Accueil > 06- Livre Six : POLITIQUE REVOLUTIONNAIRE > 4- Ce qu’est le socialisme et ce qu’il n’est pas > Qui est Mélenchon

Qui est Mélenchon

lundi 19 mars 2012, par Robert Paris

Qui est Mélenchon ?

En candidat du « Front de gauche », Mélenchon est en train de réussir l’opération électorale du parti communiste aux présidentielles : remonter les scores électoraux du PCF aux présidentielles en reprenant notamment l’électorat de l’extrême gauche.
Aujourd’hui, il se dit « rouge », appelle à l’insurrection, à l’aide au peuple grec. Mais faut-il croire ce tribun ?

Jeune, il a fait ses classes dans la bureaucratie syndicale étudiante. Le très laïque Mélenchon a aussi collaboré à l’hebdomadaire chrétien d’information, qui ne s’appelait plus « Croix du Jura » mais pas encore « Voix du Jura ».

Mélenchon a su participer à toutes les sortes d’appareils politiciens et syndicaux, à toutes sortes de postes de politicien, de chef de cabinet de maire à premier secrétaire national du PS, de sénateur à vice-président d’un conseil général, des localités à l’Etat bourgeois, en défendant toutes sortes de tendances de l’homme d’extrême droite Mitterrand à l’extrême gauche et au PCF, du pro-Maastricht à l’antiMaastricht, etc… (voir ici)

1972-1975 dans une organisation trotskiste, l’OCI, qu’il quitte pour entrer en 1977 au PS où il occupe très vite des responsabilités départementales. Il a pactisé successivement puis combattu de multiples dirigeants du PS. Il participe à la montée de Mitterrand au sein du PS contre les autres courants. Il pactisera successivement avec Dray, Emmanuelli, Hollande, Fabius, Lienemann, Ségolène Royal, Hamon, Quilès, etc, avant de les combattre…. Sur chacun, il a tout dit et son contraire ! Tout est calcul chez Mélenchon.

En 1983, il intègre la franc-maçonnerie sous prétexte qu’on y trouve la défense de la république. Il ne s’en démarquera pas tout en laissant entendre qu’il n’y est plus que simple membre.

1986. Elu sénateur de l’Essonne. Il a pu s’embourgeoiser sous les ors du Sénat de 1986 à 2009 où nul ne l’a jamais entendu critiquer le train de vie fastueux de cette institution ni les privilèges d’Ancien Régime dont jouissent les sénateurs. Député Européen ensuite, il n’a pas davantage critiqué cette Europe des trusts.

1992. Fonde la Gauche socialiste avec Julien Dray et Marie-Noëlle Lienemann.

En 1992, il vote et appelle à voter pour le traité de Maastricht, lui qui ne cessera après de le dénoncer !

1997. S’oppose à Lionel Jospin au congrès de Brest.

Après avoir été opposant bruyant à Jospin, il rentre dans le rang en devenant ministre de l’enseignement professionnel du gouvernement Jospin. Il déclare alors : « Ce n’est pas plus dur d’être dans un gouvernement en étant en désaccord avec certaines choses que d’être dans un groupe parlementaire et de voter pour un texte alors que l’on est contre. ». Le journal Libération écrit alors sur lui : « Mitterrandien sous Mitterrand, rocardien sous Rocard, emmanuelliste sous Emmanuelli, jospinien sous Jospin. Entre 1988 et 1991, il ne cesse de taper sur Michel Rocard, alors Premier ministre. Il fustige l’« ouverture » et les centristes, qu’il qualifie de « prototypes de l’étouffe-chrétien » et d’« ectoplasmes politiques ». Après la défaite de la gauche en 1993, il aide pourtant Rocard à prendre la tête du PS et participe à l’exécutif du parti. « On pensait alors que les socialistes avaient décidé de sauter l’élection présidentielle et on s’est dit que Rocard au moins allait se battre. Lorsque ce dernier échoue aux européennes de 1994, Mélenchon change son fusil d’épaule et sert d’intermédiaire entre Henri Emmanuelli et Laurent Fabius. Il se moule ensuite dans l’opposition au gouvernement Jospin, se moque du « Schtroumpf hilare » François Hollande. »

Ministre discipliné et plutôt absent de Lionel Jospin durant deux années, on ne l’aura jamais surpris coupable d’un coup de gueule comme ceux qui valurent à Jean Pierre Chevènement plusieurs départs de ses ministères.

Et, une fois devenu ministre de Jospin, au sein de la Gauche Socialiste, il donne immédiatement pour consigne de cesser toute critique à l’encontre de Lionel Jospin. La nouvelle ligne est : « Feu contre Laurent Fabius ! ». Il explique que Fabius est désormais le représentant de l’aile « libérale » du PS.

Au gouvernement, Mélenchon applique scrupuleusement sa nouvelle ligne. Il ne s’oppose ni aux privatisations massives, ni à la guerre en Afghanistan.

Il a eu toutes sortes de responsabilités au PS mais son départ ne signifie pas qu’il rompt avec son passé. En novembre 2008, il démissionne du parti socialiste.

Il déclare : "Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays. Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !".

Mais avant comme après il ne dénonce rien des tromperies des « socialistes » contre les travailleurs et les peuples. Le passé de Mitterrand, il s’en revendique encore. Pourtant, le Rwanda ? Motus ! Le passé fasciste de Mitterrand (Pétain, Algérie Afrique) ? Motus !

Mitterrand est son idole, lui qui proclame : « Comment voulez-vous que je sois drôle avec les modèles que j’ai : Saint-Just, Mitterrand ? »

Qui a réhabilité le fascisme français de Vichy en étant le premier président français à déposer une gerbe sur le tombeau de Pétain et à adhérer au comité de réhabilitation des pétainistes ?

Qui avait été décoré par lui ?

Qui a développé la guerre coloniale d’Algérie ?

Qui a organisé, armé, financé les bandes fascistes du Rwanda ?

Qui a soutenu la dictature de tous les pays d’Afrique et du Maghreb ?

Qui s’est attaqué le premier aux retraites à la sécu à l’emploi aux salaires ?

Qui a supprimé l’échelle mobile des salaires en 1982 ?

Qui a organisé les licenciements massifs de la sidérurgie lorraine sous couleur de modernisation en 1984 ?

Qui a cassé le parti communiste ?

Qui a le plus intégré le mouvement syndical à l’Etat bourgeois ?

Qui a organisé le génocide rwandais après avoir armé les fascistes et soutenu le dictateur Habyarimana ?

Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand !

Le 13 avril 1984, les ouvriers sidérurgistes lorrains qui marchaient massivement sur Paris contre la suppression de leurs emplois clamaient : « Mitterrand trahison » !

Mélenchon n’en sait rien et ne veut toujours rien en savoir !

En 2009, il fonde le Parti de Gauche. Mais l’idéologie est toujours celle de Mitterrand.

Le programme de Mélenchon est un blabla qui cache la conservation du capitalisme :

« Le mode de production actuel ne vise pas la satisfaction des besoins humains. Il donne la priorité au profit à court terme, laisse de côté des besoins sociaux immenses parce que ceux-ci sont non rentables tout en encourageant les productions inutiles au bénéfice de la surconsommation des plus riches. Il dégrade gravement les conditions de travail et d’emploi. Nous lui opposons un nouveau mode de production dont la finalité sera le développement de toutes les capacités humaines et l’épanouissement de chacun(e) plutôt que l’intérêt du capital. Il sera basé sur une politique industrielle favorisant l’éco-développement, une politique de réduction du temps de travail avec création d’emplois correspondants, ainsi que le développement d’emplois utiles intégrant de nouveaux besoins communs. Cette réorientation passe par un renforcement des droits des salarié(es) pour avancer vers un contrôle collectif des conditions de travail, de son organisation et de son contenu. » Mélenchon dans « L’humain d’abord ».

Sur France 2, vendredi matin, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a été catégorique : en cas de victoire de François Hollande, aucun communiste n’entrera au gouvernement avant les élections législatives.

La volonté du PCF est claire, et pas si éloignée du Parti de gauche, son partenaire du Front de gauche : il n’est pas question de s’allier avec le PS avant les élections législatives des 10 et 17 juin. Vendredi matin, dans Les quatre vérités sur France 2, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a ainsi défendu la nécessité d’établir "des rapports de force [au sein de] la majorité", en cas de victoire de François Hollande. Et seul le renouvellement de l’Assemblée nationale peut le permettre.

Interrogé par France 2 sur l’éventualité de ministres issus du PCF dans le prochain gouvernement, le n°1 communiste a répondu : "On n’en est pas là, on se bat pour une nouvelle majorité politique de gauche." Cependant, "quand on va à une élection aussi importante que celle-là, c’est parce que nous ambitionnons de gouverner", a-t-il reconnu avant d’ajouter que son parti "n’a pas envie de se rallier à une politique d’austérité, fût-elle de gauche". "Nous n’irons pas dans un gouvernement pour privatiser ou dire que l’État ne peut pas tout", déclarait le secrétaire national dans le JDD le 19 février dernier.
La logique du Front de gauche est quand même la gouvernement de gauche et il est donc nécessaire de critiquer durement Hollande pour mieux récupérer des forces afin…. De participer au gouvernement de gauche.

Pour cela on peut bien parler d’insurrection. Mitterrand parlait bien de révolution !

Mélenchon socialiste et anticapitaliste ?

« Le socialisme se propose de dépasser la forme capitaliste de la société par le moyen de la démocratie, de la citoyenneté et de l’objectif de l’intérêt général. Je n’ai pas changé d’adhésion. Et je n’ai pas l’intention de le faire ! » (Discours à la Ie Convention de PRS, avril 2006)

Mélenchon : « place au peuple », « nous sommes le cri du peuple’ !

" Quand j’entends parler de Peuple, je me demande ce qui se trame contre le Prolétariat (Karl MARX)

C’est bien que le Rafale trouve preneur, c’est le meilleur avion du monde », a déclaré, non pas Sarkozy, mais... Jean-Luc Mélenchon, qui a vanté les mérites de l’avionneur, ce « grand industriel ».

Interview publié dans Les Echos :

Jean-Luc Mélenchon : « Les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur de mon programme »

Ne craignez-vous pas que vos propositions se traduisent par une fuite des entrepreneurs et au final une hausse du chômage ?

"Pourquoi les entrepreneurs fuiraient-ils ? La hausse du SMIC -1.700 euros nets en fin de législature -s’applique à des secteurs de l’économie non exposés à la concurrence internationale. C’est-à-dire dans les services à la personne, la restauration rapide ou encore le bâtiment qui ne sont pas des activités délocalisables. Dans l’industrie manufacturière, la part de salaires au SMIC est résiduelle. Et mon programme va relancer l’activité et redynamiser tout le tissu industriel. Où les entrepreneurs iraient-ils quand toute l’Europe rentre en récession avec la généralisation de la politique de contraction des activités et de la dépense publique. L’avantage comparatif de l’Allemagne résulte exclusivement de l’avantage qu’elle a conservé dans la production de biens intermédiaires.

Dans mon programme, qui combine l’action de l’Etat et de forts amortisseurs sociaux, les entreprises y trouvent leur compte car il repose sur un élément de nature à les rassurer : la planification écologique qui donne une vision à long terme, permet d’organiser la production et l’investissement. Là on n’est plus dans le pilotage à court terme de l’entreprise imposé par les fonds de pension et les fonds d’investissement. Et la France n’est pas l’Allemagne. Avec 8 millions de naissances dans les 10 prochaines années, peut-on faire une croix sur l’investissement public, les écoles, les instituteurs ? Personne n’envie les Allemands dont 20% des actifs vivent sous le seuil de pauvreté.

La planification écologique est un défi scientifique et technique lancé à toute notre industrie. Elle lui donne une ligne. Plutôt que la règle d’or, appliquons la règle verte qui consiste à mobiliser toutes nos capacités pour apurer la dette écologique. Les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur."

Il ne reste donc que la campagne pour relocaliser la production française, une version « démondialisation » du ‘produire français » ancien du PCF !!!

Mélenchon joue avec les mots : "Les travailleurs français ne sont pas nationalistes, ils sont patriotes".

Cependant, il joue sur la fibre nationaliste en présentant l’antimondialisation comme une lutte contre le capital !

Et Mélenchon ne perd pas une occasion de cautionner la politique de l’impérialisme français. Mélenchon a en effet déclaré : « Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger, l’ONU demande d’intervenir ».

Mélenchon, un fervent adepte de Mitterrand

Mélenchon et l’impérialisme français, une véritable histoire d’amour...

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.