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La grève des travailleurs en Côte d’Ivoire de juillet 2008

vendredi 16 janvier 2009, par Robert Paris

La grève des travailleurs en Côte d’Ivoire de juillet 2008

L’Union générale d es travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) a maintenu son mot d’ordre de grève et le mouvement s’est effectivement poursuivi ce vendredi, en dépit de l’appel à la concertation lancé, jeudi soir, au cours du journal télévisé de 20 heures de la première chaîne de la Radio-télévision ivoirienne (RTI), par le Secrétaire général du gouvernement, a constaté le correspondant de la PANA sur place.
En milieu de journée, les effets du mouvement, qui aurait été suivi, hier jeudi, à 90%, à travers tout le pays, selon les responsables de la première centrale syndicale du pays, étaient perceptibles dans les différentes communes de la capitale économique où la vie a tourné au ralenti.
Tout comme jeudi, la plupart des fonctionnaires et agents de l’Etat ont déserté les bureaux. A la notable exception des travailleurs de la Santé et de certains secteurs où un service minimum a été instauré par les grévistes eux-mêmes.
Malgré l’appel à la suspension du mot d’ordre de grève, lancé par certains syndicalistes et une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, M. Désiré Tagro, les transporteurs et les chauffeurs ont refusé de reprendre le travail ce vendredi. Ainsi, les Abidjanais n’ont eu d’autre choix que de rester à la maison ou de marcher s’ils veulent vaquer à leurs occupations.
Face à la situation sociale, qui s’est considérablement dégradée, au cours de ces dernières soixante-douze heures, les autorités ont décidé de tenir, ce samedi, un Conseil de gouvernement et le lendemain dimanche, un Conseil des ministres extraordinaire.
Avant ces rencontres, le Premier ministre Soro Guillaume recevra, ce vendredi, les associations de consommateurs, les dirigeants des différentes centrales syndicales et les transporteurs.
On rappelle que les revendications de l’UGTCI portent essentiellement sur le déblocage des salaires et l’avancement des fonctionnaires et agents de l’Etat, avec rappels, le réajustement des salaires du secteur privé et la suppression de l’impôt sur les retraites, ainsi que la revalorisation générale des indemnités de transport.
L’UGTCI est, de loin, la plus ancienne et la plus importante des centrales syndicales ivoiriennes. Elle revendique près de 80% des 400.000 travailleurs du secteur public et privé de Côte d’Ivoire.

À la grève des taxis et des minibus qui dure depuis lundi dernier, s’ajoute une « grève d’avertissement », décrétée jeudi par l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire, l’UGTCI - le principal syndicat du pays, qui réclame une baisse des prix des carburants et une hausse des salaires.
L’UGTCI qui revendique 80 % des 400 000 travailleurs du secteur public et du secteur privé formel demande un « déblocage des salaires », figés selon cette centrale « depuis plus de 20 ans ». Cette grève, dénoncée par le gouvernement, est considérée comme une première depuis une dizaine d’années dans le pays.
Le mouvement de grève des transporteurs a connu quelques ratés, ce vendredi. Les représentants des transporteurs ont lancé un appel à la reprise du travail, mais il est, pour ainsi dire, resté lettre morte. Dans la capitale économique, Abidjan, les gens ont beaucoup marché car il n’y a presque pas de taxis depuis déjà cinq longues journées.
Deuxième jour de grève générale en Côte d’Ivoire
« Nous ferons la grève tant que le gouvernement ne donnera pas de suites favorables. »

La plupart des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire n’ont pas travaillé jeudi au premier jour de la grève "d’avertissement" de 48 heures lancée par le plus important syndicat du pays pour protester contre la cherté de la vie, même si des commerces et des services parapublics ont fonctionné, a constaté l’agence Xinhua.

A Abidjan, capitale économique du pays, de nombreux travailleurs ont préféré rester à la maison et un calme inhabituel régnait à la Cité administrative, un ensemble de cinq tours d’une vingtaine d’étages, qui abrite la majorité des cabinets ministériels et des services publics au Plateau le quartier administratif et des affaires.

Les ballets d’ordinaire incessants des ascenseurs entre les premiers et les derniers étages étaient inexistants. Point d’attroupement devant les ascenseurs dont les portes étaient désespérément closes au pallier inférieur.

La situation était identique à l’immeuble du Centre de commerce international (CCIA) et au Bloc ministériel.

Les travailleurs à leurs postes, majoritairement des chefs de service, sont "venus pour gérer quelques dossiers", en l’absence de leurs agents. D’autres sont arrivés au bureau "juste pour voir la situation et retourner à la maison".

"Nous sommes d’accord avec les revendications mais la procédure a été viciée et donc je suis tenue de venir au travail, s’il y a du boulot je travaille, sinon je vais rentrer à la maison à cause du problème de transport", indique une assistante de direction au ministère de la Fonction publique et de l’Emploi.

Un communiqué du ministre Hubert Oulaye a déclaré "illégale" cette grève de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), arguant que la centrale syndicale n’a pas respecté le délai de six jours prévu par la loi pour le dépôt d’un préavis de grève.

Mardi, l’UGTCI avait déposé au gouvernement un "préavis de grève générale d’avertissement de 48 heures à compter de jeudi", pour protester contre la hausse des prix du carburant qui, selon elle, va "induire une nouvelle flambée des prix des denrées de grande consommation".

La centrale syndicale réclame en compensation "le déblocage des salaires et avancements des fonctionnaires avec rappel, le réajustement conséquent des salaires du secteur privé et la suppression des impôts sur les pensions de retraite".

Depuis près de 20 ans, les avancements avec effets financiers des fonctionnaires ivoiriens ont été suspendus.

A la mi-journée jeudi, la quasi-totalité des fonctionnaires avaient déserté leurs bureaux et seuls quelques vigiles et autres petits vendeurs à la criée traînaient à l’entrée des immeubles.

Toutefois, les commerces sont restés ouverts et les établissements bancaires et financiers ont fonctionné.

Dans certains services parapublics également, les travailleurs ont vaqué à leurs occupations.

"On a eu peur que les grévistes s’en prennent à nos bus mais la situation est calme et nous sommes au travail", a indiqué à Xinhua, Magloire Kouassi, sous-directeur de la communication à la Société de transport abidjanais (Sotra, publique) dont les bus desservent les différents quartiers d’Abidjan depuis l’arrêt de travail des taxis communaux et intercommunaux.

De même, au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody ( quartier chic abidjanais), "il y a beaucoup d’absents mais le service minimum est assuré", selon un infirmier, Bodjean Magloire, joint au téléphone.

Les travailleurs entament leur grève alors que les transporteurs poursuivaient jeudi, malgré une rencontre avec le président Laurent Gbagbo et un appel à la reprise du travail, un débrayage initialement de deux jours lancée lundi pour protester contre la hausse, depuis le 7 juillet, des prix du carburant de 30 à 44%.

Xinhua

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