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Toyota en grève : « Ouvriers révoltés, c’est pas à nous de payer ! »

jeudi 16 avril 2009

Toyota en grève : « Ouvriers révoltés, c’est pas à nous de payer ! »

« Plutôt crever que de payer les jours de chômage partiel à 100 % ! », voilà la phrase lancée par D. Leroy, PDG du site Toyota d’Onnaing, qui a mis le feu aux poudres.

Dans un contexte de plus en plus tendu avec la multiplication des jours chômés (une perte de 200 à 300 euros sur les payes), la demande faite par la direction de travailler gratuitement les vendredis d’avril et 3 samedis sans majoration a sonné comme une provocation supplémentaire. Assez pour déclencher la première grève que le site ait connue.

Depuis lundi 6 avril les travailleurs de Toyota sont en grève pour exiger le paiement à 100 % des jours de chômage imposés par la direction (contre 60 % du brut actuellement). A cette exigence initiale, les assemblées générales de grévistes ont rajouté le paiement des jours de grève, une prime immédiate de 1000 euros et une augmentation de 100 ou 200 euros nets mensuels.

L’entreprise d’Onnaing près de Valenciennes, qui agite l’épouvantail de la crise, a pourtant a largement les moyens de payer, elle qui a réalisé 80 millions de bénéfice en 2007, 82 millions en 2008 (soit plus de 25 000 euros de bénéfice extorqués à chaque salarié !). 311 grévistes actifs dans les ateliers lundi, 384 mardi, 452 mercredi et jeudi, la grève s’enracine, convainc les hésitants, entraîne de plus en plus d’ouvriers dans la lutte malgré les pressions et les intimidations de la direction.

Les manifestations sont quotidiennes. C’est aux cris de « Ouvriers révoltés, c’est pas à nous de payer ! », « Chômage partiel à 100 % ! » qu’ils défilent sous les fenêtres de la direction et dans l’usine. Le mouvement, soutenu par la CGT et FO, ne cesse de se renforcer, de s’organiser à la base avec la mise en place de comités de grève dans chaque équipe, comités comprenant 6 ouvriers-ères élus (en majorité des non-syndiqués), et l’édition quotidienne d’un « Journal de la Grève ». La participation importante des femmes à la grève est l’un des signes de la profondeur du mouvement.

Chaque jour, le mouvement se poursuit, se renforce et gagne en popularité. Déjà 600 ouvriers ont d’une manière ou d’une autre participé à tout ou partie du mouvement, en se mettant en grève la journée complète ou 1 quart ou 2. C’est déjà une victoire morale pour tous les salariés de l’entreprise en butte au mépris, au harcèlement et aux brimades quotidiennes de l’encadrement. L’un d’entre eux clamait très justement ce vendredi : « C’est la première fois que je suis fier de bosser à Toyota ! ». Reste l’étape suivante, à savoir que cette grève « devienne un mouvement de toute l’industrie automobile du pays » car, comme l’ajoute Eric Pecqueur, délégué CGT de Toyota, « C’est pas parce qu’on n’a pas les mêmes patrons qu’on n’a pas les mêmes intérêts ».

La solidarité s’organise. Vendredi 10 avril, ils étaient près de 500 (soit 1 salarié sur 5) à se rassembler devant l’usine pour faire entendre leur voix. Des travailleurs d’autres entreprises de l’automobile du secteur (Sevelnord, MCA, Simoldès, Mercedes, UMV, Faurecia…) mais aussi d’autres entreprises de la métallurgie, des travailleurs Belges de la FGTB, des enseignants, des cheminots et des militants du Collectif de lutte du Valenciennois étaient présents pour les soutenir.

L’écho qu’elle rencontre, notamment auprès des milliers de salariés des autres sites automobile du Valenciennois, montre que la grève des ouvriers de Toyota peut être contagieuse.

Messages

  • s de bko.. bonsoir fraternel à tous les prolo qui subissent les conséquences de la crise économique des capitalistes.je suis franchiment sideré par les licenciément des jeunes et des ouvriers dans les lieux de travaille car ils ne sont pour rien dans cette crise et c’est n’est pas eux qui doivent être les victimes.je pense que qui’il est temps que la classe des prolo se débarasse de certaines dominations sociales.
     c’est à dire de s’organiser en luttant pour la cause comune des prolos.
     de ne jamais accepter d’être les victimes du système capitaliste dont ils ne sont pour rien.
     est-il un phenomène naturel que les travailleurs soient les premières victimes de cette crise économique des capitalistes ?
    pourquoi un patron est toujours prêt à licencier tous ses travailleurs pour conserver son argent ?
     pense t-il à la situation de ces personnes licenciées ?
     que doit faire la classe prolotariènne pour banir ce phenomène ?
    _s de bko..

  • CE MERCREDI 29 AVRIL 2009

    A 18H30

    C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

    Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

    En direct et en archives sur www.campuslille.com

    Emission sur la grève chez Toyota.

    • Blocages, sabotages et séquestrations en France depuis le début de
      l’année 2009.

      29 janvier, Auxerre (Yonne) : Les salariés de l’usine Fulmen (Exide
      Technologies), fabricant de batteries, luttent contre la fermeture. En
      grève, ils contraignent physiquement le patron à manifester à
      manifester avec eux, l’ayant obligé à revêtir un tee-shirt portant le
      nombre de travailleurs licenciés.

      5 mars, Auchel (Pas-de-Calais) : Les salariés d’une usine de
      l’équipementier automobile Faurecia se mettent en grève illimitée
      après l’annonce de sa fermeture d’ici fin 2010 (suppresion de 179
      emplois sur 508, redéploiement des 329 autres postes vers deux autres
      sites). Le blocage des ateliers mettra en quasi arrêt la production des
      clients de l’équipementier, en particulier Toyota à Onnaing (Nord),
      Renault à Maubeuge (Nord) et Volvo à Gand (Belgique). En plus des
      indemnités légales de licenciement, ils obtiendront une prime de 3.000
      euros par salarié et reprendront le travail le 23 mars.

      12 mars, Clairoix (Oise) : Les salariés de l’usine Continental partent
      en grève sauvage, dénonçant le projet de fermeture du site en mars
      2010, annoncé la veille. Plusieurs centaines des 1 120 salariés exigent
      que le directeur du site, Louis Forzy, vienne s’expliquer. A peine
      entré dans la salle, il est bombardé d’œufs (dont l’un le frappe en
      plein visage), le forçant à se casser. Les quelques 500 ouvriers, qui
      refusent de reprendre le travail, bloquent ensuite la circulation de la
      RN32. Le

      16 mars à Reims, le comité central d’entreprise est suspendu après
      des jets d’oeufs, de chaussures et d’une bouteille sur la direction.
      Les salariés de Clairoix étaient venus en car pour manifester leur
      colère. Le 25 mars, tandis que les syndicalistes sont à l’Elysée,
      1000 ouvriers (épaulés par ceux d’autres boîtes) en manif, bloqués
      par les flics, montent une barricade de pneus enflammés. Le 21 avril,
      mécontents qu’un tribunal déboute le CE de toutes ses demandes (dont
      invalider la fermeture), les salariés dévastent la sous-préfecture de
      Compiègne (bureaux, ordinateurs, fenêtres) puis le poste de garde de
      l’usine. Elle est mise en lock-out le lendemain.

      13 mars, Pontonx-sur-l’Adour (Landes) : Lors du dernier comité
      d’entreprise avant la fermeture de l’usine (311 licenciements) prévue
      le 17 avril, le PDG de Sony France est séquestré toute la nuit. Il est
      relâché le lendemain en milieu de matinée afin de se rendre à la
      sous-préfecture de Dax pour une première réunion de conciliation. Deux
      semaines plus tard, les salariés obtiendront 13 millions d’euros
      supplémentaires d’indemnités de licenciement (10 000 euros en plus de
      l’indemnité légale et 45 000 euros de plancher) et de meilleures
      conditions de reclassement.

      16 mars, Dijon, Chevigny-Saint-Sauveur (Côte d’Or) et Appoigny (Yonne)
       : Trois jours avant le dernier comité central d’entreprise, occupation
      des deux usines et du centre logistique d’Amora-Maille (Unilever) avec
      piquets de grève. Leur fermeture (244 emplois supprimés) a été
      annoncée le 20 novembre 2008. A Chevigny, un stock de 22 000 palettes de
      produits est conservé en guise de “trésor de guerre”. Le 27 mars,
      ils obtiendront une prime de préjudice de 50 000 euros pour tous, en plus
      des indemnités légales de licenciement, et reprendront le travail le 30.

      20 mars, Pithiviers (Loiret) : Grève illimitée des salariés de 3M
      Santé (qui fabrique aérosols, comprimés et patches). La suppression de
      110 emplois sur les 235 que compte le site est annoncée pour septembre.
      L’après-midi du 24, le directeur industriel France de ce groupe
      américain est séquestré. Il est relâché le lendemain, près de trente
      heures plus tard. Le 2 avril, les salariés obtiendront un plancher
      d’indemnités de licenciement de 30 000 euros par personne, un congé
      mobilité allongé à 15 mois et un report des licenciements à novembre
      2010.

      30 mars, Mantes-la-Jolie (Yvelines) : Vers 10 heures, une petite centaine
      de salariés en grève depuis le 24 février avec occupation de l’usine
      envahissent le siège social de FCI Microconnections, à Versailles. Le
      PDG et le DRH sont séquestrés quatre heures. Les salariés veulent des
      garanties contre un projet de délocalisation à Singapour. Le 10 avril
      après de nouvelles tractations, les 400 salariés obtiennent un sursis de
      deux ans avec l’engagement des patrons qu’il n’y aura pas de plan
      social avant 2011. Ils reprennent le travail le 14.

      31 mars, Paris : Une cinquantaine de salariés de la Fnac et de Conforama,
      où 1.200 suppressions de postes sont prévues, bloquent le PDG du groupe,
      François-Henri Pinault, pendant une heure dans un taxi à la sortie
      d’une réunion. Pendant que Pinault est bloqué, les salariés scandent
      “ Pinault sale escroc, la crise elle a bon dos ”, et barrent la rue
      avec des poubelles. Les forces de l’ordre interviennent pour libérer le
      véhicule.

      6 avril, Onnaing (Nord) : 400 des 1700 salariés de l’usine Toyota se
      mettent en grève illimitée. Le 16 au soir commence un blocage du site,
      plus aucune Yaris ne sort. Puis ce sont les fournisseurs de pièces
      détachées qui seront bloquées. Ils réclament le paiement intégral des
      jours de chômage partiel. Le 20, levée des piquets contre le paiement à
      90 %.

      7 avril, Bellegarde-sur-Valserine (Ain) : Quatre cadres de Scapa,
      fabricant britannique spécialisé dans les adhésifs pour l’automobile,
      sont séquestrés à l’issue d’une séance de négociations. Cette
      usine doit fermer, laissant 60 salariés sur le carreau. Le directeur des
      opérations européennes du groupe, le directeur financier, la directrice
      du personnel et le directeur général de Scapa France sortiront le
      lendemain après-midi pour aller négocier en mairie, escortés par les
      salariés. Ils obtiendront que la prime de départ passe de 890 000 à 1,7
      millions d’euros et reprendront le travail le 9 avril.

      9 avril, Brières-les-Scellés (Essonne) : Des salariés des bureaux
      d’étude de l’équipementier automobile Faurecia séquestrent trois
      cadres dirigeants lors du Comité central d’entreprise (CCE). Un plan
      social a été annoncé le 11 décembre (1 215 licenciements entre 2009 et
      2011). Le directeur du site de l’Essonne, le DRH, et le directeur des
      Affaires sociales sont ressortis cinq heures après sans rien lâcher. Le
      CCE est suspendu jusqu’au 28 avril.

      9 avril, Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) : Des ouvriers d’une des cinq
      usines (182 salariés) du groupe Rencast (850 salariés), en liquidation
      judiciaire depuis le 18 mars et en grève depuis le 24, spécialisé dans
      la fonderie en aluminium pour l’automobile, remettent dans le fourneau
      en fusion 3400 pièces destinées à Renault pour la fabrication de la
      Twingo et 80% de la production destinée à PSA le lendemain. Reprise du
      travail le 14 contre une prime de 30 000 euros en sus des indemnités et
      le paiement des jours de grève.

      16 avril, Woippy (Moselle) : 125 salariés du centre logistique Faure et
      Machet, FM Logistic (condition d’imprimantes), séquestrent trois cadres
      pendant douze heures - et deux autres qui ont été relâchés plus tôt.
      Cette usine doit être délocalisée en Malaisie en mai 2010 (483
      licenciements). Les négociations continuent le lendemain à la
      préfecture de Metz.

      20 avril, Villemur/Tarn (Haute-Garonne) : Des salariés de Molex,
      équipementier de connectique automobile, séquestrent deux cadres, le
      co-gérant et la DRH, pendant vingt-six heures. La fermeture du site,
      annoncée en octobre 2008 suite à une délocalisation en Slovaquie, est
      prévue pour juin (286 licenciements). La négociation qui suit en
      préfecture est bloquée (suivante le 24), l’usine est mise en lock out.

      Aperçu de la lutte à Caterpillar

      17 février : La direction de Caterpillar dépose un plan de
      réorganisation prévoyant la suppression de 733 des 2.800 emplois sur les
      sites d’Echirolles et de Grenoble (Isère). 26 février : Journée de
      négociation au comité d’entreprise extraordinaire. 400 grévistes
      devant l’usine, les cadres qui sortent en voiture se prenent des oeufs,
      des insultes et même un fumigène. Les ouvriers sont rejoints par une
      partie du cortège étudiant le soir. Une trentaine de personnes tente de
      pénétrer dans le bâtiment administratif. 27 février : L’usine est
      bloquée, les piquets de grèves tiennent toute la journée qui se termine
      par la venue des flics. 2 mars : Journée de semi-blocage des deux sites
      par 200 grévistes pendant la négociation. Dehors, un fumigène atterit
      dans un bureau et cinq véhicules de non-grévistes ont les pneus crevés.
      18 mars : Pour forcer la négociation, jets d’oeufs sur les caméras de
      surveillance et les fenêtres des bureaux, puis occupation en force du
      site de Grenoble après baston avec les vigiles. Les « anarchistes de
      l’extérieur » se font virer de l’AG par les syndicalistes sur
      demande officielle des flics. La préfecture nomme un médiateur. 24 mars
       : Blocage de la gare pendant trente minutes, puis de la circulation. 25
      mars : 200 manifestants (étudiants, ouvriers de Caterpillar, etc.)
      tentent une autoréduc’ à Monoprix. Elle échoue avant d’avoir
      commencé, faute de détermination et grâce au sabotage sur place de la
      CGT-Caterpillar. 28 mars : 400 ouvriers manifestent jusqu’à la Chambre
      de commerce avec une banderole « nous ne paierons pas leur crise »,
      bloquant au passage la gare. 30 mars : La direction boycotte le Comité
      d’Entreprise, demandant d’abord la levée de la grève qui a repris ce
      jour. 31 mars : Quatre cadres, le directeur de l’usine de Grenoble, un
      responsable du service du personnel, un responsable des produits
      européens et un responsable des achats sont séquestrés 24h au siège du
      groupe (un cinquième, directeur des ressources humaines mais cardiaque, a
      été relâché sous les huées au bout de neuf heures). A leur sortie
      contre le paiement des 3 jours de grève, ils repartent négocier à la
      direction départementale du travail (DDT). 6 avril : Sous la pression de
      la base, les délégués syndicaux renoncent à se rendre à l’Elysée.
      7 avril : Nouveau round de négociation à la DDT, sous la pression de 200
      manifestants lançant oeufs et pétards, qui avaient auparavant fait une
      opération péage gratuit. La direction propose désormais 600
      licenciements (dont 400 secs) et 50 millions d’euros pour le plan social
      en échange d’un aménagement du temps de travail. 15 avril : Les
      ouvriers rejettent le plan en AG et installent des piquets de grève, plus
      un campement devant l’usine à Echirolles malgré les flics. 16 avril :
      Les salariés empêchent les élus du CE de se rendre à une énième
      réunion avec la direction. Neuf ouvriers du site de Grenoble passent au
      tribunal en référé pour « entrave à la liberté du travail ». A
      Echirolles, l’usine est désormais protégée par les CRS. 17 avril :
      Huit ouvriers du site d’Echirolles passent au tribunal pour « 
      occupation illicite des locaux ». Tous sont condamnés à 200 euros par
      infraction. 20 avril : Le pré-accord bouclé la veille entre
      syndicalistes et direction au ministère des Finances est présenté à la
      maison du CE. La colère explose, ils sont insultés. A 14h30, 200 ouvriers
      empêchent physiquement les délégués du CE de revoir la direction à la
      DDT, à coups d’oeufs et de pétards dans la gueule. 400 salariés au
      chômage partiel reprennent aussi le travail ce jour-là, quelques autres
      sont en grève. Le référendum sur le pré-accord est suspendu.

      InsurgeEs InsurgeEs no-log.orgo

  • Une explosion est survenue le 8 janvier sur un site du sidérurgiste Aichi Steel, endommageant un fourneau, selon un communiqué de cette société affiliée à Toyota qui espère un retour à la normale "d’ici à fin mars 2016".

    "La ligne affectée produit un certain type d’acier qui est utilisé dans de nombreuses pièces différentes, dont les moteurs, la transmission et le châssis", a détaillé à l’AFP un porte-parole de Toyota.

    Le constructeur promet de "prendre toutes les mesures nécessaires pour minimiser l’impact de cet incident sur la production de véhicules", comme le recours à "d’autres lignes exploitées par Aichi Steel ou l’approvisionnement auprès d’autres sidérurgistes".

    Toyota a fondé toute sa méthode de production sur la minimisation des stocks et la fourniture des pièces "juste à temps" pour l’assemblage.

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