Paul Lafargue
La loi de la valeur et la cherté des marchandises
(1908)
Le matérialisme économique , ou plus exactement le déterminisme économique , qui permet d’expliquer l’évolution humaine et qui fournit une base scientifique à l’histoire, et la loi de la valeur , clé des secrets de la production marchande, dominent l’œuvre théorique de Marx.
La loi de la valeur démontre que la valeur d’une marchandise est constituée par la quantité de travail humain qui y est incorporée. Admettons (…)
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2 - Les lois économiques obéissent à des contradictions dialectiques
"Comme les corps célestes une fois lancés sur leurs orbites semblent les suivent indéfiniment, de même la production sociale une fois jetée dans ce mouvement alternatif d’expansion et de contraction le répète par une nécessité mécanique. Mais les effets deviennent causes à leur tour, et des péripéties, d’abord irrégulières et en apparence accidentelles, affectent de plus en plus la forme d’une périodicité normale."
Karl Marx dans "Le Capital", tome un
« Les forces productives engendrées par le mode de production
capitaliste moderne, ainsi que le système de répartition des biens qu’il a créé, sont
entrés en contradiction flagrante avec le mode de production lui-même, et cela à un
degré tel que devient nécessaire un bouleversement du mode de production et de
répartition éliminant toutes les différences de classes, si l’on ne veut pas voir toute la
société moderne périr. »
Friedrich Engels dans "L’Anti Dühring"
« Même dans la complexité de la
concurrence, même dans l’anarchie générale, il y a évidemment des lois invisibles
mais rigoureuses… autrement la société capitaliste serait déjà en morceaux. Tout le
sens de l’économie en tant que science et, en particulier, le but conscient de la
doctrine économique marxiste c’est la détermination des lois occultes qui
conditionnent l’ordre et l’unité du complexe social parmi la confusion des économies
privées. »
Rosa Luxemburg dans "L’accumulation du capital"
« Le Capital est contradiction en acte : il tend à réduire au minimum le temps de travail, tout en en faisant l’unique source et la mesure de la richesse. Aussi le diminue-t-il dans sa forme nécessaire pour l’augmenter dans sa forme inutile, faisant du temps de travail superflu la condition – question de vie ou de mort – du temps de travail nécessaire. D’un côté, le capital met en branle toutes les forces de la science et de la nature, il stimule la coopération et le commerce sociaux pour libérer (relativement) la création de la richesse du temps de travail ; d’un autre côté, il entend mesurer en temps de travail les immenses forces sociales ainsi créées, de sorte qu’il en contient, immobilise et limite les acquis. Forces productives et relations sociales – double principe du développement de l’individu – ne sont et ne signifient pour le capital que de simples moyens pour se maintenir sur sa propre base étroite. En réalité, ce sont là les conditions matérielles qui feront éclater les fondements du capital. (…) Ce qu’il y a de nouveau dans le capital, c’est qu’il augmente le temps de surtravail des masses par tous les moyens de l’art et de la science, puisque aussi bien il a pour but immédiat non la valeur d’usage mais la valeur en soi, qu’il ne peut réaliser sans l’appropriation directe du temps de surtravail, qui constitue sa richesse. Ainsi, réduisant à son minimum le temps de travail, le capital contribue malgré lui à créer du temps social disponible au service de tous, pour l’épanouissement de chacun. Mais, tout en créant du temps disponible, il tend à le transformer en surtravail. Plus il réussit dans cette tâche, plus il souffre de surproduction ; et sitôt qu’il n’est pas en mesure d’exploiter du surtravail, le capital arrête le travail nécessaire. Plus cette contradiction s’aggrave, plus on s’aperçoit que l’accroissement des forces productives doit dépendre de l’appropriation du surtravail non par autrui mais par la masse ouvrière elle-même. (…) La vraie richesse étant la pleine puissance productive de tous les individus, l’étalon de mesure en sera non pas le temps de travail, mais le temps disponible. Adopter le temps de travail comme étalon de la richesse, c’est fonder celle-ci sur la pauvreté, c’est vouloir que le loisir n’existe que dans et par l’opposition au temps de surtravail ; c’est réduire le temps tout entier au seul temps de travail et dégrader l’individu au rôle exclusif d’ouvrier, d’instrument de travail. C’est pourquoi le machinisme le plus perfectionné force l’ouvrier à consacrer plus de temps au travail que ne l’a jamais fait le sauvage de la brousse ou l’artisan avec ses outils simples et grossiers. (…) Le travail ne peut pas devenir un jeu, comme le veut Fourier, qui eut le grand mérite d’avoir proclamé comme fin ultime le dépassement, dans une forme supérieure, non point du mode de distribution mais de production. (…) De même que le système de l’économie bourgeoise se développe peu à peu, de même, aboutissement ultime de ce système, se développe peu à peu sa propre négation. »
Karl Marx dans « Principes de la critique de l’économie politique »