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Pourquoi l’impérialisme américain choisit actuellement une politique de prix pétroliers en baisse ?

samedi 10 janvier 2015, par Robert Paris

Pourquoi l’impérialisme américain choisit actuellement une politique de prix pétroliers en baisse ?

Nous allons montrer que la baisse du pétrole fait partie de la montée vers la guerre inter-impérialiste USA-Russie...

Comme chacun sait, l’un des principaux pays pétroliers du monde est l’Amérique du nord (USA et Canada). Un autre est l’Arabie saoudite que les USA contrôlent politiquement. Un autre encore est l’Irak, lui aussi contrôlé par les USA. Ou encore les Emirats encore contrôlés par les USA. Il est clair que les USA ont voulu la baisse actuelle des tarifs qu’aucun des pays précédents n’a cherché à combattre, au contraire…

Certains prétendent que c’est l’Arabie saoudite qui agit seule dans le sens de la baisse des prix afin de faire pression sur la Russie en Syrie et sur les USA concernant les gaz de schiste qui concurrencent leur pétrole. Mais c’est oublier que les USA ont la mainmise sur la politique saoudienne…

La baisse des prix n’est dans l’intérêt économique direct d’aucun pays pétrolier, pas davantage l’Arabie saoudite que la Russie, l’Iran, l’Algérie ou le Venezuela. Ni même les USA. Sauf si leur calcul est géopolitique… En effet, les pays pétroliers sont, pour la plupart, des adversaires politiques directs des USA : la Russie, l’Iran, l’Algérie ou le Venezuela. Les affaiblir ne peut que permettre aux USA de les pousser à plus de compréhension des intérêts US. Les USA ont les moyens financiers de se permettre de perdre des profits pétroliers ce que les pays précéemment cités ne peuvent pas de permettre…

Russie, Algérie, Venezuela, Iran sont les plus déstabilisables des pays pétroliers en cas de pertes importantes et durables sur le pétrole et le gaz…

La baisse des prix pétroliers serait une réponse aux BRICS et à leur entente, notamment celle de Chavez et Ahmadinedjad et aussi leur entente avec la Chine…

En fait, il suffit d’examiner quel pays a vraiment augmenté sa production alors que la demande stagne ou baisse, y compris en Chine : les Etats-Unis ont produit, en août, 8,6 millions de barils par jour. Du jamais vu depuis juillet 1986.

L’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA) prévoit d’atteindre 9,5 millions de baril en 2015. Un record depuis le « peak oil » de 1970, année à partir de laquelle la production avait commencé à reculer.
Le taux de dépendance américain au pétrole importé est tombé de 60 % en 2005 à 30 % aujourd’hui.
Le marché mondial continue d’en être bouleversé, puisque le brut que les Américains n’importent plus, notamment des pays d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Angola), est réorienté vers l’Europe.
Cet afflux pèse notamment sur le cours du Brent à Londres, dont l’écart de prix se resserre avec celui du brut américain côté à New York.
Cette baisse est d’abord une attaque contre l’économie russe, à mettre en parallèle avec l’affrontement Russie-USA en Ukraine…

Et cela même si cela nuit aux trusts pétroliers US !

L’ancien PDG de BP, Tony Hayward, s’en inuqiète dans un entretien au Financial Times, publié lundi 15 septembre, il met en garde les gouvernements occidentaux contre les mesures anti-russes.
« Le monde s’est endormi dans un faux sentiment de sécurité avec ce qui se passe aux États-Unis, prévient le fondateur de Genel Energy, par ailleurs président non-exécutif du géant minier suisse Glencore. Quand l’offre américaine atteindra un pic, d’où viendront les nouvelles sources d’approvisionnement ? »
Obama a dit dans son discours qu’il y a maintenant plus « de pétrole produit à la maison que nous n’en achetons du reste du monde, » pour la première fois en deux décennies.

Voici un commentaire sur la question de WSWS :

L’onde de choc déclenchée jeudi dernier par la décision du cartel pétrolier saoudien OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de ne pas réduire la production face à une surabondance de l’offre sur le marché mondial s’est répercutée sur toute l’économie mondiale, affectant aussi bien les compagnies minières et d’énergie que les marchés financiers et menaçant de faillite des économies entières.
L’effet le plus direct de cette décision a pu s’observer lundi en Russie où le rouble a atteint son niveau le plus bas par rapport au dollar américain depuis la dévaluation de la monnaie russe en 1998. Celle-ci avait été entraînée par un défaut de paiement de la Russie, une des conséquences de la crise économique asiatique de 1997-98.
L’économie russe, dont les recettes dues aux exportations reposent à 60 pour cent sur le pétrole et les recettes budgétaires à 50 pour cent, a été durement touchée par la dégringolade de 40 pour cent du prix du pétrole depuis juin. L’effet de la baisse des recettes pétrolières a été exacerbé par les sanctions imposées par les Etats-Unis et l’Union européenne qui ont considérablement limité l’accès de la Russie aux marchés financiers mondiaux, entraînant un assèchement du flux des investissements.
Le prix du pétrole qui était à environ 100 dollars le baril il y a cinq mois à peine a maintenant chuté au-dessous de 70 dollars et devrait encore baisser. Lundi, la vice-présidente de la Banque centrale russe, Ksenia Yudaeva, a dit que la banque partait de l’hypothèse que le prix du pétrole pourrait tomber à 60 dollars. Mais personne ne peut dire si sa baisse s’arrêtera là.
Parmi les autres pays à être le plus immédiatement touchés figurent le Venezuela, l’Iran et le Nigeria, qui dépendent tous fortement des recettes pétrolières pour financer des programmes gouvernementaux.
Autre expression des conséquences mondiales de la décision de l’OPEP, plus de 30 milliards de dollars ont été effacés hier du marché boursier australien, alors que dans le secteur minier et énergétique les cours s’effondraient. Le géant minier mondial BHP Billiton a enregistré son cours le plus bas en cinq ans.
Alors que le déclencheur de la baisse a été la décision saoudienne, la chute des prix du pétrole révèle des processus plus profonds. L’année 2014 a marqué l’épuisement de diverses mesures de relance – en premier lieu le programme d’assouplissement quantitatif (« quantitative easing ») appliqué par la Réserve fédérale américaine et d’autres grandes banques centrales et qui avait fait bondir les prix à des niveaux record.
La tendance dans l’économie réelle sous-jacente a été celle d’une stagnation économique continue et de l’émergence d’une véritable récession. Le mouvement des marchés financiers par rapport à l’économie réelle est, pour utiliser une analogie jadis employée par Léon Trotsky, comme celle de l’ouverture des lames d’une paire de ciseaux géants.
Prés de six ans après l’éruption de la crise financière mondiale de 2008, l’économie de la zone euro n’a pas encore atteint le niveau de production économique atteint en 2007, avec des niveaux d’investissement en baisse de l’ordre de 25 pour cent tandis que le taux d’inflation continue de baisser.
L’économie japonaise, malgré la relance financière massive assurée par l’‘Abenomie’ [politique économique prônée par l’actuel premier ministre japonais Shinzo Abe] a amorcé une nouvelle récession, sa quatrième au cours des six dernières années. En même temps se multiplient les inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à rembourser sa dette publique, évaluée à plus de 250 pour cent du PIB. Lundi, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note souveraine du pays, la troisième puissance économique mondiale, la situant derrière la Chine et la Corée du Sud et sur un pied d’égalité avec les Bermudes, Oman et l’Estonie.
Au cours des six dernières années, l’économie mondiale a été en grande partie soutenue par une croissance chinoise continue qui est largement la conséquence du plan de relance initié par le gouvernement chinois et de l’expansion massive du crédit dont on estime l’ampleur à l’équivalent du système bancaire américain. Mais il est devenu de plus en plus apparent au cours de cette année que l’économie chinoise est en prise à une spirale déflationniste. Les soi-disant « prix à la production », qui enregistrent la valeur des marchandises au moment où elles quittent l’usine, ont baissé au cours de ces trois dernières années. Les prix de l’immobilier ont considérablement chuté, marquant la fin du boom immobilier.
Un rapport publié cette semaine par des chercheurs officiels du gouvernement chinois a chiffré le gaspillage des fonds publics. Il précise que quelque 6,8 milliers de milliards de dollars ont été dépensés depuis 2009 pour des « investissements inefficaces », dont des aciéries inutiles, des villes fantômes et des stades vides ainsi qu’à d’autres mesures gouvernementales destinées à isoler la Chine de l’impact de la crise financière mondiale.
Alors que les marchés financiers américains semblent jusque-là n’avoir été que peu touchés par la décision de l’OPEP, la chute des prix du pétrole aura d’importantes conséquences à long terme. L’un des facteurs ayant motivé la décision saoudienne semble avoir été sa détermination, en tirant les prix vers le bas, à pousser hors du marché des producteurs de pétrole de schiste américains aux coûts d’exploitation élevés. C’est une reproduction de la stratégie employée sur le marché du minerai de fer qui a connu cette année une chute de prix identique à celle du pétrole. D’importants producteurs, notamment BHP Billiton et Rio, ont réagi en augmentant au lieu de réduire la production dans le but de forcer leurs concurrents qui doivent supporter des coûts élevés à abandonner.
Un glissement continu des prix pétroliers aura de lourdes conséquences pour les obligations à haut rendement et les marchés des prêts à effet de levier aux Etats-Unis. Alors qu’en 2011 le prix du pétrole était aux alentours de 100 dollars le baril, la production de pétrole de schiste devenait rentable, même avec des coûts d’extraction entre 50 et 70 dollars le baril. Récemment encore, au début de l’année, on s’attendait à ce que le prix du pétrole se maintienne à 100 dollars le baril et le pétrole de schiste était de plus en plus considéré comme nouvelle perspective d’expansion de l’économie américaine.
Au cours des cinq dernières années, grâce à l’argent ultra bon marché fourni par la Fed, les banques et les spéculateurs financiers avaient injecté de l’argent dans des entreprises engagées dans l’extraction du pétrole de schiste de sorte que la dette énergétique représente actuellement 16 pour cent des 1,3 milliers de milliards de dollars du marché des obligations à haut rendement, contre 4 pour cent il y a dix ans.
A la différence des méthodes plus traditionnelles de la production pétrolière où le capital physique a une durée de vie relativement longue, l’extraction du pétrole de schiste requiert l’acquisition continue de nouveau capital. Ceci signifie que l’industrie est fortement tributaire d’un flux de liquidités levé sur les marchés financiers. Si celui-ci venait à se tarir, les entreprises pourraient faire faillite, ce qui aurait des conséquences majeures pour le système financier en général.
Comme le montre clairement le cas de la Russie, les tendances sous-jacentes à la récession ont été exacerbées par l’accroissement des tensions géopolitiques.
Un processus de retour négatif pourrait être déclenché alors que l’aggravation de la récession mondiale intensifie les conflits entre les principales puissances. La Corée et d’autres pays d’Asie du Sud-Ouest, tout comme la Chine, ont déjà été gravement affectés par l’‘Abenomie’ qui a fait baisser le yen, pénalisant leurs marchés d’exportations.
On a également assisté cette année à l’apparition de tensions entre les Etats-Unis et l’Allemagne où une partie de l’establishment politique et de politique étrangère insiste sur la nécessité que l’Allemagne joue, dans la poursuite de ses propres intérêts, un rôle plus grand et plus indépendant sur la scène mondiale. L’économie de la zone euro étant au bord d’une nouvelle récession, principalement en raison d’un affaiblissement significatif de l’économie allemande et de la perspective de nouvelles turbulences financières, ces tensions finiront sans aucun doute par s’intensifier.
La chute des prix du pétrole est une nouvelle manifestation des forces motrices sous-jacentes du système capitaliste mondial, qui poussent celui-ci vers la contraction économique, la multiplication des conflits inter-impérialistes et, en dernière analyse, vers la guerre.

Messages

  • Loin de combattre la chute des cours et l’augmentation de l’offre, les USA l’aggravent. L’administration Obama a autorisé, fin décembre, l’exportation de pétrole brut très léger réclamée par certaines compagnies. Elle a ainsi rompu, partiellement, avec un embargo qui remontait au premier choc pétrolier de 1973.
    Pour certains analystes, ce sont jusqu’à 1 million de barils supplémentaires qui pourraient se déverser sur les marchés du fait de cette décision. Une preuve de plus que ce sont les USA qui jouent sur la chute des cours…

  • Les prix du pétrole ont ouvert en forte baisse lundi à New York, poursuivant leur dégringolade vers des niveaux plus vus depuis presque six ans, plombés par un marché très pessimiste face à la surabondance de l’offre.

  • Si certains pays comme la Chine, premier importateur mondial, le Japon ou l’Allemagne et ses voisins européens se frottent les mains de l’allégement de leur facture énergétique (relativisée, toutefois, par un dollar fort), les exportateurs de pétrole se retrouvent, eux, en fâcheuse posture. La récession guette la Russie, des membres de l’OPEP souffrent, tels le Venezuela, au bord du précipice, l’Algérie, l’Iran, le Nigeria, l’Angola, la Libye. À la tête d’une faramineuse réserve de richesses de 750 milliards de dollars, l’Arabie saoudite, elle, peut tenir le choc et étrangler ainsi son indésirable concurrent yankee.

    Car c’est aux États-Unis qu’un séisme économique menace. Appâtées par des taux d’intérêt à ras le plancher et un prix du baril qui s’envolait à 110 dollars jusqu’en juin dernier, les entreprises américaines ont massivement emprunté pour investir dans l’exploitation du pétrole de schiste. Mais, à l’inverse du pétrole dit conventionnel, celui-ci coûte très cher à extraire et n’est rentable qu’à partir de 70 à 85 dollars le baril. De plus, les puits s’assèchent au bout d’un ou deux ans et de nouveaux forages onéreux doivent être réalisés. Résultat : nombre de compagnies fortement endettées sont en très grande difficulté depuis que le prix est tombé sous les 60 dollars. À en croire la Deutsche Bank, 30 % pourraient faire faillite dans les deux ans. Moult projets pétroliers ont été suspendus, correspondant d’après Goldman Sachs à une baisse d’investissement de 1.000 milliards de dollars dans les prochaines années. La production pétrolière américaine a augmenté de 65 % en cinq ans. Plus de la moitié des emplois créés depuis trois ans aux États-Unis lui sont liés. Le groupe Baker Hugues va licencier 7.000 salariés, le Franco-Américain Schlumberger 9.000, Halliburton un millier.

    Selon Benjamin Louvet (Prim’Finance), spécialiste des matières premières, la prochaine crise financière pourrait être déclenchée par le secteur pétrolier : ces sociétés constituant 16 % du marché des high yields (obligations à haut rendement mais à risque élevé), si le tiers d’entre elles périclitent, les répercussions sur les banques seront cataclysmiques. Et même pires que 2008, murmurent les plus pessimistes. « Environ 5.400 milliards de dollars ont été engagés ces cinq dernières années pour le forage d’exploration et les infrastructures dans le secteur des énergies alternatives – c’est-à-dire dans le secteur du fracking », précise l’économiste Jim Rickards (Agora Financial). « Tout cela a été largement financé par les dettes des entreprises et des banques. »

  • Selon la Banque centrale de Russie, les banques russes doivent 171 milliards de dollars à leurs créanciers étrangers et les entreprises 376 milliards de dollars. Sur les douze derniers mois, la dette extérieure de la Russie (publique et privée) s’est réduite de près de 130 milliards de dollars car les sanctions occidentales ont barré l’accès des firmes russes aux financements internationaux.

    Au cours des douze prochains mois, les banques russes doivent rembourser 37 milliards et les entreprises 47 milliards de dollars. « Les entreprises les plus endettées sont les grandes compagnies pétrolières et métallurgiques », précise Natalia Orlova, économiste chez Alfa-Bank à Moscou, qui intervenait mardi à Paris au colloque « Risque Pays 2015 » de Coface. « Pour ces sociétés exportatrices qui sont payées en dollars, la chute du rouble compense en partie la baisse du prix du pétrole et des matières premières », rappelle-t-elle. Mais leurs remboursements en dollars seront affectés. Yves Zlotowski rappelle que la récession annoncée (- 3 %, selon le FMI) risque de fragiliser les entreprises et donc leur solvabilité.

    La dégradation de la Russie par l’agence de notation américaine Standard & Poor’s, lundi soir, a été décidée « sur ordre direct de Washington », a accusé mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Vassili Nebenzia. S&P a placé la dette publique russe en catégorie « spéculative » estimant que la banque centrale russe n’avait guère les moyens de baisser ses taux pour amortir la récession annoncée en 2015, en raison de l’effondrement conjugué du prix du pétrole et du rouble.

  • La crise du pétrole, la chute du rouble et la récession de la Russie contaminent toutes les économies de la région. Le projet d’Union eurasiatique défendu par Vladimir Poutine ne se réalisera que si l’économie russe parvient à se redresser.

    Avec la chute du rouble, les ex-républiques soviétiques sont face à un dilemme. Si elles laissent leur monnaie filer dans son sillage, elles ruinent le peu de crédit contracté auprès des investisseurs étrangers. Si elles la soutiennent, leur marché se retrouvera submergé par des produits russes à bas coût et leurs exportations vers Moscou ne seront plus compétitives. Début janvier, le Turkménistan, dictature d’Asie centrale riche en pétrole, et la Biélorussie ont choisi de dévaluer leur monnaie face au dollar. Sans espoir d’être entendu, le président biélorusse a proposé à Moscou de libeller les échanges bilatéraux en dollars. À l’inverse, le Tadjikistan a augmenté d’un point ses taux d’intérêt, dans l’espoir de soutenir sa monnaie. La baisse des importations russes, dont le pays est très dépendant, risque de conduire à une hausse de l’inflation, explique la banque centrale tadjike.

    Parallèlement, la contagion venue de Moscou met à mal le projet d’Union eurasiatique défendu par Vladimir Poutine. En vigueur depuis le 1er janvier, ce marché unique post-soviétique regroupe la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan ainsi que l’Arménie et prévoit de s’ouvrir au Kirghizstan comme au Tadjikistan. « Le potentiel de cette union ne se concrétisera que si l’économie russe se redresse », explique l’analyste Chris Weafer, pour qui cette dernière souffre avant tout, et pour la première fois depuis quinze ans, d’un problème durable de croissance.

    L’impérialisme américain veut vraiment mettre à genoux la Russie ou la pousser à la guerre...

  • N’assistons-nous pas aujourd’hui à « une attaque baissière du prix du baril de pétrole depuis 2014 » ? Les États-Unis ont-ils opté de « mettre fin à leur rôle de locomotive mondiale » ? Et forcément inférer sur les locomotives chinoise et des pays exportateurs de pétrole dans leur rôle de soutenir la croissance mondiale par leur « capacité d’absorption ». Une politique dissuasive de croissance dans le monde qui nous mène à penser que de nouveau, une « stratégie de haute voltige », à l’instar des années 1980, est mise en œuvre par les États-Unis .

    Le même processus est vraisemblablement en train de jouer. L’Irak et l’Afghanistan ont remplacé le Vietnam. Une URSS renaît de ses cendres et a pour nom la Russie. Et surtout la Chine qui est devenue pantagruélique sur le plan économique mondial. Elle rafle une grande partie des marchés mondiaux sur tous les continents, y compris en Occident. Qu’augure-t-elle cette Chine mystérieuse ?

    L’islamisme armé se trouve à son summum et s’étend partout là où il y a une odeur de pétrole… ou d’uranium. Et surtout, la théâtralisation sanglante de l’islamisme et les menées subversives des groupes armés tant dans le monde arabo-musulman qu’en Occident non seulement déstabilisent les régimes politiques arabes mais rendent une situation mondiale incertaine. La question se pose : « Y aura-t-il de nouveau un chambardement de l’équilibre mondial ? Les Américains ont-ils mesuré le degré d’incertitude et donc de danger dans leurs manœuvres subversives dans le monde arabo-musulman. Pensent-ils changer l’ordre de puissance comme dans les années 1980, en agissant sur la donne pétrolière ? » Tel est le questionnement qui se pose sur le monde à venir.

  • Il est dorénavant prouvé que ce sont les USA et leurs alliés occidentaux qui souhaitent la chute des prix du pétrole et la favorisent. L’Iran qui vient de s’entendre avec eux accepte d’augmenter sa production ce qui revient à faire chuter les cours…

    L’Iran augmentera sa production de pétrole de 500.000 barils par jour dès la levée des sanctions internationales, a déclaré dimanche le ministre du Pétrole.

    Quelques mois plus tard, cette augmentation atteindra un million de bpj, permettant à l’Iran de retrouver son niveau de production d’avant les sanctions, a déclaré le ministre, Bijan Zanganeh, dont les propos ont été diffusés par la télévision d’Etat.

    "Le jour de la levée des sanctions, nous augmenterons (la production) de 500.000 par jour, a-t-il dit. Dans les prochains mois, nous reviendrons au niveau de 3,8-3,9 millions de barils". L’Iran a produit 2,85 millions de bpj en juillet, selon une enquête Reuters.

    L’Iran et les grandes puissances du groupe P5+1 (Etats-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine) ont trouvé le 14 juillet dernier un accord sur le programme nucléaire de Téhéran qui permettra une levée des sanctions économiques pesant sur la République islamique.

  • L’intervention américaine, loin de chercher à faire baisser la quantité de pétrole injectée sur les marchés, permet maintenant au pétrole de l’Iran de se rajouter au total, provoquant une chute catastrophique des cours du pétrole. On voit dans quel sens les USA interviennent !

  • Pour combattre la Russie, l’Iran et autres puissances pétrolières concurrentes, l’Arabie saoudite maintient sa pression baissière sur les prix du pétrole. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Naïmi, vient de faire savoir que le royaume wahhabite "peut tout à fait s’accommoder d’un baril qui descendrait même à 20 dollars". Des propos provocants qui confortent la tactique saoudienne visant à maintenir coûte que coûte la production du royaume pour affaiblir les pays concurrents. Ali al-Naïmi ne s’en est d’ailleurs pas caché, se permettant même de donner quelques conseils au rival américain. "Vous (les) Américains, (vous) avez un sérieux problème avec les cours actuels du brut. Vos coûts de production sont trop élevés. Donc trois solutions : soit vous les baissez, soit vous empruntez du cash, soit… vous vous auto-liquidez. Les acteurs faibles vont rapidement devoir disparaître", a-t-il asséné à l’occasion d’un congrès sur l’industrie pétrolière qui se tenait à Houston.

    Un coup de menton qui intervient quelques jours après l’annonce de l’accord entre l’Arabie saoudite, la Russie, le Qatar et le Venezuela, sur le gel de la production à son niveau de janvier, à condition que les grands pays exportateurs fassent de même. Une proposition que Téhéran avait jugé "risible". "Les Iraniens n’ont pas tort d’affirmer cela, cet accord ressemble à un coup de communication, juge Thomas Porcher, économiste spécialiste du pétrole et professeur à la Paris school of business, auteur de l’ouvrage "20 idées reçues sur l’énergie", paru chez De Boeck en 2015. Les Saoudiens mènent une guerre du pétrole.

  • La chute des prix du pétrole est utilisée par l’impérialisme américain pour déstabiliser des pays comme le Venezuela et le Brésil, ou les pays arabes producteurs de pétrole comme l’Algérie et surtout la Russie. La stratégie de l’impérialisme n’est plus de chercher à stabiliser le monde mais de chercher à déstabiliser des régions entières pour détourner les risques révolutionnaires et les transformer en contre-révolution. Des peuples entiers sont ainsi pris en otages !

  • Les cours du pétrole continuaient de dégringoler lundi en Asie, à des plus bas de plusieurs mois.

    Les marchés pétroliers ont pris conscience la semaine dernière des niveaux élevés de l’offre, perdant 9% sur la semaine.

    Comme élément déclencheur, les analystes pétroliers citent l’annonce d’un bond hebdomadaire des stocks américains de brut à des records, mais ce développement s’inscrit dans une plus large prise de conscience : la production des Etats-Unis ne cesse d’accélérer alors même que d’autres pays, dont les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), se sont accordés pour réduire la leur depuis le début 2017.

    "Alors que les plateformes pétrolières reprennent du service en Amérique du Nord, les inquiétudes sur la surabondance de l’offre assombrissent les perspectives d’un rééquilibrage entre l’offre et la demande", déclare Margaret Yang, analyste chez CMC Markets.

    "Une accumulation de nouvelles sur l’augmentation continue des stocks et de la production américains, des commentaires peu optimistes d’acteurs majeurs — Opep et non Opep— sur le maintien de la réduction de la production au-delà du premier semestre 2017 a conduit à un effondrement des seuils", a dit Sanjeev Gupta, analyste chez EY. "Il faut s’attendre à de la volatilité à court terme".

    A Londres, le Brent a reculé de 82 cents à 51,37 dollars à l’Intercontinental Exchange (ICE), là aussi au plus bas depuis plus de trois mois.

    Le président Trump, président des trusts pétroliers, est à la manoeuvre...

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