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Syndicalisme en Irak

dimanche 22 décembre 2013

Protestation des travailleurs du pétrole à Bassorah en février 2013

En scandant “Le pétrole de la population n’est pas pour la population mais pour des voleurs” des centaines de travailleurs ont protesté en Irak, le 19 février 2013, contre l’entreprise South Oil Company, en réclamant des logements, des emplois permanents et le paiement des prestations en retard.

La manifestation était organisée par le Comité de défense des travailleurs du pétrole, auquel appartient l’affilié de IndustriALL Global Union, la fédération irakienne des syndicats du pétrole (IFOU), et faisait suite à une action identique organisée précédemment le 13 février 2013.

Les personnes employées sur les gisements pétroliers de al-Ramlia nord et sud, al-Berjesia, Gharb al-Karna, et Bab al-Zubair, étaient rassemblées devant l’entrée principale de l’entreprise South Oil Company à Basra, en réclamant le renvoi des membres du personnel corrompus et la démission du directeur de l’entreprise.

Les travailleurs ont demandé une réunion avec le directeur de l’entreprise pour négocier le paiement de prestations non réglées remontant à 2010, 2011 et 2012, le droit à un logement, des contrats d’emploi permanent et la fin de la corruption dans l’entreprise.

South Oil Company (SOC), qui produit plus de 80 pour cent du pétrole irakien, est une entreprise nationale chargée de l’exploitation pétrolière dans le sud de l’Irak.

Comme le directeur de l’entreprise a refusé jusqu’ici de rencontrer les protestataires, ces derniers demandent maintenant de rencontrer la direction et le gouvernement dans les prochains jours pour négocier les questions en suspens. Les protestataires ont également adressé leurs revendications au Premier ministre irakien.

Certains travailleurs ont reçu des menaces des services de sécurité de l’entreprise au cours des actions.

Les autorités irakiennes interfèrent souvent dans les affaires internes des syndicats, punissant les militants syndicaux par des déménagements forcés, rétrogradations, amendes, restrictions de voyage et autres sanctions prévues par les lois régissant le travail en secteur public ou privé, datant du régime de Saddam Hussein. La suppression des droits des travailleurs a été plus sévère dans le secteur pétrolier, où le Ministère du Pétrole a travaillé main dans la main avec les compagnies pétrolières pour faire appliquer ces sanctions.

Cette approche dure est évidente dans l’arrestation de 26 travailleurs, le 17 avril 2011, de la compagnie pétrolière Maysan dans le sud de l’Irak qui manifestaient pacifiquement contre la corruption dans les entreprises. Même si elles avaient reçu la permission avant de tenir leur manifestation, une enquête du Ministère du Pétrole a conduit à la réprimande de huit travailleurs et un avertissement à 18 autres. Tous les 26 ont été informés que de nouvelles actions permettraient d’accroître les sanctions appliquées à leur encontre. Des lettres individuelles envoyées par la compagnie le 13 décembre 2011, stipulent essentiellement que les moyens de subsistance des travailleurs serait compromise s’ils continuaient à se livrer à de telles activités.

En outre, Abdul Kareem Abdul Sada, vice-président de la Fédération générale des syndicats et des conseils ouvriers de l’Irak (GFTUWCI) à Basra, a reçu une réprimande et la suspension durant six mois de sa bonification salariale, conformément aux recommandations formulées par le comité d’enquête n ° 1129 le 11 Janvier 2012. Hassan Jumaa Awad, président de la Fédération irakienne des syndicats du pétrole (IFOU), a reçu une rétrogradation de trois ans ; Adel Abood, un membre du conseil du syndicat des travailleurs pétroliers du sud de l’Irak et membre du conseil national IFOU, a reçu plusieurs réprimandes écrites et Abdul Khaliq Naser, un membre du syndicat GFTUWCI pétrole, a reçu une lettre d’avertissement, sur la base des recommandations du même comité d’enquête. Tous ont été accusés « d’incitation à la rébellion ».

La police a perquisitionné et fermé tous les locaux des syndicats de l’électricité à travers tout l’Irak à la mi-Juillet, réalisant ainsi un ordre du ministre de l’électricité que Saddam aurait été fier de parapher. L’ordonnance interdit « toutes les activités syndicales au sein du ministère et de ses services et sites" et autorise la police "à fermer tous les bureaux et locaux des syndicats et à saisir leurs actifs, leurs documents, meubles et ordinateurs." Les dirigeants du TUC Britannique ont appelé le gouvernement irakien "à retirer l’ordonnance, et permettre aux syndicats de fonctionner librement, soutenue par un marché équitable, juste et droit, conforme aux normes du BIT." Le mouvement syndical irakien appelle les membres des syndicats du monde entier à faire entendre leurs voix en signe de protestation.

La grève de 53 jours qu’ont menée 1.500 travailleurs du cuir en Irak s’est achevée sur une victoire, le 7 décembre, lorsque l’entreprise d’État des industries du cuir et le ministère de l’Industrie ont accédé aux revendications des travailleurs en matière de primes de risque. Les travailleurs du cuir, affiliés à la Fédération des comités et syndicats de travailleurs d’Irak (FWCUI), ont obtenu des primes représentant 25 à 30% de leurs salaires pour effectuer un travail dangereux.

Le comité des travailleurs, dirigé par Sa’ad Issa et Munadhil Atiya, a fait montre de constance et de détermination tout au long des négociations et, même après avoir conclu un accord avec les représentants de l’État, dans les premiers jours de décembre, la grève s’est poursuivie pendant trois jours, jusqu’à ce que tous les travailleurs aient reçu la prime en espèces.

Les travailleurs du cuir sont employés dans deux usines à Bagdad et une troisième à Al Kūfah, à 160km au sud de la capitale. Ils confectionnent des souliers, des sacs et des vêtements. La grève a été lancée à la mi octobre par des travailleurs forcés d’utiliser des substances chimiques et des machines dangereuses.

Cette grève a inspiré 4.000 travailleurs du textile. Lorsqu’elle s’est achevée, début décembre, les travailleurs du textile de la région de Bagdad ont entamé de leur côté une grève de 18 jours et obtenu des primes de risque partielles d’une autre entreprise d’État dépendant du ministère de l’Industrie.

Travailleurs d’Irak

Plus de 100 objections ont été faîtes sur les 156 articles formant l’ébauche du nouveau code du travail. Un tel problème signifie que ce nouveau code est inacceptable. Et ces objections le mine.

Depuis 2004, il y eu cinq ébauches du nouveau code du travail en Irak, aucun d’eux ne fut connu publiquement ou par les syndicats ouvriers. Le Ministre du Travail, se coordonnant avec la fédération gouvernementale [1] a élaboré la dernière ébauche du code du travail subrepticement, comme si ils préparaient une conspiration. Les autres syndicats en Irak n’ont eu des copies du dernier jet il y a seulement un an, par le Solidarity Center [2].

Le brouillon récent du code du travail n’est pas simplement le résultat d’un développement normal des nécessités économiques, ou une sorte de remède à la crise économique. C’est le résultat direct de la politique du F.M.I. imposée par l’occupation américaine en collaboration avec le gouvernement. Donc combattre ce nouveau code, c’est combattre contre les politiques d’occupation et le nouveau libéralisme.

L’esprit du brouillon est de légitimer les intérêts capitalistes et de les défendre dans un cadre officiellement autorisé.

Les notes sont tellement variées que nous ne pouvons pas toutes les exposer avec détails ; ainsi nous nous focaliseront seulement sur les points importants.

Le nouveau code du travail confirme les lois de l’ancien régime, qui considéraient les travailleurs du secteur public comme des agents officiels, leur privant des droits et garanties élémentaires, les interdisant le droit d’organisation et de grève.

Beaucoup des articles du nouveau code du travail sont là pour assurer les intérêts capitalistes. Plus d’un article donne le droit aux capitalistes de licencier les travailleurs sans motif. Le renvoi des ouvriers est à la discrétion du propriétaire de l’usine.

En 2004, le gouvernement Irakien a accepté six ordres du F.M.I comme conditions pour un emprunt obligatoire d’environ 436 million de dollars. Toutes ces conditions sont l’expression des nouvelles politiques libérales sans aucun doute.

Le nouveau code du travail reflète clairement et ouvertement les intérêt de classe des capitalistes. Il légitime l’exploitation tout en justifiant la gloutonnerie des capitalistes. En un mot, le nouveau code du travail est un cadre pour intensifier et justifier l’exploitation et la répression des travailleurs. Et permettre au nouveau modèle libéral de contrôler l’économie en Irak.

Le préambule du brouillon facilite les conditions d’investissement des capitalistes.

Il y n’a aucune confirmation réelle du droit de grève, protestation, rassemblement et manifestation.

Il n’y a aucune garantie des droits des travailleurs comme :

L’assurance contre le licenciement
L’assurance-chômage
La sécurité d’assurance

Enfin, nous savons que nous pouvons imposer la fin de l’exploitation ou le gain de tous les droits pour la classe ouvrière en changeant ou en réformant le code du travail. De plus, la mise en œuvre du nouveau code ne changera pas le système de propriété ou la mise en œuvre d’une nouvelle société, c’est à dire le socialisme.

En réalité, nos critiques du nouveau code sont faites pour mettre en œuvre des réformes comme : le droit de grève, le droit de protestation, l’assurance-chômage, et le droit d’organiser et rejoindre des syndicats, en un mot, de renforcer la capacité de la classe ouvrière de lutter contre les exploiteurs et le capitalisme.

Falah Alwan - Novembre 2012

NDT :

[1] : Iraqi Federation of Trade Unions (IFTU) : seul syndicat reconnu actuellement en Irak. Fondé en partie par le Parti communiste d’Irak en 2003.

[2] : http://www.solidaritycenter.org/

Lire ici la suite sur le syndicalisme en Irak - Read here

Messages

  • D’autres lectures sur l’Irak : ici

  • « La chose qui m’a le plus encouragé, c’est que sous les conditions les plus difficiles que l’on puisse imaginer, les travailleurs n’attendent pas une minute avant de commencer à s’organiser. » C’était le rapport du journaliste syndical David Bacon, qui est allé en Irak avec une délégation de US Labor Against the War (Syndicalisme américain contre la guerre) et des militant.e.s de syndicats français.

    Ce que Bacon - avec Clarence Thomas, l’ancien secrétaire-trésorier du local 10 de l’International Longshore and Warehouse Union - a vu en Irak est passé inaperçu dans les médias « mainstream » qui se concentrent seulement sur « les soldats et les rebelles » (dixit Bacon).

    « Nous devons nous rappeler qu’il y a des millions de travailleurs en Irak », disait Bacon après un forum au congrès national de USLAW à Chicago, lors duquel il faisait un rapport de son voyage avec Thomas.

    « Ils essaient, premièrement, de survivre à cette expérience, aller travailler, nourrir leur famille, trouver un logis pour eux au milieu de circonstances très difficiles. »

    Plus de six mois après l’effondrement du gouvernement de Saddam Hussein et la promesse des officiels américains de « reconstruction de l’économie », le chômage en Irak est estimé à 70%. Par conséquent, survivre au jour le jour est littéralement un défit énorme pour la majorité de la population du pays.

    « L’augmentation de salaire de 30%, les prêts et les terres promises par Paul Bremer (le numéro un américain à Bagdad), il y a trois mois, ne se sont toujours pas matérialisés », écrit Ewa Jasiewicz, du International Occupation Watch Center à Bagdad, qui a voyagé à travers l’Irak avec la délégation de USLAW. Pour ceux qui travaillent, le salaire moyen est de 60 $ par mois : la paie d’urgence décrétée par les occupants américain du Coalition Provisional Authority (CPA).

    Le salaire était exactement le même sous Saddam mais les irakiens recevaient également de la nourriture et une aide au logement qui ont disparu sous le règne américains. « Donc, le revenu réel des travailleurs irakiens a baissé, et c’est compter sans la valeur d’échange et donc le prix de tout ce qui est importé », dit Bacon.

    Mais aussi désespérées que peuvent être les conditions maintenant, les Irakiens qui ont rencontré Bacon et Thomas disent que ce qu’ils craignent le plus n’est pas encore arrivé : que les maniaques du libre échange de Washington réussissent à aller de l’avant avec leurs plans de privatisation pour l’Irak. Déjà, le CPA a légalisé la propriété 100% étrangère d’entreprises irakiennes et a mis la taxe d’affaire pour « l’Irak nouvelle » à 15%.

    Quand il est question des syndicats, cependant, « les autorités d’occupation ont trouvé une loi "votée" sous Saddam Hussein qu’elles aiment : une loi de 1987 qui dit que quiconque travaille pour une entreprise étatique est considéré comme un fonctionnaire », dit Bacon. Ça veut dire que les travailleurs de l’industrie pétrolière irakienne, par exemple, n’ont légalement pas le droit de s’organiser en syndicat selon une loi de l’ère Saddam que les officiels américains refusent de reconsidérer.

    « Et, pour la soutenir, dit Bacon, en juin, Bremer a publié une autre "régulation" à propos des "activités interdites". L’item B des activités interdites est d’encourager quiconque d’organiser tout type de grève ou de perturbation dans une usine ou tout type d’entreprise économique d’importance. La punition pour cela est d’être arrêté par les autorités d’occupation et d’être traité en prisonnier de guerre. »

    Comme le dit Clarence Thomas : « L’administration Bush crée une image fictive qui ressemble à ceci : si on quitte l’Irak, il y aura le fondamentalisme islamique, des tensions ethniques et toutes sortes de chaos. Mais ce dont ils ont vraiment peur, c’est de la démocratie. Ils ne veulent pas voir les travailleurs irakiens s’organiser et avoir du pouvoir - avoir des droits syndicaux. »

  • Le gouvernement irakien prend actuellement des mesures concrètes pour abolir le principal organisme syndical du pays. Le cabinet irakien a émis deux décrets le 17 avril dernier, l’un d’eux annonçant qu’il ne reconnaissait plus la Fédération générale des travailleurs irakiens (FGTI) ainsi que ses organismes syndicaux membres. Il a également mandaté un « Comité ministériel préparatoire » (CMP) pour prendre les commandes de toutes les structures et actifs syndicaux, et chapeauter les élections syndicales à venir. Ce geste survient après qu’un morcellement récent des portefeuilles gouvernementaux a laissé les partisans du leader chiite Moqtada al-Sadr — une minorité qui pèse toutefois lourd dans la balance du gouvernement de coalition irakien — en charge du ministère du Travail.

  • Depuis plusieurs décennies, les travailleurs irakiens ont, souvent à leurs risques et périls, formé leurs propres syndicats sous différents gouvernements. Malgré les dangers et les obstacles rencontrés, ils sont parvenus à améliorer leurs conditions de travail du point de vue de la santé et de la sécurité, des salaires et de la productivité, et ont créé un système de sécurité sociale pour venir en aide aux travailleurs vulnérables.

  • En scandant “Le pétrole de la population n’est pas pour la population mais pour des voleurs” des centaines de travailleurs ont protesté en Irak, le 19 février 2013, contre l’entreprise South Oil Company, en réclamant des logements, des emplois permanents et le paiement des prestations en retard.

    La manifestation était organisée par le Comité de défense des travailleurs du pétrole, auquel appartient l’affilié de IndustriALL Global Union, la fédération irakienne des syndicats du pétrole (IFOU), et faisait suite à une action identique organisée précédemment le 13 février 2013.

    Les personnes employées sur les gisements pétroliers de al-Ramlia nord et sud, al-Berjesia, Gharb al-Karna, et Bab al-Zubair, étaient rassemblées devant l’entrée principale de l’entreprise South Oil Company à Basra, en réclamant le renvoi des membres du personnel corrompus et la démission du directeur de l’entreprise.

    Les travailleurs ont demandé une réunion avec le directeur de l’entreprise pour négocier le paiement de prestations non réglées remontant à 2010, 2011 et 2012, le droit à un logement, des contrats d’emploi permanent et la fin de la corruption dans l’entreprise.

    South Oil Company (SOC), qui produit plus de 80 pour cent du pétrole irakien, est une entreprise nationale chargée de l’exploitation pétrolière dans le sud de l’Irak.

    Comme le directeur de l’entreprise a refusé jusqu’ici de rencontrer les protestataires, ces derniers demandent maintenant de rencontrer la direction et le gouvernement dans les prochains jours pour négocier les questions en suspens. Les protestataires ont également adressé leurs revendications au Premier ministre irakien.

    Certains travailleurs ont reçu des menaces des services de sécurité de l’entreprise au cours des actions.

  • En Irak, la Société Nationale des Industries du Cuir a licencié 200 travailleurs. Pour marquer son opposition, la FWCUI (Fédération des Conseils et Syndicats des Travailleurs d’Irak) a organisé des mouvements de protestation partout dans le pays.

    Selon les rapports de la FWCUI et le syndicat des travailleurs du cuir, environ 200 salariés, y compris des journaliers et des sous-traitants, ont été licencié sans préavis valable par l’administration de la Société Nationale des Industries du Cuir. Nombre de ces travailleurs comptait déjà au moins six années de service au moment du licenciement.

    Les travailleurs et leurs syndicats se mobilisent pour faire pression sur l’administration pour qu’elle revienne sur sa décision.

    En tant qu’entreprise étatisée, l’employeur dépend du Ministère de l’Industrie. Cependant, lorsque les travailleurs ont contacté le Ministère, il leur a été dit que la décision provenait de l’administration et pas du Ministère.

    Les travailleurs ont entrepris leur campagne par des manifestations dans trois lieux à Baghdad et Kufa en dépit de menaces de l’entreprise visant à bloquer les manifestations soit à l’extérieur ou à l’intérieur de l’entreprise.

    Des entrevues entre la direction de la FWCUI, les manifestants et les leaders syndicaux ont permis de confirmer que la prochaine étape de la campagne serait une conférence de presse, elle-même suivie de nouveaux meetings et manifestations. La FWCUI a mis un avocat sur l’affaire pour confronter l’administration aux tribunaux en plus des actions de protestation.

    Les travailleurs du cuir ont tenu une nouvelle manifestation le 27 août au cours de laquelle les travailleurs licenciés ont une nouvelle fois revendiqué leurs droits auprès du Ministère de l’Industrie.

  • Près de 950 personnes sont mortes en Irak durant le mois de novembre, en grande majorité des civils, selon des chiffres des ministères de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense publiés dimanche.
    Au total, 948 personnes -852 civils, 53 policiers et 43 soldats- ont péri dans les violences qui endeuillent quasi-quotidiennement le pays depuis le début de l’année. En octobre, 964 personnes avaient perdu la vie, le mois le plus meurtrier en Irak depuis avril 2008.
    Dimanche encore, au moins 12 personnes ont péri dimanche dans un attentat suicide visant l’enterrement du fils d’un chef tribal membre des milices anti-Qaïda au nord de Bagdad, selon des sources médicale et policière.

  • Seuls les travailleurs continuent le combat pour la liberté en Irak. L’Union des Chômeurs d’Irak, par exemple, combat pour une allocation chômage de 100 $ pour tou-tes, la Fédération des Syndicats et des Conseils Ouvriers d’Irak défend les intérêts immédiats des travailleurs-es, l’Organisation pour la liberté des Femmes en Irak combat l’obscurantisme religieux, les rapts et les meurtres pour l’honneur.

  • Dans un rapport récent, Ewa Jasiewicz décrit la lutte de travailleurs d’une usine de briques qui fait partie d’un complexe industriel majeur à trente miles à l’est de Bagdad.

    Après avoir enduré des conditions terribles - et un salaire de 3 000 dinars par jour, soit l’équivalent de 1,50 $ pour un temps de 14 heures de travail - les trois quarts des ouvriers ont débrayé en octobre. Ils ont marché jusqu’aux bureaux de l’administration et ont demandé une augmentation salariale, un contrat de travail en bonne et due forme, des installations médicales sur le site et une pension de retraite.

    « Le propriétaire ne se doutait pas du tout qu’un syndicat avait été formé, et il leur a dit : "Parfait, faites votre grève, je vous licencie, d’autres vont prendre votre place", écrit Jasiewicz. Les travailleurs ont répondu en allant chez eux chercher des armes et ont formé spontanément un piquet de grève armé. »

    « Armés de mitrailleuses et de kalachnikovs, les ouvriers ont gardé l’usine et ont défendu leur grève contre les "scabs" [jaunes]. Le propriétaire, moins bien armé, a fini par accorder aux ouvriers une hausse de 500 dinars - 25 cents - et a accepté d’entrer en négociation à propos des bénéfices sociaux et des améliorations sanitaires. La grève a été considérée comme un succès massif par tout le monde. »

    David Bacon estime que les groupes antiguerre pourraient faire beaucoup en se concentrant sur des luttes comme celle-ci, au moins pour que « les gens aux États-Unis puissent regarder l’Irak autrement et voir des gens normaux », dit-il.

    Par ailleurs, faire connaître la vérité sur les luttes syndicales en Irak peut ajouter à la remise en question grandissante de l’occupation américaine quand, par exemple, des syndicalistes américains apprendront que les politiciens de Washington ont fait de la syndicalisation un crime en Irak.

    « ça fait réfléchir, dit Bacon à propos des histoires de militantisme d’Irakiens ordinaires, parce que l’on peut comprendre ce que sont les difficultés et comprendre que les gens font des trucs courageux et qu’ils prennent des risques. »

    Et il continue : « Il y a quelque chose de très familier dans tout ça. Les circonstances sont différentes, la langue est différente, les types de problème auxquels les gens font face sont quelquefois familiers, quelquefois différents. Mais l’expérience de se tenir debout dans une usine et de parler aux ouvriers à propos de leurs problèmes, et entendre ce qu’ils ont à dire, ça m’est très familier. On peut y voir l’universalité de la classe ouvrière qui tente de s’organiser. »

  • Depuis que l’Irak est occupé militairement par l’impérialisme, les médias ne nous parlent que d’attentats et d’assassinats, mais les luttes sociales et les alternatives y sont particulièrement vigoureuses.

    Depuis mars 2003, l’Irak est occupé par les forces coalisées menées par les USA. Après la guerre contre l’Iran, les deux guerres du Golfe, les douze années d’embargo, la classe ouvrière irakienne vit dans la plus grande misère : 70 % de la population est au chômage. Les femmes sont les plus touchées, car le régime de Saddam Hussein les a progressivement écartées des emplois dans l’administration, pour satisfaire les revendications des autorités religieuses. Celles et ceux qui ont encore un métier travaillent dans des conditions désastreuses pour leur sécurité et leur santé, en raison de la vétusté des installations industrielles. Loin d’avoir amélioré la condition des travailleurs et des travailleuses, les forces d’occupation et le gouvernement qu’elles ont mis en place répriment les mouvements sociaux, prétendent interdire les grèves et restreindre la liberté syndicale. Malgré cela, les grèves se succèdent pour obtenir l’amélioration des salaires et des conditions de travail, pour l’égalité entre hommes et femmes, pour rappeler au monde que la classe ouvrière d’Irak est toujours, malgré les difficultés, la seule force capable d’amener le progrès social face à l’occupation, au capitalisme et à l’exploitation.

    Dès le 1er mai 2003, peu après l’occupation de l’Irak, est fondé le Syndicat des chômeurs, qui proclame à la fois son refus de l’occupation, du nationalisme et de l’islamisme. Son porte-parole, Qasim Hadi, a déjà derrière lui un long passé d’organisateur clandestin ; il est l’un des rares meneurs ouvriers à avoir organisé des grèves dans les usines de traitement du gypse durant la dure période de l’embargo, et a déjà été arrêté de nombreuses fois. Il est membre du Parti communiste-ouvrier d’Irak, une organisation née de la fusion de plusieurs groupes communistes à l’issue de l’insurrection des conseils ouvriers en Mars 1991 au Kurdistan. Le syndicat des chômeurs connaît un succès immédiat en raison de sa principale revendication « 100 $ d’indemnité pour tous et toutes », dans un pays où il n’existe aucun droit pour les chômeurs et chômeuses.

    Quelques mois plus tard est fondée à Bagdad, avec le concours du Syndicat des chômeurs, la Fédération des conseils ouvriers et syndicats en Irak (Fcosi), un syndicat de base qui organise, malgré la répression, des élections libres dans de nombreuses entreprises pour mettre en place des conseils ouvriers élus et révocables par les travailleurs eux-mêmes. Actuellement, la Fcosi rassemblerait plus de 350 000 travailleuses et travailleurs dans l’industrie (coton, cuir, bois, agro-alimentaire, transports) aussi bien que dans les services publics (administration, santé, banques, étudiants).

    La Fcosi est implantée dans l’ensemble de l’Irak, aussi bien au Kurdistan que dans le centre et le sud de l’Irak, et n’est pas liée à un mouvement religieux. Politiquement, elle est soutenue par le Parti communiste ouvrier d’Irak. Principale organisation d’extrême-gauche opposée aux groupes religieux et nationalistes, ce parti tire son inspiration de la pensée du communiste iranien Mansoor Hekmat, très critique sur « l’anti-impérialisme » et le marxisme-léninisme traditionnel. La Fcosi encourage la libre élection des délégués syndicaux et réclame une nouvelle législation du travail, puisque les lois répressives de Saddam Hussein sont toujours en vigueur.

    Le gouvernement pro-américain a décidé de ne reconnaître officiellement que la seule Fédération irakienne des syndicats (Iftu), créée par le Parti communiste au gouvernement ; les moyens manquent absolument pour l’activité syndicale, qui dépend largement de l’aide internationale apportée notamment par les syndicats japonais. Malgré cela, la Fcosi poursuit son développement et touche un nombre grandissant de secteurs avec un programme radical :
     Expulsion immédiate des troupes d’occupation américaines et britanniques.
     Reconnaissance de la Fcosi et du syndicat des chômeurs comme de véritables syndicats représentatifs des travailleurs et travailleuses d’Irak.
     Mise en place d’une loi de modernisation sociale, rédigée par les représentants élus par les travailleurs et les travailleuses.
     Liberté inconditionnelle d’organisation, de grève et reconnaissance de droits civiques réels et garantis.
     Pleine égalité des hommes et des femmes devant la loi, dans tous les droits civils et individuels.
     Séparation de la religion, de l’état et de l’éducation.

    La Fcosi mène des luttes en collaboration avec l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak. L’Olfi a connu un certain succès à partir de février 2004, pour son opposition à la mise en place de la charia islamique par le gouvernement intérimaire pro-américain. Cette lutte a valu à sa porte-parole, l’architecte Yannar Mohammed, des menaces de mort de la part de l’Armée des compagnons du prophète, un groupe proche des Talibans afghans. L’Olfi a créé à Bagdad et dans d’autres villes d’Irak des foyers d’accueil pour femmes menacées de meurtre d’honneur ; la journaliste italienne Giuliana Sgrena était en train de leur consacrer une enquête lorsqu’elle a été enlevée.

    La Fcosi cherche à se renforcer à travers l’Irak en initiant des syndicats et des conseils ouvriers d’un nouveau genre, créés par les travailleurs et les travailleuses eux-mêmes, réunis en assemblées générales pour exprimer leurs revendications. Si elle est considérée comme illégale par le régime, elle bénéficie d’une large reconnaissance dans la classe ouvrière.

    En novembre 2004, elle a réuni 350 délégués de toutes les branches de l’industrie et des services à Bassorah, pour une conférence qui a été un grand succès. Présente à Bagdad, Bassorah, Kirkuk, Nassiriyah et Kut, elle édite un journal
    al-Majalis al-Umaliya (Les conseils ouvriers), qui circule largement dans le monde du travail.

    Malgré cela, elle ne dispose ni d’un central téléphonique, ni d’ordi-nateurs -et encore moins de connexion Internet- ni même de photocopieuses ou de matériel d’impression autonome. Cela limite grandement sa capacité d’action. Sa situation financière est très difficile, car ses adhérents ne disposent pas toujours du minimum vital pour vivre. C’est pourquoi elle compte largement sur la solidarité internationale pour se développer et être toujours plus présente dans les luttes. Des syndicats américains et japonais, notamment, conscients de la nécessaire solidarité de classe et opposés à l’envoi de troupes de leur pays en Irak, ont déjà répondu à cet appel.

  • Sur les première lutte de classe en Irak après l’occupation militaire : lire ici

  • Azad Ahmed, membre du bureau politique du Parti communiste-ouvrier d’Irak, a été enlevé et assassiné le 30 octobre entre Souleimaniye et Kirkouk (Irak). On ne connait pas encore le groupe terroriste qui a enlevé et assassiné notre camarade. Azad Ahmed était un militant ouvrier connu au Kurdistan pour son engagement auprès des luttes des travailleurs. Lors du soulèvement de 1991 au Kurdistan d’Irak, il était un des animateurs des conseils ouvriers.

  • Plus de 100 objections ont été faîtes sur les 156 articles formant l’ébauche du nouveau code du travail. Un tel problème signifie que ce nouveau code est inacceptable. Et ces objections le mine.

    Depuis 2004, il y eu cinq ébauches du nouveau code du travail en Irak, aucun d’eux ne fut connu publiquement ou par les syndicats ouvriers. Le Ministre du Travail, se coordonnant avec la fédération gouvernementale [1] a élaboré la dernière ébauche du code du travail subrepticement, comme si ils préparaient une conspiration. Les autres syndicats en Irak n’ont eu des copies du dernier jet il y a seulement un an, par le Solidarity Center [2].

    Le brouillon récent du code du travail n’est pas simplement le résultat d’un développement normal des nécessités économiques, ou une sorte de remède à la crise économique. C’est le résultat direct de la politique du F.M.I. imposée par l’occupation américaine en collaboration avec le gouvernement. Donc combattre ce nouveau code, c’est combattre contre les politiques d’occupation et le nouveau libéralisme.

    L’esprit du brouillon est de légitimer les intérêts capitalistes et de les défendre dans un cadre officiellement autorisé.

    Les notes sont tellement variées que nous ne pouvons pas toutes les exposer avec détails ; ainsi nous nous focaliseront seulement sur les points importants.

    Le nouveau code du travail confirme les lois de l’ancien régime, qui considéraient les travailleurs du secteur public comme des agents officiels, leur privant des droits et garanties élémentaires, les interdisant le droit d’organisation et de grève.

    Beaucoup des articles du nouveau code du travail sont là pour assurer les intérêts capitalistes. Plus d’un article donne le droit aux capitalistes de licencier les travailleurs sans motif. Le renvoi des ouvriers est à la discrétion du propriétaire de l’usine.

    En 2004, le gouvernement Irakien a accepté six ordres du F.M.I comme conditions pour un emprunt obligatoire d’environ 436 million de dollars. Toutes ces conditions sont l’expression des nouvelles politiques libérales sans aucun doute.

    Le nouveau code du travail reflète clairement et ouvertement les intérêt de classe des capitalistes. Il légitime l’exploitation tout en justifiant la gloutonnerie des capitalistes. En un mot, le nouveau code du travail est un cadre pour intensifier et justifier l’exploitation et la répression des travailleurs. Et permettre au nouveau modèle libéral de contrôler l’économie en Irak.

    Le préambule du brouillon facilite les conditions d’investissement des capitalistes.

    Il y n’a aucune confirmation réelle du droit de grève, protestation, rassemblement et manifestation.

    Il n’y a aucune garantie des droits des travailleurs comme :

    L’assurance contre le licenciement
    L’assurance-chômage
    La sécurité d’assurance

    Enfin, nous savons que nous pouvons imposer la fin de l’exploitation ou le gain de tous les droits pour la classe ouvrière en changeant ou en réformant le code du travail. De plus, la mise en œuvre du nouveau code ne changera pas le système de propriété ou la mise en œuvre d’une nouvelle société, c’est à dire le socialisme.

    En réalité, nos critiques du nouveau code sont faites pour mettre en œuvre des réformes comme : le droit de grève, le droit de protestation, l’assurance-chômage, et le droit d’organiser et rejoindre des syndicats, en un mot, de renforcer la capacité de la classe ouvrière de lutter contre les exploiteurs et le capitalisme.

    Falah Alwan

  • Sous la dictature de Saddam Hussein, les ouvriers n’avaient pas le droit de s’organiser ou de faire grève. Il y avait bien des syndicats, assurément, mais leurs leaders n’étaient que des collaborateurs loyaux du régime, et les travailleurs étaient souvent persécutés si les leaders les dénonçaient aux autorités baasistes. Tous les syndicats ont mis en application les règles du régime baasiste, et les ouvriers n’ont eu aucun droit de protester. Cela a duré plus de 30 ans, et la ségrégation des ouvriers irakiens du reste du monde a été très préjudiciable à leur lutte en Irak. Maintenant la guerre des USA sur l’Irak, suivi de l’occupation, a crée un chômage massif en Irak et détruit la société civile. Le futur ne semble guère plus prometteur, avec l’installation - contre la volonté des personnes en Irak - d’un gouvernement de marionnettes qui rassemble les chefs tribaux , les forces les plus à droite, la Mafia religieuse et les forces nationalistes et ethnocentriques. En outre, la montée multiforme de l’Islam politique a pour résultat un manque de sécurité grandissant et l’accroissement des activités terroristes, comprenant les prises d’otages, des décapitations, l’imposition du voile et la privation pour les femmes du travail et de l’éducation. Les lieux de travail ont été transformés en champs de bataille.

  • En dépit du tout cela, la classe ouvrière s’est organisée et a protesté pour défendre ses droits. Un Syndicat de chômeur, l’Union des Chômeurs (UUI) s’est formé car suite à la guerre et à l’occupation la majorité des travailleurs s’est retrouvée sans emploi. Ils ont organisé au moins 14 protestations majeures à Bagdad et dans d’autres villes et ils ont organisé 45 jours de sit-in devant les bureaux de l’administration civile pour l’Irak de Paul Bremer. Les dirigeants de l’union ont été arrêtés par les forces US à Bagdad pour avoir défendu les droits des ouvriers sans emploi. La Fédération des Conseils Ouvriers et des Syndicats en Irak (FWCTUI), dont l’Union des Chômeurs est membre a été fondé pour organiser les travailleurs dans les syndicats et les usines autour d’un programme très progressiste et laïc.
    Ils cherchent à défendre les droits des ouvrières et des ouvriers au travail, le droit d’organiser des syndicats et de protester, de mettre fin à toute la discrimination contre les ouvrières, garantissant la pleine égalité entre les hommes et les femmes au travail. Ces syndicats et conseils d’ouvriers sont bientôt devenus très populaires en Irak et beaucoup de confédérations syndicales ont souhaité les rejoindre. Ils tiendront une conférence le 25 novembre 2004 à Bassorah. On s’attend à ce que plus de 25 syndicats soient présents pour discuter de leurs problèmes et pour élire une direction. Le gouvernement intérimaire, par l’article 16 publié le 28 janvier 2004, a illégalement imposé au peuple d’Irak le fait que la fédération irakienne des syndicats (IFTU) est la seule union légale et le représentant unique des travailleurs en Irak. Ceci viole totalement les droits des autres syndicats comme l’UUI et la FWCTUI qui ont pourtant été à la tête des protestations de beaucoup d’ouvriers. En revanche, l’IFTU n’a rien proposé et a été reconnu par le gouvernement intérimaire parce que ceci servait mieux des plans des USA pour la privatisation de Irak.
    C’est un moment crucial pour les ouvriers confrontés aux deux piliers du terrorisme que sont l’occupation US et l’Islam politique. Le soutien et la solidarité internationale de tous les organismes de travailleurs, des syndicats, des groupes de gauches et d’individus sont un besoin urgent pour les forces qui défendent l’humanisme, la laïcité et l’égalitarisme en Irak. Supportez-nous dans notre lutte pour la liberté et l’égalité en Irak !

    Houzan MAHMOUD

  • • 1. Nous exigeons une nouvelle législation du travail fondée sur des normes internationales reconnues concernant la journée de travail, le système de rémunération, et la liberté d’association des travailleurs. Ceci est primordial pour, et compatible avec les changements démocratiques que le mouvement syndical veut construire en Irak.

    • 2. Toutes les restrictions à la liberté de réunion et d’action syndicale en Irak doivent être immédiatement levées. Toutes les lois et procédures arbitraires imposées par l’ancien régime dans le but de réprimer le mouvement ouvrier, en particulier dans le secteur public, doivent être immédiatement supprimées. Une nouvelle loi doit garantir le droit de tous les travailleurs à se syndiquer.

    • 3. Le peuple irakien doit avoir la possibilité de travailler. Où il n’y a pas de travail approprié, les travailleurs doivent recevoir des indemnités de chômage. Les travailleurs ont droit à la sécurité sociale et à des réglementations qui protègent leur santé et leur sécurité.

    • 4. Nous demandons la participation des syndicats irakiens et de leurs représentants élus dans toutes les discussions sur les lois mentionnées ici ou toute autre loi ou décision concernant le travail et les syndicats. Aucune loi ou procédure concernant le travail ou les syndicats ne peut être légitime sans la participation de représentants des travailleurs à sa création. Les travailleurs et les syndicats doivent avoir un dialogue social ouvert avec le gouvernement irakien.

    • 5. Actuellement, alors que le mouvement syndical irakien et ses partenaires cherchent à renforcer les structures démocratiques de l’Irak, nous nous félicitons de la participation du système judiciaire irakien et de ses représentants lors des élections syndicales pour ratifier les résultats des élections. En même temps, nous rejetons toute tentative des organismes gouvernementaux pour interférer dans les décisions ou les actions des syndicats.

    • 6. Le mouvement ouvrier irakien et les syndicats et leurs partenaires approuvent toutes les mesures prises par le gouvernement irakien pour lutter contre la corruption et le sectarisme, et demandent que ces efforts soient complets et précis, et appliqués à tous les niveaux du gouvernement et de la société, des plus hauts sommets jusqu’à la base.

    • 7. Le mouvement ouvrier irakien et les syndicats et leurs partenaires proclament le droit de tous les Irakiens à se réunir, protester, et manifester en utilisant des méthodes non-violentes. Nous demandons la protection de ce droit et dénonçons toute tentative de le nier.

    • 8. Le mouvement ouvrier irakien et les syndicats et leurs partenaires, soulignent l’importance de médias libres et indépendants dans une société démocratique. Nous exigeons qu’aucune restriction arbitraire ne soit imposée sur les médias et que les journalistes soient protégés contre les attaques et la censure.

    • 9. Le mouvement ouvrier irakien et les syndicats et leurs partenaires soulignent l’importance de la loi sur la création d’organisations non gouvernementales et exhortent le gouvernement à mettre fin aux retards et atermoiements dans l’enregistrement des organisations non gouvernementales.

    • 10.Le mouvement ouvrier irakien et les syndicats et leurs partenaires proclament leur solidarité avec les victimes de violations des droits de l’Homme partout dans le monde. Nous demandons le plein respect des droits de l’Homme pour tous, l’indemnisation pour ceux qui ont souffert, des efforts pour juger ceux qui ont violé les droits des autres sans délai.

    • 11.Le mouvement ouvrier irakien et les syndicats et leurs partenaires célèbrent le principe du respect des droits des femmes et l’égalité avec les hommes. Nous demandons instamment une action rapide pour assurer une représentation et une participation égale des femmes au gouvernement irakien.

    • 12.Le mouvement ouvrier irakien et les syndicats et leurs partenaires soulignent la nécessité de réduire l’écart entre les salaires des ouvriers et employés et les salaires des dirigeants. Nous appelons à des réductions immédiates et drastiques de l’appareil ministériel et du gouvernement et à la fin du gaspillage d’argent public pour des postes inutiles attribués comme des faveurs sectaires ou partisanes ou des pots-de-vin.

    Syndicats signataires : Union of unemployed persons – Kurdistan ; Iraqi federation of oil unions (IFOU) ; Kurdish General Workers Syndicate Union (KGWSU) ; Kirkuk General Workers Syndicate Union (KGWSU)- Kirkuk ; General federation of workers’councils and unions in Iraq ; General Workers Syndicate Union of Salahadin ; General Federation of Iraqi Workers (GFIW) ; Union of Agricultural Workers and Food ; Federation of Workers’ Councils and Unions in Iraq (FWCUI) ; Electricity Workers and Technicians Union ; Electricity Workers and Technicians Union in Basra.

  • "Depuis 2004, il y eu cinq ébauches du nouveau code du travail en Irak, aucun d’eux ne fut connu publiquement ou par les syndicats ouvriers. Le Ministre du Travail, se coordonnant avec la fédération gouvernementale [1] a élaboré la dernière ébauche du code du travail subrepticement, comme si ils préparaient une conspiration. Les autres syndicats en Irak n’ont eu des copies du dernier jet il y a seulement un an, par le Solidarity Center [2].
    Le brouillon récent du code du travail n’est pas simplement le résultat d’un développement normal des nécessités économiques, ou une sorte de remède à la crise économique. C’est le résultat direct de la politique du F.M.I. imposée par l’occupation américaine en collaboration avec le gouvernement. Donc combattre ce nouveau code, c’est combattre contre les politiques d’occupation et le nouveau libéralisme."

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