit parfois cumuler pour obtenir un salaire de misère. Souffrant d’une grave scoliose, elle doit suivre des traitements à Berck lors d’un été où elle emmène ses enfants. Malgré toutes ces difficultés, elle garde espoir en l’avenir et adopte le mode de vie des classes sociales plus aisées, veillant à ce que ses enfants soient « bien mis » (correctement vêtus). Michel n’apprécie pas cette fracture entre la réalité et les aspirations de sa mère ; et à propos de ses vêtements qui tranchent avec ceux des autres enfants du quartier, il lui reprochera de l’habiller comme une fille.
Loin des rêves maternels, Michel choisit Montrouge (banlieue sud de Paris) où il traîne avec ses copains. Le travail scolaire ne le passionne pas et il fait rire ses camarades de classe, en tenant tête à l’instituteur. Son parcours scolaire s’arrête au Certificat d’études primaires qu’il rate volontairement en juin 1958 : ayant fait une seule faute à la dictée le matin et ainsi avoir selon lui fait ses preuves, il ne juge pas utile d’y retourner l’après-midi. Quand il n’est pas à l’école, il traîne avec ses copains de la « bande Solo », du nom de la cité : « la Solidarité ». Accompagné généralement de Bouboule (Alain Chevestrier), il cumule les petits larcins et aura régulièrement affaire à la police. Tous deux vont même jusqu’à s’essayer à des méfaits plus graves comme l’agression physique ; mais en tentant de dérober le sac d’une vieille dame ils se font tirer dessus par un passant. Coluche, qui avait alors la quinzaine, mettra longtemps avant de relater cet épisode de sa vie dont il a honte.
Ce comportement exaspère Monette qui s’interroge de plus en plus vivement sur l’avenir de son fils. Il s’essaie alors à de petits boulots, qu’il n’arrive pas à garder bien longtemps. Ainsi, il est tour à tour télégraphiste, céramiste, garçon de café, livreur, apprenti-photographe, sous-préparateur en pharmacie, photostoppeur, aide-pompiste, assistant de marchand de fruits et légumes ou encore fleuriste. Durant cette période, il s’intéresse à la musique. Comme beaucoup de jeunes de sa génération, il est fan de rock n’roll, des Beatles, de Johnny Hallyday, des Chaussettes Noires ou encore d’Elvis Presley. Toutefois, il voue également une profonde admiration à Georges Brassens. Après de longues discussions avec Monette, il obtient enfin sa première guitare, dont il joue sans jamais avoir appris.
Peu à peu, il s’éloigne de Montrouge, à la recherche d’une autre vie que celle que lui réserve cette cité. Il traîne dans Paris, s’intéressant sans suite au métier de comédien ou à l’univers des sports mécaniques, touchant un peu au bricolage. Puis il travaille quelque temps chez un fleuriste de l’île de la Cité. En 1964, il est incorporé dans le 60e régiment d’infanterie de Lons-le-Saunier où il fait de la prison pour insubordination. De retour à la vie civile, il travaille comme fleuriste avec sa mère, à la boutique qu’elle vient d’ouvrir à Paris, installée rue d’Aligre puis dans un local plus vaste près de la Gare de Lyon. Toutefois, il estime ce travail peu intéressant et le quitte brusquement, ce qui lui vaut de se brouiller provisoirement avec sa mère.
À la fin des années 1960, il décide de se lancer dans la musique. Entre 1966 et 1967, il interprète certaines chansons de Boby Lapointe, Boris Vian, Georges Brassens, Léo Ferré ou encore Yves Montand, aux terrasses des cafés des quartiers de la Contrescarpe et de Saint-Michel. Il s’associe avec des musiciens rencontrés sur place, comme Xavier Thibault et Jacques Delaporte, futurs fondateurs du Grand Orchestre du Splendid ainsi que le guitariste et flûtiste Jean-Claude d’Agostini, dit « Le Bœuf » futur membre de la troupe « Le vrai chic parisien », avec lesquels il crée le groupe éphémère « Les Craignos Boboys ». Il se rapproche ensuite du monde des cabarets. Tout en assumant un travail de plongeur (dans la restauration), il se produit sur la scène du cabaret Chez Bernadette, dans le quartier de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris. Il y fait la connaissance de Georges Moustaki, lequel l’héberge et le soutient financièrement. Toujours à Paris, il se produit dans d’autres cabarets : La Galerie 55, rue de Seine, Le Port du Salut, rue Saint-Jacques ou La Vieille Grille, rue du Puits-de-l’Ermite. Il travaille ensuite au cabaret La Méthode, rue Descartes, comme barman et régisseur. Il y rencontre France Pellet et son frère, Alain Pellet avec lesquels il se produit sous le nom : « Les Tournesols ». Il y rencontre également Romain Bouteille, qu’il va présenter toute sa vie comme son modèle.
Avec Romain Bouteille, il est présent dès l’origine du Café de la Gare, inauguré officiellement le 12 juin 1969. Ce lieu symbole du café-théâtre réunit une bande de jeunes comédiens d’horizons différents, dont beaucoup deviendront célèbres, tels que Patrick Dewaere, Henri Guybet, Miou-Miou, Martin Lamotte… Parmi les parrains du Café de la Gare on compte également Georges Moustaki, Raymond Devos, Jean Ferrat, Jacques Brel, Leni Escudero, Pierre Perret, Jean Yanne et l’équipe de la revue Hara-Kiri. Plus tard, Gérard Lanvin, Renaud Séchan, Rufus, Diane Kurys, Coline Serreau, Anémone, Gérard Depardieu, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko ou encore Gérard Jugnot rejoignent la nouvelle troupe ou viennent commettre une collaboration ponctuelle. Selon Romain Bouteille, ses problèmes d’alcool le rendent exécrable voire violent. Lors de la préparation de la pièce Des boulons dans mon yaourt au Café de la Gare en 1970, une bagarre l’oppose ainsi à Bouteille et à son ami Patrick Dewaere. Il va jusqu’à brandir un tesson de bouteille et menacer l’entourage ; Dewaere parvient à le contenir mais il se voit dès lors contraint de quitter la troupe.
En octobre 1971, Jacques Martin le recommande à Georges Folgoas, producteur de Midi magazine, pour faire équipe avec Danièle Gilbert, sur la première chaîne de l’ORTF. L’expérience ne dure que cinq jours.
Durant la fin des années 1960 et le début des années 1970, il est engagé sur plusieurs tournages de séries télévisées françaises de l’ORTF (Madame êtes-vous libre ? avec Denise Fabre puis La Cloche tibétaine avec Philippe Léotard). Au cours de cette période, à l’instar de ses collègues de café-théâtre, il apparaît dans des spots publicitaires à la radio et à la télévision. En 1970, il campe un petit rôle dans son premier long-métrage, Le Pistonné de Claude Berri dont il devait camper le premier rôle dévolu finalement à Guy Bedos.
En novembre 1971, il fonde une autre troupe, Au vrai chic parisien - Théâtre vulgaire, puis Le vrai chic parisien. Le premier spectacle s’intitule Thérèse est triste, avec une affiche réalisée par son ami Jean-Marc Reiser.
Il rencontre à cette période sa future épouse Véronique Kantor, alors étudiante de « bonne famille » qui se destine au journalisme. Il l’épousera le 16 octobre 1975. Ils ont deux garçons, prénommés Romain en 1972 et Marius en 1976.
Toujours à cause de son comportement et de ses addictions, il quitte sa troupe une nouvelle fois et se lance dans une carrière solo.
Son premier sketch, C’est l’histoire d’un mec, tourne en dérision la difficulté de raconter une histoire drôle. Ses sketches suivants lui valent rapidement un succès populaire qui ne se démentira plus : « Il inventait pour les années 1970 une image de pauvre urbain, bonne pâte mais à court d’idées, empêtré dans les mots, raciste faute de mieux, ballotté par la publicité et les jeux radiophoniques ». Il revendique sa grossièreté : « Toujours grossier, jamais vulgaire ».
Au printemps 1974, l’impresario et producteur Paul Lederman lui offre le théâtre La Bruyère pour y prolonger Thérèse est triste, mais c’est un fiasco. Il devient alors son propre impresario, Claude Martinez devenant son associé.
Du 15 février au 2 mars 1974, il se produit à L’Olympia dans le spectacle Mes adieux au music-hall. C’est dans ce spectacle qu’apparaissent sa célèbre salopette à rayures bleues et son tee-shirt jaune. Il y met en scène ses personnages favoris, des beaufs grossiers, incapables de s’exprimer correctement, haineux. Le 10 mars 1974, il signe le contrat d’un premier disque : l’album des Adieux.
Comme humoriste, Coluche apparaît pour la première fois à la télévision le 19 mai 1974, lorsque Guy Lux diffuse L’histoire d’un mec, juste avant l’allocution du perdant de l’élection présidentielle, François Mitterrand, en retard.
En 1975, il est en tournée à travers la France, lorsque toutes les radios diffusent son pastiche du jeu télévisé de Guy Lux, le Schmilblick. Dans ce sketch apparaît un futur personnage célèbre de l’humoriste : Papy Mougeot.
En 1976, il remonte la pièce Ginette Lacaze à l’Élysée Montmartre avec les comédiens du Splendid, auxquels il a offert des mobylettes pour leurs déplacements entre deux scènes parisiennes ou les tournages.
En 1977, il réalise le film Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine, dans lequel il campe le rôle principal, le roi Gros Pif. Ce sera sa seule expérience en tant que réalisateur. À partir de cette période, il habite une petite maison dans le XIVe arrondissement de Paris, rue Gazan.
En plus de sa carrière de comique au théâtre, il joue à cette époque dans plusieurs comédies à succès au cinéma, dont L’Aile ou la Cuisse en 1976 avec Louis de Funès, Claude Gensac et Marcel Dalio sous la direction de Claude Zidi et la production de Christian Fechner.
Du 24 avril 1978 au 24 juin 1979, il coanime avec Robert Willar et Gérard Lanvin l’émission On n’est pas là pour se faire engueuler sur Europe 1 (de 15h30-17h), mais son ton provocateur le fait renvoyer. Il triomphe dans le même temps tous les soirs au Gymnase.
Engagé de nouveau, il passe en janvier 1980 à RMC (de 12h-13h) où il se fait également renvoyer après seulement quinze jours (il est parti sans demander un seul centime sauf pour l’équipe qui a travaillé pour lui ainsi que pour son copain Romain Goupil), après avoir pris l’antenne par un : « Bonjour, nous sommes en direct du rocher aux putes. »
Après sa période d’interdiction d’antenne sur l’ensemble des radios et TV françaises, Coluche profite de la libéralisation de la bande FM. Il participe au lancement de la station RFM fondée par le journaliste Patrick Meyer en juin 1981. Alors que sa concurrente NRJ n’existe pas encore, cette station qui a de gros moyens de diffusion, dérange le pouvoir et sera brouillée (à partir du 5 novembre 1981) durant plusieurs années (423 jours). Coluche y restera (à l’antenne) pendant trois mois (du 25 octobre au 10 décembre 1981). Pour finir, il ira d’ailleurs protester contre ce brouillage, déguisé en père noël en se rendant le 24 décembre 1981 au ministère de la Communication, remettant au ministre de cette époque Georges Fillioud une pétition de 600 000 personnes de soutien à RFM.
Pendant plusieurs mois, avec Jean-Michel Vaguelsy et Romain Goupil il prépare son programme et fait convoquer la presse le 30 octobre 1980 dans le théâtre du Gymnase. Fidèle à lui-même, sa déclaration de candidature ne manque pas de saveur :
« J’appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s’inscrire dans leurs mairies et à colporter la nouvelle.
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Le seul candidat qui n’a aucune raison de vous mentir »
En son temps, Coluche n’est pas le premier humoriste à se présenter à des élections présidentielles. En 1965, Pierre Dac, artiste que Coluche admirait, s’est porté candidat mais a dû renoncer, sous la pression de l’Élysée (Général de Gaulle).
Le 30 octobre 1980, Coluche organise une conférence de presse où il annonce son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 1981, avec des slogans tels que « Avant moi, la France était coupée en deux. Maintenant elle sera pliée en quatre » ou encore « Coluche, le seul candidat qui n’a pas de raison de mentir ».
Certains y voient une blague, pourtant un sondage le crédite de 16 % d’intentions de vote et il est soutenu par des intellectuels tels que Pierre Bourdieu, Félix Guattari et Gilles Deleuze10. Cette candidature inquiète les équipes de campagne des principaux candidats « de tous bords » comme le déclare l’humoriste lui-même quelques années plus tard. Parmi ceux-là, François Mitterrand y voit une menace potentielle ; il charge deux responsables du Parti socialiste, Jean Glavany et Gérard Colé de dissuader Coluche de maintenir sa candidature.
Un candidat « anti-Coluche » annonce également son intention de participer aux élections mais ni l’un ni l’autre ne vont jusqu’au bout du processus. Suite aux pressions et à l’assassinat de son régisseur René Gorlin, Coluche annonce qu’il se retire, le 16 mars 1981. Après l’élection de François Mitterrand, il animera durant 1h régulièrement, en soirée et à partir d’octobre 1981, pendant trois mois ; une émission de radio "l’humour continue pendant les travaux" sur la station locale parisienne RFM créée et dirigée par Patrick Meyer.
Son divorce est prononcé le 3 décembre 1981. Lors d’une édition spéciale, il pose en photo pour le magazine satirique Hara-kiri avec une carabine 22 Long Rifle qu’il offre ensuite à son meilleur ami, Patrick Dewaere. Durant cette période d’errance, il vit en Guadeloupe où il s’adonne à sa passion : fabriquer des chaussures. Il invite Elsa (Élisabeth Malvina Chalier), l’épouse de Patrick Dewaere, à le rejoindre sur l’île. Celle-ci quitte alors son mari pour rejoindre Coluche.
Durant la même période, Coluche devait tourner, sur l’insistance de Bertrand Blier, le film La Femme de mon pote avec Patrick Dewaere et Miou-Miou. Le scénario s’inspire sensiblement de faits réels et de l’intimité qui unit ces trois acteurs.
Le 16 juillet 1982, Patrick Dewaere, profondément meurtri après le départ de sa compagne et de sa fille Lola, se suicide en se tirant une balle dans la tête avec la carabine que Coluche lui a offerte. Coluche sombre de plus en plus dans la dépression, l’alcool et la drogue.
Après le suicide de Patrick Dewaere, Miou-Miou refuse d’assumer le premier rôle féminin du film de Bertrand Blier. Le climat doux-amer du film que Coluche tourne finalement en compagnie d’Isabelle Huppert et de Thierry Lhermitte, laisse transparaître un certain changement dans le style de jeu de Coluche, préfigurant le rôle dramatique de Tchao Pantin.
Cette triste période se clôturera avant qu’il ne se reprenne avec la douloureuse mort de son autre ami Jean-Marc Reiser.
En tant qu’acteur, la consécration vient avec le film Tchao Pantin (1983) de Claude Berri dans lequel il joue le rôle dramatique d’un pompiste meurtri par un passé personnel douloureux, confronté à l’alcool et à la drogue, pas si différent de la vie que mène alors Coluche, lui-même. Il obtient le César du meilleur acteur en 1984.
Avant ce succès, d’autres interprétations lui assurent sa notoriété auprès d’un large public : en 1982 il joue le rôle de « Ben Hur Marcel » dans une comédie satirique de Jean Yanne intitulée Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ avec Michel Serrault. Il joue également dans le film Banzaï marquant sa troisième collaboration avec Claude Zidi. En 1984, il tient le rôle principal de La Vengeance du serpent à plumes de Gérard Oury et en 1985, dans Le Fou de guerre.
Au-delà de son métier d’humoriste, Coluche veut incarner un agitateur d’idées. Durant les années 1980, il participe plusieurs fois à l’émission débat de Michel Polac, Droit de réponse, dont l’une d’entre elles (celle du 18 juin 1983) lui sera entièrement consacrée et durant laquelle il mime son propre suicide par arme à feu, suite à l’accueil hostile qui lui est fait par certains invités de l’émission.
Après plusieurs années d’errance entre l’élection de Mitterrand (le 10 mai 1981) et les premières années du septennat (au 15 septembre 1984), Coluche tente de revenir à une certaine stabilité et revient habiter son domicile parisien, le 16 septembre 1984, dans sa maison rue Gazan. Ayant été témoin des évènements populaires comme la marche des beurs et « Convergence 84 », il participe le 15 octobre 1984 avec Harlem Désir, à la création de SOS Racisme.
En mars 1985, il s’engage également durant quatre mois, contre la famine en Éthiopie en interprétant avec d’autres artistes, la chanson SOS Éthiopie organisée par l’association Chanteurs sans frontières avec des chanteurs français célèbres des années 1980 (Daniel Balavoine, Jean-Jacques Goldman…).
Le 15 juin 1985, il participe et coanime avec Guy Bedos, le concert de SOS Racisme de la place de la Concorde. De plus, il organise un gigantesque canular, le 25 septembre 1985 relayé par les médias français ; le mariage de Coluche et de Thierry Le Luron, « pour le meilleur et pour le rire », parodiant le très coûteux et médiatique mariage d’Yves Mourousi à travers une vision revisitée et avant-gardiste du mariage homosexuel.
Comme beau-frère de René Metge, ayant retrouvé la santé et la forme il saisit l’opportunité de s’engager sur le Paris-Dakar, en raison de sa passion pour les sports mécaniques. Quelques mois plus tard, il bat le record du monde à moto de vitesse du kilomètre lancé sur piste, le 29 septembre 1985, atteignant 252,087 km/h sur le circuit de Nardò, au guidon de la Yamaha 750 OW 31. Il prévoit alors de tenter à nouveau cette compétition pour améliorer son propre record du monde mais son accident mortel de juin 1986 ne le lui permettra pas.
En s’engageant de rester fidèle à la ponctualité de ses rendez-vous, il entame son retour à la radio. Du 8 juillet 1985 au 19 mars 1986 (de 11 h à 12 h 30 en juillet et de 16 h 30 à 18 h à partir du mois d’août), il anime l’émission « Y’en aura pour tout le monde » sur Europe 1 avec Maryse ainsi que Coluche 1 faux sur Canal+. En parallèle, un projet se dessine alors pour lui, celui des Restaurants du cœur.
Le 26 septembre 1985, il conçoit et lance le projet des Restos du Cœur sur Europe 1 en déclarant : « J’ai une petite idée comme ça, si des fois y a des marques qui m’entendent, je ferai un peu de pub tous les jours. Si y a des gens qui sont intéressés pour sponsorer une cantine gratuite qu’on pourrait commencer par faire à Paris ». La première campagne se déroule du 14 décembre 1985 avec l’ouverture du premier resto, jusqu’au 21 mars 1986, jour de la fermeture annuelle.
Pour préparer son nouveau spectacle (prévu pour la rentrée de septembre au Zénith de Paris), il s’établit sur la Côte d’Azur à proximité d’Opio (Alpes Maritimes). Il enregistre des maquettes abouties de plusieurs sketches sur une cassette audio (Les Hommes Politiques, Les Journalistes, L’Administration, Les Sportifs…) qu’il fait parvenir à son producteur, Paul Lederman. Ce spectacle devait en principe durer 40 jours (à partir 23 septembre). Il devait interpréter un chômeur en étant déguisé en Zorro. Sur l’affiche, était imprimé « Le nouveau spectacle de Coluche au Zénith », dont transcrit : « Y en aura pour tout le monde ». Une partie de ces sketches sera éditée ultérieurement ; on entend distinctement que les rires en fond ne sont pas ceux d’une grande salle à laquelle Coluche est alors habitué. Vingt ans après les faits, Fred Romano, sa compagne d’alors, déclare dans une interview que certains de ces enregistrements auraient disparu durant les semaines qui ont suivi l’accident.
Le 19 juin 1986, Coluche, accompagné de deux de ses amis, Ludovic Paris et Didier Lavergne, quitte Cannes à 16h15 pour rentrer à Opio sur une moto (Moto Honda 1100 VFC, siège rouge et carrosserie noire). Il trouve la mort sur le trajet entre ces deux localités à 16h35