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Bibliographie contre l’oppression des femmes
lundi 14 mai 2012, par
Bibliographie contre l’oppression des femmes
Bebel August : La femme et le socialisme
Engels Friedrich : L’origine de la famille...
Tlali Miriam : Entre deux mondes
Ken Follett : Un monde sans fin
Brabant Sylvie : Élisabeth Dmitrieff, aristocrate et pétroleuse
Honoré de Balzac : Eugénie Grandet
Blanc Olivier : Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle
Maupassant Guy : Une vie
Buck Pearl : Pivoine
Jones Mary Harris : Maman Jones
Ikor Roger : La Kahina
Etcherelli Claire : Elise ou la vraie vie
Barrios de Chungara Domitila : Domitila
Ousmane Sembene : Les bouts de bois de dieu
Khraïef Béchir : La terre des passions brûlées
Mauro Florence : Emilie du Chatelet
De Cespedes Alba : Le cahier interdit
Wei-wei : Fleurs de Chine
M’rabet Fadela : La femme algérienne
Balzac Honoré : La femme de trente ans
Lemsine Aïcha : La Chrysalide
Kollontaï Alexandra : La dernière esclave
Kollontaï Alexandra : Conférences sur la libération des femmes
Luxemburg Rosa : Droit de vote des femmes et lutte des classes
Larue-Langlois Françoys : Lacombe Claire, citoyenne révolutionnaire
de Gouges Olympes : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Théroigne de Méricourt Anne-Josèphe : Catéchisme libertin
Lacour Léopold : Les Origines du féminisme contemporain. Trois femmes de la Révolution : Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Rose Lacombe
Mousset Sophie : Olympe de Gouges et les droits de la femme
Soprani Anne : La Révolution et les femmes de 1789 à 1796
Rosa Annette : Citoyennes. Les femmes et la Révolution française
Gardes Joëlle : Olympe de Gouges. Une vie comme un roman
Gerhard Leo : Flora Tristan, la révolte d’une paria
Tristan Flora : L’Union ouvrière
el Saadaoui Naoual : Ferdaous, une voix en enfer
Tristan Flora : Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères
Nicole Avril : Brune, Moi Flora Tristan
Lejeune Paule : Louise Michel l’indomptable
Michel Louise : La Commune, Histoire et souvenirs
Grimm Caroline : Moi, Olympe de Gouges
Buck Pearl : Terre chinoise
Xavière Gauthier : L’insoumise
Malinovsky Bronislaw : La sexualité et sa répression dans les sociétés primitives
Malinovsky Bronislaw : La Vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la Mélanésie
Bonnet Marie-Jo : Histoire de l’émancipation des femmes
Gimbutas Marija : La Civilisation de la déesse
Reed Evelyn : Féminisme et anthropologie
Briffault Robert : Les mères
Belotti Elena Gianini : Du côté des petites filles
Aristophane : Lysistrata
Pfefferkorn Roland : Inégalités et rapports sociaux. Rapports de classes, rapports de sexes
Godelier Maurice : Les rapports hommes-femmes : le problème de la domination masculine
Tristan Flora : L’Émancipation de la femme ou le Testament de la paria
Eisler Riane : Le calice et l’épée
Valentini Chiara : La femme pauvre
Hua Cai : Une société sans père ni mari. Les Na de Chine
Bachofen Johann Jakob : Le droit maternel
Martin Jean-Clément : La Révolte brisée. Femmes dans la Révolution et l’Empire
Frazer James : Le rameau d’or,
Barber Elizabeth : Les momies de Urumchi
Judith Lorber : Les paradoxes du sexe
Judith Lorber : Sexe et société
Otner Sherry : Making gender
Marshall Ignatius Harry : Le peuple Karen de Birmanie
Granger Anne Marie : Les femmes dans la Révolution française de 1789
Garcia Lorca Federico : La maison de Alba Bernarda
Collectif de Boston : Notre corps, nous-mêmes
Coquery-Vidrovitch Catherine : Les Africaines
Heinen Jacqueline : Femmes et mouvement ouvrier
Dhavernas Odile : Droits des femmes, pouvoirs des hommes
Loraux Nicole : Les enfants d’Athena
Ephesia : La place des femmes
Michel Andrée : Femmes dans la société marchande
Mead Margaret : Sexualité et tempérament
Perrot Michelle : Les femmes et les silences de l’histoire
Godineau Dominique : Citoyennes tricoteuses
Louis Marie-Victoire : Le droit de cuissage en France 1860-1930
Minces Juliette : Le Coran et les femmes
Duby George et Perrot Michelle : Histoire des femmes en Occident
Woolf Virginia : Une chambre à soi
Fourier Charles : son œuvre sur l’émancipation et le droit au plaisir des femmes
Aristophane : L’assemblée des femmes
Dequeecker Ida : Le marxisme et l’oppression des femmes
Durand Catherine : Prisons de femmes
Diderot Denis : La religieuse
Gorki Maxime : La mère
Guenivet Karima : Violence sexuelles : la nouvelle arme de guerre
Hachtroudi Fariba : Les femmes iraniennes, 25 ans d’inquisition islamiste
Salazar Katia : Assassinats de femmes à Ciudad Juarez
Bjelica Jelena : Prostitution : l’esclavage des filles de l’Est
Malaurie Jean : Les derniers rois de Thulé
Morgan Lewis Henry : La ligue des Iroquois
Lévi-Strauss Claude : Les Structures élémentaires de la parenté
Leroi-Gourhan André : L’Art pariétal : Langage de la Préhistoire
Agassi Judith Buber : Jewish religious philosopher Martin Buber’s granddaughter
Gurdon R.T : The Khasis
Ortiz-Osés Andrés : El matriarcalismo vasco
Un exemple : Théroigne de Méricourt
Après avoir vécu à Paris, à Londres où elle tente une carrière de chanteuse et est séduite par un officier anglais ou en Italie, et connu des aventures multiples (par exemple le marquis Doublet de Persan qui se ruine pour elle), elle se trouve à Naples en compagnie d’un castrat italien lorsqu’elle apprend la convocation des États généraux par Louis XVI. Elle se jette dans la Révolution française en rentrant à Paris dès le 11 mai 1789 et participe à la prise de la Bastille. Elle prend alors le nom d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. Le 5 octobre 1789, Théroigne, portant sabre et pistolet, est à la tête du cortège qui va à Versailles pour ramener le « boulanger, la boulangère et le petit mitron ». Théroigne dans cet épisode aurait été le modèle d’Eugène Delacroix pour son tableau La Liberté guidant le peuple. Elle présente les revendications du peuple à Marie-Antoinette, qu’elle dévisage avec mépris. Habillée en « amazone d’écarlate et de panache de geai », portant une paire de pistolets et le sabre qui lui fut offert après la prise de la Bastille, Théroigne, plus connue à Paris sous le nom de « la Belle Liégeoise », de « l’Amazone rouge » ou de « la furie de la Gironde », tient un salon rue du Boulay, où on retrouve Siéyès, Camille Desmoulins, Pétion, Brissot, Fabre d’Églantine, Romme, admirateur et amoureux transi qu’elle affectionne particulièrement, et d’autres encore.
Théroigne crée avec Romme le « Club des Amis de la loi », qui se fond dans le célèbre Club des Cordeliers. Fin 1790, endettée, accusée d’avoir pris part aux excès des 5 et 6 octobre à Versailles, raillée par la presse et les chansonniers, elle rentre dans son pays natal et s’installe à Liège, où elle est arrêtée dans la nuit du 15 au 16 février 1791 par les agents du nouveau pouvoir autrichien. Elle est en effet souçonnée de vouloir assassiner Marie-Antoinette. Envoyée dans une chaise de poste verrouillée et internée dans la forteresse de Kufstein dans le Tyrol sous le nom de Madame de Theobald, elle est interrogée pendant des semaines par des agents du chancelier Kaunitz la souçonnant de fomenter un complot révolutionnaire contre la principauté de Liège et les Pays-Bas autrichiens, puis libérée 9 mois plus tard par l’empereur Léopold II d’Autriche. Cette séquestration accroît sa popularité à Paris où elle se retrouve à la fin de l’année 1791.
Le 26 janvier 1792, elle fait son entrée pompeusement aux Jacobins. Elle se range alors du côté de Brissot, s’affirmant nettement républicaine contre les royalistes qu’elle appelle le « parti des aristocrates » mais également contre la bourgeoisie qui souhaite que la femme reste au foyer, ce qui lui vaut des ennemis même du côté de la révolution.
Elle est de tous les combats. Favorable à la guerre, au printemps 1792, elle tente de créer une « phalange d’amazones ». Elle participe activement à l’invasion du palais des Tuileries par le peuple de Paris le 10 août 1792, poussant notamment la foule à massacrer le pamphlétaire François-Louis Suleau. Le 13 mai 1793, à l’Assemblée nationale, accusée de soutenir Brissot, chef de file des Girondins, elle est prise à partie par des femmes jacobines qui la traitent de brissotine de girondine, la dénudent et la fessent publiquement, jusqu’à l’intervention de Marat qui fait cesser cette humiliation. Cet acte dégradant et l’impression d’une révolution « ratée » la précipitent dans la folie qui l’empêche d’être guillotinée à l’instar d’Olympe de Gouges et de Madame Roland les 3 et 8 novembre 1793.
Sa vie qui fait d’elle l’une des premières féministes de l’histoire inspira Charles Baudelaire dans les Fleurs du Mal. Sarah Bernhardt lui prêta sa voix au théâtre. Sa vie a également inspiré le roman Et embrasser la liberté sur la bouche [Broché] de Philippe Séguy et l’opéra Théroigne de Méricourt écrit en 1900 par le compositeur belge (flamand) August De Boeck sur un livret de Léonce du Castillon.
Autres lectures sur la libération des femmes
Que peut-on dire aujourd’hui du matriarcat primitif ?
FEMME AU PAKISTAN
A lire "Déshonorée" de Mukhtar Mai
Mukhtar Mai ou encore Mukhtaran Bibi, née en 1972, dans le village de Meerwala, au Pakistan. Elle a des sœurs ainsi qu’un plus jeune frère, Shakkur. Ex-femme d’un mari paresseux duquel elle a obtenu le divorce, grâce à l’aide de son père, Ghulam Farid, Mukhtaran Bibi est une femme respectable, du fait qu’elle apprend de façon bénévole les enseignements du Coran aux enfants de son village. Elle même illettrée, elle se rappelle par coeur de ce qu’il y est écrit.
Mukhtar Mai, de son vrai nom Mukhtaran Bibi, habite dans le village de Meerwala. Dans ce village il y a deux castes (2 groupes) :
Le clan de la caste des paysans Gujjar
Le clan de la caste supérieur des Mastoi
Mukhtar Mai est condamnée en 2002 par la jirga, le conseil tribal de son village à un viol collectif en réparation de l’outrage qu’a commis son frère de treize ans, Shakkur, en adressant la parole à Salma, une jeune fille, de la caste supérieure du village sans autorisation. Celui-ci est retenu par le clan des Mastoi. Elle est choisie par le conseil car elle est divorcée (son mari lui a accordé le divorce), elle n’a pas d’enfants, et elle est respectable puisqu’elle enseigne le Coran. Mukhtar doit essayer de trouver un arrangement avec le chef des Mastoi. Devant eux, Mukhtar récite un passage du Coran, la main sur le livre saint, elle implore le pardon de la part de son frère et demande à ce qu’il soit libéré.
Le chef des Mastoi (Faiz Mohammmed) envoie quatre des siens sur Mukhtar (Abdul Khaliq, Ghulam Farid, Allah Dita et Mohammed Fiaz) et leur dit d’en faire ce qu’ils veulent. Après un viol collectif, ils la laissent à moitié nue dans la rue et devant son père et son oncle, qui ont été maintenus par des Mastoi armés le temps du viol. Les Mastoi ne relâchent Shakkur que beaucoup plus tard. Lui aussi a subi des violences atroces (sodomie, coups...).
Le châtiment subi, elle est exhibée au village mais refuse de se suicider comme le veut la tradition. Elle attaque ses bourreaux en justice.
À partir de ce moment, Mukhtar livre un combat sans merci pour sauver son honneur et celui de toutes les femmes qui subissent des violences dans les pays musulmans. Elle va même jusqu’à livrer un discours à Islamabad au président lui-même, dans son dialecte que traduit son amie pour elle, pour supporter sa cause, et emprisonner ses violeurs.
Après maintes cours de justices, elle obtient une partie de ce qu’elle veut. Certains de ses violeurs sont condamnés à mort tandis qu’une indemnité et une protection policière lui sont octroyées. Les autres sont acquittés et sont en libertés.
Estimant que seule l’éducation peut venir à bout de telles pratiques, Mukhtar investit ses indemnités, soit sous la forme d’un premier chèque de 500 000 roupies, totalisant une somme d’environ 8000 dollars, dans des écoles. Grâce à l’appuis de nombreux ONG, elle peut payer des enseignants afin de donner un apprentissage aux 200 filles et aux 150 garçons inscrits à son école.
Impunément battues voire assassinées par leur mari, leur père ou leur frère, vendues ou cédées en paiement d’une dette, de nombreuses Pakistanaises s’élèvent aujourd’hui contre leur sort. L’interdiction de sortir du pays décidée par le président Musharraf en raison de la mauvaise image que Mukhtar Mai donnerait du Pakistan a été levée sous la pression de l’opinion internationale.
« De la servitude des femmes fleurissent des préjugés et des superstitions qui enveloppent l’enfance des nouvelles générations et qui pénètrent profondément dans les pores de la conscience sociale. »
Léon Trotsky - 1925 - "Construire le socialisme implique émanciper les femmes et protéger les mères"