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Avril 2008 : émeutes en Afrique contre la vie chère

dimanche 6 avril 2008, par Robert Paris

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Pour nombre de commentateurs, il n’y a pas de classes et de luttes de classes, seulement des ethnies ou encore des peuples face à des guerres civiles et à des pouvoirs corrompus.
Cela est inexact. Si "l’Afrique noire est mal partie", ce n’est pas parce qu’elle se situe en dehors du partage capitaliste du monde mais, au contraire, parce qu’elle en fait partie.
Des classes, il y en a en Afrique : bourgeoise, petite bourgeoise et prolétarienne. Une partie considérable de la population vit en dehors du système, mais ce n’est pas parce que l’Afrique n’est pas intégrée dans le système. Sans le fer de Mauritanie, le pétrole du Gabon, l’aluminium d ele Guinée, l’or du Mali, pour ne citer que ceux-là,, le capitalisme français serait bien pauvre.
D’autre part, l’histoire de l’Afrique dépend elle aussi des luttes de classe. La menace prolétarienne a pesé bien des fois sur les choix des gouvernants, locaux comme impérialistes.Par exemple, lors de la vague de décolonisation, si le colonialisme français a préféré laisser des gouvernants africains comme Houphouet ou Senghor à la tête des ex colonies, c’était pour éviter un risque plus grand : celui d’une révolution sociale. Plue récemment, si l’impérialisme français a choisi, aux côtés des gouvernants rwandais, la voie du génocide, c’est face à un soulèvement social débuté quatre plus tôt, en 1990. Et, en Afrique du sud, si la bourgeoisie blanche du pays ety l’impérialisme ont choisi de supprimer l’apartheid et de mettre Mandela au pouvoir, c’est face au risque que faisait peser le prolétariat révolutionnaire d’Afrique du sud. Le risque de quoi ? le risque d’un pouvoir communiste révolutionnaire capable de s’étendre à tout le continent et de menacer les métropoles iméprialistes elles-mêmes.
En Afrique comme ailleurs, l’histoire est en train d’être écrite par les masses populaires elles-mêmes et pas par ceux qui prétendent diriger nos sociétés. Pour tous ceux qui l’ignoraient, les travailleurs africains sont en lutte. L’Afrique connaît d’autres événements que des guerres, des guerres civiles et des massacres. Les masses luttent pour se libérer des dictatures, de la misère, de l’exploitation et de l’oppression. Et elles ont une action autonome. Un « chef syndical » guinéen avouait : nous n’avons fait que suivre l’action des travailleurs. Quant à l’ « opposition politique » guinéenne n’osait même pas suivre les travailleurs dans leur lutte. Nous ne voulons tirer de ces événements aucune leçon à donner aux dirigeants africains ni occidentaux. Nous ne voulons nullement discuter avec les chefs politiciens, chefs d’Etat, chefs militaires, ni officiels ni des divers groupes armés, ni encore des partis bourgeois, des chefs ethniques, claniques, villageois ou familiaux. Ni même avec les chefs des oppositions politiques ou syndicales. Mais nous n’avons aucun conseil à donner à ces gens là. Nous n’avons rien de bon à attendre d’eux. Prétendre qu’ils peuvent nous défendre, ce serait nous mentir. Nous ne pouvons et nous ne devons compter que sur nous-mêmes, que sur ceux qui ne vivent que de leur travail, que sur les paysans pauvres, sur les pêcheurs, les petits vendeurs, les ouvriers, les petits fonctionnaires, les salariés et les chômeurs, en somme les prolétaires. Et, pour nous, tous les modes d’organisation que l’on nous a imposé, qu’il soit politique, syndical, qu’il soit familial, clanique, tribal, ethnique, religieux, régional, féodal, qu’il se fasse derrière la maffia politicienne, la maffia affairiste, la maffia des bandes armées n’ont rien à voir avec nos intérêts.
Nous ne nous adressons pas à tous ces gens là, nous n’avons aucune proposition à leur faire pour « mieux gérer » la société. Nous ne souhaitons qu’une seule chose : que les opprimés et tous ceux qui veulent choisir leur camp ne comptent que sur leurs propres forces, que sur leur propre mode d’organisation, sur nous-mêmes.
Et, tout d’abord, il nous faudra tirer des leçons du passé, nos propres leçons, pas celles de tous ces hommes de pouvoir, de tous ces hommes de la violence d’Etat, de tous ces hommes qui ont participé au vol des richesses et à l’exploitation des peuples.
Nous devons comprendre comment des vagues de lutte ont pu être détournées. Cela commence par le combat de l’indépendance, puis celui de la démocratie et du multipartisme, pour continuer par le combat des travailleurs d’Afrique du sud et cela doit aller jusqu’aux luttes actuelles. Nous devons comprendre comment la lutte des travailleurs et des jeunes d’Afrique du sud, des township et des mineurs, a pu mener à la fin de l’apartheid sans que le sort des noirs pauvres ne change, sans que les profiteurs cessent d’exploiter le pays à leur profit exclusif. Nous devons comprendre pourquoi la lutte des jeunes, des femmes et des travailleurs au Mali en 1991 a permis de faire chuter le dictateur Moussa Traore sans que la réalité de la misère, de l’exploitation et du chômage ne cesse de s’aggraver. Nous devons tirer le bilan des luttes actuelles en Afrique, par exemple de multiples grèves générales ouvrières en Guinée.
Encore une fois, il convient d’abord de ne pas faire de contresens. Ce ne sont pas les oppositions politiques, Ce ne sont pas les oppositions armées, ce ne sont pas les directions syndicales, ce ne sont pas les associations humanitaires, ce ne sont pas les humanistes qui vont tirer le continent de l’ornière. L’histoire est faite par les masses populaires. Comme elle l’a toujours été. Comme dans la révolution française de 1789. Comme lors de la révolution russe de 1917. Aucune transformation réelle de la société n’est possible sans l’action autonome des masses populaires, des travailleurs, des jeunes, des femmes et des chômeurs.
Il n’y a de changement réel que si ceux-ci décident de se donner à eux-mêmes des perspectives. Aucun sauveur ne peut nous tirer d’affaire. La question que nous posons est donc celle-ci : que les opprimés se donnent leur propre objectif, leur propre manière de s’organiser en vue de changer la société. Ce sont les idées communistes révolutionnaires qui doivent nous permettre d’étudier l’histoire et de gagner les combats à venir. Pour cela, il est inévitable que des militants révolutionnaires acquièrent une conception politique, une philosophie révolutionnaire, leur permettant d’ouvrir cette voie. Rien ne se fera simplement par la spontanéité.
Et d’abord, il convient de ne pas ignorer que la classe ouvrière existe et se bat …

La flambée des prix des denrées de première nécessité - riz, huile, lait, savon, carburants - provoque des troubles sociaux dans plusieurs pays d’Afrique. Après le Cameroun, le Burkina Faso et le Sénégal, des manifestations sporadiques contre "la vie chère" ont opposé, lundi 31 mars à Abidjan (Côte d’Ivoire), plusieurs centaines de personnes aux forces anti-émeutes qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. "On a faim ! Gbagbo (le président de la République) n’a qu’à diminuer ! (les prix)", ont scandé des manifestants qui ont dressé des barricades et brûlé des pneus sur l’autoroute traversant le quartier populaire de Yopougon, pourtant considéré comme un fief du pouvoir. Une dizaine de personnes ont été blessées et la police a saisi des cassettes dans les locaux d’une chaîne de télévision locale qui diffusait des images de son intervention.

Un scénario presque exactement identique avait eu lieu la veille à Dakar (Sénégal) dimanche 30 mars. Mais la manifestation "contre la vie chère", organisée par deux organisations de consommateurs, avait été interdite pour "menaces de troubles à l’ordre public". Le défilé a dégénéré en heurts avec les policiers qui ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes. Lundi soir, 24 personnes, dont les deux responsables des associations organisatrices, restaient entre les mains de la police. Au même moment, le président Abdoulaye Wade annonçait un remaniement ministériel marqué par le remplacement du ministre de l’intérieur, Ousmane Ngom. A Dakar aussi, la police a fait irruption dans les locaux d’une télévision privée, Walfadjiri, pour y ordonner l’arrêt de la diffusion en direct des images de la manifestation et saisir des enregistrements des séquences diffusées. Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé "le comportement violent des forces de l’ordre sénégalaises envers les journalistes". Un ministre du parti présidentiel, Farba Senghor, a invité les Sénégalais à ne pas "se laisser tromper" par l’opposition, accusée d’organiser les protestations. La hausse des prix "n’est pas spécifique au Sénégal", a-t-il argué, tandis qu’un autre membre du gouvernement a accusé les opposants d’utiliser "les enfants comme des chairs à canon".

A Ouagadougou et dans plusieurs villes du Burkina-Faso, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé aux cris de "Non à la vie chère !", "A bas les corrompus !" le 28 février puis le 15 mars. A Douala (Cameroun), fin février, une grève contre l’envol des prix des carburants avait dégénéré en émeutes et pillages.
Philippe Bernard (avec AFP.)

Abidjan — Les autorités ivoiriennes ont baissé hier les taxes sur les denrées alimentaires importées, sous la pression de manifestations qui auraient fait un mort.
Pour la deuxième journée, des heurts ont éclaté à Cocody, quartier prospère d’Abidjan, où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui protestaient contre la flambée des prix. Des troubles similaires ont eu lieu ces derniers jours au Burkina Faso, au Cameroun et au Sénégal.

À l’occasion du journal télévisé de la mi-journée, Félix Dyela Tyeoulou, secrétaire général du gouvernement, a annoncé la suspension temporaire des taxes sur certaines matières premières alimentaires et une répression accrue du racket, qui contribue à la flambée des prix. Ces mesures devraient permettre au gouvernement de ramener les prix des matières premières alimentaires à leur niveau d’avant les hausses actuelles, a-t-il déclaré, tandis que la police dispersait les manifestants et démantelait les barricades à quelques centaines de mètres des studios de télévision.

Sitôt les forces de l’ordre parties, des groupes de jeunes ont à nouveau barré les rues de Cocody, où une douzaine de personnes avaient été arrêtées la veille. Des manifestations identiques ont été signalées dans les quartiers populaires de Yopougon et Port-Bouet, où des témoins font état d’un mort.

« J’ai vu un jeune homme mort. Il portait un trou à la tempe », a déclaré un témoin. Les autorités se sont refusées à tout commentaire.

Les manifestations contre « la vie chère » provoquent des troubles au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

La flambée des prix des produits de première nécessité — riz, huile, lait, savon, carburant — provoque des troubles sociaux dans plusieurs pays d’Afrique, dont le Cameroun, le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Le président Abdoulaye Wade a annoncé un remaniement ministériel marqué par le remplacement du ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom. Toujours à Dakar, la police a fait irruption lundi dans les locaux d’une télévision privée, Walfadjiri, pour y ordonner l’arrêt de la diffusion en direct des images de la manifestation et saisir des enregistrements des séquences diffusées.

À Ouagadougou et dans plusieurs villes du Burkina Faso, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé lundi. À Douala (Cameroun), fin février, une grève contre l’envol des prix des carburants avait dégénéré en émeutes et en pillages.

Extraits du journal "Le Devoir"

SENEGAL

Violente répression de la manifestation de l’Ascosen : Les premières émeutes de la faim au Sénégal
La marche interdite de l’Ascosen contre la cherté des prix des denrées de première nécessité a finalement tourné à l’affrontement entre les populations et les policiers. On compte des dizaines d’arrestations dans les rangs des marcheurs dont Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs sénégalais (Ascosen) et Jean Pierre Dieng de l’Union nationale des consommateurs (Unc).

La confrontation entre policiers et marcheurs de l’Ascosen était inévitable, hier. Pour cause, les policiers du Groupement mobile d’intervention (Gmi) ont voulu exécuter à la lettre les consignes du préfet de Dakar qui avait interdit la marche des membres de l’Ascosen contre la cherté de la vie. Ces derniers qui voulaient passer outre pour se faire entendre par les autorités, s’étaient donné rendez-vous devant les locaux de la radio télévision Wal Fadjri, sis sur les allées du Front de terre qui passe entre les quartiers Derklé et Khar Yalla. Bien avant l’heure indiquée, les policiers ont quadrillé tout le secteur interdisant tout attroupement. Vers 15 h, par groupuscules, les marcheurs arrivent à bord de cars de transport en commun ou à pied. Mais, ceux qui voulaient s’arrêter devant le siège de la radio télévision Wal Fadjri, seront envoyés se balader gentiment par la police. Le siège du Pit, membre, par ailleurs, du Front Siggil Sénégal dont les leaders étaient invités à la marche, servira alors de quartier général. Cependant, ils ne seront pas au bout de leurs peines, car pour les éléments du Gmi, il n’est pas question que les gens restent dehors ; ils doivent obligatoirement entrer à l’intérieur. C’est de là que sont partis les premiers échanges de propos peu amicaux entre marcheurs et policiers.

C’est sur ces entrefaites qu’arrive Talla Sylla, le leader du Jëf Jël. Il sera suivi de l’écologiste Aly Aïdar, d’Ousmane Tanor Dieng du Ps, de Madior Diouf, du Rnd et d’autres leaders politiques de l’opposition. Si ces derniers sont arrivés à bord de leurs véhicules jusqu’au siège du Pit, sis à Khar Yalla, quelque peu en retrait des locaux de Wal Tv, il en sera autrement pour Momar Ndao de l’Ascosen, maître d’œuvre de la manifestation, et de Jean pierre Dieng de l’Unc. En effet, ils ont marché jusqu’au siège du Pit, mais dès leur arrivée, ils seront cueillis à froid et mis dans le panier à salade. Direction : le commissariat de Dieuppeul. Au moment où nous écrivions ces lignes, ils se trouvaient dans les locaux de la Division des investigations criminelles (Dic).

Mais ce qui aura mis le feu aux poudres, c’est lorsque des dames qui venaient participer à la marche à bord de cars rapides, ont été malmenées par les Gmi. L’une d’elles a laissé éclater sa colère. ‘Nous sommes fatigués. Nous avons faim. Tout est devenu cher. Je demande à toutes les femmes de renverser leurs marmites et de faire tous les soirs des concerts de marmites’, exhorte-t-elle. Les garçons qui regardaient cette scène, ont réagi pour défendre les dames. Et les policiers ne se sont pas fait prier. Ils se sont mis à balancer des grenades lacrymogènes. Aussitôt, la situation était devenue confuse sur les allées du Front de terre. La foule qui devenait importante, s’est dispersée dans les ruelles des quartiers de Khar Yalla et de Derklé, tout en continuant à balancer des pierres aux policiers et en allumant des pneus. Pour les disperser, les policiers ont fait appel à des renforts. Au bout de quelques heures, exactement vers 18 h, la police était devenue maîtresse de la situation, procédant même à des interpellations spectaculaires dans les rangs des manifestants. Ces derniers qui avaient le malheur d’être pris dans la nasse, seront violentés par les policiers, puis acheminés vers des destinations inconnues. Le calme n’est revenu que vers les coups de 20 h. Et sur place, les traces des violents affrontements entre population et policiers étaient encore visibles.

Mamadou SARR

Vie chère : menaces de grève à Ouagadougou, sévères critiques contre Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo...
La Confédération Générale des Travailleurs du Burkina Faso (CGT-B) menace d’aller en grève les 8 et 9 avril prochain si des négociations prévues d’ici là avec le gouvernement ne débouchaient pas sur des mesures adéquates tendant à une « baisse effective » des prix des denrées de première nécessité, a confié à Ouestafnews un responsable syndical à Ouagadougou.

Par Ouestafnews
De leurs côtés les présidents Abdoulaye Wade du Sénégal et Laurent Ggbagbo de Côte d’Ivoire faisaient l’objet de vives critiques relayées par la presse de leurs pays respectifs pour s’être affichés à des mondanités, alors que le peuple "criait sa faim".
"Nous devons rencontrer le gouvernement et c’est prévu vendredi (le 5 avril) et si nous n’obtenons pas satisfaction, nous irons en grève", a affirmé Tolé Sagnon, secrétaire générale de la CGT-B joint au téléphone depuis Dakar.
Selon lui, les mesures déjà annoncées par le gouvernement burkinabé à la suite des violentes manifestations de fin février, n’ont pas encore eu d’incidence notable sur la flambée des prix qui pénalisent tous les salariés du pays.
Le leader syndicaliste cite l’exemple des "boutiques de référence" proposés par le gouvernement pour fournir des produits à des prix bas, mais cette mesure n’a pas servi à grand chose.
En plus affirme-t-il, le nombre de ces boutiques restent très limité dans la capitale et elles ne sont pas encore présentes « dans toutes les villes du Burkina », pays où plus de 180 personnes avaient été arrêtées à la suite des manifestations contre la vie chère.
Ces "émeutes de la faim" ont aussi occasionné une vive répression à Dakar le 31 mars et à Abidjan le 1er et 2 avril.
Aussi bien en Côte d ’Ivoire qu’au Sénégal, les autorités ont fait intervenir les forces de l’ordre qui ont usé de violence pour mettre fin aux manifestations.
A Dakar au moins 24 personnes ont été arrêtées selon la police et à Abidjan un mort a été enregistré et plusieurs autres personnes blessées.
Les gouvernements ont partout justifé la hausse des prix par des facteurs "exogènes" hors de leur contrôle, dont la hausse des prix du pétrole et des céréales sur les amrhcés mondiaux..
Ces arguments on très peu convaincus les citoyens, surtout face au train de vie que mènent les dirigeants.
Plusieurs associations de défense des droits de l’homme à travers toute la sous-région ont dans des communiqués différents ou conjoints « condamné » la répression policière contre des citoyens qui ne faisaient qu’exprimer leurs insquiétudes face à une vie devenue intenable.
« Ces manifestations sont un signal fort pour dire aux gouvernements qu’ils doivent faire attention et mieux gérer les ressources nationales », a déclaré l’avocat malien Brahima Koné dans un entretien à Ouestafnews.
« Il y a un net repli démocratique en Afrique de l’Ouest » s’est désolé Me Koné, qui est également le président de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH), un collectif africain d’associations qui a son siège au Burkina Faso.
Hormis ces critiques générales adressées à des gouvernements incapables de satisfaire la demande des consommateurs, les présidents Gbagbo et Wade ont fait l’objet de vives critiques, le premier pour s’être montré en boîte de nuit à Abidjan à la veille même des violentes manifestations et l’autre parce qu’il présidait un défilé de mode au bord de la mer à Dakar.
En réalité toutes ces deux « sorties présidentielles » ont eu lieu le week-end ayant précédé les manifestations à Dakar et Abidjan, mais elles ont été grandement relayées par les médias au moment même où la colère des consommateurs barraient partout la Une de l’actualité.
« Le peuple déprime la république défile(…) », réagissait ainsi un lecteur du journal sénégalais Le Quotidien daté du 1er avril, décrivant avec force détails la soirée de mode et de stylisme présidé par Abdoulaye Wade au bord de la mer à Dakar.
« Tout le gratin de l’Etat est là présent à commencer pas son plus haut représentant, son chef ainsi que son épouse », se désole ce lecteur (amadou Moctar Tall) qui termine son article par des mots simples : « je suis en colère. J’ai peur pour le Sénégal ».

Messages

  • salut à tous les lecteurs du site ! je viens de lire, le texte consacré aux émeutes contre la vie chère en Afrique. Ma léçon, tirée de cette lecture, est la suivante : l’économie, et la richèsse du continent sont exploitées par des leaders africains, vers une destination différente à celle du besoin de la population, une population opprimées, trompée et même négligée qui n’est pas considerée à sa vraie valeur par les budgetivores, soi-dissant des dirigeants, qui ne font que s’enrihir aux dépens des biens publics ;Bref !! mes questios sont les suivantes : dans un pays, où les revendications sont répondues par les coups de matraques et lacrymogène quand est-ce que le changement verra le jour ?Et que peut- nous faire pour banir ces genres de situations ? merci à la prochaine !!!!!

    • Tu as parfaitement raison de d’écrire que les richesses d’Afrique sont volées par des gens qui n’ont rien à voir avec les intérêts du peuple, en particulier des travailleurs et des pauvres. Ces richesses existent non seulement en termes de pétrole, d’aluminium, d’or, de pierres précieuses, de bois ou de bauxite, mais d’abord et avant tout en termes de travail humain qui permet aux exploiteurs de s’approprier un intérêt tiré de l’exploitation. Bien sûr, on nous parle surtout d’exploitation des richesses minérales ou végétales mais il s’agit toujours d’exploitation du travail.
      On a souvent en tête que les dirigeants sont corrompus, ce qui est une évidence. On pense moins souvent qu’ils sont liés à un système mondial d’exploitation qui est le système capitaliste. Cela signifie que ce que font ces dirigeants n’est pas seulement criminel et ne fait pas seulement crever de faim les peuples. Cela fait aussi vivre le système capitaliste mondial. Cela signifie, a contrario, que si les peuples veulent vivre, ils doivent remettre en question ce système et pas seulement le caractère budgétivore de tels ou tels dirigeants aujourd’hui détestés (mais qui ont eu leur heure de popularité).
      Cela signifie surtout qu’il faut en finir non avec tel ou tel exploiteur mais avec l’exploitation, pas seulement avec tel ou tel dictateur mais avec la dictature elle-même.
      Les émeutes contre la vie chère ne peuvent déboucher que sur la révolution et sur une révolution internationale. Cela peut sembler une perspective bien difficile à atteindre. mais la crise mondiale actuelle peut aisément mondialiser la lutte. C’est alors le prolétariat mondial qui peut montrer la voie pour bâtir une nouvelle société....

      Robert Paris

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