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L’assassinat du pape Jean Paul 1er éclaire sur le panier de crabes qu’est la papauté

samedi 5 juin 2021, par Robert Paris

Le pape qui voulait faire le ménage dans la banque du Vatican a duré 33 jours...

L’assassinat du pape Jean Paul 1er éclaire sur le panier de crabes qu’est la papauté

Deux papes curieusement décédés en deux mois au Vatican, il y a de quoi se poser des questions…

Le pape Paul VI décède le 6 août 1978 mais le cadavre du pape ne correspond pas à sa morphologie connue... Le Pape Jean-Paul Ier, élu le 26 août 1978, meurt trente-trois jours plus tard de manière mystérieuse sur laquelle aucune enquête sérieuse n’a pu être faite… Le pape aurait été empoisonné sur ordre du cardinal Villot et de Mgr Paul Marcinkus. On aurait retrouvé dans ses papiers le texte de la destitution de Villot, qui n’attendait que sa signature. Le corps du défunt pape ne sera pas autopsié et que le Vatican peinera à produire un certificat de décès. Son corps est rapidement embaumé, rendant toute autopsie impossible. Le lien a été rapidement fait avec les scandales de la banque Ambrosiano et les disparitions de ses banquiers ainsi qu’avec les affaires de la banque vaticane dont ce pape avait déclaré vouloir clarifier les comptes…Le pape préparait également un certain nombre de déplacements de prélats figurant sur une liste de personnes adhérentes à des loges maçonniques qui lui avait été remise. Il implique également Roberto Calvi, car Jean-Paul Ier préparait une réforme des finances du Vatican, en particulier de l’Institut pour les œuvres de religion, connu sous le nom de Banque du Vatican, qui possédait de nombreuses parts du Banco Ambrosiano. La Banque du Vatican perdit environ 250 millions de dollars.

Des affaires réelles de corruption ont bien eu lieu au Vatican, impliquant Paul Marcinkus et Roberto Calvi, du Banco Ambrosiano, qui était membre de la loge P2. Calvi fut retrouvé pendu sous un pont à Londres ; il avait disparu juste avant que le scandale l’impliquant n’éclate. L’enquête a conclu au suicide. Sous demande de sa famille, une deuxième enquête fut ouverte. Elle conclut à un verdict ouvert. Quant à Villot, il expliqua que le pape aurait pris une dose fatale d’Effortil, médicament liquide qu’il prenait depuis quelques années pour soulager sa tension. Le cardinal aurait ainsi refusé l’autopsie pour éviter que ne soit révélée cette prise médicamenteuse et que ne surgissent des rumeurs de suicide. Le successeur papal Jean-Paul II a ensuite nommé Paul Marcinkus au poste de troisième personne la plus influente du Vatican, après le pape.

Parmi les commanditaires probables de l’assassinat, David Yallop (dans « Au nom de Dieu », Bourgois, 1984), cite Umberto Ortolani, un des chefs de la loge maçonnique P2 et Licio Gelli, grand maître de la loge P2. Yallop rappelle la tentative de suicide de Michele Sindona, le 13 mai 1980, en s’ouvrant les poignets et en absorbant une certaine quantité de digitaline, précisant que Gelli avait invité les membres importants de P2 à toujours en avoir sur eux, rapprochant ce fait de l’empoisonnement probable du pape à l’aide de cette substance. Yallop cite John Cody, cardinal américain, archevêque de Chicago de 1965 à sa mort et présumé corrompu, comme ayant un mobile très clair et très puissant de participer à un complot visant à assassiner le pape.

« Dieu lâche ses papes », titre Libération le 30 septembre 1978, au lendemain du décès d’Albino Luciani, l’ancien patriarche de Venise, devenu souverain pontife de l’Eglise catholique, apostolique et romaine sous le nom de Jean Paul Ier, à la faveur d’un conclave d’une journée qui fut l’un des plus courts de l’histoire. « Jean Paul le Bref » n’a régné que trente-trois jours. « Le pape est mort, re-mort, serait-on tenté de dire. La théologie catholique qui estime que l’opération du Saint-Esprit n’est pas pour rien dans l’élection d’un pape en sera quitte pour répéter que, décidément, les voies de la providence sont impénétrables », persifle Libération. Le décès prématuré du pontife provoque une immense stupeur et même une grande incrédulité. « A l’annonce de la mort de Luciani, c’était la sidération totale, se souvient l’ancien chroniqueur religieux du Monde Henri Tincq, alors journaliste au service politique du quotidien catholique la Croix. Nous avons très vite fait paraître une édition spéciale que nous sommes allés vendre à la criée sur les Champs-Elysées. Les passants ironisaient, croyant que nous parlions encore de la mort de Paul VI. » Effectivement, en ce début d’automne, l’histoire donne sérieusement l’impression de bégayer.

La première cause de crise de la papauté semble venir de sa banque qui est le point crucial de tout l’édifice. Sans l’argent de cette banque, pas d’œuvres religieuses car plus moyen de payer tout cet appareil. La papauté est d’abord un Etat indépendant au sein de l’Etat italien et le budget de cet Etat dépend directement d’une seule banque : l’IOR. Cette institution financière est de longue date en crise. Il en est déjà résulté de multiples scandales. La banque avait pris langue avec un groupe fasciste de l’appareil d’Etat au sein de la Loge Maçonnique P2. La banque avait aussi plongé dans des scandales bancaires avec à sa tête Monseigneur Marcinkus. « Suicides » et éliminations en étaient découlé, notamment celle du prédécesseur de Jean-Paul II, assassiné semble-t-il par son successeur pour éviter un contrôle des comptes de la banque… Benoit XVI, qui était sur ce point resté dans la lignée de Jean Paul II, semble bel et bien avoir chuté pour son refus de contrôler les comptes de la banque et son refus de s’interdire de blanchir l’argent de la mafia. Ce ne sont pas des critiques d’extrême gauche qui le disent mais les grandes banques européennes. Il faut remarquer que la campagne publique de dénigrement de la papauté date exactement de l’action des banques mondiales pour bloquer la banque vaticane. Tout échange financier avec la banque vaticane a alors été bloqué, mettant en péril le fonctionnement de celle-ci et menaçant de non paiement tout l’appareil papal…

La faillite de la Banque Ambrosiano laisse un trou de 1,150 milliard de dollars [ mille cent cinquante milliards de Dollars ]. Dans les suites de l’affaire, les banquiers Michele Sindona, qui était affilié à Cosa Nostra, et Roberto Calvi sont assassinés. Et nombreux sont ceux qui pensent que la volonté de Jean-Paul Ier de faire toute la lumière sur la banqueroute Ambrosiano n’est pas étrangère à sa mort "prématurée". Durant l’affaire "mains propres", le Parquet de Milan découvre que 54 millions d’euros de pots-de-vin destinés aux partis politiques venaient de l’IOR.

La Banco Ambrosiano est une banque italienne qui a fait l’objet d’une des plus retentissantes faillites de l’après-guerre en 1982, suscitant ainsi l’un des plus gros scandales impliquant la mafia et la banque du Vatican, son premier actionnaire, qui ouvrira la voie à l’opération "mani pulite" dans les années 1990. Roberto Calvi, membre de la loge Propaganda Due (P2) et directeur de la Banque Ambrosiano, a été retrouvé pendu sous un pont à Londres le 17 juin 1982. En 2006, le procès concernant l’affaire Calvi continuait, impliquant notamment Licio Gelli, le grand-maître de P2.

Trois papes en trois mois

Six personnages avaient intérêt à le voir disparaître : le chef de la loge P2, deux banquiers et trois prélats très haut placés

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