dimanche 20 février 2011, par
Iran, Mauritanie, Libye, Bahrein, Algérie, Maroc, Yémen, Tunisie, Egypte, Jordanie, dans tous ces pays, la rue a continué à manifester sous de multiples formes pour la liberté !!! La révolution continue...
Le Maroc ne fait pas exception parmi les pays arabes, un vent de révolte soufflant sur les pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
Les manifestations organisées dimanche 20 février dans tout le pays en vue de réclamer des réformes ont été entachées par des incidents à Marrakech et à Larache.
A Marrakech, un groupe de 150 à 200 personnes - ont attaqué et pillé des magasins et lancé des pierres contre un édifice public ainsi qu’un fast-food MacDonald’s. Toutefois, selon un correspondant de l’AFP présent sur place, ces actes malveillants ont été perpétrés par des personnes étrangères à la manifestation. Quelqu’un aurait-il donc intérêt à semer le trouble au Maroc ? Qui plus est à Marrakech, haut lieu du tourisme marocain.
L’incident s’est produit après la dispersion de la manifestation - laquelle a rassemblé environ 1.500 personnes.
A Larache, des jeunes gens s’en sont pris à des édifices publics, notamment un poste de gendarmerie et un poste de douane.
Fait notable : dans les deux cas, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues, selon les témoins.
Des manifestations pacifiques se sont tenues parallèlement dans plusieurs villes du Maroc, dont Rabat, Casablanca et Marrakech. Les manifestants répondaient ainsi à l’appel du « Mouvement du 20 février » lancé sur Facebook, s’inspirant des exemples de la Tunisie et de l’Egypte. Il s’agit du premier mouvement de protestation survenant au Maroc depuis le début des révoltes qui secouent le monde arabe.
Objectif affiché : obtenir des réformes et non pas le départ du roi Mohammed VI. Les manifestants espèrent toutefois obtenir la limitation des prérogatives du souverain.
Des échauffourées ont éclaté aujourd’hui à Al Hoceima, dans le nord du Maroc, la police ayant dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser des protestataires qui attaquaient notamment un poste de police, selon des témoins.
Des villageois venus des alentours d’Al Hoceima ont jeté des pierres contre un poste de police et "incendié cinq voitures" après la fin d’une manifestation en faveur de réformes politiques, qui s’était déroulée pacifiquement, a indiqué un témoin, joint par téléphone.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes contre les villageois, a précisé ce témoin, ainsi qu’un autre habitant de la ville située sur la côte méditerranéenne du Maroc. Il n’a pas été possible d’obtenir immédiatement confirmation auprès des autorités et on ignorait si ces incidents ont fait des blessés.
D’importantes manifestations ont eu lieu dimanche 20 février dans une vingtaine de villes au Maroc. Plusieurs dizaines de milliers de personnes - portant souvent des drapeaux tunisiens et égyptiens en signe de solidarité avec ces deux peuples qui viennent de renverser leurs tyrans - ont réclamé la fin de la monarchie absolue, de la corruption et de l’arbitraire ainsi que la dissolution du Parlement et une nouvelle Constitution.
Dans plusieurs villes, notamment à Rabat et Casablanca, ces manifestations réclamant des réformes et plus de démocratie se sont déroulées de façon pacifique mais à Tanger, Larache, Tétouan, Séfrou, Marrakech et Al-Hoceima des violences se sont produites après l’intervention de forces de sécurité qui ont fort violemment réprimé les protestataires. Des bâtiments officiels ont été incendiés ainsi que les sièges de sociétés multinationales, des agences bancaires et de nombreux véhicules.
A Larache, les protestataires ont brûlé une caserne de la gendarmerie et l’édifice de la douane maritime. A Al-Hoceima, la capitale du Rif, région traditionnellement frondeuse à l’égard du maghzen (pouvoir central), les affrontements ont été particulièrement violents (on peut voir ci-dessous quelques images des émeutes). Les corps calcinés de cinq personnes y ont été découverts dans une agence bancaire saccagée.
Dans l’ensemble du pays, une quarantaines d’immeubles ont été mis à feu et une centaines de commerces et de banques détruits et pillés. On compte plusieurs centaines de blessés. Et autant de personnes arrêtées.
Le lundi 21 février, dans les villes d’Al-Hoceima, Aït Bouayach et Imzourne (toutes trois situées dans la région du Rif) les protestations ont repris dès le matin et les affrontements avec les forces de l’ordre étaient particulièrement violents. Dans certains quartiers de Sefrou, les affrontements ont également repris. Des policiers en civil (masqués) auraient formé des commandos de 5 à 7 personnes ayant pour mission de faire régner la terreur et d’agresser des militants connus. Ainsi, Ez-eddine Manjli, secrétaire de la section d’ANNAHJ ADDIMOCRATI à Sefrou, a été violemment frappé (5 blessures + caillot de sang dans le cerveau), fracture du bras... Un autre militant, Abdelmouna, a été grièvement blessé le 21 février : double fracture du fémur, plusieurs côtes cassées, blessures à la tête... Il a été transporté au C.H.U de la ville de Fès. A Tanger, cinq militants d’Attac qui avaient participé à la manifestation du 20 février ont "disparu"...
Jamais, depuis l’accession de Mohammed VI au trône, en 1999, le Maroc n’a connu d’aussi importantes manifestations de colère, ni de troubles aussi violents.
Des manifestations en faveur de réformes politiques ont eu lieu aujourd’hui dans de nombreuses villes du Maroc. D
Au moins 5.000 manifestants ont défilé dans le centre de la capitale, Rabat, selon les évaluations de journalistes de Reuters. Certains participants agitaient des drapeaux tunisiens et égyptiens, référence aux révolutions qui viennent de chasser du pouvoir les présidents Zine ben Ali et Hosni Moubarak.
Des rassemblements ont eu lieu dans d’autres grands centres urbains comme Marrakech et Casablanca.
A Marrakech, le cortège des manifestants a été violemment dispersé par la police, qui a joué de la matraque, a déclaré Mohamed El Aouni, membre du comité organisateur du « Mouvement du 20 février pour le changement ».
A Casablanca, la capitale économique, seules quelques centaines de personnes se sont rassemblées, selon un responsable gouvernemental. Aouni, en revanche, a évalué leur nombre à 10.000.
La présence policière est restée discrète à Rabat. Des agents en uniforme se tenaient à distance du lieu initial de rassemblement, dans le quartier de Bab el Ahad, mais des policiers en civil se sont mêlés aux manifestants, carnet de notes à la main.
« Le peuple rejette une Constitution faite pour des esclaves ! », « A bas l’autocratie ! », scandaient les protestataires qui demandent également pour certains le départ du Premier ministre, Abbas el Fassi.
De jeunes manifestants souhaitent poursuivre le mouvement en organisant des sit-in quotidiens, a déclaré Aouni. « Nous ne nous sommes pas entendus sur la suite à donner. Certains proposent d’organiser des manifestations chaque semaine », a-t-il dit.
Rappelons par ailleurs que le royaume chérifien est touché depuis des mois par différents mouvements de protestation. La grève générale observée mercredi 10 février à l’échelle nationale dans la fonction publique a atteint un taux de participation de 80 %.
Les griefs mis en avant par les grévistes : la dégradation du pouvoir d’achat et l’échec du dialogue social depuis 2008. Une autre grève générale pourrait avoir lieu au début du mois de mars.
Le premier ministre Abbas El Fassi a quant à lui décidé récemment « d’injecter » 1,4 milliard d’euros pour compenser la hausse des prix des produits de première nécessité.
Une marche de protestation anti-gouvernementale s’est déroulée vendredi à Tanger (nord du Maroc) après la répression par la police d’un sit-in des habitants qui revendiquaient l’annulation d’un contrat attribué à une entreprise française chargée de la gestion des déchets, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
Ce sit-in qui a été initié par l’ONG Attac-Maroc également contre les sociétés étrangères de gestion de l’eau et d’électricité et contre une entreprise des transports (autobus) a été réprimé par l’usage des gaz lacrymogènes et de matraques, ajoute-t-on de mêmes sources. Lors de cette manifestation contre les prix pratiqués par ces sociétés, des centaines de personnes ont scandé des slogans anti-gouvernementaux et exigé l’amélioration de leurs conditions sociales notamment le droit au logement, à l’emploi et à une vie digne.
Cette protestation intervient à la veille des manifestations prévues dimanche dans toutes les villes du Maroc pour réclamer des réformes politiques.
Vendredi soir à Tanger, des manifestants se sont attaqués à un commissariat de police et à des locaux liés à des entreprises françaises dans le cadre d’un litige concernant la gestion de sociétés locales de services à l’environnement, ont rapporté samedi des organisateurs et des habitants.
Ces troubles dans la cité portuaire située à la pointe nord-ouest du Maroc ont éclaté à moins de 48 heures d’un mouvement de protestation à l’échelon national visant à précipiter des réforme politiques. Mais rien ne prouve pour le moment que les deux faits soient directement liés.
La police antiémeute est intervenue pour disperser la manifestation, au départ un sit-in organisé devant l’hôtel de ville qui s’est transformé en marche rassemblant des centaines de protestataires, a précisé la branche marocaine de l’ONG Attac sur son site internet.
Le sit-in avait été organisé par Attac Maroc pour obtenir l’annulation d’un contrat de services attribué par la municipalité à une filiale de la société française Veolia . Les Marocains se plaignent souvent des tarifs pratiqués par les entreprises de services étrangères sous contrat dans leurs villes.
Les responsables gouvernementaux n’ont pas commenté l’information jusqu’ici.
Dispersion musclée
S’exprimant sous couvert de l’anonymat, des Tangérois ont confirmé qu’une manifestation de protestation contre les tarifs de la filiale de Veolia s’était transformée en marche. Les forces de l’ordre ont empêché les marcheurs de gagner le centre-ville.
Un habitant a rapporté que les policiers avaient fait usage de matraques pour disperser les protestataires. Le site Tanjanews.com a mis en ligne des photos de fenêtres brisées d’un commissariat de police et de succursales de filiales de Veolia et de la banque française Société générale, dont une agence a, par la suite, été incendiee.
Un groupe de jeunes Marocains qui se fait appeler « Mouvement du 20 février pour le changement » a lancé un mot d’ordre de manifestations de protestation à travers le royaume pour dimanche. Leur objectif : obtenir des réformes constitutionnelles susceptibles de rogner les prérogatives du roi Mohamed VI et d’accroître l’indépendance du système judiciaire.
Des milliers de Tunisiens ont manifesté dimanche à Tunis pour réclamer la démission du gouvernement de transition de Mohamed Ghannouchi, après une nouvelle semaine d’instabilité marquée par le meurtre d’un prêtre polonais à la mémoire duquel une messe a été célébrée.
Au cri de "Gouvernement de Ghannouchi Dégage", quelque 4.000 personnes ont manifesté devant la Kasbah, siège de la Primature, reprenant le slogan de la révolution qui a provoqué la chute de l’ancien régime, "Ben Ali Dégage".
Dans une ambiance bon enfant, surveillés de loin par l’armée et la police qui avaient déployé deux blindés et des hélicoptères, hommes, femmes, enfants ont réclamé le changement de la plupart des institutions.
"Démission du Premier ministre, Assemblée constituante, Indépendance de la justice", "Dissolution du Parlement", "Dissolution des commissions" (l’une des commissions est chargée de la réforme électorale), pouvait-on lire sur des pancartes.
"Ils nous prennent pour des dupes. Tous les membres du Parlement et des conseils de région ont été élus par l’ancien régime, la Constitution a été réformée par l’ancien régime", a déclaré Sami Ben Moumen, médecin de 30 ans.
Mohamed Ghannouchi a été le Premier ministre de Zine El Abidine Ben Ali de 1999 jusqu’à sa chute le 14 janvier.
Cent à deux cents morts, le bilan de la répression de Kadhafi est très lourd...
La contestation du régime de Mouamar El Gueddafi prend de l’ampleur en Libye. Les manifestations sont arrivées à la capitale, Tripoli. Selon des témoins, cités par les agences de presse et les chaînes de télévision arabes, les manifestants ont été sauvagement attaqués par les forces antiémeute et par des civils (baltaguia) armés par les « Comités populaires ». Des témoins qui parlent d’un véritable carnage à Benghazi, deuxième ville du pays (100 km à l’est de Tripoli). « La terreur est partout. Vous ne pouvez jamais imaginer ce qui se passe ici. Des baltaguia tuent sans discernement. Même un enfant de deux ans n’a pas été épargné », a témoigné un universitaire.
"Les militaires tuent les gens sans pitié, raconte une jeune femme alors qu’on entend les fusils mitrailleurs vider leurs chargeurs au loin. Il n’y a plus de place pour les morts dans les réfrigérateurs. Hier (samedi), il y en avait près 300 morts. Plus de 200 n’ont pas encore été enterrés. "Plus personne n’est en sécurité. Ils sont en train de tirer sur les gens. Ils tirent des missiles sur les ambulances, ce sont des gens sans pitié. On a vraiment besoin d’aide", dit-elle encore.
Malgré la répression, des milliers d’opposants au régime se sont de nouveau rassemblés dimanche devant un tribunal de Benghazi, où ils ont encore essuyé des tirs. Un avocat sur place a raconté que d’autres contestataires attaquaient la garnison, et qu’il était impossible de faire face au flux des blessés. Une dizaine de manifestants antigouvernementaux occupaient également les locaux du journal Quryna, proche de Seif Al-Islam, fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, selon le rédacteur en chef du journal basé à Benghazi.
Le mouvement contre Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, semble se transformer en véritable insurrection dans l’est du pays. Pour tenter de limiter les appels à la mobilisation via les réseaux sociaux, l’accès à internet à été coupé dans la nuit de vendredi à samedi, puis de nouveau dans la nuit de samedi à dimanche.
Le procureur général a ordonné l’ouverture d’une « enquête » sur les violences et a appelé « à accélérer les procédures pour juger tous ceux qui sont coupables de mort ou de saccages ». Le colonel Kadhafi n’a toujours pas fait de déclaration officielle, mais les comités révolutionnaires, pilier du régime, ont promis vendredi aux « groupuscules » à l’origine des manifestations une riposte « foudroyante ».
Parallèlement, les autorités libyennes ont annoncé avoir arrêté dans « certaines villes » des dizaines de ressortissants arabes appartenant à un « réseau » ayant pour mission de déstabiliser le pays, a rapporté l’agence de presse officielle libyenne Jana. "Il semble que le leader libyen ait ordonné à ses forces de sécurité de mettre fin à tout prix aux manifestations, et que les Libyens soient en train de payer ce prix de leur vie", a dénoncé Amnesty International.
Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans, n’a toujours pas fait de déclaration officielle depuis le début du mouvement.
Des milliers de personnes ont manifesté dimanche devant un tribunal de Benghazi. Et d’autres "attaquent la garnison, ils affrontent des tirs", a assuré à l’AFP l’avocat Mohammed al-Mughrabi, joint au téléphone. Selon lui, "au moins 200 personnes" sont mortes à Benghazi, deuxième ville du pays et bastion de l’opposition à 1000 km à l’est de Tripoli, depuis le début de la contestation mardi 15 février.
Les manifestants, se revendiquant des révolutions égyptienne et tunisienne, exigeaient le départ du président Guelleh, au pouvoir depuis 1999 et qui briguera un troisième mandat à la présidentielle du 8 avril prochain.
La manifestation s’est déroulée dans le calme tout l’après-midi jusqu’à ce que les protestataires annoncent leur intention de poursuivre leur sit-in pendant la nuit, alimentant la confusion tout en précipitant l’intervention des forces de l’ordre.
Les affrontements —grenades lacrymogènes contre jets de pierre— ont cessé vers 22H30 dans la capitale mais se sont poursuivis de façon sporadique dans la banlieue populaire de Balbala, d’où venaient de nombreux manifestants et où des détonations d’origine indéterminée ont été entendus de façon sporadique toute la nuit.
Les heurts ont repris de façon sporadique samedi matin à Balbala, continuant dans la journée, alors que la situation est restée calme dans le centre de Djibouti-ville, quadrillée par les forces de sécurité.
Selon le ministère de l’Intérieur, un policier et un manifestant ont été tués au cours de ces violences impliquant "des groupes surexcités de manifestants qui ont saccagé, détruit, pillé et brûlé de nombreux biens, (...) et attaqué les forces de l’ordre".
Le ministère n’a pas précisé les circonstances exactes de la mort du policier, tandis que la "seconde victime est un manifestant qui a été heurté par un véhicule de police".
"Neuf autres policiers ont été blessés, dont un se trouve dans un état critique", toujours selon le ministère.
Plusieurs véhicules ont été incendiés ainsi qu’une annexe du parti au pouvoir, le Rassemblement populaire pour le progrès (RPP), tandis que les locaux d’une ONG dirigée par l’influente épouse du chef de l’Etat ont été endommagés.
Le procureur de la république a déploré ces "dégâts d’une ampleur inadmissible", se disant "outré par l ?attitude et l ?inconscience d ?hommes politiques qui prétendent diriger les partis légaux et osent s ?attaquer à un commissariat de police".
Il faisait référence aux circonstances de l’arrestation de deux des trois dirigeants de l’opposition.
MM. Robleh Awaleh et Ismaël Guedi Hared "ont forcé samedi en fin de matinée au moyen de leur véhicule le barrage du port de Djibouti, puis le commissariat de police local (...) afin de libérer M. Daoud Chehem", retenu sur place depuis la veille, a affirmé le procureur.
"Ce ne sont pas des amis de la démocratie et c ?est eux qui tuent la démocratie", a-t-il accusé, sans préciser les charges qui pèsent contre eux.
Plusieurs militants de l’opposition et défenseurs des droits de l’homme avaient été arrêtés dans les jours suivant de premières manifestations estudiantine les 5 et 6 février, dont certains ont été depuis inculpés pour "participation à un mouvement insurrectionnel".
Au Bahreïn, l’Union générale des syndicats, principal syndicat du pays, s’est joint au mouvement de contestation dans le pays et a appelé à une grève générale pour exiger le droit de manifester pacifiquement dans le pays. La Place de la Loualoua (la perle), en plein cœur de Manama, est occupée par des milliers de manifestants. A l’image de ce qui s’est passé à Maïdan Al Tahrir au Caire avant la chute du régime de Hosni Moubarak, les jeunes ont dressé des tentes pour occuper durablement les lieux. Samedi 19 février, la place a été reconquise par les manifestants après le retrait de l’armée ordonné par le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa. Près de 1500 membres du corps médical ont organisé une marche jusqu’à la place de la Perle pour réclamer la démission du ministre de la Santé, accusé d’avoir ralenti les secours aux victimes de la répression policière, jeudi 17 février. L’opposition a annoncé qu’elle conditionnait le début du dialogue avec le pouvoir par la démission du gouvernement responsable de la répression sanglante de la contestation populaire.
Une cinquantaine de militants favorables au régime ont attaqué un rassemblement d’un millier d’opposants qui scandaient "Dégage, Ali !" devant l’université de la capitale.
L’un des partisans de Saleh a ouvert le feu avec un fusil d’assaut mais on ne fait pas état de victimes.
Les activistes pro-Saleh ont ensuite quitté les lieux tandis que les opposants poursuivaient leur manifestation.
Samedi, les deux camps rivaux avaient échangé pour la première fois des tirs devant le campus et il y avait eu plusieurs blessés. Des témoins avaient également fait état d’un mort. Dans le sud du pays, à Cheikh Osman, cinq personnes avaient été blessées par des balles perdues.
Vendredi, les affrontements avaient fait cinq morts dans le pays - quatre personnes tuées par balles à Aden, une autre tuée par une grenade à Taiz.
Face à la contestation, le président Saleh a dénoncé des "menées de l’étranger" et une "conspiration contre le Yémen, sa sécurité et sa stabilité".
Au pouvoir depuis 32 ans, il a promis de ne pas se représenter à l’expiration de son mandat en 2013 et de ne pas chercher à transmettre le pouvoir à son fils.
Une coalition de partis d’opposition a accepté d’engager des pourparlers avec lui mais des rassemblements spontanés continuent de se former, à l’instigation d’étudiants et d’autres groupes utilisant la téléphonie mobile et le réseau social Facebook.
Trois centrales syndicales parmi les plus importantes de la Mauritanie ont organisé samedi soir à Nouakchott une marche suivie d’un meeting pour exiger du gouvernement des améliorations salariales et l’ouverture de négociations entre partenaires sociaux, a constaté l’AFP.
Les trois centrales avaient déposé auprès du gouvernement et du patronat, le 19 janvier, une plateforme revendicative comprenant notamment l’augmentation des salaires, la suppression de l’impôt sur les salaires et l’amélioration du régime de la Sécurité sociale.
"Nous restons mobilisés jusqu’à l’ouverture de ces négociations", a averti le président de la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM), Abdellahi Ould Mohamed dit Nahah.
Le syndicaliste a mis en garde les autorités contre les "conséquences négatives des blocages et de l’entêtement, face aux revendications sociales dont les pouvoirs tunisien et égyptien viennent de récolter les fruits amers".
"Nous n’exclurons aucune forme d’action syndicale. Nous mettons en garde contre l’explosion qui pourrait advenir si rien n’était fait", a-t-il ajouté.
Ce mouvement de revendication était également mené par la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) et la Confédération nationale des travailleurs de Mauritanie (CNTM).
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait annoncé une baisse de 30% des prix de produits de première nécessité, le 20 janvier, dans un contexte de troubles au Maghreb, à la suite des émeutes meurtrières en Algérie et de la révolte en Tunisie ayant entraîné la chute du président Ben Ali.
Samedi, le gouvernement mauritanien a exprimé sa "satisfaction quant à l’issue heureuse" de la crise en Egypte, en réaction à la démission du président égyptien Hosni Moubarak, et a rendu hommage aux opposants tués durant la contestation qu’il a qualifiés de "glorieux martyrs".
De son côté, la Coordination de l’opposition démocratique (COD) mauritanienne a appelé "tous les régimes arabes, et surtout celui de Mohamed Ould Abdel Aziz, à tirer les leçons de ce qui est arrivé en Egypte et avant elle en Tunisie et à se plier aux exigences de démocratie et d’émancipation exprimées par leurs peuples".
Les forces de l’ordre se sont déployées dimanche dans le centre de Téhéran et sont intervenues pour disperser des tentatives de rassemblements de l’opposition sur les principales places et avenues de la capitale, ont rapporté plusieurs sites d’opposition et des témoins.
L’agence Fars, proche du gouvernement, a en revanche affirmé que la situation était "totalement calme" dans la capitale.
Les correspondants de la presse étrangère n’ont pas le droit de se rendre sur place pour couvrir les manifestations, selon une interdiction en vigueur depuis le début des manifestations antigouvernementales déclenchées par la réelection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
Selon les sites Kaleme et Sahamnews, des rassemblements sont intervenus dans l’après-midi sur plusieurs places et avenues du centre de Téhéran, où les manifestants lançaient des slogans "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand).
Les forces anti-émeutes et les miliciens islamistes, déployés en masse selon des témoignages parvenus à l’AFP, sont intervenus pour tenter d’empêcher ces rassemblements. Ils ont parfois fait usage de gaz lacrymogène, ont indiqué les sites d’opposition en évoquant un jeu du "chat et de la souris" entre police et manifestants.
Les autorités ont notamment fait intervenir massivement, comme à chaque manifestation, des policiers et miliciens en moto "pour intimider la population et empêcher la formation d’importants rassemblements", selon Kaleme.
Sahamnews a fait état de rassemblements d’opposants à Ispahan (centre) et Chiraz (sud).
L’agence Fars a en revanche démenti tout incident dans la capitale. "Les forces de l’ordre contrôlent totalement la situation, et aucun incident n’a été rapporté. Téhéran est totalement calme", a affirmé l’agence, en ajoutant que l’opposition avait "également échoué (à manifester) à Machhad", la deuxième ville du pays au nord-est de l’Iran.
Le chef de la police de la circulation de Téhéran Hossein Rahimi a fait état d’un trafic "dense à cause de la présence des forces de l’ordre et des forces spéciales".
Les sites de l’opposition avaient appelé à de nouveaux rassemblements antigouvernementaux dimanche à Téhéran pour commémorer le septième jour après la mort de deux jeunes tués dans des circonstances controversées lors d’une précédente manifestation le 14 février.
Selon le pouvoir, ils auraient été tués par des Moudjahidine du peuple, principal groupe de lutte armée contre le régime de Téhéran, alors que les sites d’opposition affirment que les deux victimes étaient partisanes du mouvement de contestation "Vert".
Les autorités ont adressé samedi une ferme mise en garde contre toute nouvelle tentative de manifestation "illégale", après celle du 14 février qui aussi fait des blessés et de nombreuses arrestations.
Cette manifestation, la première depuis un an, a eu lieu à l’appel notamment des deux principaux leaders de l’opposition réformatrice, l’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l’ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, malgré un déploiement policier massif et des mises en gardes des autorités.
Depuis, les deux hommes ont été placés en résidence étroitement surveillée, tandis que de nombreux dirigeants conservateurs ont appelé à leur procès rapide et à leur "châtiment exemplaire".