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Grève en Martinique et à Tahiti

mardi 18 août 2009

Les "accords" signés à la fin de la grève sont loin d’avoir réglé la situation sociale aux Antilles. De multiples conflits le soulignent.

MARTINIQUE

Les travailleurs des stations-service de Martinique ont entamé hier une grève illimitée affectant la plupart des stations de l’île antillaise. Ils réclament une prime à la vie chère….

" Près de 70%" des 98 stations-service de l’île étaient paralysées hier, selon un responsable syndical. Il faut ire que le mouvement est suivi par les employés affiliés aux syndicats CDMT, CGTM-produits pétroliers et UGTM, formations majoritaires dans ce secteur.

Entrés en grève illimitée dimanche soir, les employés des stations-services exigent "le respect immédiat des engagements pris le 15 juin 2009, sans augmentation du prix des carburants".

Ces engagements, pris après réunion à la préfecture entre syndicats et patrons de stations-service en juin, portent notamment sur " le versement d’une prime de vie chère à compter du 1er mars 2009 " et sur " l’application de la convention collective nationale à compter du 1er mars 2009". Les pompistes réclament également de meilleurs conditions de travail et notamment de sécurité.

Les travailleurs des stations-services de Martinique ont entamé lundi un grève illimitée affectant la plupart des stations de cette île antillaise, a-t-on appris lundi auprès des organisations syndicales.

Selon un responsable syndical, "près de 70%" des 98 stations-services martiniquaises étaient paralysées par le mouvement portant sur la mise en oeuvre d’une prime de vie chère.

La grève est suivie par les employés affiliés aux syndicats CDMT, CGTM-produits pétroliers et UGTM, formations majoritaires dans ce secteur.

Des piquets de grève ont été mis en place dès lundi matin dans plusieurs sites, en particulier à Fort-de-France, a constaté un correspondant de l’AFP. Les entrées et les sorties des stations-service sont entravées par des palettes, des pneus et des poubelles.

Aucune file d’attente n’était visible aux abords des stations-service lundi matin contrairement à samedi et dimanche : des rumeurs de grève avaient entraîné au cours du week-end une grande affluence aux abords de plusieurs points de vente de carburant, notamment à Fort-de-France et ses environs.

La décision effective d’entrer en grève illimitée a été prise dimanche soir lors d’une assemblée générale à la maison des syndicats à Fort-de-France, indique-t-on de mêmes sources.

Selon l’intersyndicale, le mouvement, décidé "à l’unanimité", a pour but "d’exiger immédiatement le respect des engagements pris le 15 juin 2009, sans augmentation du prix des carburants".

Ces engagements, pris après réunion à la préfecture entre syndicats et patrons de stations-service, portent notamment sur "le versement d’une prime de vie chère à compter du 1er mars 2009" et sur "l’application de la convention collective nationale à compter du 1er mars 2009".

Les salariés grévistes réclament également "le respect des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité" dans les stations-service.

Les stations-services martiniquaises emploient en moyenne et par rotation une demi-douzaine de pompistes.

Alertés par la rumeur d’une grève, les habitants de l’île se sont rendus en nombre ce week-end pour faire le plein de carburant. Mais si la grève perdure, la situation pour les usagers pourrait devenir problématique.

TAHITI

Grève générale ou pas ? Lundi matin, les leaders des cinq grandes centrales syndicales, CSTP/FO, CSIP, O Oe To Oe Rima, A Ti’a i Mua et Otahi, ainsi que les représentants des pêcheurs et de l’association Moruroa e Tatou se sont réunis en attendant d’être reçus lundi à 17h, par le vice-président, Antony Géros. "Si les négociations ne sont pas en notre faveur, nous ferons grève", affirme Patrick Galenon. En attendant, l’Intersyndicale a décidé de se réunir à To’ata mardi à 9h.

Y aura-t-il une grève générale mardi matin malgré la rencontre avec le vice-président du Pays lundi soir ? "Nous déciderons en fonction des résultats des négociations, si il y aura grève générale ou pas", répond le secrétaire général de la CSTP/FO Patrick Galenon au nom de l’Intersyndicale. "Quoiqu’il en soit, à l’heure actuelle, nous avons décidé de tous nous rencontrer mardi matin à To’ata à partir de 9h00", ajoute-t-il.

"Nous ne voulons pas faire grève pour la grève ! Le Pays est en difficulté. Il y a 5 000 salariés minimum qui ont été licenciés et ça continue. Il faut que, ensemble, en tripartite, l’État, le territoire, les centrales syndicales ainsi que le patronat, nous fassions vraiment oeuvre commune", a encore déclaré Patrick Galenon, lundi matin, au sortir de la réunion à laquelle était présents Yves Laugrost et Jean Marie Yan Tu de A Ti’a i Mua, un représentant de O Oe To Oe Rima dirigé par Ronald Terorotua, une délégation des pêcheurs, ainsi que Roland Oldham, président de Moruroa e Tatou.

Les quatorze points de revendication de l’Intersyndicale seront-ils entendus lundi soir par le Pays ? "Nous pensons que nous allons être entendus non seulement par le Pays, mais aussi par les représentants de l’État", augure Patrick Galenon qui déplore malgré tout "n’avoir pas encore reçu d’invitation de l’État".

Dans les grandes lignes, les revendications concernent la retraite, la situation de la CPS (Caisse de Prévoyance Sociale) . "Pour les maladies radio-induites, c’est de l’ordre de 31 milliards de Fcfp -environ 260 millions d’euros- que la métropole (loi Morin) devrait nous rembourser. Et on y tient fortement puisque cela permettrait d’améliorer notre situation", explique ainsi Patrick Galenon.

Et d’ajouter : "La grève générale ne vise ni la métropole, ni le gouvernement local. C’est une situation générale. Au niveau du gouvernement local, il est vrai que la relance n’est pas au rendez-vous. Au niveau de la métropole, nous avons déjà eu les problèmes avec l’ITR (Indemnité temporaire de retraite, ndlr) et nous entendons dire que l’État va s’attaquer à l’indexation. Par ailleurs, le statut communal qui n’est toujours pas réglé. Et cela fait vingt ans que cela dure".

Une population dubitative

Si les leaders syndicaux sont soudés, l’enthousiasme n’y est pas et la population ne semble pas vouloir suivre le mot d’ordre de l’Intersyndicale en cette période de récession et de crise économique. Interrogé sur ce point Patrick Galenon rétorque : "Je sais bien que la population a du mal à comprendre lorsque l’on parle de la P.S.G. (projet de réforme de la protection sociale généralisée). Elle ne suit pas forcément les dossiers. Mais lorsque l’on va lui dire que demain, au lieu de travailler trente-cinq ans pour bénéficier de la retraite, il lui faudra travailler quarante-deux ans, alors la population comprendra ! Ou encore lorsqu’elle ira à l’hôpital, et qu’elle devra payer son séjour ou que le remboursement des longues maladies ne sera plus à 100%, mais à 80 %, là, elle comprendra. Mais il sera peut- être trop tard !".

Si la réunion programmée en fin d’après-midi avec le vice-président Tony Géros ne donne pas satisfaction aux syndicats, la grève sera effective à partir de ce lundi à minuit. Reste à savoir si elle sera suivie.

Messages

  • La grève se durcit à Air Tahiti !

    La compagnie a annulé la plupart des 65 vols en moyenne qu’elle assure quotidiennement pour environ 1.900 passagers. Elle a pu néanmoins reprogrammer des vols pour aller chercher les passagers d’île en île, et assure que 75 à 80% d’entre eux ont finalement pu être acheminés ces derniers jours.

    Certains employés sont en grève depuis le 12 mai et le mouvement a pris de l’ampleur cette semaine, avec l’appel à la grève de plusieurs syndicats de PNC et de pilotes. Ils assurent que plus de 80% des hôtesses et stewards suivent le mouvement, un chiffre confirmé par la direction. D’autres préavis ont été déposés pour la semaine prochaine. Les syndicats appellent aussi à la grève dans les sociétés prestataires de la compagnie (ravitaillement en carburant, plateaux-repas).

    Air Tahiti assure les vols inter-îles en Polynésie française. Le mouvement social ne touche pas Air Tahiti Nui, une compagnie distincte, qui assure des vols longs courrier depuis la Polynésie française. Les revendications sont nombreuses et beaucoup sont propres à chaque catégorie de personnels. Les syndicats insistent sur leur refus du plan social en cours, et sur les "pressions" et le "harcèlement" que subissent selon eux les salariés.

    "Très peu de vols ont pu être assurés", a reconnu auprès de l’AFP le service communication de la compagnie. Air Tahiti réajuste chaque jour tout son programme, et organise des vols-charters qui vont chercher les passagers dans les nombreuses îles desservies par la compagnie. Air Tahiti a même affrété un ferry pour desservir Huahine et Raiatea, deux îles peu éloignées de Tahiti. Mais cette solution n’est pas envisageable pour les cinq archipels de Polynésie française, répartis sur une surface grande comme l’Europe dans le sud de l’océan Pacifique.

  • La grève se profile dans les hôpitaux de Tahiti. Mercredi, le syndicat des praticiens hospitaliers a déposé un préavis de grève pour faire respecter les revendications reprises par 5 protocoles d’accord successifs entre 2009 et 2016.
    La grève pourrait débuter le 6 novembre dans les hôpitaux de Tahiti et des îles, pour une durée illimitée.

  • Des milliers de travailleurs à Tahiti et dans d’autres parties de la Polynésie française ont rejoint le 15 février une grève générale, annoncée au départ comme « illimitée », contre le projet du gouvernement de faire passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans d’ici 2020 et d’augmenter les cotisations salariales. La proposition exige également que les travailleurs contribuent à la sécurité sociale pendant 38 ans, contre 35 actuellement, pour pouvoir bénéficier d’une pension de retraite à taux plein.

    Cette colonie française reculée du Pacifique Sud, avec 67 îles habitées et une population de 280 000 habitants, a été ravagée par les crises politiques et les troubles sociaux pendant plus d’une décennie. Quatre grèves ont eu lieu en novembre et décembre dernier impliquant les personnels du journal Dépêche de Tahiti, les travailleurs d’Air France, les travailleurs hospitaliers et les travailleurs des cantines scolaires.

    Cette grève générale est la dernière manifestation d’une colère généralisée parmi les travailleurs à propos des mesures d’austérité imposées par les gouvernements successifs à Papeete et à Paris, y compris des attaques répétées contre les emplois, les salaires et les conditions de travail.

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