Accueil > 08- Livre Huit : ACTUALITE DE LA LUTTE DES CLASSES > La classe ouvrière en France après le 19 mars

La classe ouvrière en France après le 19 mars

jeudi 19 mars 2009, par Robert Paris

TROIS MILLIONS DE MANIFESTANTS MAIS UNE ABSENCE DE PERSPECTIVES POUR LA LUTTE DES TRAVAILLEURS

La manifestation du 19 mars à Perpignan

Comment combattre les licenciements et la montée massive du chômage et de la misère ?

L’actualité sociale est marquée par les licenciements et les suppressions d’emplois qu’ils aient pour nom La Redoute, Sony, Glaxo, Total, Continental ou encore Valeo. Révoltés, les travailleurs de Sony ont bloqué leur directeur. Devant les licenciements de Valeo comme ceux de multiples patrons, une fois de plus, le gouvernement s’est prétendu impuissant. Pourtant, à la demande de Sarkozy, le Fonds Stratégique d’Investissements, filiale de la Caisse des dépôts, a investi près de 19 millions d’euros dans Valeo en vue de « stabiliser et renforcer le capital » du groupe. Les salariés de Continental (Clairoix) ont appris la fermeture de leur entreprise de pneus. Cela signifie 1200 licenciements. C’est une usine dans laquelle gouvernement, patronat et syndicat avaient prétendu éviter un plan social en faisant accepter aux salariés un passage à 40 heures. Si la ministre Christine Lagarde se dit « choquée », elle ne l’est pas au point de considérer qu’il faille interdire ces licenciements. François Fillon a déclaré parfaitement normal que le trust Total, qui a réalisé 14 milliards de bénéfice, supprime 555 emplois. Pourtant Total est lié à l’Etat et a réalisé ses profits sur le dos des salariés et des consommateurs. En prétendant ne pas faire de licenciement sec, Total ment : en fermant un site, il licencie des salariés des sous-traitants. Il augmente aussi le chômage.

Il est vrai que l’Etat serait bien en peine de dénoncer Total, lui qui supprime tous azimuts les emplois dans les services publics parmi les infirmières, enseignants ou cheminots, alors que le travail n’a pas diminué dans ces secteurs. Lui qui a aussi accepté que des trusts comme Renault ou PSA suppriment massivement des emplois à l’époque où leurs bénéfices étaient en hausse. Lui qui a distribué des milliards aux deux constructeurs automobiles alors que ceux-ci suppriment des milliers d’emplois. Comme Total, ceux-ci prétendent ne pas licencier. Mais cela est faux : intérimaires et prestataires sont licenciés bien souvent quand le contrat de prestation est supprimé. Des milliers de prestataires ont ainsi récemment été virés de Renault Guyancourt.

Face à ces attaques directes contre les salariés, la gauche et les syndicats sont loin d’exprimer les intérêts du monde du travail. Jusqu’à la dernière minute, le syndicat CFTC majoritaire dans l’usine Continental de Claroix se disait « sûr de l’avenir du site » et « faisait confiance à la direction et à Sarkozy ». Certains syndicalistes pensaient le 29 janvier que c’était le début de la riposte mais les directions syndicales se sont bien gardé de faire monter la vapeur et ont reporté au 19 mars une nouvelle journée… sans lendemain. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, déclarait sur la chaîne LCI : « On ne va pas pouvoir faire dix manifestations contre la crise. »

Mais, aux Antilles, ce n’est pas par des journées d’action que les travailleurs ont eu quelques succès. Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, interrogé dans le « Parisien » du 10 mars sur le risque de contagion en métropole des grèves aux Antilles, affirmait : « Le conflit n’est pas transposable, la situation n’est pas comparable. » La dirigeante du PS Martine Aubry déclarait dans « Le Parisien » du 13 février « craindre une propagation des événements qui agitent les Antilles » et sur un mouvement de révolte sociale en métropole, elle affirmait : « Il faut tout faire pour que cela n’arrive pas » « Le Monde » écrivait en janvier 2009 : « A l’Elysée comme au Parti socialiste, dans les syndicats comme dans les milieux patronaux, tout le monde redoute une explosion du chaudron social. »

Face aux licenciements, les occupations d’usines se multiplient mais, usine par usine, elles ne peuvent faire vraiment reculer patrons et gouvernement. De plus en plus de travailleurs ont conscience qu’on ne fera pas l’économie d’un mouvement social de grande ampleur. Pour cela, il faut rompre avec la stratégie qui perd : l’espèce de ballet (un pas en avant, deux pas en arrière qui ponctue négociation/journée d’action) qui est celle des dirigeants syndicaux. Il faut faire converger les luttes pour que les travailleurs ne soient pas les victimes de la crise du capitalisme.

Tous ensemble, on peut interdire les licenciements, le chômage technique et les suppressions d’emplois. Il ne faut pas revendiquer pour défendre l’activité mais pour se payer sur les profits présents, passés et futurs des patrons et, s’il le faut, sur les anciens profits accumulés.

Messages

  • Syndicalisme de collaboration : après avoir déclaré qu’il n’était pas pour la grève générale comme aux Antilles, Bernard Thibaud refait une déclaration. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a déclaré aujourd’hui sur RTL que la grève n’était "pas le seul moyen d’expression de son mécontentement".

    Il veut sans doute dire qu’il n’y pas que la grève : il y a aussi l’occupation ; il y a aussi la réquisition ; il y aussi la grève insurrectionnelle ! Il y a aussi la révolution .

    Non ! Il veut dire qu’il y a aussi la collaboration !

    • Cinq des six raffineries Total que compte le territoire français et qui assurent plus de la moitié des besoins en hydrocarbures du pays, ont rejoint le mouvement.

      A Donges, les expéditions sont paralysées empêchant toute livraison de carburants et de fioul domestique. La maintenance courante sur les installations de raffinage est également suspendue. Seules les opérations de sécurité sont assurées. Enfin les réceptions de pétroliers sont interrompues. Un navire planifié hier à 17 h n’a pas été réceptionné. Il attend en rade de pouvoir débarquer sa cargaison de pétrole brut.

      « Nous craignons un plan de délocalisation progressive des activités industrielles du groupe, vers des pays moins regardant en matière environnementale et à bas coûts salariaux, souligne l’un des délégués, Fabien Privé Saint-Lanne. Les salariés veulent s’opposer à tout projet de vente ou fermeture de raffineries, au nom d’une logique financière destructrice d’emploi dans une entreprise qui fera cette année 8 milliards d’euros de bénéfices. » Le personnel sera appelé à se prononcer aujourd’hui sur la poursuite du mouvement. Hier la direction générale de l’entreprise pétrolière n’a ni confirmé ni démenti ses projets de démantèlements.

      Selon les syndicats, cinq à six jours de blocage des livraisons pourraient provoquer une pénurie de carburants et de combustibles de chauffage. La raffinerie de Donges alimente toute la façade Atlantique.
      Ouest-France

      Par CGT PHILIPS EGP DREUX
      sans plus d’information je soutiens à 100% les grevistes.car une entréprise comme tOTAL qui réalise de somme colosale de bénéfice et qui prétent entreprendre des actes destruictifs d’(emplois des salariés céla doit être suivi par grèves car c’est un récul social si je peux m’escprimer ainsi.vive la Grève !!!!!!!!!!!

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.