Accueil > 02 - Livre Deux : SCIENCES > Atome : lois de la Physique ou rétroaction de la matière/lumière et du (...) > La physique quantique a-t-elle redonné vie au mythe biblique de la « (...)

La physique quantique a-t-elle redonné vie au mythe biblique de la « création à partir de rien » ?

dimanche 7 novembre 2021, par Robert Paris

La physique quantique a-t-elle redonné vie au mythe biblique de la « création à partir de rien » ?

Ce n’est pas la physique quantique qui a développé l’hypothèse de la création de l’univers à partir de rien. C’est la religion judéo-chrétienne.

L’expression « ex nihilo » est biblique : elle provient de l’Ancien Testament dans Maccabées 7,28 (« ouk ex ontôn », littéralement : « non pas à partir de choses existantes ») ; voir aussi dans Romains 4,17 : « Dieu qui [...] appelle à l’existence ce qui n’existe pas (kalountos ta mèonta hôs onta) ». A proprement parler, l’élaboration de la doctrine de la création ex nihilo est née de la confrontation avec la philosophie grecque et avec la gnose (saint irénée).

Pour la philosophie aristotélicienne, le monde matériel était « inengendré et indestructible ». Cette conception ne sera modifiée qu’au Moyen Age ; la notion de création ex nihilo fut introduite, essentiellement, par saint Thomas, qui remodela la pensée aristotélicienne en la mettant en accord avec les exigences de la doctrine de l’Eglise1.

Peu après l’an 180, Théophile évêque d’Antioche expliquait :

« Quant à Platon et à ses sectateurs, ils reconnaissent un Dieu incréé, père, auteur de l’univers ; là-dessus, les voilà qui supposent la
matière sans commencement, comme Dieu, et qui la disent s’épanouir en même temps que Dieu ! [...] Quoi d’extraordinaire si Dieu avait tiré le monde d’une matière préexistante ? Un artisan humain, quand on lui donne un matériau, en fait tout ce qu’il veut. tandis que la puissance de Dieu se montre précisément quand il part du néant pour faire tout ce qu’il veut. [...] Dieu est plus puissant que l’homme [...] quand il s’agit de partir du néant pour créer, et d’être le créateur de tout ce qu’il veut, à la façon dont il veut » (Trois Livres à Autolycusii)

Saint Thomas :

« On emploie le mot “génération” en deux sens. le premier s’applique communément à tout ce qui est soumis à la génération et à la corruption (ad omnia generabilia et corruptibilia) : prise en ce sens [commun], la génération n’est rien d’autre que le passage du non-être à l’être (mutatio de non esse ad esse) »

Par contre, Lucrèce, continuateur d’Epicure dans les recherches scientifiques, dans son « De Rerum Natura » détruit tout concept d’un Dieu créateur et de création ex nihilo :

« Le principe que nous poserons au-dessus de tout est que rien ne naît du néant grâce à un pouvoir divin (ex nihilo nihil). La crainte qui domine tous les mortels et qui les rend succubes des religions, dépend du fait qu’ils voient s’accomplir sur la Terre des phénomènes qu’ils attribuent, n’en connaissant pas la cause, à la puissance d’entités surnaturelles qu’ils appellent dieux. C’est seulement en suivant la conviction qui nous porte à affirmer que rien ne peut se créer du néant que nous pourrons découvrir l’objet de nos recherches dont le résultat, une fois atteint, démontrera de quelle façon tout s’accomplit sans l’intervention de Dieu ».

Abbé Georges Lemaitre :

« Si à l’instant de la création, on applique les lois de la physique, on peut en inférer quel aurait pu être l’état du monde avant la création [...] ».

Newton, qui rappelons-le est religieux, dans « De Gravitatione » :

« En effet, dit-il, nous ne pouvons pas poser des corps de cette sorte sans poser en même temps que Dieu existe, qu’il a créé les corps à partir de rien dans un espace vide et qu’ils sont des êtres distincts des esprits créés mais qui peuvent cependant être unis aux esprits ».

Rappelons aussi que le vide quantique n’est pas un « rien », mais qu’au contraire, dans le vide quantique, comme à un de ses sous-niveaux ou dans un de ses états, on trouve tout et pas rien : toutes les particules et antiparticules et toutes les énergies, même si c’est seulement de manière fugitive.

Il est certain que l’un des phénomènes fondamentaux de la Physique quantique, un de ceux qui la différencie fondamentalement avec la Physique classique, est celui des « apparitions et disparitions de particules réelles » au sein du vide quantique. D’autre part, la cosmologie actuelle, issue des conséquences de la physique quantique dans l’histoire de l’Univers et que l’on appelle d’un terme évocateur mais mal choisi « big bang » comme s’il y avait une explosion originelle, semble indiquer que l’Univers est parti d’un grain originel avant lequel il n’y avait rien…

En fait, ces deux affirmations sont pleines d’erreurs, de fausses interprétations et même, suivant les auteurs de ces déclarations de création ex nihilo, de faits tronqués, inexacts et mensongers.

« Rien ne se crée à partir de rien » n’est pas un préjugé de la physique classique que la physique contemporaine, mêlant relativité et physique quantique, devrait abandonner.

Il y a bien des penseurs, et même des physiciens, pour avoir interprété ces apparitions et disparitions de particules réelles dans le vide quantique comme des « créations à partir de rien », sans parler des apparitions et disparitions (ou fluctuations) d’énergie toujours dans le vide quantique.

Tout d’abord, montrons que « le rien » est une notion qui a disparu en Physique quantique actuelle. Le vide absolument, matériellement et lumineusement descriptible par le qualificatif « rien », corpusculairement et ondulatoirement rien, n’a aucune existence connue dans cette physique !

Il est tout à fait impossible, au sein de la physique quantique, de prouver que, dans une zone de l’espace-temps ou sans espace-temps, il n’y aurait « rien ». C’est même contradictoire avec les lois quantiques de supposer qu’il n’y a rien de manière permanente quelque part à quelque moment.

Mais, me direz-vous, on peut donc imaginer qu’il n’y a rien dans cette zone puisqu’on n’est pas sûrs du contraire ?

Non ! On ne peut imaginer rien de tel parce qu’on n’a pas d’image, pas d’exemple, pas de concept, pas de description, pas de théorie d’un espace-temps où il n’y a rien. Donc ce « rien » ne fait pas partie de la Physique moderne, ni quantique ni autre.

On l’a dit, le vide quantique n’est absolument pas « le rien ». Il n’a aucun état qui serait « le rien ». Il n’y a aucune raison de penser que l’on peut passer du rien au vide quantique. Aucun auteur n’a été capable de réellement ne serait-ce qu’imaginer un tel processus. Les comparaisons avec les transitions quantiques, les fameux « sauts » quantiques, avec les apparitions de particules réelles dans le vide quantique, avec les désintégrations radioactives, ou avec l’effet tunnel ou encore tel ou tel autre phénomène quantique ne servent à rien pour imaginer la création ex nihilo car aucun de ces phénomènes ne se produit en venant du néant. Nous n’avons aucun exemple du néant ni aucune preuve d’existence possible, aucune expérience qui nous semble indiquer que le néant aurait un sens physique ou avant la physique. C’est un simple mot auquel nous sommes incapables d’attribuer un sens véritable. Il faut enlever trop de choses à l’univers pour être capable de le concevoir totalement vidé de tout contenu. Nous ne pouvons même pas imaginer un tel vide qui est très très éloigné de ce qu’est le vide quantique.

Contrairement à ce que disent les partisans de la création à partir de rien, les transitions quantiques ne sont pas des créations ex nihilo mais des émergences discontinues à partir de quelque chose d’actuel et même une simple évolution de l’ensemble des potentialités.
Voir ici : https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5112
Jamais une transition quantique ne part de rien pour arriver à quelque chose.

En Physique classique, on pouvait définir le rien comme l’absence de matière ou de rayonnement. Mais ce vide là n’existe plus en physique quantique puisque, justement, des particules peuvent y apparaitre ou disparaitre sans cesse, que des énergies peuvent apparaitre ou disparaitre, ce qui n’était pas le cas en physique classique.

Mais, si elles peuvent apparaitre et disparaitre en physique quantique, c’est quand même la preuve, me direz-vous, que les tenants de la « création à partir de rien » ont de beaux jours devant eux, non ?

Eh bien non, parce que c’est une fausse interprétation de ce que l’on appelle des « apparitions et disparitions » dans le vide quantique.

Tout d’abord rappelons que les particules peuvent être durables (on les dit « réelles ») ou éphémères (on les dit « virtuelles »).

Rappelons ensuite qu’une particule réelle n’est rien d’autre qu’une particule virtuelle qui a reçu un boson (rayonnement) d’une énergie au moins égale à celle de la particule virtuelle. Et une particule réelle ne redevient virtuelle qu’en réémettant une énergie moitié de celle de la particule réelle.

Du coup, cela signifie que la particule réelle qui apparait ne vient pas de rien mais d’une particule virtuelle et que la particule réelle qui disparait ne devient pas rien mais redevient simplement virtuelle.

Le vide empli de couples particule/antiparticule virtuelles permet de comprendre qu’il n’y a jamais création ex-nihilo mais matérialisation de particules, d’antiparticules ou de photons du vide. L’énergie d’un choc permet par exemple de matérialiser des particules du vide. Par contre, dans le phénomène d’absorption/émission de photons par la matière, il y a changement brutal. Une particule disparaît et une nouvelle particule apparaît qui a les mêmes caractéristiques mais qui n’est pas individuellement la même. Aucune particule matérielle n’est donc appelée à durer aussi longtemps qu’il y paraissait. L’apparence de durée est un effet des multiples rétroactions du vide, de la matière et de la lumière qui se déroulent dans des temps extrêmement courts. On peut également en conclure que l’on comprend pourquoi une particule est partout dans son nuage de polarisation et saute d’une position à une autre dans ce nuage. En effet, la particule peut disparaître à tout moment et réapparaître en tout point proche où se situe un couple particule/antiparticule virtuel. Une autre conclusion est qu’il n’y a pas de différence de nature entre particule virtuelle et particule réelle. Au cours de l’absorption/émission de photon, le virtuel et le réel s’échangent. Si la particule réelle devient virtuelle, c’est le contraire pour le photon. Le nuage de polarisation qui entoure la particule réelle est justement constitué de ces couples particule/antiparticule virtuels.

Rajoutons que les notions modernes d’émergence ne laissent aucune place aux conceptions de « préformation » ou de « création ex nihilo » des religieux et des fans du « dessein intelligent ».

Dans aucun des domaines où l’on observe des formations de structures, matérielles comme vivantes, celles-ci ne sont préformées. Elles sont fabriquées, progressivement ou brutalement, au cours de leur histoire par augmentation de l’ordre au sein du désordre. L’exemple typique est le passage de l’œuf fécondé à l’embryon puis de ce dernier au nouveau-né, par exemple chez les mammifères et chez les humains. Il y a émergence de structures mais pas création ex nihilo. Il y a un ordre issu du désordre. Il n’y a pas un plan préétabli mais des lois qui se mettent en action successivement en se lançant les unes les autres et en reproduisant à chaque fois de manière nouvelle les modes d’organisation qu’incluent leurs structures.

La vie serait aussi un processus quantique mais cela n’en fait pas davantage une création ex nihilo.

Dans la matière inerte à petite échelle, un mécanisme de matérialisation/dématérialisation se réalise à grande vitesse, avec des sauts sur des très petites distances de temps et d’espace, et fonde la matière. C’est aussi un mécanisme de construction/destruction qui fonde le vivant, que ce soit son fonctionnement ou son transformisme. La création est, on le sait, permanente au sein du vivant. Mais il ne s’agit pas d’une création ex-nihilo, à partir de rien. Ce sont des potentialités existantes qui deviennent réelles. Dans le fonctionnement génétique, des potentialités diverses existaient et étaient inhibées. L’apparition de nouveauté est une inhibition de l’inhibition et elle permet la création de nouvelles espèces qui n’existaient jusque là qu’en tant que potentialités. Il en va de même de la matière qui apparaît dans le vide. Elle ne vient pas de rien mais des particules éphémères du vide. C’est une particule virtuelle qui devient réelle et fonde la matière microscopique. La particule matérielle ne nous semble stable que parce qu’elle est sans cesse nouvelle, que sa masse passe très vite d’une particule virtuelle à sa voisine au sein du nuage de points virtuels. Si une particule de masse devait conserver des propriétés constantes, cela lui coûterait une énergie infinie, ce qui est impossible. Elle saute donc entre des états transitoires qu’elle occupe pendant des temps très brefs. Le temps d’existence est la limite d’intervalle pendant lequel la particule doit percevoir le monde qui l’entoure. Les mesures, menées par la matière elle-même pour se déplacer et se transformer en fonction de l’environnement, ne peuvent excéder cette durée, ne peuvent atteindre que des distances limitées, et sont donc imprécises. La même particule virtuelle ne garde ses caractéristiques de particule de masse que durant un temps très court, avant de rejoindre le vide. La constance de la même particule nécessiterait une précision de valeur dans les interactions matérielles telle qu’il faudrait un temps et une énergie infinis pour se réaliser. La nature réelle ne fonctionne que par approximation puisqu’elle doit agir dans un temps fini, court généralement, et ne peut échanger suffisamment d’information pour utiliser des valeurs fixes. Agir rapidement est déterminant pour interagir avec un phénomène ayant un temps caractéristique limité. Une action trop lente serait aussi insignifiante que d’enfoncer un clou avec lenteur !

Les propriétés particulières du vivant émergent de celles de la matière inerte et cette dernière démontre, à d’autres niveaux non vivants, de capacités de produire le phénomène dit d’émergence de structures nouvelles. Ce processus est spontané à la matière et n’a en rien besoin de création ex nihilo. La matière des particules est sans cesse créée et les apparitions-destructions des particules au sein du vide quantique ne font appel à aucune « force mystique » d’aucune sorte. La raison en est simple : les particules dites réelles ne sont rien d’autre que des particules virtuelles du vide qui ont reçu une quantité d’énergie déterminée, ce que l’on appelle un boson de Higgs. Elles apparaissent et disparaissent donc en gagnant ou en perdant un boson !!!

L’émergence est une propriété de la matière. On en connaît de nombreux exemples puisque nous vivons justement à un niveau de structure de la matière qui est émergent : le niveau dit macroscopique dont les paramètres émergent tous du grand nombre des interactions des niveaux de structures inférieurs. Ainsi, à la base, il n’existe pas de température ni de pression et ces paramètres émergent à notre échelle.

L’émergence n’a rien d’une création à partir du néant…

Certes, les particules dites réelles semblent donc n’apparaitre que sur la base de particules virtuelles préexistantes. Bon, mais alors venons-en aux particules virtuelles elles-mêmes. Si on les appelle ainsi c’est bien qu’elles, ainsi que les antiparticules virtuelles, sont éphémères et donc apparaissent et disparaissent au sein du vide quantique. Et c’est exact. Donc elles sont nées de rien ! Eh non ! Elles sont nées d’un niveau encore inférieur qui est le « virtuel de virtuel ». Cela signifie que, lorsqu’une particule ou antiparticule du virtuel de virtuel reçoit l’équivalent de sa propre énergie, donc que son énergie a doublé, elle devient une particule (ou antiparticule) virtuelle. Inversement, si une particule virtuelle émet une énergie de la moitié de son énergie propre, il redevient une particule (ou antiparticule) du virtuel de virtuel.

Conclusion : les apparitions et les disparitions dans le vide quantique ne sont nullement des créations à partir de rien mais des changements de niveau de structure d’organisation de la matière avec émergence de propriétés nouvelles. L’émergence de structure ressemble à une création à partir du néant, mais ce n’en est pas.

Un autre exemple de phénomène quantique est la formation de couples particule/antiparticule à partir du rayonnement. Par exemple, un rayon gamma est converti en un électron et un positron. On nous dit, sur la base de tels exemples, que de la matière est apparue à partir de rien. Mais cela est faux. L’électron et le positron sont apparus à partir d’un électron virtuel et d’un positron virtuel qui ont gagné l’énergie nécessaire à leur apparition grâce à l’énergie du gamma.

D’autres voient dans l’ « effet tunnel » quantique une apparition de particule. Rappelons que, dans l’effet tunnel, une particule parvient (rarement et difficilement mais pas jamais) à franchir une barrière de potentiel. Cependant, là encore, si l’interprétation de cet effet tunnel est encore sujette à débats, on ne peut nullement y voir de création à partir de rien car, s’il n’y a rien à l’entrée du tunnel, il n’y pas non plus quelque chose à la sortie.

Un autre phénomène quantique a été choisi aussi comme exemple de « création » à partir de rien : la désintégration spontanée d’un noyau radioactif qui se produit à un moment imprédictible sans cause apparente, sans intervention extérieure.

Tous ces exemples sont choisis par les partisans de la « création à partir de rien » pour étayer l’idée que les phénomènes quantiques agissent en créant à partir de rien. En fait, dans aucun de ces exemples, on ne part de rien pour arriver à quelque chose et ce ne sont donc nullement des preuves que la physique quantique justifierait la création de quelque chose (matière, lumière, espace-temps, etc.) à partir du néant complet.

Nous ignorons ce qui provoque la désintégration du noyau radioactif mais cela peut très bien être une absorption d’une particule virtuelle ou d’un couple particule-antiparticule virtuel, ou même du virtuel de virtuel et que nous ne pouvons pas détecter. Notre ignorance en la matière n’est pas une preuve de création ex nihilo.

Comme on l’a dit, la « création de l’Univers » beaucoup moins bien connue que les apparitions et disparitions dans le vide quantique en théorie des champs quantiques par exemple ou encore l’effet tunnel ou bien la désintégration radioactive, a été sujette à de multiples déclarations de foi en faveur de la « création ex nihilo » ou du « passage du Néant à l’Univers » dans un mode biblique même s’il est défendu par des scientifiques sérieux.

La notion de Big Bang de la cosmologie quantique ne signifie nullement une création à partir de rien. C’est une formation de structures à partir d’un vide quantique ce qui est très différent. Dans la thèse du Big Bang, il y aurait, à l’origine, non pas rien mais « une superforce ou gravité quantique » qui unifierait les quatre forces qui existent actuellement.

Aucune étude de physique quantique, pas plus de la cosmologie ou d’autres théories quantiques, n’a jamais théorisé un passage de rien à quelque chose. Certains théoriciens quantiques, les adeptes de l’émergence à partir de rien ont cherché des images de la physique quantique qui ont pu leur sembler parallèles à celle d’une création ex nihilo et en ont tiré argument mais ce parallélisme est erroné.

Donnons en quelques exemples de scientifiques qui défendent l’idée d’un Univers qui est « né de rien » :

Alan Guth dans « Dieu et la nouvelle physique » :

« On dit souvent qu’on n’a rien pout rien, qu’il n’y a pas de ‘repas gratuit’. Et pourtant l’Univers pourrait bien être un repas gratuit. »

« Je pense aujourd’hui qu’il est très possible que l’Univers soit une fluctuation quantique partie d’absolument rien. »

Alexandre Vilenkin :

« Dans ce travail, je voudrais suggérer un nouveau scénario cosmologique où l’Univers est créé spontanément littéralement à partir de rien. Cette approche fournit un modèle cosmologique sans singularité au Big Bang (…) et ne requiert aucune condition initiale ni de conditions aux limites. La structure et l’évolution de l’Univers sont totalement déterminés par les lois de la Physique. »

« Mon modèle postule la création de l’Univers à partir de rien absolument. » (Vilenkin, 1982)
« Par rien, j’entend un espace sans espace-temps classique. » (Vilenkin, 1983)

Heinz Pagels :

« Aucune loi de la Physique n’empêche une création de l’Univers ex nihilo. »

« Si nous acceptons l’idée que l’univers quantique est décrit par une fonction d’onde, alors cette fonction d’onde spécifie la probabilité pour créer un univers d’espace-temps et de matière à partir de rien. En un sens donc, même le néant absolu est prégnant de plénitude : il existe une probabilité pour que rien devienne quelque chose… Ce vide impensable se convertit en plénitude d’existence. »

« Tous les modèles de l’origine de l’Univers que j’ai discutés à ce jour supposent la préexistence d’un espace vide : le vide par lequel tout a commencé. Alex Vilenkin n’était satisfait d’aucune de ces notions de « néant ». « L’espace est quelque chose », me dit-il un jour, « et je pense que l’Univers devrait effectivement commencer avec rien. Pas d’espace, pas de temps. Rien. » Lorsqu’il évoqua cette possibilité pour la première fois devant moi, je lui demandai : « Qu’entendez-vous par rien ? » A quoi il répondit en se contenant de secouer les épaules et de déclarer avec emphase : « Rien, c’est rien ». »

Franz Wilczek

« Peut-être la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien est que le rien est instable. »

Paul Davies :

« Une théorie de la gravitation quantique permettrait à l’espace-temps d’être créé et détruit spontanément et sans cause. Cette théorie proposerait une probabilité mathématiquement déterminée pour la possibilité qu’une goutte de l’espace surgisse là où il n’y en avait pas auparavant. L’espace-temps pourrait bondir hors du néant, résultat d’une transition quantique dépourvue de toute cause. » (dans « Dieu et la nouvelle physique »)

« Quoique beaucoup de travail théorique reste à faire sur la physique des premiers moments de l’Univers, il est possible de donner un aperçu global des événements qui ont donné au cosmos la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Au commencement, l’Univers fit éruption spontanément à partir de rien. Partant d’un ferment sans visage d’énergie quantique, des bulles d’espace vide entrèrent en inflation à cadence accélérée, réinjectant des réserves colossales d’énergie dans l’existence. Ce faux-vide, gonflé d’énergie auto-créée, était instable et commença de se décomposer dissipant son énergie sous forme de chaleur, remplissant chaque bulle d’une sphère de feu. L’inflation cessa, mais le Big Bang avait commencé. C’était le temps dix puissance moins trente deux secondes… Pendant des millénaires, l’humanité a cru que rien ne peut venir de rien. Aujourd’hui, nous pouvons dire que tout est venu de rien. Personne ne doit débourser quoique ce soit pour l’Univers. C’est l’exemple de ce que les Anglais appellent un « repas gratuit ». »

« Vue avec le regard d’un physicien de la théorie quantique, l’apparition spontanée d’un univers n’est guère une surprise, parce que les objets physiques apparaissent tout le temps… dans le monde microquantique. Le praticien de la mécanique quantique ne doit pas non plus en appeler à un acte surnaturel pour amener l’Univers à l’existence que pour expliquer pourquoi un noyau radioactif se désintègre quand il le fait. »

Sidney Coleman :

« Nous opérons un saut quantique à partir de rien vers le temps. »

E.P. Tryon :

« La nouveauté d’une théorie scientifique de la création ex nihilo est évidente au premier coup d’œil, puisque la science nous a longtemps appris que l’on ne peut faire quelque chose à partir de rien. »

Hawking :

« L’Univers devrait assez littéralement être produit à partir de rien : non pas à partir du vide, mais à partir de rien du tout absolument, puisqu’il n’existe rien en dehors de l’Univers. » (Hawking et Penrose, 1966)

La réponse des scientifiques qui combattent contre l’idée d’un Univers sorti de rien :

William L. Craig :

« Le monde de la physique quantique ne produit jamais quelque chose pour rien. »

« Si l’Univers a commencé d’exister, il n’y a simplement rien avant le commencement. Il est donc incohérent de parler d’un quelconque processus de transition dont l’existence de l’Univers aurait résulté. Un commencement absolu touchant l’existence ne peut être un changement, quel qu’il soit, puisqu’il n’existe pas de sujet-support dont les propriétés changent alors que le support perdure d’un état à l’autre ; on dit plutôt que le support commence d’exister avec ses propriétés à un certain moment t… L’incroyable a eu lieu cependant : de nombreux physiciens ont parlé de l’origine de l’Univers tout juste en termes de « transition quantique à partir de rien ». On trouve de nombreux énoncés pour prétendre que « l’Univers est passé du non-être à l’être par effet tunnel », que le néant est instable devant des fluctuations qui se font grosses comme des Univers, que l’Univers est un « repas gratuit », puisqu’ici « l’on obtient quelque chose pour rien ».

Pris au pied de la lettre, ces énoncés sont absurdes puisqu’ils traitent le rien comme quelque chose, une manière de substance possédant des propriétés et gouvernée par les lois de la mécanique quantique. » (Craig dans « L’idée d’un créateur personnel et l’origine de l’Univers »)

Robert Deltete et Reed Guy dans « Obtenir quelque chose à partir de rien » :

« Les situations (en physique quantique) mentionnées par Paul Davies ne sont pas vraiment comparables (à une création de l’Univers à partir de rien) : la désintégration radioactive est un événement qui survient dans un espace-temps préexistant, l’origine EHR (émergence hors de rien) de l’Univers non. Plus précisément, l’on peut calculer, avec les outils ordinaires de la mécanique quantique, la probabilité de la désintégration d’un atome dans un noyau radioactif ; mais il n’existe aucune base pour déterminer la probabilité qu’un pur néant donne naissance à l’Univers. Davies, pourtant, suggère une autre approche. Il s’agit de l’idée que ce sont les lois de la physique, non pas le néant lui-même, qui déterminent ce qui peut bondir sans cause (du néant complet) dans l’existence. Il tente une proposition : « Mais qu’en est-il des lois ? Elles doivent être là au départ pour que l’Univers puisse venir à être. la physique quantique doit exister en un sens ou un autre pour qu’une transition quantique puisse engendrer le cosmos à l’origine. » (…) « Une fois données les lois de la Physique, l’Univers peut, en un sens, s’occuper de lui-même, y compris pour ce qui est de sa création. » Voilà une proposition curieuse, dont il est difficile de savoir quoi faire. Elle attribue aux lois « transcendantes » de la physique un statut ontologique dominant, puisque l’auteur les désigne comme « l’équivalent moderne du règne des formes parfaites de Platon ». Elle leur attribue aussi une capacité causale à régir et contraindre une évolution spontanée… »

« Le vide quantique quel qu’il soit n’est pas littéralement le « rien »… Le « rien », construit comme un non-être absolu, n’est littéralement rien du tout et ne peut rien faire. Il n’est pas instable, il n’est pas « prégnant » d’aucune existence, il n’est pas capable de se convertir en un univers (non plus qu’en une pluralité d’univers). »

Messages

  • ▬Bonjour Mr Paris, et merci beaucoup pour ces extraits scientifiques fabuleux tant ils sont à se tordre de rire.
    ▬Le néant, le rien absolu (pléonasme), les singularités, sont des mots inventés par les humains, et ces mots ne veulent strictement rien dire, car c’est comme si on imaginait un point ponctuel possédant un certain volume, c’est aussi stupide que cela. Quand on ne sait plus décrire les phénomènes par les mathématiques ou même philosophiquement, et bien le mot singularité arrive à grands pas, suivit du néant et du rien sans même parler d’absolu.
    ▬La drôlerie continue quand on parle d’univers, car on parle de quoi exactement ? Eh bien seulement de ce que l’on peut détecter, c’est tout, et on ne peut rien en déduire, car nous sommes un centre par obligation. Derrière ce bel horizon cosmologique qui est notre portée maximum, cela continue, mais encore combien de temps ou de distances ? L’Univers est plat dit-on, car nous sommes incapable de définir une ou des directions privilégiées, c’est pour cette seule raison qu’il est plat.. Et puis voir le cosmos ne veut rien dire non plus, car cela dépend des fréquences d’utilisation des appareils. J’ai relevé comme expressions "un pur néant", comme si il existait un néant impur. Le "rien du tout" est pas mal non plus, et ce, en fin d’article. Les qualificatifs sont d’une drôlerie, depuis que la physique quantique est apparue, le vide, n’est plus vide. Donc on n’émerge pas du rien, ou du néant comme tout le monde le sait, mais le monde c’est quoi , ou c’est qui exactement, comme aussi l’univers ?
    ▬Comme le vide quantique est vraiment quelque chose, que l’on dira plein par opposition à vide, ce qui est remarquable d’ailleurs, si on retire ce vide quantique du volume de l’espace qui nous entoure, y a t-il autre chose que du rien ou du néant ? Tout le problème de cette question, est de définir vraiment ce qu’est le vide quantique, car on sous-entend toujours des échelles encore inférieures, et donc sans fin, car on ne sait pas vraiment définir ce vide quantique et ses micro-échelles. Mais cela n’est guère mieux dans les grandes échelles qui nous sont inaccessibles, car on parle de multivers, qui seraient d’autres univers que le notre, sachant que l’on ne sait même pas définir la grandeur de notre univers. L’imaginaire est spéculatif !!!
    ▬Je répondrai au titre de cet article, en disant que non, la physique quantique n’a pas redonnée vie aux différents Dieux, qui seraient responsables de notre existence, car croire sans logique est une chose illogique mais se comprend, et les logiques des physiques sont d’autres notions. L’espoir est sans rapport avec les révolutions.
    ▬Une réflexion sur le quantum minimum d’action de Planck, où les sous-unités sont des calculs et non des perceptions, car nous sommes très loin, d’arriver à ces nombres. Un quantum est une quantité que l’on dit paquet, mais ce paquet est lui-même formé par d’autres choses, car le paquet, le quantum, cette quantité minimum arrive t-elle d’un bloc ou est-elle constituée par des arrivées successives plus petites ? Le mur de Planck peut s’ébrécher...
    ▬Cette réflexion de Franz Wilczek est vraiment très très drôle : "Peut-être la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien est que le rien est instable.". Le néant serait donc instable, tient donc comme c’est bizarre, mais on peut se demander où ils vont chercher de telles conneries ces scientifiques. Peut-on parler vraiment de sciences ?
    ▬On peut se demander si l’évaporation des trous noirs, soit une réalité d’après un Hawking évaporé, car prétendre que " L’Univers devrait assez littéralement être produit à partir de rien" est foudroyant comme réflexion, car c’est fou ce que l’on peut faire avec du rien ; c’est à dire tout faire avec rien.
    ▬Merci encore Mr Paris pour ces extraits délirants de scientifiques, j’ai honte pour ceux qui écrivent de telles âneries. Mais je ne suis pas si surpris que cela, au niveau des énormités, car un éther qui disparaît vers 1900 suite à la relativité restreinte, doit être remplacé par autre autre chose, et la débilité de ce remplacement est d’avoir utilisé le mot vide suivit de quantique, pour redéfinir une sorte d’éther et peu importe ce qu’il était avant, et celui qu’il sera. Le vide quantique est une débilité et une aberration comme expression, car cela enlève le vrai sens du mot vide, qui avant avait le même sens que rien ou néant. Le vide absolu, le rien absolu, le néant absolu, n’ont pas de sens, car ces mots désignent déjà l’absolu, et le pire est que l’on donne d’autres qualificatifs à ces termes. Il faut en vouloir à l’histoire, qui change les définitions, ainsi un espace était un volume, un contenant, et est devenu un contenu au fil du temps, où on lui associe justement un temps. Volume-temps n’aurait pas été mieux, mais l’on voit les énormités qui se sont produites pendant l’histoire des sciences. L’espace-temps aurait du être le contenu-espace-temps, mais avec les raccourcis on change la définition et le sens des mots...
    Conclusion : Autant rester amateur et sourire de ces soit disant professionnels scientifiques, chercheurs ou autres.
    ▬Amicalement. JFP/Jean-François POULIQUEN jfp.pouliquen@hotmail.fr

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.