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APPEL AUX OUVRIERS COMMUNISTES de Barta

mercredi 6 mai 2015, par Robert Paris

APPEL AUX OUVRIERS COMMUNISTES

Camarades,

En pleine guerre impérialiste et sous la pression des capitalistes de Londres et de Washington, Staline, qui depuis longtemps avait transformé la IIIème Internationale d’instrument de la révolution mondiale socialiste en objet de marchandages diplomatiques, désavoue l’Internationale elle-même en tant qu’instrument d’émancipation de l’humanité de la guerre et de l’oppression.

Grande est la joie dans le camp de l’impérialisme "démocratique" qui proclame la faillite de l’internationalisme prolétarien et exalte la patrie "éternelle" (capitaliste). Et Staline s’empresse de déclarer au correspondant de l’agence Reuter à Moscou que la "dissolution de l’Internationale... prépare les voies pour l’association des peuples basée sur l’égalité".

Mensonges impudents que les prétention des impérialistes "démocratiques" et de leur valet Staline.

Quel est l’ouvrier qui ne sache pas que l’Internationale a été créée précisément non seulement pour l’émancipation du prolétariat de la bourgeoisie, mais aussi, en vue de cette émancipation, pour réaliser l’égalité entre toutes les nations ? Quel est le militant communiste qui ne sache pas que le fondement du léninisme c’est précisément l’incompatibilité du capitalisme actuel (le capitalisme impérialiste des monopoles) avec une "association des peuples basés sur l’égalité" ? La guerre impérialiste de 14-18 et la présente guerre impérialiste n’ont-elles pas démontré pratiquement cette incompatibilité ? La victoire d’un camp impérialiste sur l’autre (victoire alliée en 1918, victoire de Hitler en 1940) peut-elle être autre chose qu’une exploitation renforcée du prolétariat et une oppression des nations les plus faibles par la bourgeoisie des pays impérialistes les plus forts ? Toute notre lutte jusqu’à maintenant n’a-t-elle pas été précisément de démontrer que seul l’internationalisme prolétarien dont l’instrument est l’Internationale peut permettre à chaque exploité d’avoir réellement une patrie à lui ? Que la patrie où l’ouvrier est exploité par le capital et où il peut crever de faim, c’est la patrie du capitaliste et non la sienne propre ? Que la seule base de l’union fraternelle des peuples ce sont les Etats-Unis socialistes d’Europe et du Monde et non pas des "patries" capitalistes isolées et ennemies ? En dissolvant la IIIème Internationale soi-disant pour démontrer que le "bolchévisme" ne s’immisce pas dans les affaires des nations, Staline ne passe-t-il pas ainsi dans le camp des calomniateurs de l’internationalisme prolétarien ?

Camarades,

Les brigands impérialistes chantent trop tôt victoire. Comme aux siècles passés la monarchie, de nos jours l’internationalisme ne meurt jamais, car la lutte de classes ne s’arrête jamais. A LA IIIème INTERNATIONALE MORTE SUCCEDE LA IVème INTERNATIONALE .

Du sein même de la IIIème Internationale, en s’opposant à la direction officielle dans toutes les questions où celle-ci s’éloignait des intérêts de la classe ouvrière, est née depuis 1924 le courant internationaliste qui constitua en 1928 l’Opposition communiste de gauche ("trotskyste"). Quand en 1933 la faillite de la IIIème Internationale sous la direction de Staline devint évidente par la catastrophe allemande, l’opposition de gauche proclama la nécessité de la création de la nouvelle Internationale, la Quatrième. Car la lutte de classe, base de la société capitaliste, rend nécessaire à chaque instant au prolétariat l’existence d’un Parti prolétarien sans lequel ses luttes sont vouées à l’échec. La IVème Internationale ne fait que continuer les véritables traditions de la IIIème Internationale du vivant de Lénine. Sa base politique est constituée par les Thèses et les Résolutions des quatre premiers Congrès de l’I.C.(1919-20-21-22). Que chaque communiste digne de ce nom étudie ces thèses et les compare avec les bases programmatiques de la IVème Internationale ; il deviendra alors évident que celle-ci continue celle-là, que depuis 1933 la IVème Internationale représente la continuité révolutionnaire de la lutte de classes et que le communisme à jamais vivant aux cœurs des exploités possède contre la bourgeoisie le drapeau sans tâche aucune de l’Internationale.

Camarades,

Par leur concert de manœuvres, de marchandages et de comédies diplomatiques sur le dos des peuples, les impérialismes anglais, américain, allemand, italien et la bureaucratie conservatrice soviétique, essaient d’empêcher que la voix de la IVème Internationale arrive aux ouvriers et aux opprimés de tous les pays. Car la IVème Internationale est la négation même de ces pratiques issues de la société de classe, elle lutte pour le renversement du vieux monde pourri et pour l’avènement de la nouvelle société socialiste, sans diplomatie, sans marchandages, et sans les "comédies" sanglantes de la guerre.

Mais si au cours même de cette guerre le prolétariat n’intervient pas lui-même dans la lutte avec ses buts et son véritable drapeau, le drapeau du communisme, alors l’impérialisme ira plus loin dans son œuvre contre-révolutionnaire et contraindra la bureaucratie de mettre fin également à l’économie planifiée de l’URSS, détruisant ainsi l’œuvre fondamentale de la révolution d’Octobre 17.

Camarades,

Le devoir vis-à-vis de la classe ouvrière est le devoir suprême de tout militant ouvrier. Quand il devient évident que la Parti auquel on était attaché par toutes ses fibres et auquel on était prêt à sacrifier à chaque instant sa vie renonce aux buts permanents de la classe ouvrière (sous quelque prétexte que ce soit), alors on ne peut plus continuer à fermer les yeux, à s’endormir avec des "raisonnements". Il faut immédiatement tirer la conclusion pratique fondamentale : la rupture avec l’opportunisme, pour l’orientation immédiate vers la recherche théorique et pratique d’un milieu révolutionnaire nouveau, sous peine de trahir le prolétariat, sous peine de trahir sa propre vie de communiste.

Camarades,

Nous disions en novembre 1940 : tout militant honnête qui ne veut pas rester impuissant devant la guerre et le fascisme (dont les méthodes se sont étendues à tous les pays capitalistes), doit adopter les principes théoriques de la IVème Internationale, héritière des meilleures traditions révolutionnaires des trois précédentes Internationales. Nous disions aussi qu’il y aurait en France un Parti révolutionnaire seulement quand des centaines et des milliers d’entre vous prendront conscience du rôle politique du stalinisme et deviendront les champions de la nouvelle Internationale. La IIIème Internationale est morte depuis longtemps. Le désaveu formel de Staline sous la pression de l’impérialisme est le dernier coup donné aux masses de tous les pays pour lesquelles la IIIème Internationale restait encore le symbole de la solidarité des ouvriers de tous les pays. Reconstruisons ensemble le véritable Parti prolétarien, qui bannissant de son sein le réformisme et le stalinisme, sera le guide révolutionnaire de la classe ouvrière. Réveillons d’abord sur le terrain de l’usine l’activité des meilleurs éléments de la classe ouvrière en vue de l’organisation de celle-ci pour les luttes qui approchent, luttes qui secoueront de fond en comble le vieil édifice capitaliste et qui, en réveillant la classe ouvrière à une activité révolutionnaire nouvelle, balaieront de la scène politique les éléments pourris de ce qui reste de la IIème et de la IIIème Internationale.

En avant pour le nouveau parti révolutionnaire !

Vivent les Etats-Unis socialistes d’Europe !

Vive la Quatrième Internationale !

1er Juin 1943

Groupe Communiste (IVème Internationale)

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