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La canicule ne date pas d’hier…

mercredi 30 août 2023, par Robert Paris

La canicule ne date pas d’hier…

On nous dit : « Les canicules qui ont touché l’Europe et les États-Unis « quasiment impossibles » sans le changement climatique »…

https://www.sudouest.fr/environnement/climat/canicule/canicule-les-records-de-chaleur-en-europe-et-aux-etats-unis-quasiment-impossibles-sans-le-changement-climatique-16058923.php

…mais, dans le passé lointain, il y a eu de grandes canicules…

Canicule = réchauffement global anthropique ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1009

De l’antiquité à 1751…

https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Encyclop%C3%A9die/1re_%C3%A9dition/CANICULE

De la Grèce antique à 1688

https://fr.wikisource.org/wiki/Traitt%C3%A9_de_la_canicule_et_des_jours_caniculaires/05

En 1908

https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Illustre_Maurin/XLVI

En 1922

https://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A9sies_compl%C3%A8tes_(Le_Goffic)/L%E2%80%99Algeiras

En 1718-1719

https://www.liberation.fr/france/2003/08/14/700-000-morts-lors-des-canicules-de-1718-1719_442098/

En 1911

https://www.geo.fr/histoire/canicule-a-lete-1911-cette-vague-de-chaleur-qui-a-fait-plus-de-40000-morts-210946

En 1925

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Gu%C3%A9r%C3%AAts_en_fleurs/49

L’ENSEMBLE DES DATES DE GRANDS ÉTÉS ET GRANDES SÉCHERESSES :
* VIe siècle : 580, 582, 584, 585, 586, 587, 589, 591

* VIIe siècle : 675, 700

* VIIIe siècle : 783

* IXe siècle : 874, 892

* Xe siècle : 921, 987, 994

* XIe siècle : 1078, 1094

* XIIe siècle : 1137, 1183, 1188

* XIIIe siècle : 1204, 1212, 1226, 1287

* XIVe siècle : 1305, 1306, 1325, 1331, 1334, 1361, 1384, 1392

* XVe siècle : 1473

* XVIe siècle : 1540, 1553

* XVIIe siècle : 1632, 1674, 1684, 1694

* XVIIIe siècle : 1701, 1712, 1718, 1719, 1726, 1727, 1767, 1778, 1793

* XIXe siècle : 1803, 1811, 1817, 1825, 1842, 1858, 1875, 1893

Les graduations intermédiaires peuvent se déduire des rapports de la température avec les mouvements de la végétation. Par exemple, les fruits à noyau fleurissent ordinairement au milieu du mois de mars, sous une chaleur extrême de 17°. La floraison des vignes et la maturité des premiers fruits se rencontrent, vers le même temps, du 15 au 30 juin : le maximum moyen de la température indique alors 32°. Les récoltes d’été, depuis celle du seigle jusqu’à celle du vin, ont lieu, année commune, entre le 20 du mois de juin et le 20 du mois de septembre ; or, la température extrême des mois de mai, juin, juillet et août, qui influent le plus sur ces récoltes, égale moyennement 35° ; enfin, au delà de 35°, si cet excès de chaleur dure assidûment plusieurs jours ou se répète trop souvent, les plantes se dessèchent et les récoltes périssent. Ainsi, on peut estimer, d’après ces évaluations approximatives, la chaleur thermométrique de nos anciens étés.

En 580, les arbres fleurirent une seconde fois aux mois de septembre ou d’octobre. Des pluies abondantes et des inondations terribles avaient précédé cette floraison inaccoutumée ; et la chaleur, dont elle était la suite, fut accompagnée de tremblements de terre, d’incendies et de grêles, spécialement à Bordeaux, à Arles et à Bourges. Cette seconde floraison fait supposer au moins une température printanière prolongée, soit 12° à 14° de chaleur moyenne, et 24° à 25° de chaleur extrême.

La chaleur de l’année 582 fit fleurir les arbres au mois de janvier. En 584, on eut des roses en janvier : une gelée blanche, un ouragan et la grêle ravagèrent successivement les moissons et les vignes ; l’excès de la sécheresse vint consommer ensuite les désastres de la grêle passée : aussi ne vit-on presque pas de raisins cette année ; les cultivateurs désespérés livrèrent leurs vignes à la merci des troupeaux.

Cependant les arbres, qui avaient déjà porté des fruits au mois de juillet, en produisirent une nouvelle récolte au mois de septembre, ce qui implique régulièrement 20° à 24° de chaleur moyenne, et 32° à 34° au moins de chaleur extrême ; quelques-uns refleurirent encore au mois de décembre, et les vignes offrirent à la même époque des grappes bien formées, augurant 12° à 14° de chaleur moyenne, et 24° à 25° de chaleur extrême. Les arbres refleurirent au mois de juillet 585 ; ils refleurirent encore au mois de septembre 586, et un grand nombre de ces derniers, qui avaient déjà porté des fruits, en produisirent une seconde fois jusqu’aux fêtes de Noël. Au mois d’octobre 587, après la vendange, les vignes présentèrent de nouveaux jets avec des raisins bien formés.
Les arbres refleurirent pendant l’automne de 589, et ils donnèrent ensuite d’autres fruits : on eut aussi des roses au mois de novembre. La sécheresse excessive de 591 consuma toutes les prairies. Celle du long été de 874 fit manquer les foins et les blés. Les mois d’avril et de mai 892 furent en proie à une extrême sécheresse. L’année 921 se fit remarquer par de nombreux orages. Des chaleurs intenses et une sécheresse extrême régnèrent depuis, presque sans interruption, pendant les mois de juillet, août et septembre. L’extrême chaleur de l’été de 987 réduisit de beaucoup les récoltes. En 994, la disette des pluies tarit les fleuves, fit périr les poissons dans la plupart des étangs, dessécha beaucoup d’arbres, brûla les prairies et les moissons.
L’été de 1078 fut encore très sec : la vendange s’avança d’un mois ; c’est un signe de chaleurs précoces et d’une intensité moyenne de 24° à 25° au moins, et d’une intensité extrême de 35° au moins. Le vin fut abondant et fort bon. En 1094 la sécheresse fut extraordinaire. Celle de 1137 se déclara au mois de mars et persévéra jusqu’au mois de septembre, tarissant aussi les puits, les fontaines et les fleuves. Une sécheresse insolite accompagna la grande chaleur de 1183 ; elle sécha dans plusieurs endroits les rivières, les fontaines et les puits. Les mêmes phénomènes trahissent la sécheresse de 1188 : un grand nombre d’incendies se déclarèrent à Tours, à Chartres, à Beauvais, à Auxerre, à Troyes, etc.
Il ne plut pas ou presque pas pendant les mois de février, mars et avril 1204 : de fortes chaleurs succédèrent à ces trois mois de sécheresse. L’année 1212 fut très sèche. L’extrême sécheresse de l’année 1226 entraîna la ruine de presque toutes les récoltes d’été : l’automne de cette année se montra encore chaud et sec ; enfin, un hiver sec, très froid prolongea la sécheresse jusqu’au mois de février suivant. Cette chaleur sèche continue produisit dans toute la France une quantité prodigieuse de vin. Il ne plut pas pendant tout l’été 1287 ; les puits et les fontaines tarirent.
En 1305, il y eut une grande sécheresse en été ; la sécheresse fut aussi excessive en 1306 au printemps et en été. La sécheresse fut si grande en 1325, qu’on eut à peine la valeur de deux jours de pluie dans le cours de quatre lunaisons : il y eut cette année-là une chaleur excessive mais sans éclairs, tonnerres ni tempêtes, peu de fruits, seulement les vins furent meilleurs que de coutume. En 1331, aux longues pluies qui avaient duré depuis le commencement du mois de novembre de l’année précédente jusqu’au commencement de cette année, succéda une si grande sécheresse qu’on ne put labourer la terre à cause de sa dureté. L’hiver suivant fut pluvieux et très peu froid ; il n’y eut presque pas de gelées.
La sécheresse de l’été 1334 fut suivie d’un hiver très humide ; il y eut beaucoup de vins, mais moins chauds que l’année précédente. Les sources tarirent pendant l’été de 1384 par le manque de pluies et la sécheresse insupportable qui régna dans toute la France. La sécheresse opiniâtre de l’été 1392 tarit les sources et empêcha les plus grands fleuves de la France d’être navigables. L’été de 1473 fut très chaud : la chaleur se prolongea depuis le mois de juin jusqu’au 1er décembre ; il n’y eut ni froid, ni gelées avant la Chandeleur. Labruyère-Champier et Fernel ont signalé les grandes chaleurs générales de l’été de 1540. En 1553, la chaleur brûlait tout au mois de juin.
La sécheresse de 1632 dura depuis le 12 juillet jusqu’au 15 septembre. Nous mesurons plus sûrement, grâce aux observations thermométriques, les degrés de chaleur des grands étés suivants. L’année 1684, classée par J.-D. Cassini au nombre des plus chaudes, dans un tableau des grandes chaleurs de Paris, qui comprend quatre-vingt-deux ans, a présenté, seulement sous ce climat, soixante-huit jours d’une température de 25°, entre midi et trois heures ; seize jours d’une température de 31°, et trois jours d’une température de 35°. Ainsi le thermomètre s’éleva trois fois, de midi à trois heures, le 10 juillet, le 4 et le 8 août, à 35° au moins. Les observations udométriques commencées en France par Lahire, en 1689, ne fournissent pas moins d’exemples de ces grandes sécheresses. Les plus considérables depuis cette époque appartiennent aux années 1694, 1719, 1767, 1778, 1793, 1803, 1817, 1825, 1842, 1858, 1875, 1893. A Paris, le thermomètre marqua 40° à trois heures et demie le 17 août 1701.

Les deux années de 1718 et 1719 eurent l’une et l’autre des chaleurs sèches, violentes, longues et soutenues. A Paris, le 7 août 1718, le thermomètre de Lahire, malgré son exposition défavorable, indiqua néanmoins vers trois heures de l’après-midi 35° ou 36° : il s’éleva aux mêmes chiffres le 11, le 21 et le 23. Un hiver très doux succéda à ces chaleurs. La plupart des arbres se couvrirent de fleurs dès le mois de février et de mars 1719.
Les fortes chaleurs reparurent avec le mois de juin. Plus intenses que celles de l’année précédente, elles durèrent aussi beaucoup plus longtemps. A Paris, le thermomètre de Lahire indiqua au maximum une température de 37° ; en outre, la table de Cassini attribue à cet été quarante-deux jours d’une température de 31° ; enfin, les chaleurs ont persévéré trois mois et demi, depuis le mois de juin jusqu’à la moitié du mois de septembre. L’extrême abaissement des eaux de la Seine au pont de la Tournelle, durant cette année si sèche, donna le zéro des mesures pour les hauteurs variables de ce fleuve. Le père Feuillée, cité par Maraldi, écrivait en même temps de Marseille que des chaleurs insolites y avaient fait refleurir les arbres au mois d’octobre, et qu’ils s’étaient plus tard chargés de nouveaux fruits. Les froids survenus au mois de décembre empêchèrent ces fruits de grossir comme à l’ordinaire, mais ils ne les empêchèrent pas d’aboutir à une parfaite maturité. Le père Feuillée ajoute qu’il a cueilli, le 18 décembre, des cerises et des pommes complètement mûres.
L’été de 1726 débuta vers la fin du mois de mai, continua ensuite durant les mois de juin, de juillet et d’août. Cassini y a compté à Paris soixante-deux jours d’une température de 25°, et dix jours d’une température de 31°, sa plus grande chaleur, observée le 27 et le 28 août, ayant égalé environ 34°. Les fruits mûrirent un mois plus tôt qu’à l’ordinaire. Le maximum de la chaleur fut beaucoup plus précoce en Provence. A Toulon et à Aix, il eut lieu le 13 et 14 juillet. C’est en 1726 que Delande vit à Brest son baromètre parfaitement immobile depuis le 2 février jusqu’au 1er septembre.
Les chaleurs de l’année 1727 ont duré bien davantage. Après un hiver modéré, le thermomètre commença à monter le 7 février. Le 10 mai suivant, il marquait déjà, au lever du soleil, 18°, et à deux heures le soir près de 27°. Les chaleurs se soutinrent en augmentant pendant les mois de juillet et d’août. Le 7 de ce dernier mois, à trois heures de l’après-midi, elles atteignirent le maximum de 35° ; depuis, la température ne cessa d’être élevée le reste du mois d’août et dans le cours du mois de septembre.
L’été de 1778 eut aussi des chaleurs fortes, longues et constantes. Sous leur influence, plusieurs arbres fruitiers fleurirent une seconde fois ; deux ceps de vigne en espalier contre le mur de l’ancien corps de garde du quai Malaquais, à Paris, offrirent même le 10 octobre, après avoir refleuri, des grappes assez grosses. Mourgue et Lamanon ont signalé les mêmes chaleurs, l’un à Montpellier et l’autre à Salon. Ces chaleurs insolites régnèrent principalement dans les mois de juillet et d’août ; elles furent sèches et sans nuages : ce grand été se fit d’ailleurs remarquer par la fréquence des inondations, des orages, des ouragans et des tremblements de terre.
Les chaleurs de l’été 1793 éclatèrent brusquement. Les mois de mai et de juin avaient été très froids ; il avait gelé à glace durant ces deux mois, il était tombé beaucoup de neige sur les Alpes et d’autres montagnes ; enfin, on avait vu dans la basse Autriche des chariots chargés traverser une rivière à la fin du mois de juin. Les grandes chaleurs commencèrent à paris le 1er juillet ; à Montmorency, après le 4. Elles augmentèrent si rapidement, que la journée du 8 figure déjà parmi les époques de leur maximum. Pendant tout le mois, le thermomètre se balança, au milieu du jour, entre 40° et 25° à 26°, en indiquant douze fois 24° à 34°, et dix fois 34° à 40° ; son élévation ne fut guère moindre les dix-sept premiers jours du mois d’août. Le maximum de la chaleur a donné 38°4 le 8 juillet à l’Observatoire royal de paris, et 40° le 16 du même mois à l’Observatoire de la marine. Durant ces grandes chaleurs, le vent resta fixé au nord, le ciel fut presque toujours beau, clair et sans nuages.

Ces grandes chaleurs ont été très sèches, quoique entrecoupées de violents orages, lourdes et accablantes ; elles différèrent peu du jour à la nuit et du matin au soir. Les objets exposés au soleil s’échauffaient à un tel degré qu’ils étaient brûlants au toucher. Des hommes et des animaux moururent asphyxiés, les légumes et les fruits furent grillés ou dévorés par les chenilles. Les meubles et les boiseries craquaient, les portes et les fenêtres se déjetaient ; la viande, fraîchement tuée, ne tardait pas à se gâter. Une transpiration incessante macérait la peau, et le corps nageait continuellement dans un bain de sueur fort incommode. C’est surtout le 7 juillet qu’on a pu constater de semblables effets. Le vent du nord vint apporter ce jour-là une chaleur si extraordinaire, qu’il paraissait s’exhaler d’un brasier enflammé ou de la bouche d’un four à chaux. Cette chaleur était étouffante, régnait par un ciel très clair, arrivait par bouffées intermittentes, et produisait à l’ombre une impression aussi brûlante que celle des rayons du soleil le plus ardent.
En 1803, il plut très peu du 4 juin au 1er octobre. La pluie augmenta vers le commencement d’octobre ; après quoi, la sécheresse reprit et se soutint de nouveau jusqu’au 9 novembre. Cette sécheresse continua donc quatre mois de suite et plus de cinq mois en tout, sauf la courte interruption des premiers jours d’octobre. Les puits et les fontaines tarirent. A Paris, le petit bras de la Seine resta presque à sec, et le niveau du fleuve indiqua, le 21 et le 27 novembre, 24 centimètres au-dessous de zéro. Dans quelques départements, l’eau manquait absolument ; on allait en chercher à trois ou quatre lieues, et il en coûtait trente sous pour abreuver un cheval.
En 1811, les chaleurs furent partout précoces, intenses et prolongées. Les moyennes mensuelles de la température de Paris dépassent, cette année, de plusieurs degrés, les mois de janvier et d’août exceptés, les moyennes mensuelles déduites de vingt-et-un ans. Cet excès de chaleur éclata tout d’un coup dès le mois de février ; elle se soutint presque sans interruption, ou plutôt en augmentant de mois en mois, pendant les mois de mars, d’avril et de mai, avant de marquer une pause.
A Nancy, la chaleur commença le 15 mars, et persista avec opiniâtreté jusqu’au 6 août. Cette chaleur sèche tarit de bonne heure un grand nombre de ruisseaux que personne n’avait jamais vus à sec, compromit les prés et les semailles printanières, avança toutes les récoltes et rendit fort abondante celle des grains et des raisins. La vigne fleurit le 24 mai, au lieu de fleurir vers le 24 juin. La moisson eut lieu du 10 au 20 juillet, et la vendange dès le 8 septembre. Dans le Midi, les vents du sud, vents chauds, humides et étouffants, se prolongèrent en Provence jusqu’à la fin de l’année. Au midi comme au nord, la chaleur et la sécheresse de 1811 épuisèrent la plupart des sources, desséchèrent les torrents et les fleuves, précipitèrent la maturité des fruits, consumèrent les plantes fourrageuses, et favorisèrent, en général, les récoltes de vin.
L’été de 1842 mérite aussi de compter parmi nos grands étés, sa chaleur étant plus intense dans le nord que dans le Midi. A Paris, elle commença dès le 5 juin, et se prolongea à travers de rares intermittences jusqu’au mois de septembre. Le caractère de cette chaleur, en générale orageuse et sèche, la rendait encore plus sensible. Beaucoup de marronniers de nos jardins publics, qui avaient perdu leurs feuilles au mois de juillet, refleurirent à la fin du mois d’août.

Source : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article644

Nous sommes abreuvés d’avertissements affolés devant l’épouvantable canicule qui nous attend la semaine prochaine, alimentée par notre inaction devant le thermostat climatique, pourtant dénoncée par notre future doctoresse honoris causa et ses suiveuses.
Je me suis penché sur quelques précédents météorologiques survenus au XXe siècle, dont le début est caractérisé par une succession d’étés chauds et secs, et je vous en livre quelques exemples spectaculaires ici.

Anno 1900
Janvier est doux et printanier. Février connait un véritable ouragan sur toute la France, avec des vents atteignant 180 km/h.
Le mois de juillet est le plus chaud à Paris depuis 1859. Longue période de fortes chaleurs avec des températures atteignant 40° à Châteaudun. Paris manque d’eau.
Londres : on relève des cas d’insolation.
Cette période sera suivie de violents orages.
Plusieurs tornades en Belgique.
En octobre, nouvel épisode de chaleur exceptionnelle à Paris. Le 26 octobre inondations en Angleterre. Violentes tempêtes en Angleterre les 20, 27, 29 décembre et grandes inondations le 31 décembre.

Anno 1911
L’été a été si sec en juillet et août qu’en Flandre, des centaines de personnes font la queue avec des seaux devant les fontaines publiques. En France, juillet, août et septembre sont très chauds et les températures dépassent fréquemment 35°. On dénombra 40 000 morts dus à cette canicule, aussi bien des personnes âgées que des enfants en bas âge. Les premières vraies averses surviennent le 20 septembre.
La canicule a également sévi en Angleterre.
En septembre, violente tempête sur la côte belge.

Anno 1921
Après la sécheresse qui a commencé à l’automne 1920, le 1er janvier 1921 la vague de douceur se poursuit : 19,4° à Bordeaux, 16,5° à Châteauroux, et s’aggrave en février. Mars et avril sont toujours exceptionnellement secs et ensoleillés.
Du 14 au 17 avril, il neige fréquemment sur presque toute la France – un orage déverse 20 cm de grêle sur le Languedoc dans la soirée du 14 avril.
En juin, la sécheresse devient dramatique, aucune goutte de pluie n’est observée dans l’Oise, la Somme et le Languedoc-Roussillon ; à Paris, c’est le mois de juin le plus sec depuis 1810, une vague de chaleur exceptionnelle se produit entre le 24 et le 28 juin ; le 28 juin, un orage de grêle ravage les Deux-Sèvres avec des grêlons de 125 grammes.
Un été caniculaire s’abat sur la Lorraine. Le déficit de pluie atteint des records. Les récoltes s’annoncent faibles ; les prés, pâturages et parcs sont « grillés » comme les arbres qui « se laissent déplumer » par le vent brûlant.
Juillet reste extrêmement sec, absolument sans pluie dans la Beauce, le pays de Caux et la Picardie ; du 22 mai au 11 juillet, il ne tombe que 2 mm à Paris.
Cette sécheresse concerne également les Pays-Bas et l’Angleterre (le débit de la Tamise est réduit au 1/10e de la moyenne) – La sécheresse perdure en Angleterre. On y dénombre de nombreux décès dus à la chaleur. Record de chaleur depuis 40 ans.
Aux USA, les températures élevées perdurent depuis août 1920, avec des températures mensuelles supérieures de 3,4° (F) supérieures à la moyenne. Le mois de mars vit une température supérieure à 10,8° (F)
Le 13 juillet, on observe également une chaleur torride et un maximum de 44,8° aurait été mesuré à Bourg (il s’agit de la valeur non officielle la plus élevée mesurée à l’ombre, en France). Le vent déclenche des incendies en Champagne, et le village de Loisy-sur-Marne est totalement détruit.
La vague de chaleur atteint son maximum les 28 et 29 juillet où l’on mesure des températures supérieures à 38° sur les trois quarts de la France (40 à 42° à Vesoul, Besançon, Albertville, Bourg en Bresse et Moulin)
Le 29 juillet, véritable « sirocco » en Lorraine. Les fils téléphoniques sont distendus par la chaleur.
En août, la grande sécheresse en Europe, combinée avec des températures élevées, est la cause d’une fonte rapide des glaciers alpins.
Le déficit de pluie atteint des records. Début août, les mirabelles se font rares et comme la terre des jardins des maraîchers est brûlée, les légumes « ont pour ainsi dire disparu. Un pied de salade très dure se paie à des prix inconnus. On n’arrive presque plus à obtenir le bouquet nécessaire au pot-au-feu », peut-on lire dans les comptes rendus de l’époque. Les prés, pâturages et parcs sont « grillés » comme les arbres qui « se laissent déplumer » par le vent brûlant.
Octobre est le plus chaud et le plus sec depuis 1757. Une vague de chaleur exceptionnelle se produit du 1er au 20 octobre. Au cours de la première semaine, les températures dépassent partout les 30° ; le 5 octobre, on atteint même 36° dans les Basses-Pyrénées.
Le 4 novembre 1921 voit enfin le retour de la pluie, mettant fin à la sécheresse, mais le beau temps dominera pratiquement jusqu’à Noël.
Après qu’un véritable ouragan a balayé les Flandres et toute la Belgique dans la journée du 7 novembre, de l’air glacial envahit tout le pays entre le 11 et le 14 novembre.
Du 4 au 7 décembre, les gelées restent très fortes. Les 28 et 29 décembre sont à l’inverse très doux, les températures dépassent 15° sur presque tout le pays.
L’année 1921 aura été la plus chaude et la plus sèche à Paris depuis le début des observations météo (1851) ; au total, il ne tombe que 270 mm d’eau contre 625 mm en moyenne. L’insolation fut également très élevée avec 2314 heures de soleil contre 1650 heures en moyenne.

Anno 1934
USA : pratiquement l’ensemble du pays subit une sécheresse sévère. En juin, on relève des températures supérieures à 100°F (38°C)dans 48 États. Le Texas, l’Oklahoma et le Kansas sont l’objet d’une véritable catastrophe, qui provoque l’exode majoritairement définitif de trois millions d’habitants vers des cieux plus cléments.
Chine : vague de chaleur inhabituelle. Dans certains endroits, on relève des températures de 40 à 45° entraînant de nombreux décès. Les récoltes sont ruinées.
Japon : 4000 morts dans un typhon apocalyptique.
France : vague de chaleur torride et sécheresse au printemps et en été. Mi-avril, la température atteint près de 30°. Mi-septembre, 36° à Clermont-Ferrand. En décembre, la température moyenne est supérieure de 5° à la normale.
Australie : sécheresse catastrophique, la majorité des forêts sont détruites.
Afrique du Sud : sécheresse sur tout le pays. Mort d’environ 10 millions de moutons.
Belgique : tornade dans la région du Centre. Plusieurs maisons détruites à Binche, où un train déraille, soufflé par les rafales.
Je vous épargne les années ultérieures, dont plusieurs ne furent pas tristes non plus !

Source : https://www.contrepoints.org/2021/08/13/347644-les-canicules-davant-la-canicule-au-cours-du-xxe-siecle

Si les dérèglements climatiques ont évolué au fil des siècles, la canicule qui nous frappe aujourd’hui de plein fouet n’est pas un phénomène propre au XXIème siècle. Effectivement, l’historien Emmanuel Le Roy Ladurie, professeur au Collège de France, qui publia Une histoire du climat depuis l’an mil, nous rappelle quelques éléments importants. Dès le XIIème, le thermomètre s’affola, et la Sarthe fut par exemple complètement asséchée ! La chaleur devenait une cause dont les conséquences étaient le plus à craindre : ainsi, lors des affreux épisodes caniculaires des étés 1718 et 1719, il n’y eut pas moins de 700.000 morts… à cause des eaux impropres à la consommation ! Effectivement, le niveau des eaux étant abaissé par les chaleurs, les méandres devenaient vaseux et infectés par toute sorte de maladies, qu’il était difficile à identifier, et donc, à soigner. De la même manière, les récoltes étaient directement impactées par ces dérèglements climatiques, provoquant la hausse des prix des productions et, dans le pire des cas, des disettes et des famines. Les Français, alarmés par ces situations, se tournaient vers l’Etat, qui proposait quelques solutions : contrôle du prix des grains, interdiction d’exporter… Si les esprits les plus échauffés se rassuraient, la canicule ne continuait pas moins de faire parler !
En effet, les Miss Météo et autres chaines d’informations en continu ne sont pas les seuls à évoquer ce sujet jusqu’à saturation ; dès le XVIème siècle, le thème de la canicule circule dans toutes les chaumières, les habitants s’inquiètent et les rumeurs fusent, à l’image de Mme de Sévigné qui témoignera, somme toute assez sobrement : « Le procédé du soleil et des saisons a changé. » De quoi faire trembler les comités scientifiques les plus sérieux… S’il est évident que les récents épisodes caniculaires sont liés au réchauffement climatique, induit par des émissions de gaz à effet de serre toujours en hausse, ils ne sont finalement pas inédits et exclusifs à notre époque.

Alors que nous rêvons tous en ce moment à une petite brise ou à une pluie rafraîchissante, il faut savoir que la canicule n’était pas le seul épanchement climatique à redouter, et que parfois même, les catastrophes s’enchaînaient ! Juste avant la Révolution française par exemple, les Français connurent successivement des pluies torrentielles à l’automne et de la grêle dangereuse au printemps, le tout suivi d’un été étouffant ! Cette année presque apocalyptique nous rappelle aussi un événement survenu lors des fameux étés caniculaires de 1718 et 1719, durant desquels, comme dans un tableau biblique, une nuée de sauterelles et un vent saharien vinrent s’abattre sur la Capitale !

Le Professeur Emmanuel Le Roy Ladurie, auditionné dans le cadre de la mission d’information consécutive à la canicule de 2003, a fait une synthèse des grandes vagues de chaleur dans l’histoire climatique française. Il a estimé que les étés les plus chauds du Moyen Âge étaient semblables à ceux de la première moitié du XXe siècle, mais que les températures du passé étaient sans doute moins élevées que celles enregistrées au cours des années 1990 et que 2003 constituait « une rupture dans l’histoire du climat en France. ».
Même si les outils météorologiques fiables n’existent que depuis 1863, les historiens peuvent se baser sur deux types de données pour mesurer l’évolution du climat : un indice — mis au point par un chercheur hollandais — permettant d’appréhender l’ampleur des « coups de chaleur », sur une échelle allant de 1 à 9 et l’étude des vendanges et des récoltes, dont les dates et les résultats constituent des critères pertinents pour estimer la chaleur et la pluviométrie.
L’histoire du climat en France depuis le Moyen Âge jusqu’en 1976 peut s’articuler entre plusieurs grandes périodes :

• le « petit âge glaciaire », qui couvre la période 1308-1860, et s’accompagne de variations climatiques et de « coups de chaleur » ;

• un recul des glaciers alpins à partir de 1850, qui constituerait un phénomène purement naturel ;

• une stabilisation des températures à partir de la seconde moitié du XXe siècle.
Les épisodes climatiques les plus significatifs sont les suivants5 :

XIIIe siècle - Les étés sont chauds.

XIVe siècle - Des « coups de chaleur » sont recensés, en particulier en 1326 (indice 9), de 1331 à 1334, en 1351, de 1383 à 1385 ;

XVe siècle - Les étés sont également très chauds et les vendanges précoces entre 1417 et 1439 (la chaleur et la sécheresse en 1420 provoquent l’organisation anticipée des vendanges à partir du 29 août) ;

XVIe siècle - Les années 1523 à 1525 sont caractérisées par la sécheresse, avant la poussée glaciaire de la période 1560-1600 ;

XVIIe et XVIIIe siècles - Des fortes chaleurs sont recensées en 1636, 1639, 1705, 1706, 1719, 1779... Lors de l’été 1636, les témoins rapportent « un effroyable harassement de chaleur » pendant plusieurs semaines à Paris. La mortalité devient alors fréquemment catastrophique en raison de la dysenterie résultant de la baisse et de la contamination des cours d’eau : 500 000 morts lors de l’été 1636 ou de l’été 1705, 700 000 lors des canicules estivales de 1718-1719. Enfin, l’enchaînement de pluies abondantes à l’automne 1787, de grêle au printemps 1788, d’un été 1788 caniculaire puis d’un hiver rigoureux — entraînant de mauvaises récoltes et une hausse des prix agricoles — débouche sur le contexte climatique révolutionnaire de 1789 ;

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Canicule_en_France

Lire encore :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article57

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4548

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