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Regard critique d’un militant révolutionnaire sur le stalinien Hardy qui s’est repeint en trotskyste

jeudi 4 janvier 2024, par Robert Paris

Le camarade Hardy, dirigeant-fondateur de Lutte Ouvrière, était un stalinien, comme le montre son autobiographie

Le texte qui suit ne s’associe nullement à la campagne de calomnies médiatiques contre Arlette Laguiller, Hardy et Lutte ouvrière : nous ne qualifions pas Hardy de patron pharmaceutique, ni de gourou, ni de chef de secte mais de stalinien. Une des preuves de stalinisme est le fait qu’Hardy fait mention de sa propre opposition personnelle à Barta sans aucune divergence politique, dit-il, mais il ne mentionne dans cet écrit aucune opposition politique au sein de son organisation Lutte ouvrière alors que ces oppositions politiques ont existé et pas seulement avec la Fraction et l’opposition de Rouen-Bordeaux. Le refus des désaccords qui sont seulement assimilés à des défauts personnels des concernés est caractéristique du stalinisme. Le marxisme révolutionnaire, lui, admet tout à fait la nécessité de la contradiction comme indispensable à l’établissement d’une opinion scientifique et d’une politique révolutionnaire.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6853

Officiellement, Lutte ouvrière est un groupe trotskiste, au sens où il se réclame de Trotsky. C’est son droit. Nous ne distribuons pas les estampilles « trotskistes » ni ne les retirons à qui que ce soit. Le trotskisme n’est pas une religion ni un diplôme. Mais nous analysons les comportements politiques des organisations et leur donnons leur nom. L’étiquette ne prouve rien en politique, il faut examiner le contenu. Le stalinisme a été rattaché à l’URSS mais n’est pas seulement caractérisé par le soutien à la bureaucratie russe. Les conceptions et méthodes staliniennes ont fait école. Le stalinisme est aussi rattaché à une manière de militer dans la classe ouvrière en rejetant tout ce qui ne vient pas « du parti », tout ce qui n’est pas dirigé par « le parti », tout ce qui est développé spontanément par le prolétariat. L’auto-organisation n’est valable pour les staliniens que si elle est dirigée par le parti, décidée par lui. Et le parti devient le seul but, remplaçant le « socialisme sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » de Marx, remplaçant même le but socialiste, la construction du parti devenant un but en soi, les intérêts du parti étant identifiés aux intérêts prolétariens, et l’Etat prolétarien devenant l’Etat dirigé par « le parti ». Ces méthodes staliniennes se couplent avec un dirigisme étatique au sein même de l’organisation, de manière prétendument léniniste mais d’un apolitisme que Lénine n’aurait pas aimé. Eh bien, le camarade Hardy, ancien dirigeant de LO incarne tout cela. Nous allons voir comment son autobiographie le révèle.

LO, pas trotskyste ?

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Cette autobiographie est le dernier règlement de compte de Hardy contre Barta et tout ce qu’il représentait d’authentiquement trotskiste.

Ce que dit Lutte ouvrière de cette autobiographie :

https://journal.lutte-ouvriere.org/2003/02/20/robert-barcia-alias-hardy-la-veritable-histoire-de-lutte-ouvriere_6172.html

LO indique dans l’article qui précède quel type de parti Hardy voulait construire et on relèvera que jamais il n’y est dit « un parti qui mène le prolétariat à la constitution de soviets et à leur prise du pouvoir ». Et c’est exact, tel n’était pas le but d’Hardy en construisant Lutte ouvrière. C’est pourtant le but du parti, tel que l’entendaient Marx, Engels, Lénine, Trotsky, Rosa Luxemburg et… Barta. Le rôle du parti dans la révolution n’a pas droit à une seule ligne dans cette autobiographie !

C’est là et non dans tout le fatras que va présenter Hardy dans son autobiographie que réside la différence fondamentale entre Hardy et Barta ! Barta milite pour la révolution mondiale et Hardy pour son organisation...

Manipuler, manier le mensonge, dénoncer calomnieusmeent, attaquer des militants sur des bases malhonnêtes, accumuler de l’argent et des moyens matériels, faire appel à la confiance en l’organisation sans faire confiance à ses militants, jouer au petit chef autocrate, tout diriger sans même faire confiance aux autres dirigeants de sa propre organisation, tout cela ce n’est pas de Trotsky qu’Hardy l’a appris, ni même de Barta ou de Pierre Bois ! Il a commencé à militer comme stalinien, de famille stalinienne, et même à l’UC de Barta il a milité au début en croyant avoir adhéré à un groupe stalinien. Dans toute son autobiographie, il n’a aucune caractérisation claire du stalinisme ni de la résistance stalinienne auquel il a un petit peu participé. Il ne se démarque pas clairement des militants staliniens qu’il admire visiblement, et ne dénonce que les assassinats de trotskistes et pas l’assassinat des idées révolutionnaires. En particulier, Hardy ne souligne pas le caractère contre-révolutionnaire du stalinisme.

Qui est Barta ?

https://www.marxists.org/francais/clt/1991-1995/CLT49-Jan-1993.pdf

Qui est Hardy ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6133

LO se réclame de Barta, à condition de nier les droits de Barta sur son propre héritage politique. C’est au point que Lutte ouvrière a toujours refusé d’éditer les écrits de Barta qui ont finalement été édités par Moyon et la LCR ! Hardy ne s’en explique nullement dans son autobiographie dans laquelle Barta occupe pourtant une grande place. Et même il prétend que LO est la seule à avoir édité Barta !

On voit ici qu’il n’en est rien :

https://www.marxists.org/francais/barta/index.htm

Répondons d’abord à quelques questions sur ce qui motive Robert Paris pour écrire cet article et en quoi il est qualitifié pour dévoiler les mensonges contenus dans l’autobiographie de Barcia alias Hardy (intitulée « La véritable histoire de Lutte ouvrière ») dont l’organisation Union communiste (alias Lutte Ouvrière) ne doit absolument pas être confondue politiquement avec l’organisation du même nom qu’avait fondé Barta pendant la deuxième guerre mondiale. Une grande partie de cette autobiographie d’Hardy vise à discuter cette question de l’hérédité ou pas de Lutte ouvrière et d’Hardy lui-même par rapport à Barta. C’est très compliqué pour Hardy, comme nous allons le montrer, de vouloir à la fois dégrader l’image de Barta, ce que fait systématiquement cette autobiographie, et de prétendre en même temps récupérer l’héritage de Barta que ce dernier, de son vivant, n’a cessé de lui contester.

Que cherche à montrer le journaliste Bourseiller en faisant cette interview, il le dit bien naïvement, ou avec une fausse naïveté, en introduction :

« Lorsque Robert Barcia (Hardy) m’a contacté de son propre chef, dans le dessein de réaliser le présent livre, je n’ai pas hésitéune seconde. L’Union communiste (c’est le nom véritable de Lutte ouvrière) incarne à mes yeux une indéniable fidélité à des principes que je respecte. Si je devais définir cette famille méconnue du trotskisme, j’emploierais spontanément trois termes : intégrité, discrétion et ténacité… L’UC a toujours maintenu un cap invariable. En dépit des vents contraires, des marées montantes et des sirènes de la mode, elle est demeurée fidèle à un troskisme pur ou, si l’on préfère, à un « communisme », que l’on peut estimer ou bien haïr, mais qui n’en demeure pas moins authentique… L’Union communiste est aujourd’hui la cible de nombreuses attaques. Robert Barcia (Hardy) est particulièrement mitraillé. S’agit-il d’un « milliardaire » de l’industrie pharmaceutique ? Règne-t-il en despote sur une armée de moines-soldats ? L’Union communiste n’est-elle au fond qu’une secte politico-religieuse, composée de clones dociles maniant la langue de bois ? Qu’en est-il en fin de compte de ce mystérieux groupe trotskiste, sur lequel courent tant de rumeurs baroques ?... Quoiqu’il arrive, Lutte ouvrière demeure fidèle à la base et poursuit son patient travail d’implantation dans les entreprises… Des rumeurs de plus en plus insistantes courent les rédactions. Le dirigeant de Lutte ouvrière, Robert Barcia (Hardy), serait-il en réalité un « businessman » de l’industrie pharmaceutique ? L’Union communiste fonctionne-t-elle à la façon des « sectes religieuses » ? Prohibe-t-elle les enfants ? Interdit-elle en son sein tout débat démocratique ?... Mais que sait-on réellement d’un courant de pensée qui plonge ses racines non dans l’extrémisme religieux, mais dans la plus stricte orthodoxie communiste ?... J’ai été frappé par la modestie de Robert Barcia… Est-il le dernier dépositaire d’un idéal ? »

Ça prête à sourire mais cette préface de Bourseiller ne se contente pas de tresser des lauriers à Hardy, elle attaque déjà Barta alors que ce journaliste en ignore tout, n’a rien lu de lui, ne connaît que ce que lui en a dit Hardy :

« En 1950, le groupe Barta sombre dans une certaine somnolence. Quant au cercle de Pierre Bois (celui auquel adhérera Hardy) demeure fidèle au travail à la base… Robert Barcia appartient au groupe de Pierre Bois… Les fondateurs restent fidèles à l’esprit et à la manière du groupe Barta… David Korner (Barta) ne l’entend pas de cette oreille. Il refuse de parrainer la nouvelle structure. Dans un souci d’apaisement, Hardy (Robert Barcia), Pierre Bois et les autres font cependant appel à lui. Ne pourrait-il oublier les rancoeurs d’antan et s’agréger à la dynamique ? Il accepte finalement de publier une nouvelle série du bulletin La lutte de classes. Mais il se retire définitivement en 1957. »

De qui Bourseiller a tiré ce récit mensonger de A à Z ? Sans doute de Hardy car il ne dit pas avoir discuté sur Barta avec un autre témoin de cette époque ni avoir eu d’autres documents. Il ne fait pas mention du fait que, par écrit, plusieurs fois, Barta a affirmé exactement le contraire de ce récit mensonger que l’on peut donc attribuer à Hardy et d’autant plus aisément qu’il va le reprendre en long, en large et en travers dans toute son autobiographie.

Hardy a justifié la nécessité de cette autobiographie en forme d’interview par un journaliste par le besoin de répondre à des calomnies médiatiques contre Lutte ouvrière et contre sa propre personne, menant à un harcèlement systématique d’Arlette Laguiller sur les plateaux. Mais, comme on va le voir, dans ce texte on passe très vite de l’autojustification d’Hardy à la démolition de l’image de Barta.

Mais d’abord je voudrai justifier le fait que Robert Paris critique ainsi Hardy après sa mort. Il faut dire d’abord qu’Hardy lui-même, en critiquant Barta après sa mort, montre que c’est très acceptable.

Hardy s’en étant gardé. Il n’a rien écrit sur Barta tant que ce dernier était vivant. Il ne l’a pas critiqué politiquement ou personnellement. Ce n’est pas mon cas, loin de là. Robert Paris s’est confronté politiquement avec Hardy bien avant sa mort. La preuve ? Le parcours de Robert Paris à Lutte ouvrière (depuis 1971 et jusqu’en 1995) s’est terminé avec pertes et fracas du fait des critiques politiques et organisationnelles de Robert Paris contre Hardy et Lutte ouvrière par un congrès général (tous les militants y compris des Antilles et élargi aux sympathisants proches (environ deux mille participants réunis pendant un week-end entier dans un chapiteau), congrès dont le but unique était l’exclusion de Robert Paris et un camarade d’entreprise Nesca ! Quel crime avait commis Robert Paris ? Avoir assisté en tant que secrétaire de sa cellule à un procès organisé par Hardy contre Nesca afin de vérifier les allégations d’Hardy contre Nesca. Crime de lèse majesté. Car il y a majesté en la personne de Hardy.

Deuxième exemple de cette confrontation : Hardy a interdit à Robert Paris de participer à l’enterrement public de Pierre Bois ! Pourquoi aurias-été à cet enterrement, n’étant plus à LO ? Parce que je l’admirai et que j’avais été son secrétaire de cellule Renault. Hardy avait affirmé et diffusé dans toute l’organisation un texte qui prétendait que je l’avais insulté. Bois lui-même m’a dit qu’il n’avait jamais affirmé cela. Il s’agissait d’une discussion en cellule dans laquelle j’avais proposé aux camarades de la cellule comme à ceux des autres cellules de signer une pétition contre une vague d’exclusions et de menaces contre d’autres.

Donc, dirons certains, ce texte est écrit par rancœur du passé, parce que l’auteur a été exclus par Hardy ? On va voir que c’est que l’on peut affirmer pour l’autobiographie d’Hardy. Mais, pour Robert Paris, on peut dire qu’il n’a jamais reproché à Hardy de l’avoir exclus, et que, bien au contraire, il a toujours dit et écrit que cela l’avait soulagé de reprendre sa liberté !

Remarquons tout d’abord qu’entre Hardy et Robert Paris, il n’a pas été question de gros mots, d’injures et d’insultes personnelles, ni même de reproches sur le comportement personnel (et notamment parce qu’il n’y a jamais eu une seule conversation de personne à personne entre eux !) et que, par contre, c’est ce qui s’est produit entre Hardy et Barta. Leur relation est pavée d’investives et de gros mots et, de la part d’Hardy, et de coups bas… Le dernier coup bas de Hardy contre Barta est justement ce livre d’autobiographie de Hardy.

Robert Paris a mené de nombreuses fois des luttes au sein de Lutte ouvrière, que ce soit par bulletin intérieur, intervention en assemblée générale ou en cellule et en participant à plusieurs oppositions (ouvertes ou pas), en liaison successivement avec des camarades de LO comme Manu, Granier, Ory, Mody, Fanny puis Florès et enfin la Fraction comme avec des groupes de jeunes lycéens intégrant LO (Rollat, Olivier, Gwen, Valette, etc…). Opposant de LO, je l’ai été très longtemps et j’ai trop longtemps souhaité quitter cette organisation (tout en craignant de ne rien faire de mieux en sortant) pour regretter qu’elle me fasse sortir…

Lire ici sur les « oppositions » au sein de LO dont je parle :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6853

Je dis cela pour bien montrer que mon combat critique n’a pas été mené a posteriori du fait de mon exclusion mais qu’au contraire cette exclusion est le point final d’une sucession de confrontations politiques. Par contre, ni la qualité ni la quantité du militantisme de Robert Paris au sein de Lutte ouvrière n’ont jamais été critiqués par cette organisation dans toutes ces occasions. Hardy a dit qu’il ne voulait pas répondre au bulletin intérieur de Robert Paris critiquant une orientation politique des éditoriaux et à d’autres occasions il a reconnu que Robert Paris était celui qui avait amené le plus de militants lycéens à l’organisation. Ce que Hardy a reproché à Robert Paris, c’est d’avoir pris parti pour les opposants de la minorité qui allait devenir la Fraction. Mais, s’il a exclu Robert Paris, il a conservé longtemps, et à la direction de LO, les membres de la Fraction.

Certains diront : « Un combat politique avec Lutte ouvrière, d’accord, mais pourquoi se fixer sur la personne d’Hardy et mener ainsi une critique personnelle ? » Mais c’est ignorer que toute la politique de LO a été concentrée dans les choix de Hardy et que toute critique de LO ramène inévitablement à Hardy. Et ce n’est pas de mon fait.

Mais est-ce que Robert Paris est bien placé pour en savoir assez sur la vérité du personnage d’Hardy et de ses déclarations ?

Par exemple, il affirme dans son autobiographie qu’à LO il n’y aurait pas de secrétaire général et que lui n’aurait pas ce poste et c’est faux ! J’étais secrétaire de cellule et, durant les vacances, j’étais amené à remplacer des secrétaires de section au secrétariat général et, comme tous les secrétaires, je peux affirmer que Hardy tenait le poste de secrétaire général (tout au plus, vu le passé stalinien attaché à ce mot, celui-ci n’était pas employé) et qu’il y attachait une grande importance pour tout diriger par lui-même. Hardy déclare que « Le secrétariat n’a qu’un rôle administratif de coordination. Quand on décide de faire quelque chose, ce n’est pas le secrétariat qui décide, c’est le Comité exécutif. Le secrétariat se contente de transmettrela décision à tous les camarades. » (page 263) Demi-vérité. Le secrétariat ne décide pas. Le secrétaire général décide. Hardy affirme : « Vous dites que je serais le « secrétaire » de Lutte ouvrière, ce qui est faux, car, pas plus qu’à la LCR, cette fonction n’existe à LO. » (p 24) Inexact : le titre n’existe pas formellement mais la fonction existe bel et bien et était sans conteste exercée avec autoritarisme par Hardy (rares sont les militants qui l’ignoreraient) ! Mal en prend au militant et même au dirigeant qui prend une initiative, même petite, sans consulter personnellement Hardy oralement ou par écrit ou encore par la voie du secrétariat. Hardy affirme : « Les responsabilités qui ne seraient pas partagées deviendraient bien lourdes à porter. » (page 296) De quoi faire bien rigoler tous les militants de LO qui ont milité à l’époque d’Hardy. Ce qui lui paraissait lourd à porter, c’est de ne pas décider lui-même de tout, depuis la distance entre deux affiches à coller sur les murs et jusqu’au droit d’un militant d’emmener un travailleur dans une réunion de rédaction d’un bulletin d’entreprise, en passant par toute décision sur qui fait quoi et comment. C’est pire qu’un secrétaire général, cela s’appelle un potentat avec le brin de parano qui accompagne le tout. Comment font les militants de LO pour digérer de tels mensonges ? Ils se disent que c’est un moyen de répondre à une campagne de presse accusatrice et mensongère et que c’est de bonne guerre…

Voici un premier (petit) mensonge mais le texte de son autobiographie en est plein… A peu près tout ce qui concerne le fonctionnement organisationnel est mensonger et je suis en état de le prouver. Notons quelques uns de ces mensonges qu’il commet en niant l’interdit pour les militants d’avoir des enfants (« Nous n’interdisons donc pas à nos militants d’avoir des enfants. Ce choix leur appartient… », page 225). Sur ce point, les exemples abondent, montrant qu’il ment, et même des dirigeants, comme par exemple Arnoux, ont été exclus sous la simple accusation d’avoir décidé d’avoir un enfant et sans autre motif), l’ostracisme vis-à-vis de l’homosexualité (là, il botte en touche et ne répond pas à la vraie question à savoir qu’Hardy a refusé d’intégrer à LO des militants qui étaient personnelllement homosexuels (et qui ne militaient pas nécessairement pour les liberté des homosexuels), il déclare que « la plupart des militants homosexuels étaient bien plus préoccupés, et cela s’explique, par leurs problèmes propres que par ceux de la classe ouvrière », pages 222-223, imaginons qu’il ait dit que les femmes opprimées seraient bien trop préoccupées par leurs problèmes propres que par ceux de la classe ouvrière !), les cotisations exceptionnelles (« Nous ne nous approprions pas leurs biens s’ils en ont », page 30), la possession du château et de son terrain (« Ce n’est pas Lutte ouvrière qui a acheté ce château et nous n’en sommes toujours pas propriétaires. », p 233, demi-mensonge puisque des camarades ou ex-camarades sont propriétaires au nom de LO comme prête-noms), le rôle des entreprises d’Hardy en liaison avec le financement de l’organisation (ne serait-ce que pour se payer quelques permanents et faire des travaux d’édition). Et j’en passe… Il répète plusieurs fois que ce caractérise LO, c’est la décentralisation des décisions et c’est un gros mensonge. « Hardy déclare ainsi : « Lutte ouvrière est toujours une organisation très décentralisée », page 269). Tout passait par le centre et le centre, c’était lui seul. Il n’y ani exagération ni calomnie à dire cela !

Sur les discours fleuve de Hardy dans les congrès, le journaliste demande : « On évoque des discours fleuve que vous prononcez lors des congrès », Hardy répond : « Mais qu’est-ce qu’un discours fleuve ? », page 251 et il poursuit en affirmant que c’est un mensonge qui vient de deux camarades de la LCR qu’il discrédite personnellement ensuite). Il n’en est pas moins vrai que Hardy monopolise la parole dans tous les congrès et ce n’est pas du fait de l’intérêt et de la nouveauté de ses propos. Il n’est pas interdit de poser des questions au congrès mais il laisse très peu de temps pour ce débat. Et surtout aucun autre dirigeant de ne fait des discours. Les plus silencieux dans les congrès de LO, ce sont justement les autres dirigeants de LO !

Dans la mesure où j’étais le secrétaire de la cellule de Pierre Bois et que cette cellule était celle des plus anciens militants ouvriers de Renault (notons à ce propos que ces derniers se sont solidarisés avec moi ce qui détruit l’idée que j’aurai insulté Pierre Bois qu’ils aimaient beaicoup), dans la mesure où j’ai également eu des relations avec d’autres anciens militants ouvriers de l’Union communiste de Barta, je peux dire certaines choses sur les affirmations de Hardy concernant l’ancienne Union communiste comparée à la nouvelle organisation (LO) que j’ai connu de l’intérieur de nombreuses années.

Rappelons aussi qu’Hardy m’a interdit de participer à l’enterrement public de Pierre Bois en transmettant cette interdiction via Illy et la Fraction et en plaçant un service d’ordre aux entrées du cimetière au cas où je n’obtempèrerais pas à une époque où je n’avais plus de raison d’obéir à la discipline de LO, n’en faisant plus partie…

Citons le passage d’Hardy dans l’autobiographie à ce propos :

« La vérité est que nous ne souhaitions pas voir à ses obsèques que ceux des camarades qui l’avaient connu et qui regrettaient sincèrement sa disparition. » (page 26)

J’avais bien connu Pierre Bois et je regrettais sincèrement sa disparition mais à moi comme au camarade Granier, ouvrier chez Renault, on a interdit de participer à cette cérémonie. Je rappelle aussi, que même après que Hardy ait imposé à Pierre Bois de quitter ma cellule, alors que les autres camarades de cette cellule ne l’ont pas quitté malgré les injonctions de Hardy, Pierre Bois n’a nullement refusé de me parler et de s’en expliquer. Il m’a dit qu’il ne m’avait nullement reproché mon attiude à cette cellule mais que contrairement à moi il ne comptait pas se bagarrer avec Hardy : « je l’ai fait contre Barta et je m’en suis bien mordu les doigts. »

Lire aussi :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2203

Et sur Barta ?

Hardy se venge, par son autobiographie, des propos très durs de Barta à son égard, notamment sur ses capacités politiques (et même intellectuelles). Barta et nombre de camarades de la vieille Union communiste (ou groupe lutte de classes) sont restés sur cette opinion très défavorable à Hardy. Barta disait notamment qu’Hardy n’avait pas un niveau de culture politique minimum qui permette même la discussion sur ce qu’il faut pour construire un parti révolutionnaire, sans parler d’en être le dirigeant et fondateur. D’autres rappelaient qu’il n’était pas parti de l’organisation Union communiste pour des raisons politiques mais suite à une critique de son activité qui avait suivi une explosion d’insultes de la part d’Hardy. Pierre Bois et ses camarades qui avaient alors rompu avec Barta, quand Hardy a proposé de remiliter avec eux, avaient d’abord refusé à cause de ce passé. Cédar, militant de Renault, qui militait alors avec Pierre Bois, le lui a rappelé lorsque Bois a envisagé de remiliter avec Hardy. Il avait fallu l’insistance de Denise, rappelant qu’Hardy avait avec lui des jeunes extérieurs ce qui n’était pas leur cas, pour les convaincre et il avait fallu y revenir plusieurs fois pour le convaincre et avec des conditions précises comme le fait que Pierre Bois serait maitre à bord dans sa propre cellule, condition qui a perduré au cours des années, avec le groupe Voix ouvrière puis Lutte ouvrière. Je le sais d’autant mieux que j’étais organisé avec Pierre Bois. Quand Hardy a lancé des stages pour étudier le passé de l’Union communiste, c’est vers moi que Bois s’est tourné pour demander pourquoi sa candidature n’avait pas été retenue pour y participer et j’ai posé la question de Bois au secrétariat. Le secrétariat m’a dit de répondre à Pierre Bois que la série de stages sur « notre courant » ne faisait qu’essuyer les plâtres et qu’il serait bien sûr invité ensuite. Mais il n’y a pas eu de suite… A mon avis, Hardy ne tenait pas à la présence de Bois dans des stages où il s’agissait de mettre en avant son rôle à lui en liaison au passé du groupe Barta.

Voyons donc ce qu’écrit Hardy sur Barta…

Je cite des extraits :

« Nous n’avons pas repris ce nom d’organisation (l’Union commmuniste) plus tôt (avant 1967) car nous ne nous considérions pas, jusque là, comme une telle organisation et nous ne nous sentions pas le droit de reprendre le nom de celle de Barta. C’est lorsque nous avons compris qu’il l’avait abandonné définitivement que nous l’avons fait… Nous avons repris le nom d’Union communiste en 1987, et si ce fut avec un tel retard, c’est que, en 1972, Barta nous avait accusés de vouloir lui voler le passé qu’il avait abandonné. » (page 22)

Ce qui permet, derrière cette discussion sur le nom d’organisation, une première pique contre Barta qui « avait abandonné définitivement »…

Qu’a fait ou dit Barta en 1967 pour qu’Hardy se sente libéré par rapport à Barta ? Hardy ne le dit pas. Remarquons qu’Hardy n’a pas compris que Barta n’a jamais déclaré avoir abandonné son passé mais seulement affirmé que l’objectif de son groupe avait échoué. Ce qu’Hardy ne comprend pas, c’est que l’espoir de tous les dirigeants trotskistes de la deuxième guerre mondiale était concentré dans une perspective unique, une nouvelle vague révolutionnaire d’après guerre comme celle après la première guerre mondiale. Hardy continue à imaginer que le seul but de Barta était de construire son groupe, car Hardy, lui, ne pense qu’à cela : construire son groupe…Hardy pense que c’était déjà très bien d’avoir un petit groupe qui pouvait grossir et influençait un grand syndicat indépendant des appareils bureaucratiques. Cela lui paraît très suffisant parce qu’il ne vise pas autre chose. Barta ambitionnait une perspective révolutionnaire d’une tout autre ampleur…

« Lutte ouvrière n’est pas l’héritière du groupe Barta. Il nous a lui-même « déhérités ». » (page 23).

Ah oui ! Et pourquoi ? Hardy ne le dit pas ici. D’ailleurs, il écrit dans l’autobiographie que, s’il n’est pas héritier de Barta, il l’est du groupe Union communiste, fondé et dirigé par Barta. Et ce n’est pas politiquement exact. On n’est pas héritier d’un capital politique que l’on ne comprend pas… Le reproche essentiel de Barta à Hardy est de ne pas comprendre les idées politiques fondamentales. Barta n’a pas déshérité Hardy. Il a seulement estimé qu’Hardy n’était pas porteur du bagage politique indispensable pour prétendre prendre la suite…

Et les paragraphes de l’autobiographie qui canardent à bout portant Barta se poursuivent, nombreux et systématiquement fondés sur des mensonges et racontars calomniateurs :

« Bien sûr, Barta était une aide précieuse à la direction du SDR (syndicat créé par Pierre Bois au lendemain de la grève de 1947). Mais il arrivait aussi que ses décisions soient prises par-dessus la tête des militants du SDR et ne soient pas du tout conformes à la situation. » (pages 140)

« Barta accusa Pierre Bois d’avoir rompu la discipline de l’organisation et proposa purement et simplement la dissolution de l’Union communiste. Même si Pierre Bois avait réellement commis un acte d’indiscipline, ce qui n’était pas le cas, comment Barta pouvait-il envisager de dissoudre l’organisation qu’il avait créée sans que, manifestement, il ne tienne plus à militer ? (…) Il faut dire que Barta avait une attitude assez souvent choquante envers les autres camarades. » (page 141)

« Irène et Barta vivaient, depuis l’été 1947, une situation personnelle difficile et douloureuse. Mais la façon qu’avait Barta de justifier un certain retrait personnel par des hautes considérations politiques nuisait considérablement à la confiance qu’ils avaient en lui… S’il n’avait pas cherché à expliquer par des raisonnements « à l’échelle nationale et internationale » les les conséquences d’une situation qui se déroulait dans un cercle réduit, les camarades n’auraient certainement pas eu la moindre perte de confiance dans la valeur de ses explications. Mais son attitude fut inverse. » (page 143)

En somme, Hardy accuse Barta de toute la responsabilité de la rupture, de toute la responsabilité de la démoralisation des militants, de la dissolution de la confiance. Et on n’oubliera pas que Hardy n’est plus, depuis des années, dans l’organisation et n’a pas assisté à ces combats. Il faut dire aussi que ceci n’est nullement le point de vue de Pierre Bois. Après coup, Bois répétait sans cesse qu’il s’attribuait la responsabilité de la rupture, que c’était une erreur de sa part et qu’il s’en était mordu les doigts tout le reste de sa vie. Cela ne correspond nullement au compte-rendu de Hardy.

« Malheureusement, Barta n’était plus le même homme. Il ne croyait plus, comme il l’écrivit plus tard, aux idées qu’il avait défendues jusqu’alors. » (pages 145-146)

Absolument faux ! Pur mensonge. Ce n’est pas du tout ce qu’a dit Barta. Il a remilité après et sur les mêmes bases politiques fondamentales et Hardy le sait.

« C’était essentiellement un conflit entre des camarades de l’UC dont Pierre Bois. Mais pas seulement. C’était aussi un renoncement de Barta. Quant à moi, je n’ai évidemment pris aucune part à ce conflit. » (page 147)

Aucune part ? Et pour cause. Hardy avait démissionné pour de toutes autres raisons et sur d’autres bases. Il n’a pas du tout assisté à ce conflit. Sa version de celui-ci se cache derrière Pierre Bois qu’il fait semblant de défendre. Mais c’est un faux nez. Ce n’est nullement le combat de Bois face à Barta qu’il défend mais celui d’Hardy contre Barta !

« Je me suis heurté par deux fois, l’une en 1956, l’autre en 1964, au refus de Barta de revenir prendre sa place à la direction de Voix Ouvrière. » (page 149)

Signalons que Barta affirme, au contraire, qu’Hardy était plus que réticent et a mis des bâtons dans les roues pour l’empecher de revenir, proposant exprès des jours de réunion où il savait que Barta ne pourrait pas venir.

Là encore un compte-rendu en contradiction diamétrale avec celui de Barta :

« En décembre 1956, l’un de nos buts, en recollant tous les morceaux de l’ancienne organisation, en recrutant des jeunes entre 1950 et 1956, malgré les aléas, était de faire revenir Barta. Parce que nous avions besoin d’une direction politique. Je suis allé le voir en lui disant que nous avions réuni un groupe de militants plus nombreux que l’ancienne Union communiste, que tous les camarades souhaitaient qu’il reprenne sa place à la direction. Il l’a pris d’assez haut et m’a dit en substance : « Je ne cherche pas à diriger mais je veux bien vous aider à faire un journal politique. » J’ai dit que cela me semblait insuffisant, mais j’ai tout de même accepté. Beaucoup de camarades étaient choqués qu’il ne veuille pas revenir. » (pages 180-181)
Encore une fois un compte-rendu inverse de celui de Barta.

Quand on a connu Hardy dans son rôle de dirigeant de LO refusant de partager ses responsabilités, on a tendance à croire qu’Hardy n’avait aucune envie de passer derrière Barta, ce qui était inévitable si Barta redevenait dirigeant.

« En 1964, Pierre Bois demanda de nouveau à Barta de reprendre sa place à la direction de l’organisation, ce que Barta refusa à nouveau. De la même façon hautaine que précédemment, il n’accepta qu’une collaboration à la rédaction de Voix ouvrière. Malheureusement, il n’était pas libre à la seule heure possible pour le comité de rédaction… » (pages 182-183)

Le « malheureusement » sonne vraiment en « heureusement » ! Une seule heure était possible et c’était quand Barta travaillait ! Vraiment dommage !

Heureusement surtout que toute cette histoire a été intitulée par Hardy « la véritable histoire », sans doute par humour !

Hardy affirme être entièrement dans la droite ligne de Pierre Bois mais, en lisant ce qu’il dit, on peut savoir que c’est faux :

« Pierre Bois s’efforça d’inciter les travailleurs à se défendre eux-mêmes sans compter sur les délégués (des syndicats) et même contre eux s’il le fallait. »

Il est certain que telle n’est pas la politique que Lutte ouvrière mène actuellement car cette organisation accompagne la CGT dans toutes ses manœuvres sans chercher à les contrer, ni par sa propagande ni par son action…

Si l’on veut connaitre la différence politique entre Hardy et Pierre Bois :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2203

Les erreurs politiques d’Hardy que dévoile son autobiographie

Les erreurs politiques de fond ne concernent pas seulement la caution du syndicalisme bureaucratique et réformiste… Plusieurs de ces erreurs politiques et historiques sont clairement exprimées dans l’autobiographie d’Hardy. Donnons-en des exemples : le génocide des Juifs par les nazis (page 93, étonnant pour un camarade qui a milité avec de nombreux militants juifs d’ignorer la raison fondamentale du massacre des Juifs qui n’est absolument pas à but propagandiste mais pour écraser la révolution), la trahison de la lutte des classes par… les intellectuels de gauche (page 322, une idée totalement fausse et inventée par Hardy, qu’il a poussé Muro, un dirigeant de LO, à développer « théoriquement » dans un article : https://www.matierevolution.org/spip.php?article4493), la révolution allemande qu’il ne fallait pas faire en 1923 (page 112, idée totalement inverse de celle de Trotsky), le sens (révolutionnaire du fait de la période) de la grève Renault de 1947 qu’Hardy ignore complètement (contresens complet sur la politique de Barta dans la grève et qui a été développée tout aussi faussement dans une brochure d’Hardy) et bien d’autres questions…

Sur la grève Renault de 1947, Hardy écrit dans l’autobiographie :

« Pour comprende cette grève, il faut rappeler que… » démarre Hardy à la page 115, et il ne dit pas un mot permettant de comprendre le caractère particulier de cette grève, son importance historique même, on peut le dire. Tout ce qu’il dit page 115-116 est faux ou nullement essentiel (situation économique et sociale, position des staliniens, position anti-grève de CGT-PCF) comme va le voir ensuite.

Il parle de « situation particulière » mais il ne sait pas en quoi elle consiste !

« La grève de 1947 s’était inscrite dans une situation particulière. Il y eut pendant, après et dans les années 1948, 1949 et 1950, d’autres grèves, bien plus importantes par leur durée, par le nombre de travailleurs en lutte, par la dureté des conflits, que la grève Renault de 1947. La caractéristique et l’importance réelle de la grève de 1947 furent que celle-ci avait été préparée et dirigée par des trotskistes, et même, si l’on veut simplifier, par un seul, Barta, contre les bureaucraties syndicales, contre le Parti communiste, alors parti de gouvernement, et de les avoir obligés à reculer. » (page 145)

Alors, me direz-vous voilà un grand éloge de Barta par Hardy, non ? Eh bien, pas du tout car ce qu’explique ici Hardy, c’est le contraire de la politique de Barta ! La grève n’est pas particulière parce qu’elle était dirigée par des trotskistes ni parce que les bureaucraties syndicales ont été combattues, ni parce que la CGT-PCF était au gouvernement. Elle a une grande importance parce que c’est une période à risques révolutionnaires, celle de l’après deuxième guerre mondiale. Si la bourgeoisie a fait appel au PCF-CGT pour gouverner et dans une position importante au sein du gouvernement, c’est à cause de ces risques dans un pays vaincu, où le fascisme avait reçu un soutien total de la bourgeoisie et d’une fraction importante de la petite bourgeoisie. Le vide d’Etat à la libération était un grand danger et le PCF a joué son rôle pour sauver la bourgeoisie et l’Etat français. En 1947, tout cet édifice peut être menacé parce qu’il est clair au grand jour que les ouvriers sont contre la politique de PCF-CGT qui casse les grèves et aide à la reconstruction des trusts et de l’Etat bourgeois. De tout cela, Hardy ignore le premier mot, même si Barta l’a écrit maintes et maintes fois. Ce n’est pas seulement dans cette autobiographie que LO ignore tout cela, c’est aussi dans la brochure de Lutte ouvrière sur la grève Renault de 1947 et dans d’autres articles de leur journal.

Comment Barcia-Hardy a construit le mythe fondateur de Lutte Ouvrière en présentant comme son oeuvre la grève Renault de 1947 :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3452

Une autre erreur politique fondamentale que révèle l’autobiographie : Hardy répète sans cesse, et Lutte ouvrière continue de le faire (« défendre le camp des travailleurs »), que l’organisation qu’il construit vise à « défendre les intérêts politiques des travailleurs » (page 289). Impossible de trouver dans son texte un passage qui indique que le but supérieur de cette politique serait l’insurrection par laquelle le prolétariat prendrait le pouvoir au travers de soviets, de conseils, d’assemblées de travailleurs révolutionnaires détruisant l’éncien pouvoir des exploiteurs, pourtant l’objectif sans cesse répété par les Lénine, Trotsky et autres… Barta !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5502

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5570

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4476

Hardy a un objectif et il le redit suffisamment : « continuer à défendre et représenter les idées communistes », « garder levé le drapeau du communisme » (page 317). Il le redit encore en conclusion de son autobiographie, à la page 324 : « ces idées, il n’y a que nous pour les défendre ».

Mais quelles idées communistes, Lutte ouvrière et Hardy défendent réellement ?

L’indépendance de classe par rapport aux bureaucraties liées à l’Etat capitaliste ? Non !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1130

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve868

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve926

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7143

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2233

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2225

L’auto-organisation du prolétariat ? Non !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve968

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5202

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5150

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5173

L’armement du prolétariat ? Non !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7480

La dénonciation de la nature de l’Etat

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5933

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5462

La suppression de la propriété privée des moyens de production ? Non !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4790

Le pouvoir des soviets ? Non !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7513

L’étude de la philosophie marxiste révolutionnaire ? Non !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7080

La nécessité de la destruction de l’Etat capitaliste ? Non !

Les campagnes électorales de LO diffusent des idées communistes ? Non !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4376

Un exemple de la prétendue propagande pour le communisme : celui d’une caravane Lutte ouvrière...

Autre erreur politique, dans la seule analyse d’une révolution contenue dans cette autobiographie : celle de la révolution prolétarienne en 1923 en Allemagne. Hardy affirme : « Barta avait souvent à la bouche l’exemple de l’insurrection allemande de 1923, déclenchée par le PC allemand sous les ordres de l’Internationale communiste, et qui fut massacrée parce que décidée bureaucratiquement, trop tard, alors que la situation n’était pas propice et que tous les rapports des responsables gonflaient l’état des effectifs du parti ainsi que la quantité d’armes et surtout exagéraient l’état d’esprit des masses. C’est ce qui arrive de pire quand on surestime ses forces mais, dans des circonstances moins tragiques, la démoralisation de ceux qu’on a trompés en est la conséquence la plus fréquente. » (page 112-113)

Tout est faux dans ce passage historique. La révolution n’a pas été massacrée parce que décidée bureaucratiquement mais… annulée bureaucratiquement ! Mais… trop tard pour en prévenir une partie des forces révolutionnaires qui n’ont pas su qu’elle était annulée et sont partis seuls à la bataille. Ce n’est pas du fait d’une surestimation (même bureaucratique) des forces qu’on en est arrivés là (à l’annulation de l’insurrection) mais du fait d’une opposition de la bureaucratie russe à une politique révolutionnaire en Allemagne. Les militants et dirigeants allemands ont demandé à l’Internationale (Zinoviev-Staline) qu’on envoie Trotsky en Allemagne pour diriger la révolution communiste et, bien entendu, ils n’en ont rien fait ! Exagérer l’esprit révolutionnaire des travailleurs allemands de 1923, Trotsky dit exactement le contraire : les dirigeants allemands et russes l’ont sous-estimé. On n’a lu nulle part que Barta disait et pensait cela. Il semble bien que ce soit Hardy qui se soit fait à lui-même ce film complètement contre-historique qui en dit long sur la masse d’ignorance de ce « dirigeant trotskiste », le même qui estime que la Renaissance est une période de recul et autres balivernes ou lubies comme l’affirmation, étayée par des stages, selon laquelle la théorie du chaos déterministe et celle de Stephen Jay Gould sur l’évolution n’étaient que de la fausse science.

Pour Trotsky, la leçon sur le retard de la révolution allemande n’est pas dans le sens qu’il ne fallait pas y aller parce que les masses n’étaient pas au point, mais qu’on a sciemment laissé passer l’heure de l’insurrection.

« J’ai dit et écrit qu’après que le Parti ait fatalement perdu le rythme des événements, il était tard pour donner le signal de l’insurrection armée : les militaristes avaient utilisé le temps perdu par la révolution pour occuper les positions importantes, et surtout on avait constaté un changement dans les masses et un reflux avait commencé. C’est précisément en cela que consiste le caractère spécifique et original de la situation révolutionnaire, qui en l’espace d’un mois ou deux peut se trouver radicalement modifiée. Lénine ne répétait-il pas en septembre- octobre 1917 : "Maintenant ou jamais" (c’est-à-dire : jamais la même situation révolutionnaire ne se répétera). »

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1926/03/lt_19260302.htm

Trotsky écrivait : « A l’automne 1923, je craignais par dessus tout que le Parti communiste allemand laisse passer le moment décisif (comme cela c’est effectivement produit)… »

« L’affirmation selon laquelle j’aurais considéré que le parti allemand ne devait pas mener le prolétariat à l’insurrection est fausse d’un bout à l’autre. »

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1926/03/lt_19260302.htm

« Trotsky développe l’idée que c’est la direction même de l’Internationale qui porte la responsabilité de l’échec allemand. Dans un article qui circule depuis plus d’une semaine et que la Pravda publie les 28 et 29 décembre — il figurera quelques semaines après au sein de la brochure Cours Nouveau —, il tente une première analyse, à partir de l’affirmation que l’Allemagne a connu entre mai et juillet 1923 une crise sans précédent :
« Si le parti communiste avait modifié brusquement l’allure de son travail et avait consacré les cinq ou six mois que lui accordait l’Histoire à une préparation directe, politique, organique, technique de la prise du pouvoir, le dénouement aurait pu être tout autre que celui auquel nous avons assisté en novembre. (...) C’est seulement en octobre qu’il prit une nouvelle orientation. Mais il lui restait alors trop peu de temps pour développer son élan. Il donna à sa préparation une allure fiévreuse ; la masse ne put le suivre, le manque d’assurance du parti se communiqua au prolétariat, et, au moment décisif, le prolétariat refusa le combat. Si le parti a cédé sans résister des positions exceptionnelles, la raison principale en est qu’il n’a pas su, au début de la nouvelle phase (mai-juillet 1923) s’affranchit de l’automatisme de sa politique antérieure établie comme pour durer des années, et poser carrément dans l’agitation, l’action, l’organisation, la technique, la question de la prise du pouvoir ».

https://www.marxists.org/francais/broue/works/1971/00/broue_all_42.htm

La conclusion politique des événements de 1923 en Allemagne est que le stalinisme a finalement tué la révolution, ouvrant les portes au fascisme…

Sur la révolution allemande de 1923 :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3053

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6300

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4776

Nous disons que c’est « le dernier règlement de compte » d’Hardy avec Barta parce qu’il y en a eu d’autres.

Lutte ouvrière à la mort de Barta :

« Les plus anciens camarades de notre organisation, qui militèrent plusieurs années dans le groupe Barta, lui doivent l’essentiel de leur formation.

En fait, nous lui devons bien plus, à notre avis, car nous lui devons tout ce qui fait l’originalité de notre tendance par rapport à la IVème Internationale d’une part et des groupes capitalistes d’Etat d’autre part. Mais cela, lui, ne l’a jamais admis. Il a pratiquement cessé de militer en 1950. D’après lui le prolétariat n’était pas révolutionnaire et lui-même cessait le combat "faute de combattants".

A nos yeux, si lui-même reniait ainsi son propre passé en utilisant d’ailleurs une formulation usée plus qu’utilisée par tous ceux qui cessaient d’agir, cela ne condamnait en rien ce passé, ni les écrits, ni les actes de ce passé.

C’est pourquoi nous nous réclamons - y compris quand il nous le reprochait au nom de son inaction- de l’organisation qu’il avait crée, de ses écrits et de ses activités. Et c’est pourquoi par une tradition qui est de règle dans le mouvement ouvrier tous nos camarades ont le droit de s’en réclamer -même s’ils n’y ont pas, et pour cause, milité- comme nous nous réclamons de la IIIe Internationale et du PC dans leurs débuts, ou des IIe ou Ière Internationales.

Bien qu’il nous ait reproché en substance de nous les être appropriés, nous avons réédité depuis longtemps, et fait lire, une partie des textes écrits par Barta, textes qui sans cela seraient actuellement ignorés.

Grâce aux militants de notre organisation qui aujourd’hui les connaissent, ils n’auront pas été écrits en vain... malgré la défection de leur auteur. Un drapeau abandonné appartient à celui qui le relève ; ce n’est malheureusement pas une situation rarissime dans le mouvement ouvrier.

Barta a pratiquement pris sa retraite à 35 ans, et malgré notre insistance, n’a jamais jugé bon de reprendre sa place parmi nous (ni nulle part ailleurs) même lorsqu’en 1956 un bon nombre d’anciens militants de l’U.C. ont décidé de recréer une organisation commune. »

Source : http://unioncommuniste.free.fr/annee-par-annee/annee-1976/09-20-1976-mort1.htm

Remarque : Lutte ouvrière (Hardy) écrit « Bien qu’il nous ait reproché en substance de nous les être appropriés, nous avons réédité depuis longtemps, et fait lire, une partie des textes écrits par Barta, textes qui sans cela seraient actuellement ignorés. »

La déclaration précédente de LO est fausse. C’est la LCR et Moyon qui ont édité Barta !

Et celle-ci toujours de LO est tout aussi mensongère : « Barta a pratiquement pris sa retraite à 35 ans, et malgré notre insistance, n’a jamais jugé bon de reprendre sa place parmi nous (ni nulle part ailleurs) même lorsqu’en 1956 un bon nombre d’anciens militants de l’U.C. ont décidé de recréer une organisation commune. »

Lutte ouvrière sur Barta en réponse à la "Mise au point" de Barta adressée à Spartacus :

« L’auteur de la Mise au point fut en effet un des principaux dirigeants de notre tendance en une époque importante. Il en fut pratiquement le fondateur en 1939-40. Il cessa toute activité en 1951, quand il découvrit, dit-il, que le prolétariat n’était décidément pas révolutionnaire.
C’est encore cela qu’il tient à dire aujourd’hui aux jeunes générations : "L’arbre prolétarien" a rejeté "la greffe révolutionnaire" et "la révolution est tarie à la source", c’est ce qu’on pourra lire en conclusion de son texte.

Alors pourquoi prendre la plume ? Pour communiquer sa propre démoralisation ? Pour justifier -auprès de qui ?- son propre renoncement ? Pour pouvoir écrire, dans un sursaut stérile : "J’ai écrit," "J’ai fait", "C’était moi" !

Eh oui, c’était ! Et s’il était encore l’homme qu’il fut, il n’aurait pas manqué de voir que ces qualificatifs qu’il nous décerne, et qui se veulent ironiques, s’appliquent intégralement, d’après son texte lui-même, à sa propre action passée. Si nos actions d’aujourd’hui sont des "simulacres révolutionnaires" parce que la révolution est "tarie à sa source", et si le SDR a disparu parce que "l’arbre prolétarien a rejeté la greffe révolutionnaire", alors on ne peut que conclure que l’action de Barta n’était, elle aussi, qu’un simulacre révolutionnaire. Si un "jeune ouvrier" (pas même ouvrier de surcroît !) "sans expérience", avait quelques excuses à ne pas l’avoir vu à l’époque, que dire du militant dont la "largeur de vues" était "à l’échelle nationale et internationale".

On ne peut mieux cracher sur son passé.
Nous dirons aussi, en ce qui concerne "l’héritage", qu’un passé auquel on renonce ne nous appartient plus. »
Lutte ouvrière, Octobre 1972
« Dans les années 1950, Barta cessa pratiquement de militer. On ne peut dire autre chose de cette retraite d’un militant encore jeune, sinon qu’elle traduisit une déception personnelle résultant d’une perte de confiance injustifiée envers l’avenir du mouvement révolutionnaire et les capacités du prolétariat. »
Lutte Ouvrière, Octobre 1976

L’organisation française Voix ouvrière - Lutte ouvrière fondée par Hardy-Barcia est-elle l’héritière politique de l’organisation Union communiste (quatrième internationale) fondée par David Korner alias Barta :

Source : https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2582

Comment Barcia-Hardy a construit le mythe fondateur de Lutte Ouvrière en présentant comme son oeuvre la grève Renault de 1947 :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3452

La mise au point de Barta

https://www.marxists.org/francais/barta/1972/08/mise_point.htm

Lettre d’Irène à Lutte ouvrière

http://unioncommuniste.free.fr/annee-par-annee/annee-1972/12-00-1972.htm

Lettre de Barta

http://unioncommuniste.free.fr/annee-par-annee/annee-1976/03-16-1976-lettre_5.htm

Lettre de Barta

http://unioncommuniste.free.fr/annee-par-annee/annee-1976/02-00-1976-lettre_4.htm

Lettre de Barta

https://www.marxists.org/francais/barta/1975/06/lettre_063075.htm

La présentation d’Hardy par wikipedia contient un nombre considérable de mensonges, exactement ceux diffusés par LO !!!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Barcia

Par exemple, dans ce texte il y a plusieurs mensonges, erreurs ou omissions :

« En 1947, Pierre Bois participe à la grève à l’usine de Renault-Billancourt et en organise le comité. Ce mouvement amorce les grèves de 1947 auxquelles participent trois millions de salariés. Robert Barcia, tuberculeux, ne joue aucun rôle. »

C’est totalement faux : par exemple, il y a une très grande différence entre la grève Renault de 1947 qui éclate alors que le PCF est au gouvernement et les suivantes qu’il peut diriger au travers de la CGT parce que la grève Renault l’a contraint de sortir du gouvernement…

Robert Barcia ne participe pas à la grève Renault, non pas parce qu’il est tuberculeux mais parce qu’il a démissionné de manière d’ailleurs ultra violente et calomniatrice vis-à-vis du groupe Union Communiste.

La grève Renault n’est pas une simple grève revendicative mais un mouvement de type révolutionnaire de l’après-guerre et la volonté des travailleurs de secouer l’ancien cadre réformiste et stalinien y est explosive, ce que Barcia n’a jamais voulu comprendre.

Là encore plusieurs mensonges :

« En 1949, l’Union communiste connaît une crise et cesse de fait d’exister, David Korner cessant alors toute activité politique. C’est un nouveau déclic pour Robert Barcia et Pierre Bois : ils reconstituent un petit groupe. »

Pierre Bois, par exemple, n’a nullement attendu un « déclic » provenant du fait que Barta-Korner ait arrêté de militer. Il a continué son activité miitante après la rupture en deux (un bout avec Barta et un autre avec Bois) de l’Union communiste.
D’ailleurs Barta, s’il a été un moment épuisé et démoralisé, n’a jamais arrêté réellement de militer, contrairement au mensonge que propage LO et… wikipedia !!!
Ou encore :

« Pierre Bois et Robert Barcia en sont avec d’autres, notamment avec le renfort d’Arlette Laguiller, les dirigeants réélus, chaque année. »

Faux ! A tous les congrès, Barcia ne se présente pas aux élections de délégués du congrès. Il est en dehors ou au-dessus de son organisation !!!

Lutte ouvrière fidèle à son passé disait le journaliste…

Autrefois, LO déclarait qu’elle n’appelerait pas à voter Miterrand, qu’elle ne voterait jamais pour une constitution bourgeoise, qu’elle ne ferait jamais de pacte avec des partis réformistes, qu’elle ne présenterait que des ouvriers aux élections présidentielles et pas des enseignants, qu’elle ne cautionnerait pas les bureaucraties syndicales et la social-démocratie, etc… Mais ensuite, on a vu l’inverse…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve64

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve63

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article316

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