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Le capitalisme meurt d’avoir... trop bien réussi à accumuler du capital

samedi 18 novembre 2023, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

La divergence entre taux d’accumulation et taux de profit

Le capitalisme peut-il rencontrer des limites infranchissables ? La réponse de Marx et la situation actuelle.

C’est la Banque Mondiale qui le dit ! Le capitalisme meurt d’avoir trop accumulé de capital !

https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2021/10/27/global-wealth-has-grown-but-at-the-expense-of-future-prosperity-world-bank

Mais si le capital mondial atteint des niveaux records, c’est au prix d’une dette mondiale qui est, elle aussi, un record historique ! C’est cela qu’il faut expliquer et la seule explication est la chute relative des investissements productfs comme le montre la suite de l’article.

Jusqu’aux années 2000, le capitalisme n’a connu que des phases de suraccummulation (périodes de récession suivies de périodes de relance économique) mais jamais une suraccumulation permanente, c’est-à-dire une incapacité durable à donner des profits aux capitaux existants, qu’il ne parviendrait qu’à contourner par des aides financières publiques massives servant à faire durer la situation sans parvenir à relancer des offres d’investissements productifs rentables aux capitaux existants, du fait d’une trop grande masse de capitaux déjà acquis. Or la masse des capitaux mondiaux a atteint des sommets tellement invraisemblables qu’elle n’a aucun espoir de trouver des moyens réels d’investissements à mettre en face. C’est une crise des fondements du système qui a donc lieu. Non pas à cause d’une faiblesse du système ou d’erreurs des gouvernants et dirigeants financiers, mais à cause du trop grand succès du système par rapport à ses capacités d’absorption.

Le but du capitalisme n’est pas de produire des marchandises, ni de développer des activités industrielles ou commerciales, n’est pas en soi de s’étendre à plus d’activités, d’occuper plus de travailleurs, de pays, de prendre plus de pouvoir, de tout diriger. Non, l’objectif du capital, c’est le capital lui-même…

Le principal mécanisme du capitalisme, depuis sa naissance, c’est l’accumulation du capital issu du travail humain, encore appelé plus-value, c’est-à-dire le mécanisme par lequel le capital grandit et se réinvestit dans des activités productives de manière à grandir encore et encore…

La situation actuelle du capitalisme, celle des années 2000, est caractérisée par une suraccumulation du capital. Suraccumulation signifie qu’il y a eu relativement trop d’accumulation. L’accumulation signifie que le capital s’investit et produit plus de capital. Le capitalisme peut distribue plus de capital à des prêteurs mais ce n’est pas dans cette sphère que le capital s’accroit réellement. C’est seulement dans la sphère de transformation des marchandises que l’on peut intégrer la plus-value extraite du travail humain dans la valeur et produire du profit qui sera ensuite distribué dans toutes les sphères de l’économie. En somme, si le capital se retire de la production de manière massive, il se retire aussi de la sphère qui produit un accroissement de capital, de la sphère où est produite l’accumulation. C’est donc bel et bien d’un trop plein de capital qu’il s’agit.

Car c’est au plus haut niveau de la productivité du travail que le grand capital bloque. C’est aussi au plus haut niveau des échanges mondiaux. C’est encore au plus haut niveau des capacités technologiques nouvelles. C’est enfin au plus haut niveau de la croissance : la croissance du PIB qui a mis 140 ans met actuellement six ans… Non, c’est ce succès que le capitalisme est incapable d’assumer, c’est-à-dire de considérer comme suffisamment rentable à court terme pour lui car il est beaucoup plus rentable à court terme de spéculer que d’investir. Il y a beaucoup trop de capital, il a beaucoup trop accumulé, pour qu’il y ait assez d’accroissement des investissements productifs rentables pour l’absorber. Du coup, ce capital en trop devient du capital nocif qui crée un pôle attracteur massif pour tous les capitaux en dehors de la sphère productive. Le capitalisme a atteint ses limites.

Il ne sert à rien de nous dire que le capital financier ait toujours existé, qu’il n’est même pas différent en terme de propriétaire du capital productif, tout cela est certes exact mais cela ne change rien à un fait très important : le capital financier a pris dans les années 1990 une importance qu’il n’avait jamais connu au cours de toute l’histoire du capitalisme, devenant bien plus attractif que l’investissement productif… Cette tendance, loin d’être combattue, a été favorisée par les gouvernants mondiaux car cela permettait momentanément de dépasser les limites des capacités d’investissements en créant des nouveaux investissements improductifs. Les dividendes s’en sont encore accrus, le capital aussi et au début des années 2000 on avait déjà dépassé le niveau de suraccumulation que l’on a ensuite tenté de forcer par des moyens d’accumulation financière exagérée (comme la titrisation des dettes) comme les subprimes ou les LBO… La « crise » de 2007 n’est est pas une car elle n’est pas le début des difficultés mais la fin des possibilités du système. Depuis, on vit uniquement de subterfuges. Sans les masses de milliards de capitaux fournis par les Etats et banques centrales, on ne parlerait déjà plus du capitalisme !

Cela montre aussi que la méthode actuellement choisie par les Etats, introduire dans les marchés financiers des masses de capitaux publics, ne peut pas du tout résoudre la crise, même si elle permet de pallier le retrait des capitaux privés dans les investissements. Cela ne peut ni être une solution ni être durable. Cela signifie que les capitalistes n’utilisent actuellement que des moyens palliatifs et non des soins de la crise, qu’ils n’espèrent donc nullement juguler. Cela signifie qu’ils comptent seulement faire un peu durer la situation, au bord du gouffre, pour faire en sorte que la catastrophe ne se transforme pas en offensive générale des exploités contre les exploiteurs.

En gagnant du temps, les capitalistes et leurs Etats, préparent les réponses politiques possibles pour sauver les classes dirigeantes : développement des fascismes, des dictatures et des guerres allant vers la guerre mondiale. La situation n’est pas celle de sacrifices limités pour les classes populaires en attendant une reprise, mais celle de socialisme ou barbarie. Ce qui se pose aux travailleurs, c’est la question de la révolution sociale et pas seulement de luttes défensives sur le seul terrain économique. Ce qui est nécessaire, c’est l’organisation des masses sur le terrain politique. Ce n’est pas seulement la lutte syndicale. Ce sont les comités de travailleurs.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2730

Le grand capital ne parvient pas à accumuler au-delà d’une limite qu’il a atteinte au début des années 2000. Il ne continue à enrichir les possesseurs de grands capitaux qu’en misant sur la sphère financière et celle-ci ne s’enrichit plus qu’en misant sur la chute des valeurs, sur le déclin du capitalisme.

Il y a un décrochage qui s’accroît sans cesse entre la courbe des profits et celle de l’accumulation du capital car le capital ne se réinvestit plus dans la production, secteur qui est pourtant le seul fabricant de plus-value. L’enrichissement capitaliste est donc tari à la source. Voilà pourquoi le fonctionnement du capitalisme est mort. Ce n’est pas la spéculation qui tue le capitalisme : c’est sur la mort du capitalisme que la spéculation continue de fleurir. Ce n’est pas le capital financier qui tue le capital productif mais c’est la fin du capital productif qui continue d’enrichir le capital financier.

Ce n’est pas la dette des Etats qui plombe le capitalisme mais la dette privée, celle des capitalistes, qui cause celle des Etats et devient le gruyère à trous du capitalisme. Les riches sont plus riches que jamais mais ils sont devenus des destructeurs du système lui-même.

La classe capitaliste détruit elle-même tous les jours son propre système par ses investissements nécrophiles, même si elle appelle les peuples travailleurs à se sacrifier pour le sauver.

On ne peut redonner vie au ressort cassé du capitalisme. On ne peut que construire un nouveau monde, qui ne soit plus fondé sur la propriété privée des capitaux et des entreprises, ou périr sur les ruines de l’ancien…
La suraccumulation, c’est la rançon du succès du capitalisme qui a réussi au-delà de ses capacités à absorber les plus-values et à les réinvestir…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3979

Qu’est-ce que l’accumulation du capital ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5811

Ce que Karl Marx nous apprend dans la situation inédite actuelle

Karl Marx dans « Le Capital » : « Nous avons vu qu’il peut se produire une accumulation, une surabondance de capital empruntable et qu’elle a pour caractère d’être en raison inverse de l’accumulation de capital productif… L’abondance de capital empruntable est l’indice d’une stagnation du capital industriel »

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-III/kmcap3_30.htm

La loi de l’accumulation du capital selon Karl Marx : comment la plus-value extraite du travail productif humain peut se transformer en un capital supplémentaire.

Marx et Engels disaient-il que le capitalisme ne pouvait pas se détruire lui-même ? Non, ils disaient qu’il s’autodétruirait dès qu’il atteindrait son apogée. C’est donc son succès lui-même (succès dans son objectif fondamental veut dire dans l’accumulation du capital) qui indique que le capitalisme a atteint ses limites.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3413

Ce qu’en dit Karl Marx dans « Le Capital » ?

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-24-1.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-24-2.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-24-3.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-24-4.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-24-5.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-1.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-2.htm

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-3.htm

Que veut dire K. Marx en affirmant, dans une citation connue, que « La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même » ?

« La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même : le capital et sa mise en valeur par lui-même apparaissent comme point de départ et point final, moteur et fin de la production ; la production n’est qu’une production pour le capital et non l’inverse : les moyens de production ne sont pas de simples moyens de donner forme, en l’élargissant sans cesse, au processus de la vie au bénéfice de la société des producteurs. Les limites qui servent de cadre infranchissable à la conservation et la mise en valeur de la valeur-capital reposent sur l’expropriation et l’appauvrissement de la grande masse des producteurs ; elles entrent donc sans cesse en contradiction avec les méthodes de production que le capital doit employer nécessairement pour sa propre fin, et qui tendent à promouvoir un accroissement illimité de la production, un développement inconditionné des forces productives sociales du travail, à faire de la production une fin en soi. Le moyen développement inconditionné de la productivité sociale entre perpétuellement en conflit avec la fin limitée : mise en valeur du capital existant. Si donc le mode de production capitaliste est un moyen historique de développer la force productive matérielle et de créer le marché mondial correspondant, il représente en même temps une contradiction permanente entre cette tâche historique et les rapports de production sociaux qui lui correspondent. »

Karl Marx, Le Capital, livre Trois

Le passage concerné du texte de Marx d’où est tiré la citation est le suivant :
« La dépréciation périodique du capital existant [car à chaque cycle le capital s’agrandit,donc le capital précédent voit sa part dans le total s’abaisser], qui est un moyen immanent au mode de production capitaliste d’arrêter la baisse du taux de profit et d’accélérer l’accumulation de valeur-capital par la formation de capital neuf, perturbe les conditions données, dans lesquelles s’accomplissent les procès de circulation et de reproduction du capital, et, par suite, s’accompagnent de brusques interruptions et de crises du procès de production. La baisse relative du capital variable par rapport au capital constant, qui va de pair avec le développement des forces productives, stimule l’accroissement de la population ouvrière, tout en créant constamment une surpopulation artificielle [c’est-à-dire que le chômage est provoqué ici par l’abaissement de la part des ouvriers dans la production, aux dépens des machines]. L’accumulation du capital, au point de vue de sa valeur, est ralentie par la baisse du taux de profit, qui hâte encore l’accumulation de la valeur d’usage [de marchandises utiles, utilisées], tandis que celle-ci, à son tour accélère le cours de l’accumulation quant à sa valeur [car plus de choses sont produites et vendues, donc valorisant le capital]. La production capitaliste tend sans cesse à dépasser ces limites qui lui sont immanentes, mais elle n’y parvient qu’en employant des moyens qui, de nouveau, et à une échelle plus imposante, dressent devant elle les mêmes barrières.La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même. »
Karl Marx écrit, toujours dans Le Capital, tome III :
« La production capitaliste tend constamment à dépasser les limites qui lui sont immanentes, mais elle n’en triomphe que par des moyens qui lui opposent ces limites à nouveau et sur une échelle encore plus gigantesque. La véritable limite de la production capitaliste, c’est le capital lui-même, autrement dit le fait que le capital et la réalisation de sa valeur apparaissent comme le point de départ et le terme, comme le modèle et le but de la production ; que la production n’est telle que pour le capital, au lieu que les moyens de production soient simplement des moyens pour une intensification toujours croissante du processus vital de la société des producteurs. Les limites en dehors desquelles ne peut s’effectuer la conservation et la réalisation de la valeur du capital, qui reposent sur l’expropriation et l’appauvrissement des larges masses de producteurs, ces limites entrent constamment en conflit avec les méthodes de production que le capital doit employer pour atteindre ses buts, méthodes qui visent à l’accroissement illimité de la production, autrement dit la production pour la production, le développement absolu de la productivité sociale du travail. Le moyen – développement absolu des forces de la productivité sociale – se trouve en conflit permanent avec le but restreint : la mise en valeur du capital existant. Si le mode capitaliste de production est un moyen historique pour développer la force productive matérielle et pour créer le marché mondial qui lui correspond, il est en même temps la contradiction permanente entre cette tâche historique qui est sienne et les conditions sociales de la production qui lui correspondent. »

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5914

La désaffection de l’investissement industriel, pourtant seule source d’accumulation de la plus-value extraite du travail humain, s’accentue. L’activité principale du capitalisme est assurée par la sphère financière au moyen de la spéculation dans les bourses. Les investisseurs se sont totalement détournés de la sphère productive. Preuve de l’irrationalité du capitalisme.
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5848

Y a-t-il une suraccumulation mondiale du capital ?

http://classiques.uqac.ca/contemporains/chesnais_francois/crise_suraccumulation_mondiale/crise_suraccumulation_mondiale_texte.html

Si dans les années 2000, la crise profonde avait atteint le capitalisme aux USA et n’était repoussée que par le moyen artificiel des dettes et de leur titrisation, ce remède allait se révéler aussi dangereux que le mal. Il n’empêche que le véritable mal qui frappe le capitalisme, c’est… son succès, c’est d’avoir accumulé bien plus de capitaux qu’il n’est capable d’en investir de manière productive rentable. C’est cela qu’a révélé l’effondrement de Lehman Brothers en 2008 et la réponse des capitalistes du monde nous a aussi révélé qu’ils considéraient cette seule crise comme « systémique », mettant pour la première fois de l’histoire en cause la pérennité du système capitaliste mondial. Et depuis, leurs interventions n’ont fait qu’accroître la taille de la catastrophe : non seulement les dettes sont multipliées par deux et demi mais la masse des capitaux, déjà trop grande par rapport aux capacités de l’absorption par les investissements productifs, s’est considérablement accru de toutes les aides étatiques et centrales.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5207

Les années de profits en grande partie artificiels de la période de la mondialisation et de la financiarisation n’ont fait que faire croitre la masse des capitaux privés dans des proportions inconnues jusque là. Mais la contrepartie de ce succès des années 2000, c’est justement cette masse de capitaux qui ne correspondent pas à des investissements productifs possibles. Au point que l’on a atteint en 2007 un niveau de capitalisation tel qu’il n’est plus possible de faire marche arrière. Ce n’est pas une crise de surproduction de marchandises (ou de sous consommation) mais une crise de surproduction ... de capital ! La suraccumulation du capital a pris des proportions telles que le seul moyen trouvé par les Etats pour éviter une ffondrement total et immédiat du capitalisme en 2008 a été de continuer à faire croitre les capitaux privés en injectant des centaines de milliards des banques centrales et institutions financière sinternationales... Ce qui est reculer pour mieux sauter ! Ils ont ainsi accru la taille du problème tout en étendant aux Etats l’endettement catastrophique qui touchait la sphère privée... Il n’y a pas de possibilité pour le capitalisme de s’en sortir par des moyens classiques, par des politiques économiques. l’effondrement du système a été retardé mais ce n’est que partie remise.
La crise n’est donc même pas une reproduction de la crise de 1929. le capitalisme a atteint un niveau beaucoup plus élevé, de moyens, de richesses, de mondialisation et, en même temps, l’impasse où parvient le système qui est bien plus bloquée qu’en 1929.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1138

« Les possibilités d’accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. »

http://lejardindenono.free.fr/articles/un%20autre%20monde%20est%20plus%20que%20jamais%20possible.pdf

Pourquoi le grand capital pourrait périr d’être arrivé à son plus haut niveau d’accumulation du capital ? Le fond du problème est là : le grand capital est plus grand que jamais mais justement il est devenu trop… grand, par rapport aux capacités d’absorption des investissements productifs et rend du coup ces derniers de moins en moins rentables, du moins relativement. La spéculation n’est pas la seule à détourner le capital. Il y a aussi les investissements non productifs, par exemple les activités informatiques, du type applications du net qui ne produisent rien et détournent capitaux et profits… Ces dernières ne possèdent pas les entreprises, les matières premières, les machines, ne paient pas les travailleurs et elles engrangent une part croissante des profits !

Pourquoi le grand capital est-il devenu aussi nécrophile, producteur d’autant de moyens de destruction de son propre système ? Ce n’est pas parce qu’il aurait changé de règles : au contraire, sa loi est toujours le profit individuel, toujours le rendement des investissements, toujours l’accumulation de surprofit le plus élevé possible par rapport au capital investi, et même plus que jamais ! Alors, qu’est-ce qui cloche ? Eh bien, cette recherche du maximum de profits maintenant le détourne irrémédiablement des investissements productifs devenus non pas conjoncturellement mais durablement moins rentables que les investissements spéculatifs et en général non productifs.

Pourquoi, si ce n’était pas vrai, pourquoi gouvernants et capitalistes crieraient-ils en 2007-2008 aux risques de fin du système ? Ils ne l’avaient jamais fait dans les crises passées ! Quel intérêt auraient-ils à se faire peur et à prévenir tout le monde ? Pourquoi ont-ils continué à parler de « risques systémiques » par la suite dans toutes les crises qui ont suivi ? Pourquoi la presse économique (celle de la bourgeoisie) continue-t-elle d’écrire qu’il y a des risques d’effondrement du système et parle-t-elle de menaces de « fin du monde », ce qui signifie de fin du capitalisme ?

Et, plus fondamentalement, si une reprise économique réelle avait marqué la période actuelle comme on l’a prétendu, pourquoi ne reverrait-on pas une reprise des investissements productifs privés s’ils n’étaient pas définitivement moins intéressants que la spéculation et les autres investissements improductifs, au point que la formation de la plus-value extraite du travail humain en soit menacée durablement ? Pourquoi le chômage de masse est-il devenu une situation permanente et mondiale ? Pourquoi la misère augmente-t-elle sans discontinuer ? Pourquoi constate-t-on que montent partout les révoltes des peuples opprimés, sinon parce que la prétendue reprise du capitalisme n’est que de la poudre aux yeux organisée par les gouvernants ? Pourquoi les organisations qui se réclament de la classe ouvrière refusent-elles systématiquement de prendre en compte que les jours du capitalisme sont comptés, sinon parce que le sort des bureaucraties qui les dirigent est accroché au système autant que les autres institutions de la bourgeoisie et que les appareils syndicaux ne veulent absolument pas d’une révolution sociale qui renverse le système du salariat, la propriété privée des capitaux et des moyens de production, le système duquel ils tirent leurs rôle social de tampons et de négociateurs et leurs moyens financiers ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5162

Pourquoi la dynamique du capitalisme se heurte à ses propres limites : son succès lui-même étouffe dans les limites de la propriété privée des moyens de production.

Qu’est-ce que la surracumulation ? C’est une incapacité des classes dirigeantes de transformer la plus-value en capital, c’est-à-dire de lui trouver un réinvestissement suffisamment rentable pour que cela en vaille la peine, au regard des profits que celles-ci peuvent tirer d’une autre utilisation de cette plus-value ou du profit personnel que les classes dirigeantes préfèrent tirer en dépensant seulement cet argent. Cela se traduit par le fait que la plus grande partie de la plus-value passe en distributions aux actionnaires, en rachat du capital, en achat de dettes privées et publiques et en spéculations diverses. La production n’est maintenue que grâce aux interventions financières des Etats et banques centrales. La raison fondamentale de cette suraccumulation est le succès du capitalisme qui a tellement produit de plus-value extraite du prolétariat que celle-ci excède les capacités d’absorption de l’économie capitaliste.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3250

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article105

https://www.marxists.org/francais/varga/works/1930/00/critique_grossmann.pdf

https://www.marxists.org/francais/chesnais/limites_infranchissables.pdf

https://journals.openedition.org/interventionseconomiques/1821

https://www.cairn.info/culture-ecologique--978724638301-page-133.htm

https://shs.hal.science/halshs-00806223/document

https://www.marxists.org/francais/pannekoek/works/1934/00/pannekoek_19340001.htm

https://www.sudouest.fr/redaction/journal-des-lecteurs/les-limites-du-capitalisme-2052599.php

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6336

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article527

https://ec56229aec51f1baff1d-185c3068e22352c56024573e929788ff.ssl.cf1.rackcdn.com/attachments/original/9/2/0/002600920.pdf

https://www.cairn.info/revue-la-pensee-2018-3-page-7.htm

https://wikirouge.net/Suraccumulation_de_capital

http://alencontre.org/economie/economie-mondiale-une-situation-systemique-qui-est-specifique-a-la-financiarisation-comme-phase-historique.html

La surmortalité, encore un signe d’effondrement du système

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5995

Y a-t-il des antécédents historiques capables de nous éclairer sur la chute actuelle du capitalisme ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5872

Les théories de l’effondrement capitaliste, adeptes et détracteurs

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7441

L’extrême gauche réformiste française refuse de voir la chute du capitalisme et la camoufle en crise pandémique

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6181

Le capitalisme malade ? C’est grave, docteur ou c’est la mort ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5938

Overaccumulation of Capital

https://scholar.google.fr/scholar?q=overaccumulation+of+capital&hl=fr&as_sdt=0&as_vis=1&oi=scholart

Le capitalisme chute comme les autres systèmes sociaux qui l’ont précédé…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2132

Maintenir sous perfusion le capitalisme en survie artificielle est devenu déraisonnable même du point de vue capitaliste.

https://matierevolution.fr/spip.php?article6691

Le système capitaliste a-t-il déjà chuté de lui-même ou ne pourra-t-il chuter que par la révolution ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5988

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