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Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

mercredi 12 septembre 2012, par Robert Paris

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BCE et FED sont simultanément passées en mode « injections sans limites » de cash dans le système. Cela ne veut pas dire que le capitalisme n’a plus de limite, mais que l’effondrement ne peut plus être soigné, seulement retardé. La crise étant causée par un surcroît de capitaux, le seul moyen de faire durer consiste à l’aggraver. A noter qu’il y a une grande différence entre suraccumulation cause de chute comme en ce moment avec suraccumulation du capital causée par une surproduction comme dans les crises classiques.

Une discussion sur la "crise" actuelle

Friedrich Engels écrivait en 1890 (lettre à Conrad Schmidt du 27 octobre) :

« Il en est des reflets économiques, politiques et autres, comme de ceux qui se produisent dans l’oeil de l’homme : ils traversent une lentille et se présentent renversés, sur la tête. Seulement le système nerveux manque, qui remet l’image sur ses pieds. Celui qui appartient à un marché financier ne voit le mouvement de l’industrie et du marché du monde que dans la réflexion intervertissante du marché d’argent et d’effets de commerce ; pour lui l’effet devient cause. C’est ce que j’ai déjà vu à Manchester, après 1840. Au point de vue du mouvement de l’industrie et de ses minimums et maximums périodiques, les cours de la Bourse de Londres étaient absolument inutilisables parce que l’on voulait tout expliquer par des crises du marché monétaire, qui n’étaient elles-mêmes que des symptômes. »

Tous ceux qui parlent de crise financière, d’excès de la finance, de crise de la dette, de crise des banques, de crise souveraine, de crise de l’Europe ne nous présentent que les effets et non les causes profondes. Parfois, ils nous présentent même comme cause les remèdes de l’étape précédente... Les qualificatifs donnés montrent à quel point on cherche à fuir la réalité : crise grave, crise de grande ampleur, crise systémique, crise structurelle, crise des liquidités, crise de solvabilité, crise de volatilité, etc... Rien de tout cela ne décrit vraiment ce qui est en train de se produire mais, au mieux, une phase de la situation. Parler de crise des subprimes n’explique pas pourquoi la crise continue après les subprimes ! Les causes profondes doivent cependant être cherchées pour quiconque veut agir en fonction des nécessités et non en fonction des utopies. Il trouvera nécessairement que le maintien du capitalisme au prix de quelques sacrifices est désormais une utopie réactionnaire.

Mais il importe d’abord de prendre conscience que nous vivons une situation inédite : ce n’est pas une crise classique du système capitaliste mais une fin de système ! C’est le système et non ses victimes qui sonne la fin du match... quand les capitalistes eux-mêmes ne peuvent miser que sur la chute. Car c’est infiniment plus rentable. De manière durable et non conjoncturelle !

L’accusé ne peut seulement être le "capital financier" bien entendu puisque l’ensemble du capital est... financier !

Cinq ans après avoir mis en perfusion l’économie mondiale, on ne constate pas de battement « naturel » qui reprenne. Il est temps de constater que, en ayant accepté l’extension au monde entier avec la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie ou l’Afrique du sud, l’impérialisme a atteint les limites de son extension et que les limites de ses capacités à capitaliser ses profits sont dépassées.

LA PRODUCTION INDUSTRIELLE EN CHUTE EN FRANCE ET AUX USA NE REMONTE QUE TRÈS ARTIFICIELLEMENT, PAR DES INVESTISSEMENTS MASSIFS ETATIQUES, ET SANS DURABILITÉ

LE CAPITALISME SE TRANSFORME EN APPAREIL DE PRODUCTION... DE MONNAIE DE SINGE

CAR LES RICHESSES FICTIVES DÉPASSENT SANS CESSE DAVANTAGE LES RICHESSES RÉELLES

LA COURSE A LA RENTABILITÉ FAIT FUIR LES INVESTISSEMENTS PRODUCTIFS

LA PART DES INVESTISSEMENTS FINANCIERS DANS LES INVESTISSEMENTS TOTAUX GRANDIT INEXORABLEMENT ET L’INVESTISSEMENT DEVIENT A CE STADE MORTIFÈRE, EMPÊCHANT MÊME TOUT INVESTISSEMENT PRODUCTIF PRIVE

Les non dialecticiens sont perdus face à cette situation du système capitaliste mondial :
 avec cette crise qui ne ressemble pas à une crise,
 une crise sans surproduction de marchandises
 avec des banques en faillite mais remises à flots par les Etats, puis qui rechutent et sont à nouveau sauvées (scénario tout à fait original historiquement),
 avec cette crise des liquidités pour investir alors qu’il n’y a jamais eu dans toute l’Histoire autant d’argent liquide et qu’il y en a même des sommes extraordinairement colossales par rapport aux richesses à mettre en face,
 avec cette crise du poids des Etats face aux marchés financiers, dans laquelle on n’a jamais autant compté sur les Etats et certains pensent que les interventions d’injections étatiques massives de monnaie seraient illimitées, et que les investissements des états pourraient suppléer aux investissements productifs privés…
 avec des Etats tous déjà en faillite qui déboursent des sommes dont ils ne pourront pas posséder l’équivalent réel même sur un grand nombre de générations...

De quoi y perdre son latin de logique formelle, car rien de plus dialectique que la crise du capitalisme où toutes les contradictions du capitalisme explosent en même temps.


« ...le système capitaliste devient un obstacle pour l’expansion des forces productives du travail. Arrivé à ce point, le capital, ou plus exactement le travail salarié , entre dans le même rapport avec le développement de la richesse sociale et des forces productives que le système des corporations, le servage, l’esclavage, et il est nécessairement rejeté comme une entrave »

Karl Marx, Grundrisse (Manuscrits de 1857-58)

« Aussi les économistes comme Ricardo, qui considèrent la production capitaliste comme une forme définitive, constatent-ils qu’elle se crée elle-même ses limites et attribuent-ils cette conséquence, non pas à la production, mais à la Nature (dans la théorie de la rente). Ce qui les épouvante surtout dans la baisse du taux du profit, c’est le sentiment que le régime capitaliste rencontre dans le développement des forces productives, des bornes qui n’ont rien à voir avec la production de la richesse en elle-même, des limites qui établissent le caractère historique, passager, du mode capitaliste et montrent qu’à un moment donné il doit forcément se trouver en conflit avec les conditions mêmes de son développement. (...) C’est le capital lui-même qui fixe une borne à la production capitaliste, parce qu’il est le point de départ et le point d’arrivée, la raison et le but de la production et qu’il veut qu’on produise exclusivement pour lui, alors que les moyens de production devraient servir à une extension continue de la vie sociale. Cette borne, qui limite le champ dans lequel la valeur-capital peut être conservée et mise en valeur par l’expropriation et l’appauvrissement de la masse des producteurs, se dresse continuellement contre les méthodes auxquelles le capital a recours pour augmenter la production et développer ses forces productives. Si historiquement la production capitaliste est un moyen pour développer la force productive matérielle et créer un marché mondial, elle est néanmoins en conflit continuel avec les conditions sociales et productives que cette mission historique comporte. (...) La surproduction de capital, qu’il ne faut pas confondre avec la surproduction de marchandise - bien que celle-là n’aille jamais sans celle-ci - revient donc simplement à une suraccumulation. (...) Même au point de vue purement économique et vulgairement bourgeois, limité par l’horizon de la conception de ceux qui exploitent le capital, le régime capitaliste apparaît comme une forme, non pas absolue et définitive, mais relative et transitoire de la production. »

Karl Marx - Le Capital (source)

Qu’est-ce d’abord que le capital ?

« Ne devant pour l’heure nous occuper que de l’argent, point de départ du procès de production immédiat, il nous suffit de faire observer que le capital existe jusqu’ici seulement comme somme donnée de valeurs = A (argent), d’où toute trace de valeur d’usage a disparu, pour ne laisser subsister que sa forme monétaire. La grandeur de cette somme de valeurs trouve sa limite dans le montant ou la quantité de la somme d’argent devant se transformer en capital : cette somme de valeurs ne devient donc du capital que parce que sa grandeur augmente et peut varier, étant d’emblée un fluens engendrant une fluxio.

En soi - par définition - cette somme d’argent n’est capital que si on l’utilise ou la dépense en vue de l’augmenter. Ce qui, pour la somme existante de valeurs ou d’argent, est destination - tendance et impulsion intérieures - devient but et intention pour le capitaliste qui possède cette somme d’argent et assume cette fonction d’augmenter le capital. »

Marx (source)

S’il s’avérait qu’une fraction des masses d’argent libre ne trouvaient plus moyen de s’investir avec profit, le capital serait mort en tant que tel. C’est actuellement la principale peur du système. Il est prêt à tout pour que cela n’arrive pas : à inventer des faux investissements, quitte à payer par des fonds souverains les intérêts de ce capital... Comment se pourrait-il qu’une grande masse d’argent ne trouve plus à s’investir avec intérêt ? par ce qu’il y a trop d’argent par rapport à l’ensemble des activités économiques. C’est cela la suraccumulation du capital.

Marx pose la question du surcroit de capitaux :

« Jusqu’à quel point l’accumulation du capital-argent proprement dit, est-elle un indice d’accumulation de capital, c’est-à-dire de reproduction à une échelle progressive ? La soi-disant pléthore de capital, une expression qui n’est appliquée qu’au capital-argent, n’est-elle qu’une manifestation de la surproduction industrielle ou est-t-elle un phénomène spécial autre que cette dernière ? Cette pléthore, cette offre surabondante de capital-argent se produit-elle lorsqu’il y a des masses de monnaie stagnantes (lingots, monnaie d’or, billets de banque) et exprime-t-elle qu’il y a réellement pléthore de capital à prêter ? (...) Un accroissement du capital empruntable n’est pas toujours l’indice d’une accumulation réelle de capital ou d’une extension du procès de reproduction. Rien ne le démontre plus clairement que la phase du cycle industriel qui suit immédiatement une crise et pendant laquelle du capital empruntable est disponible en masse. A ce moment la production est déprimée (elle avait diminué d’un tiers dans les districts industriels anglais après la crise de 1847), les prix sont descendus à leur limite inférieure et l’esprit d’entreprise est paralysé ; en même temps le taux de l’intérêt est bas, l’inactivité du capital industriel ayant pour conséquence l’abondance de capital empruntable. Il faut alors moins de moyens de circulation parce qu’il y a baisse des prix des marchandises, contraction des transactions et diminution du capital dépensé en salaires ; il n’y a pas nécessité d’augmenter la masse de monnaie fonctionnant comme moyen de paiement mondial parce que les dettes à l’étranger viennent d’être liquidées par le drainage de l’or et les banqueroutes ; de même il faut escompter moins parce que le nombre et l’import des traites sont moins considérables, La demande de capital empruntable, soit comme moyen de circulation, soit comme moyen de paiement, diminue donc nécessairement et nécessairement la masse et l’offre de ce capital ne tardent pas à devenir importantes. » source

Marx a exploré les limites du développement du Capital à une époque où celui-ci était encore en pleine phase dynamique. Nous sommes amenés à nous reposer la question : est-ce que le Capital n’a pas atteint son apogée ?

Pourquoi le surplus en capital n’est pas classique au sens étudié par Marx ?

Une crise classique (au sens de celles étudiées par Marx) est fondée sur la tendance à la baisse du taux de profit. l’économiste Michel Husson a mis en évidence deux éléments très importants pour la comprendre : d’une part, aucune baisse du taux de profit n’a été observée durant la période qui va du début des années 1980 à 2007, mais bien au contraire une hausse, en tout cas dans un ensemble de pays constitué des États-Unis, de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni.

Pas de baisse du taux de profit, donc. Pas de baisse de la production mondiale non plus car il n’y a pas de baisse des achats de marchandises, pas de surproduction des marchandises à la base.

Par contre, la masse globale des capitaux privés a atteint des sommets historiques. Ce sont les capitaux privés qui ne trouvent plus à s’investir et pas à cause d’une surproduction de marchandises mais à cause d’un surplus de capital financier. Et ce surplus est tel qu’il ne parvient qu’à s’accroitre pour plusieurs motifs. Entre autres, le fait que le seul moyen de faire face au surcroit de capital financier consiste pour les autorités à lui proposer des investissements fictifs hors de la production de crainte que ces capitaux ne trouvent aucun investissement du tout.

Voilà ce que Marx en disait (source)

"Nous avons vu qu’il peut se produire une accumulation, une surabondance de capital empruntable et qu’elle a pour caractère d’être en raison inverse de l’accumulation de capital productif. Il en est ainsi dans deux phases du cycle industriel ; d’abord au commencement du cycle, immédiatement après la crise, dans la période de contraction du capital productif et du capital-marchandise ; ensuite, lorsque le relèvement commence, mais que le crédit commercial n’a guère recours encore au crédit des banques. Dans le premier cas, le capital-argent, appliqué antérieurement dans la production et le commerce, s’offre comme capital empruntable ne trouvant pas à s’occuper ; dans le second cas, le capital est occupé davantage, mais à un intérêt très bas, les capitalistes industriels et commerçants imposant leurs conditions au capitaliste d’argent. D’un côté, l’abondance de capital empruntable est l’indice d’une stagnation du capital industriel, de l’autre, elle exprime que le crédit commercial est relativement affranchi du crédit des banques, parce que les rentrées d’argent se font facilement et régulièrement et que les capitalistes opèrent avec des capitaux à eux et du crédit à courte échéance. Les spéculateurs qui ont besoin du capital des autres ne sont pas encore entrés en campagne, et les industriels et commerçants travaillant avec des capitaux leur appartenant n’ont pas encore recours aux véritables opérations de credit. Dans la première phase, l’abondance de capital ernpruntable exprime l’opposé d’une accumulation effective ; dans la seconde, elle se produit en même temps qu’une expansion du procès de reproduction, sans en être la cause, et elle diminue déjà relativement à la demande. Dans les deux cas, le procès d’accumulation effective prend de l’extension, parce que, malgré les prix réduits ou lentement croissants, le profit d’entreprise augmente grâce au taux de l’intérêt. Cette situation s’accentue dans la période de prospérité, bien que l’intérêt s’élève à son taux moyen, parce qu’alors l’accroissement du profit est plus rapide que celui de l’intérêt.

Nous avons vu également qu’une accumulation de capital empruntable peut se produire en dehors de toute accumulation effective, par des moyens purement techniques, tels que l’extension et la concentration des banques, l’économie de la réserve de la circulation et l’économie du fonds de réserve servant de moyens de paiement aux particuliers. Ce capital empruntable ne fonctionne comme tel que pendant de courtes périodes (il n’est escompté qu’à des délais très courts) ; on l’appelle capital flottant (floating capital) parce qu’il est soumis à un va et vient continuel ; l’un le retire, l’autre l’amène. Il en résulte que le capital empruntable (avancé pour peu de temps contre des traites et des dépôts, et non à long terme) augmente réellement avant qu’il y ait accumulation effective."

« En général, le mouvement du capital empruntable, réflété par le taux de l’intérêt, se poursuit en sens inverse de celui du capital industriel. » source

Marx rajoute d’ailleurs : "La pléthore de capital-argent n’indique pas nécessairement qu’il y a surproduction, ni même que les sphères d’application du capital font défaut. (...) L’accumulation de capital empruntable pouvant être accélérée par des causes indépendantes, mais concomitantes de l’accumulation effective, qu’il doit y avoir pléthore continuelle de capital-argent dans des phases déterminées du cycle, pléthore qui doit être d’autant plus intense que le crédit joue un rôle plus important. La conséquence de cette situation doit être nécessairement l’extension du procès de production au-delà, de ses bornes capitalistes, c’est-à-dire l’exagération des opérations de commerce, de production, de crédit, avec la réaction qui l’accompagne inévitablement."

Pour Marx, "une crise permanente, ça n’existe pas."

Les crises cycliques sont des respirations du capitalisme : elles permettent de réguler en détruisant une quantité d’investissements inutiles. Actuellement, les grandes entreprises en faillite ne chutent pas. l’effet de crise est inhibé par les interventions étatiques.

Nous ne sommes donc pas dans une crise classique...

Sans rentrer dans des considérations trop techniques, il faut rappeler que crise classique = taux d’intérêts hauts.

Voici ce qu’en dit Marx :

« Lorsque l’on considère les cycles, dans lesquels se meut l’industrie moderne, - accalmie, reprise des affaires, prospérité, surproduction, krach, dépression, accalmie, etc., évènements dont l’analyse sort du cadre de notre étude, - on voit que l’intérêt est généralement bas dans les périodes de grande prospérité et de profits extraordinaires, qu’il monte lorsque la prospérité arrive à son point culminant, et qu’il atteint son maximum et s’élève à un taux usuraire lorsque la crise bat son plein. (...) L’intérêt atteint son taux le plus élevé pendant les crises, lorsque de l’argent doit être emprunté coûte que coûte. La hausse provoque alors la baisse des valeurs et fournit l’occasion aux gens qui ont de l’argent disponible d’acheter à un prix ridiculement bas des titres portant intérêt, qui remonteront tout au moins à leur prix moyen dès que la baisse de l’intérêt se manifestera. » source

Ce qu’était une crise classique au sens de Marx et Engels :

« Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s’abat sur la société, l’épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée ; on dirait qu’une famine, une guerre d’extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance ; l’industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d’industrie, trop de commerce. » (Manifeste communiste)

Puis il y avait la reprise :

« En s’emparant de marchés nouveaux, la bourgeoisie prépare des crises plus générales et plus profondes, tout en réduisant les moyens de les prévenir. »

Mais on était encore à des époques où l’accroissement d’échelle était possible. Les crises se caractérisaient encore notamment par la hausse des taux d’intérêts.

Pourtant, aujourd’hui et depuis 2007, alors que la situation catastrophique perdure, les taux d’intérêt de la dette sont historiquement bas dans les grands pays capitalistes (USA, Japon, France, Allemagne,...). source pour les USA

source France, Allemagne, Japon

Comment cela se fait-il qu’un système capitaliste, qui a pu tenir à tant de crises, ne le puisse plus aujourd’hui ?

Le capitalisme d’hier n’est pas dans une crise conjoncturelle, ni dans une crise systémique grave : il est mort en tant que système même si on le fait momentanément perdurer à coups de fonds publics.

Le système capitaliste est fondé sur des investissements en capital productif, menant à une accumulation des plus-values extraites, dans la production, du travail humain. Les Etats ne peuvent nullement pallier durablement aux capitaux privés si ceux-ci se désinvestissent massivement. Ce désinvestissement ne provient pas d’un manque de capitaux mais d’un trop plein considérable et durable de capitaux.

En effet, depuis les années 1990-2000, le capitalisme a atteint un stade d’engluement du système dans une trop grande masse de capitaux, situation à laquelle le système n’a pu faire face que par la financiarisation massive de l’économie. Il s’agissait d’offrir à une masse croissante de capitaux des systèmes de titrisation permettant un attrait aux capitaux en surnombre. Le résultat a été une spéculation massive, appelant encore plus de capitaux vers ce type d’investissements au point que les capitaux investis dans la production n’ont plus trouvé suffisamment de profit par rapport aux profits rapides et massifs offerts par la spéculation. Il est devenu impossible aux trusts productifs eux-mêmes de maintenir leurs capitaux dans des circuits de production et de commercialisation. Même les trusts automobiles sont devenus de véritables banques et entreprises spéculatives. En 2007-2008, c’est tout ce système de spéculation qui a explosé. L titrisation avait atteint un tel degré qu’elle se nourrissait de la nécrose du système : on a titrisé la chute des entreprises, les dettes immobilières, bancaires, étatiques… L’intervention massive des Etats a réussi à arrêter momentanément la chute catastrophique. On en est là : la nécrose gagne doucement l’ensemble de l’appareil économique et social. Elle est sans cesse combattue par les Etats mais l’intérêt des possesseurs de capitaux est de recommencer à investir dans la nécrose du système. Ce ne sont pas les travailleurs, ce ne sont pas les petits bourgeois, ce ne sont pas les acheteurs qui manqueraient, qui gangrènent le capitalisme. Ce sont les capitalistes eux-mêmes. Ils ne sont pas devenus masochistes. Ils ne sont pas devenus révolutionnaires. Simplement, le système ayant atteint ses limites de capitalisation rentable, ils ne trouvent rentable que de miser sur la chute, sur la mort, sur la faillite et, ce faisant, involontairement ils la causent de manière irrémédiable…

Trop de capital, voilà en résumé la cause fondamentale de la chute. Les Etats bourgeois n’y peuvent rien car leur seule action possible consiste à injecter de l’argent dans le système, dans les trusts, dans les banques, dans les assurances, sauvant momentanément tel ou tel établissement, et aggravant encore le problème, en augmentant la masse des capitaux en circulation, alors que le problème est déjà la trop grande masse de ceux-ci…

Les Etats, les gouvernements, les institutions nationales et internationales ne peuvent ni ne veulent faire autre chose que faire durer le plus possible la situation actuelle. Ils ne peuvent ni ne veulent que donner des milliards aux banques, aux assurances, aux trusts, aux bourses, aux financiers, ce qui les amène à progressivement détruire tous les services publics du fait de la chute des finances publiques, grevées par ces aides. Hollande vient encore de « sauver » la banque CIF comme le gouvernement français a « sauvé » Natixis ou Dexia et demain Société Générale, BNP ou le Crédit Agricole, quand ceux-ci s’effondreront une nouvelle fois. Toute aide artificielle – étatique ou institutionnelle - à l’économie ne peut faire qu’un effet très momentané tout en approfondissant la crise générale, celle des surplus de capitaux…

Quand les dettes augmentent beaucoup plus que les richesses de manière durable et sans arrêt, le monde va dans le mur... Les dettes ne sont pas alors une simple cause de crise. Elles ne sont que le moyen trouvé de faire durer un tout petit peu le système afin de lui laisser trouver une issue politique et sociale (démoralisation et déboussolement des travailleurs et milieux populaires et marche à la guerre mondiale, seule "solution" pour éviter la révolution mondiale...).

Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

Pourquoi parler de crise du capitalisme est insuffisant et peut être trompeur pour caractériser la situation actuelle ?

Lire ici la baisse des investissements privés en capital productif

Il est important de signaler que la conviction quasi universelle qu’une élite, banquiers ou régulateurs de l’État, est « responsable » de la crise, étouffe toute analyse sérieuse de la « crise de l’accumulation de valeur » sous-jacente, dont les banques, le crédit pour la consommation, les bulles immobilières ou la régulation des États ne sont que des épiphénomènes.

Comment comprendre les réactions des classes dirigeantes s’il ne s’agissait pas d’un effondrement du système ayant atteint ses limites et que l’on fait artificiellement perdurer non pas pour donner une solution économique mais pour éviter une révolution sociale et mener à la guerre mondiale ?

S’il s’agissait des conséquences d’une crise classique, peut-on croire que l’on puisse combattre une crise de suraccumulation du capital en inoculant massivement des capitaux d’origine étatique et institutionnelle ?

Peut-on croire que l’on puisse combattre une crise de confiance des banques entre elles en leur ouvrant directement un accès gratuit et illimité aux capitaux institutionnels ?

Peut-on croire à une croissance américaine actuelle, si elle est condamnée à être maintenue en permanence sous une perfusion éternelle à la faveur d’injections de liquidités supplémentaires par le prestidigitateur en chef, Ben Bernanke, qui fait également office de Président de la Réserve Fédérale…

Peut-on attendre son salut de la Chine qui, de son côté, s’embourbe dans la déflation avec des prix qui ont baissé de 3.5% en six mois pendant que ses exportations étaient réduites de 6.6% sur la même période. Et comment ne pas ressentir comme un début de panique de la part d’autorités chinoises ayant encore baissé il y a quelques jours de manière drastique – et pour la troisième fois en six mois – les réserves obligatoires des banques dans l’espoir que celles-ci consentent plus de crédits aux agents économiques ? En fait, c’est tout le moteur de croissance chinoise qui se grippe puisque sa production industrielle s’est effondrée en Avril dernier à son niveau le plus bas en dix ans ! Idem pour l’Inde dont la même production industrielle recule de 4% dans un contexte de stagflation rappelant la période cauchemardesque des années 70.

Peut-on attendre son salut des banques centrales qui ne peuvent qu’imprimer aujourd’hui en masse et sans cesse en plus grande quantité des Euros, des Dollars, des Yens, etc … Elles se doivent donc aujourd’hui d’activer frénétiquement leur planche à billets afin d’acheter tout ce qui est à vendre, en termes de dettes financières, pour éviter la chute et la panique générales.

Peut-on compter sur les mesures des Etats pour limiter la chute des emplois ?

Le taux de sans emploi dans la zone OCDE était de 8,1% en avril 2011. Et le taux de chômage dans la zone euro reste stable à 9,9%. A noter que les taux de chômage des moins de 25 ans est passé à plus de 44% en Espagne, 36% en Grèce et en Slovaquie et 34% en Lituanie.

Aux USA, le taux de chômage devrait être compris entre 8,6% et 8,9% en moyenne au quatrième trimestre, alors que deux mois auparavant la Fed tablait sur 8,4% à 8,7%. Ce taux de chômage est remonté à 9,1% en mai. Le spectre est donc bien présent aussi aux Etats-Unis : croissance molle, taux de chômage important et prémisse de hausse de l’inflation.

Les intérêts de la dette US représentent déjà 10% des rentrées fiscales 2010. Vers 2015, ils absorberont 30 à 40% des recettes fiscales. En imaginant, bien sûr, que les taux d’intérêt pratiqués par la Fed ne seront pas supérieurs à 3%.

Contrairement à une croyance générale, l’institut d’émission des Etats-Unis, la FED, est, en fait, une machine à fabriquer de l’argent détenue par un cartel bancaire privé, qui gagne d’autant plus que les taux sont élevés. Mine de rien, il imprime des dollars à bon marché et les revend bien plus cher.

Au prix de masses d’argent publique, fabriquées et introduites, il y a une fausse reprise très faible. Les dernières estimations de l’évolution du PIB des USA permettent de parler d’échec des mesures de relance aux USA. La croissance à crédit marque le pas en dépit de dépenses publiques cumulées depuis le début de la crise (2007-2008). Le PIB réel ne s’accroît plus d’un trimestre sur l’autre que de 1,3 % au T-2 2011 contre 0, 4 % au T-1 2011.

Depuis le début de 2010, l’économie américaine ralentit : le PIB passe de 3,9 % de croissance (T-1 2010) à 3,8 % (T-2 2010), puis à 2,5 % au T-3 2010 pour finir à 2,3 % (T-4 2010).

Il y a corrélation nette de la baisse du PIB avec le ralentissement de la dépense publique au T-1 et T-2 2011. Cette corrélation avait déjà été constatée en 2010, elle exerçait des effets de ralentissement avec une moindre acuité. La corrélation est exemplaire depuis les T-1 et T-2 2011. La reprise est à crédit, la croissance endogène à l’économie est faible.

On ajoute finalement à cela une rechute probable des prix de l’immobilier (surtout américain)

A lui seul, le déficit du budget US de février dépasse déjà celui de toute l’année 2007. Il s’élève à plus de 222 milliards de dollars.

Le niveau de déficit en pourcentage par rapport aux dépenses US s’élève déjà à 43% par rapport à des dépenses totales de 3,820 milliards de dollars.

C’est le même pourcentage que celui du Brésil en 1993. Juste avant qu’il explose en hyperinflation. C’est plus que la Bolivie en 1985, qui elle aussi, est partie en hyperinflation.

Lénine postulait que « pour détruire le régime bourgeois, il suffit de corrompre sa monnaie ». Est-ce un scénario improbable ? Les prochains mois l’apprendront.

Le Conseil des gouverneurs de la BCE a finalement cédé à la volonté de son Président Mario Draghi, en votant la possibilité de racheter auprès des banques en difficulté, et ce sans limite prédéterminée, autant de dettes des pays de la zone euro qu’il le jugera nécessaire.

En conclusion, les Etats européens sont arrivés au bout de leurs ambiguïtés monétaires. Eu égard aux tensions sur les taux d’intérêt, la monnaie n’est plus unique. Les dettes publiques sont stratosphériques et les banques fragilisées dans une conjoncture atone. Il faudra renforcer les capitaux bancaires et procéder à une injection massive d’argent frais afin d’immerger la crise étatique dans un déluge de monnaie.

Sous prétexte que ce sont les Etats dont on rachète les dettes (et non pas les banques à qui on les rachète) qui sont en difficulté, les banques ne seront soumises à aucune condition, contrairement aux populations qui elles devront subir des mesures d’austérité brutale.

En effet, pour mieux masquer la tromperie, la procédure choisie exigera que les pays en mal de financement sur les marchés fassent une demande d’aide formelle au FESF et au futur MES (dont l’existence dépendra de la décision que rendra la Cour constitutionnelle allemande le 12 septembre prochain), qui fixeront en retour les conditions d’austérité qui seront imposées aux populations des pays concernés. La BCE pourra ensuite procéder à ses opérations de rachat des dettes en toute sérénité.

Dans leur approche ultra-conventionnelle, la plupart des économistes pensent que ces mesures d’austérité (avec les baisses des salaires et des retraites, ainsi que du pouvoir d’achat en général qui en sont la conséquence) pourront compenser le danger d’inflation associé aux injections massives de liquidités. S’il est possible qu’ils aient raison sur point dans le très court terme, le résultat final, lui, est tout-à-fait assuré : L’HYPERINFLATION. C’est d’ailleurs exactement ce qui s’est passé en Allemagne en 1923, où une période de déflation s’est vue succéder par l’hyperinflation, comme lorsque la mer se retire juste avant l’arrivée d’un tsunami.

Tout cela est sans mentionner le fait que les plans de Draghi représentent également, par le pouvoir que se verra conférer le FESF/MES sur la politique économique et fiscale des pays concernés, une véritable dictature européenne.

La crise est simplement en train d’aligner les valeurs des actifs financiers sur les réalités économiques des USA, l’effet de décrochage de la valeur des actifs financiers est inévitable dans une situation où l’ensemble des déséquilibres produit des effets vicieux. La FED a simplement gagné du temps, elle n’a apporté aucune réponse articulée solide à la crise de l’économie financière et de l’économie réelle. C’est logique, il n’y en a pas.

La reprise a été attendue, tout indique qu’elle ne viendra pas. La stagnation est attendue, rien ne dit qu’elle ne se transformera pas en récession ou pire encore. Après tout, c’est une dépression qui s’amorçait en 2008-2009, il est concevable que l’effondrement de l’économie américaine n’ait été que retardé par le creusement de la dette souveraine. Un ralentissement marqué des déficits publics, une politique de rigueur excessive pourrait précipiter les USA dans une crise d’une intensité au moins égale à la crise de l’hiver 2008-2009. L’alerte d’août 2011 témoigne de la profondeur des craintes, la dette publique insoutenable à terme et croissance pouvant ralentir ou chuter, a brusquement mis en avant l’irrésolution de la crise au terme de 3 années de creusement des déficits publics.

Combien d’argent a été inoculé par les Etats et dans quelle mesure l’économie privée capitaliste a-t-elle disparu pour laisser place à une économie assistée ?

Un économiste a calculé qu’on est arrivé à 30% par an de création monétaire par les Etats et que les 18% des PIB sont obtenus par l’accroissement de la masse monétaire et l’essentiel du reste par la baisse des taux d’intérêts

Ce texte montre que l’ensemble des réserves de change a été multiplié par 4,5 en dix ans, passant de 1000 milliards de dollars à 4500 milliards de dollars. L’essentiel du PIB mondial est donc construit sur de la monnaie de singe.

Le PIB mondial aurait été selon le FMI de 57 937 460 millions de dollars en 2009 contre 60 689 812 millions en 2008. Il est de 70 011 680 en 2011. C’est donc une hausse mais beaucoup plus basse que la masse des capitaux injectés par les Etats et institutions financières mondiales.

Les États-Unis sont la première puissance économique du monde et produisent 25 % du PIB mondial. Ils ont massivement investi des fonds publics au point qu’il serait très difficile de dire combien et le résultat est plus que faible. Il a existé en 2010 (+ 2,53%) et s’effondrait déjà en 2011.

D’autre part, ce n’est pas du capital privé qui s’investit dans la production et le commerce mais du capital public en grande partie fictif et de telles constructions fictives à la Madoff à l’échelle mondiale ne peuvent rester stables et n’ont aucun avenir.

Quelle est la part des prêts de capital qui est investi de manière productive et comment évolue-t-elle ?

La réponse à la question est donnée par la hausse de la part des prêts non productifs. Ils se sont effondrés en 2007, du fait de la crise, et recommencent à augmenter…

Il ne faut pas s’en tenir à la hausse du PIB mondial qui englobe toutes les productions de capitaux et montre seulement qu’il y a une masse considérablement augmentée de capitaux (dont les dettes font partie…) Voir ici

Mais il faut examiner la part du PIB qui est de la dette publique : USA 76,1% ; France 83,5% ; Japon 174,4% ; Belgique 91,8% ; Brésil 61% ; Portugal 84% ; Royaume Uni 73,3% ; etc.. Voir ici

Il faudrait y rajouter la part du PIB qui est de la dette publique et de la dette privée ainsi que les titres pourris qui sont comptés mais qui ne valent plus rien (si on les mettait en vente)…

Il n’existe pas de réforme du système capable de le sortir de cette situation qui n’a rien d’un "mauvais pas" ou d’"une crise grave". Ce sont les réformes qui ont mené à ce que l’on appelle la crise de 2007. Plus le système perdure, plus la masse des capitaux grandit mortellement. Mortellement car ces capitaux sont pour l’essentiel mortifères : ils misent sur la mort du système et obligent les Etats à en faire encore plus pour les absorber, les racheter et leur fournir des intérêts. Tout cela aura une limite... Mais les classes dirigeantes n’attendront probablement pas l’effondrement et lanceront, avant, leur seule solution réelle : la guerre mondiale !

Ce n’est pas une crise grave pour le capitalisme. C’est sa phase finale. Ce n’est pas une crise grave pour les travailleurs. L’avenir est devant eux !

Pour ceux qui croiraient que l’augmentation massive des capitaux publics dans les investissements était une constante bien avant l’effondrement de 2007 :

Une crise de suraccumulation qui signifie l’obsolescence du capitalisme

D’autres lectures sur la fin du capitalisme

Le capitalisme peut-il s’effondrer de lui-même définitivement ?

L’organisme d’études économiques bien connu GEAB résume ainsi la situation mondiale du capitalisme en septembre 2012 :

"1. Récession globale (plus aucun moteur de croissance nulle part / fin du mythe de la « reprise US »)
2. Insolvabilité croissante et partiellement reconnue comme telle désormais de l’ensemble du système bancaire et financier occidental
3. Fragilité croissante des actifs financiers clés comme les dettes souveraines, l’immobilier et les CDS à la base des bilans des grandes banques mondiales
4. Chute du commerce international
5. Tensions géopolitiques (notamment au Moyen-Orient) approchant du point d’explosion régionale
6. Blocage géopolitique global durable à l’ONU
7. Effondrement rapide de tout le système occidental de retraites par capitalisation
8. Fractures politiques croissantes au sein des puissances « monolithiques » mondiales (USA, Chine, Russie)
9. Absence de solutions « miracles », comme en 2008/2009, du fait de l’impuissance croissante de plusieurs grandes banques centrales occidentales (FED, BoE, BoJ) et de l’endettement des Etats
10. Crédibilité en chute libre pour tous les Etats devant assumer la double charge d’un endettement public et d’un endettement privé excessifs
11. Incapacité à maîtriser/ralentir la progression du chômage de masse et de longue durée
12. Echecs des politiques de stimulus monétaristes et financiers comme des politiques d’austérité « pure »
13. Inefficacité désormais quasi-systématique des enceintes internationales alternatives ou récentes, G20, G8, Rio+20, OMC, … sur tous les thèmes-clés de ce qui n’est plus en fait un agenda mondial faute de consensus : économie, finance, environnement, résolution de conflits, lutte contre la pauvreté, …"

A lire une thèse sur la crise qui affirme que ce n’est pas l’agonie du capitalisme en montrant seulement que ce n’est pas une crise de surproduction mais une crise de surproduction de monnaie et de sous-investissement productif

de la même origine, un article qui parle de sous accumulation en présentant une situation qui a tout de la suraccumulation

Y a-t-il des économistes qui analysent comme vous la situation du système ?

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