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Tentatives d’auto-organisation de la lutte à Poitiers face aux bureaucraties syndicales

mercredi 22 janvier 2020, par Robert Paris

Avertissement : aucune hostilité dans ces textes aux militants syndicalistes puisque nombre d’entre eux ont rejoint sans calcul (sans chercher à les détourner de l’auto-organisation et de la lutte politique et interprofessionnelle par exemple) la lutte des gilets jaunes. On a bien dit bureaucraties syndicales ! Se reconnaisse qui en est !

Tentatives d’auto-organisation de la lutte à Poitiers face aux bureaucraties syndicales

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Et aussi

Pour conclure

Des échanges entre les syndicats et l’assemblée inter-luttes, ainsi que le comité de grève des l’assemblée souveraine des gilets jaunes de Poitiers

Propositions en discussion :

"L’assemblée affirme que le retrait de la prétendue réforme des retraites est le minimum vis-à-vis de l’attaque du gouvernement capitaliste/ des grandes fortunes. Elle est la cause de notre mobilisation au même titre que les autres prétendues réformes comme les privatisations, les attaques contre les chômeurs, les attaques contre l’hôpital public, les attaques contre la sécu, les attaques contre les aides sociales, les cadeaux fiscaux aux plus riches, les attaques contre le droit de manifester et de se rassembler, les guerres extérieures que nous payons avec nos impôts ou au travers des lois anti-terroriste remettant en cause nos droits démocratiques.
Toutes ces attaques doivent être combattues ensemble par tous et non séparément.

L’assemblée affirme que l’intérêt public doit primer sur l’intérêt privé, l’intérêt du peuple sur l’intérêt des grandes fortunes capitalistes.
L’assemblée affirme que tous ceux qui ont été victimes de violences policières doivent recevoir justice de ces actes, être reconnus comme victimes et indemnisés et les coupables condamnés.

L’assemblée affirme que c’est au peuple de décider de l’avenir de la société et pas à la minorité du 1% de propriétaires du Grand Capital. Cela signifie que nous ne menons pas seulement une lutte économique mais une lutte sociale et politique, pour une société débarrassée de toutes les injustices, inégalités, oppressions et exploitations qui détruisent nos vies. Nous voulons à la fois interdire la misère, interdire les licenciements, interdire les cadeaux sur fonds publics aux capitalistes, interdire les attaques contre les plus démunis, les chômeurs, les précaires, les sans-logis, les sans-papiers, ceux qui ne peuvent se soigner, ceux qui sont privés de droits.

L’assemblée affirme que le peuple est souverain et exerce sa souveraineté dans ses assemblées quelques soit l’échelon (du local au national) et que le Gouvernement et l’État capitaliste ne représentent que les capitalistes. L’assemblée affirme que ce sont les Assemblées et leur coordination locale, régionale et nationale qui doivent décider de leurs orientations et revendications et diriger directement le mouvement.

L’assemblée affirme que pour exercer sa souveraineté, elle doit élire des délégués de grève ou de lutte pour mettre en application ses décisions et contrôler ses délégués, responsable devant l’Assemblée, par la mise en place de mandats révocable.

L’assemblée appelle tous ceux et celles qui veulent s’organiser pour défendre leurs conditions de travail, leurs conditions d’existence, à faire battre en retraite les capitalistes, leur gouvernement et leur État et préparer le terrain à une lutte anticapitaliste en vue du renversement du pouvoir des grandes fortunes et l’établissement de la souveraineté du peuple sur ses affaire à rejoindre l’Assemblée Inter-Luttes.

Des Gilets jaunes de Poitiers :

Qu’est-ce que le peuple travailleur ?

L’abbé Sieyès le disait dans la Révolution française :

« Le Tiers Etat n’est rien et il veut être tout ! Mais qui est le Tiers Etat ? »

De la même manière, clamons-nous :

« Le peuple travailleur n’est rien et il veut être tout ! »

Mais qui est le peuple travailleur ?
1°) Le peuple travailleur est ce qui s’oppose directement et fondamentalement aux profiteurs du monde capitaliste (propriétaires, représentants, grands administrateurs ou gros actionnaires du grand capital, des trusts, des banques, des assurances, des organisations financières et boursières, PDG des entreprises privées, semi-privées et publiques, hauts fonctionnaires oscillants entre fonction publique et intérêts privés, etc.). Ce qui caractérise les premiers c’est qu’ils ne détiennent aucune propriété privée de leurs moyens de production et entreprise de travail et n’exploitent personne, les autres se définissant exactement à l’inverse.

2°) Ce qui caractérise le peuple travailleur, ce sont ses intérêts objectifs : l’intérêt public alors qu’à l’envers ce qui caractérise le monde capitaliste, c’est de privilégier l’intérêt privé.

3°) Les catégories du monde capitaliste visent à effacer cette opposition puisqu’elles appellent salariés aussi bien des personnes appartenant au monde du travail qu’à celui du capital, donc aussi bien au peuple travailleur qu’au monde capitaliste. Par contre, elles excluent du peuple travailleur tous ceux qui ne sont pas en activité salariée : retraités, chômeurs, précaires, emplois à temps partiel, jeunes, auto-entrepreneurs pauvres, artisans pauvres, agriculteurs pauvres, commerçants pauvres, chauffeurs de taxis pauvres, pêcheurs pauvres alors que le peuple travailleur englobe, bien entendu, toutes ces catégories ! Par contre, les hauts cadres et dirigeants d’entreprise privées, semi-privées et publiques, bien que travailleurs n’en font pas partie. Il en va de même des directions syndicales qui siègent dans de nombreux conseils d’administrations ou cogèrent de nombreux organismes paritaires avec l’Etat capitaliste voire directement des fonds de pensions qui sont des opérateurs capitalistes sur les marchés financiers.

4°) En fait, il est facile de distinguer le peuple travailleur du monde capitaliste : le premier a tout intérêt à en finir avec l’actuel système d’exploitation et le second ne vise qu’à le faire durer malgré sa chute inévitable depuis qu’il n’a pas pu se redresser suite à l’effondrement de 2007-2008 mais seulement à perdurer en ponctionnant de plus en plus les fonds publics…. Le peuple travailleur est celui qui mène, partout dans le monde, des révolutions sociales et le monde capitaliste est celui qui écrase ces luttes dans le sang !

Les Gilets jaunes de l’assemblée souveraine de Poitiers

COMPARONS BUREAUCRATIES SYNDICALES ET GILETS JAUNES

Le contenu social et politique des luttes des bureaucraties syndicales réformistes

Appellent à la grève uniquement sur les retraites

Partenaires sociaux de l’État et des patrons
Négocient avec l’État

Veulent de bonnes réformes sans remettre en cause le capitalisme

Participent à des institutions capitalistes au travers de la cogestion voire gèrent directement des fonds de pensions spéculatifs

Financement par les capitalistes par l’intermédiaire de leurs lois

Reconnaissent le gouvernement, l’État et la république des grandes fortunes, la propriété privée des milliardaire qui permet de fermer une usine, licencier etc…

Dirigent bureaucratiquement les luttes et les grèves (pas d’ag souveraine, pas de délégué de la grève élu et révocable…), Contre tout le pouvoir au peuple, contre la souveraineté du peuple dans les AG. Nulle part les militants syndicaux acceptent de se plier à des AG décisionnelles qui aient le pouvoir sur les revendications et les modes d’action.

Grève réformiste qui ne remet pas en cause le pouvoir patrons, des actionnaire….

Faux radicalisme. Contre la révolution sociale

RÉFORMISME, MAINTIENT DU CAPITALISME

Le contenu social et politique de la Lutte des Gilets Jaunes Se battent contre toute la casse sociale en même temps

Les GJ sont des factieux et des séditieux pour le gouvernement et l’Etat. Pas de négociation

Veulent l’abolition de la misère et des inégalités donc le renversement du capitalisme

Ne participent et ne gèrent aucune institution capitaliste

Aucun financement par les capitalistes

Ne reconnaissent pas le gouvernement, l’État et la république des grandes fortunes. Pour la souveraineté du peuple. Pour qu’il se dirige directement et contrôle l’économie selon ses besoins

Pour une direction démocratique de la lutte : AG souveraine (on discute de tout et décide de tout), on vote l’orientation du mouvement de lutte, comité de grève ou de lutte élus et révocable, coordination des AG (comme avec l’Assemblée des Assemblée des Gilets Jaunes.

Grèves ou luttes pour remettre en cause l’ordre des milliardaires

Vrai radicalisme. Pour la révolution sociale
RÉVOLUTION SOCIALE, RENVERSEMENT DU CAPITALISME

Retrait provisoire de l’âge pivot ? Ni une avancée ! Ni un recul ! Juste une manœuvre pour nous tromper !

Retirer l’âge pivot ou même retirer provisoirement l’aspect financier de la réforme, c’est les remettre plus tard et le gouvernement le dit dès maintenant ! Ce n’est nullement une avancée contrairement à ce que disent bien des syndicalistes comme le dirigeant de la CFDT. Tous les autres aspects de la réforme qui sont tout aussi catastrophiques sont maintenus et confirmés ! Cela permettra seulement à certaines directions syndicales de trahir la lutte sans le faire trop ouvertement !!!Et ce n’est nullement un recul à mettre sur le compte de la grève comme le prétendent d’autres.

C’est une manœuvre convenue. Au lieu de de nous faire reculer de 10 pas, on nous fait reculer de 9 pas. Et on nous présente cela d’un côté comme une avancée ou de l’autre comme un recul... Et dans les deux cas ce serait grâce au rapport de force.La mauvaise blague ! Non seulement le gouvernement ne recule pas du tout sur la privatisation des retraites mais tous les autres problèmes demeurent.

Ni grand débat, Ni conférence ! Boycott !

Il n’y a rien à négocier avec nos bourreaux

Ceux qui défendent qu’il y ait une avancée ou un recul du gouvernement se trompent soient sincèrement ou font partie de ces bonimenteurs qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! Ils veulent continuer à nous faire croire que la durée de la lutte est efficace alors qu’elle a surtout la capacité à épuiser inutilement les participants en maintenant le caractère réformiste la lutte actuelle : journée d’inaction puis négociations !!! Et c’est un Échec aujourd’hui ! Le gouvernement ne recule sur rien et ils acceptent malgré tout de participer à cette conférence.

Il n’y a aucun recul ! l’offensive antisociale continue !

Recul sur la capitalisation et la privatisation des retraites ? Recul sur la privatisation des Services Publics dont la SNCF devenue une Société Anonyme depuis le 1er janvier ? Recul sur l’assurance chômage ? Recul sur les suppressions de postes, fermeture de site dans les Services Publics ou des licenciements et fermeture d’entreprises dans le privé ? Recul sur les lois liberticides, … ? Le gouvernement et les classes dirigeantes n’ont pas peur des luttes dirigées par les bureaucraties réformistes des directions syndicales des UL aux Confédérations puisqu’ils ne reculent sur rien.

Tous les problèmes demeurent ! Le capitalisme creuse notre tombe !
Pauvreté, inégalité et misère explosent et les grandes fortunes toujours plus riches

27% de la population active est chômeur, précaire ou au Rsa. 9.300.000 travailleurs-ses vivent sous le seuil de pauvreté. 4 millions de mal-logés en France. 6,8 millions de personnes dans la précarité énergétique.233 000 personnes de plus par rapport à l’année dernière. 476.000 personnes se sont vues couper ou réduire leur accès à l’énergie. Hausse de 800% en 25 ans de la richesse des 500 plus grandes fortunes en France. La richesse des 500 grandes fortunes c’est 30% du PIB. Sans compter les innombrables guerres menées par le France que nous payons par nos impôts mais aussi par les lois liberticides au nom de la lutte anti-terroriste qui permettent aux capitalistes d’imposer par la force leur société.

Négocier avec Macron et les capitalistes ou aller les chercher ? il faut choisir ! Renversons Macron, le gouvernement et l’État ! A bas le dialogue social collaborationniste ! Seule l’insurrection et la révolution socialeinstaurera l’intérêt général sur l’intérêt privé

Les syndicats dit réformistes ou de lutte sont incapable de faire reculer réellement le gouvernement. Seule une insurrection populaire comme celle des Gilets Jaunes l’année dernière en a la capacité. Mais encore faut-il avoir envie d’appeler à l’insurrection sociale et pas d’aller négocier avec les capitalistes !Ce n’est pas la grève des directions syndicales réformistes qui le permettra. Dès le début, ellesn’ont mis qu’en avant les retraites au lieu d’appeler tout le peuple travailleur à se soulever contre la politique des capitalistes et à les renverser. Au lieu de cela, elles discutent, se concertent, négocient fédération par fédération avec le gouvernement, participe à la cogestion avec l’Etat et les patrons, voire gèrent directement des fonds de pensions capitalistes spéculant en bourse. Ces directions syndicales sont intégrées au fonctionnement du capitalisme, que de fait, elles ne peuvent combattre et renverser. Elles en sont une institution. Seule une insurrection sociale peut imposer aux classes dirigeantes nos desideratas et à minima les faire reculer, nous faire craindre ou renforcer le rapport de force comme le mouvement des gilets jaunes l’avait permis il y un an.

La lutte réformiste est un échec !

La seule issue est la gilet-jaunisation de toutes les luttes : action directe, organisation par-delà les corporations, auto-organisation, refus de reconnaitre et de se soumettre à toutes les institutions au pouvoir, refus de la prétendue démocratie capitaliste, refus de la mainmise par les milliardaires sur l’ensemble des richesses, refus de la propriété privée des moyens de production… On ne peut pas gagner une lutte sans nous organiser nous-mêmes en vue de révolutionner la société ! Quiconque s’oppose à ces perspectives et à la formation de comités de grève élus, révocables, indépendants des appareils syndicaux et politiques, se fédérant et responsables devant les assemblées générales décisionnelles et interprofessionnelles, mènera les luttes sociales et politiques du peuple dans le mur ! Le peuple doit s’organiser s’il veut devenir souverain et se diriger par lui-même et cela commence dans ses luttes sans se laisser déposséder par des directions qui ne tirent leur représentativité que de la loi capitaliste.

Contrairement aux bureaucraties syndicales, travailleurs et chômeurs, hommes et femmes, jeunes et vieux, tous les plus démunis, proclamons que nous voulons bien plus que défendre des réformes, nous voulons tout : le pouvoir et les richesses car tout est à nous et tout ce qu’ont les milliardaires et les classes dirigeantes, ils nous l’ont volé. La seule chose qu’ils n’auront pas volé, n’en déplaise à tous les réformistes et opportunistes, c’est la révolution !

Tout le pouvoir au peuple travailleur, par le peuple et pour le peuple !

Gilets Jaunes Poitiers : pour nous lire ([Facebook : Gilets Jaunes Poitiers 6> https://www.facebook.com/gilets.jaunes.poitiers/])
ou nous écrire (giletsjaunespoitiers@protonmail.com)/

Messages

  • Nous écrivions en 2009 :

    Il n’est pas possible de changer l’orientation de fond d’un syndicat juste en changeant un dirigeant. les groupes d’extrême gauche qui font croire cela ne font pas avancer la conscience ouvrière.

    Cette politique ne date pas d’hier. Ce que nous écrivions déjà en 2004 sur la politique de Bernard Thibaut, ce qui n’a rien à voir avec sa personne dont nous ne nous préoccupons nullement.

    En voulant « contourner l’influence de la CGT », la direction de Perrier « a échoué », explique Bernard Thibault dans les colonnes de L’Humanité du 4 octobre. « Notre attitude a contraint la direction de l’entreprise à s’engager sur des investissements et à revoir le niveau d’embauche pour compenser partiellement les départs ». Façon de faire de pauvreté vertu et d’un recul une subtile tactique.

    Car la direction de Nestlé Waters France, qui possède Perrier, Vittel et Contrex, a malheureusement bel et bien réussi son chantage à la mise en vente des usines, voire à la fermeture totale de celle des eaux Perrier à Vergèze, dans le Gard. Elle a fini par obtenir ce qu’elle voulait : l’acceptation ou la résignation des syndicats à son plan de suppressions d’emplois : 1047 départs en préretraite, sur les 4100 salariés du groupe pour seulement 276 embauches promises. Les salariés restants n’ont aucune garantie sur la suite : une partie des activités sera sous-traitée, quant aux investissements promis par Nestlé, notamment pour moderniser le site de Vergèze, ils sont, explique la direction, conditionnés par « l’amélioration des performances et de la compétitivité industrielle » que devrait permettre la réduction d’effectifs prévue. De nouveaux chantages en perspective pour exiger des ouvriers restants l’accroissement du rendement.

    Les syndicats CFDT et CGC s’étaient empressés de céder, en donnant dès juillet leur accord au plan de la direction. Mais la CGT avait refusé de jouer le jeu. Syndicat majoritaire, elle faisait usage de son « droit d’opposition » pour bloquer la mise en application de l’accord signé entre la direction et les autres syndicats. Nestlé a alors multiplié les pressions sur elle et continué à menacer de fermeture, tablant, avec l’appui des organisations syndicales signataires, sur les craintes d’une partie des salariés de tout perdre et l’espoir, pour ceux qui en avaient l’âge, de pouvoir partir en préretraite avant qu’il ne soit trop tard.

    Lorsque Bernard Thibault a fait sa rentrée sociale à Arles, le 13 septembre dans l’entreprise Lustucru occupée, les syndicalistes CGT des autres entreprises de la région menacées de plans de licenciements, Nestlé à Marseille, Thé l’Éléphant en banlieue marseillaise et bien entendu Perrier, s’étaient déplacés. « Sur un ton plus ou moins dur », écrit Le Monde, « les délégations présentes demandaient toutes à Bernard Thibault la préparation de luttes interprofessionnelles ». En guise de réponse, le secrétaire de la CGT s’est contenté d’évoquer les inquiétudes des salariés, les difficultés de mobilisation, promettant de consulter les militants.

    Mais ce n’est pas vers la lutte que la direction confédérale s’est orientée : elle n’a pas fait de la riposte contre le chantage à l’emploi brandi par Nestlé pour imposer ses licenciements, après Bosch et Doux pour imposer l’augmentation des horaires, un objectif de mobilisation pour l’ensemble de la CGT. Certes, les mobilisations sociales ne sont pas faciles. (La politique des directions syndicales, notamment face aux attaques contre les retraites et la Sécurité sociale, n’est pas pour rien dans une certaine démoralisation de la classe ouvrière et d’une partie de ses militants). Mais ce n’est pas une raison.

    C’est du côté de Bercy, par-dessus la tête des militants de Perrier, et même contre les dirigeants de la Fédération CGT de l’Agroalimentaire, selon Le Monde, que Thibault a cherché une issue à la crise, en réalité la reddition de la CGT. Cela s’est négocié entre lui, la direction de Nestlé Waters France et le ministre des finances et de l’industrie Sarkozy, qui s’est fait le malin plaisir de jouer l’arbitre.

    À peine la CGT avait-elle annoncé, le 27 septembre, qu’elle allait retirer son veto, que la direction de Nestlé montait les enchères. Ce n’était pas suffisant, il fallait que la CGT signe le plan. Les gros yeux de Sarkozy à la direction de Nestlé ont suffit à faire rentrer les choses dans l’ordre. Dans l’ordre patronal. Car Nestlé ne s’engage à rien.

    Mais explique Thibault, le conflit Perrier « a eu le mérite de révéler au grand jour l’inefficacité des règles de la négociation sociale. Dès lors que le législateur a conçu le dialogue autour du droit de s’opposer et non autour du droit de négocier ».

    Le droit d’opposition des organisations syndicales majoritaires, instauré par la loi Fillon du 4 mai 2004 (Loi sur la formation professionnelle et le dialogue social), n’existait pas sous le gouvernement Jospin. Ce qui avait bien arrangé patronat et gouvernement pour l’application de la loi Aubry, où la signature d’un seul syndicat suffisait à donner à un accord force de loi. Le nouveau droit devait au moins, affirmait la CGT dans une fiche destinée à ses militants, permettre « aux organisations ayant recueilli la majorité des suffrages exprimés aux élections professionnelles d’anéantir un mauvais accord ». Ce droit, elle l’avait réclamé à cors et à cris, considérant comme inacceptable que la CGT puisse être contournée par des accords minoritaires. Et voilà qu’à sa première application, c’est elle-même qui y renonce !

    À l’heure où le patronat multiplie les chantages aux fermetures et délocalisations pour imposer licenciements, augmentations d’horaires, blocages, voire baisses de salaires, ce qui se passait à Perrier, une entreprise où la CGT est très largement majoritaire et manifestait depuis le début de l’été une certaine fermeté, attirait l’attention de bien des militants syndicaux du pays et de salariés des autres entreprises (particulièrement celles de la région) en butte à des « restructurations ». Et de la part de la confédération CGT, le renoncement décidé après marchandage sous l’égide de Sarkozy est un exemple déplorable.

    Cela n’empêchera pas les travailleurs en butte aux attaques et aux chantages patronaux de se battre. Mais avec un Thibault comme avec un Chérèque, ils savent sur qui ils ne pourront pas compter.

  • On pouvait lire en avril 2017 :

    Qu’il suffise de rappeler les déclarations de 2010, lors du mouvement des retraites, qui a mené dans le mur, celles du dirigeant CGT Bernard Thibaut qui affirmait qu’un appel à la grève générale n’était pas possible, n’était pas souhaitable ou encore qu’il serait absurde et que les autres dirigeants syndicaux disaient des choses pires encore…

    Le 5 octobre 2010, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibaut déclare à l’AFP : « Personne ne peut prétendre faire participer sous la même forme plusieurs dizaines de millions de personnes, de la signature d’une pétition à la participation à une multitude d’initiatives locales, voire aux manifestations lors des journées interprofessionnelles. Qui dit mouvement social dit de multiples formes pour y participer ».

    Bernard Thibaut le 7 octobre 2010 sur RTL : ’« Cela ( la grève générale) n’a jamais été pratiqué dans l’histoire sociale de notre pays (...) C’est un slogan pour moi tout à fait abstrait, abscons. Cela ne correspond pas aux pratiques par lesquelles on parvient à élever le niveau du rapport de forces. »

    Eh bien, les travailleurs et le peuple guyanais viennent de montrer que la grève générale n’a rien d’irréaliste, rien d’absurde, rien d’abstrait, que ce n’est pas un slogan creux, abscons, et autres idioties bureaucratiques.

    Ce mouvement social qui allait exploser avec la remise en cause des retraites, toute la classe dirigeante le craignait, mais les dirigeants syndicaux autant que les autres. Le journal « Le Monde » écrivait en janvier 2009 : « A l’Elysée comme au Parti socialiste, dans les syndicats comme dans les milieux patronaux, tout le monde redoute une explosion du chaudron social. »

  • Et on pouvait lire en septembre 2010 :

    CFDT : « La CFDT et l’intersyndicale n’ont jamais prôné de grève reconductible. (…) Le risque d’embrasement est réel sans que les organisations syndicales ne maîtrisent le système. (…) L’absence de dialogue risque de former un jour des positions jusqu’auboutistes. »

    Pas étonnant, la CFDT, qui s’était distinguée bien des fois par son amitié pour le MEDEF et le gouvernement y compris sur les retraites, est une jusqu’auboutiste du soutien du capitalisme. Elle s’est d’ailleurs empressée d’aller se jeter dans de nouvelles négociations avec ses petits copains du MEDEF. Mais elle a dit une vérité : l’unité syndicale n’a fait qu’empêcher les travailleurs de mener eux-mêmes la lutte de manière plus radicale... Tout cela avec une grande aide : celle de la CGT !
    CGT :

    Bernard Thibault l’a dit : "la CGT va continuer à conjuguer mobilisation, proposition, contestation lorsqu’il le faut, et négociation."

    Mais négocier quoi ? Avec qui ? Dans quel but ? Il ne le dit pas !

    La CFDT déclare le 6 novembre : « Il nous importe de rester populaires et de conserver notre image de syndicalistes responsables »

  • Et on pouvait lire en février 2013 :

    Bernard Thibaut lui-même participait à un club de la bourgeoisie, secret aussi et du même type intitulé « Le Siècle »… Bien entendu, même en pleine lutte des retraites, Thibaut s’est bien gardé de rompre la solidarité et le secret de cet organisme patronal !

    La dernière intervention forte de Bernard Thibaut, alors secrétaire général de la CGT, n’était-t-elle pas celle du mouvement des retraites quand il affirmait que la grève générale ne devait surtout pas être la perspective de cette lutte car la tradition du mouvement ouvrier français excluait, selon lui, ce type d’action !!! Pendant ce temps, sous prétexte de maintenir à tout prix « l’unité intersyndicale », il fallait laisser seuls les grévistes des raffineries pétrolières, en allant jusqu’à prétendre qu’à elles seules elles allaient gagner la bataille des retraites… Au même moment, alors que les travailleurs étaient prétendument mobilisés, les syndicats laissaient se battre seuls les ouvriers des sous-traitants de l’Automobile licenciés et des hospitaliers en grève.

    Thibaut ne rompait ainsi en rien avec ses propres prises de position qui, contrairement à ce que croient bien des militants, n’ont jamais rien eu de radical, en tout cas pas aux côtés de travailleurs. On rappellera son intervention pour faire céder les syndicalistes locaux face au patronat de choc de Périer… Il avait ainsi cassé la grève des fonctionnaires de 1995, ayant réalisé des négociations séparées pour les cheminots avec le ministère du travail et était sorti de ces négociations en rendant publique un appel de fin de grève, sans consulter les assemblées interprofessionnelles, en lâchant les autres catégories de fonctionnaires qui avaient rejoint les cheminots, en particulier les travailleurs de la RATP, lesquels n’ont plus jamais fait grève avec les cheminots ! La division des travailleurs, la CGT en avait d’ailleurs donné la démonstration cette année-là, celle du fameux « tous ensemble » des syndicats en laissant isolés les mouvements des travailleurs du privé, de Renault à Thomson ou à l’Aérospatiale, quelques mois auparavant…

  • Faussement radical, Martinez a déclaré que "le 24 janvier, c’est le jour ou jamais" !

    Mais JAMAIS il ne déclenchera la lutte des classes !!!

  • La CFDT crie victoire pour les fonctionnaires : le syndicat dit avoir obtenu gain de cause pour les agents nés entre 1975 et 2003. Mais rien n’est arbitré, déclare le gouvernement.

  • CGT, SUD et autres n’ont pas épuisé leur capacité de faire traîner l’épuisement du mouvement : nouvelle journée d’inaction syndicale le 29 janvier !!!

  • Une coalition de syndicats dont la CGT, FO, et Solidaires ainsi que les organisations étudiantes et lycéennes UNEF, UNL, et FIDL déclare dans son communiqué : « Nos organisations appellent à l’ensemble du monde du travail à poursuivre et à renforcer la grève y compris reconductible là où les salarié.es le décident. … Elles proposent d’organiser dans toutes les villes des ‘Retraites aux flambeaux’ ou autres initiatives le jeudi 23 au soir. »

    C’est une tentative cynique de la part des appareils syndicaux de se dédouaner. Ils se déclarent favorables à une grève « y compris reconductible là où les salarié.es le souhaitent », pour donner l’impression que la décision de continuer ou non la grève est entièrement aux mains des salariés. Mais c’est faux.

    Ils ne veulent nullement généraliser la grève mais la laisser s’essouffler... Leurs "actions" sont symboliques et ils en restent aux journées d’inaction !!!

  • Un texte des Gilets jaunes de Poitiers :

    Des actions de blocage annoncées et négociées

    Certains syndicalistes et ceux qui les suivent croient radicaliser le programme de l’Intersyndicale et pousser le gouvernement à reculer sur sa réforme des retraites en « bloquant » par-ci et par-là : blocages des ports et docks, blocages des dépôts de carburant, blocages de centres de traitement des déchets, d’incinérateurs ou de centrales nucléaires, blocage du musée du Louvre, blocages de dépôts de bus, blocages de lycées, etc.

    Ce type d’« actions » est censé cacher que les journées syndicales sont d’abord des journées de promenades et d’inaction totale. Elle ont pour objectif ensuite de faire oublier les faux appels à la grève générale ou illimitée qui a émané des bureaucrates de la base syndicale. Les bureaucrates locaux organisent donc des “actions” de blocage donnant l’apparence d’une radicalité et d’une pseudo autonomie vis-à-vis des directions confédérales. Il y aurait donc une opposition de fond entre les bases syndicales et les confédérations tant sur les objectifs et les méthodes comme les actions de blocage de l’économie capitaliste.

    Avant d’aller plus loin, remarquons que beaucoup de ces fameuses “actions” sont annoncées publiquement voire négociées en amont avec les autorités. Les directions syndicales appliquent, sans que le pouvoir ne le leur demande, le service minimum imposé par la loi dans les transports pour les grèves, aux actions qu’elles mettent aujourd’hui en place. En situation de guerre, et nous sommes en guerre de classe (contre les capitalistes leur gouvernement et leur Etat), divulguer les actions comme on divulguerait une manoeuvre militaire, serait considéré comme une trahison et intelligence avec l’ennemi...

    Ceci étant dit, discutons de l’idée de base qu’il faudrait gêner l’activité économique pour gêner les classes possédantes et faire reculer le gouvernement.

    La force de la grève : bloquer l’économie ou unir les travailleurs dans la lutte

    Mais qu’est-ce qui gêne vraiment les classes possédantes, elles qui sont très capables, sans lutte, de fermer des usines, des supermarchés, des services publics, des entreprises privées, semi publiques ou publiques, de détruire des sites, de casser toute l’économie d’un secteur, d’une région ou d’un pays. Tout cela sans qu’il soit nécessaire de l’aide d’un seul manifestant !!! Toute une partie des sites industriels en France ont été fermés sans aide des bloqueurs syndicaux !!!

    La force de la grève, ce n’est pas d’abord qu’elle bloque l’économie mais qu’elle unit dans la lutte tous les prolétaires, les salariés, les précaires et les chômeurs, qu’elle leur donne le temps de se réunir, de s’organiser, de discuter et surtout de décider de ce qu’ils veulent faire, pourquoi et comment.

    La force de la grève, c’est d’aller d’une entreprise à une autre, de se propager comme une épidémie, d’une assemblée générale à une autre, d’un comité de grève à un autre.

    Depuis l’effondrement de 2006-2007, sans aucune action ouvrière, c’est toute l’économie capitaliste qui est bloquée et n’a pu durer dix ans encore que par des perfusions massives de capitaux publics ! Cela signifie que les capitalistes eux-mêmes sont les meilleurs bloqueurs de l’économie et ce n’est pas le blocage qui leur fait peur !

    Si encore les bloqueurs agissaient sur le fonctionnement des banques centrales, mais non !

    La force des travailleurs n’est pas seulement de bloquer, ici ou là, un dépôt pétrolier ou même des usines. La force des travailleurs, c’est de se réunir sur leurs lieux de travail, par-delà les professions, les sites, les entreprises, les catégories et de décider ensemble... Mais, dans ce mouvement, ce ne sont pas les assemblées générales qui ont pris les décisions : c’est l’Intersyndicale. C’est elle qui a choisi des journées sans grève. C’est elle qui, dès le début, a choisi de ne pas appeler à la grève générale sous prétexte de ne pas rompre le front uni des centrales. En réalité, parce que ces directions syndicales ne sont pas une direction de combat des travailleurs !

    Les syndicats ont bien des fois prétendu bloquer l’économie, bloquer par exemple les trains, ou les centrales ou les raffineries et cela n’a jamais fait peur aux classes possédantes et à leurs gouvernants. Non ! Ce qui fait peur au pouvoir des milliardaires, c’est justement que les exploités et les opprimés s’unissent et s’organisent par eux-mêmes comme l’ont fait les gilets jaunes !!!

    Le “blocage” syndical, un hochet à l’inaction et contre l’insurrection sociale

    Le « blocage », c’est le moyen enfin trouvé d’occuper ceux qui en ont assez de l’inaction syndicale mais sans du tout favoriser l’éruption sociale, l’insurrection sociale, l’explosion sociale !!!

    Les financiers, les spéculateurs, les banquiers, les trusts peuvent parfaitement bloquer l’économie capitaliste mais seuls les travailleurs, les précaires, les chômeurs, les femmes et les jeunes peuvent « débloquer » la vie sociale, bloquée par les milliardaires !!!

    Réellement radicaliser la lutte, c’est d’abord en remettre la direction aux lutteurs, aux assemblées décisionnelles, aux comités de grève, en faire élire dans toutes les entreprises et dans tous les quartiers ouvriers, les fédérer, leur faire prendre des décisions sur les buts de la lutte et d’abord celui d’unifier l’ensemble des luttes : les retraites avec l’hôpital public, les transports avec l’enseignement et l’énergie, les ports avec les petits paysans, les camionneurs avec les petits auto-entrepreneurs et les femmes qui s’échinent seules à élever un enfant, et bien entendu les chômeurs, les plus démunis !

    Radicaliser la lutte, c’est déclarer qu’on va s’en prendre aux milliardaires et qu’on ne négocie pas avec leurs valets aux pouvoir. C’est donc rompre avec les réformistes syndicaux qui ne bloquent jamais le capitalisme vu qu’il les entretient !

    Le seul blocage qui vaille c’est celui qui prépare le renversement du capitalisme !

  • A Poitiers, ce sont bien les directions syndicales locales qui ont détruit l’assemblée interluttes souveraine qui avait été mise en place pour diriger collectivement la lutte, pas uniquement contre la réforme des retraites mais contre tous les crimes sociaux, et la coordonner au niveau national, que l’on soit syndiqué ou non.. Les directions syndicales ont pris la direction de la lutte, organisant des actions négociées et déclarées, négociant même avec la mairie l’occupation d’un lieu de lutte, qui de fait, n’est plus une occupation mais un simulacre, pour faire croire à ceux qui se mobilisent, à leur radicalité.

    L’auto organisation, les directions syndicales n’en veulent pas !

  • Les méthodes des centrales syndicales loin de donner le moral aux grévistes les démoralisent. Un agent CGT du dépôt de bus de la RATP de Vitry qui était convoqué le 13 janvier à un « entretien préalable à sanction » a tenté de se suicider...

  • Les dirigeants du NPA appellent maintenant de maniere trompeuse pour se différencier des bureaucraties.

    Lire ici

    Ils se gardent de dire qu’ils n’ont rien fait en ce sens depuis le début du mouvment.

    Ils ne disent pas que dans certains endroits comme à Poitiers ils.ont soutenu l’intersyndicale contre l’assemblée générale auto-organisée et n’ont pas soutenu le seul comité de grève qui s’est mis en place.

    Petite perle trouve dans l’article :

    "Le secrétaire général de la confédération CGT a déjà appelé (dès le 6 décembre) à « généraliser la grève », puis juste après les vœux de Macron « tous les Français à se mobiliser et à se mettre en grève ». Il appellerait à la grève générale que ça ne changerait pas grand-chose. Dénoncer systématiquement les directions syndicales reviendrait donc à en attendre bien plus qu’on veut bien le prétendre…

    Ce n’est pas une direction alternative aux bureaucrates qu’il faut construire, c’est tout le mouvement ouvrier et syndical qu’il faut reconstruire. "

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