Accueil > 27 - COMMENTAIRES DE PRESSE > Le capitalisme ne répond plus
Le capitalisme ne répond plus
dimanche 7 octobre 2018
Le capitalisme ne répond plus
« Le nouveau magazine littéraire » d’octobre 2018
intitulé « Le capitalisme ne répond plus » :
François Lenglet :
« La prochaine crise sera vraisemblablement plus grave que celle de 2008, parce qu’en 2008 on a traité un excès d’endettement par un surcroît d’endettement. On a donc traité le mal par plus de mal… Ce qui nous attend – même si personne ne peut en prévoir la date avec certitude – c’est la dépréciation de la valeur des actifs, actions, immobilier, obligations, dont la valeur a été gonflée par la création de monnaie par les banques centrales après la dernière crise. Pour éviter l’effondrement, nous avons encore rehaussé l’édifice branlant du crédit généralisé et mondialisé. Il est probable que cela ne dure pas… Il est illusoire de penser que l’Etat et la puissance publique sont une solution à la crise financière… »
Christine Kerdellant :
« Et si 2008 n’avait été qu’un préambule ? Telle une machine folle, le système néo-libéral, loin de corriger ses errements, poursuit sa dérive financière aux dépens des Etats et des populations, au risque de sa propre survie… La prochaine crise financière se prépare, nourrie par la création de monnaie à outrance. Cette crise risque d’être plus forte que la précédente, et les puissances publiques n’auront plus les moyens de l’enrayer… Le possible effondrement de ce capitalisme épuisé de dérives n’est plus une hypothèse d’école… Un soulèvement est-il possible qui balayerait ce capitalisme suicidaire ? »
Patrice Bellon :
« Le 15 septembre 2008, il y a exactement dix ans, la supernovae capitaliste occidentale a été bien près d’imploser, déstabilisant toutes les autres planètes économiques alentour. En refusant de sauver la banque d’affaires new-yorkaise Lehman Brothers – son passif se montait à quelque 600 milliards de dollars, près du quart du produit intérieur brut français, et son renflouement en aurait appelé un chapelet d’autres -, les autorités américaines ont donné, ce jour-là, le coup d’envoi à l’un des plus grands krachs boursiers jamais vus, entraînant une perte de capitalisation des places financières mondiales de 40 à 50% de leur valeur… En rachetant les créances « pourries » qui obstruaient le système financier, en les « gelant » dans leurs bilans et en les convertissant en de l’argent sonnant et trébuchant réinjecté dans l’économie, les Etats-Unis on sauvé les principaux acteurs financiers. Toutes les banques centrales, après parfois de longues tergiversations, notamment en Europe, s’y sont mises, et le système a recommencé à fonctionner. Mais à quel prix ?
Si, pour certains, 2008 est une histoire ancienne, ce n’est vraiment pas ce que suggèrent les chiffres. L’action de ces banques centrales a résolu un certain nombre de problèmes… pour en créer d’autres… Le montant cumulé des dettes dans le monde (dettes d’Etat et surtout dettes privées) a certes baissé en pourcentage du PIB mondial d’un modeste 1à 2%, mais il est plus élevé en valeur absolue qu’à la veille du krach de 2008… Et, en faisant baisser les taux d’intérêt quasi à zéro, la politique de « quantitative easing » des banques centrales (ou « assouplissement quantitatif ») a fourni le combustible… C’est le contrat entre les classes sociales qui a été rompu. »
Messages
1. Le capitalisme ne répond plus, 9 octobre 2018, 06:57, par R.P.
Les risques d’effondrement augmentent et la croissance mondiale s’essouffle, alerte le FMI !!!
2. Le capitalisme ne répond plus, 9 octobre 2018, 07:00, par R.P.
La fin de l’été a été tumultueuse pour un certain nombre d’économies émergentes, de l’Argentine au Brésil, en passant par la Turquie et l’Afrique du Sud. La hausse du dollar et des taux d’intérêt américains a provoqué d’importantes sorties de capitaux, a affaibli les devises nationales et a secoué les marchés financiers locaux.
Ce coup de froid a essentiellement saisi les pays présentant des fragilités spécifiques (lourds déficits, instabilité politique, etc.). La fausse performance américaine se fait au prix d’un accroissement de la dette et des déficits budgétaire et commerciaux. Un dérapage non contrôlé qui pourrait se solder par une poussée inflationniste et une brusque remontée des taux d’intérêt. Une gageure dans un monde où l’endettement – public et privé – atteint des sommets : il est « près de 60 % plus élevé qu’en 2007 », juste avant la grande crise financière, soulignait, le 1er octobre, Christine Lagarde, la directrice générale du FMI.