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Mensonges sur la crise actuelle

jeudi 11 juin 2009, par Robert Paris

« C’est une chance que les gens de notre pays ne comprennent pas le système bancaire et monétaire parce, sinon, il y aurait une révolution avant demain matin … »

Henry Ford

EN FRANCE

CACHER LA RÉALITÉ EST UN OBJECTIF DES GOUVERNANTS

17 août 2007, conférence de presse
« L’économie française repose sur des fondamentaux qui sont solides [...] Je ne conçois pas aujourd’hui de contamination à l’économie mondiale »

17 août 2007, dans « Le Parisien »
« Ce n’est pas un krach [...] Nous assistons aujourd’hui à un ajustement [...] une correction financière, certes brutale mais prévisible »

5 novembre 2007 sur « Europe 1 »
« La crise de l’immobilier et la crise financière ne semblent pas avoir d’effet sur l’économie réelle américaine. Il n’y a pas de raisons de penser qu’on aura un effet sur l’économie réelle française »

Novembre 2007 Contre les Cassandre de tous poils, convaincus que la France allait subir les conséquences de la crise des subprimes, Christine pavoise avec entrain : "Quand je vois des créations d’emploi en quantité très importante au mois de septembre, une consommation qui est solide, des exportations qui se redressent, je suis plutôt optimiste."

18 décembre 2007, sur « France-Inter »
« Nous aurons certainement des effets collatéraux, à mon sens mesurés. [Il est] largement excessif de conclure que nous sommes à la veille d’une grande crise économique »

22 janvier 2008, sur « Europe 1 »
« [Un krach ?] Il faut éviter les mots spectres, les mots angoisse comme ça [...] Je crois qu’on a observé une correction brutale sur les marchés asiatiques, européens dans la foulée »

Janvier 2008 Malgré une inflation entêtée à repartir de plus belle, Christine martèle son optimisme, assurant qu’il n’y avait nulle raison de s’inquiéter : "Je pense qu’on finira à 1,5 sur l’année 2007 et notre prévisionnel pour l’année 2008, c’est 1,6. On a un écart de 0,1 point, c’est-à-dire un peu plus mais un écart qui est extrêmement minime."

10 février 2008, au G7 au Japon
« Nous ne prévoyons pas de récession dans le cas de l’Europe »

11 février 2008, dans « Le Figaro »
« Si les États-Unis devaient éviter la récession, leur croissance sera toutefois très faible. L’Europe sera elle aussi touchée ».

26 mars 2008, conférence de presse
« L’environnement international est difficile […] La volatilité actuelle des taux de change et le niveau du dollar sont un risque pour notre croissance »

Mai 2008 Nonobstant des prévisions de croissance revues à la baisse, Christine répète toute sa confiance dans nos fondamentaux et dans la politique gouvernementale : “Pour 2008 on a une estimation entre 1,7 et 2. Je suis convaincue, aujourd’hui, je vous le dis, que nous serons dans nos prévisions.”

Mi-juin 2008 Contre les évaluations livrées par l’INSEE, lesquelles révisent à la baisse les prévisions de croissance du PIB pour l’année, Christine s’insurge et tempête : "Ces prévisions me paraissent exagérément pessimistes surtout si je compare avec d’autres prévisions d’autres organismes comme le Fonds monétaire international ou l’OCDE ou nos propres prévisions."

Fin juin 2008 Face à la multiplications des mauvais signaux, Christine ne se laisse pas abattre et remarque qu’on “peut raisonnablement penser que l’ensemble des mesures prises par le gouvernement en faveur du pouvoir d’achat augmentera la croissance de 0,3 % en 2008."

1er juillet 2008, dans « Le Figaro »
A l’orée de la présidence française de l’UE, Lagarde veut rester comme le ministre français ayant permis à l’Europe « d’éviter la crise financière d’après »

Mi juillet 2008 Malgré un ciel de plus en plus sombre, Christine le répète sur tous les tons : "Nous tiendrons nos prévisions de croissance."

15 septembre 2008, sur « Europe 1 »
« L’ensemble des autorités bancaires, le Trésor, les banques centrales se sont concertées pendant plusieurs jours, les mécanismes sont en place, il n’y a pas panique à bord »

16 septembre 2008, conférence de presse
« [La crise aura] des effets sur l’emploi et sur le chômage [pour l’heure] ni avérés ni chiffrables ».

Selon la ministre de l’Economie Christine Lagarde, interrogée mercredi 17 septembre par France 24, la faillite de Lehman Brothers n’aura "pas un effet important" en France car "l’exposition des banques françaises est faible".
"Je ne crains pas un effet très négatif des suites de Lehman Brothers" en France car "les banques françaises fonctionnent de manière très différente" et "ont des activités beaucoup plus diversifiées", a-t-elle déclaré.
"Elles ont beaucoup moins d’activités de banques d’affaires, qui a consisté parfois à créer des marchés de caractère artificiel", a-t-elle ajouté.

20 septembre 2008, conférence de presse
« Le gros risque systémique qui était craint par les places financières et qui les a amenées à beaucoup baisser au cours des derniers jours est derrière nous »

21 septembre 2008 sur « Europe 1 »
« Je ne suis pas euphorique, pas plus que je n’étais catastrophiste […] La crise est loin d’être finie »

Le 21/09/2009, Chrisitne Lagarde déclarait : "Les banques françaises sont solides". La ministre a précisé que "la fin de l’année sera certainement meilleure que le début de l’année". "Quand on marche au ralenti et qu’on recommence à prendre de la vitesse, eh bien on a un élan à prendre, donc forcément le début de l’année sera faible". "les banques françaises sont des banques de dépôt et accessoirement des banques d’affaires", a souligné Mme Lagarde sur la radio RMC. Selon la ministre, "75% de leur activité c’est la banque de dépôt", et les banques françaises sont "solides" en raison de ce "modèle diversifié". Les banques françaises "ont subi des pertes, je ne le cache pas, à peu près 20 milliards d’euros de pertes pour l’ensemble de l’année". Le redressement judiciaire de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers "leur a coûté 1,5 milliard d’euro", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement a "toutes les raisons de penser" que le système bancaire français "est solide", a déclaré mardi 30 septembre la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a indiqué samedi 20 septembre que le "gros risque systémique" qui était redouté par les places financières était "derrière nous", au cours d’une déclaration à la presse à Sotchi, en Russie.
"Le gros risque systémique qui était craint par les places financières et qui les a amenées à beaucoup baisser au cours des derniers jours est derrière nous", a déclaré la ministre, en marge d’une rencontre gouvernementale franco-russe.
Il reste, a-t-elle ajouté, "beaucoup de travail à faire au niveau des autorités américaines et au niveau d’un principe que le président de la République (Nicolas Sarkozy) a toujours rappelé depuis un an, et qu’on doit absolument mettre en oeuvre maintenant dans la pratique : celui de la transparence et de la valorisation dans les bilans de l’ensemble des actifs".
Christine Lagarde se trouve dans la station balnéaire des bords de la mer Noire dans le cadre du 13e séminaire gouvernemental franco-russe.

En fin d’année 2008, elle ne s’en laissait pas compter enchaînant par un tonitruant "Le plan de relance pourrait créer 100.000 emplois".

Et le premier février 2009 ....
"Je serais très étonnée qu’on ait une croissance positive en 2009. Soyons raisonnable," a déclaré la ministre à des journalistes à bord du TGV qui emmène François Fillon et une partie du gouvernement à Lyon pour présenter des projets d’investissements sélectionnés dans le cadre du plan de relance. Elle a estimé que la situation au 4e trimestre 2008 constituait du "jamais vu", évoquant un "effondrement de la production industrielle, surtout en novembre et décembre". Mme Lagarde a indiqué que les chiffres de la croissance du 4e trimestre 2008, "seront mauvais".

La ministre de l’Economie Christine Lagarde a de nouveau déclaré jeudi que le PIB (produit intérieur brut) de la France serait "négatif aux alentours de 3%" en 2009 et qu’elle fournirait "en début de semaine prochaine" l’ensemble des prévisions du gouvernement pour les principaux indicateurs économiques.

"J’ai indiqué déjà que nous aurions pour l’année 2009 un taux de croissance négatif aux alentours de 3%", a déclaré Christine Lagarde sur Europe-1. "Nous allons fournir à la Commission européenne, à nos partenaires européens, et à nos concitoyens, des prévisions macro-économiques -les prévision de croissance, les prévisions d’inflation, les estimations du prix du baril et du taux de change- en début de semaine prochaine".

Quant à l’endettement de la France, Christine Lagarde a souligné : "on est en période de crise et tous les pays du monde ont des déficits budgétaires qui sont très forts". "Nous sommes dans une crise profonde".

LA MAISON BRULE....

euronews
On sait que la dette d’aujourd’hui représente les impôts de demain, est-ce que le gouvernement français est soucieux actuellement de réduire son déficit budgétaire ?

Ch. Lagarde
Vous savez ; quand la maison brûle on ne regarde pas la facture d’eau. Aujourd’hui on est engagé, à la demande de la Commission européenne, à la demande du Fonds monétaire international, parce que tous les économistes savent que c’est ce quon doit faire en ce moment ; on est engagé dans un plan de relance massif. Un plan de relance massif ça ne se finance pas de multiples façons. ça se finance par de la dette aujourd’hui.

Le 13/06/2009 "Je ne suis pas prête à m’emballer sur la sortie de crise, à dire : ’le point de retournement est atteint’", a-t-elle ajouté. Plus tôt dans la journée, le Premier ministre François Fillon avait évoqué "une sortie de crise qui s’amorce".
Il faut en revanche "anticiper la manière" dont les mesures qui ont été prises pour soutenir l’activité seront supprimées, a dit la ministre.


le 30/09/2008 Le Point

Christian Noyer : "Pas de raison d’avoir peur" de la crise financière

"Les mouvements de marché ne sauraient affecter durablement la croissance de notre économie qui est robuste" (Nicolas Sarkozy) et "Je pense qu’on a le gros de la crise derrière nous" (Christine Lagarde, le 20 août 2008).

Durant un entretien de 60 minutes réalisé au cours du week-end dernier, le président de la Fed, Ben Bernanke, a prédit que la crise économique actuelle devrait se calmer d’ici Noël.

 "Nous allons assister à la fin de la récession, probablement cette année. Et nous verrons la reprise commencer dès l’année prochaine", a déclaré Bernanke sans même l’ombre d’un sourire.

 "Nous ne reviendrons pas au plein emploi", a-t-il ajouté pour modérer son propos, "mais nous verrons, je l’espère, la fin de ces chutes qui ont été si importante au cours des deux derniers trimestres".

AUX USA

"Je me réveille chaque matin en me demandant ce que je peux faire pour vous donner à vous et au travailleurs de ce pays une vraie chance de vivre le rêve américain", a dit Barack Obama, s’adressant aux employés des grands constructeurs et des fournisseurs automobile, en annonçant son plan de sauvetage.

Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas et nous ne laisserons pas disparaître notre industrie automobile", a promis, lundi 30 mars, le président américain Barack Obama en présentant à la Maison Blanche son plan de sauvetage du secteur.
Barack Obama a cependant averti qu’"il y a des emplois qui ne pourront être sauvés et des usines qui ne rouvriront pas" et que "des choix difficiles" devront être faits par les groupes General Motors et Chrysler, soutenus par les deniers de l’Etat.
"Ce secteur est comme aucun autre un emblème de l’esprit américain et un symbole passé comme avenir de la réussite de l’Amérique", a estimé Barack Obama. "C’est un pilier de notre économie"

« Les défis auxquels nous devons faire face sont réels. Ils sont sérieux et nombreux, et ne seront pas surmontés facilement. Mais, sache-le, Amérique, ils le seront ! » a lancé Barack Obama.

suite à venir ....

Messages

  • Cet article est très important car si on veut avoir une chance que les travailleurs veuillent comprendre réellement les causes et les conséquences possibles de cette crise, il est nécessaire de montrer le niveau des mensonges du pouvoir politique.
    Car si la bourgeoisie prend la peine à travers les médias, de cultiver la désinformation, le mensonge par omission ou le mensonge pur, ce n’est pas un hasard, une habitude parmi tant d’autre ou un manque de compétence.
    C’est volontaire, conscient et donc c’est un objectif que se sont fixées les bourgeoisies internationales.
    Cacher la catastrophe, c’est encore le meilleur moyen d’entretenir l’illusion réformiste, c’est à dire celle de la chaloupe quand le bateau coule.
    Une de ces illusions serait que la crise a pour origine un problème de manque de pouvoir d’achat et donc de sous consommation.
    C’est la théorie qui est défendue par l’Etat, les partis réformistes, la droite, mais aussi des partis d’Extrème gauche comme Lutte ouvrière :
    Extrait ci dessous du site LO dossier spéciale crise.

    "La crise économique grave qui frappe actuellement le monde n’est pas un accident de parcours du système capitaliste. Elle fait partie du fonctionnement même de ce système économique dément, qui produit en fonction des seuls profits et non en fonction des besoins. C’est la raison pour laquelle des milliers d’entreprises ont aujourd’hui des stocks considérables de marchandises qu’elles n’arrivent plus à vendre, parce que les consommateurs n’ont plus les moyens de les acheter. La crise financière, en poussant les banques à refuser des crédits aussi aux entreprisesqu’aux particuliers, n’a fait qu’aggraver la situation.
    Nul ne sait-pas même les propres dirigeants de ce système-jusqu’où va aller cette crise."

    Quand on sait qu’ à peine 1/5 des habitants de la planète ont accès aux richesses produites par la classe ouvrière mondiale depuis des dizaines d’années, c’est un peu fort de régler le problème des origines de cette crise en nous expliquant ce seraient "les consommateurs qui n’auraient plus les moyens d’acheter". De qui parle t’on ? Des travailleurs des pays riches, pauvres, des classes moyennes, des paysans, des millionnaires et nouveaux riches qui n’ont jamais été aussi nombreux, au point que Rolls Royce et BMW installent des concessionnaires au Caire en 2006.

    Par ailleurs, la politique du flux tendu et des stocks zéros sont appliquées depuis des années dans les multinationales et sous traitants. Donc les stocks de marchandises qui s’accumuleraint selon LO, ne peuvent pas exister : aujourd’hui c’est l’inverse qui nous guette : c’est une pénurie mondiale de marchandises car les multinationales arrêtent volontairement les chaînes de production.
    Et pas que pour les voitures ! Pour du lait en poudre qui sert à nourrir à les bébés : par exemple Nutricia dont le siège est à Rueil malmaison (92) met en vente du lait en poudre 2ème âge à un prix attractif pour les familles. Et bien toutes les semaines, le Leclerc de Nanterre (à coté de Rueil) est en rupture de stock !
    Alors si les parents peuvent se passer de beaucoup de chose car les fins de mois sont difficiles, ils ne se passeront jamais de lait pour un bébé.

    Pour revenir au secteur des bagnoles, en 2007, tous les records de fabrication et de vente d’automobile, ont été battus dans le monde : plus de 60millions de véhicules sortis des chaînes.
    ET encore aujourd’hui il faut plusieurs semaines ou mois d’attente avant de réceptionner un véhicule neuf acheté en FRance.
    Ne parlons même de Dacia dont les carnets de commande sont archi pleins au point d’être mis sur une liste d’attente de 6mois quand on l’achète chez un concessionnaire en France.
    Pourquoi parler de crise de la consommation alors qu’il n’y a jamais eu autant de produit consommer dans le monde ?
    D’un coup les "gens " n’ont plus acheter : Quand ? à quel date ?en Aout 2007 ? En octobre 2008 ? ou en Juin 2009 ?
    Et pourquoi pas en février 1997 ? Quand Renault décide de fermer son usine à Vilvorde ?
    L’usine la plus productive du groupe, c’est à cause d’un problème de pouvoir d’achat des "consommateurs" ?
    Non ces raisonnements de sous consommation ne tiennent pas la route....
    BMW en chiffres

    • bonjour max ton article est tres bien. bravo et bon courge.

    • Retour sur la fermeture de Renault Vilvorde en 1997 .

      A l’époque une expertise a été déclenchée par le gouvernement Juppé pour justifier la fermeture de l’usine.

      cliquez ici pour le lire (les arguments sur les raisons de "Renault", sont au début du texte)

      Voici d’autre part un extrait du livre La gauche imaginaire
      et le nouveau capitalisme :

      "Certes, sur le papier, c’est encore l’Etat qui est l’actionnaire principal de Renault. Il détient encore 44,2 % du capital et peut donc décider ce que bon lui semble. Il peut, en l’occurrence, demander à ses représentants qui siègent au conseil d’administration de voter contre la fermeture de Vilvorde, et, avec le renfort des administrateurs salariés, faire basculer la décision en ce sens. Mais comment oser se lancer dans pareille aventure ? ...

      Le capital de Renault a, effectivement, fait l’objet d’une première introduction en Bourse, en 1994, au terme de laquelle l’Etat était encore majoritaire. Puis, à l’été 1996, une opération de gré à gré est survenue, qui a contribué à réellement privatiser l’entreprise, la part de l’Etat passant sous la barre des 50 %. Au lendemain de la victoire socialiste aux élections législatives de 1997, l’Etat n’est donc plus, en fait, le véritable patron ou, en tout cas, il n’ose plus en assumer les fonctions, car il doit composer avec d’autres actionnaires terriblement puissants. Au lendemain du retrait de Volvo du capital du constructeur français, d’autres investisseurs étrangers sont, en effet, entrés en force dans le groupe, qu’ils contrôlent alors à hauteur de près de 30 %. Et parmi eux, notamment, il y a Templeton Global Investors, l’un de ces fonds de placement américains hyper-puissants, qui ont depuis peu déferlé en Europe et singulièrement en France. Templeton gère de par le monde des actifs absolument colossaux, évalués à 218 milliards de dollars en cette année 1997, soit à peine moins que le budget de la France. Il détient ainsi des actions françaises pour un montant qui approche 7,9 milliards de francs, ce qui fait de lui l’un des plus gros investisseurs étrangers dans l’Hexagone. Templeton n’est pas seulement présent dans le capital de Renault, à hauteur d’un peu moins de 5 %, il détient aussi plus de 10 % dans Pechiney et dans la SCOR, plus de 5 % dans la BNP, les Galeries Lafayette, Marine-Wendel, Bailinvest, Bouygues Offshore, Fives-Lille, Géophysique. Il contrôle aussi 4,9 % de la société néo-calédonienne Eramet - ce qui suscitera, comme on le verra, bien des ennuis au nouveau gouvernement socialiste. Bref, ce fonds Templeton est présent dans tous les grands groupes français qui comptent. Il a aussi des participations plus faibles (de l’ordre de 1 à 2 %) dans les AGF, Alcatel, AXA-UAP, ELF, Total, Suez-Lyonnaise, etc.

      Sur-le-champ, au ministère des Finances, on mesure donc comment le message d’une non-fermeture du site de Vilvorde pourrait être interprété : tous les investisseurs étrangers - ceux-là mêmes que le gouvernement va s’apprêter à aguicher pour l’ouverture du capital de France Télécom - risquent de penser que l’Etat français est décidément trop interventionniste et que, même avec une position d’actionnaire minoritaire, c’est encore lui qui fait la loi dans les entreprises privées. La menace, d’ailleurs, n’est pas que virtuelle : le cours de l’action de Renault, qui a avoisiné 160 francs courant mai, s’effondre brutalement à près de 126 francs le 2 juin. Tout le monde, dans les allées du pouvoir, comprend donc très vite qu’en réalité c’est tout le programme de privatisation des mois à venir qui pourrait s’en trouver menacé. Dès lors, la décision est inéluctable : Vilvorde sera fermé, et tant pis si l’un des premiers actes du gouvernement de gauche va spectaculairement à l’encontre de l’un de ses engagements. Ainsi en est-il donc décidé. Totalement apaisé au sujet de la politique économique que le nouveau gouvernement va conduire, le fonds américain annonce un mois plus tard, le 1er août 1997, qu’il a acquis de nouvelles actions de Renault et que sa participation est désormais supérieure à 5 %. Sage décision, de son point de vue, puisque le constructeur récoltera, en 1998, les fruits de sa politique de réduction active de ses coûts, avec un bénéfice de 8,8 milliards de francs, le deuxième de son histoire."

      Je pense au vu de l’hisoire du groupe Renault, qu’il y a 2 périodes essentielles et qui ne sont pas propre à Renault d’ailleurs.
      A partir des années 70 jusqu’au début des années 1990
      Et de la fin des années 80 à aujourd hui.

      En fait la charnière de ces périodes correspond à un comportement économique au niveau des multinationales qui se lancent dans une nouvelle phase de profits dits boursiers.

      On sait évidemment que ce n’est pas nouveau car ce type d’imbrigation Banque, entreprise, bourse est étudié au début du siècle, et surtout lors des crises importantes comme celle de 1929—>1933.

      Pour étayer cette réalité des années 90/2000 : voici un aperçu de quelques évènements datés de l’histoire de Renault.

      1996 : Privatisation de Renault.

      1998 : Inauguration du Technocentre Renault où sont conçues les futures voitures de chez Renault. Le site se trouve à Guyancourt dans les Yvelines à environ 30 km à l’ouest de Paris et emploie près de 12 000 personnes - y compris les prestataires, sous-traitants et filiales de Renault.

      1999 : Accord de partenariat conclu avec le groupe Nissan. Renault prend 36.8 % du capital de l’entreprise japonaise. Achat du groupe roumain Dacia. Association avec le groupe Fiat pour fusionner dans une nouvelle société Irisbus, la division Bus de RVI et la branche Bus européenne de Iveco.

      2000 : Rachat du constructeur Sud-Coréen Samsung.
      Rachat de la branche poids lourds Renault VI par le groupe AB Volvo qui se traduit par la création du groupe Volvo Global Trucks dont Renault détient 20 % du capital. Renault VI cède à Fiat-Iveco sa participation dans Irisbus.

      En 2004, la filiale de Renault en Roumanie, Dacia, présente sa « berline à 5000 € », la Logan, que le groupe voudrait produire à un million d’exemplaires par an à l’horizon 2010. Cette même voiture est commercialisée en France à 9000 €.

      Début juillet 2006, des discussions pour envisager une nouvelle alliance entre Renault-Nissan et General Motors sont engagées mais le projet est rapidement abandonné.

      En février 2008, Renault et AvtoVAZ (Russie)signent les accords définitifs scellant leur partenariat stratégique.

      Mais toutes ses fusions/ acquisitions ont un rôle bien précis lors des crises comme celle de 1929, et D.Guérin les a étudié dans son livre : fascisme et grand capital dont des extraits sont sur le site.

      Le mouvement des fusions acquisition obéit aux exigences des actionnaires. Ils imposent des critères de rentabilité très élevés aux dirigeants. La généralisation des performances des groupes selon la création de valeur a permis l’émergence d’une norme de rentabilité, certes arbitraire, d’environs 15 %. Mais le maintien de tels taux de rentabilité impose, sauf dans les secteurs à concurrence explosive, le recours à la croissance externe. Cependant, souvent les fusions acquisitions qui en résultent obéissent plus à une logique de création de valeur à court terme voulue et dictée par les actionnaires, plutôt qu’une logique de développement à moyen voire long terme.

      La dernière décennie restera celle au cours de laquelle les grandes entreprises auront entrepris un travail de réduction des coûts, jamais vu auparavant dans de telles proportions malgré la crise économique de 1991 à 1995. Les grands groupes sont conscients de leurs interdépendances et peuvent avoir intérêt à se coaliser lorsque le profit réalisé conjointement est supérieur à ceux que chacun obtiendrait en poursuivant une stratégie individuelle.

      Tout cela s’accompagne non pas de "délocalisations", mais d’une extension mondiale des usines et centres techniques. Dans un premier temps de la fin des années 1990 au début des années 2000, la production de ces sites trans continentaux, est bien inférieure à ceux en Europe.
      Par exemple les moyens industriels d’une usine comme Sandouville en Normandie permettent de construire 2000 voitures/ jours.
      L’usine Curitiba au brésil 500 voitures par jour.
      L’argument de la rentabilité doit tenir compte de la productivité, et là pas photo, les usines européennes sont les plus rentables, même si les ouvriers y sont mieux payés.

      Donc l’explication de la fermeture de Renault/Vilvorde nous ramène donc simplement vers la piste d’avoir permis de faire des économies en Europe sur le dos des ouvriers Européens qui allaient combler la production de voitures faites en Belgique. (car évidemment la vente de voiture ne baissait pas du tout).
      Mais des économies pourquoi ?

      Pour faire ces fusions /acquisitions et devenir un élément incontournable pour les banques, fonds de pension et marché boursiers.
      Donc pour maintenir pour une dizaine d’année des taux de rentabilité supérieure à 10%.

      10 ans après Vilvorde commençait en 2007 la crise, non pas des subprimes, mais celle de la rentabilité du capital.
      Et quand les capitalistes n’ont plus confiance dans la rentabilité de leur placement, ils les stoppent.
      Ils arrêtent d’investir pas simplement à la bourse, dans les produits finaniers, mais partout, car leur problème n’est pas seulement que les fluctuations de la bourse, font que ce n’est pas le moment d’investir.

      Leur problème est qu’ils savent qu’ils ont atteint la limite maximum de la rentabilité pour la quasi totalité des secteurs productifs de la planète.
      Pourquoi des capitalistes continueraient d’investir ? Il n’y a que le risque de tout perdre car dans une période dans ce monde économique, il ne peut pas y avoir d’entente entre capitaliste si cela ne génére pas de profits. Hors les profits n’étant garanti ou en tout cas pas au niveau souhaité, toute la machine s’est arrêtée d’elle même.

      La production qui continue dans certaines usines est le résultat de perfusion massive d’argent par les états du monde entier. Pendant combien temps ?
      Les états, eux mêmes empruntent aux capitalistes privés, dans la mesure ou les états sont solvables. Là aussi les garanties de remboursements les uns envers les autres ont leur limite.

      Certains sont déjà en faillite, comme l’Islande et d’autre le seront bientôt comme l’Angleterre ou les USA et la France, car ce sont simplement les plus gros emprunteurs de la planète.
      Quand ? dans 6 mois, 1 an ou...mais surement dans pas dans très longtemps.

      Aucun capitaliste n’a intérêt à financer une dette publique, et quand bien même la perfusion n’a pas qu’un intérêt économique, mais aussi politique et sociale.
      Car les capitalistes ne sont pas sans savoir que l’écroulement de l’économie aura des conséquences pour leur survie en tant que classe.

      Mais la perpective de la guerre planètaire, est assez risqué aussi pour eux. Les révolutions n’ont plus les régimes staliniens pour les détourner.

      Alors échec et mat pour le capitalisme ?

      Pour cela il suffit peut être que la classe ouvrière reprennent la partie là d’une autre manière : en ayant conscience que l’avenir de la planète en dépend.

  • La Cour des comptes s’inquiète du risque d’emballement de la dette
    Extrait d’el MONDO | 24.06.09 |

    La France s’approche d’"une zone très dangereuse" du fait de la dégradation sans précédent de ses comptes publics, a observé, mardi 23 juin, le premier président de la Cour des comptes. Philippe Séguin présentait le rapport annuel de la Cour sur la situation et les perspectives des finances publiques, préalable au débat d’orientation budgétaire du 30 juin.

    70 MILLIARDS D’EUROS D’ÉCONOMIES
    En 2008, la dette publique a augmenté de 118 milliards d’euros et atteint 1 327 milliards, soit 47 400 euros par actif. Sur cette dette, a précisé M. Séguin, la France doit payer "des intérêts colossaux" : plus de 54 milliards, c’est-à-dire plus que le produit de l’impôt sur le revenu et plus de 2 000 euros par an et par personne ayant un emploi.

    "On a atteint un tel niveau de déficit structurel et d’endettement, qu’une faible aggravation du déficit (liée par exemple, aux dépenses de vieillissement) pourrait provoquer un emballement exponentiel de la dette", a indiqué M. Séguin.

    Face à cette situation, il n’y a pas d’autres voies, selon lui, que "la réduction des dépenses et/ou l’augmentation des prélèvements obligatoires (en commençant par la réduction des niches sociales et fiscales)". La Cour évalue à quelque 70 milliards d’euros les économies nécessaires pour ramener les finances publiques à l’équilibre.

    Pour M. Séguin, qui juge "trompeuse" l’idée que "la France s’en tirerait mieux" que ses voisins, "les lendemains risquent d’y être pire qu’ailleurs". La France, note-t-il, a un déficit structurel élevé, elle est le quatrième Etat le plus endetté de la zone euro et ses dépenses publiques (plus de 52 % du PIB) sont supérieures de 9 points à celles de l’Allemagne.

    Le 30 septembre 2009 : la dette a augmenté de 100milliards.

    Les intérêts de cette dette sont de 50milliards.

    Donc la france emprunte pour rembourser etc....tant qu’elle trouve des créanciers...

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