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Images de la lutte en Guadeloupe

lundi 18 mai 2009, par Robert Paris

LA LUTTE CONTINUE

POUR 200€ POUR TOUS

POUR LA BAISSE DE TOUS LES PRIX

POUR UNE VIE CORRECTE ET DIGNE

POUR DES SALAIRES DÉCENTS

NON A L’EXPLOITATION

POUR ENLEVER AUX BÉKÉS TOUTE PROPRIÉTÉ ISSUE DE L’ESCLAVAGE

POUR LE DROIT AU LOGEMENT, A L’EMPLOI, A UN SALAIRE CORRECT

De nombreuses grèves et mobilisations se poursuivent encore en Guadeloupe. Les plus importantes se déroulent à la « maison départementale de l’enfance », chez Orange, à l’ASFO (un organisme de formation), chez les pompiers de la Chambre de commerce. Les employés communaux de Baillif ont mené leur grève avec succès.

À Orange, la grève s’est étendue à la Martinique et à la Guyane. Dans toutes ces entreprises les travailleurs se battent pour obtenir l’application de l’accord Bino sur les 200 euros, accord signé au cours de la grève générale de janvier, février, mars, derniers. Signalons qu’aujourd’hui ce sont plus de 50 000 travailleurs sur 80 000 concernés qui ont obtenu l’accord Bino, soit immédiatement à l’issue de la grève générale soit ensuite par les grèves. Ils étaient au nombre de 17 000 au moment de la signature de l’accord en pleine grève générale.

Quant aux travailleurs précaires, les « contrats aidés », ils manifestent régulièrement dans les rues à plusieurs centaines pour réclamer des emplois stables et pérennes.

Guadeloupe : la manifestation du 7 mai et l’occupation du conseil général

Les syndicats membres du LKP avaient appelé à une journée d’actions et de grèves pour le jeudi 7 mai en Guadeloupe.

Ce sont donc près de deux mille travailleurs et militants de tous bords du LKP qui ont défilé dans les rues du chef-lieu Basse-Terre. En particulier, les travailleurs en grève depuis plusieurs semaines, ceux d’Orange, de la Maison départementale de l’enfance, de l’ASFO (organisme de formation), les pompiers de la chambre de commerce (en grève depuis 5 mois), les travailleurs de l’hôtellerie sur lesquels planent plusieurs centaines de licenciements. Les raisons de cette journée d’action avaient été expliquées plusieurs jours avant par l’ensemble des syndicats membres du LKP en ces termes : « Moins de deux mois après la suspension du conflit de janvier, février et mars 2009, les profiteurs essaient de prendre leur revanche...L’article 165 du protocole du 4 mars 2009 prévoyait la poursuite des négociations et singulièrement la résolution des conflits. Force est de constater que les engagements ne sont pas tenus (pour exemple article 5, 44,93). Les négociations stagnent sur nombre de sujets (pain, prix de l’eau) et les conflits ne sont pas résolus. Bien au contraire, d’autres naissent du fait notamment de la non-application de l’article 4 prévoyant l’application de l’accord salarial du 26 février, dit Accord Jacques Bino. Les forces dominantes rendent le mouvement social responsable des licenciements, des fermetures d’hôtels. Elles mènent une intense campagne idéologique pour caricaturer le LKP et discréditer ses dirigeants. Les travailleurs ne doivent ni s’étonner ni être surpris, la lutte va s’aiguiser entre les travailleurs et les attardés du vieil ordre colonial et capitaliste »

L’occupation du palais du conseil général

Après la manifestation de rue, les dirigeants des syndicats et du LKP, fortement appuyés par les travailleurs en grève, décidèrent d’occuper les locaux du conseil général. Ce jour-là, en ces lieux, devait se tenir le « congrès », c’est-à-dire la réunion des élus du conseil général et du conseil régional pour y discuter de l’avenir institutionnel de la Guadeloupe.

La foule pénétra dans la salle du « congrès » au son des tambours du groupe Voukoum de Basse-Terre. Les travailleurs s’assirent sur les chaises réservées aux congressistes. Les dirigeants syndicaux, notamment Domota et Nomertin, prirent la parole. Toute la presse locale, RFO télé, les radios venues pour le congrès retransmirent en direct cette occupation.

Aussitôt Jacques Gillot, président du conseil général, et Victorin Lurel, président du conseil régional, firent des déclarations sur les ondes pour condamner cette occupation. Ils déclarèrent que les manifestants étaient violents, qu’ils empêchaient le personnel du conseil général de faire leur travail, qu’ils molestaient ce personnel. Ce qui était absolument inexact. Lurel ajouta qu’il s’agissait d’un acte « insurrectionnel » intolérable. Les manifestants exigèrent aussitôt un droit de réponse en direct. Domota répondit immédiatement que tout s’était déroulé sans casse.

Par la suite, il fut décidé de ranger les chaises, de laisser la salle libre en allant dans les rangées réservées au public et d’attendre les élus qui devaient arriver à 15 heures pour leur faire savoir les raisons du mécontentement. Seuls les représentants des organisations du LKP restèrent dans la salle. Il avait été décidé que chaque représentant ferait une déclaration. Mais Gillot et Lurel déclarèrent que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies et décidèrent de reporter la tenue du congrès.

C’est alors que les travailleurs en grève tinrent meeting et parlèrent de leur lutte au cours de l’après-midi dans cette salle du « congrès » remplie de manifestants avant de se disperser dans le calme.

Pierre JEAN-CHRISTOPHE

Portfolio

Messages

  • LKP : Fos é solidarité pou pèp é travayè Matinik...

    Publié le 6 mai 2009

    LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

    FOS é SOLIDARITÉ

    POU PÈP É TRAVAYÈ MATINIK

    LKP ka voyé on pil fòs pou Pèp é Travayè Matinik apré lapli, inondasyon, éboulman ki touché Péyi la é ki lésé fanmi an penn é soufrans.

    KENBÉ RÈD !

    Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

    Elie DOMOTA
    Lapwent, le 05 mé 2009

    • L’INDÉCENCE DU BÉKÉ ALAIN HUYGHES-DESPOINTES

      mardi 3 février 2009 par la rédaction de Montray Kreyol

      Les propos tenus dans l’émission de « Canal + » intitulée « Les derniers maîtres de la Martinique » consacrée à la caste békée, propos tenus par le Béké Alain Huyghes-Despointes, en ont choqué plus d’un. L’homme, titulaire de la légion d’honneur a, entre autres, condamné le métissage parce que, dit-il, « dans les familles métissées les enfants sont de plusieurs couleur et il n’y a donc pas d’harmonie ». On a aussi retenu ses propos sur l’esclavage qui aurait été moins mauvais qu’on ne le décrit généralement et diverses autres insanités du même type.
      En fait, à bien y regarder, le plus scandaleux dans tout cela, c’est que ce sont les Békés les responsables du métissage. Ce sont eux qui, trois siècles durant, ont abusé des esclaves noires, puis après l’abolition, des travailleuses noires, semant des petits mulâtres, chabins et consorts à tout va. Jamais en trois siècles, il n’y a eu à la Martinique un seul Yannick Noah, un seul Harlem Désir ou un seul Barack Obama ! C’est-à-dire le rejeton d’un homme noir et d’une femme blanche.

      Jamais.

      Il suffisait à un esclave noir de simplement jeter les yeux sur une Blanche pour qu’il soit immédiatement fouetté et si, par extraordinaire, il osait aller plus loin, il risquait le cachot à vie, voire la peine de mort. A l’inverse, les Békés se servaient sans vergogne dans leur cheptel féminin noir et cela jusqu’à une date récente. En effet, l’ethnologue français Michel Leiris, venu enquêter pour le compte de l’UNESCO aux Antilles françaises, publia un livre intitulé « Contacts de civilisations en Martinique et en Guadeloupe » (1956) dans lequel il rapporte le propos d’un grand béké de l’époque, Gabriel Hayot, qui se vantait d’avoir 40 petits mulâtres.

      Donc monsieur Huyghes-Despointes fait preuve d’une indécence à nulle autre pareille lorsqu’il s’en prend au métissage puisque c’est sa propre caste qui en est l’auteur, les unions entre femme blanche et homme noir ne datant que des années 60 du XXe siècle, c’est-à-dire de l’autre jour. Si les parents et arrière-grands-parents de M. Huyghes-Despointes n’avaient pas violé les négresses pendant des siècles, sans doute que dans ce pays, il n’y aurait eu que deux couleurs : la noire et la blanche.
      Alors, face à la levée de boucliers suscitée par ses propos, notre homme s’est fendu d’un communiqué disant que ces derniers avaient été déformés par le journaliste de « Canal + » et qu’il était pour la concorde des races en Martinique puisqu’il fut l’un des 200 signataires békés du texte qui, en 1992, dénonça l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Ajoutant qu’il participe aux cérémonies du 22 mai chaque année, à Fort-de-France.

      On mesure mieux maintenant la duplicité qui se cachait derrière ce fameux texte. En fait, les Békés l’ont publié uniquement pour faire croire aux autres groupes ethniques martiniquais qu’ils avaient cessé d’être racistes et qu’ils étaient désormais près à s’allier à ces derniers pour construire la Martinique nouvelle. C’est le discours de l’association « Tous Créoles ! » du Béké Roger de Jaham et de ses comparses nègres et mulâtres dont la veulerie et le larbinisme nous ramènent purement et simplement à l’époque de « Oui, bwana ». De la manipulation à l’état pur ! Du mensonge coulé dans le bronze !
      Nous mettons ces messieurs-dames au défi de rédiger un texte condamnant les propos d’Alain Huyghes-Despointes !

      mercredi 4 février 2009 par la rédaction de Montray Kreyol

      M. Alain Huyghes-Despointes, industriel béké martiniquais, propriétaire de diverses entreprises en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane (Danone, Coca-Cola, etc.), a donc tenu des propos anti-métis et anti-nègres sur CANAL + à une heure de grande écoute en France.
      Il ne s’est pas exprimé sur une petite chaîne locale comme RFO. Non ! Sur l’une des plus grandes chaînes françaises. Une chaîne qui est regardée chaque soir par plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs français. Une chaîne réputée pour passer des films de valeur et des documentaires de haut niveau. Ce qui veut dire que tout le monde en France a entendu M. Huyghes-Despointes mépriser les métis antillais et déclarer que l’esclavage n’était pas aussi féroce qu’on le dit généralement.

      Or, aucun média hexagonal, aucun grand journal, aucun intellectuel droit-de-l’hommiste du Quartier Latin n’a encore réagi.

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