lundi 7 septembre 2015, par
Quand un petit garçon de deux ans est décédé le 28 décembre 2013 à Méliandou, un village reculé de la préfecture de Guéckédou, au sud-est de la Guinée, au carrefour des frontières libérienne et sierraléonaise, c’était la première fois que la maladie à virus Ebola était diagnostiquée hors d’Afrique centrale. Le garçon a ensuite contaminé sa sœur de trois ans, qui a elle-même contaminé leur mère, leur grand-mère ainsi qu’une amie sierraléonaise. Elles décèdent toutes quelques semaines plus tard, durant le mois de janvier 2014, la grand-mère à Guéckédou, chef-lieu de la région, et l’amie sierraléonaise à Kekehou en Sierra Leone. Il semble cependant que seule la grand-mère permette la poursuite et la multiplication des chaînes de transmission. Il faudra attendre le 21 mars 2014 pour que le virus Ebola soit formellement identifié par le laboratoire d’analyses de Lyon.
Mais l’OMS ne qualifie l’épidémie d’« urgence de santé publique de portée mondiale » que sept mois après l’apparition des premiers cas, soit en août 2014 !!! voir ici
Sept mois pour une lancer l’alerte mondiale contre l’épidémie, c’est comme combattre un feu dans une maison cinq jours après !!!
Or sept mois après, l’épidémie a déjà gagné trois pays : Guinée, Liberia, et Sierra Leone … Il y a déjà 3700 cas recensés et 1800 morts !!!
Et il faudra attendre le 14 octobre 2014 pour que Barack Obama, François Hollande, Angela Merkel, Matteo Renzi et David Cameron qualifient le virus Ebola de « plus grave urgence sanitaire de ces dernières années »…
Il leur a fallu dix mois pour… faire une déclaration !!!
Il y a déjà 9200 cas recensés et 4500 morts…
« Nous avons reconnu que nous aurions pu faire mieux. Nous avons été trop lents », a reconnu Margaret Chan de l’OMS…
Margaret Chan a admis auprès de Bloomberg qu’elle « n’avait pas été été suffisamment informée de l’évolution de l’épidémie. Nous avons répondu, mais notre réponse n’a peut-être pas été adaptée à l’échelle de la situation et à sa complexité. »
L’OMS a précisé qu’elle ne souhaitait pas apporter plus de commentaires, car ce document ne constitue qu’une première mouture d’un compte rendu complet qu’elle publiera à une date ultérieure. Dans un communiqué, elle souligne qu’elle ne peut se permettre de consacrer ses moyens « limités » à produire une analyse détaillée de la façon dont elle a répondu à l’épidémie. « Cet examen viendra, mais seulement après la fin de l’épidémie », a-t-elle indiqué.
En réalité, plus on s’approche de la fin, momentanée, de l’épidémie et plus le rapport de l’OMS efface ses propres responsabilités et les raisons de celles-ci. Le méa culpa est vite oublié et l’autojustification prend le relai…
Le ton a déjà changé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Lors de la 68e Assemblée mondiale de la santé, réunion annuelle de l’institution internationale, qui se déroule à Genève du 18 au 26 mai, l’heure n’est plus à l’autocritique sur la gestion de l’épidémie d’Ebola. Cela avait été le cas en janvier, lors de la session extraordinaire du conseil exécutif, où les critiques avaient fusé, appelant à une réforme.
Dans son discours le premier jour de l’Assemblée, la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, déclarait : « Le monde était mal préparé pour riposter à une épidémie qui était si étendue, si sévère, si soutenue et si complexe. L’OMS a été débordée, comme l’ont été les autres participants à la riposte. Les demandes auprès de l’OMS ont été plus de dix fois supérieures à ce qu’on avait connu dans les près de soixante-dix ans d’existence de cette organisation. » En somme, l’épidémie était trop forte et, comme tout le monde, l’OMS a fait ce qu’elle a pu dès que cela a été possible !!!!
La directrice générale précise bien que « l’épidémie d’Ebola a fait passer le processus de réforme de l’OMS à la vitesse supérieure, donnant la priorité absolue aux changements dans les opérations d’urgence de l’OMS ». Oubliés donc les appels pressants à la mobilisation, au printemps 2014, de Médecins sans frontières (MSF), premiers sur le terrain, et ceux émanant de membres des Nations unies ou même de l’OMS, qui donnaient l’alerte quand les responsables des urgences à l’OMS décidaient obstinément de ne pas les écouter. Oubliés, les critiques acerbes d’experts mandatés par les Nations unies.
D’autres en ont dit plus que Madame Chan. La presse cite un haut dirigeant de l’OMS avait prévenu, en juin, que plusieurs organisations étaient d’avis que « l’OMS était plus nuisible qu’utile dans la lutte au virus…. »
« Presque tous ceux impliqués dans la réponse à l’épidémie ont raté des choses évidentes », affirme une ébauche d’un document interne de l’OMS obtenue par l’Associated Press.
C’est peu de faire un méa culpa. Il faudrait surtout comprendre pourquoi…
Lors d’une entrevue accordée vendredi, le scientifique qui a co-découvert le virus d’Ebola, le docteur Peter Piot, a reconnu que l’OMS a répondu beaucoup trop lentement, surtout à cause de son bureau africain : « Le bureau régional en Afrique se trouve en première ligne, a-t-il dit. Et ils n’ont rien fait. Ce bureau n’est vraiment pas compétent. »
M. Piot, le directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, se demande aussi pourquoi l’OMS a eu besoin de cinq mois et 1000 morts pour déclarer que l’Ebola était une urgence sanitaire internationale.
On a un début d’explication quand l’OMS admet que sa propre bureaucratie a été problématique car ses directeurs nationaux en Afrique sont des « nominations politiques », c’est-à-dire des petits amis des chefs d’Etat qui, pour leur part, souhaitaient qu’on annonce l’épidémie le plus tard possible pour ne pas gêner le climat des affaires.
Plus précisément, l’OMS ajoute qu’il est « particulièrement alarmant que le représentant de l’OMS en Guinée n’ait pas prévu ce qui arrivait et n’ait pas octroyé les visas à une équipe médicale qui venait travailler sur la situation ».
Traduisez : les dictateurs de la Guinée ont ordonné au responsable local de l’OMS de ne pas réagir à l’annonce du développement de l’épidémie dans leur pays et l’OMS n’a toujours pas le droit de les critiquer puisque c’est une des bases de ses conceptions : ne jamais interférer sur les politiques des Etats, ne jamais rien exiger d’eux ni leur imposer, ne jamais les dénoncer publiquement même s’il y a crime de non assistance à des peuples en danger de mort de masse !!!
L’OMS ne remettra jamais en question ces principes.
Mais ainsi ces responsables ne dévoilent qu’un le tout petit bout de leurs problèmes bureaucratiques, afin d’omettre l’essentiel : le fait que la haute bureaucratie au plus haut niveau est liée aux Etats impérialistes et aux trusts mondiaux de la santé par des liens encore plus serrés et que ces trusts avaient eux aussi quelque chose à cacher, quelque chose à bloquer, à savoir leurs médicaments et leurs vaccins.
L’OMS a été très critiquée pour la lenteur avec laquelle elle a réagi à l’épidémie, malgré les mises en garde répétées de l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF), qui était en première ligne dans la lutte contre le virus sur le terrain.
Mais critiquer l’OMS sert aussi à cacher la responsabilité des Etats et des trusts pharmaceutiques. Où est la fameuse « gouvernance mondiale » dans un cas de risque planétaire ? Où est le G20 ? Où est l’ONU ? Pourquoi se sont-ils tus pendant la crise ? Pourquoi continuent-ils à se taire après ?
La réponse est à chercher dans le fonctionnement même du système de santé mondiale qui est chargé, d’abord et avant tout de permettre la bonne santé… de trusts privés !!!
Tant qu’il n’était avéré que l’épidémie n’atteignait que quelques pays d’Afrique de l’Ouest, produire en grande série ces médicaments et ces vaccins ne pouvait pas être rentable pour un trust puisqu’il n’aurait pas obtenu des grands Etats des pays riches les sommes colossales de subvention nécessaires et que les trusts, même ceux de la santé, ne roulent pas pour le bien public. Les vaccins, même lorsqu’ils sont découverts par la puissance publique, sont développés par les trusts privés et pour le profit évidemment.
D’où la nécessité de cacher que l’on disposait déjà de nombreux candidats vaccins contre Ebola partout dans les grands labos dès le début de l’épidémie et même avant, de cacher pourquoi on se refusait à les tester car alors il aurait fallu les produire en masse et les populations d’Afrique n’ayant aucunement les moyens de les payer, cela n’aurait pu se faire qu’à fonds perdus !
Pire même, ces vaccins pouvant être testés étaient « dormant » dans les laboratoires en attendant que leur rentabilité devienne prouvée afin que les investissements de ces labos pour Ebola soient rendus rentables par l’extension de l’épidémie aux pays riches !!!
La meilleure preuve, c’est que, dès le début, tous les malades qui attrapaient Ebola et vivaient dans des pays riches étaient traités avec des vaccins, et plusieurs même sortis d’on ne sait où, alors qu’en Afrique on répétait aux populations qu’il n’y avait encore aucun traitement fiable !!!
Et c’est seulement maintenant que l’épidémie peut sembler juguler, par l’élimination des malades, maintenant que l’OMS vient de déclarer la fin du virus Ebola au Liberia, et qu’elle peut annoncer également qu’un vaccin (VSV-ZEBOV mis en place, mis au point par l’Agence de la santé publique du Canada, et dont la licence est détenue par les laboratoires américains NewLink Genetics et Merck testé en Guinée sur plus de 4000 personnes) est efficace à 100% contre Ebola lors d’un essai sur le terrain !!!
Maintenant que Ebola a décliné en Afrique, ayant rayé de la carte des populations, les trusts pharmaceutiques et les Etats des pays riches reconnaissent que leurs vaccins sont "valables à 1000% ou sont prêts à faire tous les essais sur les populations !!!!
C’est seulement maintenant que les malades commencent à être vaccinés au Sierra Leone !!! voir ici
L’autre vaccin, développé par la firme britannique GSK avec l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), est testé depuis février au Liberia.
Car le retard est en réalité beaucoup plus grand que celui dû au manque de réactivité de la bureaucratie de l’OMS locale comme internationale, énormément plus grand entre le moment où on a su qu’un jour où l’autre le virus Ebola allait faire sa réapparition et le moment où on a annoncé l’existence de vaccins qui pourraient être testés.
Ce n’est plus en fait un retard de quelques mois mais d’années et d’années…
La première épidémie de ce virus a démarré le 1er septembre 1976, dans la ville de Yambuku, en République du Congo, près de la rivière Ebola, d’où son nom. Dès le départ, les caractéristiques de dangerosité du virus se sont manifestées : 88% des personnes atteintes sont alors mortes soit 280 personnes. On aurait pu penser que l’épidémie était éradiquée puisqu’il n’y avait plus qu’une victime en République du Congo en 1977. Mais le même virus (appelé Ebola Zaïre) a alors touché le Gabon en 1994, 1996 et en 2001-2002, l’Afrique du sud en 1996, le Congo en 2001, 2002, 2003 et 2005, à nouveau la République du Congo en 2007 et 2008. Le pourcentage de décès est toujours considérable, entre 60 et 100%.
Depuis 1976 !!! voir ici
Cela signifie que les labos, les Etats et l’OMS ont attendu 37 ans !!!
Quant aux trusts pharmaceutiques, ils n’ont pas attendu pour découvrir des vaccins mais seulement pour les tester, pour les livrer, pour les dévoiler et l’OMS comme les Etats ont été complices de ce crime qui a un seul nom : le profit !!!
Si Guinée, Sierra Leone et Liberia étaient des noms de pays riches, aurait-on attendu pour produire ces vaccins en grande série et d’autant plus que les malades mouraient en masse avec un pourcentage de décès considérable et que les conséquences humaines, sociales et même économiques pour ces pays étaient catastrophiques ? Poser la question, c’est y répondre !
Il n’est pas question pour les Etats des pays riches (les autres ne mettent même pas les moyens pour développer la santé en temps normal) de débourser les sommes importantes qui amèneraient les trusts pharmaceutiques à se décider à produire ces antiviraux en grande quantité. Le prétexte, c’est que les antiviraux n’ont pas encore été testés sur l’homme ! Mais pourquoi alors les avoir administrés aux médecins américains et à l’infirmière française ? Et avec succès !
Les grands Etats on couvert la passivité volontaire de l’OMS.
Ainsi, Barack Obama a déclaré ce mercredi 6 août 2014, que les États-Unis n’étaient pas du tout prêts à fournir le sérum anti-ebola, baptisé sérum Zmapp, aux pays touchés par la fièvre hémorragique.
« Il est trop tôt pour envoyer le médicament expérimental d’Ebola en Afrique » a-t-il dit. Selon le Chef d’État, les États-Unis préfèrent rester prudents, car ce sérum serait encore « très expérimental », donc pas tout à fait sûre à 100%.
« Je pense que nous devons laisser les scientifiques nous guider. Et je ne pense pas que toutes les informations reçues approuvent l’utilité du médicament (…) Je pense que c’est prématuré pour moi de le dire parce que je n’ai pas assez d’informations. Je n’ai pas suffisamment de données à l’heure actuelle pour donner une opinion à ce sujet. Les pays touchés sont les premiers à admettre que ce qui s’est passé a dépassé les systèmes de santé publique. Ils n’étaient pas en mesure d’identifier et isoler les cas assez rapidement. Par conséquent, il s’est propagé plus rapidement que ce qui a été typique avec la flambée périodique Ebola qui a eu lieu auparavant. » a-t-il ajouté.
Par contre, aux USA, au Japon, en France, et partout dans les pays riches, il n’était pas trop tôt et on avait des vaccins et des médicaments !!!
Ebola n’intéresse pas les trusts pharmaceutiques On entend très peu parler du virus Ebola alors que c’est une pandémie qui frappe gravement l’Afrique. Ce virus très contagieux, transmis par le sang, la salive, le sueur, etc… La propagation est très rapide et il est mortel dans 50% des cas. Il a déjà fait de nombreuses victimes : plus d’une centaine de morts en Guinée et il se propage aux pays voisins : Libéria, Mali, etc…
Tous les écrits de l’OMS rappellent qu’il n’existe pas de vaccin, pas de traitement et que le seul mode d’intervention consiste à isoler le malade en attendant qu’il meure… Mais aucun de ces rapports n’indique qu’il serait opportun de pousser les labos à faire plus de recherche car il faudrait les payer lourdement, vu que la clientèle payante ferait défaut ! L’OMS vient seulement de mener une action en envoyant en Guinée… un ingénieur travaillant pour le CNR de Lyon !!!! Le rapport précédemment cité de l’Institut Pasteur rappelle l’absence de traitement et de vaccin mais ne dit pas que l’Institut Pasteur se lance dans cette recherche !!! Il indique seulement que cet institut est très fier d’être celui qui a analysé et reconnu la maladie. Point final. Il existe très peu d’équipes mondiales et très peu de moyens financiers lancés dans cette recherche et celles qui le sont ne travaillent que depuis peu d’années alors que le virus s’est déclaré et a été reconnu en 1976, soit depuis presque quarante ans !!!
Les recherches sur Ebola nécessitent des laboratoires dits P4, travaillant sur des micro-organismes très pathogènes. En 2000, un laboratoire P4 a été mis en place par les labos Mérieux à Lyon. Il n’en existait alors aucun en France ! Il n’existe actuellement que trente laboratoires P4 dans le monde… Et rien ne dit que ces trente là trouvent intérêt à se lancer dans cette recherche ! Les plus grands laboratoires de recherche américains sont ceux de l’armée américaine qui font des recherches d’armes biologiques et pas pour soigner les maladies, comme le centre de recherche Lougar est l’un des organismes les plus secrets et les plus fermés de Géorgie. La très grande ignorance des scientifiques sur Ebola est au point que l’on ignore comment une grande partie des populations est naturellement immunisée contre Ebola… Une étude menée par le Centre International de Recherches Médicales de Franceville au Gabon. prouve cette immunisation naturelle. Des porteurs sains qui ont des anticorps auraient pu contracter l’Ebola de manière légère et être ainsi vaccinés.
En Europe, le premier laboratoire à recevoir l’autorisation de travailler sur Ébola, en l’an 2000, fut le laboratoire P4 Jean Mérieux, à Lyon (France). L’institution P4 de Mérieux (en commun avec l’Institut Pasteur) à Lyon, la plus grande d’Europe avec ses 200 mètres carrés, née en 2000, ne développe pas ses propres projets de recherche, mais loue ses locaux à des institutions privées (tarif : environ 1000 euros la demi-journée) ou publiques (630 euros), étrangères ou françaises. Ces rentrées d’argent l’aident à financer des frais d’entretien de plus d’un million et demi d’euros par an. Les plus grands laboratoires du monde ne comptent nullement s’investir dans la recherche sur Ebola tant qu’il ne sera pas prouvé qu’ils pourront y trouver des financements massifs d’Etat...
Les plus grands trusts pharmaceutiques du monde n’ont engagé absolument aucune recherche sur le virus Ebola et celui-ci ne fait nullement partie de leurs objectifs à court terme ! Pour comprendre l’aveuglement des pays occidentaux, dits civilisés, il faut se rappeler qu’au départ de l’épidémie de Sida, ils avaient le même manque d’intérêt. Tant que cela frappe des pays dont le peuple est impécunieux et les Etats sont pauvres, les labos ne voient pas pourquoi ils engageraient des recherches trop poussées. Mais, ne vous inquiétez pas, ils étudient Ebola, au cas où l’affaire deviendrait intéressante en touchant les pays riches !
Et en avril 2014 nous écrivions :
« Le virus Ebola frappe l’Afrique et menace le monde : une conséquence catastrophique de la santé au service du profit. » Lire ici
Qu’est-ce qui est vraiment terminé ? En quoi l’OMS est réformée ? L’épidémie finie ? Elle ne reviendra pas ? Les carences des Etats et des autorités sanitaires ? Les crimes du monde capitaliste ? Ceux qui disent que les leçons sont tirées sont des naïfs ou des menteurs !
L’épidémie avait déjà été déclarée terminée le 9 mai dernier au Liberia avant d’être annoncée repartie en juin et finalement terminée en septembre. Jusqu’à nouvel ordre…
Mais Ebola continue de faire des ravages en Guinée.
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976, était partie en décembre 2013 du Sud guinéen. Elle a fait plus de 11200 morts sur plus de 27 500 cas, un bilan sous-évalué de l’aveu même de l’OMS. Plus de 99% des victimes se concentrent en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Ce dernier a payé le plus lourd tribut, avec 4 800 morts.
L’épidémie a infecté 27 748 personnes et causé la mort de 11 279 d’entre elles depuis l’an dernier, dans les trois pays concernés. En juillet 2015, sur 21 jours, on relevait encore 39 nouveaux cas ont été enregistrés en Guinée, 20 en Sierra Leone et trois au Liberia.
Elle a détruit bien plus de vies humaines en assassinant des parents et des enfants, en détruisant des économies, en laissant des populations atteintes de maladies graves dont on ne sait même pas si elles ne sont pas les effets des tests des labos pharmaceutiques sur les populations !!!
On sait déjà qu’une grande partie des victimes aurait pu être évitée si les autorités sanitaires mondiales ne s’étaient pas avant tout préoccupées :
de ne pas perturber les gouvernements
de ne pas alarmer les institutions
de couvrir les labos pharmaceutiques et les autorités sanitaires des Etats les plus puissants en affirmant sans cesse qu’il n’y avait pas de soins médicaux disponibles, poussant les populations à ne pas se rendre dans les hôpitaux et dispensaires et à cacher leur maladie… puisqu’on ne pouvait pas la soigner !!!
De l’aveu même de l’OMS, tous les bilans sont sous-estimés de manière importante, la gravité de l’épidémie a été sciemment sous-estimée pour ne pas gêner les petites affaires des Etats, les bureaux locaux de l’OMS en Afrique étant aux ordres des dictatures locales qui ne voulaient pas qu’une annonce soit défavorable à leurs petites et grandes affaires…
On sait déjà que les populations ont été livrées sans défense au virus Ebola et que les Etats ne se sont préoccupés que de les réprimer par la violence… voir ici
Même s’il y a, avec Ebola, un risque vital pour la population du monde, l’impérialisme, qui domine ce monde capitaliste, refuse toujours de débourser les milliards qui seraient nécessaires pour pousser les trusts pharmaceutiques à produire la quantité d’antiviraux nécessaires pour vacciner toute la population des régions africaines touchées. Par contre, il profite de la situation pour jouer le sauveur des régimes africains de ces pays, menacés par la perte de confiance des peuples, en y envoyant des milliers de soldats assurer l’ordre.
On sait déjà que les labos pharmaceutiques ne se sont pas empressés de produire en quantité les vaccins dont ils disposaient déjà, attendant que les grands Etats de la planète leur garantissent des copieux bénéfices…
On sait déjà que certains Etats comme les USA ont préféré garder pour eux leurs médicaments et vaccins…
On sait déjà que les malades qui contractaient ou révélaient leur Ebola en France ou aux USA étaient traités avec des vaccins et pas les malades africains !!!
Oui, l’inexistence d’antivirus était depuis longtemps un mensonge. Cela faisait un bon moment que plusieurs grands laboratoires pharmaceutiques dans le monde (notamment aux USA et au Japon) avaient trouvé des candidats à l’homologation comme antivirus, des candidats donnant toute satisfaction lors des tests réalisés, mais ils se s’étaient bien gardés de les tester sur l’homme et de les produire ou de les commercialiser. Et cela parce que les fonds pour payer cette production n’ont pas été réunis par les Etats et que les trusts pharmaceutiques ne travaillent pas pour la beauté du geste…
La meilleure preuve que ces antivirus étaient prêts à l’usage est qu’ils ont été utilisés pour sauver deux médecins américains infectés par le virus et ils ont été immédiatement sauvés alors qu’ils étaient gravement atteints et que l’immense majorité des personnes atteintes comme eux ne s’en sortent pas et décèdent rapidement.
Pourquoi les laboratoires pharmaceutiques refuseraient-ils de pousser les tests sur des êtres humains et de faire confirmer la validité de leur antivirus alors que celui-ci devient urgemment indispensable pour des peuples entiers ? Ce n’est bien sûr pas par méchanceté ni par racisme. Ils n’ont pas soigné les deux médecins américains parce qu’ils étaient américains mais pour signaler au gouvernement américain que leur laboratoire est candidat pour produire l’antivirus contre Ebola à condition… eh oui, à condition qu’un Etat du type de celui des USA décide de financer la production en masse de cet antivirus. Les trusts, même ceux du médicament, ne sont pas des entreprises philanthropiques et ils ne vont pas lancer la production de millions de doses d’antivirus sans recevoir des fonds colossaux que seuls des grands Etats peuvent débourser, les Etats africains se révélant déjà incapables d’assurer la santé de leurs peuples en temps normal, à fortiori en période d’épidémie… Quant à financer la production par millions de doses d’un antivirus, ce n’est certainement pas d’Afrique que pourront venir les fonds.
Les trusts, américain et japonais notamment, se sont donc signalés à l’attention du monde des grands Etats comme capables de produire un antivirus efficace et s’en sont tenus là, en attente d’une décision des grandes capitales ou d’un groupe d’Etats, de financer massivement un tel travail… La seule chose qui a changé depuis, c’est que tous les trusts qui disposent d’antivirus et d’études sur l’Ebola sont maintenant en concurrence mondiale pour annoncer au monde qu’ils pourraient produire les moyens de soigner les malades et que les revues scientifiques se disputent plus que jamais leurs travaux. Mais aucun produit ne va pour autant être produit en quantité tant que les fonds ne seront pas débloqués par les Etats et aucun Etat ne s’est encore engagé en ce sens ! Bien sûr, ils sont conscients qu’en se contentant d’attendre ils envoient à une mort certaine des milliers et même peut-être des dizaines ou des centaines de milliers d’homme, de femmes et d’enfants…
Mais, que diable, on est en système capitaliste ! Attend-on des trusts de faire le bien des peuples sans intérêt ? Et, plus le danger est grand pour l’humanité, plus ils espèrent en tirer de gros profits et monnayer chèrement leur savoir auprès des grands Etats. Que leur demanderait-on d’autre ? De sacrifier leurs profits pour le bien des êtres humains ? Non, les chefs d’Etat eux-mêmes, les responsables de l’Organisation Mondiale de la Santé, les chefs d’Etats des pays concernés ne le leur demandent même pas ! Sur place, le discours selon lequel il n’existe pas d’antivirus et on peut seulement isoler les malades continue d’être tenu alors que la situation est si catastrophique qu’elle n’est plus gérable, que les personnels de l’OMS eux-mêmes s’affolent et déclarent forfait. Les populations locales perdent confiance dans les équipes médicales internationales envoyées sur place et qui deviennent seulement des équipes de fossoyeurs…
Ce que nous apprend l’épidémie Ebola, c’est que, même dans les circonstances les plus dramatiques, même si des peuples sont menacés, même si des pays entiers ou un continent et même la santé du monde l’est, les Etats y compris ceux des pays riches ainsi que les institutions internationales de la santé n’abandonneront jamais leur soutien inconditionnel… aux classes dirigeantes, aux pouvoirs en place fussent-ils dictatoriaux ou criminels, au profit capitaliste, aux trusts y compris si la recherche du profit par le capital entraîne des risques mondiaux pour la santé. voir ici
Un rapport note les "erreurs" de l’Espagne mal préparée : manque, voire absence de formation, protection insuffisante : le Conseil de l’ordre des infirmiers a dénoncé mardi les "importantes erreurs" en Espagne autour de la première contamination par le virus Ebola hors d’Afrique, relevant aussi des "lacunes" dans les recommandations de l’OMS.
Dès l’annonce de la contamination de l’aide-soignante Teresa Romero le 6 octobre, "nous savions qu’on allait lui attribuer la faute", a déclaré le président de ce Conseil, Maximo Gonzalez Jurdado, en présentant à la presse un rapport sévère sur l’absence "de préparation suffisante" face à Ebola.
Lunettes n’empêchant pas la buée, masque respiratoire non autofiltrant, simple blouse bleue de bloc opératoire totalement perméable et gants ne couvrant pas les poignets : vidéo à l’appui, il a égrené le manque de matériel et de formation adaptés pour les personnels de plusieurs hôpitaux du pays.Selon lui, "on ne pourra jamais savoir la cause" de la contamination de Teresa Romero, qui a suscité un immense mouvement de sympathie en Espagne et au-delà. L’aide-soignante est la première personne infectée hors d’Afrique. Elle a été contaminée par le dernier des deux missionnaires espagnols malades d’Ebola rapatriés en août et en septembre. Le Conseil affirme surtout sans hésiter que la législation en matière de prévention des risques professionnels n’a pas été respectée et que "il n’y a pas eu une préparation suffisante au niveau" national."Les erreurs sont très importantes", a affirmé Maximo Gonzalez Jurdado.Exemple : "Certains infirmiers ou infirmières ont, après leurs vacances, directement repris le travail au Carlos III et sont entrés dans la chambre de ces patients contaminés par Ebola sans avoir jamais reçu la moindre information ni le moindre entraînement".A un moment donné, "sur les six infirmières ou infirmiers qui devaient intervenir directement, seuls quatre avaient suivi un cours de 15, 20, 30 minutes, et parmi ces quatre personnes, seulement deux avaient pu essayer la combinaison de protection. Les quatre autres sont entrés sans savoir comment la mettre ni l’enlever", a-t-il poursuivi.Au-delà de l’Espagne, Maximo Gonzalez Jurdado souligne également "les lacunes" du protocole Ebola de l’Organisation mondiale de la Santé."Par exemple, concernant la fièvre, le protocole disait 38,6°" pour activer les mesures d’urgence mais en Espagne et d’autres pays, le public a accès au paracétamol qui masque la température, a-t-il expliqué.L’Espagne a abaissé le seuil de température nécessaire pour activer le protocole Ebola à 37,7°.
Et en France ?
Marisol Touraine a voulu rassurer le grand public en affirmant que les hôpitaux étaient prêts à faire face à un éventuel afflux de malades infectés par ce virus très contagieux et très mortel. Elle a déclaré que les hôpitaux français sont prêts à réagir en cas de nécessité : ils disposeraient, selon elle, de tous les matériels, de toutes les consignes, des personnels formés et des dispositifs nécessaires. Nous, les personnels, pourtant cités par cette déclaration, sommes bien placés pour savoir que ce n’est pas vrai. Nous avons juste eu une information dite obligatoire et qui ne remplace nullement la formation de tous les personnels dont parle la ministre. Par exemple, les personnels formés doivent savoir s’habiller dans des combinaisons complètement étanches, matériels que nous n’avons jamais utilisés, ni jamais vus. Par exemple, il faut savoir que, dans ces combinaisons, on ne s’habille pas soi-même… La formation n’a même pas encore été programmée et on ne sait même pas s’il existe des formateurs. Les matériels, on n’en dispose pas. Où sont les combinaisons ? Où sont les traitements ? Où sont les salles spéciales ? Les cadres eux-mêmes ne semblent rien savoir sur Ebola, eux qui rassurent en disant que l’on ne risque pas d’être contaminés parce que cela ne circule pas dans l’air. Il ne suffit pas de dire que l’on va envoyer les malades à Begin ou dans d’autres hôpitaux spécialisés. En effet, le temps que le malade soit détecté, il peut avoir contaminé nombre de personnes ! Quant à affirmer qu’il y aura un médecin et une infirmière dédiée, des salles dédiées, il faudrait déjà trouver ces personnels et ces salles. Il faudrait aussi que ces personnels eux-mêmes se retrouvent en quarantaine pendant la durée d’incubation ce qui suppose qu’ils n’aient plus de contact avec d’autres personnels et même avec leurs proches. Rien de tout cela n’a été visiblement ni pensé ni résolu.
Le patron de Renault a été fier d’annoncer qu’il apportait une aide décisive aux pays d’Afrique frappés par le virus Ebola. Alors que les milliers de morts s’empilent, alors que les grands pays riches et leurs trusts multimilliardaires n’ont toujours pas fait le geste de faire produire par les labos pharmaceutiques les dizaines de millions de doses d’antivirus pourtant trouvés depuis longtemps, eh bien Renault, lui, a fait un geste « afin de venir en aide aux populations touchées par le virus Ebola ». Oui, le trust automobile a offert à la Croix Rouge du Liberia… une Logan ! Mourir dans une Logan, que peut-on rêver de mieux ?!!!