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L’Allemagne se tourne à nouveau vers l’extrême droite ?

vendredi 29 septembre 2017

L’Allemagne se tourne à nouveau vers l’extrême droite ?

Victoire de l’extrême droite au premier tour de l’élection présidentielle autrichienne : un avertissement

Pourquoi l’extrême-droite monte ?

Terrorisme en Allemagne et politique des classes dirigeantes

Des nazis au sein des forces de répression allemandes

L’extrême droite ! Quelles forces ? Quelles perspectives ?

Un journal allemand reconnaît un faux dans l’accusation médiatique sur des « agressions sexuelles de masse » prétendument commises par des migrants

Les partis allemands virent encore plus à droite après le succès électoral de l’AfD

La montée de l’AfD et l’embardée vers la droite de la politique officielle

Parti de gauche et Verts veulent l’extension des pouvoirs policiers

Le Parti de gauche allemand : un parti du militarisme et de la guerre

Pendant la campagne électorale, des candidats attaquent les réfugiés, demandent le renforcement de l’Etat…

Le sénat de la ville de Hambourg persécute les réfugiés

La crise des réfugiés

Un journal conservateur allemand menace la Pologne de revendications territoriales

Le militarisme de la social-démocratie

La complicité des politiciens et des médias allemands avec l’idéologie exhibée à Charlottesville

Nouveau militarisme allemand

L’armée de l’air allemande fait son entrée dans la guerre en Syrie

Le réseau néonazi est plus vaste qu’on le pensait

Le programme électoral social-démocrate allemand : plus de police, de surveillance, hâter les expulsions

Luttes de classes en Allemagne

Fascisme allemand et classes possédantes

Messages

  • Avec l’AfD, plus de 90 députés – des nazis, racistes et xénophobes revendiqués – entrent au Parlement 72 ans après la chute du Troisième Reich de Hitler. Alexander Gaulland de 76 ans, le candidat principal, l’a rendu très clair, demandant aux Allemands d’être fiers des réalisations des soldats allemands dans les deux guerres mondiales, c’est-à-dire d’être fiers d’une guerre d’agression criminelle, de la complicité dans l’Holocauste et du meurtre de sang froid de millions de civils, de résistants et de prisonniers de guerre.

    Alors que de nombreux travailleurs et jeunes sont profondément consternés par la montée de l’AfD, l’indignation des médias et des partis établis est pire qu’hypocrite. Ils ont ouvert la voie idéologiquement et politiquement à ce parti et exploitent maintenant son succès électoral pour justifier un nouveau virage à droite. Sans comprendre ce contexte, il est impossible de comprendre la montée de l’AfD et comment la combattre.

    Il n’y a pas une seule déclaration de Gaulland et d’autres politiciens de l’AfD qui n’ait pas été prononcée sous une forme similaire par les politiciens des partis « respectables » ou des journalistes des médias de l’establishment.

    Cela a commencé il y a sept ans avec le brûlot raciste « L’Allemagne s’abolit » du politicien social-démocrate (SPD) Thilo Sarrazin. Avant que le livre n’ait été imprimé, Sarrazin est apparu dans une émission-débat après l’autre. Le battage fabriqué par les médias autour du livre a stimulé ses ventes. Depuis, les préjugés racistes les plus méprisables sont de nouveau devenus des formes acceptables de discours public.

    Ensuite, au début de 2014, une révision systématique de l’histoire a été lancée. Alors que les principaux représentants du gouvernement ont proclamé la fin de la contrainte militaire, Der Spiegel a publié l’article « La transformation du passé ». Il a appelé à une réévaluation de la culpabilité allemande pendant la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale. L’article se basait sur les points de vue de deux historiens de l’Université Humboldt de Berlin, Herfried Münkler et Jörg Baberowski.

  • La campagne, d’une durée de plusieurs mois autour des événements de Cologne au réveillon du Nouvel An de 2015-16, a servi de campagne publicitaire pour l’AfD. Quelques incidents de bousculades et d’agressions, qui se produisent souvent lors d’événements où de grandes quantités d’alcool sont consommées, ont été grossièrement exagérés par les médias afin de favoriser une campagne anti-réfugiés. Cette campagne visait à renverser la large vague de solidarité pour les réfugiés et à répandre la peur et la panique. Les organisations féministes et de pseudo-gauche ont ouvert la voie en soutenant cette sale campagne sous prétexte que ce qui était en jeu était la défense les femmes contre les viols en groupe.

    Enfin, les affrontements en marge du sommet du G-20 à Hambourg – provoqués par la police – ont servi à légitimer une campagne contre l’"extrémisme de gauche », c’est-à-dire toute critique de gauche du capitalisme. Le ministre de la Justice, Heiko Mas, a même demandé un concert « rock contre la gauche ». En revanche, le terrorisme des extrémistes de droite a été largement ignoré ou minimisé, même si, selon les chiffres de la Fondation Amadeu Antonio, 179 personnes en Allemagne sont mortes en raison de la violence extrémiste de droite depuis 1990.

    La même attitude face à la réussite électorale de l’AfD a caractérisé la réponse des partis établis. L’élite dirigeante est préoccupée avant tout par une résistance potentielle depuis la gauche. C’est la raison pour laquelle le SPD a décidé d’entrer dans l’opposition. Le SPD a l’intention de bloquer le développement d’une véritable opposition de gauche contre le virage à droite de la politique officielle.

    Tous les partis s’emparent de l’AfD comme prétexte pour mener à bien un autre virage à droite. Ils prétendent que le parti extrémiste de droite a gagné du soutien parce que leurs propres politiques n’étaient pas assez à droite.

  • L’élection de dimanche en Allemagne a vu la montée de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) d’extrême droite et l’effondrement du parti officiel de gauche, le Parti social-démocrate (SDP). Avec plus de 90 députés dans le nouveau parlement, l’entrée de l’AfD marquera la première fois depuis la fin du Troisième Reich, que des fascistes et des racistes revendiqués siégeront à l’assemblée nationale.

    Loin d’être l’exception, le triomphe électoral du parti néo-fasciste en Allemagne fait partie d’une tendance récurrente dans toute l’Europe et au-delà.

    En Grande-Bretagne, le parti anti-immigrants d’extrême droite, UKIP (Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni) était la principale force politique du vote référendaire de l’année dernière pour sortir de l’Union européenne. En France, la dirigeante du Front national, Marine Le Pen, est arrivée au deuxième tour de l’élection présidentielle de cette année et a capté 34 % des voix, le double de ce qu’avait obtenu son père en 2002. Les néo-fascistes du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) devraient entrer au gouvernement national suite aux élections du mois prochain.

    Aux États-Unis, le milliardaire fasciste, spéculateur immobilier et personnalité à la télévision, Donald Trump, a remporté les élections de 2016, mettant au pouvoir le gouvernement le plus à droite dans l’histoire américaine.

    Ces développements soulèvent une question essentielle : pourquoi la décennie qui a suivi la plus grande crise du capitalisme mondial depuis les années 1930, qui a failli faire effondrer l’ensemble du système financier, et a inauguré les politiques d’austérité brutale et de militarisme international, a vu un renforcement constant des partis d’extrême-droite ? Pourquoi les partis sociaux-démocrates et le Parti démocrate aux États-Unis n’ont-ils pas seulement échoué à gagner du terrain électoral en raison de l’éviscération des programmes sociaux et de l’appauvrissement de larges couches de la classe ouvrière, mais ont subi une défaite après l’autre ?

  • La classe dirigeante allemande a répondu au succès électoral du parti d’extrême droite l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) en virant très nettement à droite, avec des appels intensifiés pour un renforcement militaire et du l’appareil d’État répressif.

    Spiegel Online a rapporté jeudi les projets de la grande coalition, qui est toujours en fonction, de prolonger les interventions de l’armée allemande en Afghanistan, au Mali et au Moyen-Orient de trois mois sans vote parlementaire.

    Si l’Union démocrate-chrétienne/Union sociale-chrétienne (CDU/CSU) et les sociaux – démocrates (SPD) obtiennent ce qu’ils veulent : « le nouveau gouvernement et le parlement (Bundestag) ne prendrait une nouvelle décision sur les missions qu’en avril 2018. » En conséquence, le gouvernement a l’intention « de prolonger les mandats parlementaires pour la mission à la fois les mandats parlementaires pour la mission en Afghanistan et le combat contre l’État islamique sans aucun changement jusqu’à la fin du mois de mars ».

    Une telle décision marquerait une rupture avec la prérogative parlementaire garantie par la loi fondamentale de l’Allemagne et ouvrirait en grand la porte au déploiement de soldats allemands supplémentaires dans des interventions militaires étrangères. Déjà dans le « Livre blanc 2016 sur la politique de sécurité et l’avenir des forces armées », il a été déclaré « à la lumière des responsabilités accrues de la politique de sécurité de l’Allemagne [le gouvernement doit être en mesure d’]assumer la responsabilité à court terme [pour le déploiement] de forces militaires allemandes avec leurs armes. »

  • Franziska Schreiber, ancienne membre de l’AfD, a rapporté dans son livre « À l’intérieur de l’AfD » que Maaßen avait eu des entretiens avec Frauke Petry, alors que celle-ci dirigeait l’AfD. Maaßen a rencontré Petry deux fois en 2015, avant que l’AfD entre au Bundestag. Selon Schreiber, Maaßen lui a donné des conseils sur la manière d’éviter que l’AfD soit surveillée par le BfV, une affirmation que nie Maaßen.

    Schreiber a depuis confirmé sous serment que Petry lui avait répété à plusieurs reprises « que l’AfD a de la chance d’avoir quelqu’un comme Hans-Georg Maaßen à la tête de l’Office fédéral de la protection de la Constitution, quelqu’un qui ne souhaite pas qu’il soit surveillé ».

    Le successeur de Petry à la tête de l’AfD, Alexander Gauland, a également confirmé qu’il avait rencontré Maaßen. La réunion devait porter sur un « soupçon » selon lequel il y avait un « agent russe » dans le groupe parlementaire de l’AfD. Gauland a rapporté plus tard que Maaßen l’avait assuré, « il n’y avait rien ».

    Même le Süddeutsche Zeitung admet maintenant qu’il y a « des soupçons que Maaßen pourrait être proche de l’AfD d’extrême droite ». Au printemps 2018, il était « révélé que plusieurs bureaux de la protection de la constitution souhaitaient observer l’AfD à cause de ses contacts avec des éléments ouvertement anticonstitutionnels ». Mais, comme il l’avait déjà fait, Maaßen s’est prononcé contre la surveillance de l’AfD.

    L’actuel chef de l’AfD, Gauland, fait l’éloge de Maaßen. Le Süddeutsche Zeitung cite Gauland en disant : « Je considère M. Maaßen comme un haut fonctionnaire objectif ».

    La semaine dernière, le journal taz a fait le point sur une autre rencontre avec un haut responsable de l’AfD. Maaßen a rendu visite au député de l’AfD, Stephan Brandner, en juin de cette année pour une conversation d’une heure dans le bureau parlementaire de ce dernier. Brandner est président de la Commission des affaires juridiques du Bundestag. Il doit son poste au vice-président du Bundestag, Thomas Oppermann (SPD), qui l’avait proposé pour le poste lors d’une élection secrète.

    Brandner a déclaré à la presse qu’il avait parlé avec Maaßen du travail de la commission des affaires juridiques et du rapport actuel du BfV. Il ne donnerait pas de détails sur la réunion, car les deux hommes étaient d’accord sur la confidentialité. Le BfV s’est également abstenu de tout commentaire sur la réunion. « Le BfV ne commente jamais les discussions confidentielles dans la sphère parlementaire », a déclaré une porte-parole.

  • Maaßen a repris la direction du BfV à l’été 2012, lorsque l’agence était en pleine crise. Neuf mois plus tôt, la cellule terroriste néo-fasciste NSU (Groupe clandestin national-socialiste) avait été exposée et il est apparu que le BfV comptait de nombreux agents infiltrés actifs dans le groupe. Le BfV a ensuite procédé à une destruction en masse de ses fichiers, et le prédécesseur de Maaßen, Heinz Fromm, a dû démissionner.

    Maintenant, Maaßen a transformé le BfV en un outil politique qui s’aligne étroitement avec l’AfD d’extrême droite, tout en espionnant le SGP.

    Les conséquences sont connues. Die Zeit écrit : « La décision de surveiller un parti » est « nécessairement une décision politique – avec des conséquences politiques ». Il poursuit : « Pas seulement parce que la BfV peut surveiller les membres, ses élus, et les associations, et, dans des cas spéciaux : établissant des écoutes téléphoniques, enregistrant des dialogues en ligne, et observant des suspects. Mais surtout parce que l’observation stigmatise un parti. »

    Dans son communiqué, le SGP a prévenu que l’action de la BfV est dirigée contre « quiconque qui lutte contre les inégalités sociales, le militarisme et l’oppression et prône une perspective socialiste ». La classe dirigeante répond à la radicalisation croissante de la jeunesse « en revenant aux politiques autoritaires des années 1930, en réprimant les socialistes et en adoptant les politiques d’extrême droite. Cette crise enlève la façade “démocratique” du capitalisme allemand pour révéler la peinture brune originale. »

    Il est grand temps de faire face à cette conspiration d’extrême droite dans l’appareil d’État et de contrer l’offensive du BfV et de la grande coalition. Le SGP lance un appel à tous ceux qui cherchent à s’opposer au militarisme et à la guerre, aux inégalités sociales et aux évolutions vers un État policier.

  • La police allemande est intervenue à coups d’engins lanceurs d’eau pour empêcher la manifestation de l’extrême gauche à Chemnitz de faire face à celle de l’extrême droite qui avait, la veille, organisé un pogrome anti-étrangers, anti-musulmans.

  • La Suède se joint à la vague brune d’extrême droite en Europe…

  • Le président du parlement allemand Schäuble prône le militarisme et la répression étatique dans le discours du «  Jour de l’unité  » !

    L’année dernière, le président Frank-Walter Steinmeier (SPD) en a prononcé le discours principal et a appelé à la coopération avec l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) d’extrême droite, qui venait d’entrer au Parlement (Bundestag) à la suite des élections fédérales. « Nous ne pouvons pas permettre que nos différends se transforment en hostilités – non pas inconciliables, mais divergents », a déclaré M. Steinmeier en se rapprochant des extrémistes de droite, qui ont depuis utilisé le parlement comme plate-forme pour leur agitation raciste tout en fournissant la ligne politique suivie par le gouvernement fédéral.

    Mercredi, la parole fut donnée à Wolfgang Schäuble (CDU), président du parlement allemand. Il a profité de la cérémonie officielle pompeuse à l’Opéra d’État de Berlin pour prononcer un discours truffé de cynisme et de démagogie.

    Wolfgang Schäuble est l’une des figures centrales impliquées dans la contre-révolution sociale depuis les décennies récentes. Il a non seulement dicté l’accord d’unité qui a dissout la RDA, pendant son mandat de ministre de l’Intérieur de 1981 à 1991 sous Helmut Kohl, position qu’il a également occupée sous Merkel de 2005 à 2009, mais il a également soutenu la politique d’un puissant appareil d’État répressif.

    Il voulait déployer l’armée dans le pays et a appelé à une modification de la Loi fondamentale pour le faire ; Il a notamment appelé à ce que l’armée ait le pouvoir d’abattre les avions civils en cas de tentative d’attaque terroriste. Il a rejeté le contrôle parlementaire sur les services de sécurité et a prôné l’abolition des droits fondamentaux des « terroristes ». Il a notamment plaidé en faveur de l’utilisation de déclarations extorquées sous la torture dans le cadre d’enquêtes menées par les services de sécurité.

    Des organisations judiciaires professionnelles l’ont accusé de sacrifier les droits fondamentaux sur l’autel de prétendus intérêts de sécurité, d’« attaquer de front la Loi fondamentale » et de semer la peur dans la population afin de « susciter l’acceptation sociale des larges pouvoirs des services de sécurité ».

    Schäuble a atteint son apogée quand il est devenu ministre des Finances en 2009. Un an plus tôt, les banques avaient poussé l’économie mondiale au bord de l’effondrement avec leurs spéculations criminelles. Le prédécesseur de Schäuble, Peer Steinbrück du SPD, avait sauvé les banques avec des milliards d’argent des contribuables. La tâche de Schäuble était d’extraire ces milliards de la classe ouvrière.

  • Un scandale a eu lieu en Allemagne. Des responsables des Renseignements Généraux ont détruit des documents sensibles relatifs à l’implication de groupes néonazis dans une série de meurtres (9 étrangers dont 8 Turcs). L’affaire a été portée devant une Commission d’enquête parlementaire, et compte tenu de l’émotion qu’elle suscite, un grand ménage est à prévoir chez les RG allemands. Heinz Fromm, le chef du renseignement intérieur, a déjà annoncé lundi 2 juillet sa retraite anticipée. D’autres mouvements sont à prévoir.

    Selon le tabloïd allemand Bild, les dossiers détruits par les agents des services intérieurs contiennent une liste de 73 noms correspondant à leurs potentiels contacts au sein de la mouvance d’extrême-droite. Depuis la fin de l’année dernière, le spectre d’une « Fraction armée brune » (en référence à la Fraction Armée Rouge d’extrême gauche des années 70) est régulièrement évoqué dans la presse allemande. Selon Der Spiegel, des néonazis allemands auraient prêté main-forte au commando palestinien auteur de l’attentat anti-israélien des J.O. de Munich en 1972.

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