Accueil > 02 - Livre Deux : SCIENCES > Géodynamique et climatologie de la Terre - Protection de la planète > À propos de l’urgence climatique

À propos de l’urgence climatique

dimanche 24 décembre 2023, par Robert Paris

Garap

À propos de l’urgence climatique

L’action climatique est une immense opportunité économique d’investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé.

Sultan Ahmed Al Jaber, PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis

Présentation

Nous assistons depuis maintenant plusieurs décennies à une montée en puissance du catastrophisme climatique. L’apocalypse serait pour bientôt si nous ne prenons pas des mesures drastiques rapidement. Il y aurait une urgence climatique. La confusion règne entre les nouvelles modes, collapsologues, décroissants, alternativistes, survivalistes, résilients. Chacun d’entre nous aurait une part de responsabilité dans la catastrophe annoncée.

Nous faisons face encore une fois à un récit officiel, devenu pour certains un dogme, diffusant une propagande anxiogène comme dans la fameuse crise du covid. La peur est un outil très puissant de contraintes. Le consensus spectaculaire médiatique autour de cette thématique écarte toute remise en cause apparente. On peut se faire traiter de climato-sceptique ou de complotiste si l’on a le tort de poser des questions ou de pointer des incohérences qui ne vont pas dans le sens de la doxa. Ainsi le scepticisme nécessaire à toute démarche réellement scientifique est rejeté. Les promoteurs du changement climatique anthropique montre ainsi leur vrai visage : des nouveaux religieux.

En face des écologistes sincères qui pensent lutter pour la préservation de l’environnement dans les marches pour le climat, se trouvent des grands groupes industriels dirigés par des gros bourgeois se moquant, évidemment, de détruire la nature. En tant que prolétaires conscients de nos intérêts de classe, nous ne voulons pas du capitalisme, qu’il soit repeint en vert ou pas. En tant que prolétaires conscients de nos intérêts de classe, nous n’avons pas à croire, ni à reprendre les opinions de la bourgeoisie. Nous devons nous faire notre propre avis sur la réalité qui nous est imposée.

Le changement climatique anthropique

Si l’on écoute les médias, les variations climatiques du dernier siècle seraient à mettre sur le compte de l’augmentation de rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère par, selon leurs dires, les "activités humaines". Cette expression plutôt vague met dans le même sac, un prolétaire obligé d’utiliser sa voiture pour aller travailler, et un milliardaire se la coulant douce sur son yacht ou dans son jet privé payés grâce à l’exploitation du même prolétaire. Les "activités humaines" sont un fourre-tout qui nie la réalité de la société capitaliste, une société profondément inégalitaire, dans laquelle certains voudraient que les problèmes générés par une minorité de parasites possédant tout, soient réglés par la majorité qui ne possède presque rien.

La focalisation disproportionnée sur le seul dioxyde de carbone est un exemple permettant de faire croire que nous avons tous une responsabilité dans le désastre annoncé. Chacun d’entre nous peut désormais calculer son empreinte carbone. Il s’agit de mesurer l’impact de ses activités que l’on soit une entreprise ou un particulier. Les outils de culpabilité ne manquent pas. Or, des études, plutôt sérieuses d’Oxfam et Greenpeace, montrent que les 63 milliardaires français émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population française. Et en particulier, trois milliardaires émettent un peu plus qu’un cinquième des français : Gérard Mulliez (Auchan, Decathlon, Leroy-Merlin), Rodolphe Saadé (CMA CGM), Emmanuel Besnier (Lactalis).

Si l’on écoute certains écologistes, il faudrait tous faire des efforts à notre niveau, que l’on soit un prolétaire ou un bourgeois. Ils mettent de côté la critique de l’économie politique, de la marchandise et des rapports de classes, et conçoivent la question écologique uniquement dans le cadre du présent mode de production : le capitalisme. Il est évident que ce mode de production a modifié la nature comme jamais auparavant. Et il existe des responsables de cette situation. Mais nous ne pouvons accepter une version simpliste de l’histoire qui voudrait nous faire croire que plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère entraîne une hausse des températures globales, et serait la cause de toutes les catastrophes actuelles.

La moindre vague de chaleur, la moindre inondation, avalanche ou tempête, le moindre orage, sont désormais suspecté d’être des conséquences du réchauffement climatique. Des événements faisant partie intégrante des climats sont présentés comme des choses extra-ordinaires. C’est exactement le même mécanisme que dans la crise du Covid. Des situations dramatiques sont mises en avant pour générer une angoisse en utilisant des images chocs et forcer l’adhésion du public vers un récit. Rien n’est nuancé, analysé, décrypté dans une perspective plus large. Les services publics hospitaliers, et particulièrement les urgences, étaient en lutte depuis des années avant l’arrivée du Covid, pour réclamer des moyens manquants. Des associations écologistes dénoncent depuis des décennies, la déforestation, l’artificialisation des sols, l’étalement urbain, l’agriculture intensive, les pesticides, les insecticides, etc. Que font les gouvernements successifs pour régler ces problèmes d’environnement et de santé publique ? Rien. Ils continuent leur politique de prédation.

Effet de serre et effet parasol

Sans l’effet de serre, la vie ne serait pas possible sur la Terre. Il ferait trop froid. C’est principalement la vapeur d’eau qui est responsable de l’effet de serre, puis ensuite le dioxyde de carbone et d’autres gaz en petite quantité. Si l’on s’inquiétait sincèrement du rôle des activités humaines sur les climats, on s’intéresserait d’abord au cycle de l’eau, à la végétation et à l’effet parasol. Le principal effet de serre est la vapeur d’eau provenant aux deux tiers de l’évapotranspiration et un tiers de l’évaporation de l’eau de mer. Pour maintenir un taux normal de vapeur d’eau dans l’atmosphère des zones tempérées, il faut des espaces végétalisés. C’est l’effet parasol qui évite les amplitudes thermiques extrêmes ou les crues qui frappent les régions désertiques. Si l’on comparait les photos aériennes d’il y a 70 ans avec aujourd’hui, quel constat pourrait-on faire ? Si on se concentrait seulement sur la France, on verrait en premier lieu un étalement urbain sur des terres fertiles, des monocultures intensives sans haies ni bosquets, des forêts victimes de coupe rase, un bétonnage des littoraux. L’augmentation des surfaces anthropisées engendre des écarts singuliers de températures dans ces espaces. Quand a lieu un épisode de chaleur, on est mieux dans un vieux centre-ville aux rues étroites faites de pierres, ou dans une forêt de feuillus, que dans des zones modernes résidentielles ou d’activités faites de bitume et de béton stockant la chaleur. Aussi les épisodes de crues en Méditerranée sont plus violents si l’arrière-pays est déboisé.

Si l’on s’inquiétait sincèrement du rôle des activités humaines sur les climats, on interdirait la déforestation, et on replanterait ce qui a été détruit. Puis on augmenterait partout les surfaces boisées riches en biodiversité. On repenserait complètement l’aménagement du territoire. Les villes seraient végétalisées et moins denses, les campagnes et les villages retrouveraient de la vie. Mais c’est tout l’inverse qui est fait. Le projet Grand Paris en est le meilleur exemple. Sous prétexte de lutter contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, la densification de la région parisienne est favorisée. Plus de béton, moins d’espaces verts, moins de vapeur d’eau et donc d’effet parasol. La moindre parcelle est bétonnée par les promoteurs, les constructions existantes sont surélevées. Dans le même temps des centaines de milliers de logements et de bureaux sont vacants, dont beaucoup par spéculation immobilière ; des villages et petites villes sont désertés. Les grandes villes densifiées deviennent des lieux de survie de plus en plus insupportables.

Le pillage de la nature

La focalisation sur les rejets de dioxyde de carbone est l’arbre qui cache la forêt des pollutions. Le mode de production capitaliste génère de nombreuses nuisances. On peut citer quelques exemples significatifs : l’agriculture et l’élevage intensif, les industries du textile, du plastique et de l’énergie, l’extraction minière, les transports routiers, aériens et maritimes. Le mode de production capitaliste est un système de pillage. Les capitalistes, à travers leurs entreprises, pillent et détruisent les ressources naturelles sans aucune limite, sans penser aux besoins des populations, des générations futures et des écosystèmes. Nombres d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, nombres d’espaces naturels sont détruits. Des chimistes aux ordres de Bayer-Monsanto, Syngenta, BASF, Corteva Agriscience et FMC ont droit de vie et de mort sur les autres espèces. Marx considérait le pillage des ressources naturelles sans en assurer le renouvellement comme partie intégrante de l’accumulation primitive du capital, processus historique de rapines et de violence, par lequel la bourgeoisie a instauré le capitalisme. Les modes de réalisation de l’accumulation primitive (expropriation capitaliste des petits paysans, destruction matérielle et humaine, échange de non équivalents dans le rapport de valeur, pillage de la nature) sont en réalité indissociables du fonctionnement ordinaire du capitalisme et ne cesseront qu’avec lui. Car, aujourd’hui comme hier, le capital ne vient au monde que "suant le sang et la boue par tous les pores" (Marx).

La combustion des énergies fossiles et la déforestation sont les deux principales sources de gaz à effet de serre venant s’ajouter aux gaz présents naturellement dans l’atmosphère. Certains énergumènes en font un commerce et vendent des bilans carbones aux entreprises. On voit apparaître des logos intitulés neutralité carbone ou compensation carbone. Ces commerçants sont souvent des promoteurs du nucléaire, des panneaux solaires et de la voiture électrique, oubliant volontairement que ces industries sont aussi polluantes, demandent énormément de métaux lourds extraits de la terre en la souillant et en exploitant au péril de leur vie des millions de prolétaires. Dans le récit des nouveaux écologistes, le dioxyde de carbone est présenté comme un élément très dangereux. Pourtant le dioxyde de carbone est la nourriture des plantes, sans lui pas de végétation, pas de photosynthèse. Nous en recrachons chaque seconde qui passe dans le processus de respiration. Comme tout élément gazeux, sa durée de vie est limitée, il ne reste pas éternellement dans l’atmosphère, et il est principalement absorbé par les végétaux et les océans. Par contre il existe des gaz toxiques rejetés dans l’atmosphère par l’industrie et l’agriculture intensive, et qui ont beaucoup moins d’attrait médiatique, comme par exemple le méthane, le protoxyde d’azote, les CFC (responsables du fameux trou dans la couche d’ozone). Les quantités sont moindres que pour le dioxyde de carbone mais leur nocivité est énorme, leurs durées de vies très longues.

L’histoire du climat

La mémoire d’homo sapiens est très relative. Combien de fois n’avons nous pas entendu la phrase "je n’ai jamais vu de ça de ma vie" en parlant d’un évènement climatique ou d’une catastrophe naturelle. La société capitaliste est la société du présent perpétuel. Le temps capitaliste est le temps de la consommation. On ne s’imagine plus comme faisant partie d’un environnement, nous devenons extérieur à celui-ci et certains veulent le contrôler. L’histoire des climats de la Terre n’est qu’une histoire de variations permanentes en fonction de plusieurs paramètres : l’inclinaison et l’orbite de la planète par rapport au soleil, les cycles solaires, l’activité volcanique. Nous sommes depuis douze mille ans dans une période interglaciaire dans laquelle il y a eu des périodes plus chaudes ou plus froides qu’aujourd’hui. Avant cela nous avons vécu pendant cent mille ans dans la glaciation de Würm. Avant cette glaciation, la période interglaciaire de Riss-Würm était plus chaude de deux à trois degrés en moyenne par rapport à notre époque. Et nous retournons inévitablement vers une nouvelle ère glaciaire.

Certains disent que le changement climatique actuel est plus rapide que les précédents. Certains parlent de point de bascule, d’irréversibilité, mais par rapport à quelle normalité ? Il est intéressant de relire les articles de presse alarmistes d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années qui prédisait un climat méditerranéen chaud et sec en région parisienne. On voit aujourd’hui que ce n’est toujours pas le cas. Selon les relevés des cent dernières années, la température moyenne de la Terre s’est élevé de un degré si on compare aux cent années précédentes. Quelle est la part réelle de la responsabilité des fameuses activités humaines dans ce réchauffement global ? Que vont nous raconter comme bobards les politiques et leurs experts si la moyenne des prochaines années diminue ou stagne ? L’étude des variations du climat est une discipline récente dans l’histoire, il faut se garder de tirer des conclusions hâtives. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire sous prétexte que le climat change avec ou sans nous. Des mesures radicales de préservation du vivant sont nécessaires pour construire une société authentiquement communiste et libertaire.

À propos du GIEC

Le pouvoir des médias est tel que désormais remettre en cause le récit officiel revient à être traité comme un paria complotiste. On nous assure ainsi que les rapports du Giec font consensus dans la communauté scientifique, ce qui est censé tenir lieu de démonstration définitive et clore la discussion. Or ce n’est pas vrai. En tant que prolétaires révolutionnaires, nous n’avons aucun intérêt à croire les experts scientifiques et les dirigeants du Giec. Ce dernier est créé en 1988 sous l’impulsion du G7, en particulier par Margaret Thatcher, François Mitterrand et Ronald Reagan, de farouches partisans de l’industrie nucléaire. A cette époque Thatcher est d’ailleurs en plein démantèlement des charbonnages britanniques et en guerre contre les syndicats de mineurs. Le Giec est une collusion entre des scientifiques, des statisticiens et des politiques. C’est le principe d’une gouvernance mondiale appuyé sur des experts, non élus par les populations.

Le Giec s’amuse à faire des projections d’augmentation des températures selon différents scénarios en utilisant des modèles mathématiques. La prédiction de l’avenir, forcément catastrophique si on ne fait rien, est devenu une obsession. Durant la crise du Covid, certains prédisaient 500 000 décès en quelques mois en France si on ne prenait pas de mesures restrictives. Dans la crise climatique, certains prédisent l’enfer sur Terre et des millions de morts. Il est aisé de faire peur, d’engendrer des contraintes politiques et économiques en manipulant des chiffres, des statistiques et des prédictions mathématiques. Il est moins facile d’avoir une réelle démarche scientifique indépendante, rationnelle, matérialiste en partant de l’observation du réel et en la confrontant à l’Histoire.

Le nucléaire

Il existe encore des gens pour raconter des salades sur les supposés avantages de l’énergie nucléaire, et particulièrement en France où elle représente 80% de la production électrique, où se trouve 56 réacteurs répartis sur 18 centrales. Mais rappelons ces quelques évidences : la France importe l’intégralité de l’uranium, elle n’est donc pas indépendante énergétiquement, environ dix mille tonnes par an, provenant principalement du Kazakhstan, du Niger, du Canada, de l’Australie et de l’Ouzbékistan. Cette donnée est donc immédiatement connectée aux politiques impérialistes de l’État français. Les déchets générés par l’industrie nucléaire sont dangereux et radioactifs, leur stockage pose nombre de problèmes qui sont transmis aux générations futures pour des milliers d’années. L’industrie nucléaire est le secteur économique le plus gourmand en eau avec 19 milliards de mètre cube prélevés chaque année. L’eau utilisée est restituée dans les rivières mais à une température plus élevée perturbant les écosystèmes en aval des centrales.

Certains écologistes autoproclamés sont désormais des pro-nucléaires car selon leurs délires, cette industrie ne générerait pas beaucoup de dioxyde de carbone, et serait un atout dans la transition bas carbone. Mais rien que l’extraction des minerais et le transport de l’uranium des pays producteurs vers la France fait mentir cette assertion. Sans parler des problèmes de sécurité des centrales — à commencer par les accidents de Tchernobyl et Fukushima, et de la production d’armement extrêmement destructeurs pour l’humanité. Les centrales nucléaires elles-mêmes se transforment en bombes atomiques potentielles, dès lors qu’un conflit éclate, comme la guerre qui ravage l’Ukraine l’a démontré. La distinction entre nucléaire civil et militaire est dès lors en grande partie une fiction.

Les intérêts économiques et politiques de la bourgeoisie

On voit se dessiner, à travers les médias, deux grandes tendances au sein de la bourgeoisie, celle partisane du développement durable, de la transition énergétique, du capitalisme vert, et celle encore dépendante des énergies fossiles. Mais en réalité, ces deux tendances ne sont pas opposées, elle sont interconnectées pour développer de nouveaux marchés, pour amorcer une transformation de l’appareil productif et des standards de valeur. L’entreprise Total, par exemple, pratique toujours l’extraction de pétrole et de gaz tout en investissant dans les énergies vertes. La Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre mais aussi le plus gros producteur d’énergies vertes. Le capital est un système de reproduction élargie, où l’objectif premier du capitaliste est de générer plus de capital à travers le circuit de valorisation qu’est la production par l’exploitation du prolétariat. Les discours moralisants soi disant écologistes sont là pour orienter la consommation vers de nouveaux marchés labellisés durables mais tout aussi polluant car nécessitant des métaux et des terres rares.
L’Union Européenne a voté une loi interdisant la vente de véhicule à moteur thermique en 2035. Ce qui implique le développement de véhicule électrique avec des batteries composées de métaux rares.

Cette restructuration des moyens de production trouve son origine théorique dans le Rapport Meadows publié en 1972 sous le titre Les limites à la croissance (dans un monde fini), sur commande du Club de Rome. Le prétexte d’une fin annoncée des hydrocarbures à des prix raisonnables, car générant des gaz à effet de serre, justifie la mise en place de politiques restrictives envers notre classe pour la contraindre vers de nouveaux standards de consommation. La bourgeoisie cherche sans arrêt de nouveaux marchés pour maintenir des taux de profit élevés, mais depuis la crise économique de 2008, les débouchés manquent à cause de plusieurs facteurs :

la baisse de la croissance chinoise ;

la baisse d’investissements dans l’appareil productif au profit de la finance et des rentes ;

la multiplication des bulles spéculatives et du capital fictif ;

l’augmentation des dettes publiques et privées dans les pays industrialisés ;

La bourgeoisie cherche à résoudre les contradictions de son système pour se maintenir au pouvoir. Il s’agit toujours du même problème mais le discours dominant se teinte désormais de vert. Et ce discours se répand dans notre classe comme un ultimatum de survie.

La sobriété énergétique est le nouvel outil de culpabilisation du prolétariat à travers les marques Ecowatt et Ecogaz affichant une météo de l’électricité et un baromètre de la consommation de gaz, et se voulant des guides pour que les consommateurs adoptent les bons gestes. Pendant ce temps-là, les usines tournent à plein régime, les panneaux publicitaires et les bureaux restent allumés la nuit alors qu’une grande partie des prolétaires ne peut se chauffer correctement faute d’argent.

L’hétérogénéité du mouvement écologiste

L’écologie, la mouvance écologique, est désormais un credo plus ou moins prononcé dans toutes les représentations politiques. De l’extrême-gauche à l’extrême-droite, il faudrait changer nos comportements pour devenir de bons citoyens respectueux de l’environnement. Certains militants affichés écologistes sont plus agressifs et expriment des velléités fascisantes en imaginant imposer un mode de vie austère aux populations, rejoignant ainsi les pires programmes bourgeois. Mais toute la mouvance écologiste a ce point commun : elle adopte, consciemment ou pas, les théories malthusiennes. Le catastrophisme est la peur de l’avenir, l’absence d’imagination et de foi en l’humanité est le conservatisme, le malthusianisme est une doctrine bourgeoise de culpabilisation à l’opposé de la méthode matérialiste historique et dialectique. On le retrouve dans les discours se plaignant que nous serions trop nombreux sur Terre.

La perspective communiste

Aurions-nous encore peur, tel les Celtes des temps antiques, que le ciel nous tombe sur la tête, à cause, cette fois-ci, du changement climatique anthropique ? Le capital est un système qui ne répond pas aux besoins de l’humanité mais sert les intérêts d’une minorité de parasites, les bourgeois. Contre ces parasites et le système qui les produit, il existe un traitement. Ce traitement s’appelle, dans cette situation, la révolution prolétarienne mondiale de laquelle naîtra une société sans classe, sans État et sans argent. Une société authentiquement communiste dans laquelle nous aurons la main sur la conduite de nos vies désormais intégrées à l’environnement naturel.

Le récit officiel du changement climatique, même s’il peut comporter une part de vérité, est comme le récit officiel du covid, un dogme, une idéologie, dans un but de transformation économique et politique du capital. Nos intérêts vitaux vont à l’encontre des intérêts de la classe dominante. Cela implique de changer de mode de production, d’abolir la propriété privée et tous les rapports de domination. La solution ne se trouve pas dans plus de technologies ou à l’inverse dans moins de tout, mais dans un équilibre qui se décide par la démocratie directe et la satisfaction des besoins, conscients de notre place dans l’environnement.

Bibliographie sélective :

Amadeo Bordiga - Espèce humaine et croûte terrestre (livre)

Andreas Malm - L’anthropocène contre l’histoire (livre)

Andreas Malm - Le mythe de l’anthropocène

Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, notamment :

René Riesel et Jaime Semprun, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable (cf. l’émission de radio autour du livre)

Élisée Reclus - L’Homme et la Terre

Hacène Arezki - Climat, mensonges et propagande (livre)

Masanobu Fukuoka - Semer dans le désert (livre)

Philippe Pelletier - Climat : entre irénisme et catastrophisme, place à la géographie

Philippe Pelletier - Climat et capitalisme vert, de l’usage économique et politique du catastrophisme (livre)

Source : https://garap.org/communiques/communique91.php

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.