dimanche 27 septembre 2015, par
Et si Fukushima se produisait en France, les mesures de protection des populations ont-elles été prises cette fois ?
Etes-vous protégés contre les risques d’accident nucléaire majeur en vivant à proximité des centrales atomiques ? Comment savoir si vous devez considérer que vous habitez à proximité ? Quelle est la distance dangereuse dans l’heure qui suit l’accident, dans les deux heures, dans la journée ? Que faut-il faire ? Serons-nous prévenus et par qui ? Où sont les moyens de défense et quels sont-ils ? Vous ne le savez pas ! Vous pensez que d’autres le savent pour vous ? Vous pensez que les responsables ont nécessairement tout prévenu puisqu’ils sont compétents ? Le nucléaire, c’est des sciences physiques de haut niveau et les scientifiques sont forcément sérieux !
Mais prenons un simple exemple : au Centre de l’Energie Atomique, le CEA de Saclay, il y a plusieurs centrales qui sont étudiées par des grands spécialistes et qui servent de moyen d’étude et de formation. On peut penser que les moyens de protection y sont au top !
Le CEA de Saclay
Des accidents ont eu lieu sur les centrales nucléaires de Saclay mais comment savoir ce qui s’est vraiment passé…
Entre février 2011 et début avril, on a relevé des rejets de gaz sur la cheminée d’un bâtiment abritant un accélérateur de particules. Incident radioactif qualifié de « mineur » et classé au niveau 1 de l’échelle Ines de classement des accidents nucléaires, qui en compte 7 . Les habitants ont été « informés », c’est-à-dire ont reçu des propos rassurants quand on ne pouvait plus vérifier… en avril…
Vous pouvez vérifier l’absence de risques, dit le CEA, en lisant le rapport « Transparence et sécurité nucléaire »…
Pas de problème : vous cliquez ici sur le site du CEA.
Vous voyez qu’il y a seulement le rapport de… 2013 !
Vous cliquez et… il n’est pas disponible !!!
Mais, ça ne fait rien, vous finissez par tomber dessus et il n’y a aucune indication dedans… sur les problèmes, sur les incidents, sur les mesures nouvelles et sur la réalisation des préconisations précédentes : voir ici
Voici enfin un vrai rapport : celui de 2012
Cependant, la transparence semble limitée vu qu’on ne nous annonce que des incidents "niveau zéro" et qui n’ont donc suscité aucune communication publique comme l’explique le rapporteur... Mais cela est-il exact et pourquoi ne pas rendre publics immédiatement tous les "incidents" et que chacun puisse mesurer dans l’air ce qui s’y passe...
Cependant, la transparence semble limitée vu qu’on ne nous annonce que des incidents "niveau zéro" et qui n’ont donc suscité aucune communication publique comme l’explique le rapporteur... Mais cela est-il exact et pourquoi ne pas rendre publics immédiatement tous les "incidents" et que chacun puisse mesurer dans l’air ce qui s’y passe...
En août 2014, un salarié travaillant au CEA de Saclay a ouvert des fûts et s’est retrouvé contaminé par du gaz radioactif. Le Centre d’études atomiques (CEA) de Saclay révèle ce vendredi soir qu’un opérateur prestataire a libéré des émanations de gaz radioactif alors qu’il réalisait un complément de diagnostic sur une des sources de radium, mardi.
Les fûts étaient entreposés dans le hall ventilé du bâtiment 116 de l’INB72, consacré au traitement des déchets solides de haute, moyenne et faible activités et à leur stockage avant évacuation.
L’employé a été pris en charge dans la foulée et décontaminé par le service de santé au travail du CEA, qui lui a également fait passer des examens de santé. Les analyses ont révélé une exposition à une dose équivalente au quart de la limite réglementaire annuelle, dose qui ne présente pas de danger pour sa santé, selon le service.
Le CEA a alerté l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) de cette anomalie dont il estime la dangerosité au niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.
Or le rapport du CEA pour l’année 2014 écrit : « En 2014, le CEA a déclaré 67 événements significatifs à l’ASN. Ces événements, à l’exception des évènements liés à l’environnement, sont accompagnés d’une proposition de classement dans l’échelle INES. Aucun de ces événements n’a eu de conséquence significative pour le personnel, le public ou l’environnement. »
Aucune conséquence significative ? Alors qu’un employé a été intoxiqué !!!
La zone d’intervention prévue par le préfet ne comprend pas la faculté d’Orsay !
La zone réelle de risque immédiat en cas d’accident majeur comprend la faculté d’Orsay !
Le plateau de Saclay est en train d’être considérablement développé avec le "pôle d’excellence", projet dit « Paris-Saclay », et cela signifie la multiplication des populations et des risques...
Les projets d’avenir du nucléaire au CEA de Saclay font frémir…
Eh bien, la réalité c’est que la population qui vit à côté n’est nullement prévenue contre les accidents majeurs et n’a pas les moyens de faire face (par exemple les fameux stocks de pastilles). Pourtant, dans ces centrales là justement, il y a déjà eu des accidents.
Par exemple, une population nombreuse et toute proche de la centrale de Saclay, c’est celle du grand nombre d’étudiants de la faculté de sciences d’Orsay. Ceux-là, étant élèves physiciens, doivent certainement avoir été prévenus des risques, avoir le matériel et les consignes nécessaires ?!!!
Pensez donc ! Aucun étudiant n’a reçu de brochure d’information au cas où sonnerait une sirène particulière indiquant un accident nucléaire majeur à la centrale de Saclay, aucun ne sait comment s’en protéger, aucun enseignant, ni gestionnaire, ni personnel de maintenance ne dispose par exemple de pastilles d’iode en quantité, distribuables rapidement aux étudiants. Ces stocks de pastilles n’existent pas à la faculté d’Orsay pas plus que dans les agglomérations voisines de la centrale. Les autorités estiment sans doute que c’était à chacun de se prémunir en transportant ces pastilles sur soi ?!!!
Les alertes incendie existent, pas les alertes accident nucléaire ! Même à proximité de centrales d’essais, de centrales expérimentales, de centrales considérées comme des modèles par le CEA ! Que dire des autres !!!
Pourtant, nous ne sommes plus au temps où on pouvait croire que de tels accidents ne pouvaient pas arriver : Three Miles Island aux USA, Tchernobyl en Russie et Fukushima au Japon ont montré que les accidents majeurs ne sont pas totalement évitables ce qui veut dire qu’il y en a un tous les quelques temps. Et on sait aussi que les tremblements de terre peuvent causer de tels accidents. Or le territoire français n’est pas exempt de tels tremblements de terre. Les centrales françaises ne sont pas éloignées non plus de ces zones sismiques, de sismicité modérée certes mais non nulle. Et il suffit d’un tremblement de terre pour avoir un accident nucléaire grave dans une centrale nucléaire… Ou encore une attaque terroriste… Et, dès qu’un tel accident a lieu, pour des raisons techniques, humaines, politiques ou tectoniques, les populations alentour sont directement menacées et même touchées dans un rayon très large…
Bien des villes de France sont à proximité de centrales et elles peuvent rapîdement déverser des nuages radioactifs dans l’atmosphère, polluer les rivières et les fleuves, sans parler des nappes phératiques, irradier les populations à la périphérie, contaminer les productions agricoles, etc...
Vous me direz : « on connaît ce discours alarmiste, c’est un discours militant antinucléaire et de parti pris qui n’est nullement fondé sur de réelles compétences scientifiques sur le nucléaire. Les autorités du nucléaire savent ce qu’elles font et, en France, elles ne prennent pas de tels risques comme en Russie et au Japon. »
Pourquoi ne pas penser que les autorités du nucléaire de France ont été assez intelligents pour tirer des leçons des accidents du passé et pour prendre les précautions qui n’avaient pas été prises dans les accidents précédents ?
Pourquoi ne pas leur faire confiance puisqu’elles affirment avoir des plans prêts à entrer à tout moment en action ?
Pourquoi ne pas les croire quand elles nous disent que les centrales françaises sont sures et que les précautions sont toutes au point et prêtes à entrer en action à tout moment ?
Effectivement, le problème c’est que nous ne pouvons pas les croire. Et tout d’abord pour une raison simple à comprendre sans être spécialiste du nucléaire : elles ne nous ont jamais dit la vérité ni sur les incidents nuclaires ni sur les accidents nucléaires, petits, moyens et extrêment graves, pas même sur Tchernobyl et Fukushima.
Il faut noter d’ailleurs que les autorités du nucléaire français sont directement impliquées dans la gestion de la centrale de Fukushima et l’étaient avant l’accident nucléaire du Japon, ce qui signifie qu’elles ont menti sur sa gestion au même titre que l’exploitations japonais des centrales de Fukushima, la société TEPCO, spécialiste depuis de longues années en mensonges nucléaires…
L’ensemble de l’industrie capitaliste tâche de pratiquer l’opacité maximale sur ses accidents graves comme le montre l’exemple de l’explosion de l’usine Total à Toulouse. Mais, dans le cas du nucléaire, ce n’est plus de l’opacité mais le noir total. Aucune vérité ne filtre. La complicité est totale entre les profiteurs de la filière, les responsables scientifiques, les responsables politiques et médiatiques. On ne peut se fier à aucune déclaration de ces gens-là, ceux qui ont prétendu que le nuage de Tchenobyl s’était arrêté à la frontière française, sans doute afin de rebrousser chemin quand on lui a demandé ses papiers….
Faire confiance à ces mêmes responsables sur les précautions qu’ils ont prises ? Mais en quoi ces précautions peuvent-elles être efficaces s’ils n’ont nullement prévenu les populations locales de ces mesures à prendre parce qu’elles veulent surtout que les gens ne s’inquiètent pas et ne soient pas hostiles au nucléaire !
Pour Tchernobyl, elles ont préféré dire aux gens que cela n’avait aucune incidence et laisser les populations de l’Est de la France, du Jura, des Vosges et surtout des Alpes et de Corse continuer à consommer les champignosn, le thym, le laurier et autres produits agricoles qui captent et accumulent aisément les radiations au Césium. Ils n’ont pas prévenu les campeurs que ceux-ci accumulaient en une nuit de camping dans ces zones à risque plus que le minimum dangereux.
Et ils n’ont pas prévenu ces mêmes populations que le danger n’est pas terminé puique depuis l’accident de Fukushima, vu la période dé décomposition radioactive du Césium, celuis-ci n’a épuisé que la moitié de ses effets et les populations continuent à emmagasiner des radiationsdangereuses qui provoquent des maladies à la naissance et des cancers de la thyrroïde, les populations ignorant même qu’il faut continuer à prendre des pastilles d’iode pour saturer la thyroïde et lui éviter d’absorber de l’iode raioactive.
Comment voulez-vous croire que les autorités nucléaires qui ne nous disent pas ces simples vérités sur les accidents passés, notamment sur leur responsbailité dans l’accident nucléaire de Fukushima ni sur ses conséquences possibles dans l’avenir, vont nous dire la vérité dans les prochains accidents en France pour nous donner les moyens de défendre notre santé et celle de nos enfants.
Déjà hors d’un accident grave, ces mêmes autorités refusent de reconnaître que le taux de cancers, et notamment de leucémies, est plus grande pour les enfants qui vivent à proximité des centrales !!!
Vous pouvez penser que vous-mêmes n’êtes pas précisément informés de ce qu’il faut faire en cas d’accident grave parce que vous ne seriez pas dans une zone directement dangereuse et qu’il ne faut se rendre la vie impossible en se faisant sans cesse des films catastrophe. Cela supposerait que les populations vivant à proximité des centrales, elles, auraient reçu de réelles consignes précises, des moyens de se défendre au cas où, des renseignements sur les risques, sur les méthodes de protection, que chacun y disposerait d’un stock de pastilles d’iode, etc. Vous imaginez sans doute que ces populations savent reconnaitre un signal bien précis émanant de la centrale immédiatement après un tel accident grave, du fait de la rapidité de la contamination dans la zone dangereuse. Eh bien tout cela est faux. Aucune de ces précautions n’existe.
Les responsables nucléaires et les autorités politiques, suivies des responsables des média n’ont pris qu’une précaution : ne pas choquer la population pour ne pas nuire à la « filière nucléaire française » présentée il y a peu comme très rentable, et même la plus rentable de toute l’industrie française. Tout cela jusqu’à la faillite du pricipal trust nucléaire français, Areva !!! Et maintenant, c’est avec l’aide des capitaux publics et d’EF qu’Areva est en train de se renflouer difficilement ou de gérer sa chute en faisant payer ses salariés.
En attendant, les centrales vieillissent, deviennent de plus en plus dangereuses, leur avenir n’est pas plus facile à gérer une fois fermées, au contraire ! Et les risques peuvent même augmenter parfois…
On peut également jauger la capacité des responsables à assurer notre sécurité dans les grandes catastrophes à leur manière de la gérer dans les petites. Lorsqu’un petit nombre de salariés ont été exposés, ou même un seul, qu’ont-elles fait pour que les divers salariés concernés soient examinés, pour que, par la suite, leurs cancers soient étudiés et la responsabilité éventuelle de l’industrie nucléaire recherchée ? Rien !
Lorsque des dégagements limités de gaz ou d’eau radioactifs ont eu lieu, quels examens des eaux, de l’atmosphère ont été pratiqués, quels examens des populations locales ont été réalisés ? Aucun !
Dans ces conditions, il n’est plus possible de fonctionner à la confiance avec ces gens-là aux manettes techniques et politiques des centrales nucléaires.
Il n’est plus possible de compter sur eux pour être informés, pour être protégés, pour être sauvés si une catastrophe survient.
Une explosion peut faire céder tous les barrages à la contamination comme l’a montré Fukushima. Une coupure électrique peut interrompre tous les systèmes de refroidissement. Une série d’erreurs techniques peut, aussi bien que de la malveillance, transformer la centrale en catastrophe.
Et dans ce cas, on ne peut nullement prétendre qu’existent des moyens techniques de sécurité permettant d’assurer que les populations ne soient pas très durement frappées.
Tout responsable ou tout scientifique qui prétendrait que la filière nucléaire est capable aujourd’hui d’assurer que les risques sont très réduits ou annulés ne peut qu’être guidé par la recherche des intérêts de ce secteur économique et non par celle des intérêts des populations, ni par celle de la vérité des faits.
Nous savons déjà que nous ne sommes pas capables de gérer les déchets nucléaires et que les stocks actuels sont déjà des bombes à retardement, que ce soit dans des aires de stockage, au fond de souterrains comme au fond des mers.
On ne peut pas compter sur les responsables du nucléaire pour nous informer honnêtement de ces questions car, là, la vérité n’existe plus et n’existent que les intérêts supérieurs de l’entreprise nucléaire, considérés comme très supérieurs à ceux de la population, bien entendu….
Les villes à proximité des 19 centrales nucléaires françaises sont les suivantes :
• 1 Flamanville (50) - EPR mis en service prévue pour 2012, situé à 25 km de Cherbourg
• 2 Paluel (76) - 40 km de Dieppe, 70 km du Havre
• 3 Penly (76) - 15 km de Dieppe, 20 km du Tréport, 70 km de Rouen
• 4 Gravelines (59) - 20 km de Dunkerque et de Calais
• 5 Chooz (08) - 25 km de Dinant (Belgique) et 55 km de Charleville-Mézières
• 6 Cattenom (57) - 10 km de Thionville, 35 km de Luxembourg et 40 km de Metz
• 7 Nogent-sur-Seine (10) - 70 km de Troyes, 110 km de Paris
• 8 Fessenheim (68) - 23 km de Mulhouse, 40 km de Bâle, 100 km de Strasbourg
• 9 Dampierre (52) - 50 km d’Orléans, 110 km de Nevers
• 10 Saint-Laurent (41)- 30 km d’Orléans, 28 km de Blois
• 11 Belleville (18) - 75 km de Nevers, 100 km d’Orléans
• 12 Chinon (37) - 25 km de Saumur, 50 km de Tours
• 13 Civaux (86)- 34 km de Poitiers
• 14 Bugey (01) - 19 km d’Ambérieu-en-Bugey, 35 km de Lyon - zone sismique modérée
• 15 Saint-Alban (38)- 50 km de Lyon - zone sismique modérée
• 16 Blayais (33) - 60 km de Bordeaux, 80 km de Royan
• 17 Cruas (07) - 15 km de Montélimar, 40 km de Valence (35 km de la centrale de Tricastin) - zone sismique modérée
• 18 Tricastin (26/84) - 65 km d’Avignon, 70 km de Valence (35 km de la centrale de Cruas) - zone sismique modérée
• 19 Golfech (82) – 30 km d’Agen, 40 km de Montauban, 90 km de Toulouse
Dans ces régions, êtes-vous dans la zone de danger immédiat d’une centrale
Les plans d’urgence en cas d’accident nucléaire en France sont largement du pipeau
Quel est le plan accident nucléaire en France ?
Le plan accident nucléaire majeur
Leucémies pour les enfants habitant près d’une centrale
Augmentation des risques cancéreux
Quelques témoignages d’habitants
La sécurité des centrales nucléaires françaises est de plus en plus mise en cause...
Pas dangereux le nucléaire en France ?!!!
Les mille et un mensonges de Fukushima
Le nucléaire nous éclaire… sur la faillite du système
Que se passe-t-il dans les centrales nucléaires en France ?
Pas de plan d’évacuation pour la moitié des villes proche d’une centrale nucléaire
Et à Anvers !!!
Le PPI ou Plan Particulier d’Intervention sous la responsabilité des préfectures ne prévoie que 10 km autour des centrales alors que le minimum serait de 8O km…. On voit bien la différence entre la zone foncée la plus petite et la zone rouge clair, la plus large...
Voici la comparaison entre une zone de sécurité de 10 km et une de 70 km...