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Profits fabuleux pour les uns, misère pour les autres, le peuple du Maroc est en colère

vendredi 23 mai 2014, par Robert Paris

Profits fabuleux pour les uns, misère pour les autres, le peuple du Maroc est en colère

Le climat social s’est brusquement tendu au Maroc…

La classe ouvrière est paupérisée et les milieux petits bourgeois commencent à s’effondrer !

Avec la hausse brutale des produits de première nécessité, le Maroc a renoué avec la colère…

Les dernières augmentations des prix de certains produits laitiers continuent de faire des mécontents. La Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), qui s’inquiète des dernières hausses, vient de lancer un appel aux Marocains pour boycotter les produits du premier opérateur du pays, lequel a décidé, samedi dernier, d’augmenter le prix de certains produits laitiers, à savoir « Danone », « Assiri » et « Jabli ».

La hausse des tarifs de l’électricité aura lieu. Le gouvernement signera en effet, lundi 26 mai 2014, avec l’ONEE (Office national de l’eau et de l’électricité) un nouveau contrat-programme. L’annonce a été faite dans un communiqué publié à l’issue d’une première réunion tenue la soirée du mercredi dernier dans les quartiers du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane. Et c’est un mini-Conseil de gouvernement qui s’est réuni pour apporter les dernières retouches sur le contrat-programme.

Au sujet de la tarification de l’électricité, le gouvernement a annoncé qu’une augmentation de 10% sera appliquée aux tarifs de l’électricité, soulignant cependant que cette hausse ne va pas concerner les classes démunies dont la consommation ne dépasse pas les 100 kilowatts. Cette augmentation est entrée en application depuis le 1er mai.

Selon le gouvernement, les tarifs du gaz ont été aussi majorés de 12% pour la moyenne tension et de 10% pour la haute pression.

On note officiellement une augmentation de 2,5pc des prix des articles d’habillement et des chaussures, de 2,4pc du transport, de 3,5pc de l’enseignement, 3,2pc des prix des restaurants et hôtels et 1,2pc de ceux du secteur de la santé.

La population est frappée déjà par la cherté de la vie, l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens et la crise qui affecte les secteurs du ciment et du tourisme et le gouvernement cesse de subventionner les produits de première nécessité.

Le gouvernement s’est dit résolu à cesser la compensation des combustibles. Le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance Mohammed Louafa a souligné la détermination du gouvernement à arrêter la compensation de toutes les catégories des combustibles, y compris le soutien du fuel ONEE que le gouvernement compte remplacer par un soutien de la consommation d’électricité destiné aux couches défavorisées.

Le gouvernement ne cesse de chercher à dresser la population contre les fonctionnaires en publiant sans arrêt des nouvelles listes de « fonctionnaires fantômes » ! Mais les riches qui ponctionnent l’argent public ne sont pas des inconnus ni des fantômes !!!

La presse commente ainsi la décision gouvernementale : « Le gouvernement s’apprête à augmenter les prix de plusieurs produits de consommation et de services suite à la hausse prévue des prix de l’électricité, selon des sources du journal. L’Exécutif compte prendre cette décision de manière progressive afin d’esquiver le choc et riposter aux réactions non souhaitables. »

Au Maroc, non seulement la classe ouvrière est frappée par la misère tout comme les milieux populaires mais la classe moyenne chute elle aussi, rendant le pouvoir particulièrement instable… Le Maroc a été cité par Lagarde, dirigeante du FMI, comme l’un des pays où la petite bourgeoisie est en train de chuter !

L’Etat royal a pourtant assez d’argent pour lancer des méga projets afin d’enrichir encore davantage ceux qui profitent le plus du tourisme et des grandes entreprises.

Le Souverain lance le mégaprojet urbain "Wessal Bouregreg" pour un investissement de 9 milliards de DH. Ce projet, qui sera réalisé entre 2014 et 2020, porte sur l’aménagement de la séquence II de la Vallée de Bouregreg. Il est le plus important projet d’investissement de Wessal Capital de par la taille de l’enveloppe mobilisée, chiffrée à 9 milliards de dirhams.

Une petite manne aussi pour la religion. SM le Roi Mohammed VI a procédé, lundi à Rabat, au lancement des travaux de réalisation de l’Institut Mohammed VI de formation des imams, morchidines et morchidates. Mobilisant des investissements de l’ordre de 140 millions de dirhams.

L’aide aux industriels est par contre un souci constant du pouvoir. Le prix industriel et de l’essence sans plomb devrait baisser ce vendredi 16 mai. Pour le premier, le recul sera de 85 dirhams la tonne. De quoi soulager un peu les industriels qui, depuis l’abandon du système de compensation, n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme sur le renchérissement des coûts de production car, depuis juin 2012, le prix du fuel a augmenté de 56pc. Sur la période 2008 à 2012, la consommation du fuel est passée de 1,5 million de tonnes à 978.280 tonnes. Une baisse qui s’était néanmoins accompagnée d’une hausse des subventions sous l’effet de la hausse des cours à l’international. Le deuxième, l’essence, connaîtra une baisse de 19 centimes le litre. Le prix de ce produit qui représente 5,3pc de la consommation des produits pétroliers a augmenté de 0,20 centime le litre quinze jours au premier mai.

Les prix à la consommation des produits de première nécessité pour les couches populaires ne sont pas aussi importants pour le pouvoir ! La situation financière des ménages se détériore, selon le HCP. Les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP, montrent que l’Indice de confiance des ménages (ICM) aura enregistré une quasi-stagnation au cours du premier trimestre de 2014. D’après une note d’information du Haut-Commissariat au plan, 77,4pc des ménages anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir, près de 54pc des ménages marocains considèrent que le moment n’est pas opportun pour faire des achats de biens durables et 37,1pc d’entre eux déclarent s’endetter ou puiser dans leurs épargnes pour couvrir leurs dépenses.

L’ODT a appellé à une grève le 15 mai. L’Organisation démocratique du travail indique que cette grève a été décidée pour faire face à la guerre annoncée contre le pouvoir d’achat des classes ouvrières et des pauvres au même titre que la classe moyenne, par le biais de hausses successives des prix des carburants, des denrées alimentaires et des services sociaux. La détérioration de la situation financière de la classe ouvrière, l’érosion du pouvoir d’achat, le taux de chômage élevé, des salaires insuffisants et l’absence de protection sociale constituent les principales raisons qui justifient cette grève dans le secteur de la Fonction publique.

L’ODT écrit ainsi : « La politique d’austérité prôné par l’actuel gouvernement, dicté par les institutions financières internationales ainsi que la loi des finances de l’exercice 2014 laisse présager le pire des résultats sur les conditions du travail et les droits socioéconomiques des travailleuses et travailleurs. Parallèlement, les inégalités sociales au Maroc sont flagrantes se creusent davantage et coûtent très cher à la société. Les ménages s’endettent de plus en plus /De lourdes coupures budgétaires touchent nos services publics en plus de tentatives acrobatiques de leurs démantèlement ce, qui va amplifier ces inégalités sociales et régionales.
Les baisses de l’impôt profitent systématiquement aux plus fortunés tandis que la classe moyenne et les plus pauvres, des femmes pour la plupart, voient leur facture globale augmenter en raison de la tarification accrue des services publics. Les ménages ont aujourd’hui en moyenne une dette qui représente les trois quart de leur revenu disponible. Ce ratio dépasse les 160 % chez les 2/3 des salariés et fonctionnaires marocains, sachant que les salaires sont totalement gelés depuis l’investiture de l’actuel gouvernement. Les ménages supportent plus de 54 % des frais de soins dont plus de 40 % sont réservées aux médicaments et déboursent plus 56 % pour l’enseignement et la scolarité de leurs enfants. Les compressions budgétaires en santé et en éducation effectuées au cours ces dix dernières années pèsent lourd sur le personnel de santé médecins et infirmières et sur les enseignants. Le débat sur les régimes de retraite laisse sans doute croire que tous les régimes à prestations déterminées sont à l’agonie. Mais aucune approche de traitement globale et profonde de cette question n’est envisageable aujourd’hui sauf qu’on continue à cultiver la précarité et les solutions de replâtrage anesthésiantes. Des attaques constantes à la caisse de compensation avec l’inflation qui réduit encore le pouvoir d’achat, entraîne la précarisation des emplois et des salaires, la classe moyenne marocaine est en péril. »

Les conflits sont nombreux dans la classe ouvrière marocaine, patrons et gouvernement traitant les salariés comme des personnes sans droit. Par exemple, Le 13 février 2014, le centre d’appels « Total Call » à Casablanca, filiale du groupe de télécommunications Iliad (la maison mère de Free), a licencié cinq responsables de l’Union Marocaine du Travail (UMT) le lendemain de l’enregistrement officiel, en conformité avec la loi marocaine, d’un syndicat au sein de l’entreprise.
Les lendemains vont être chauds au Maroc.

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Messages

  • Neuf militants du mouvement du 20-Février (M-20), arrêtés le 6 avril dernier lors d’une marche syndicale à Casablanca, ont été condamnés jeudi à la prison ferme et deux autres à deux mois avec sursis par le tribunal de première instance de Ain Sebaa, a-t-on appris auprès de membres du mouvement présents sur les lieux. Sur les neuf militants du M-20 qui étaient poursuivis en état d’arrestation, quatre ont été condamnés à un an de prison ferme, cinq à six mois de prison ferme tandis que les deux autres, en liberté provisoire, ont écopé de deux mois avec sursis et une amende de 5.000 dirhams (470 euros) chacun, précise-t-on.

    Les onze militants étaient poursuivis pour les mêmes charges, à savoir "organisation de manifestation non autorisée" et "violences envers les fonctionnaires de police".

    Par ailleurs, le tribunal a condamné les mis en cause à verser des dédommagements à hauteur de 50.000 dirhams au total (environ 4470 euros) à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui s’était portée partie civile.

    Le Mouvement du 20 février, un rassemblement de jeunes d’obédiences idéologiques différentes, est né dans le sillage des révoltes dans plusieurs pays arabes, pour réclamer des changements démocratiques au Maroc.

    Il tire son appellation de la date des premières marches en 2011, pour revendiquer notamment l’instauration d’une monarchie parlementaire et l’adoption d’une constitution démocratique.

    La marche organisée le 6 avril par l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) avait rassemblé environ 10 000 personnes, sorties pour protester contre la politique économique et sociale du gouvernement et la détérioration des conditions des travailleurs.

  • Le Maroc est arrivé 91e sur une liste de 132 pays, au classement 2014 de l’indice du progrès social (Social Progress Index - SPI).

    Le Maroc a obtenu une moyenne de 58.01 sur l’échelle du progrès social, laquelle est calculée sur la base d’évaluation de trois facteurs dont les résultats pour le Maroc ont été comme suivant :

     Pour le degré de satisfaction des Besoins humains fondamentaux (71.86), le Maroc est classé 73e mondial

     Pour le bien-être (62.57), le Maroc classé 90e mondial

     Pour les opportunités pour obtenir une vie meilleure (39.60), le Maroc est classé 107e mondial !!!!

    C’est dire...

  • Le gouvernement essaie de calmer la colère sociale tout en faisant croire à la petite bourgeoisie que ce sont les travailleurs qui la ponctionnent...

    Le gouvernement a décidé, de manière unilatérale, d’augmenter le SMIG dans les secteurs public et privé. Cette hausse sera mise en application en deux temps. Dans une tentative d’apaiser la colère sociale provoquée par le renchérissement de la vie dû notamment à la hausse des prix des carburants, l’exécutif s’apprête également à augmenter le seuil minimal des pensions des retraités, commente la publication.

    Il bénéficie d’un relatif soutien des syndicats comme un ministre l’a souligné récemment...

  • Les statistiques officielles indiquent deux mouvements par jour en 2005, cinq par jour en 2008, huit en 2010 et 52 en 2012 sans parler de 2014 !!! La plupart des mouvements de protestation (42%) ont pour base des révoltes concernant le travail…

  • Violence et corruption de la police marocaine sont discutés par toute la population depuis qu’un petit vendeur de poissons a été tué délibérément par des policiers auxquels il refusait un bakchich !!!

    Le vendeur est décédé vendredi soir écrasé par le mécanisme de compactage d’une benne à ordures dans la ville côtière d’Al-Hoceima. Il tentait alors de s’opposer à la saisie et à la destruction de sa marchandise, de l’espadon, une espèce interdite à la pêche à cette époque de l’année.

    Les circonstances de sa mort ont provoqué une vague de manifestations populaires à Al-Hoceima, dans la région du Rif, et des rassemblements de moindre ampleur dans d’autres grandes villes. Lundi, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés pour la quatrième journée consécutive à Al-Hoceima. « Les manifestations se poursuivront jusqu’à ce que tous les responsables de ce crime soient punis », a déclaré Al Houssine Lmrabet, l’un des organisateurs de la contestation.

  • Le 30 octobre, les grandes villes du pays ont été le théâtre de rassemblements, en réaction au décès de Mohcine Fikri, 31 ans, grossiste de poissons, broyé par le mécanisme d’un camion-benne dans la nuit du 28 à Al Hoceima. Sa mort tragique a dans un premier temps suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les rangs de la société civile et de partis politiques qui se sont exprimés sur l’affaire, alors que l’enquête se poursuit.

    Le matin du 30 octobre, ils étaient déjà nombreux dans le cortège à accompagner la dépouille du commerçant lors de ses funérailles à Al Hoceima. Au soir du 30 octobre, c’est dans les villes, Casablanca, Rabat, Tanger, Tétouan, Larache, Meknès et à Al Hoceima où la mobilisation se poursuit, et où des manifestants se rassemblent pour scander des slogans contre l’ « hogra », l’abus de pouvoir et le déni de justice. « Martyre repose en paix, on poursuit la lutte ! », « Tuez-les ! Tuez-les ! Les fils du peuple prendront la relève » ou « Mohcine est mort broyé, le makhzen est le responsable » ont notamment résonné dans les rues du royaume.

    La veille, Abdelilah Benkirane avait, quant à lui, appelé tous les membres et militants du PJD ainsi que tous ses sympathisants à ne pas répondre, d’aucune manière que ce soit, à l’appel à manifestation et aux mouvements de contestation suite au tragique décès de Mouhcine Fikri. Les instructions du secrétaire général du PJD et chef du gouvernement ont été relayées par le site PJD.ma. Le PAM a pour sa part appelé ses militants « à s’engager dans toute forme de militantisme légitime contre l’injustice et pour la défense de la dignité des citoyens ». Al Adl Wal Ihssane, s’est aussi saisie de l’affaire en relayant sur ses médias les appels à manifester.

  • Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, dans la soirée de samedi, dans le nord du Maroc, à Al-Hoceïma, où des manifestations populaires secouent la ville depuis la mort tragique d’un vendeur de poisson fin octobre.

    Au moins vingt personnes ont été arrêtées par la police marocaine, vendredi 26 et samedi 27 mai, à Al-Hoceïma dans le nord du Maroc, lors d’une manifestation en soutien à Nasser Zefzafi, le leader de la contestation populaire dans la région, actuellement en fuite et recherché par la justice.

    Elles sont accusées notamment "d’atteinte à la sécurité intérieure", d’avoir "reçu des transferts d’argent et un appui logistique de l’étranger" pour "porter atteinte à l’intégrité du royaume", ou encore d’alimenter "l’humiliation et l’hostilité à l’égard des symboles du pays", a détaillé dans un communiqué le procureur d’Al-Hoceïma.

    Dans la région du Rif, réputée frondeuse, la province d’Al-Hoceima est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures.

    Après une journée calme, marquant le premier jour du mois de jeûne de ramadan, des incidents ont éclaté, samedi soir tard, quand des groupes de jeunes, ont commencé à se rassembler aux cris de "Vive le Rif" et à converger vers le centre-ville.

    Les forces anti-émeutes sont intervenues presque immédiatement pour les disperser violemment à coups de matraques, a constaté l’AFP. "Pourquoi vous nous tapez ?", s’exclamait l’un de ces manifestants, tandis que la plupart reculaient sous les coups, se mettaient à couvert dans les ruelles, et que d’autres lançaient des pierres sur les policiers. Les incidents ont duré près d’une heure, et ont cessé vers minuit.

    Des heurts similaires ont été signalés dans la ville voisine d’Imzouren, où les forces de l’ordre sont là aussi intervenues pour disperser les rassemblements, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

  • Le leader de la contestation populaire dans le nord du Maroc, Nasser Zefzafi, recherché par la justice, a été arrêté lundi après avoir défié l’Etat pendant plus de six mois.

    La police "a arrêté Zefzafi ce matin", a annoncé une source gouvernementale à l’AFP, sans autres précisions sur les circonstances ou le lieu de son arrestation.

    M. Zefzafi était recherché depuis vendredi soir par la justice pour avoir interrompu le prêche d’un imam à la mosquée Mohammed V, la principale de la ville d’Al-Hoceïma. Il est notamment accusé d’avoir "insulté le prédicateur" et "prononcé un discours provocateur".
    Ce chômeur de 39 ans était devenu ces derniers mois le visage du mouvement populaire, le "hirak" (la mouvance), qui secoue la région du Rif où la mort en octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures, avait suscité l’indignation.
    Au fil des mois, la contestation, menée par un petit groupes d’activistes locaux derrière Zefzafi, a pris une tournure plus sociale et politique, pour exiger le développement du Rif, -marginalisé selon eux- dans un discours identitaire teinté de conservatisme et de références islamiques.

    Dans ses harangues enflammées diffusées sur Facebook, Zefzafi n’a eu de cesse de s’en prendre au "maghzen" (pouvoir), dénonçant la "dictature", "la corruption" ou encore la "répression" de "l’Etat policier".

    Il tenait ainsi d’innombrables "conférences de presse" en direct sur les réseaux sociaux, dans les rues de sa ville ou depuis le salon familial, sous les couleurs du drapeau rouge et blanc de l’éphémère république du Rif des années 1920 et le portrait de son fondateur Abdelkrim el-Khattabi, vainqueur du colonisateur espagnol.

    Très populaire -en particulier parmi les jeunes- dans sa ville natale d’al-Hoceïma, où il est parvenu à mobiliser des foules de milliers de manifestants, il était aussi l’objet de critiques pour ses surenchères, ses propos parfois très violents et la manière dont il a écarté plusieurs des partisans du mouvement.

    En réponse à la contestation, l’Etat -à grand renfort de visites ministérielles et annonces officielles-, avait relancé ces dernières semaines tout un catalogue de projets de développement pour la région, érigée en "priorité stratégique", tout en disant vouloir "favoriser la culture du dialogue".

    Vendredi, Zefzafi avait interrompu le prêche de l’imam à la mosquée Mohammed V. "Est-ce que les mosquées sont faites pour Dieu ou le maghzen ?" s’était-il écrié, selon une vidéo de l’incident, s’en prenant à "ceux qui veulent faire capituler le Rif" et aux "étrangers qui viennent violer nos femmes".

    Selon le mandat d’arrêt le visant, il est accusé d’avoir "insulté le prédicateur", "prononcé un discours provocateur" et "semé le trouble". Il risque entre six mois et trois ans de prison.

  • Des affrontements ont opposé vendredi après-midi manifestants et policiers dans une localité de la province d’Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc, théâtre d’une vive contestation populaire depuis une semaine, a-t-on appris de sources concordantes.

    Ces violences ont éclaté en début d’après-midi à l’issue de la prière à Imzouren, une petite ville à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville d’Al-Hoceïma, a indiqué à l’AFP un activiste local.

    Plusieurs centaines de jeunes s’en prenaient à coups de pierres aux forces anti-émeutes, qui de leur côté ont fait usage d’un canon à eau, lançaient des pierres et chargeaient à intervalles réguliers, protégées derrière leur bouclier, pour disperser les émeutiers et démanteler les quelques barricades de fortune, a indiqué à l’AFP un journaliste marocain présent sur place.

  • Au Maroc, cela fait maintenant deux semaines que des manifestations ont lieu tous les jours dans l’une des plus importantes villes de la région du Rif où l’on n’a pas oublié la mort il y a 6 mois d’un vendeur de poisson, broyé dans une benne à ordures. Le mouvement prend de l’ampleur, ce qui embarrasse le gouvernement et le roi Mohammed VI.

    Vive la révolte du Rif ! Vive la révolte du peuple marocain !

  • Des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Imzouren, une localité de la province d’Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc, a constaté l’AFP.

    Ces affrontements ont commencé vers 00H00 (locales et GMT) dans un quartier reculé de la ville, au pied d’une montagne, après que les forces de l’ordre ont quadrillé le centre de la localité et empêché les contestataires de se rassembler, ont affirmé des activistes locaux.

    Dans l’obscurité, des dizaines de jeunes au visage cagoulé ont lancé des pierres aux forces anti-émeutes, qui ont notamment tiré des grenades lacrymogènes, a constaté l’AFP.

    Ces violences, dont on ignore le bilan, ont cessé vers 02H00 (locales et GMT), alors qu’une cinquantaine de véhicules de police étaient déployés dans toute ville.

  • Des groupes de jeunes se sont rassemblés par surprise dans le quartier Sidi Abed en fin d’après-midi pour exiger « la libération » des leaders emprisonnés de la contestation qui secoue depuis sept mois cette région du Rif. Selon l’AFP qui rapporte l’information, ils ont été repoussés sans ménagement par les policiers, et plusieurs d’entre eux ont alors lancé des pierres sur les forces de l’ordre. Faisant usage de quelques grenades lacrymogènes, la police a procédé à plusieurs interpellations et chargé pour disperser les protestataires. Les affrontements qui ont fait deux blessés ont cessé vers 18H30. « Il s’agit des premières violences depuis dix jours » à Al-Hoceima, épicentre du « hirak » (la mouvance), mouvement populaire qui revendique depuis des mois le développement du Rif, qu’il juge « marginalisée ».

    Après la rupture du jeûne, des centaines de personnes se sont de nouveau regroupées dans Sidi Abed, à l’endroit même des affrontements. Le rassemblement s’est déroulé jusqu’à minuit et cette fois sans aucune violence, alors que les forces de l’ordre avaient pris position à environ 300 mètres en contrebas. Il y avait de nombreuses femmes et enfants parmi la foule qui scandait ses habituels slogans : « nous sommes tous Zefzafi », « liberté pour les prisonniers », ou « dignité pour le Rif ». La situation s’était tendue ces trois dernières nuits à Al-Hoceïma, où les policiers prennent position au cœur des quartiers pour prévenir tout rassemblement. Des média marocain y voient « une stratégie de l’étouffement » pour « imposer le silence ». Des heurts avaient eu lieu les 26 et 27 mai, dans les jours précédents l’arrestation de Zefzafi, ainsi que vendredi dernier à Imzouren. La contestation a commencé fin octobre 2016 au lendemain de la mort d’un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordure.

  • Plusieurs milliers de personnes, entre 12.000 et 15.000 selon les observateurs, 50.000 selon les organisateurs, ont défilé aujourd’hui à Rabat en soutien au mouvement de protestation dans le Rif.

    Les manifestants étaient venus à l’appel de plusieurs associations et de mouvements tels qu’Al Adl Wal Ihssane dont de nombreux sympathisants, notamment des femmes avec des poussettes, ont défilé dans le centre-ville avant de rejoindre l’Avenue Mohammed V. On a pu également apercevoir parmi les manifestants les parents de Nasser Zefzafi, l’un des leaders du mouvement Hirak incarcéré à Casablanca.

    Contrairement aux manifestations à Al Hoceima, les forces de l’ordre étaient très discrètes, voir absentes, sauf celles stationnées en face du parlement, sans doute pour éviter les débordements.

    A noter que plusieurs dizaines de contre-manifestants, drapeaux et portraits du roi Mohammed VI à la main, ont tenté de donner de la voix en criant : « Nous n’avons qu’un seul roi : Mohammed VI ! ».

  • Tensions au Maroc : "On s’arrêtera lorsqu’ils répondront à nos revendications" disent les manifestants ! Le régime est menacé !

  • Depuis trois semaines, des Marocains, outrés par la présence en nombre des forces de police, soutiennent le « hirak (mouvance populaire) » à l’origine de la protestation. Ils crient leur indignation malgré la peur d’être arrêtés par la police.

    Cette tension, palpable, s’est amplifiée depuis l’arrestation, fin mai, du leader du mouvement « hirak », Nasser Zefzafi, 39 ans, et de près d’une centaine de militants (dont Nabil Ahamjik, considéré comme le numéro deux, et Silya Ziani, autre figure montante du mouvement).

    « Malgré les efforts fournis par l’État pour répondre positivement aux différentes demandes des habitants, l’obstination de certains de continuer à manifester quotidiennement pose question » a réagi le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, assurant que l’État doit « faire respecter la loi ».

    Le quartier habituel de Sidi Abed, épicentre de la contestation d’Al-Hoceïma, a été verrouillé par les forces de l’ordre en tenue et en civil. La fronde a repris dans un autre quartier d’Al-Hoceïma, ainsi qu’à Imzouren, autre bourgade en colère, à une vingtaine de kilomètres.

  • La contestation sociale se poursuit dans la région d’Al-Hoceima, dans le nord du Maroc. Le Hirak, nom donné au mouvement de contestation dans le Rif, porte des revendications avant tout économiques et sociales.

    Loin d’avoir calmé les esprits, les arrestations d’une centaine de personnes depuis le 26 mai – dont une majorité de jeunes – ont durci le mouvement, faisant descendre les femmes dans les rues pour demander la libération de leurs maris ou de leurs enfants.
    Dimanche 11 juin, une manifestation a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la capitale, Rabat, à l’appel de partis de gauche, de militants du 20 février (nom donné au « printemps marocain » de 2011) et du mouvement Justice et bienfaisance (islamiste). Une mobilisation d’une ampleur inédite depuis le déclenchement des révolutions arabes il y a six ans.

  • Des affrontements ayant opposé hier après-midi à Al-Hoceïma, au nord du Maroc, forces de l’ordre et manifestants ont fait des dizaines de blessés des deux côtés.

  • "La marche du million" à Al-Hoceïma dans le Rif au Maroc a été émaillée de heurts, jeudi. Les forces de l’ordre ont tenté d’empêcher tout rassemblement, en vain. Les manifestants ont investi la ville dans un climat de répression et de violence.

    La situation s’est de nouveau tendue jeudi 20 juillet à Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc. La "marche du million", manifestation prévue de longue date pour protester contre la marginalisation économique de la région du Rif a été le théâtre d’affrontements entre police et manifestants. Ces derniers, déterminés à se faire entendre malgré l’interdiction de manifester décrétée lundi, réclament la libération de leurs leaders emprisonnés depuis mai.

  • .
    Dans le sud du Maroc, des villages de pêcheurs rayés de la carte. Sur le littoral autour d’Agadir, de Tifnit à Imsouane, les autorités ont lancé une vaste opération de « libération du domaine public maritime ». Pour les habitants, des projets touristiques sont derrière cette décision. Cette vague soudaine de destructions a commencé le 25 décembre à Tifnit, village niché sur une pointe rocheuse à 40 kilomètres au sud d’Agadir. Ce matin-là, « c’était comme la guerre », raconte une habitante, encore sous le choc, qui a souhaité garder l’anonymat. « Les forces de l’ordre ouvraient les portes et faisaient sortir les gens. Quand ils ont commencé à s’attaquer aux premières maisons près du parking, on a compris que les pelleteuses allaient avancer jusqu’à chez nous. On a juste eu le temps, dans la panique, de vider la maison, au milieu des gravats, des militaires et des pilleurs ! », souligne-t-elle.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/31/dans-le-sud-du-maroc-des-villages-de-pecheurs-rayes-de-la-carte_6214089_3212.html?utm_source=pocket-newtab-fr-fr

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