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Janvier 2009, crise sociale en Islande
lundi 23 février 2009, par
Des centaines de manifestants ont pris d’assaut mercredi un hôtel de Reykjavik, où ils ont interrompu la diffusion en direct d’une émission politique consacrée à l’année écoulée, amenant la police à utiliser des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Environ 300 manifestants se sont rassemblés devant l’hôtel Borg dans le centre de Reykjavik pendant que le débat annuel “Kryddsild” était en cours, ont rapporté les médias locaux.
Les manifestants ont lancé des oeufs, brûlé des câbles de transmission et tiré des fusées éclairantes, en réclamant “Un nouveau gouvernement approprié”, selon le site d’informations en ligne, visir.is.
Environ 200 protestataires ont réussi à pénétrer dans l’hôtel, et la police a dû faire usage de gaz lacrymogènes pour les contraindre à ressortir.
Les organisateurs de la manifestation ont indiqué dans un communiqué qu’ils voulaient “montrer leur colère à l’égard des hommes politiques” qui ont une part de responsabilité “dans cette situation terrible qui nous prive de nos maisons, de nos emplois et de notre avenir”.
Les chefs de partis politiques, dont Ingibjoerg Solrun Gisladottir, la ministre des Affaires étrangères et présidente de l’Alliance (sociale-démocrate, membre de la coalition au pouvoir), ont eu le temps de s’exprimer mais l’émission a été stoppée à mi-parcours en raison des actes de vandalisme.
Le Premier ministre Geir Haarde du Parti de l’indépendance (conservateur), arrivé un peu en retard n’a pas réussi à pénétrer dans l’immeuble, a indiqué le quotidien Morgunbladid sur son site internet.
“Nous avons décidé d’évacuer le bâtiment quand les manifestants ont insulté un membre de l’équipe (de télévision),” a déclaré un officier de police à la Radio nationale islandaise, ajoutant qu’un policier avait été hospitalisé après avoir reçu “une brique sur la tête”.
Trois manifestants ont été interpellés et des ambulances ont porté secours à une quinzaine de personnes incommodées par les gaz lacrymogènes.
Le chef du gouvernement Geir Haarde est soumis à une forte pression, son pays de seulement 320.000 habitants étant au bord de la faillite avec la crise financière mondiale.
Début octobre, les trois plus grandes banques ont été nationalisées, tandis que la couronne islandaise a perdu environ la moitié de sa valeur en un an.
En quelques semaines, des milliers de personnes ont perdu leur emploi et chaque samedi le nombre des manifestants qui défilent dans le centre de Reykjavik pour réclamer son départ ne cesse d’augmenter.
La dette publique du pays devrait considérablement augmenter, passant de 29% du Produit intérieur brut (PIB) à la fin 2007 à plus de 100% fin 2009, selon des prévisions officielles.
Avant la crise, l’île de l’Atlantique nord était l’un des Etats les plus riches de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).