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Mouvements sociaux et grèves en Afrique en novembre 2008

mardi 2 décembre 2008, par Robert Paris

Guinée Conakry

La Fédérations syndicale autonome des banques, assurances et micro-finances de Guinée (FESABAG) a déclenché à compter de ce lundi 1er décembre, une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national.

Selon le Bureau national de cette fédération syndicale, la décision de partir en grève fait suite à " la position rigide et l’entêtement à dessein et le manque de volonté de l’Association des professionnels de banque à trouver des accords autour de la table de négociation". Il pointe aussi du doigt, " le blocage des négociations par le fait de l’Association de Professionnels de Banques qui a manifesté un refus de négocier".

La grève est déclenchée à la fin du mois. Moment attendu par la plus part des clients pour percevoir leur salaire. Pour l’heure, le mot d’ordre de grève est bien suivi à Conakry où toutes les huit banques commerciales, les assurances et les micro finances sont fermées depuis 8 heures. Le désagrément est visible. Les clients surpris par ce débrayage n’en reviennent toujours pas. Les plus chanceux comme ceux de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de Guinée (BICIGUI) par exemple qui détiennent des cartes électroniques font la queue pour effectuer des retraits. Les autres devront attendre la levée du mot d’ordre de grève qui n’est apparemment pas pour demain avant d’empocher leur salaire.

Pour rappel c’est le 14 novembre que la FESABAG a brandi la menace de grève. Dans un préavis signé de son Secrétaire général Ibrahima Fofana, elle exigeait entre autres points, "le doublement des salaires du personnel bancaire guinéen en vue d’aller vers un rapprochement avec le niveau de salaires des employés de banques de la sous-région et la création d’une mutuelle générale de solidarité au niveau de la profession bancaire dans le but de renforcer la protection sociale des travailleurs". En outre, le syndicat des banquiers réclamait le relèvement du taux de remboursement des frais médicaux à cent pour cent et la révision à la hausse des indemnités de départ à la retraite.

Ougna Camara

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Niger

Appel à une "journée ville morte" au Niger

Le président du mouvement citoyen du Niger, Nouhou Arzika, a appelé les populations à observer une "journée ville morte" mardi 02 décembre pour manifester leur mécontentement par rapport à la mal gouvernance, au détournement des deniers publics et à la corruption.


lundi 1er décembre 2008, par Panapress


En plus de manifester contre la mauvaise gouvernance, la manifestation vise également à dénoncer la violation, par l’Assemblée nationale, d’un arrêt de la Cour suprême sur l’inconstitutionnalité d’un texte portant statut du député caractérisé par "des avantages faramineux" accordés aux élus du peuple.

Selon M. Arzika, il n’y a aucune raison pour que dans un état démocratique comme le Niger, l’on introduise des règles de gouvernance fondées sur la discrimination.

" La constitution du 9 Août 1999 en son article 8 stipule que le Niger est un état de droit qui garantit l’égalité des citoyens devant la loi ; à ce titre, il n’y a aucune raison pour qu’on introduise des méthodes consacrant une rupture d’égalité entre les citoyens", a-t-il indiqué.

L’adoption, début mai, d’une loi portant statut du député avait provoqué une levée de boucliers de la part des organisations de la société civile nigérienne regroupées au sein du mouvement citoyen pour la République qui avait estimé que les députés voulaient s’octroyer des "avantages faramineux" dans un contexte difficile pour les populations du fait de la flambée généralisée des prix des produits de première nécessité.

Suite à sa saisine par le président Mamadou Tandja, la Cour constitutionnelle avait alors déclaré ce texte inconstitutionnel.

« Ville morte à Niamey : citoyens et citoyennes de toutes les conditions sociales, mobilisons-nous pour faire aboutir nos revendications sociales ! » C’est ce jour que s’accompli à Niamey, la capitale de la République du Niger, ce mot d’ordre lancé par le Mouvement citoyen pour la Paix, la Démocratie et la République. Son président, Nouhou Mohamadou Arzika que nous avons rencontré dimanche à Niamey ne craint guère une désolidarisation des forces vives de son pays. Et pour cause ! « Toutes les couches de la population sont directement concernées par cette lutte que nous menons depuis le mois d’avril dernier ». Ainsi, rassure-t-il, « personne ne travaillera mardi à Niamey sans distinction de secteur ». Car, renchérit-il, « tout le monde est mobilisé, des syndicats aux usagers, des marchés en passant par les conducteurs de taxi, les propriétaires de centres commerciaux… pour que cette opération qui n’est pas à son premier coup soit un succès ».

Que réclament les Nigériens ?
La principale revendication des forces sociales nigériennes porte sur un dépassement de plus de cinq milliards de francs du budget de l’Assemblée nationale exercice 2009. Ce budget a pris en compte selon le manifeste du mouvement « des mesures impopulaires, illicites et égoïstes élaborées et adoptées par l’Assemblée nationale pour s’octroyer des avantages indus, illégitimes et illégaux … » Il s’agit surtout d’une mesure relative à la prise en charge des députés dans le cadre de la préparation d’une retraite. Cette mesure a été dès son adoption déclarée contraire à la constitution par la Cour constitutionnelle. C’était à travers une décision qu’elle a rendue le 13 Juin 2008. Cette mesure est d’autant plus à combattre que, souligne M. Arzika, « le train de vie du Nigérien moyen s’est considérablement dégradé depuis ces deux dernières années ». La société civile nigérienne sous l’instigation de la coalition que dirige M. Arzika a gagné plusieurs combats citoyens par le passé. Elle a réussi notamment pour la première fois en 2006 à contraindre le gouvernement à revenir après sa mise en œuvre, sur la loi des finances de l’Etat. « C’était inédit en Afrique » commente un citoyen nigérien qui dit être « prêt à combattre les présentes mesures introduites par les députés dans leur budget jusqu’à leur retrait ».

Ludovic D. Guédénon (Depuis Niamey)

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Nigéria

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Abidjan, Côte d’Ivoire
La CSN participe à une rencontre de syndicalistes africains
Le regroupement international Streetnet ( un réseau d’associations, de coopératives et de syndicats de vendeurs de rue et itinérants ), a organisé une rencontre du 3 au 7 novembre, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, car plus de 80% de la main-d’œuvre africaine travaille dans le secteur de l’économie informelle. Une économie qui se développe en marge des lois, des États et des institutions publiques ! Jacques Létourneau, adjoint responsable des relations internationales auprès du comité exécutif de la CSN, et Claude Dorion, de MCE Conseils, participent à cette rencontre où il est question du travail réalisé par le mouvement syndical africain dans le secteur de l’économie informelle.

La CSN complète cette année un programme de coopération syndicale financée par l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Notre centrale syndicale a contribué au renforcement du mouvement syndical africain et profitera de cet événement pour faire le bilan du projet en cours, tout en travaillant sur les perspectives pour les prochaines années.

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