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Introduction du site

lundi 21 mars 2011, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed



Prolétaires du monde, sauvons nous nous-mêmes !

Ne comptons ni sur les Etats bourgeois, ni sur les partis réformistes, ni sur les élections, ni sur les bureaucrates syndicaux, ni sur les chefs militaires radicaux ! Organisons nos propres conseils de travailleurs et prenons le pouvoir sur nos luttes comme sur toute la société !


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Ce que nous voulons et ... ce dont nous ne voulons plus


Sommaire du site


Contribution au débat sur la philosophie dialectique

du mode de formation et de transformation

de la matière, de la vie, de l’homme et de la société

Le travail que nous diffusons ici est incomplet et inachevé, dans sa conception comme dans sa rédaction. Cependant, l’ampleur du sujet, la longueur du travail nécessaire, justifie de mettre ce texte en circulation sans tarder. Il sera progressivement complété et corrigé. Le sujet, la révolution, n’est pas un thème si courant, y compris dans le pays souvent présenté comme celui de la Révolution française. Depuis le stalinisme, le maoïsme et les diverses « versions » prétendues du socialisme et du communisme, la signification de la révolution sociale s’est perdue ou a été faussée. Si, pour bien des travailleurs, leur classe se bat pour l’emploi ou le salaire, ils ne se voient pas comme la classe opprimée la plus puissante de l’Histoire, capable, à l’échelle internationale, de libérer l’humanité de l’oppression et de l’exploitation. Il ne faut pas concevoir ce mouvement de la conscience de classe comme un recul linéaire. De même qu’il ne faut pas interpréter le mouvement qui s’est manifesté de Marx à Lénine et Trotsky, ou de la Commune de Paris de 1871 à la révolution en Russie en 1917 et en Europe en 1918-1920, comme une montée continue. Le mouvement de l’Histoire, celui des luttes, celui de la conscience de classe, celui de l’organisation de classe, ces trois mouvements qui ne sont d’ailleurs pas similaires, ne suivent pas un cours graduel, mais connaissent des sauts brutaux. Et, parfois aussi, des chutes brutales. Aujourd’hui, suite au recul des illusions dans la social-démocratie (au service du grand capital depuis la première guerre mondiale), dans le stalinisme (principale force anti-communiste depuis 1925), et dans les nationalismes du tiers-monde (venus au pouvoir depuis la deuxième guerre mondiale), un nouveau cycle semble se profiler. Les illusions sur le capitalisme sont également retombées (même dans les Pays de l’Est), et un nouvel anticapitalisme semble en train de renaître dans une nouvelle génération de la classe ouvrière mondiale. Cela ne veut pas dire qu’une nouvelle compréhension du monde naîtra directement et spontanément, car de nouvelles tromperies peuvent très bien remplacer les anciennes. L’anticapitalisme, à la mode aujourd’hui, est un mouvement composite qui ne développe pas une conscience claire de la nécessité de renverser définitivement le capitalisme et de le remplacer par le pouvoir des travailleurs. Ce courant ne permet pas non plus une avancée dans la compréhension du rôle de l’Etat bourgeois, étant donné qu’il professe une défense de la démocratie citoyenne qui reste dans le cadre bourgeois. Pas question par exemple pour les anticapitalistes, et encore moins pour les altermondialistes, de destruction de l’Etat bourgeois, et surtout pas d’idée de mise en place d’un pouvoir aux travailleurs. La question de la propriété privée des grands moyens de production n’est nullement envisagée. On constate ainsi que, sous de nouvelles couleurs et de nouvelles formes, il est très possible de donner à la critique du capitalisme un caractère fondamentalement réformiste, c’est-à-dire visant au sauvetage du capitalisme en le rendant acceptable aux masses opprimées. Les idées de « développement durable », d’altermondialisme, de « décroissance », de « défense de la planète » sont de nouveaux moyens de détourner de la lutte des classes en prétendant que tous les hommes sont responsables des destructions, causées par le grand capital. Le capitalisme « éthique », « durable », « écologique », « solidaire », « régulé », l’alter-capitalisme en somme, n’est qu’une nouvelle forme de l’illusion réformiste qui refuse de prendre en compte le fondement de classe du capitalisme et sa conséquence : la nécessité pour les exploités de renverser ce système. De nouveaux types de réformismes, de nationalismes, de stalinismes, d’intégrismes religieux ou d’autres idéologies réactionnaires peuvent apparaître, détournant à nouveau les mouvements sociaux. Il n’y aura pas de naissance purement spontanée d’une nouvelle analyse critique du système. Et cela se déroule à un moment où une nouvelle crise du capitalisme se profile à l’horizon, grosse de nouveaux sacrifices pour les opprimés mais grosse aussi de nouvelles révolutions, c’est-à-dire de nouvelles potentialités d’en finir définitivement avec l’exploitation de l’homme par l’homme.

Il est d’autant plus important de repenser (c’est-à-dire de reconstruire) ce que signifient véritablement le socialisme et la révolution, dans le monde d’aujourd’hui. Pendant de trop longues années, les révolutionnaires eux-mêmes, en panne de révolutions, se sont tournés vers des luttes armées (guérillas n’ayant rien à voir avec l’action du prolétariat), vers des formes non classistes de contestation (altermondialisme, écologisme), ou vers des formes d’accommodation critique au système (syndicalisme, électoralisme). Dans tout cela, la révolution (et d’abord la destruction de l’Etat bourgeois et de l’ordre économique du capital) est bien oubliée. La question n’est même plus étudiée, ni discutée publiquement, que ce soit au nom d’un espèce de réalisme (la révolution n’est pas à l’ordre du jour), ou d’un renoncement plus ouvert à cette perspective.

Dans cette étude, on appellera révolution la situation de crise dans laquelle les opprimés cessent de suivre les idées et les organisations de la classe dirigeante, commencent eux-mêmes à s’organiser, d’une manière totalement nouvelle et émergente, en vue de leurs propres intérêts de classe et, surtout, appliquent leurs propres décisions, créant une situation de double pouvoir porteuse de la possibilité de changement radical du cours de l’Histoire, vers un pouvoir aux travailleurs. Cette définition ne considère pas la violence (la fameuse lutte armée) comme le critère fondamental, mais souligne plutôt le caractère radical du contenu social et politique donné par les opprimés eux-mêmes, et la destruction rapide des bases réelles de l’ancien ordre. Au sens large, scientifique, nous appellerons « révolution » tout état transitoire dans lequel l’ordre établi peut basculer qualitativement et brutalement. Mais, surtout, nous appellerons révolution une situation qui mène à l’émergence brutale d’une structure, qualitativement nouvelle, issue de l’agitation et des contradictions à l’échelon hiérarchique inférieur, encore appelée auto-organisation. Du coup, ce processus concerne aussi bien les différents domaines des sciences. La politique est particulièrement concernée par la question de l’auto-organisation des prolétaires. Rappelons l’expression qu’en donnait Karl Marx  : « Le socialisme sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. » Pour se préparer à devenir un nouveau pouvoir, les exploités ont besoin de retrouver le sens de l’organisation collective et la confiance dans leurs propres forces.

Ce texte tente de tirer des leçons générales, philosophiques, des travaux récents des sciences, naturelles, historiques, économiques, et sociales. Les avancées scientifiques, qui font progresser nos connaissances et nos compétences techniques, influencent notre philosophie du monde. Du moins, elles devraient le faire. La vulgarisation scientifique touche un large public, mais la philosophie tirée des sciences est peu diffusée. La pensée scientifique a profondément changé, même si le grand public, inondé d’informations techniques, l’ignore souvent. La science actuelle n’est plus fondée sur des objets fixes, ni sur un ordre figé, mais sur l’organisation spontanée du désordre d’un grand nombre d’éléments interagissant. La matière n’est plus conçue comme une masse inerte, mais comme le produit d’une dynamique collective extraordinairement agitée. Renversement brutal des structures, la révolution est un processus de construction, par l’organisation spontanée des agitations sous-jacentes, de structures nouvelles, dites émergentes. La compréhension de ce mécanisme révolutionnaire, qui caractérise les phénomènes historiques, n’est pas évidente, ne découle pas directement de l’observation, et nécessite un effort de conceptualisation philosophique. Les anciennes oppositions diamétrales entre matière inerte et vivante, entre vie et mort, entre ordre et désordre, entre destruction et construction, entre hasard et nécessité, sont désormais caduques. Dépassant ces anciennes dichotomies, la nouvelle philosophie scientifique reconnaît l’interpénétration entre déterminisme et contingence, entre lois et désordre, entre singularités et universalité, entre atomisme et vitalisme, et entre matérialisme et création. Concevoir la dynamique, la tâche est rude, mais les éléments sont fournis par les sciences elles-mêmes.

La réflexion sur le processus actif de la nature, sur les rythmes de son mouvement historique, est porteuse d’un mode de pensée qui est indispensable, autant en sciences que pour l’étude de la société humaine. La capacité des opprimés de construire leur pouvoir dépend avant tout de leur expérience politique, de leur participation, active, organisée et consciente à leurs propres luttes. Une classe n’est pas seulement constituée d’hommes ayant des intérêts matériels. C’est d’abord une conscience, faite d’échecs, d’espoirs, de tentatives, de virtualités, d’idées et de potentialités. Le mécanisme d’émergence de la conscience de classe et le fonctionnement dynamique de la matière, sans cesse transformée par l’interaction entre virtuel et réel, entre destruction et construction, en permanence en révolution, sont du même type.

La compréhension de la révolution est d’une importance capitale pour la pensée scientifique comme pour l’action politique et sociale. Elle est particulièrement nécessaire au mouvement ouvrier, victime des idéologies de l’ordre et de la réforme, défenseurs de la continuité de l’Etat. L’a priori du continu, préjugé opposant progrès et changement brutal, est largement propagé, par les scientifiques comme par les courants politiques et sociaux, sociaux-démocrates, associatifs, écologistes, alter-mondialistes, syndicalistes ou staliniens. L’idée du rôle central de la classe travailleuse pour changer radicalement le cours de la société humaine est fortement combattue. La conscience de la classe opprimée dépend en premier de sa compréhension de ses capacités à transformer le monde. La signification de la société à construire est aujourd’hui altérée. La révolution, incomprise, est souvent rejetée. La rencontre des idées communistes vivantes et du prolétariat révolutionnaire reste le principal danger mortel pour les exploiteurs et la seule perspective d’avenir pour les exploités.

Ce texte est soumis à la réflexion, à la critique de tous. Il peut être librement cité, édité et traduit. Aucun copyright pour aucun pays. Envoyez toute observation et critique aux auteurs Robert Paris et Tiekoura Levi Hamed.

LES AUTEURS :

Robert Paris

Tiekoura Levi Hamed

Alex

Faber Sperber

Max

Abacar

Karob

Ephraïm et Kletz

Waraa

Abdel

Ramata

DD

RÉVOLUTION SOCIALE DES GILETS JAUNES :

Grèves réformistes ou action révolutionnaire, il faut choisir

Gilets jaunes face au pouvoir des milliardaires : Qui sont les bandits ? Qui sont les voyous ? Qui sont les casseurs ? Qui détruit toute la société et pourquoi ?

Chronologie de un an de lutte des Gilets jaunes

Les Gilets Jaunes communiquent

Les gilets jaunes et le 5 décembre

Points de vue et débats des gilets jaunes

Les Gilets jaunes et la révolution mondiale

Les mille et un moyens d’affaiblir les Gilets jaunes en prétendant les renforcer

Gilets jaunes et luttes de classes en France : ce n’est qu’un début, le combat continue !

C’est la mafia qui règne

La lutte des classes, en France comme dans le monde, est lancée et ne peut être retardée ni délayée

Pourquoi les partis politiques et toutes les institutions bourgeoises sont-ils aussi radicalement et profondément discrédités ?

La démocratie, ce n’est pas de voter au sein d’un système antidémocratique

Quand les femmes s’insurgent, en tête des exploités et des opprimés

Les gilets jaunes affichent leurs buts de classe et leur caractère internationaliste

Ce que nous devons aux Gilets jaunes

L’Etat n’est sérieux que quand il défend, les armes à la main, les classes possédantes

La radicalisation… des luttes de classes en France et dans le monde

Le peuple travailleur veut gouverner lui-même !

Le mouvement des Gilets jaunes doit-il être qualifié de révolution ?

Les dérives fascistes de la répression en France

Déclarations des Gilets jaunes

Les classes possédantes nous ont déclaré la guerre !

L’antiterrorisme, arme de guerre contre les Gilets jaunes !

Pourquoi on a comparé le mouvement des Gilets jaunes à la Révolution française ?

Les extrême gauche « puristes » et moralistes contre les Gilets jaunes

Forces, faiblesses et perspectives des Gilets jaunes

La liaison des gilets jaunes et des salariés des entreprises

Gilets jaunes : quand les classes possédantes craignent la révolution sociale, elles poussent au fascisme !

Anarcho-syndicalisme et Gilets jaunes

Antisémitisme ? Ils calomnient les Gilets jaunes parce que le mouvement, trois mois après, est toujours vivant

Macron et les classes possédantes ont des amis... dans les syndicats et paient assez pour cela

Comment Macron travaille à relancer… le mouvement des gilets jaunes

Textes des Gilets jaunes à lire

Les fake news du pouvoir contre les Gilets jaunes

L’hôpital public et les Gilets jaunes...

La bourgeoisie mondiale ne dit pas merci à Macron pour les gilets jaunes…

Les gilets jaunes communiquent...

Apeurée par la montée de l’insurrection du peuple travailleur, la bourgeoisie capitaliste déterre la hache de guerre

Zineb Redouane, tuée par la police en pleine répression des gilets jaunes !!! Ne l’oublions pas !!!

Il est revenu, le temps des insurrections…

Tracts des Gilets jaunes

N’en déplaise aux gauches et extrêmes gauches opportunistes, la convergence des gilets jaunes et des salariés des entreprises, ce n’est pas se remettre derrière les bureaucraties syndicales !!!

Les actes d’agression caractérisée des forces de répression contre les gilets jaunes

Les principales leçons du mouvement des Gilets jaunes

Appel de l’assemblée des assemblées

Commercy : un événement marquant dans le mouvement des Gilets jaunes

L’extrême gauche officielle et les gilets jaunes

Les médias agissent ouvertement en organes du pouvoir des milliardaires contre les gilets jaunes

Lire en ligne le journal « Le Gilet Jaune Insurgé »

Pourquoi les gilets jaunes ne peuvent que vaincre ou être vaincus, mais pas être entendus du pouvoir, ni se concilier avec les classes possédantes

Deuxième appel de Commercy : l’assemblée des assemblées !

Deux mois de gilets jaunes : premier bilan

Quand la presse décrit les violences policières contre les gilets jaunes traités pire que des terroristes

Appel aux personnels de l’Hôpital Public

La liaison des gilets jaunes et des salariés des entreprises

Démocratie capitaliste et démocratie directe des gilets jaunes : deux voies incompatibles

Ces organisations politiques et syndicales qui se disent du côté des travailleurs et sont contre les Gilets jaunes

Le mouvement des gilets jaunes grandit et choisit ses orientations

CE QUE NOUS VOULONS ? NOUS VOULONS TOUT !!!

La révolution française a commencé le 17 novembre 2018...

Gilets jaunes, les banques nous bloquent, bloquons les banques !!!

Le mouvement social doit-il être pacifique ?

Le monde de demain ne sera pas celui d’hier

Les Gilets jaunes démontrent que nous entrons à nouveau dans l’ère des révolutions prolétariennes

Les pièges qui guettent les gilets jaunes…

Face aux gilets jaunes, l’Etat capitaliste entraîne ses forces de répression à la guerre civile

A la racine de l’explosion sociale et politique des gilets jaunes, il y a l’explosion des inégalités sociales entre le Travail et le Capital !!!

Les Gilets jaunes s’en prennent au pouvoir des milliardaires

Gilets Jaunes : les murs donnent la parole au peuple travailleur !!

Ceux qui n’aiment pas les Gilets jaunes : vraies et fausses raisons...

Quelle suite pour le mouvement des gilets jaunes

Travailleurs, organisons nous-mêmes luttes, grèves et insurrection !!!

Le RIC de Macron-Philippe : encore une fake new du pouvoir des milliardaires

L’insurrection des gilets jaunes s’approfondit et développe ses buts sociaux et politiques

Pas de trêve... dans les attaques contre les gilets jaunes !!!

Assez de la misère ! Assez du mépris ! Assez de payer pour les milliardaires !

Gilets jaunes après le blabla de Macron : nous ne sommes rien, soyons tout !

Gilets jaunes : la révolution sociale a des racines profondes

Gilets jaunes : la peur change de camp

Face aux gilets jaunes : non à la dictature policière et militaire du pouvoir du Capital contre le Travail !

Les sombres projets des gouvernants contre la révolte des gilets jaunes

Gilets jaunes : ce n’est qu’un début, l’insurrection continue !

Finies, dépassées, impossibles, les révolutions sociales, disiez-vous ?!!!

Ce qui gêne vraiment le pouvoir d’Etat et les classes possédantes dans le mouvement des gilets jaunes

Gilets jaunes : des comités de travailleurs partout !

C’est pas Macron, c’est la rue qui change le climat…

Une revendication juste que seule la classe ouvrière peut porter dans la protestation des "gilets jaunes" : Abolition de tous les impôts indirects !

Gilets jaunes

"Tant qu’il existera, par le fait des lois et des moeurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, ... tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles."

Les Misérables,
Victor Hugo


Vive la révolution !!!!

"L’émancipation des ouvriers ne peut être l’oeuvre que des ouvriers eux-mêmes. Il n’y a donc pas de plus grand crime que de tromper les masses, de faire passer des défaites pour des victoires, des amis pour des ennemis, d’acheter des chefs, de fabriquer des légendes, de monter des procès d’imposture, — de faire en un mot ce que font les staliniens. Ces moyens ne peuvent servir qu’à une fin : prolonger la domination d’une coterie déjà condamnée par l’histoire. Ils ne peuvent pas servir à l’émancipation des masses. Voilà pourquoi la IVe Internationale soutient contre le stalinisme une lutte à mort.

Il va sans dire que les masses ne sont pas sans péché. Nous ne sommes pas enclins à les idéaliser. Nous les avons vues en des circonstances variées, à diverses étapes, au milieu des plus grands bouleversements. Nous avons observé leurs faiblesses et leurs qualités. Leurs qualités : la décision, l’abnégation, l’héroïsme trouvaient toujours leur plus haute expression dans les périodes d’essor de la révolution. A ces moments, les bolcheviks furent à la tête des masses. Un autre chapitre de l’histoire s’ouvrit ensuite, quand se révélèrent les faiblesses des opprimés : hétérogénéité, insuffisance de culture, manque d’horizon. Fatiguées, déçues, les masses s’affaissèrent, perdirent la foi en elles-mêmes et cédèrent la place à une nouvelle aristocratie. Dans cette période les bolcheviks (les "trotskistes") se trouvèrent isolés des masses. Nous avons pratiquement parcouru deux cycles semblables : 1897-1905, années de flux ; 1907-1913, années de reflux ; 1917-1923, années marquées par un essor sans précédent dans l’histoire ; puis une nouvelle période de réaction qui n’est pas encore finie. Grâce à ces événements, les "trotskistes" ont appris à connaître le rythme de l’histoire, en d’autres termes la dialectique de la lutte des classes. Ils ont appris et, me semble-t-il, réussi à subordonner à ce rythme objectif leurs desseins subjectifs et leurs programmes. Ils ont appris à ne point désespérer parce que les lois de l’histoire ne dépendent pas de nos goûts individuels ou de nos critériums moraux. Ils ont appris à subordonner leurs goûts individuels à ces lois. Ils ont appris à ne point craindre les ennemis les plus puissants, si la puissance de ces ennemis est en contradiction avec les exigences du développement historique. Ils savent remonter le courant avec la conviction profonde que l’afflux historique d’une puissance nouvelle les portera jusqu’à l’autre rive. Pas tous ; beaucoup se noieront en chemin. Mais participer au mouvement les yeux ouverts, avec une volonté tendue, telle est bien la satisfaction morale par excellence qui puisse être donnée à un être pensant !"

Léon Trotsky dans "Leur morale et la nôtre"

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Messages

  • 1) Qu’est donc le stalinisme ?

    Dès la première phrase du texte, on voit que le stalinisme et le maoïste sont regroupés dans une catégorie dénommée « “versions” prétendues du socialisme et du communisme ». Donc par stalinisme nous comprenons que les auteurs visent, tout au long du texte tout mouvement politique du type « version » prétendue du communisme.
    Ensuite, le qualificatif de stalinisme réapparaît au milieu de la social-démocratie et du nationalisme tiers-monde. Les auteurs semblent les apparenter à des substituts virtuels du socialisme en les stigmatisant d’« illusions ».
    Plus loin, les auteurs classent parmi les idéologies réactionnaires le stalinisme dans une liste non exhaustive comprenant le réformiste, le nationalisme et l’intégrisme religieux.
    Donc, à la lecture du premier paragraphe, une première classification nous est perceptible : le stalinisme, entendu comme une version prétendue du communisme, appartient avec la social-démocratie et le nationalisme tiers-monde à des mouvements politiques qui s’apparentent à des substituts virtuels du socialisme. Ces mouvements politiques appartiennent eux-mêmes parmi d’autres dont les intégrismes religieux à des idéologies réactionnaires.

    En quoi les idéologies réactionnaires sont-elles forcément au service du grand capital ? Comment peut-on inscrire le stalinisme dans la catégorie des idéologies réactionnaires parmi le nationalisme et l’intégrisme religieux, sachant que celui dérive du léninisme, du marxisme ? L’opportunisme explique-t-elle à elle seule les tendances telles que le stalinisme et la social-démocratie ?

    • Il y a eu une idéologie du stalinisme mais c’est un fait historique et pas seulement une idéologie.

      L’idéologie stalinienne est caractérisée par :

       la notion de socialisme dans un seul pays

       celle de renforcement constant du pouvoir d’Etat avec contrôle étatique de toute la société au détriment des libertés sociales, à commencer par celles des travailleurs

       le caractère prétendument progressiste d’une économie étatisée et non socialisée

       la coexistence pacifique avec le capitalisme visant à la supériorité économique prétendue ce faux socialisme

      Le phénomène historique du stalinisme est fondé sur la situation des travailleurs révolutionnaires de Russie isolés dans un seul pays par l’échec de la vague révolutionnaire internationale et subissant, après une guerre civile féroce contre toutes les bourgeoisies, un effondrement économique et moral de grande ampleur. Les soviets se sont alors vidés du fait de la démoralisation des travailleurs et la classe ouvrière elle même s’est physiquement vidée par l’effondrement économique et social.

      la bureaucratie est alors devenue une couche dirigeante qui a évincé les révolutionnaires du pouvoir mais a continué à prétendre agir comme continuateur de Lénine.

      Tu peux lire ici en quoi le stalinisme n’est pas le continuateur mais l’ennemi du léninisme révolutionnaire internationaliste

  • 2) Quel est la particularité du nationalisme tiers-monde ? Peut-il être classé parmi une version prétendue du communiste au même titre que le « maoïsme », étant donné qu’ils ont été la « principale force anti-communiste » à leur échelle locale ? Ou parmi les tendances sociales-démocrates, étant données qu’ils ont été les relais du grand capital ?

    • Abraham, tu te demandes :

      « Quelle est la particularité du nationalisme tiers-monde ? Peut-il être classé parmi une version prétendue du communiste au même titre que le « maoïsme », étant donné qu’ils ont été la « principale force anti-communiste » à leur échelle locale ? Ou parmi les tendances sociales-démocrates, étant données qu’ils ont été les relais du grand capital ? »

      Il y a des généralités concernant le nationalisme du tiers monde et aussi de nombreuses différences suivant les courants politiques, sociaux, les époques.

      Maoïstes et staliniens d’Asie, juste à l’après-guerre, ont développé un nationalisme du tiers monde qui a directement écrasé les travailleurs lors des révolutions.

      Il est général que le nationalisme du tiers monde a pour pire ennemi la lutte indépendante des travailleurs. Cela prend des formes différentes suivant qu’existe ou pas un courant vraiment prolétarien. En cas extrême, la révolution prolétarienne, le nationalisme du tiers monde massacrera la révolution.

  • 3) Les idéologies réactionnaires sont-elle le principal ennemis des révolutionnaires ?

    Dès le second paragraphe, il nous semble que les auteurs soulignent une différence entre les premiers, appartenant aux substituts virtuels du socialisme et aux idéologies réactionnaires, et, les seconds, qu’ils nomment les « révolutionnaires…, en panne de révolution ». Sous-entend-il une différence entre ceux qu’il faut combattre et ceux qu’il faut convaincre ?
    Ces derniers, s’engageant dans des « luttes armées », des« formes non classistes de contestation », des « formes d’accommodation critique au système », ne sont-ils que des brebis égarées de la révolution ? En quoi, l’idéologie de ces derniers peut-elle être qualifiée de réactionnaire ? Qu’est-ce qui caractérise fondamentalement les idéologies réactionnaires ?

    • « Qu’est-ce qui caractérise fondamentalement les idéologies réactionnaires ? »

      Les idéologies réactionnaires proposent de faire marcher en arrière la roue de l’Histoire.

      Exemple : imagine que des hommes armés d’arcs et de flèches conduits par des sorciers de Casamance affirment qu’ils vont battre les armées modernes et qu’ils vont restaurer la vieille société ancestrale. Ils peuvent être révoltés par l’oppression sociale et nationale du peuple mais ils sont réactionnaires car ils ne proposent qu’un retour en arrière qui ne correspond pas aux nécessités objectives ni aux possibilités réelles ni à une perspective positive pour le peuple et les travailleurs. C’est seulement une illusion : celle du retour au passé.

      Par exemple, quand le capitalisme s’effondre, des idéologies peuvent proposer de le réformer. C’est un retour en arrière à l’ancien capitalisme alors que celui-ci ne renaitra jamais.

      Il arrive que des "révolutionnaires", "communistes" ou prétendus tels, des syndicalistes de gauche, des politiques gauche de la gauche n’offrent comme perspective que des retours en arrière du genre : retour à l’Etat national, à l’économie nationale, à la défense économique nationale, au capitalisme sans finance, au capitalisme régulé et contrôlé, eh bien ces gens-là sont des réactionnaires au sens qu’ils développent une utopie (non fondée sur des mécanismes réels de la société) qui consiste à ramener en arrière le mouvement de l’histoire.

  • On parle pas mal de la caisse d’épargne en ce moment, on ne nous parle pas de l’impossibilité d’épargner où se trouve la plus grande partie des ouvriers, mais on augmente le plafond des sommes à placer sur le" petit livret ",

    A lire le texte de Marx : annexe VI des textes de1847 Travail salarié et capital
    "la caisse d’épargne est la chaine d’or par laquelle le gouvernement tient une grande partie des ouvriers
    Ceux-ci ne trouvent pas seulement de cette manière intêret au maintien des conditions existantes.
    Il ne se produit pas seulement une scission entre la partie de la classe ouvrière qui participe aux caisse d’épargne et la partie qui n’y prend point part. Les ouvriers mettent ainsi dans les mains de leurs ennemis mêmes des armes pour la conservation de l’organisation existante de la société qui les opprime."

    On veut donc que l’ouvrier se transforme lui même en une machine à calculer bourgeoise qu’il fasse de la parcimonie un système et qu’il donne à la misère un caractère stable, conservateur.

    • Bien des travailleurs pensent que les caisses d’épargne sont plus sures, plus honnêtes, moins financières, moins des banksters que les bourses, les assurances et les banques mais cela est faux. Ce sont des banques comme vient de la montrer la faillite frauduleuse de la concentration de caisses d’épargnes espagnoles. En 2008, c’est la caisse d’épargne qui avait plongé et été aidée par l’Etat suite à une information du Canard Enchaîné sur le livret A....

  • TROUBLE FÊTES

    Vulgairement, on entend par, philosophe : ou bien celui qui vit dans les nuages, ou bien celui qui prend les choses par le bon côté, celui qui ne « s’en fait pas ». Or, tout au contraire, le philosophe est celui qui veut, à certaines questions, apporter des réponses précises, et, si on considère que la philosophie veut donner une explication aux problèmes de l’univers (d’où vient le monde ? où allons-nous ? etc.), on voit, par conséquent, que le philosophe s’occupe de beaucoup de choses, et, à l’inverse de ce que l’on dit, « s’en fait beaucoup ».

    GEORGES POLITZER

    Chers amis,
    Chers camarades,

    LE 19 Décembre 2013, Soyouz décollait de Guyane, emportant Gaia vers les étoiles… Soyouz, né en Union Soviétique, mais plus vivant que jamais, témoignant par cette trace lumineuse dans le ciel de notre planète que le socialisme avait ouvert une voie de progrès susceptible de multiples développements…

    Pour notre époque de crise chronique, de régression sociale et culturelle, et au seuil d’une année nouvelle, c’est le rappel qu’une alternative n’est pas forcément vouée à l’échec, si l’on veut bien analyser, sans préjugés, les leçons de l’histoire.

    Inciter à une réflexion novatrice, débarrassée du « prêt-à-penser » fourni par tous les médias et autres « nouveaux philosophes », telle est la démarche que nous poursuivons à TRIBUNE MARXISTE-LENINISTE.

    Voici donc, comme annoncé dans « Mao déclassifié… »,
    le 1er volet de notre étude (...très)critique sur le texte
    « De la contradiction » de Mao Zedong !
    "Ainsi parla Mao Zedong dans les grottes de Yenan…", lien :
    http://tribunemlreypa.wordpress.com

    Bonne Année à tous !

    Luniterre

  • CONTRE L’OBSCURANTISME !

    Chers camarades,

    La lutte contre l’obscurantisme est une des premières motivations de la philosophie matérialiste dialectique.
    C’est aussi une des premières causes de sa naissance…

    Depuis, elle n’a cessé de subir les tentatives de déformation les plus diverses de la part des opportunistes.

    Une des plus abouties, et qui influence encore, à partir de la Chine, le cours de l’histoire mondiale, c’est le « maoïsme », avec sa pseudo-dialectique « De la contradiction ».

    Voici, sur Tribune Marxiste-Léniniste, le 4ème volet de notre étude « Mao déclassifié… » :

    METAPHYSIQUE ET OPPORTUNISME :

    Le piège de la « contradiction spécifique »…

    http://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/04/08/798mao_declassifie_4/

    Bonne lecture,

    Luniterre

  • Chers camarades,

    Cela fait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de communiquer avec vous. Mais ce sont souvent l’actualité et l’action qui prennent le pas sur la recherche théorique.

    Je ne sais si vous avez un groupe sur la région lyonnaise, mais je tiens à vous informer que TRIBUNE MARXISTE-LENINISTE a décidé de relayer l’appel de la sociologue Danielle Bleitrach, lors d’une réunion publique à Vénissieux, le 4 Juillet, pour une manifestation de solidarité avec la résistance prolétarienne du Donbass.

    L’initiative s’est concrétisée par un appel de plusieurs courants et organisations progressistes, pour un rassemblement,

    LE SAMEDI 12 JUILLET, A LYON, PLACE BELLECOUR,
    ( de 11 h à 13 h, du côté du Veilleur de pierre.)

    FACE AUX CHARS DES FASCISTES DE KIEV,
    Une seule attitude possible : SOLIDARITE !

    Dans le même esprit non-sectaire, nous avons décidé de republier l’excellent compte-rendu de la réunion du 4 Juillet, initialement paru sur le site de la section PCF de Vénissieux, et dont nous approuvons, pour l’essentiel, le contenu politique, TRES JUSTEMENT CRITIQUE à l’égard de l’attitude KOLLABO de la "gauche" française avec l’impérialisme US !
    (y incluant la direction actuelle du PCF...!)

    A lire sur Tribune Marxiste-Léniniste :
    http://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/07/08/1115_solidarite_face_aux_chars_des_fascistes/

    Bien à vous,

    Luniterre

    • Cependant, tout en soutenant votre critique de l’impérialisme français, nous ne soutenons pas le nationalisme français et nous ne prenons pas partie pour le camp pro-russe.

      Lire ici : Dans la montée guerrière, ne soutenons aucun camp impérialiste !

    • Chers camarades,

      Nous pensons, à Tribune Marxiste-Léniniste, qu’il y a lieu de distinguer le droit des peuples et des nations à disposer d’elles-mêmes, du « nationalisme » réactionnaire, qui est l’arme des impérialistes et de leurs alliés sociaux-chauvins et, aujourd’hui en Ukraine, sociaux-fascistes !

      Cette distinction fondamentale a été clairement établie par Lénine dans maints ouvrages, et notamment :
      « Du droit des nations à disposer d’elles-mêmes »
      Dont un exemplaire est accessible à la BNF, et nulle part ailleurs, semble-t-il !
      http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k6566x
      http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k6566x/f1.image

      Pour ce qui concerne L’URGENCE, les fascistes ukrainiens sont en train d’encercler Donetsk, ville de plus d’1 million d’habitants, avec des tranchées, et s’apprêtent vraisemblablement à assiéger la ville pour et épuiser ses réserves et l’affamer !

      Ce n’est donc pas le moment des polémiques, mais de la solidarité militante !

      Quand la poussière de ces combats retombera, vous aurez tout le temps de lire ou de relire ce fameux bouquin parmi tous ceux que nous a légué Lénine… et qui restera encore longtemps d’actualité, jusqu’à la défaite de l’impérialisme, au moins !

      Bien à vous,

      Luniterre

    • Tout d’abord, chers camarades, ce que Lénine a démontré par toute son activité militante, c’est que la polémique ne nuit nullement au travail militant unitaire de classe. Lénine a passé sa vie à polémiquer avec les autres courants du mouvement ouvrier et révolutionnaire. Si vous estimez qu’il n’est plus temps pour la polémique, c’est-à-dire pour la discussion, c’est que vous avez perdu le chemin de Lénine. pas un seul de ses ouvrages ou articles n’est pas polémique. il n’a jamais dit qu’il n’était plus temps pour la polémique sauf quand c’est Staline qui a fait semblant de parler au nom de Lénine, mais cela aussi est encore trop polémique à vos yeux et oreilles !

    • Bonsoir, camarade

      Jusqu’à un certain degré, votre point de vue est juste, mais l’exemple de Staline n’est pas forcément approprié, car il ne négligeait pas non plus la polémique…

      Le principe de solidarité, toutefois, c’est de se déterminer clairement au moment de l’action, et en l’occurrence, sur l’appel pour cette manif de Samedi, à Lyon !

      Naturellement, pour le reste, je suis tout à fait désireux de connaitre votre point de vue sur cet ouvrage de Lénine, sans quoi je n’aurais pas pris la peine de vous communiquer les liens d’accès au doc de la BNF !

      Je voulais simplement dire que cette lecture n’est pas forcément la priorité militante des quelques jours à venir…
      Je me suis peut-être mal exprimé… dont acte !

      En attendant vos notes de lectures, donc…
      Bien à vous,

      Luniterre

    • Cher camarade, tu dis que « l’exemple de Staline n’est pas forcément approprié, car il ne négligeait pas non plus la polémique… »

      Tu omets de dire qu’il polémiquait à coups de tortures et d’assassinats !

      Lire ici

      Et là

    • Chers camarades,

      Je n’ai pas trouvé le temps de vous répondre, mais cela ne veut pas dire que je suis indifférent à l’histoire. Au contraire, si vous allez sur Tribune Marxiste-Léniniste, vous savez donc que le thème « histoire et actualité » est quasiment à la base du blog !

      Concernant les docs en lien, il n’y avait rien que je n’ai déjà eu l’occasion d’étudier. Et rien que je puisse trouver réellement convaincant, et/ou sortant du style « théorie du complot », pour revenir dans le champ de l’histoire…

      De plus, il n’y a pas forcément de cohérence entre le point de vue, déjà nécessairement partial, exprimé par Trotski, et celui de ses adeptes, souvent inflationniste, dans le genre…

      Cela n’enlève rien au fait que la lutte de Staline contre l’opposition interne ait pu entrainer des excès regrettables.

      Le texte de Trotski date de 1936. Au cours des années 30, la convergence des forces internes d’opposition était en cours, comme l’atteste l’affaire Rioutine, pratiquement inconnue en France, et ce n’est sans doute pas un hasard :

      http://en.wikipedia.org/wiki/Ryutin_Affair#The_Union_of_Marxist-Leninist

      http://en.wikipedia.org/wiki/Martemyan_Ryutin

      Ayant la possibilité d’apprendre la langue russe, j’ai réussi à collecter un grand nombre de documents en russe sur cette affaire, y compris les textes écrits par Rioutine lui-même. J’ai dans l’idée d’en tirer un essai sur cette tentative et son échec, mais c’est un travail énorme et non prioritaire par rapport aux tâches du moment.

      A mon sens, l’échec du Trotskysme en Russie ne tient pas principalement à tel ou tel complot, mais essentiellement à ses propres choix politiques, qui l’ont éloigné des masses.

      C’est aussi l’analyse qu’en fait le militant communiste afro-américain Harry Haywood, qui a vécu en URSS dans les années 20, à une époque où le trotskysme y faisait encore ouvertement de l’agitation oppositionnelle :

      http://www.marxists.org/archive/haywood/black-bolshevik/ch06.htm

      Lorsque j’ai l’occasion d’échanger avec des russes je constate que le bilan général de l’œuvre de Staline est largement positif en termes de développement économique et social, même si le côté « démocratie socialiste » reste critiqué, avec ce correctif que vu les circonstances historiques, il n’y avait pas d’alternative, sauf la liquidation de l’URSS, tant espérée par certains…

      En termes de choix stratégiques, il me semble que cela correspond aux études sérieuses que l’on peut faire aujourd’hui, grâce aux archives déclassifiées.

      Cela n’enlève rien, encore une fois, au fait que des erreurs importantes aient été commises sur telle ou telle question spécifique.

      Luniterre

    • Je trouve réjouissant que vous estimiez « que la lutte de Staline contre l’opposition interne ait pu entrainer des excès regrettables. »

      D’autant que vous rajoutez que « Lorsque j’ai l’occasion d’échanger avec des russes je constate que le bilan général de l’œuvre de Staline est largement positif »...

      Tout cela, malgré votre volonté unitaire fait que vous n’êtes nullement en voie de converger de quelque manière que ce soit avec nous, je vous le précise au cas où cela ne vous crèverait pas les yeux !!!!

      L’état actuel du mouvement ouvrier provient essentiellement de l’oeuvre de vos amis staliniens et vous ne vous proposez pas d’en tirer les leçons. Bien. Merci de l’information.

    • Vous écrivez : "il n’y avait pas d’alternative, sauf la liquidation de l’URSS, tant espérée par certains…"

      Je vous demande : comment analysez-vous la montée révolutionnaire des années 30 ? la fin de la monarchie en Espagne en 1931 et la collectivisation de la terre sous sa forme communale ? et dans le reste du monde ? les occupations d’usine en France ?
      ça n’était pas des possibles permettant de travailler à l’alternative ?
      de plus, les choix de Staline et de l’URSS on permis d’étouffer ces alternatives... dire aujourd’hui qu’il n’y en avait pas alors que vous encensez sa politique qui a recréé la famine 10 ans après la fin de la guerre en Russie, il me semble qu’il s’agit d’une lecture de l’histoire pour le moins partielle et partiale... en vérité, il s’agit d’une falsification de l’histoire. C’est pourquoi un travail de reconsidération de l’histoire des années 1020/1930 est urgent à mener pour ne pas aller dans le mur dans l’élaboration des tâches du moment.

  • Vous écrivez : "l’œuvre de Staline est largement positif en termes de développement économique et social"

    Or, ce n’est pas l’oeuvre de Staline qui a permis cela, c’est plutôt l’oeuvre des Bolcheviks dans le travail qu’ils ont mené de 1917 à 1922, en bâtissant l’état ouvrier... et la NEP. Staline a profité des structures sociales et économiques de cet état. Il a mené une politique qui a cassé la dynamique enclenchée par ces structures étatiques nouvelles. Il s’est retrouvé à la tête de ces structures qu’il ne voulait pas et qui en même temps étaient salvatrices malgré la politique de destruction de ces structures qu’il a menées.

    C’est donc plutôt des résultats du travail de Lénine et de Trosky que Staline a profité pour le progrès économique. Car ses programmes étaient des plus irréfléchis... cela a d’ailleurs transformé ce pourquoi l’URSS a été créée et ainsi à contribué à la perte de l’URSS... car c’est sous Staline que le travail qui a mené à l’éclatement de l’union de 1991 est initié.

    • Chers camarades,

      Cela fait un bout de temps que je ne suis pas venu échanger sur votre blog. La cause : uniquement le manque de temps, vu les urgences de l’actu, et non le renoncement au débat. L’occasion d’y revenir : la publication, sur Tribune Marxiste-Léniniste, d’un article du camarade Viriato, stigmatisant assez bien le renoncement de la gauche française face à l’agressivité de l’impérialisme US. Il y analyse notamment le comportement du NPA et de LO, avec leurs nuances respectives dans la trahison, qu’il compare, toutes proportions gardées et à un siècle de distance, à celle de la social-démocratie en 1914. Vous remarquerez qu’il puise une bonne partie de son argumentation dans un article du groupe trotskyste londonien Socialist Fight, qu’il cite abondamment, et dont les prises de positions anti-impérialistes sont essentiellement correctes. Avec de tels trotskystes, il y a manifestement une possibilité de front uni. Naturellement, je serais heureux de mieux connaitre vos idées sur ces sujets. J’ai également tenté de poser la question au POI : aucune réponse… !

      Pour ce qui est du débat resté en suspens sur l’histoire de l’URSS, je souhaite répondre au camarade Kletz ceci : si vraiment Staline et les staliniens ont mené une politique de destruction, de 1922 à 1953, à partir d’un pays qui était déjà exsangue et encerclé par l’impérialisme, et qui a, en outre, subit les assauts des hordes nazies, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’y sont vraiment très, très mal pris… !

      Car en près de 35 ans, et malgré les difficultés énormes, et quelques erreurs, sans doutes, l’économie soviétique a suivi, pour l’essentiel, une pente franchement ascendante. Elle n’a commencé à stagner qu’à partir de Khrouchtchev, et jusqu’à la période Gorbatchev, qui a vraiment mis un coup d’arrêt décisif. Ce sont les chiffres qui le disent, et non les idéologues, d’où qu’ils viennent ! Néanmoins, cela fait encore plus de 35 ans supplémentaires de résistance à l’impérialisme.

      Ce n’est certainement pas un bilan idéal, mais il est juste d’en défendre les éléments positifs, qui sont le patrimoine historique et culturel de la classe ouvrière. Il n’y a pas lieu de le laisser démolir par les idéologues bourgeois, d’où qu’ils viennent, que ce soit du mouvement « ml-maoïste », comme Stéphane Courtois, ou même trotskyste, comme Nicolas Werth !

      L’article du camarade Viriato, La faillite de la Gauche d’aujourd’hui :

      http://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/10/21/1773_en_2014_faillite_de_la_gauche_anti-imperialiste/

      Luniterre

  • Si nous admettons l’existence d’une contradiction entre le mode capitaliste de répartition du travail et les forces de travail, c’est à dire une contradiction entre la subordination de l’individu à la division du travail et les forces productions(contradiction découverte par Karl Marx et exposée dans le Capital Livre 1).
    Si le socialisme scientifique est la résolution des contradictions économiques( et non pas directement les contradictions idéologiques car celles-ci sont toujours déterminées par les contradictions économiques) alors le socialisme scientifique n’est rien d’autre, dans l’un de ses aspects, que la résolution de la contradiction entre ce mode de répartition du travail avec les forces développées.

    Mais les faits nous disent que cette contradiction n’a jamais été résolue en URSS.Ces faits nous disent seulement qu’il y eut planification et étatisation de l’économie sans suppression de la contradiction du mode capitaliste de répartition du travail avec les forces productives.

    Or cette contradiction est la racine même du capitalisme, sans la supprimer, elle reproduit toujours la propriété privée c’est à dire qu’elle reproduit l’existence de classes antagonistes.

    La suppression de cette contradiction n’est rien d’autre que la suppression du travail spécialisé et donc aussi l’enseignement professionnel spécialisé.Et Par là même, l’appropriation des forces productives par les travailleurs, l’abolition définitive de la propriété privée(Voir "L’Idéologie Allemande 1948" de Marx, Chapitre Instruments de production).

    Et c’est là, sur ce travail de suppression de l’enseignement professionnel capitaliste visant à former l’homme intégral(Voir Karl Marx) que les bolcheviques(Lénine, Trotski, Staline,etc.) ont abdiqué(Vers 1920-1922), ont pris un autre chemin qui n’a rien avoir avec la suppression de la contradiction principale du capitalisme.

    Donc il n’y a jamais eu de socialisme au sens scientifique du terme en URSS malgré les apparences.C’est seulement une étude matérialiste de l’histoire d’URSS qui permet de "voir" au delà de ces apparences.

    • Tu dis que "cette contradiction n’a pas été résolue en URSS" comme si elle pouvait l’être. C’est là toute la différence entre marxistes et anarchistes. Peut-on accéder directement au socialisme ? Et dans un seul pays ? Certainement pas. La révolution russe ne pouvait qu’être le premier pas de la révolution européenne ou n’était rien du moins dans le sens du socialisme. le calcul des bolcheviks consistait à tenir dans une forteresse assiégée. Un point c’est tout. Cela a marché mais la révolution européenne a échoué et la forteresse assiégée n’était plus un bastion du socialisme du coup mais entre les mains des geôliers.

  • « C’est une vérité absolue que nous serons condamnés à périr si la révolution n’éclate pas en Allemagne. »

    Lénine, le 7 mars 1917, au 7e congrès du Parti bolchevik

    « Nous sommes loin même de terminer la période de transition du capitalisme au socialisme. Nous ne nous sommes jamais leurrés de l’espoir de la terminer sans le concours du prolétariat international. »

    Lénine - Troisième congrès des soviets – janvier 1918

    « Nous avons répété plusieurs fois que la révolution prolétarienne ne peut s’épanouir victorieusement dans les cadres nationaux. Cette affirmation pourrait sembler à quelques lecteurs niée par l’expérience de près de cinq ans de notre République Soviétique. Mais cette conclusion n’est pas fondée. Le fait que le Pouvoir Ouvrier ait pu se maintenir contre le monde entier, et dans un seul pays, d’ailleurs arriéré, témoigne des capacités colossales du prolétariat qui, dans des pays plus avancés, plus civilisés, accomplirait des miracles. Mais, dans le sens politique et militaire, en tant que gouvernement, nous ne sommes pas arrivés à la formation d’un Etat socialiste, et même nous ne nous en sommes pas approchés. La lutte pour la conservation du Pouvoir révolutionnaire a provoqué un abaissement extraordinaire des forces productrices ; or le Socialisme n’est imaginable que par leur accroissement et leur épanouissement. Les négociations douanières avec les Etats bourgeois (...) sont un témoignage éclatant de l’impossibilité d’une édification isolée du Socialisme dans les cadres nationaux. (...) L’élan grandiose de l’économie socialiste en Russie ne sera possible qu’après la victoire du prolétariat dans les principales nations européennes. »

    Léon Trotsky, dans sa Postface de 1922 à « La guerre et la révolution »

  • Il nous faut bosser (un point c’est tout...) comme j’ai lu sur le site en lisant l’article ci-dessous qui est très revigorant car il défend cette idée :

    Contribution au débat sur la philosophie dialectique

    du mode de formation et de transformation

    de la matière, de la vie, de l’homme et de la société.

    Il est excellent dans son esprit et sa réflexion parce qu’il cherche à renouveler, à dépasser et à approfondir la théorie révolutionnaire. Il va dans le bon sens. Nous avons subi la plus forte contre révolution de l’histoire et notre théorie révolutionnaire en a subi aussi des conséquences. Nous ne pouvons être en dehors de la société et nous en subissons malheureusement les conséquences. L’idéologie de la bourgeoisie pouvait exister avant la révolution bourgeoise (depuis l’Angleterre de Cromwell et les "lumières" avant la révolution française. les bourgeois possédaient même l’économie avant la révolution). Par contre, pour le prolétariat, non, rien de tout cela. Il ne possède rien dans la société capitaliste avant sa prise du pouvoir. Ce sera dans la lutte qu’il développera les idées et les prémisses de la nouvelle société....

    Nous, les révolutionnaires, le parti de classe sommes seulement capables aujourd’hui de commencer à entrevoir les bases d’une nouvelle société ("les poteaux indicateurs" comme dirait Rosa Luxembourg).

    Plus modestement, actuellement il faut remettre en chantier la théorie révolutionnaire et le programme communiste avant toute chose et contre tout ce qu’en ont fait les staliniens. Personne ne le fera à notre place et pour l’instant les jeunes révoltés se tournent vers l’extrémisme religieux faute de pensée révolutionnaire.

    Voilà pourquoi il est très difficile de construire un nouveau parti révolutionnaire avec des bases communes. Et si Trotsky disait qu’il manquait les bases subjectives, le parti, pour faire la révolution qui était à l’ordre du jour, nous, nous nous heurtons encore plus à un mur : nettoyer notre théorie des apports destructifs du stalinisme (de la contre-révolution) et l’approfondir. Tant que nous en serons qu’à ces prémisses les choses seront très dures pour nous.

    Donc il faut faire beaucoup de travaux dans le sens de l’article cité.

    Ne soyons pas pessimistes non plus car une fois le mouvement lancé, la conscience avance très vite !!!! Ma modeste expérience de 68 montre qu’en quelques jours beaucoup de gens se posaient des questions fondamentales et même de parler de Conseils ouvriers très rapidement. Cette expérience n’était donc pas oubliée mais dormait "souterrainement" dans la conscience de beaucoup.

    Courage !

  • Je découvre par hasard le texte sur la mutinerie de la mer Noire et A.Marty écrit par mon frère Nathan Michel Mannker, décédé en 2 012 , .
    Merci de le publier : cela honore la mémoire d’ un homme qui fut si modeste dans ses recherches .

  • 18 mars, anniversaire de la Commune de Paris !!! Bon anniversaire la révolution prolétarienne !!!

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