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Est-ce le terrorisme islamiste qui déstabilise le monde ou est-ce le capitalisme US et mondial, déstabilisé par sa crise, qui transforme progressivement le monde en guerre mondiale ?

mardi 19 janvier 2010, par Robert Paris

Voilà comment les troupes internationales ont sauvé l’Afghanistan !

L’islamisme radical est-il un vrai ennemi de l’impérialisme et du capitalisme ?

Loin d’arrêter les guerres de Bush, Obama les étend. Au Pakistan maintenant et demain ? Au Yemen ? Au Nigeria ? A la Somalie ? Au monde ?

Veut-il défendre les peuples contre le fascisme se revendiquant de l’Islam ou, au contraire, veut-il dresser un mur pour défendre son système menacé par la crise et par les développements explosifs, sociaux et politiques, qu’elle va amener inévitablement ?

Des conflits, la société actuelle en connaît de multiples. Comment les estimer ? Comment savoir à quels objectifs ils répondent ? Quel intérêt ont les Etats et les classes dirigeantes de tel ou tel pays à entrer en guerre et, en particulier, quel intérêt pour les grandes puissances à favoriser des guerres dites "contre le terrorisme" ?

Il y a là dedans plusieurs problèmes. Bien sûr, les classes dirigeantes de plusieurs pays peuvent se faire la guerre et ils le peuvent même à l’échelle mondiale comme l’ont montré les deux grandes guerres mondiales.

Cependant, on ne doit jamais isoler ces guerres des intérêts économiques, sociaux et politiques des classes dirigeantes.

Les Etats et les classes dirigeantes ne combattent pas pour des idéologies mais pour des pouvoirs et des richesses.

Ils ont été jusqu’à la guerre mondiale du fait de crises économiques et sociales dans lesquelles ils ne voyaient que des révolutions sociales à venir.

Ils ont préféré un grand massacre mondial que des luttes sociales dangereuses pour le système.

Avec le stalinisme, il en a été de même. ils ont préféré donner une partie de la planète au stalinisme que de risquer des révolutions sociales.

Ensuite, ils ont choisi de polariser la planète dans une prétendue lutte entre "monde libre et pays de l’est". Dès qu’ils ont souhaité finir cette division, parce qu’elle ne permettait plus d’éviter des luttes sociales, ils se sont débarrassé de cette division du monde.

Il n’y a aucune résistance sérieuse contre cette transformation ce qui montre qu’elle était voulue par l’impérialisme de l’ouest.

Du côté des islamistes dits radicaux, qui ne sont radicaux qu’en paroles contre l’impérialisme, ils étaient les meilleurs amis de l’impérialisme dans la phase précédente, celle des blocs.

C’est avec la fin de la politique des blocs, que l’impérialisme s’est retourné contre eux alors qu’auparavant il les armait et les organisait.

Ils lui servent maintenant d’ennemi numéro un.

Pourquoi ont-ils tant besoin de faire croire à un faux ennemi numéro un ?

Parce que leur vrai ennemi numéro, les classes ouvrières et les peuples, ils ne veulent pas qu’elles sachent qu’ils les craignent.

D’autre part, ils souhaitent que ceux qui se révoltent se tournent plutôt vers les islamistes radicaux que vers de vrais radicaux, les communistes révolutionnaires.

Partout dans le monde, le terrorisme est apparu suite aux interventions US ou même avec leur aide !

L’Irak n’a connu le terrorisme qu’après les guerres des USA. le terrorisme de Ben Laden est directement une création de l’impérialisme américain. Le terrorisme s’est grandement développé après l’intervention américaine en Somalie. etc, etc....

Pakistan

La nouvelle guerre d’Obama au Pakistan

Des missiles tirés par des drones Predator américains ont frappé un village pakistanais durant le week-end, faisant au moins 13 morts. Cette attaque survient au moment où des articles décrivent l’intensification des opérations par les escadrons de la mort des forces spéciales américaines du côté afghan de la frontière.

Ces formes de guerre, qui équivalent en fait à des assassinats ciblés, sont à l’avant-plan des premières opérations de l’escalade ordonnée plus tôt ce mois-ci par le président Barack Obama, qui envoie au moins 30.000 soldats de plus en Afghanistan.

Ces méthodes sont les caractéristiques d’une sale guerre de type colonial qui a pour but de réprimer la résistance à une occupation qui vise à faire régner la domination de Washington dans la région stratégique riche en énergie de l’Asie centrale.

Rapportant les paroles de responsables pakistanais, le quotidien de Lahore The Nation a publié dimanche que le total des victimes d’une attaque de drone sur un village du Nord-Waziristan s’élevait à 13. Deux missiles auraient frappé des installations du village Saidgi, situé à environ six kilomètres de la principale ville du Nord-Waziristan, Miranshah.

Les drones continuant à patrouiller la région, un bombardier américain B-52 a aussi survolé le village selon les médias pakistanais, terrorisant la population locale.

La frappe de missile était la troisième de ce type sur le Nord-Waziristan depuis le 17 décembre. Cette zone fait partie de la région tribale du nord-ouest du Pakistan qui est utilisée par des éléments de la résistance afghane, soutenus par les tribus pachtounes au Pakistan, pour lancer des attaques contre les forces d’occupation en Afghanistan.

Les opérations de drones ont été dirigées par la Central Intelligence Agency (CIA) américaine, utilisant un aérodrome secret dans la province pakistanaise du Baloutchistan pendant que des agents de la CIA contrôlent les tirs de missiles, assis devant des écrans vidéo à Langley en Virginie. Le Pentagone mènerait ses propres attaques par drones.

L’administration Obama a considérablement intensifié ce type d’attaques, en en lançant deux fois plus durant la dernière année que ne l’avait fait l’administration Bush lors de la dernière année de son mandat. Le caractère secret du programme de la CIA sert en partie à masquer l’horreur des morts civiles causée par les tirs de missiles Hellfire sur les villages pakistanais.

Comme c’est essentiellement le cas pour toutes ces attaques, les médias américains ont répété les paroles des responsables des services du renseignement en soutenant que les victimes de la dernière frappe de missile étaient toutes des « militants », sans aucune confirmation de l’identité de ces victimes.

Le quotidien The News de Lahore, citant des données fournies par les responsables pakistanais, a rapporté en avril que 687 civils avaient été tués par une soixantaine de frappes de drones menées depuis janvier 2008. Avec la même proportion, 30 attaques de drones supplémentaires ayant été lancées depuis, le nombre de civils pakistanais tués pourrait facilement avoir dépassé le millier.

Pendant les deux dernières années, le gouvernement pakistanais — autant celui du dictateur militaire Pervez Moucharraf que son successeur, le président Asif Ali Zardari du parti du peuple du Pakistan — a conçu un modus operandi avec Washington qui consiste pour le Pakistan à protester publiquement les attaques de drones et à demander qu’elles arrêtent, tout en leur donnant le feu vert dans les coulisses.

Les responsables américains ont présenté les frappes de missiles comme une tentative de tuer des chefs d’Al-Qaïda. Les dernières séries d’attaques, cependant, ont été lancées spécifiquement contre des éléments de la résistance afghane que l’armée américaine et les agences de renseignements nomment le réseau Haqqani, dénommé pour son chef Jalaluddin Haqqani, qui opérait à partir du même sanctuaire situé dans le Nord-Waziristan dans les années 1980. Il était alors un des principaux récipiendaires des armes et de l’aide américaines dans le cadre de la guerre, appuyée par la CIA, contre le régime pro-soviétique à Kaboul.

Depuis l’annonce de l’escalade afghane, Washington a mis de la pression sur le gouvernement pakistanais pour qu’il envoie ses troupes contre le groupe Haqqani et d’autres forces alignées sur les talibans afghans qui opèrent à partir du Nord-Waziristan, tout juste l’autre côté de la frontière afghane. Cependant, Islamabad a refusé en citant sa présente campagne militaire au Sud-Waziristan, qui fait partie des régions tribales fédéralement administrées.

La campagne au Sud-Waziristan est dirigée contre des insurgés islamistes pakistanais tenus responsables pour une série d’attaques au nord-ouest du pays.

Comme le Washington Post l’a fait remarqué, le gouvernement pakistanais a conclu une trève avec le seigneur de guerre local au Nord-Waziristan, Hafiz Gul Bahadur, pour obtenir en retour que ses forces demeurent hors des combats au sud.

« Les frappes de missiles sur son territoire pourraient mettre en danger cet accord », selon le Post, qui a ajouté : « Cependant, les Etats-Unis ont indiqué dans le passé qu’ils n’hésiteront pas à lancer des missiles à partir de drones s’ils trouvent une cible importante. »

Dans les récentes semaines, des responsables et des commandants militaires américains ont augmenté la pression sur le gouvernement pakistanais, le mettant en garde que s’il n’agit pas au Nord-Waziristan, l’armée américaine et la CIA interviendront unilatéralement.

Le New York Times a rapporté lundi que l’armée américaine utilise de plus en plus ses unités secrètes d’opérations spéciales comme une composante clé de l’« escalade » d’Obama en Afghanistan. Ces forces — incluant l’Army Delta Force et la Navy Seals — sont employées à trouver et tuer des Afghans qui sont identifiés comme étant des chefs ou des partisans de la lutte contre l’occupation menée par les Etats-Unis dans ce pays.

Les assauts par les forces d’opérations spéciales ont été arrêtés en février dernier sur les ordres du chef du commandement des opérations spéciales, le vice-amiral William McRaven. Les assauts infligeaient tellement de morts et de blessés civils qu’elles généraient de la sympathie populaire pour les insurgés qui surpassait l’importance militaire de tuer de supposés chefs de la résistance. La suspension de ces opérations n’a duré que deux semaines.

Maintenant, le général Stanley McChrystal, le plus haut dirigeant de l’armée américaine en Afghanistan, a ordonné que ces attaques par les troupes d’opérations spéciales soient grandement augmentées. Avant d’assumer le commandement en Afghanistan, McChrystal a été le prédécesseur de McRaven à la tête du commandement des opérations spéciales où les unités sous son commandement étaient impliquées dans la torture de civils détenus en Irak.

L’utilisation de ces unités secrètes contre ceux qui sont suspectés être les dirigeants de la résistance afghane se traduira inévitablement en une augmentation importante de l’assassinat de civils, hommes, femmes ou enfants.

Le New York Times a aussi rapporté que des opérations similaires par des escadrons de la mort étaient organisées sous la direction de la CIA de l’autre côté de la frontière au Pakistan.

Cirant un haut responsable anonyme de l’agence militaire du renseignement au Pakistan, l’Inter-Services Intelligence (ISI), le New York Times a rapporté qu’il y avait eu « plus de soixante opérations conjointes de l’ISI et de la CIA dans les régions tribales administrées fédérales et au Baluchistan l’an passé ».

Selon le quotidien, « ces missions comprenaient des opérations de recherche et d’enlèvement de militants importants ainsi que l’assassinat de dirigeants ».

L’intensification (surge) ordonnée par Obama signifie une escalade importante de la violence des deux côtés de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan ainsi que l’intensification de la crise sociale et politique qui règne sur toute la région en conséquence de la guerre américaine.

Tant l’Afghanistan que le Pakistan font partie de la liste des dix pays confrontant les pires crises humanitaires que dresse le groupe d’aide médicale basé en France, Médecins sans frontières.

« [L]es civils afghans ont été confrontés à une recrudescence de la violence d’un bout à l’autre du pays » l’an dernier, a rapporté le groupe. Les combats ont amené le système de santé du pays au bord de l’effondrement, et « les Afghans qui ont besoin de soins de santé se voient contraints de faire un choix impossible : prendre le risque de parcourir des centaines de kilomètres dans une zone de guerre afin d’obtenir des soins médicaux, ou laisser leur état de santé se dégrader jusqu’à ce que leur vie soit menacée, pour ensuite seulement se rendre dans un établissement de santé dont les services ont été de beaucoup amoindris. »

Les forces de l’occupation sous direction américaine, dit le rapport, « se sont approprié les services d’assistance dans le cadre d’initiatives destinées à gagner « la confiance et le cœur » des Afghans » et « ont occupé les hôpitaux et arrêté des patients dans leur lit ».

« Le Pakistan a été le théâtre de violents combats tout au long de l’année 2009 » peut-on lire dans le rapport, la situation déjà désespérée devenant encore pire. « Partout dans le pays, les soins de santé font généralement défaut, et le Pakistan affiche des taux de mortalité infantile et maternelle parmi les plus élevés de la région. »

Les campagnes de l’armée pakistanaise, réalisées à l’insistance de Washington, ont résulté en plus de deux millions de réfugiés dans la vallée de Swat et en 300.000 personnes au Nord-Waziristan, selon Médecins sans frontières. L’offensive militaire a forcé l’organisation a stoppé son assistance médicale dans la vallée de Swat, où elle soutenait l’hôpital local et fournissait les services d’ambulance.

Les hôpitaux et les cliniques médicales des camps des déplacés dans les districts voisins sont « dépassés », rapporte l’organisme, par le nombre des patients souffrant de « graves blessures de guerre, et parmi eux, des enfants présentant des blessures provoquées par des armes à feu ou des engins explosifs ».

L’an dernier a aussi connu une hausse importante du nombre des soldats américains tués et blessés. Les pertes en Afghanistan pour les forces d’occupation américaines ont atteint 310 soldats depuis le début de 2009, soit le double de l’année précédente. Environ 2500 soldats américains ont été blessés dans la même période, plusieurs ayant dû subir des amputations ou ayant subi des brûlures graves ou des blessures à la tête après que leur véhicule ait explosé sur une route.

Comme les commandants militaires américains l’ont déjà concédé, l’arrivée en Afghanistan de 30.000 soldats américains et de dizaines de milliers de sous-contractants militaires privés supplémentaires signifiera une augmentation importante du nombre des assassinats et des morts à cause de la guerre américaine déjà vieille de huit ans.

Par Bill Van Auken

Obama étend la guerre au Pakistan
Par Barry Grey

12 décembre 2009

Il y a une semaine, dans son discours de l’école militaire de West Point, le président Obama cherchait à présenter son escalade de la guerre en Afghanistan comme un prélude à un retrait rapide des troupes américaines. Il est de plus en plus clair aujourd’hui que ce discours n’était rien de moins qu’un exercice visant à tromper la population.
Ce discours a été conçu pour endormir le public, pour mieux affronter et désorienter l’opposition populaire de masse à la guerre.
Il est maintenant évident que la politique réelle qu’Obama a décidé de mettre de l’avant n’est pas seulement le maintien d’une occupation militaire illimitée de l’Afghanistan, mais aussi un important prolongement de la guerre au Pakistan.
Seulement quelques heures après le discours, des responsables de l’administration venaient « clarifier » les paroles d’Obama quant au retrait des forces américaines avant juillet 2011, soulignant qu’il n’existait pas de tel échéancier et que des soldats américains allaient demeurer en Afghanistan bien longtemps après cette date. On sait maintenant que l’intensification des frappes de missiles par des drones américains au Pakistan et le déploiement de forces spéciales des Etats-Unis en territoire pakistanais sont des éléments centraux du plan de guerre d’Obama pour mener des attaques contre les insurgés dans ce pays.
Obama n’a rien dit dans son discours mentionnant qu’il allait intensifier la guerre au Pakistan. D’après un article paru mardi dans le New York Times, citant un proche conseiller du président dont l’identité n’a pas été révélée : « Nous avons vite compris que, quels que soient les plans pour le Pakistan, il ne faut vraiment pas en parler. »
Le New York Times, qui, depuis des mois, fait campagne pour une escalade de la guerre et son expansion au Pakistan, a rapporté, le jour après le discours d’Obama, que la Maison-Blanche, le mois dernier, a autorisé une expansion des opérations de la CIA au Pakistan.
Mardi, le journal a rapporté qu’avant le discours d’Obama, son conseiller à la sécurité nationale, le général James L. Jones, a rencontré le chef de l’armée pakistanaise et celui des services de renseignements et leur a dit qu’à moins que le Pakistan ne bouge rapidement pour étendre l’offensive militaire contre les insurgés au Baloutchistan et au Waziristan du Nord, « les Etats-Unis étaient prêts à agir unilatéralement pour étendre les frappes de drones Predator au-delà des zones tribales et, si nécessaire, recommencer les raids des forces spéciales d’opérations dans le pays contre al-Qaïda et les chefs talibans. »
Dans un éditorial parsemé d’arrogance impérialiste et publié mardi, le Times a demandé que les Pakistanais « arrêtent de chercher à gagner du temps et se lancent pleinement dans le combat ». Concernant l’expansion des frappes de missiles au Pakistan, incluant leur prolongement au Baloutchistan, le journal écrit : « De telles frappes ont tué plusieurs extrémistes de hauts rangs, mais le programme demeure largement impopulaire au Pakistan et M. Obama doit être judicieux en ce qui concerne son expansion. Cela veut dire trois choses : prudence extrême dans les cibles, pas de morts ou de blessés civils, ou le moins possible [c.-à-d. autant que nécessaire] et pas de publicité. »
En d’autres termes, le peuple américain doit être gardé dans le noir sur les meurtres ciblés, les morts et les blessés civils provenant de frappes de missiles ainsi que d’autres opérations militaires en sous-main au Pakistan. Et le Times fera sa part pour essayer de supprimer toute l’information sur de telles actions.
L’éditorial a poursuivi en déclarant qu’Obama se devait de persuader les Pakistanais que « les Etats-Unis seront là pour une longue période cette fois-ci ».
On voit se dessiner un programme d’agression militaire américaine sans précédent pour transformer l’Afghanistan et le Pakistan en protectorats américains. C’est ce que signifie la récente déclaration du conseiller à la sécurité nationale Jones selon qui « Nous ne quittons pas cette région. Nos intérêts stratégiques sont immenses en Afghanistan et à l’est de l’Afghanistan au Pakistan… »
Depuis le discours mensonger d’Obama, un programme de domination coloniale des Etats-Unis en Asie du Sud et en Asie centrale a été déployé et les médias américains sont passés à l’action avec une autre tournée de propagande pro-guerre, y compris l’envoi de journalistes de télévision dans les bases américaines en Afghanistan.
La guerre en Afghanistan n’est qu’une partie de la stratégie mondiale de l’impérialisme américain pour assurer leur domination sur une région où le pétrole et le gaz naturel abondent et qui est d’une importance géostratégique cruciale pour la suprématie sur le continent eurasien. Les conséquences de cette nouvelle aventure seront catastrophiques pour les peuples de cette région qui subiront d’innombrables morts, la dévastation sociale et l’oppression néo-coloniale. Mais les conséquences seront aussi désastreuses pour le peuple américain, dont les fils et les filles seront sacrifiés et le niveau de vie sera encore réduit pour payer les aventures militaires sans fin.
Il y a un élément d’imprévoyance délibérée face au risque dans la politique d’agression du Pakistan par Washington. Elle pousse ce pays dans une guerre civile qui peut rapidement déstabiliser toute la région et augmenter le danger d’une guerre entre l’Inde et le Pakistan et entre l’Inde et la Chine, trois pays qui possèdent l’arme nucléaire. La Russie et l’Iran seraient aussi inévitablement attirés dans le tourbillon.
L’élection d’Obama a été accueillie par des sections de l’élite dirigeante américaine qui croyaient qu’il pourrait servir de figure de proue pour un réalignement de la politique étrangère américaine après le désastre des années Bush. Il est maintenant clair qu’Obama est l’homme de l’armée et des représentants les plus impitoyables de la classe dirigeante.
Il est nécessaire pour les travailleurs et les jeunes de tirer les conclusions qui s’imposent. La lutte conte la guerre est une lutte contre l’administration Obama. C’est une lutte contre le Parti démocrate et le système des deux partis. Et c’est une lutte contre l’impérialisme américain et le système capitaliste sur lequel il est basé.
(Article original anglais de WSWS paru le 9 décembre 2009)

Yemen

Le vice-Premier ministre yéménite aux Affaires de la défense et de la sécurité, Rached al-Alimi, a averti jeudi qu’une intervention militaire américaine dans son pays, en guerre contre Al-Qaïda, "pourrait renforcer" le réseau extrémiste.

"Une intervention directe des Etats-Unis pourrait renforcer le réseau d’Al-Qaïda et non l’affaiblir", a déclaré M. Alimi lors d’une conférence de presse, appelant les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, à apporter une aide en matériel et en formation à Sanaa dans sa guerre contre Al-Qaïda.

Des médias américains avaient fait état d’une participation américaine aux opérations militaires menées par les forces yéménites contre des positions d’Al-Qaïda les 17 et 24 décembre et qui s’étaient soldées par la mort de plus de 60 islamistes extrémistes dans le centre et l’est du Yémen.

"Notre position politique est claire : nous allons combattre et traquer le réseau d’Al-Qaïda par nos propres moyens", a insisté M. Alimi.

Mais, a-t-il ajouté, "Al-Qaïda étant une organisation mondiale qui menace la stabilité internationale, il faut qu’il y ait une coopération avec tous les pays du monde, et en premier lieu les Etats-Unis".

"Ce que nous demandons aux Etats-Unis, c’est une assistance en matière de formation et des armes pour les unités de lutte contre le terrorisme", a-t-il poursuivi, indiquant que la coopération dans le domaine de sécurité portait sur "un échange de renseignement" avec les Etats-Unis "ainsi qu’avec l’Arabie saoudite", pays voisin du Yémen.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr Al-Kourbi, avait affirmé que son pays refusait la participation de forces étrangères aux opérations qu’il mène Al-Qaïda.

"Le gouvernement (...) n’accepte pas la présence de forces étrangères sur son territoire sauf dans le cadre de la coopération pour la formation des forces yéménites", a-t-il déclaré au quotidien 26September, organe du ministère de la Défense.

La Grande-Bretagne et les Etats-Unis avaient annoncé qu’ils allaient renforcer leur action contre le terrorisme au Yémen et en Somalie à la suite de l’attentat suicide manqué du 25 décembre sur un avion américain.

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Les raisons de la fragilité 
du régime de Sanaa

Menacé au Nord par la rébellion chiite, confronté au terrorisme djihadiste et au séparatisme des populations du Sud, sur fond de pauvreté et de chômage, le régime du président Ali Abdellah Saleh est de plus en plus ébranlé.

Le Yémen serait-il devenu un sanctuaire d’al-Qaida comme l’était avant elle l’Afghanistan des talibans  ? Les commentaires et analystes ayant suivi l’attentat raté contre le vol Amsterdam-Détroit du 25 décembre dernier tendent à insinuer que ce pays pauvre est en voie d’être une nouvelle base du terrorisme à partir de laquelle l’organisation de Ben Laden planifierait des attentats contre l’Occident. On notera toutefois que la précipitation avec laquelle Washington et Londres, suivis par Paris, ont fermé leurs ambassades sous prétexte de menace terroriste n’a d’égale que l’empressement avec lequel ils les ont rouverts quarante-huit heures après  !

30 attentats depuis 2000

En vérité, ce pays semi-désertique et montagneux de 577 000 km² (28 millions d’habitants) fait face à des menaces autrement plus dangereuses que celle d’al-Qaida pour la péninsule Arabique (AQPA). Au nord, le régime du président Ali Abdallah Saleh est confronté depuis 2004 à une insurrection des chiites zaïdites (autour de 40 % de la population) qui ne reconnaissent pas son autorité. Sur fond d’accusations contre l’Iran, suspecté de soutenir l’insurrection chiite, le régime de Sanaa, appuyé par Washington, multiplie les offensives terrestres et aériennes pour en finir avec la « rébellion » dirigée par Abdel Malek Al Houthi, dans la province de Saada à la frontière saoudienne. Tandis que de l’autre côté de la frontière, l’armée saoudienne bombarde régulièrement la montagne de Jabel Al-Dood. Sans succès.

Cette insurrection chiite se greffe dans un contexte où le pouvoir du président Saleh fait déjà face au terrorisme ciblé de l’AQPA dirigée par Nacer Al Wahichi, retranché dans l’ouest sunnite du pays. Depuis l’attaque en 2000 contre le destroyer américain USS Cole dans le port d’Aden (17 morts), l’AQPA, regroupement de plusieurs groupes djihadistes, a perpétré une trentaine d’attentats dont celui commis le 17 septembre 2008 contre l’ambassade des États-Unis (16 morts) à Sanaa. Certes, elle a signé des actes sanglants et spectaculaires, mais rien de comparable avec l’insurrection armée chiite qui menace l’unité du pays.

40 % de chômage

La rébellion chiite et le terrorisme djihadiste surviennent dans une conjoncture sociopolitique fortement dégradée. Il faut savoir que la réunification entre le Yémen du Sud marxiste (l’ex-République démocratique populaire du Yémen) et le Nord islamo-nationaliste (la République arabe du Yémen) en mai 1990, dans la foulée de l’effondrement de l’ex-URSS, s’est faite au détriment du Sud riche en ressources pétrolières et gazières, avec en toile de fond, la démobilisation de dizaines de milliers de militaires de l’ex-armée du Yémen du Sud, réduits de fait au chômage. Qui plus est, les réformes libérales imposées par le FMI se sont traduites par un creusement des inégalités sociales, un taux chômage estimé à 40 % en 2008, le triplement des prix des denrées alimentaires et le quadruplement du prix de l’essence, frappant de plein fouet les populations du Sud et du Nord, créant un sentiment d’injustice insupportable et alimentant les tensions séparatistes dans le sud du pays. Ainsi, en dépit de l’écrasement d’une révolte séparatiste en 1994 avec l’appui des islamistes, le Yémen du Sud est toujours en ébullition  : fin novembre 2009, les manifestations contre le pouvoir central ont fait plusieurs morts dans les villes du Sud.

Cette conjonction de faits, sur fond de tensions séparatistes, de revendications communautaristes (chiites) et de menace djihadiste prospérant sur le terreau de la pauvreté met le régime de Sanaa dans une position d’extrême fragilité et menace l’unité du pays.

Hassane Zerrouky

Afghanistan

Les USA n’ont pas mobilisé leurs forces et polarisé toute la planète juste pour conquérir les montagnes d’Afghanistan qui ne recèlent pas des trésors ni pour améliorer le régime politique dans cette région arriérée et reculée. Les USA n’ont même plus la justification de la première guerre d’Afghanistan, la nécessité d’affaiblir l’URSS. Quant aux taliban, ce n’est certainement pas eux qui ont décidé d’en découdre avec les USA. Ces derniers étaient prêts à négocier avec eux le passage sur leur territoire du gaz et du pétrole d’Asie centrale, ce qui vaut une reconnaissance. Frapper l’Afghanistan c’est d’abord rappeler au monde que, malgré la gifle que représente l’attentat du 11 septembre, les USA sont la plus puissance dominante et qu’elle peut frapper quand elle veut, où elle veut.

Quels sont les buts réels de l’impérialisme dans cette guerre ?
Déclarer l’état de guerre, même si l’adversaire est peu visible (Ben Laden) ou peu crédible (les taliban), cela a l’avantage pour les USA d’obliger chacun à choisir un camp. Et ces sont les USA qui définissent les camps : d’un côté le terrorisme et particulièrement l’islamisme radical et de l’autre les USA. Ils veulent ainsi contraindre toutes les puissances à s’aligner mais ils veulent tout autant y contraindre les peuples. Et d’abord le peuple américain auquel ils peuvent ainsi justifier, par la nécessité de défendre leur sécurité, d’imposer des sacrifices d’une ampleur exceptionnelle. Ils accélèrent une opération de licenciements de grande échelle. Bien sûr ils l’avaient commencé bien avant, du fait d’une récession économique qui ne doit rien à Ben Laden, mais cela ne les gêne pas pour l’en accuser. Ils justifient ainsi le déblocage de milliards de dollars en faveur des trusts qu’ils envisageaient aussi avant pour soutenir les patrons américains. Mais dorénavant ceux-ci sont présentés comme la solidarité nationale et la mobilisation patriotique du pays nécessaires face au terrorisme. Les travailleurs américains devront payer. C’est un recul considérable du niveau de vie de la population, correspondant à l’effort demandé pour soutenir les trusts, qui les menace.
Les dirigeants américains contraignent ainsi la population à se solidariser avec son Etat et sa classe dirigeante au moment où ils attaquent de plein fouet celle-ci sur le plan économique, politique et social, en se servant pour cela du climat d’union nationale qui a suivi le choc du 11 septembre. Ils s’attaquent aux droits de la population par la nouvelle « loi patriote ». Ils maintiennent sous la pression de la peur le peuple américain et l’obligent ainsi à accepter et même à applaudir les sacrifices qu’on lui demande au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais les dépenses que l’Etat américain réalise immédiatement consistent à renflouer les caisses des compagnies aériennes, des assurances et à relancer la course aux armements. Toutes choses qu’ils envisageaient de faire avant le 11 septembre à cause du ralentissement économique et des difficultés américaines mais que l’attentat permet de justifier et d’accélérer considérablement sans grand risque de protestations populaires. Déjà, l’entrée en guerre leur a permis, momentanément au moins, d’éviter le krach boursier attendu. Les classes dirigeantes tâchent de retourner à leur profit la situation et c’est d’autant plus faisable que les attentats n’ont porté atteinte qu’à la crédibilité sécuritaire de l’Etat mais pas à la puissance américaine.

Les USA luttent-ils contre l’islamisme ?
Les Etats-Unis lancent la politique dite d’éradication du terrorisme qui vise spécialement celui qui prétend s’appuyer sur l’Islam. L’attentat de New York et de Washington et ses presque 6000 morts peut sembler justifier une telle nécessité. Mais les Etats-Unis se sont bien gardés de s’en prendre aux Etats qui financent et organisent les organisations combattantes islamistes car ce sont tous des « pays amis » des USA : l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Pakistan. Ils ne leur ont jamais reproché de le faire et s’en sont souvent servi. Le régime pakistanais le plus soutenu par les USA était aussi le plus islamiste qu’ait connu le pays : la dictature du général Zia ul-Haq. Même le développement des groupes islamistes en Afghanistan n’a pu se faire que grâce à l’aide et à l’appui de ces trois pays et grâce aussi au soutien des USA. A l’époque, en 1988, Ben Laden constituait son organisation avec l’appui de la CIA dont il était considéré comme le pion principal dans la région et les taliban, étudiants en religion et en djihad, étaient formés et armés au Pakistan sous l’égide de l’Etat Pakistanais, avec l’aide des monarchies du pétrole et la bénédiction américaine.
Aujourd’hui, les USA prétendent se détourner de ces islamistes, depuis qu’ils ont battu le bloc de l’est. Pourtant les pays points d’appui et pourvoyeurs de fonds du terrorisme islamiste, restés des dictatures féodales qui utilisent l’Islam pour imposer des régimes ultra-réactionnaires, sont toujours des piliers des USA dans leur région. Comment peut-on dénoncer la situation de la femme afghane (avec retard) sans dénoncer celle de la femme en Arabie saoudite (totalement cachée aux regards), dans un pays où elle n’a quasiment aucun droit, même pas celui de conduire un véhicule ? Comment peut-on en même temps dénoncer la dictature du mollah Omar et justifier celle des princes du pétrole d’Arabie saoudite ? Cette monarchie absolue, sans l’ombre d’une liberté pour la population, détient le record mondial par habitant du nombre de condamnés à mort (publique et au sabre). Certains d’entre eux n’ont pas commis d’autre crime que d’avoir accidenté le véhicule d’un potentat féodal local, d’avoir dansé, bu de l’alcool ou pratiqué une religion autre que l’Islam ! Comment peut-on faire croire que les USA luttent contre l’islamisme alors que celui-ci reçoit, au vu et au su de tous, le soutien de ces monarchies du Golfe, et que les USA se gardent bien de s’en prendre aux banques islamiques qui financent ces groupes.

Les USA luttent-ils vraiment contre le terrorisme ?
Comment croire aussi que les USA, le pays qui aide le plus de mouvements terroristes dans le monde, vont brusquement le combattre parce que, pour une fois ce sont eux qui en ont été victimes ? On ne peut oublier que ce sont les USA qui ont aidé, armé et financé quand ce n’est pas directement organisé, en Amérique latine, la guérilla des contras, les brigades spéciales soi-disant contre la drogue et autres escadrons de la mort ou régimes de terreur comme celui de Pinochet. On ne peut oublier que c’est eux qui, en Asie ont longtemps financé et armé les khmers rouges et autres mouvements de guérilla longtemps après avoir quitté l’Indochine en y laissant un champ de ruines. Ni que c’est encore eux qui, en Afrique continuent actuellement, conjointement avec l’impérialisme français et parfois concurremment, à financer des guérillas comme celle du Soudan, des bandes armées comme celles du Zaïre, des armées de tueurs comme celle du Sierra Leone et des régime terroristes comme celui du Nigeria. La coalition soi disant anti-terroriste des USA, de la Chine et de la Russie devrait prêter à rire. L’image de Poutine et Bush bras dessus, bras dessous, n’évoque pas plus l’anti-terrorisme que la lutte pour la démocratie, mais plutôt la caution des uns aux crimes des autres ! L’accentuation de la terreur de l’armée russe en Tchétchénie aura droit désormais au qualificatif de lutte anti-terroriste avec la caution américaine, et de même pour la Chine au Xin Jiang. Sans parler du soutien américain à l’Etat Israélien qui pratique ouvertement le terrorisme d’état contre le peuple palestinien. Et maintenant c’est en Afghanistan que les USA soutiennent des bandes armées de féodaux islamistes, comme l’alliance du nord, parce qu’elles sont soi-disant anti-taliban. Mais l’armée de l’ex-commandant Massoud est fondée sur le même type de féodaux, a commis lorsqu’elle était au pouvoir les mêmes exactions, les mêmes pendaisons au nom de l’Islam, a condamné les femmes à une dictature tout aussi barbare et le peuple à la même misère. Ministre en 1992, il fit bombarder le quartier chiite de Kaboul, faisant des milliers de morts. Dans sa lutte contre les taliban, il ne faisait pas de quartier non seulement à ses adversaires mais aussi aux populations civiles. Le deuxième nom de l’Alliance du Nord est celui de Commandement Islamique Unifié ! Et l’anti-terrorisme des USA consisterait non seulement à soutenir ces islamistes mais à déverser sur ce peuple des bombes, des missiles de croisière et maintenant des bombes à fragmentation !
Le terrorisme de grande puissance ne combat même pas le terrorisme issu des pays pauvres : il le nourrit. Les USA savent parfaitement que leur intervention militaire, loin d’affaiblir les islamistes dans le monde musulman, ne fait que les renforcer et les créditer. Cela fait partie de leur calcul pour polariser la planète, comme lors de la politique des blocs. Bush, en bombardant massivement le peuple afghan, ne fait que renforcer le sentiment des peuples musulmans selon lequel l’Occident est en lutte contre l’Islam, thèse qui ne peut que renforces Ben Laden. De même que les bombardements sur l’Afghanistan ne peuvent que contraindre la population à se rapprocher des taliban.

Comment la bourgeoisie se sert de l’islamisme autant que de l’anti-islamisme ?
Que les peuples révoltés par la misère et les dictatures, révoltés par la guerre du Golfe et les frappes américaines sans fin contre l’Irak autant que par la violence de la répression israélienne contre les Palestiniens se tournent vers des intégristes religieux, cela ne gêne pas fondamentalement l’impérialisme. Même s’il peut y avoir des dangers collatéraux pour le peuple américain comme au World Trade Center ! Même si on a vu qu’ils peuvent frapper les USA, ce n’est pas le capitalisme que les intégristes menacent malgré leurs rodomontades. Ceux qu’ils veulent mettre sous leur coupe à l’aide de leur morale moyenâgeuse ce ne sont pas les Américains ni les occidentaux mais les peuples musulmans. Par contre, les intégristes ont le mérite aux yeux de l’impérialisme d’être des ennemis mortels du socialisme et des perspectives de changement social que pourrait offrir la classe ouvrière. Du coup, pour les USA, c’est faire la part du feu que de laisser les intégristes capitaliser un mécontentement populaire et le détourner dans un sens d’extrême-droite. Pour la bourgeoisie, l’islamisme, y compris radical et violent, est un bon moyen d’écraser des révoltes populaires et de d’embrigader des peuples qui pourraient se radicaliser socialement. Les patrons indiens comme les propriétaire féodaux pakistanais l’ont fait maintes fois, avec l’aide des USA. Rappelons aussi que les USA, après la révolte populaire de 1988, poussaient le régime algérien de la fin des années 80 à faire participer au pouvoir les islamistes du FIS, qui menaient pourtant déjà des actions terroristes contre les femmes, contre les syndicalistes et contre les démocrates. Le FIS avait alors pignon sur rue à Washington !
La politique dite d’éradication du terrorisme islamiste, le peuple algérien sait ce que c’est. Il vient de la vivre pendant plus de dix ans. Il l’a payée de 150 000 morts et les attentats terroristes continuent de frapper la population. Après avoir ouvert aux islamistes les allées du pouvoir en 1989, la dictature militaire algérienne a choisi en 1991 de mener contre eux la guerre civile. Mais cela a surtout représenté une guerre des deux camps armés contre des civils désarmés et d’abord contre la classe ouvrière. Sous prétexte de défendre la sécurité des citoyens, la dictature s’en est servie pour justifier sa propre férocité, pour maintenir le peuple sous la chape de plomb, entretenir des forces spéciales de tueurs et de combattre ainsi tout risque d’explosion sociale. Il a pu ainsi licencier massivement et faire subir au peuple travailleur une misère inconnue jusque là. Voilà ce que l’impérialisme américain peut faire, de façon planétaire cette fois, sous couvert d’« éradication du terrorisme ». Et après avoir bombardé et terrorisé les peuples (car après l’Afghanistan qui dit qu’ils s’arrêteront en si bon chemin et n’enverront pas quelques missiles sur l’Irak ou ailleurs) sous prétexte de lutte contre des pays traités d’ « Etats voyous », il peut très bien s’entendre avec eux. C’est ce qu’il est en train de faire avec la Syrie, l’Iran ou la Chine parce que ces Etats prennent parti pour les USA dans le nouveau conflit. Le Soudan, ex-allié de Ben Laden mis au ban par les USA lors de l’attentat du World Trade Center de 1993, ne vient-il pas d’être rayé de la liste des « pays terroristes » établie par le Département d’Etat américain ? Le Soudan est même devenu pour les USA un « pays de haute priorité » (un détail : son sous-sol regorge de pétrole !). Pourtant cet Etat, qui pratique toujours autant la loi religieuse islamique la plus stricte et la torture, n’est pas devenu moins réactionnaire ni violent. Il a seulement choisi le camp des USA en prenant parti contre Ben Laden.
A quoi sert le discours d’union nationale ?
Cependant l’attentat du 11 septembre n’a pas réellement porté atteinte au capitalisme américain contrairement à ce que voudraient croire les peuples qui détestent l’Amérique à cause des exactions de l’impérialisme. Le terrorisme de Ben Laden a surtout frappé des employés de bureaux, des services municipaux et des petites gens. Il a surtout amené la plupart des Américains à se serrer les coudes contre les terroristes, ce qui signifie malheureusement se mettre à la remorque du gouvernement et la classe dirigeante américains. Cela a tellement bien marché qu’un commentateur radio américain cité par France Info s’exclamait le 12 septembre : « il n’y a plus de riches et plus de pauvres, plus de noirs et plus de blancs, il n’y a que des Américains. » En soudant le peuple américain derrière ses dirigeants en pleine crise économique, au moment où les travailleurs américains subissaient des licenciements massifs, Ben Laden a rendu un fier service aux capitalistes américains. Son action sert de justification non seulement à la guerre actuelle mais à tous les sacrifices que les patrons voulaient faire subir aux travailleurs. Car contrairement à l’image qui en est souvent donnée à l’extérieur l’Amérique n’est pas le pays des milliardaires et est même très prolétarienne (le prolétariat industriel le plus important en nombre du monde). En un sens, Bush peut dire merci à Ben Laden qui lui a permis d’accréditer l’idée que, riches ou pauvres, tous les Américains doivent s’unir pour défendre le pays, défendre l’économie et accepter des sacrifices pour défendre leur sécurité. Finie la lutte de classe, vive l’union nationale patriotique. Le milliardaire saoudien Ben Laden tient à peu près le même discours lui qui, voudrait faire croire à tous les musulmans que tous, riches ou pauvres, doivent se ranger derrière son organisation fasciste à la solde d’une bande de financiers, de princes du pétrole, et de tueurs. L’un comme l’autre voudraient effacer la lutte des classes et camoufler les intérêts de classe qu’eux-mêmes défendent d’abord et avant tout contre leurs propres peuples.
L’objectif de ces discours simplistes, c’est que les peuples se retrouvent piégés, contraints de suivre l’un ou l’autre des deux camps. C’est bien ce qui se produit et cette polarisation est d’autant plus dramatique que les peuples n’ont ainsi que le choix entre deux politiques criminelles. Mais cette image est mensongère : le monde ne se résume pas à la lutte entre Ben Laden et Bush, ni entre un milliardaire terroriste saoudien et un autre milliardaire terroriste américain. Ce n’est pas Ben Laden qui peut menacer l’ordre impérialiste même s’il a été capable, le 11 septembre, de ridiculiser le FBI et la CIA. L’armée américaine n’a aucun mal de démontrer quelques jours plus tard qu’aucun régime et aucune bande terroriste ne peut rivaliser avec la violence organisée de la plus grande puissance capitaliste. Mais surtout, ce n’est pas de ce côté que l’impérialisme peut être réellement menacé mais du côté des peuples révoltés, dont Ben Laden n’est nullement un leader, et du côté des classes ouvrières dont il est un ennemi mortel car c’est un dirigeant d’extrême-droite d’une bourgeoisie à visées fascistes.

La crise américaine est-elle liée aux attentats ?
Bien des commentateurs avaient prédit que le 11 septembre allait plomber l’économie capitaliste mondiale, déjà malade, mais, dans le mois qui a suivi, on ne peut pas dire que le pronostic se soit confirmé. Si le Dow Jones a connu à l’ouverture de Wall Street le 17 septembre la plus forte baisse de son histoire (684,8 points), depuis elle s’est relevée et toutes les bourses du monde en ont fait autant, retrouvant en gros exactement le même cours qu’avant le 11 septembre. Mis à part des secteurs très particuliers psychologiquement liés aux attentats comme les compagnies aériennes qui ont connu une forte baisse et des secteurs liés aux armements qui ont connu une hausse, le 11 septembre ne semble pas avoir changé grand chose à la morosité économique qui prévalait avant le 11 septembre. Olivier Blanchard, président du département d’économie du Massachusetts Institute of Technology déclarait : « Il s’agit d’une catastrophe gigantesque à l’échelle humaine, mais ses répercussions seront sans doute très réduites à l’échelle macroscopique. (...) Le coût estimé des dégâts représente la moitié du budget nécessaire après l’ouragan Andrews.(...) L’impact sur le produit intérieur brut ne sera pas significatif : tout au plus une perte de 0,5% sur un an. » Bien sûr, le prétendu élan de patriotisme et de solidarité américaine n’a existé qu’en paroles du côté des capitalistes. Les financiers ne sont solidaires que de leur portefeuille et les compagnies aériennes ont montré l’exemple en n’attendant pas plus de trois heures après les attentats pour annoncer des licenciements massifs. Leur solidarité prétendue avec le peuple américain ne les a pas empêché de faire perdre leur gagne pain à des milliers de familles ! Mais, même dans ce secteur, ce n’était rien de vraiment neuf puisque quinze jours avant ces compagnies avaient sans succès, menacé de lourdes sanctions contre les salariés si l’Etat américain ne venait pas à leur aide.

Quelle guerre mènent les USA ... dans leur propre pays ?
Depuis, c’est toute l’économie qui a connu une vague sans précédent de licenciements mais cette vague avait en réalité commencé bien avant le 11 septembre. Il est donc tout à fait mensonger d’attribuer à Ben Laden les sacrifices que le capitalisme impose aux travailleurs américains. La récession américaine ne doit probablement rien au 11 septembre. Par contre, la réaction de l’Etat américain et des grandes firmes capitalistes a été rendue possible par le choc suscité par les attentats.
Les Etats-Unis ont, grâce à l’élan populaire, fait accepter des dizaines de milliards d’aide de l’Etat aux capitalistes sous prétexte de défense de la population contre le terrorisme. Ils ont fait accepter aussi des centaines de milliers de licenciements qui seraient sûrement passés bien plus difficilement sans le prétexte des attentats. Et il s’agit bien d’un prétexte car l’économie américaine ne s’en porte pas plus mal. On peut même dire que la réaction financière massive de l’Etat (notamment 17,5 milliards de dollars d’aide au transport aérien et 40 milliards d’aide à la reconstruction, sans compter les dépenses militaires et de sécurité) qu’ont permis les attentats a probablement sauvé la bourse d’un krach annoncé. L’économie peut même se redresser un peu si l’Etat effectue des dépenses importantes en armement. Cependant si l’on est réellement rentrés dans une période de récession, cela ne suffira pas. L’Etat peut aider les capitalistes mais est incapable de soutenir éternellement le marché s’il s’effondre. Du coup, il est clair que les capitalistes américains et leur syndicat, l’Etat, ont calculé que l’on entrait dans une période de difficultés et peut-être même de récession et qu’ils n’ont pas l’intention d’en faire les frais. Ils misent sur la baisse des affaires, désinvestissent et licencient. Autant dire qu’ils ont l’intention de faire payer les sacrifices aux travailleurs, et d’abord aux travailleurs américains. Et ils ont bien l’intention de faire en sorte que le climat de mobilisation et d’unité nationale créé par les attentats les y aide. La deuxième guerre qui a lieu en ce moment, c’est celle des capitalistes américains contre leur classe ouvrière. Pour eux, les attentats sont le prétexte à une offensive anti-ouvrière. Ils affirment que les licenciements et la récession sont liés et que les sacrifices qu’ils veulent imposer sont de la solidarité nationale !
L’attaque terroriste a en effet suscité l’une des plus grandes vagues de solidarité avec la classe dirigeante que le pays ait connu. La population américaine y a vu le seul moyen de combattre la peur d’abord et le terrorisme ensuite. La classe dirigeante y a vu une occasion de faire passer sans réaction des attaques contre la classe ouvrière les plus massives là aussi que le pays ait connu. Pour les travailleurs, la lutte contre les licenciements et autres attaques contre les salaires et condition de travail sera rendue encore plus difficile par l’ambiance entretenue depuis les attentats. C’est ce qu’ont voulu exprimer les travailleurs d’un Etat, le Minnesota, où les employés ont fait la grève et la manifestation la plus massive jamais connu dans cette région pour affirmer : « les attentats ne signifient pas que l’on n’a plus le droit de faire grève ! » Le succès de leur démonstration est plutôt encourageant pour la suite des luttes que peuvent mener les travailleurs malgré la situation et l’ambiance de guerre et de nationalisme. Malgré le climat anti-grève, des travailleurs ont commencé à lutter contre les vagues de licenciements. Des travailleurs d’A.Tet T, de Lucent et d’autres entreprises qui jettent à la rue des milliers de salariés ont manifesté et organisé des meetings.
En tout cas, c’est bien de côté qu’il faut s’orienter. Par delà les manifestations qui sont bien sûr nécessaires contre la guerre impérialiste, ce qui importe c’est que les travailleurs ne se laissent pas emporter par l’ambiance d’unité nationale, qu’ils défendent et développent leurs propres luttes de classe. Dans les pays riches où la classe ouvrière est en train de payer les frais de la crise du capitalisme, elle ne peut se battre qu’en défendant ses propres intérêts de classe et en refusant de se solidariser avec sa classe dirigeante. Elle doit non seulement dénoncer la guerre mais souhaiter que sa classe dirigeante soit vaincue dans cette guerre et mener son propre combat contre les dirigeants impérialistes. Dans ces conditions, il est indispensable que les révolutionnaires soient clairement démarqués des « gauches » qui sous un langage humanitaire enrobent la même marchandise impérialiste.

Quelle alternative dans les pays pauvres ?
Et, dans les pays où la démagogie d’un Ben Laden peut prendre du poids, c’est aussi de ce côté qu’il faut se tourner pour l’empêcher. Ce n’est que l’échec des luttes ouvrières comme en 1988 en Algérie qui a permis à cette extrême-droite de se prétendre une perspective pour les masses pauvres. Le peuple palestinien, par exemple, ne s’est tourné vers les islamistes (bien des années après avoir commencé son combat) que par désespoir, parce que sa direction nationaliste l’a empêché de mener sa lutte aux côtés des exploités de Jordanie, du Liban ou d’Egypte, lui ôtant une grande partie de sa force. C’est seulement sur le terrain de classe que l’on peut démasquer les islamistes.
Il faut que la classe ouvrière montre que son combat s’attaque vraiment au capitalisme contrairement à celui, démagogique, des islamistes liés à des grands bourgeois comme Ben Laden et sa clique de milliardaires du Golfe. Qu’elle montre aussi que les perspectives d’avenir qu’elle représente peuvent permettre au exploités de se libérer de la misère et de la dictature alors que la démagogie d’un Ben Laden leur offre, s’il l’emporte, d’obéir à une dictature encore plus féroce étayée par les plus arriérés des oulémas d’Arabie saoudite et sans d’avantage voir la couleur de l’argent du pétrole, sans changer leur existence.

Irak

Loin d’être un ennemi de l’impérilalisme US, Saddam Hussein était sa marionette. C’est sus l’égide américaine et française qu’il avait frappé l’Iran. Pourtant les USA et le monde ont prétendu lui faire la guerre pour supprimer sa dictature contre son peuple. mais dans la première guerre contre l’Irak, dès que le peuple s’est soulevé, les USa ont arrêté leur guerre !

En 1991, les armées de la coalition mise en place par les États-Unis repoussèrent en quelques jours l’armée irakienne, pourtant mensongèrement présentée auparavant comme « la quatrième du monde » ! Cependant, les États-Unis firent le choix de laisser en place le régime et lui permettre de noyer dans le sang deux révoltes, chiite dans le sud et kurde dans le nord.

Saddam n’était qu’un prétexte à un accroissement des interventions militaire siméprailistes dans le monde. Dans les années 1990, les États-Unis envoyèrent aussi des troupes en Haïti, en Somalie ou en Yougoslavie - ils intervinrent plus en dix ans qu’ils ne l’avaient fait depuis la fin de la guerre du Viêtnam. Cependant, ils se montraient prudents, en raison des réticences de leur opinion publique. Et cela dura jusqu’en 2001. Les attentas ont été une occasion de multiplier les guerres soi-disant contre le terrorisme et pour protéger le peuple américain. Si c’était l’objectif, il est loin d’être atteint. mais tel n’était pas du tout le but.

Le discours d’Obama sur l’Afghanistan : un ramassis de mensonges
Par Alex Lantier

7 décembre 2009
Dans le discours qu’il a prononcé le 1er décembre à West Point pour annoncer l’envoi de 30.000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan, le président Barack Obama a tenté de justifier l’intensification d’une guerre profondément impopulaire sur la base de mensonges et de distorsions. Le fait qu’il ait été obligé de recourir à de telles falsifications reflète à la fois le caractère réactionnaire de sa politique et le fait qu’elle est imposée en violation de la volonté populaire.
Pour justifier l’escalade, Obama a fait ressortir le mythe instauré par le gouvernement Bush sur la « guerre contre le terrorisme ». Il a cyniquement présenté les Etats-Unis comme une puissance altruiste, contrainte à la suite des attentats terroristes du 11 septembre de se lancer dans une guerre, à échelle mondiale, pour la démocratie.
Toutefois, en tentant de fondre la politique impérialiste américaine dans le moule de la « guerre contre le terrorisme », son discours est tombé dans l’incohérence absolue.
Le compte-rendu par Obama des récentes guerres menées par les Etats-Unis contredit sa propre affirmation selon laquelle Washington est résolument engagé à pourchasser Al Qaïda. En 2001, a-t-il dit, les Etats-Unis avaient attaqué l’Afghanistan pour détruire Al Qaïda, bien que la plupart des preneurs d’otages étaient en fait originaires d’Arabie saoudite, le principal allié arabe des Etats-Unis au Moyen Orient.
Il a soutenu que l’invasion américaine était légitime parce que l’Afghanistan formait la base des opérations d’Al Qaïda et que le régime des Taliban abritait et protégeait le groupe terroriste.
Obama a passé sous silence l’échec de l’invasion américaine pour démembrer Al Qaïda en disant qu’« après avoir réussi à franchir la frontière du Pakistan en 2001 et en 2002, les dirigeants d’Al Qaïda y avait trouvé un abri sûr. »
Ainsi, de 2002 à 2009, les Etats-Unis ont mené des guerres en Irak et en Afghanistan soi-disant dirigées contre Al Qaïda alors même que cette organisation était basée dans un tout autre pays, le Pakistan, un allié de longue date des Etats-Unis.
Obama a même suggéré qu’Al Qaïda jouissait de la protection de sections de l’Etat pakistanais en déclarant, « [I]l y a ceux qui au Pakistan disent que la lutte contre l’extrémisme n’est pas leur combat, et qu’il vaut mieux pour le pays de ne pas trop en faire, ou d’essayer de s’arranger avec ceux qui recourent à la violence. »
Ce compte rendu montre qu’il existe, à l’évidence et sans explication, deux poids et deux mesures. Si la sécurité du peuple américain requiert l’invasion de l’Afghanistan par les Etats-Unis et le délogement d’un régime bienveillant à l’égard d’Al Qaïda, alors pourquoi la même chose ne s’appliquerait donc pas au gouvernement du Pakistan ?
Au lieu de cela, Obama loue le Pakistan comme un allié dans la lutte contre « l’extrémisme violent » en prônant un partenariat entre les Etats-Unis et le Pakistan fondé sur « une confiance mutuelle. »
Ceci ne fait que confirmer la nature frauduleuse de la justification de cette guerre qui, comme le savent bien Obama et le reste de l’establishment politique américain, n’est qu’un tissu de mensonges.
Et puis, il y a la question du gouvernement afghan pour la défense duquel les Etats-Unis sont soi-disant engagés dans la guerre contre les Taliban et Al Qaïda. Dans un premier temps Obama a loué le régime du président Hamid Karzai comme étant un « gouvernement légitime », puis il a reconnu par la suite qu’il était entravé par la « corruption, le trafic de drogue, le sous-développement économique et l’insuffisance des forces de sécurité. »
Faisant preuve d’un cynisme absolu, il a affirmé que la récente réélection de Karzai, universellement reconnue comme le résultat d’une élection truquée et de bourrage d’urnes avait néanmoins débouché sur un gouvernement légitime. « Bien qu’entachée de fraude, » a dit Obama, « cette élection a produit un gouvernement compatible avec les lois et la constitution de l’Afghanistan. »
Les efforts entrepris par Obama pour avancer des raisons d’apparence noble au déploiement de 30.000 troupes américaines supplémentaires étaient aussi sinistres que contradictoires. Dans un style orwellien, il a annoncé au peuple afghan qui endure depuis huit ans déjà l’occupation américaine, « Nous n’avons aucun intérêt à occuper votre pays. »
Il a comparé l’attitude soi-disant bienveillante des Etats-Unis à l’égard de l’Afghanistan à l’invasion soviétique du pays en 1979-1989. En fait, cela fait 30 ans que les Etats-Unis manipulent la politique afghane.
Dès 1979, les Etats-Unis avaient financé et soutenu la résistance islamique fondamentaliste contre le régime prosoviétique de Kaboul dans le but de provoquer une invasion soviétique. Donc, les Etats-Unis sont politiquement complices de la mort de millions d’Afghans durant l’occupation soviétique et de la guerre civile qui s’ensuivit. Les forces islamistes que Washington combat aujourd’hui en Afghanistan proviennent en grande partie des groupes qu’ils avaient soutenus contre les Soviétiques dans les années 1980.
Alors même que se déroulent des guerres qui coûtent la vie à de millions de gens et où l’usage de la torture est largement répandu dans les prisons se trouvant sous régie américaine, Obama a affirmé que la politique américaine « s’inspirera de la flamme de la liberté, de la justice, du progrès et du respect de la dignité de tous les peuples. »
Obama s’est vanté d’avoir mis fin à la torture, une affirmation creuse et fausse et qui est contredite par des rapports sur la torture continuelle dans les prisons américaines en Afghanistan et ailleurs, tout comme par la poursuite de la pratique de la « rendition » (transfert dans des pays qui pratiquent la torture de prisonniers) et contredite aussi par son opposition à toute inculpation de responsables gouvernementaux ordonnant et supervisant l’usage de la torture.
Il a réitéré sa promesse de fermer Guantanamo mais n’a pas dit un mot sur son insistance pour que restent ouvertes les prisons américaines en Afghanistan, telle la base militaire de Bagram, où la torture est pratiquée.
Le mensonge central du discours d’Obama a toutefois été, l’affirmation que ses projets d’escalade permettront aux soldats américains en Afganistan de rentrer rapidement à la maison et ce dès 2011.
En fait, comme l’a indiqué Obama un peu plus loin dans son discours, cette escalade n’est qu’une étape dans la préparation de guerres de plus grande envergure. « La lutte contre l’extrémisme violent ne sera pas rapidement terminée, » a-t-il dit, « et elle va bien au-delà de l’Afghanistan et du Pakistan. » En mentionnant la Somalie et le Yémen comme des cibles potentielles, il a ajouté, « nos efforts impliqueront des régions agitées et des ennemis diffus. »
La présence de ce passage montre clairement qu’Obama fonde sa politique afghane sur un rapport publié le mois dernier par Anthony Cordesman, un analyste de l’influent groupe de réflexion, le Centre d’Etudes stratégiques et internationales (CSIS).
Cordesman avait écrit : « Le président doit dire franchement que toute forme de victoire en Afghanistan et au Pakistan fera partie d’une lutte bien plus vaste et plus longue. Il doit dire clairement que les pressions idéologiques, démographiques, de gouvernance, économiques et autres qui divisent le monde islamique signifient que le monde sera confronté à des menaces dans bien d’autres pays et qui s’étendront en longueur indéfiniment. Il devrait mentionner les risques au Yémen et en Somalie, et montrer clairement que la guerre en Irak n’est pas terminée, en mettant en garde que nous devrons encore faire face à la fois à une menace intérieure ainsi qu’à une combinaison d’insurrection et de terrorisme qui continuera de s’étendre du Maroc aux Philippines et de l’Asie centrale jusqu’en Afrique, indépendamment de ce que pourraient être nos succès en Afghanistan et au Pakistan. »
Il avait ajouté : « …le nombre actuel de victimes des Etats-Unis, des alliés, de l’Afghanistan et du Pakistan va très certainement doubler et probablement tripler avant qu’un semblant de victoire soit remporté. »
Bref, les Etats-Unis mèneront des guerres extrêmement coûteuses sur une partie considérable de la planète, dans des régions s’étendant sur des milliers de kilomètres dans toutes les directions.
Réduite à l’essentiel, la perspective d’Obama et de ses conseillers est un avenir de guerre sans fin dans le but de sauvegarder la position hégémonique mondiale des Etats-Unis. Ce qui est en jeu, outre la question du contrôle des recettes pétrolières et des routes commerciales, c’est la position des Etats-Unis en tant que puissance mondiale. Tout comme le retrait des Britanniques de Suez en 1956-1957, un retrait forcé de l’Afghanistan serait un coup dévastateur contre le prestige de Washington.
La politique afghane d’Obama émane de cette dynamique de l’impérialisme américain. Etant donné que se retirer, à quelque moment que ce soit, serait un désastre, il a choisi l’escalade sans cesse grandissante.
(Article original de WSWS 3 décembre 2009)

Palestine}

On pourrait croire qu’Israël s’est battu particulièrement virulemment contre les intégristes islamistes plutôt que contre les progressistes nationalistes mais c’est faux. Lire sur ce thème l’article Pourquoi Israël a aidé le Hamas

Ben Laden et les USA

La guerre, une "solution" des classes dirigeantes face à la crise de leur système ?

Le président Obama aura donc triplé, au cours de son début de mandat, le niveau des effectifs armés américains engagés dans la sale guerre d’Afghanistan, l’un des pays les plus pauvres du monde, un des plus dépourvus de tous biens et qui concentre pourtant les armements les plus sophistiqués du monde.... Celui qui se présentait comme "pacifiste" par rapport à son prédécesseur Bush a montré son véritable visage en augmentant par deux fois les troupes engagées en Afghanistan, et en obtenant la même chose de l’OTAN, de l’Europe et de ses autres alliés. Il n’a pas arrêté la guerre d’Irak et a engagé une nouvelle guerre au Pakistan. Le peuple pakistanais est lui aussi bombardé par les USA. Obama, qui avait déjà doublé la mise en faisant passer le contingent en Afghanistan de 38.000 à 68.000 soldats, va envoyer 30.000 militaires supplémentaires. Nombre auquel il faut ajouter plus de 40 000 soldats « alliés », dont 3700 Français.

Le résultat : l’espérance de vie d’un afghan est passée à 43 ans, 40% de la population afghane est au chômage et 42% vivent avec moins d’un dollar par jour ! Aux USA, cette politique est d’abord une victoire… des vendeurs d’armes : pour l’exercice budgétaire 2010, 755 milliards sont prévus pour les dépenses militaires, soit plus que tous les gouvernements précédents et plus que tous les autres domaines réunis. Le seul remboursement des intérêts de la dette militaire est de l’ordre de 138 milliards de dollars. Le discours soi-disant antiterroriste d’Obama est une copie de celui de Bush et Obama affirme vouloir "achever le travail".

Mais de quel travail s’agit-il ? « La lutte contre le terrorisme a commencé et elle va durer longtemps. (...) C’est la première guerre du 21ième siècle » avait déclaré George Bush au lendemain de la destruction du World Trade Center par deux avions le 11 septembre 2001, alors qu’il affirmait encore ne pas savoir d’où venait cet attentat terroriste. Les guerres des USA sont bien loin de détruire le terrorisme et ne font que l’accroître. La démocratie n’a pas fait son apparition, pas plus en Irak qu’en Afghanistan ou au Pakistan. Les victimes de cette guerre sont d’abord et avant tout civiles. En tout, il y aurait eu cent mille morts, dont une majorité de civils. Le nombre de civils tués en Afghanistan lors des bombardements aériens des forces des Etats-Unis et de l’OTAN a presque triplé entre 2006 et 2007. En 2008, 2 118 civils ont été tués, en majorité au cours des bombardements des forces internationales selon les chiffres des Nations Unies. C’est à des chefs de bandes armées islamistes afghanes que les pays "alliés", dont les USA et la France, ont confié le pouvoir.

Huit ans après qu’une coalition mondiale impressionnante soit intervenue massivement dans ce pays, comment se fait-il qu’elle soit toujours en train d’y faire la guerre ? Parce qu’elle n’est en rien une armée de libération ni une armée anti-terroriste mais une armée terroriste qui fait la guerre au peuple afghan. Il s’agit bel et bien d’une guerre d’occupation qui vise à transformer la signification des affrontements à l’échelle mondiale et la réalité de la crise du capitalisme, et à en faire une guerre du monde occidental contre le monde musulman, comme à une époque les USA avaient transformé la réalité de la lutte des classes en une lutte entre les blocs (est et ouest).

La vraie raison de cette guerre, comme de celle d’Irak ou du Pakistan, n’est pas à chercher là-bas. Déjà en 2001, la guerre américaine en Afghanistan a permis de faire face, momentanément, à la crise du système capitaliste. Cette guerre a eu l’avantage pour les USA d’obliger chacun à choisir un camp. Et ce sont les USA qui définissent les camps : d’un côté le terrorisme et particulièrement l’islamisme radical et de l’autre les USA. Ils veulent ainsi contraindre toutes les puissances à s’aligner mais ils veulent tout autant y contraindre les peuples. Et d’abord les travailleurs des USA auxquels ils peuvent ainsi justifier, par la nécessité de défendre leur sécurité, d’imposer des sacrifices d’une ampleur exceptionnelle. Obama déclare : « Dans ce monde incertain, le temps est venu pour un nouveau commencement, une nouvelle aube de leadership américain. » Son ambition ? « Notre puissance économique doit soutenir notre force militaire, notre influence diplomatique et notre leadership mondial. » « Je construirai une armée du XXIe siècle et un partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste qui a remporté la guerre froide, afin que nous demeurions partout à l’offensive, de Djibouti à Kandahar. ». C’est bien la défense du système capitaliste et de la domination impérialiste que vise cette guerre.

A bas les guerres des USA, de la France et des autres impérialismes en Afghanistan, en Irak, au Pakistan et aux quatre coins de la planète !

IMPÉRIALISME FRANÇAIS HORS D’AFGHANISTAN ET D’AFRIQUE !!!

Les classes dirigeantes sur le sentier de la guerre

la guerre impérialiste est une politique classique en cas de crise du système

Avant d’être le soldat de l’Arabie saoudite et du Pakistan ainsi que des USA en Afghanistan, il a été jeune étudiant d’Oxford, dissipé, versant du champagne entre les seins de jeunes filles nues...

Des photos de l’époque où les USA traitaient l’islamiste radical Ben Laden de "combattant de la liberté"...

« Nous étions partis en Afghanistan pour être des combattants musulmans : les Etats-Unis voulaient simplement se servir de nous contre les Russes. L’encadrement était fourni par les Pakistanais, les armes par les Américains et le financement par les Saoudiens. » déclarait Ben Laden à un journal soudanais cité par « Jeune Afrique » du 1er septembre 1998.

Ben Laden parmi la guérilla des moudjahedines anti-soviétiques...

N’oubliez pas que Ben Laden lui-même était un agent de la CIA

La presse cultivait alors le rôle antisoviétique de Ben Laden...Tout comme la France de Sarkozy et Hollande a cultivé le rôle d’une prétendue « résistance » libyenne ou syrienne contre Kadaffi et Assad, même si celle-ci était menée par des fascismes-terroristes intégristes, tout comme elle cultive la « résistance » ukrainienne même si elle est menée par des fascistes…

Messages

  • l’ancienne traductrice pour le FBI, Sibel Edmonds, a lancé une véritable bombe médiatique (audio, transcription partielle).

    Lors de son interview, Sibel raconte comment les États-Unis ont entretenu des « relations intimes » avec ben Laden et les talibans, « tout du long, jusqu’à ce jour du 11 septembre. » Dans « ces relations intimes », Ben Laden était utilisé pour des “opérations” en Asie Centrale, dont le Xinjiang en Chine. Ces “opérations” impliquaient l’utilisation d’al-Qaida et des talibans tout comme « on l’avait fait durant le conflit afghano-soviétique », c’est à dire combattre “les ennemis” par le biais d’intermédiaires.

    Comme l’avait précédemment décrit Sibel, et comme elle l’a confirmé dans son dernier interview, ce procédé impliquait l’utilisation de la Turquie (avec l’assistance d’acteurs provenant du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Arabie Saoudite) en tant qu’intermédiaire, qui à son tour utilisait ben Laden, les talibans et d’autres encore, comme armée terroriste par procuration.

    Le contrôle de l’Asie Centrale

    Parmi les objectifs des “hommes d’État” américains qui dirigeaient ces activités, il y avait le contrôle des immenses fournitures d’énergie et de nouveaux marchés pour les produits militaires. Pourtant, les Américains avaient un problème. Ils ne devaient pas laisser leur empreinte afin d’éviter une révolte populaire en Asie centrale (Ouzbékistan, Azerbaïdjian, Kazakhstan et Turkménistan), et aussi de sérieuses répercussions du côté de la Chine et de la Russie. Ils trouvèrent une ingénieuse solution : utiliser leur État fantoche, la Turquie, comme mandataire et en appeler à la fois aux sensibilités panturques et panislamiques.

    Dans la région, la Turquie, alliée de l’OTAN, a beaucoup plus de crédibilité que les États-Unis ; avec l’histoire de l’Empire ottoman, elle pourrait appeler au rêve d’une plus large sphère d’influence panturque. La majorité de la population d’Asie Centrale partage le même héritage, la même langue, la même religion que les Turcs.

    À leur tour, les Turcs ont utilisé les talibans et al-Qaida, en appelant à leur rêve d’un califat panislamique (sans doute. Ou bien les Turcs/Américains ont très bien payé).

    Selon Sibel : « Ceci a commencé il y a plus de dix ans, dans le cadre d’une longue opération illégale et à couvert, menée en Asie centrale par un petit groupe aux États-Unis. Ce groupe avait l’intention de promouvoir l’industrie pétrolière et le Complexe Militaro-Industriel en utilisant les employés turcs, les partenaires saoudiens et les alliés pakistanais, cet objectif étant poursuivi au nom de l’Islam. »

    Les Ouïghours

    On a récemment demandé à Sibel d’écrire sur la récente situation de Ouïghours au Xinjiang, mais elle a refusé, disant simplement : « Notre empreinte y est partout. »

    Bien sûr, Sibel n’est pas la première ou la seule personne à reconnaitre tout cela. Eric Margolis, l’un des meilleurs reporters occidentaux concernant l’Asie Centrale, a affirmé que les Ouïghours, dans les camps d’entrainement en Afghanistan depuis 2001, « ont été entrainés par ben Laden pour aller combattre les communistes chinois au Xinjiang. La CIA en avait non seulement connaissance, mais apportait son soutien, car elle pensait les utiliser si la guerre éclatait avec la Chine. »

    Margolis a également ajouté que : « L’Afghanistan n’était pas un creuset du terrorisme, il y avait des groupes commando, des groupes de guérilla, entrainés à des buts spécifiques en Asie Centrale. »

    Dans une autre interview, Margolis dit : « Ceci illustre le bon mot (en français dans le texte, NDT) de Henry Kissinger affirmant qu’il est plus dangereux d’être un allié de l’Amérique, que son ennemi, car ces musulmans chinois du Xinjiang (la province la plus à l’ouest) étaient payés par la CIA et armée par les États-Unis. La CIA allait les utiliser en cas de guerre contre la Chine, ou pour provoquer le chaos là-bas ; ils étaient entrainés et soutenus hors d’Afghanistan, certains avec la collaboration d’Oussama ben Laden. Les Americains étaient très impliqués dans toutes ces opérations. »

    La galerie de voyous

    L’an dernier, Sibel a eu la brillante idée de révéler des activités criminelles dont elle n’a pas le droit de parler : elle a publié dix-huit photographies – intitulées la “Galerie ‘Privilège Secrets d’État’ de Sibel Edmonds” – de personnes impliquées dans les opérations qu’elle avait tenté de révéler. L’une de ces personnes est Anwar Yusuf Turani, le prétendu “Président en Exil” du Turkistan Est (Xinjiang). Ce prétendu gouvernement en exil a été établi à Capitol Hill (le siège du Congrès US, NdT) en septembre 2004, provoquant des reproches acerbes de la part de la Chine.

    “L’ancienne” taupe, Graham Fuller, qui avait joué un rôle dans l’établissement du “gouvernement en exil” de Turani du Turkestan Est, figure également parmi la galerie de voyous de Sibel. Fuller a beaucoup écrit sur le Xinjiang et son “Projet pour le Xinjiang” remis à la Rand Corporation était apparemment le plan pour le “gouvernement en exil” de Turani. Sibel a ouvertement affiché son mépris à l’égard de M. Fuller.

    Susurluk

    La Turquie a une longue histoire d’affaires d’État mêlant terrorisme, au trafic de drogue et autres activités criminelles, dont la plus parlante est l’incident de Susurluk en 1996 qui a exposé ce qu’on nommait le “Deep State” (l’État Profond : l’élite militarobureaucratique, NDT)

    Sibel affirme que « quelques acteurs essentiels ont également fini à Chicago où ils ont centralisé “certains” aspects de leurs opérations (surtout les Ouighurs du Turkestan Est). »

    L’un des principaux acteurs du “Deep State”, Mehmet Eymur, ancien chef du contre-terrorisme pour les services secrets de la Turquie, le MIT, figure dans la collection de photos de Sibel. Eymur fut exilé aux USA. Un autre membre de la galerie de Sibel, Marc Grossman était l’ambassadeur de la Turquie au moment où l’incident de Susurluk révélait l’existence de “Deep State”. Il fut rappelé peu après, avant la fin de son affectation tout comme son subordonné, le commandant Douglas Dickerson qui tenta plus tard de recruter Sibel dans le monde de l’espionnage.

    Le modus operandi du gang de Suruluk est identique à celui des activités décrites par Sibel en Asie Centrale, la seule différence étant que cette activité eut lieu en Turquie il y a dix ans. De leur côté, les organes d’État aux États-Unis, dont la corporation des médias, avaient dissimulé cette histoire avec brio.

    La Tchétchénie, l’Albanie et le Kosovo

    L’Asie centrale n’est pas le seul endroit où les acteurs de la politique étrangère américaine et ben Laden ont partagé des intérêts similaires. Prenons la guerre en Tchétchénie. Comme je l’ai écrit ici, Richard Perle et Stephan Solarz (tous deux dans la galerie de Sibel) ont rejoint d’autres néo-conservateurs phares tels que : Elliott Abrams, Kenneth Adelman, Frank Gaffney, Michael Ledeen, James Woolsey, et Morton Abramowitz dans un groupe nommé Le Comité Américain pour la Paix en Tchétchénie (ACPC). Pour sa part, ben Laden a donné 25 millions de dollars pour la cause, fourni des combattants en nombre, apporté des compétences techniques, et établi de camps d’entraînement.

    Les intérêts des États-Unis convergeaient aussi avec ceux d’al-Qaida au Kosovo et en Albanie. Bien sûr, il n’est pas rare que surviennent des circonstances où “l’ennemi de mon ennemi est mon ami.” D’un autre côté, dans une démocratie transparente, on attend un compte-rendu complet des circonstances menant à un événement aussi tragique que le 11/9. C’était exactement ce que la Commission du 11/9 était censée produire.

    Secrets d’État

    Sibel a été surnommée “la femme la plus bâillonnée d’Amérique”, s’étant vue imposer par deux fois l’obligation au secret d’État. Son témoignage de 3 heures et demie devant la Commission du 11/9 a été totalement supprimé, réduit à une simple note de bas de page qui renvoie les lecteurs à son témoignage classé. (donc non accessible, NdT)

    Dans l’interview, elle révèle que l’information, classée top secret dans son cas, indique spécifiquement que les USA se sont servis de ben Laden et des taliban en Asie Centrale, dont le Xinjiang. Sibel confirme que lorsque le gouvernement US la contraint juridiquement au silence, c’est dans le but de « protéger “des relations diplomatiques sensibles”, en l’occurrence la Turquie, Israël, le Pakistan, l’Arabie saoudite… » C’est sans doute en partie vrai, mais il est vrai aussi qu’ils se protègent eux-mêmes : aux États-Unis, c’est un crime que d’utiliser la classification (confidentielle, NdT) et le secret pour couvrir des crimes.

    Comme le dit Sibel dans l’interview : « Je dispose d’informations concernant des choses sur lesquelles le gouvernement nous a menti… on peut très facilement prouver que ces choses sont des mensonges, sur la base des informations qu’ils ont classées me concernant, car nous avons entretenu de très proches relations avec ces gens ; cela concerne l’Asie Centrale, tout du long, jusqu’au 11 Septembre. »

    Résumé

    L’information explosive ici est évidemment qu’aux États-Unis, certaines personnes se sont servies de ben Laden jusqu’au 11 septembre 2001.

    Il est important de comprendre pourquoi : depuis de nombreuses années, les États-Unis ont sous-traité leurs opérations terroristes à al-Qaïda et aux talibans, encourageant l’islamisation de l’Asie centrale en vue de tirer profit des ventes d’armes tout comme des concessions pétrolières et gazières.

    Le silence du gouvernement US sur ces affaires est aussi assourdissant que les conséquences (les attentats du 11/9, NDT) furent stupéfiantes.

  • C’est la nation afghane qui devrait se charger de renverser les taliban

    Une nouvelle fois, en raison de la trahison de bourreaux fondamentalistes, notre peuple doit faire face aux monstres de la guerre et de la destruction.

    L’Amérique, en formant une coalition internationale contre Ben Laden et ses collaborateurs taliban pour les punir à la suite des attentats terroristes du 11 septembre, a débuté une agression massive contre notre pays.

    Bien que les États-Unis aient déclaré que seules les bases militaires et terroristes des taliban et du réseau al Qieda seraient visées et que les frappes seraient chirurgicales et proportionnées, nous avons pu constater ces sept derniers jours que cette invasion coûterait la vie à nombre de nos compatriotes, femmes, hommes et enfants, jeunes et vieux.

    Si jusqu’ici les USA et leurs alliés ne prêtaient aucune attention au destin de la démocratie en Afghanistan et soutenaient la politique des moudjahidin, de Ben Laden et des taliban, aujourd’hui il aiguisent le poignard de "l’Alliance du Nord". En raison de cette politique, ils ont plongé notre peuple dans une angoisse horrible et dans la crainte de revivre les événements terribles des années de l’"émirat" moudjahidin. Les Afghans, se souvenant des désastres vécus sous le joug des vautours moudjahidin et taliban, s’accrochent à l’espoir du retour du roi. Cependant, si ce dernier revient pour partager le pouvoir avec l’"Alliance du Nord" et les taliban soi-disant modérés, il ne perdra pas seulement sa réputation parmi le peuple, ceci mettra également en danger la stabilité et le succès de tous ses projets.

    Au temps de la domination médiévale des taliban, aucun Afghan ni musulman honorable ne se laissera duper par l’appel "nationaliste" des taliban qui invitent le peuple afghan, et même toute la communauté musulmane mondiale, au "djihad" contre les États-Unis. Tout individu, groupe ou gouvernement soutenant les taliban, quel qu’en soit le prétexte, est l’ennemi du peuple afghan, ce peuple qui hait tout autant les actes "anti-ben Laden" et "anti-terrorisme" des assassins de l’"Alliance du Nord". Notre peuple n’a pas oublié les cinq années ayant suivi la chute du régime de paille de Najib -les années les plus horribles de terrorisme et de lascivité que le pays ait connu - il n’a pas, non plus, oublié le temps où les moudjahidin étaient les sbires d’Abdullah Ezam et d’Oussama ben Laden.

    Maintenant, les groupes formant l’"Alliance du Nord" se tiennent en embuscade, tels des loups affamés, avec des armes américaines à la main, dans l’espoir de se jeter sur Kaboul et pour gagner du terrain, en proportion à la profondeur et à la largeur de leurs "conquêtes", en plus de commettre des actes de vandalisme comme par le passé, afin de se voir attribuer de bons postes dans le second "émirat", et ainsi anéantir l’aspiration du peuple à l’établissement d’un gouvernement stable et démocratique, acceptable pour tous.

    La poursuite des attaques américaines et l’accroissement du nombre de victimes civiles innocentes ne font pas que justifier l’attitude des taliban, ils vont aussi renforcer les forces fondamentalistes de la région et du monde entier.

    Notre peuple a deux options :

    Éradiquer le fléau taliban et Al Qieda -bien qu’il n’ait participé aucunement à sa germination et à son maintien- et établir un gouvernement basé sur des valeurs démocratiques, ou céder l’Afghanistan aux forces perfides, dont les valeurs reposent sur le pillage, le crime et la trahison nationale.

    Par conséquent, nos compatriotes doivent se soulever pour la destruction des taliban et de ben Laden, afin de prouver au monde que les Afghans, las, blessés, tristes et abandonnés n’ont aucun lien avec les criminels et ne considèrent pas une poignée de terroristes, arabes ou autres, comme des "convives honorables".

    Seul un soulèvement général peut empêcher la répétition des catastrophes qui ont touché notre pays. Avec ou sans la présence des forces de maintien de la paix de l’ONU, ce soulèvement peut ouvrir la voie à l’établissement d’un gouvernement d’intérim pour préparer des élections. Nous pensons qu’en l’absence d’ingérence étrangère, particulièrement de type fondamentaliste, tous les groupes ethniques de toutes les religions, quels que soient les dessins macabres des fondamentalistes, prouveront leur solidarité dans la défense des intérêts nationaux et contribueront à la création d’un Afghanistan fier et libre.

    L’Association révolutionnaire des femmes afghanes (RAWA) demande à toutes les forces anti-fondamentalistes, luttant pour la liberté, la démocratie et les droits des femmes, ainsi qu’à l’ex-roi d’Afghanistan, avant qu’il soit trop tard, de jouer leur rôle dans l’organisation d’un soulèvement de masse et de contrecarrer les plans des ennemis internes et externes à l’Afghanistan.

    Les personnes défendant la paix et la justice seront du côté du peuple afghan.

    Association révolutionnaire des femmes afghanes (RAWA)

    11 octobre 2001

  • Des articles font état d’attaques au Pakistan par des troupes américaines au sol

    Par Bill Van Auken

    8 janvier 2010

    En plein milieu d’une crise politique au Pakistan et des troubles faisant suite aux attaques de missiles américains ainsi qu’à l’emploi de mercenaires, il a été révélé qu’au cours des cinq dernières années, les troupes d’opérations spéciales américaines ont mené un certain nombre d’opérations clandestines en franchissant la frontière, dans ce qu’on appelle la zone tribale du pays.

    Selon un « ex-officier de l’OTAN » cité dans un article du quotidien britannique Guardian de mardi, ces raids impliquaient « des soldats d’élite emmenés en hélicoptère, passant discrètement la frontière de nuit, et n’ont jamais été déclarés au gouvernement pakistanais. »

    La seule incursion admise publiquement par les forces américaines a eu lieu le 3 septembre 2008, des commandos de marine avaient été transportés en hélicoptère dans un village du Sud Waziristân, pour s’introduire dans trois bâtiments et massacrer 20 personnes. Washington a affirmé que ces morts étaient des combattants d’Al Quaida, mais le gouvernement pakistanais a déclaré que toutes les victimes n’étaient que des villageois, dont six femmes et deux enfants.

    Cet incident avait provoqué une vague d’indignation au Pakistan, le gouvernement dénonçant ces attaques comme une « grave provocation » et le parlement du pays exigeant que l’armée utilise la force pour empêcher toute violation à venir de la souveraineté nationale. Des officiels américains ont déclaré à la presse sous le couvert de l’anonymat que le régime pakistanais avait donné son accord à ce raid, ce qu’Islamabad a démenti énergiquement.

    Selon le Guardian, cependant, ce raid était le quatrième de la sorte à se produire entre 2003 et 2008. Deux des précédents assauts étaient des assassinats similaires contre des personnes soupçonnées de faire partie d’Al Quaida, et un troisième avait été lancé pour récupérer un drone Predator qui avait été abattu, l’armée américaine craignant que la résistance afghane ne s’en empare.

    À la suite du raid de 2008, il a été rapporté que le président George W. Bush avait pris une décision confidentielle autorisant l’armée américaine à mener des attaques transfrontalières au Pakistan au prétexte que ce pays et l’Afghanistan faisaient tous deux partie du même théâtre d’opérations dans la « guerre globale contre le terrorisme. »

    Cette ligne de conduite semble apparemment être suivie par Barack Obama et est sur le point d’être intensifiée dans le cadre du renforcement des moyens militaires organisé par son gouvernement, qui envoie au minimum 30 000 soldats supplémentaires en Afghanistan.

    Depuis qu’Obama a pris ses fonctions, la CIA et l’armée américaine ont doublé le nombre des attaques de missiles lancées depuis les drones sans pilote Predator, tuant des centaines de civils Pakistanais. Maintenant, le gouvernement américain exige que le gouvernement pakistanais accepte une nouvelle extension des attaques de drones et qu’il mène sa propre offensive militaire contre les forces de la résistance afghane qui opèrent depuis la Zone tribale sous administration fédérale du Pakistan, près de la frontière afghane.

    Un flot continu d’officiels américains, dont le directeur de la CIA Leon Panetta et le président de la réunion interarmes des chefs d’état-major, l’Amiral Mike Mullen, ont fait le voyage jusqu’à Islamabad pour faire pression sur le gouvernement du Président Asif Ali Zardari et l’armée pakistanaise et les remettre dans le droit chemin du renforcement militaire d’Obama.

    Ces officiels ont exigé de l’armée pakistanaise qu’elle lance une attaque contre ce qu’ils qualifient de sanctuaires du "réseau Haqquani" au Waziristân du Nord. Ce groupe est dirigé par Sirajuddin Haqquani et son père Jalaluddin. Dans les années 1980, ce dernier était l’un des principaux bénéficiaires de l’aide en armes et en argent apportée par la CIA dans la guerre contre le régime pro soviétique de Kaboul.

    Washington insiste également pour que le gouvernement Pakistanais lui donne le feu vert pour l’extension des attaques de missiles par drones depuis les zones tribales du Balûchistân, la plus grande province du Pakistan. Le Balûchistân est voisin de la province afghane du Helmand, là où se concentre l’essentiel des opérations américaines et britanniques contre l’insurrection.

    Des articles de presse aux États-Unis et au Pakistan indiquent que les représentants américains sont allés jusqu’à proposer des attaques de drones contre Quetta, une ville de 600 000 habitants. Le pentagone et les services de renseignement américains affirment que les dirigeants talibans, dont le Mollah Omar, fondateur du mouvement, préparent et dirigent les opérations militaires en Afghanistan depuis une cachette dans cette ville.

    Le quotidien pakistanais Dawn a écrit mercredi que « les sources diplomatiques indiquent que les dirigeants pakistanais ont tous sans exception été mis en garde par divers représentants des États-Unis que si le Pakistan ne prenait aucune décision, les Américains pourraient prendre des mesures directes, y compris l’extension des attaques de drones au Balûchistân. »

    Les tensions se sont accrues entre Islamabad et Washington. Alors que le gouvernement Pakistanais et l’armée ont depuis longtemps obéi au doigt et à l’œil à l’impérialisme américain dans la région, cette guerre en Afghanistan voisin et les incursions américaines au Pakistan menacent de déstabiliser tout le pays. Par souci de se préserver, l’élite dirigeante pakistanaise semble renâcler devant les dernières exigences américaines.

    Cela a transparu dans une comparution jeudi du ministre des affaires étrangères Shah Mahmoud Qureshi devant le comité des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, durant laquelle il a critiqué la stratégie d’escalade du gouvernement Obama.

    Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, il a déclaré aux députés que le gouvernement Zardari ne permettrait pas aux troupes des États-Unis ou de l’OTAN d’entrer au Pakistan pour ce que l’on appelle des « poursuites urgentes », et qu’il n’autoriserait pas non plus l’extension de la campagne de bombardements par drones.

    « Il y a de sérieuses implications pour le Pakistan dans la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan, » citait le communiqué. « Suite à l’intensification militaire, il pourrait y avoir plus de violences en Afghanistan ce qui pourrait, à son tour, entraîner un nouvel afflux de militants et de réfugiés afghans au Pakistan. »

    Le ministre a qualifié les attaques de drones de « contre-productives et inutiles. » Cette position officielle du gouvernement est cependant infirmée par le fait que la CIA lance ces attaques depuis une base aérienne au Balûchistân, donc avec la bénédiction d’Islamabad.

    L’Associated Press a, au même moment, cité un « diplomate américain de haut rang » anonyme, disant que « de nouvelles actions américaines contre le réseau Haqquani sont attendues, » et que cela « serait soutenu par le Pakistan. »

    Pour l’instant, l’armée pakistanaise a rejeté les demandes américaines de lancer une nouvelle offensive au Nord Waziristân contre les forces des Haqquani. Elle a maintenu que ses troupes sont déjà engagées dans une offensive au Waziristân du Sud et qu’elle ne peut pas mener les deux campagnes simultanément.

    « On ne peut pas se battre sur autant de fronts, » a déclaré un officiel de la sécurité pakistanaise au Times de Londres.

    Cette attitude a provoqué la colère de Washington, qui affirme toujours que le gouvernement pakistanais est prêt à lancer des attaques contre les militants talibans au Pakistan qui lancent des attaques à l’intérieur du pays mais ne fait rien contre les éléments qui utilisent le Pakistan pour lancer des attaques contre les forces d’occupation américaines en Afghanistan tout proche.

    Ce qui fonde la position pakistanaise, selon de nombreux analystes, ce sont les liens établis de longue date entre les Haqquani et le service de renseignement militaire pakistanais, l’ISI (Inter-Services Intelligence - renseignements interservices).

    L’influence du Pakistan sur les Talibans, et les éléments de la résistance qui leur sont associés est vue comme un moyen d’assurer la préservation des intérêts pakistanais en Afghanistan une fois que les États-Unis seront contraints à évacuer le pays. Islamabad craint particulièrement le développement d’une présence indienne en Afghanistan.

    « Si l’Amérique s’en va, le Pakistan est très inquiet d’avoir l’Inde à sa frontière Est et l’Inde en Afghanistan à sa frontière Ouest, » a déclaré un ex-ambassadeur pakistanais aux États-Unis, Tariq Fatemi, au New York Times.

    La crise politique du régime pakistanais contribue également à l’aggravation des tensions entre les États-Unis et le Pakistan, une décision de la Cour suprême Afghane annulant une amnistie obtenue par le gouvernement Bush à l’époque de l’ex-dictateur militaire, le Général Pervez Musharraf, a ébranlé le régime. Cette amnistie négociée protégeait les politiciens du Parti populaire Pakistanais (PPP) de Zardari contre des poursuites pour corruption.

    Actuellement, le ministre de la défense Ahmed Muktar et le ministre de l’intérieur Rehman Malik, deux des principaux coordonnateurs de la politique militaire avec Washington, doivent faire face à la justice et ont été interdits de quitter le territoire. Les partis d’opposition ont demandé la démission du gouvernement.

    Le représentant spécial du gouvernement d’Obama pour l’Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, a commenté ce qu’il appelle un « drame politique majeur qui se déroule à Islamabad. » au cours d’une interview par Charlie Rose à la télévision publique américaine.

    « Comment cela va se terminer, cela reste à voir, » a déclaré Holbrooke, ajoutant, « c’est quelque chose que nous suivons de très près. »

    Toujours au cours de cette interview, Holbrooke a qualifié de « dilemme » le fait que « les dirigeants d’Al Quaida et des Talibans soient tous deux dans un pays proche où nos troupes ne peuvent pas se battre. » Il a affirmé que les États-Unis devraient « trouver d’autres moyens » de régler ce problème. Il a également défendu les attaques de drones, que les organisations de défense des droits de l’homme appellent des exécutions extrajudiciaires : « Certains des gens les plus dangereux du monde… ne sont plus en vie aujourd’hui, » grâce à ces frappes, a-t-il dit.

    Mais ces frappes de missiles, ajoutées à la présence de plus en plus importante des États-Unis au Pakistan, provoquent une opposition populaire croissante.

    Cela a pris la forme au cours des semaines récentes de manifestations dans plusieurs villes pakistanaises contre la présence alléguée de mercenaires américains dans le pays de la tristement célèbre compagnie de mercenaires Blackwater-Xe.

    Des milliers de gens se sont rendus à une manifestation anti-Blackwater dimanche à Rawalpindi, la quatrième ville du Pakistan, qui abrite le quartier général de l’armée. À l’appel du Jamaat-e-Islami, le plus grand parti islamiste du Pakistan, et sous le slogan « Dehors, l’Amérique, Dehors, » les orateurs ont dénoncé Blackwater comme des « terroristes américains » et ont accusé Washington de saper la souveraineté pakistanaise et de chercher délibérément à déstabiliser le pays pour prendre le contrôle de ses armes nucléaires.

    Le week-end dernier, des centaines d’avocats du barreau d’Islamabad ont organisé une autre manifestation anti-Blackwater devant l’école de police de Sihala, demandant que le gouvernement expulse les instructeurs étrangers, qui sont, suivant les accusations des manifestants, des salariés de Blackwater. Les avocats et ceux qui les avaient rejoints ont également affirmé que les opérations d’entraînement servent en fait de couverture à de l’espionnage américain sur la centrale nucléaire de Kahuta toute proche. Après la manifestation, le gouvernement pakistanais a annoncé qu’il allait déplacer l’école de police dans le quartier général de la police d’Islamabad.

    Blackwater a changé son nom en Xe Services en raison de la réputation morbide qu’elle s’était taillée après le massacre de 17 civils irakiens par ses soldats en 2007.

    Les dirigeants de Blackwater comme ceux de Washington nient avoir déployé du personnel au Pakistan. Pourtant, de multiples articles de presse aux États-Unis et en Grande-Bretagne ont cité des officiels américains actuels et passés qui déclaraient que cette compagnie de mercenaires est effectivement active au Pakistan.

    Jeremy Scahill, auteur du livre Blackwater : l’émergence de l’armée mercenaire la plus puissante du monde, a déclaré dans le magazine Nation le mois dernier que Blackwater joue un rôle de premier plan dans la récolte d’informations pour les attaques de drones et dans leur exécution, et qu’elle est « au cœur d’un programme secret dans lequel ils organisent des assassinats ciblés de Talibans présumés et d’agents d’Al Quaida. »

    Les attaques de drones, les raids derrière la frontière menés par les troupes d’opérations spéciales et l’usage des mercenaires américains, couplés à l’intensification de la pression par Washington pour que l’armée pakistanaise étende ses offensives militaires aux régions de l’Afghanistan immédiatement derrière la frontière, contribuent toutes à la déstabilisation politique de ce pays de 180 millions d’habitants, doté de l’arme nucléaire.

    Mené en secret et dans le dos du peuple américain, cet élément fondamental de l’escalade militaire organisée par le gouvernement Obama menace de déchaîner une guerre bien plus grande.

    (Article original paru le 24 décembre 2009)

  • RICHARD LABEVIERE - 31/10/2001

    Ben Laden a reçu un agent de la CIA à Dubaï

    Selon les informations recueillies par RFI, Oussama Ben Laden a rencontré un agent américain alors qu’il était traité en juillet dans un hôpital de Dubaï. Information démentie par ce dernier.

    Le milliardaire d’origine saoudienne Oussama Ben Laden a séjourné à l’Hôpital américain de Dubaï entre le 4 et le 14 juillet dernier, soit deux mois avant les attentats du 11 septembre, selon des informations recueillies dans l’émirat, confirmées par des sources proches de services de renseignement européens.

    Accompagné de son médecin personnel égyptien, de quatre gardes du corps, et d’un infirmier algérien, Ben Laden a été admis dans une suite VIP du département d’urologie. L’hôpital américain de Dubaï est réputé pour ses traitements des calculs rénaux et de l’infertilité masculine. Ben Laden souffre d’une infection rénale qui se propage au foie, infection nécessitant des soins spécialisés.
    Outre des membres de sa famille, des personnalités saoudiennes et émiriennes, Oussama Ben Laden a reçu - le 12 juillet 2001 - la visite du représentant local de la CIA. En poste à Dubaï depuis plusieurs années, ce dernier a regagné définitivement les États-Unis le 15 juillet dernier.

    Cet événement capital s’inscrit dans le cadre d’une guerre des polices ouverte entre la CIA et le FBI lors des enquêtes menées sur les attentats anti-américains de Nairobi et Dar es-Salaam d’août 1998. Cette rencontre secrète entre Oussama Ben Laden et la CIA en juillet dernier confirme que la centrale américaine, qui a formé Ben Laden à Istanbul dès 1979, n’a jamais réellement rompu avec son « honorable correspondant ».

    Des relations ininterrompues depuis 1979

    La CIA a commencé à « traiter » −comme disent les spécialistes− c’est-à-dire a commencé à travailler avec Oussama Ben Laden dès 1979.

    A cet époque, le jeune Oussama a 23 ans. Ingénieur, il représente en Turquie l’entreprise familiale Bin Laden Group – l’une des plus grosse entreprise de BTP du Moyen-Orient. Et c’est depuis Istanbul, avec l’aide de la CIA, qu’il commence a organiser des collectes de fonds pour la guerre sainte d’Afghanistan contre l’armée soviétique.

    Avec l’aide de la CIA il monte aussi une filière d’accueil et de recrutement des volontaires −sorte de Brigades internationale de la résistance afghane− filière qui drainera quelques 12 000 hommes en provenance d’Algérie, d’Égypte, du Yémen de Somalie ou des Philippines. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui les « Afghans arabes ». Ce sont eux qui constituent aujourd’hui les kataëb (phalanges), les groupes armés de l’organisation de Ben Laden, al-Qaïda.

    On pourrait penser qu’après le retrait d’Afghanistan de l’Armée rouge, après la fin de la guerre froide, cette relation CIA-Ben Laden cesse... En fait, la relation s’est poursuivie, notamment après 1994, date à laquelle Ben Laden a été officiellement déchu de sa nationalité saoudienne.

    Enfin, il faut ajouter que cette relation a toujours transité - si l’on peut dire - par l’intermédiaire du prince Turki, le chef tout-puissant des services secrets saoudiens. Ce dernier a été démis de ses fonctions le 31 août dernier, soit dix jours avant les attentats. On ouvre ici la boite de Pandore saoudienne et le coffre des intérêts pétroliers américains.

  • Barack Obama s’est exprimé, jeudi 7 janvier, au cours d’une conférence de presse sur le terrorisme et les "défaillances" des services de renseignement. Ces services qui, huit ans après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, n’ont pas réussi à empêcher le jeune Nigérian Farouk Abdulmutallab de monter à bord d’un avion de ligne avec des explosifs, alors que son propre père avait alerté les officiels américains de sa dérive extrémiste.
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    Soigneusement, Barack Obama a détaché ses mots. "Nous sommes en guerre." L’expression était destinée à tous ceux, républicains en tête, qui lui reprochent de sous-estimer la menace terroriste. Aussitôt après, il a nuancé : "Nous sommes en guerre contre Al-Qaida, un réseau extensif de violence et de haine". Donc la guerre de Bush continue....

    Ce n’était pas simplement la guerre de Bush mais celle des classes dirigeantes américaines et de l’impérialisme mondial.

    La crise ne fait qu’accroitre la nécessité pour ces classes dirigeantes de dériver la catastrophe vers la guerre.

  • Une grève générale était observée dimanche dans le sud du Yémen à l’appel du mouvement autonomiste sudiste, pour protester contre la répression du pouvoir central et réclamer la libération des détenus, a indiqué un dirigeant du mouvement sudiste.

    La circulation était paralysée dans les grandes villes du sud et les commerces fermés, selon des témoins.

    Dans un communiqué, le "Conseil de la révolution pacifique sudiste" avait appelé à une "grève générale dans les secteurs public et privé ainsi que les transports dans l’ensemble des provinces sudistes". Il a affirmé que cette grève avait pour but "de répondre aux agressions répétées du pouvoir, dont la dernière en date est l’attaque contre le journal al-Ayyam" à Aden, principale ville du sud du Yémen, et de demander la libération des détenus.

    • C’est avec la fin de la politique des blocs, que l’impérialisme s’est retourné contre eux alors qu’auparavant il les armait et les organisait.

      Ils lui servent maintenant d’ennemi numéro un.

      Pourquoi ont-ils tant besoin de faire croire à un faux ennemi numéro un ?

      Parce que leur vrai ennemi numéro, les classes ouvrières et les peuples, ils ne veulent pas qu’elles sachent qu’ils les craignent.

      D’autre part, ils souhaitent que ceux qui se révoltent se tournent plutôt vers les islamistes radicaux que vers de vrais radicaux, les communistes révolutionnaires.

      Partout dans le monde, le terrorisme est apparu suite aux interventions US ou même avec leur aide !

      L’Irak n’a connu le terrorisme qu’après les guerres des USA. le terrorisme de Ben Laden est directement une création de l’impérialisme américain. Le terrorisme s’est grandement développé après l’intervention américaine en Somalie. etc, etc

  • 12 janvier 2010

    Chems Eddine Chitour
    Le tour du Yemen

    Hillary Clinton a déclaré que l’insécurité au Yémen est une menace régionale et globale

    Que se passe-t-il au Yémen dont on dit que c’est la nouvelle poudrière qui va faire exploser la marmite du Moyen-Orient ? Petit pays de 20,9 millions d’habitants avec une superficie de 527.970 km², un taux d’alphabétisation de 47,7%, il est composé de musulmans sunnites (55%), et de musulmans chiites (42%), les autres habitants chrétiens, hindouistes, juifs. C’est une République islamique. Sa principale ressource est le pétrole. Son PNB-PPA par habitant (à parité de pouvoir d’achat) (en dollars) est de 751. Sa consommation d’énergie est de 184 kilogramme-pétrole par habitant. On voit que c’est un pays sous-développé qui n’a rien d’exceptionnel. Ce qui fait son intérêt, c’est d’abord sa position géographique sur le flanc sud de l’Arabie Saoudite, il a une vue directe sur le détroit de Bab el Mandeb, il est placé sur les routes du commerce international, notamment pétrolier et sur la zone de « piraterie », dit-on, somalienne. C’est ensuite la découverte du pétrole qui ne peut laisser indifférents ceux qui en ont besoin. C’est enfin le régime, un régime despotique : Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis trente ans, et qui a pu éliminer tous ses adversaires et qui, comme tout homme, doit passer la main, d’où une lutte sourde pour la succession d’autant plus féroce que le Yémen est le seul pays musulman où la proportion sunnite, chiite est du même ordre. Ce qui explique en partie l’état de guerre civile depuis plus de 10 ans entre le gouvernement central (sunnite) aidé par l’Arabie Saoudite et les Houtistes (chiite) du Nord (zone frontière avec justement l’Arabie Saoudite), et, dit-on, aidé par l’Iran, le Satan actuel de l’Occident...

    Une position stratégique

    Une autre complication est venue avec, dit-on dans la presse mains-stream, l’irruption d’Al Qaîda qui, après l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan, et même dit-on l’Aqmi du Maghreb, ouvre un « succursale » au Yémen. Il faut donc, qu’au nom de la lutte contre le terrorisme international, le combattre. Le Yémen, troisième front de la lutte contre le terrorisme écrit le New York Times. Les questions se multiplient aux Etats-Unis après l’attentat manqué, le 25 décembre, du jeune Nigérian Umar Farouk Adulmutallab. Celui-ci a tenté de faire exploser un avion au-dessus de Detroit. Il a affirmé avoir été entraîné par Al Qaîda au Yémen, où le quotidien américain révèle que les Etats-Unis ont ouvert très discrètement depuis un an un troisième front contre le réseau terroriste. L’armée américaine y a notamment envoyé des forces spéciales pour assurer la formation de militaires yéménites.(1)

    Dans le même ordre d’idées, concernant Al Qaîda au Yémen, Jeffrey Fleishman écrit : Profitant de la situation chaotique qui règne dans le pays, l’organisation terroriste recrute et tisse un réseau solide susceptible de frapper n’importe où. L’attentat manqué contre un appareil de la compagnie Northwest Airlines, le 25 décem-bre, en est l’illustration. La branche d’Al Qaîda au Yémen, qui a revendiqué la tentative d’attentat sur un vol de la Northwest Airlines qui assurait la liaison entre Amsterdam et Detroit, compterait près de 2000 militants et sympathisants, affirme un spécialiste du terrorisme yéménite. (...) Le pays ne fournit plus seulement des penseurs radicaux, il attire désormais les extrémistes qui rêvent de rejoindre un front en pleine évolution au Moyen-Orient.(2)

    (....) Le groupe - qui, selon les analystes, a pour objectif l’établissement d’un califat islamique dans tout le golfe Persique, à partir duquel il pourrait attaquer ensuite les intérêts occidentaux et israéliens - opère depuis l’autre rive de la mer Rouge, en Somalie, où une autre branche du réseau s’est installée dans la région de non-droit qu’est devenue la Corne de l’Afrique. Ce scénario inquiète Washington. (...) « Au niveau mondial, Al Qaîda est peut-être militairement affaiblie, mais ce n’est pas le cas au Yémen. On y trouve beaucoup d’armes. Le Yémen est un Etat idéal pour le développement d’Al Qaîda. Les djihadistes peuvent tirer parti du chaos qui règne dans le pays. »(2)

    Autre appréciation aux antipodes de la doxa occidentale : « Ce nouveau conflit est très grave : Pour plusieurs raisons. Au départ, il s’agit d’un foyer d’instabilité, mettant aux prises des courants de l’Islam différents(...). L’Occident divise pour régner, c’est machiavélique. Ensuite, le Yemen occupe une position stratégique, dans la mer Rouge, et donc convoitable, d’autant que les rivaux russes, chinois, ou d’autres peuvent être tentés de s’implanter là où il n’y a pas encore de bases anglo-saxonnes. De surcroît, chaque parcelle de sol peut recéler des ressources que l’Amérique, toujours à l’affût d’espace vital, veut utiliser elle-même pour maintenir son niveau de vie, assurer sa prééminence, continuer à dominer le monde. »(3)

    « Les USA tentent par tous les moyens de perpétuer leur hégémonie, comme toujours, par la force puisqu’ils la préfèrent au Droit. Mais il y a plus : cette zone, en partie sous influence chiite, intéresse l’Iran, et donc les USA bien décidés à affaiblir l’ennemi qu’il s’est choisi. Dans ce cadre, on situe mieux la tentative avortée d’attentat, parfaitement grotesque d’ailleurs, du pseudo-terroriste d’Al Qaîda. (...) Bref, nous avons à nouveau un (projet d’) attentat sous fausse bannière, sans doute moins d’Al Qaîda que des services secrets occidentaux, ou au mieux, nous avons un simple prétexte pour justifier ce qui est programmé de longue date. » Donc, nouveau terrain d’opération pour les USA. Et c’est très grave. Non seulement parce que les populations, évidemment, commencent à souffrir (raids aériens, drones, meurtres ciblés...), mais parce que ces choix illustrent parfaitement les objectifs réels du prix Nobel de la paix, nouveau visage d’une politique qui ne varie pas, furieusement néocoloniale, impériale, hors-la-loi, comme du temps de Bush. Pour moi, nous assistons aux prémices d’une tactique planétaire : prendre prétexte d’un fait plus ou moins mis en scène, et complaisamment relayé par une presse servile, pour s’implanter sur toujours plus de territoires : mise en place de bases militaires et de marionnettes dévouées aux ordres de Washington, pillage des ressources, contrôle des populations et des zones, voire des routes pétrolières, signaux lancés aux rivaux, supplantation des Chinois ou des Russes, etc. A ce tragique jeu, qui commence par des opérations de basse intensité et se termine par la sanglante mise à sac de tout le territoire convoité, les Occidentaux sont passés maîtres. Ils avancent pas à pas, mais tout, au final, tombe dans leur escarcelle...(3)

    « (...) Tout se fait discrètement, en petit comité, entre dirigeants du complexe militaro-industriel, entre amis, entre futurs bénéficiaires, ou comme dirait notre cher Sarkozy, tout, vraiment tout, est désormais possible. Et tant pis si un peu partout les peuples en font les frais, tant pis s’ils sont massacrés, bombardés, terrorisés, mutilés, blessés, meurtris, démunis, ruinés, dressés les uns contre les autres, anéantis, exterminés, c’est du grand art, disons-le : du grand terrorisme, du terrorisme absolu, celui d’Etat. Toutes les lois humaines, de guerre, internationales, sont violées, le champ est libre : on convoite, on s’empare...vols, mensonges, crimes, tout est permis...Le cynisme est total. »(3) La dernière phase paroxystique de la guerre, au Yémen, contre les rebelles Houthis, a fait plus de 2000 morts en moins d’un mois et plus de 150.000 sans-abri. Les troupes du gouvernement yéménite se battent contre environ 15.000 rebelles Houthis, armés et entraînés par l’Iran et retranchés dans les montagnes du Nord, autour de Saâda, sur la frontière de l’Arabie Saoudite. Les bombardiers de l’armée de l’air saoudienne tapissent les zones rebelles et civiles, et l’armée de l’air et la marine égyptienne transportent des munitions pour l’armée du Yémen avec les encouragements et le financement des Etats-Unis. Plusieurs sources confirment les traits saillants du conflit en cours au Yémen : la petite armée yéménite de 66.000 hommes, manquant de stocks de matériel militaire organisés, a bientôt commencé à se trouver à court de munitions et d’équipement militaire.

    Une guerre par procuration

    L’armée égyptienne s’est empressée de fournir cet approvisionnement nécessaire, en mettant en oeuvre un corridor naval et aérien. L’Administration Obama s’est lancée dans la mêlée, grâce à son assistance financière alimentant les efforts saoudiens et égyptiens pour venir en aide au Yémen. Autant que les Etats-Unis et Israël avaient été pris par surprise par les capacités militaires du Hezbollah, lors de la guerre du Liban en 2006, les Américains et leurs alliés ont été stupéfaits par la maîtrise du champ de bataille des rebelles Houthis. La 1ère Division d’infanterie mécanisée de l’armée yéménite, renforcée par chacune de ses 6 brigades de commandos- parachutistes et le soutien aérien saoudien, s’est avérée incapable, depuis septembre, de briser la résistance des rebelles.

    La situation ressemble de plus en plus à une guerre par procuration entre Riyad et Téhéran, la presse saoudienne du 5 novembre n’hésitant pas à parler d’« assaut des agents de l’Iran contre la frontière ». Les Saoudiens accusent les Iraniens de vouloir étendre l’influence chiite dans la région en fournissant armes et argent aux rebelles, tandis que les Iraniens reprochent aux Saoudiens de soutenir le régime yéménite d’Ali Saleh et de vouloir exporter la doctrine wahhabite. Le Yémen est devenu la priorité des priorités pour le président Barack Obama depuis l’attentat avorté du Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab contre un avion, le jour de Noël. Le général David Petraeus s’est rendu à Sanaa et y a rencontré le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, pour lui transmettre un message de son homologue américain. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé à la tenue d’une conférence internationale à la fin du mois, pour parler du terrorisme au Yémen et en Somalie, et à la création d’une unité spéciale pour intervenir dans la région. Le mot clé est « Al Qaîda », qui utilise le sol yéménite comme terrain d’entraînement, centre de recrutement et base de lancement pour des attaques contre des cibles américaines et européennes. Omar Abdulmutallab a reçu sa formation dans une université fondamentaliste de Sanaa et a rencontré les dirigeants d’Al Qaîda pour la péninsule Arabique à Aden et à Abyan [fief présumé d’Al Qaîda, dans le sud du Yémen].(4)

    (....) Ce pays n’a jamais disparu des écrans radar d’Al Qaîda. Aujourd’hui, le président américain veut doubler les aides au Yémen et s’engager dans une guerre commune avec les forces yéménites contre l’organisation terroriste. Concrètement, cela signifie que le pays sera mis sous tutelle militaire américaine, puisque ce genre d’aides et de coopération ne se fait pas sans contrepartie. Les Américains n’interviendront pas au nom du bien-être des habitants, mais pour protéger leurs propres intérêts. Cet engagement n’empêchera pas le Yémen d’être un Etat en faillite. Il risque même d’aggraver les difficultés et risquera de transformer toute la péninsule en foyer d’instabilité. Rappelons-nous que l’intervention américaine a fait de l’Afghanistan et de l’Irak les pays les plus corrompus et les plus instables du monde. Le destin du président yéménite Ali Abdallah Saleh ne sera peut-être pas meilleur que celui de l’Afghan Hamid Karzai.(4)

    Pour François Marginean, s’agissant de « l’attentat raté d’Amsterdam », nous sommes en face d’un complot du style Armes de destruction massive prélude à l’invasion de l’Irak.Il écrit : « (...) Les États-Unis ont accusé Abdulmutallab d’être lié à une cellule d’Al Qaîda située au Yémen et en Arabie Saoudite. Vous vous rappelez quand on nous disait qu’Al Qaîda était en Afghanistan ? Nous avons ensuite envahi. Et la fois où on nous disait que l’Irak était devenu la nouvelle base d’Al Qaïda ? Nous avons aussi envahi le pays. Que pensez-vous que nous risquons de voir se produire si Obama et les médias clament que le Yémen et l’Arabie Saoudite sont la nouvelle demeure du célèbre groupe terroriste créé à l’origine par la CIA ? Mais qu’en est-il réellement ? Nous pourrions commencer par demander comment Umar Farouk Abdulmutallab a pu être capable de monter à bord de l’avion qui partait d’Amsterdam vers Détroit sans passeport. Nous savons tous que le profilage ethnique existe, surtout envers les musulmans. Particulièrement depuis le 11 septembre 2001 et la subséquente guerre contre le terrorisme. Imaginez maintenant un jeune homme provenant d’un pays musulman voyageant seul et sans bagage, avec un billet aller simple en direction des États-Unis et sans passeport. (...) et qui a convaincu le personnel à la porte de sécurité de laisser passer Umar Farouk Abdulmutallab sans passeport ? (...) Et pour pallier tout cela, on nous dit qu’il va falloir augmenter la sécurité dans les aéroports, se soumettre à des fouilles à nu virtuelles, faire du profilage ethnique à fond, attendre en file des heures, le temps de nous créer de nouveau une illusion de sécurité et de nous faire frire aux rayons X potentiellement mutagènes et cancérigènes ».(5) Le 4 janvier 2010, la secrétaire d’Etat US, Hillary Clinton, a déclaré que l’insécurité au Yémen est une menace régionale et globale. Il faut donc armer les Arabes. On apprend que l’Administration américaine a signé une série de marchés d’armements à grande échelle avec les pays arabes, en vertu desquels les Etats-Unis ravitaillent l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, les Emirats arabes unis, de moyens de combat ultramodernes, comme des missiles antinavires, des missiles antichars, des bombes intelligentes etc. Ces marchés visent à renforcer ce qui est appelé « l’axe modéré dans le monde arabe »...En définitive, à travers le Yémen, c’est, le croyons-nous, la configuration réelle du Grand Moyen-Orient qui est modelée. Le pays à abattre est l’Iran accusé d’aider les Houtistes. Pour cela, L’Occident est prêt à s’allier à Al Qaîda sunnite pour combattre le chiisme et créer une nouvelle Fitna. Il serait prêt à libérer les terroristes yéménites d’Al Qaîda retenus à Guantanamo pour les incorporer dans l’armée yéménite. Des jours sombres se profilent pour le monde musulman du fait de la duplicité des potentats arabes.

    Voir en ligne : L’Expression
    P.-S.

    (*) Ecole nationale polytechnique (*) Ecole d´ingénieurs Toulouse

    1.The New York Times : Le Yémen, troisième front de la lutte contre le terrorisme 28.12.2009 2.Jeffrey Fleishman : Al Qaîda fait son trou au Yémen. Los Angeles Times 30.12.2009 3.Permalien : Yemen, une nouvelle guerre impériale qui ne dit pas son nom http//www. 20.six.fr/ basta./art/ 173504043/ 4.1.10 4.Abdelbari Atouan : Branle-bas de combat au Yémen. Al-Quds Al-Arabi04.01.2010 5.François Marginean : Le présumé terroriste prend le vol 253 de Northwest sans passeport ; fiché comme terrorisme. http://www.mondialisation.ca/index.... 7 01 2010

    • Un pouvoir qui met en liberté quatre terroristes à l’échange d’une seul homme français ! Un pouvoir qui se laisse intimidé par un autre ! Un pouvoir qui enfreint la théorie de la séparation des pouvoirs en gardant tout le pouvoir pour lui seul ! La juridiction considérant être comme un conseil d’Etat qui met un met frein à l’action du pouvoir est aujourd’hui au Mali la proie facile du pouvoir Exécutif ou disons plutôt la proie d’Amadou Toumani Touré par ce qu’actuellement tout le pouvoir est centré sur lui ! ATT est en passe de monopoliser la juridiction en prenant des décisions unilatérales exécutoires d’office car rémarquons que des terroristes, Oui des terroristes qui peuvent être condamnés à neuf mois de détention ! Seulement neuf ! Et Pourquoi ? Parce qu’il a peur du réseau Al kaïda ???? Et si c’était le cas pouquoi les a-t- il libérés alors ?? Sous la pression de la France ? Un Etat peut-il excercer de la pression sur un autre ? Et bien c’est le cas aujourd’hui puiseque c’est la porte de l’autocratie qui est ouverte maintenant ! Et pour soulager ATT, il lui fait une visite d’ecroquerie. Je vous assure que tout son periple de Gabon à Rwanda était uniquement du dessin pour endormir l’esprit de l’opinion internationale car ce voyage est fait uniquement pour rémercier ATT.
      Reste à savoir comment les rélations de connivence entre le Mali et l’Algérie ou encore la Mauritanie vont continuer.
      Le vent de la connivence de la lèche du sang des bras-valides a encore souflé et ça risque de continuer pour lontemps. Ceci fait la vielle théorie de séparation du pouvoir comme le voulait JJ Rousseau est violé comme toujours seulement à causes de ce terme : "J’irai les chercher où qu’ils se trouvent". Pour reprendre l’expression de Sarkozy.
      Bill

  • US Drone Strike Kills Eight in North Waziristan

    Attacks Destroyed House and Two Vehicles

    At least eight people were killed today and several others were wounded after US drone strikes destroyed two cars and a home in the North Waziristan Agency of Pakistan. The attack was the latest in a series of almost daily attacks over the past several weeks.

    Officials conceded that they have no idea who any of the people killed in today’s attacks were. This is unusual because Pakistani officials have generally labeled the victims of US strikes as “suspects” even before their identities become clear. The lack of such a label might point to an increased cynicism about the growing US attacks against increasingly dubious targets.

    Pakistan’s government has tried to carve out an odd middle ground on the drone strikes, loudly championing their own involvement on the rare occasion when a drone actually kills a militant while angrily condemning media reports of their involvement in the drone program as a “conspiracy theory.”

    The drone strikes have increasingly taken a back seat in Pakistani news however since NATO launched several cross border strikes using attack helicopters. When one of those killed three Pakistani soldiers, the government shut the border to NATO supply traffic. After days of defending the attack US officials apologized for the killing, and Pakistan reopened the border today.

  • c’est bien dans une nouvelle guerre que les Etats-Unis viennent de s’engager au Yémen. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a même explicitement reconnu, jeudi, l’engagement américain et désigné nommément le fauteur de troubles : Téhéran. « L’Iran doit savoir que les Etats-Unis ne resteront pas les bras croisés alors que la région est déstabilisée et que des gens lancent une guerre ouverte à travers les frontières internationales des autres pays », a-il déclaré dans une interview à la chaîne PBS.

  • Les événements du 11 septembre 2001 sont considérés par les gens bien informés comme « le nouveau Pearl Harbour » dont les néoconservateurs avaient besoin pour commencer leurs guerres de conquête dans le Moyen-Orient. Paul O’Neil, le premier Ministre de l’Economie et des Finances du président George W. Bush, avait déclaré publiquement que l’ordre du jour du président lors de la première réunion de Bush avec son cabinet était l’invasion de l’Irak. Cette invasion a été planifiée avant le 11-Septembre. Depuis, Washington a détruit entièrement ou partiellement huit pays et affronte maintenant la Russie tant en Syrie qu’en Ukraine.

    La Russie ne peut permettre l’établissement d’un Califat djihadiste dans une zone comprenant la Syrie et l’Irak, car ce serait une base d’exportation de la déstabilisation dans les Républiques musulmanes de la Fédération de Russie.

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