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Un nouveau crime capitaliste au Pakistan !

jeudi 5 novembre 2015

L’effondrement d’une usine au Pakistan a provoqué une vingtaine de morts, des centaines de blessés et de disparus. 120 personnes se trouvaient dans le bâtiment selon la direction, beaucoup plus selon les travailleurs qui avancent le chiffre de 300 personnes. Plus de 100 personnes étaient toujours bloquées sous les décombres, ce jeudi 5 novembre au matin. Le drame s’est déroulé dans une zone industrielle de l’est du pays. Toute la nuit, les secours ont tenté d’extraire des gravats les dizaines de personnes prises au piège, se laissant guider par des appels au secours émanant des décombres. L’usine de fabrication de sacs en polyéthylène se situe dans une zone industrielle à une quarantaine de kilomètres de Lahore. Les causes précises de l’effondrement ne sont pas connues, mais au Pakistan les constructions répondent à très peu de normes, voire aucune. Certains ouvriers s’étaient plaints de l’apparition de fissures sur des murs, suite au tremblement de terre de la semaine dernière, mais le propriétaire n’y avait pas prêté attention. Aucun budget n’est alloué à l’entretien ou au contrôle des bâtiments dans cette région du globe pourtant très soumise aux aléas sismiques et à la mauvaise qualité des matériaux de construction.

« On a dit au propriétaire de construire des piliers supplémentaires avant de commencer à construire le quatrième étage, mais il n’a rien écouté », a déploré un ouvrier au micro de la chaîne Geo TV. Le ministre en charge de la province du Pendjab, Shahbaz Sharif, qui s’est rendu sur les lieux, a indiqué à la presse que le gouvernement enquêterait sur ces accusations d’ouvriers ayant dû retourner travailler dans des locaux endommagés.Il a souligné que le gouvernement avait ordonné que les bâtiments soient inspectés dans la foulée du tremblement de terre.

Les équipes de secours n’ont pas les moyens matériels adéquats pour intervenir et l’armée a dû déployer des équipes spécialisées.

Le gouvernement a seulement dit qu’il enquêterait sur les accusations d’ouvriers ayant dû retourner travailler dans des locaux endommagés.

L’an dernier dans la même ville, l’effondrement d’une mosquée avait fait 24 morts.
L’usine de trois étages fabriquait des sacs plastiques que les Pakistanais utilisent massivement pour y mettre tout achat, même minime, avant d’être récupérés par des éboueurs qui tentent d’en tirer quelques roupies.

Le 11 septembre 2012, 290 ouvriers avaient péri dans l’incendie de leur usine textile dans la ville portuaire de Karachi, un des pires accidents industriels de l’histoire du Pakistan.
Le bâtiment, défraîchi, de la compagnie Ali Enterprises, qui produit du prêt-à-porter et des sous-vêtements exportés en Europe et en Amérique du Nord. était plein à craquer mais n’avait ni sortie de secours ni ventilation adéquate. Ses fenêtres étaient grillagées et ses escaliers couverts de marchandise. Des employés sont morts étouffés, leurs corps ont ensuite été retrouvés calcinés.

La seule porte du bâtiment est même restée verrouillée, a révélé vendredi un responsable de la police ayant vu la vidéo de surveillance. "Le feu s’est déclaré au premier étage alors que des employés s’affairaient tranquillement et que des vêtements s’accumulaient. On peut voir des étincelles dans le câblage électrique qui était de mauvaise qualité et installé plus bas que de coutume sur les murs", a-t-il ajouté.

Les employés ont commencé à prendre conscience du feu et à courir pour quitter les lieux, puis les images s’arrêtent subitement, selon ce responsable. La seule porte de sortie, située à l’entrée principale de l’immeuble, avait un système de verrouillage électronique. "Or ce système n’a pu ouvrir la porte lorsque l’incendie a provoqué une coupure de courant", a souligné M. Khoso. En conséquence, les ouvriers ont été littéralement prisonniers des flammes. "L’incendie était clairement accidentel, mais ce qui est plus important et criminel, c’est que les propriétaires n’avaient prévu aucune sortie de secours", a-t-il regretté.

Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que le gouvernement n’a nullement tiré de leçons de cette catastrophe, qu’il n’impose nullement des normes de sécurité supplémentaires aux patrons des entreprises de surexploitation qui se développent.

Avec une main-d’oeuvre au rabais, payée l’équivalent de 80 euros par mois, le textile fournit plus de la moitié des exportations du "pays des purs" avec des ventes évaluées à dix milliards d’euros l’an dernier et destinées principalement à l’Europe.

Début 2014, le Pakistan a obtenu de l’UE le statut "GSP+" qui exempte de taxes ses exportations de textile, une aubaine pour les industriels. Le Pakistan avait obtenu ce statut après avoir maintenu son moratoire sur la peine de mort, mais a repris en décembre les exécutions dans la foulée de l’attaque talibane contre une école de Peshawar, fatale à 150 personnes.

Dans la foulée de l’incendie de Karachi, le parlement européen avait demandé aux grandes marques de "réexaminer d’un oeil critique" leurs chaînes d’approvisionnement au Pakistan et réclamé la mise en place "d’un système efficace et indépendant" d’inspection du travail et des bâtiments industriels. Cela n’a jamais été fait.

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