Accueil > 0 - PREFACE > Les spéculateurs jouent la Grèce à la baisse, mais la crise, ce n’est pas (...)

Les spéculateurs jouent la Grèce à la baisse, mais la crise, ce n’est pas spécialement la Grèce...

mercredi 3 mars 2010

Le FMI vient de publier un communiqué sur le niveau comparatif des grandes devises dans le monde. Il y estime que le dollar américain reste légèrement surévalué tandis que le yuan (ou renminbi) lui apparaît très sous-évalué.

"Le renminbi chinois s’est déprécié en termes réels effectifs, en même temps que le dollar américain et est considéré comme considérablement sous-évalué dans une perspective à moyen terme" déclare le FMI dans une note destinée à une réunion des ministres du G20 qui s’est tenue ce week-end à Séoul en Corée du Sud.

Sur l’euro, le FMI estime que sa récente dépréciation signifie qu’il se dirige vers sa "valeur fondamentale".

Le yen se négocie grosso modo conformément à ses fondamentaux après sa forte baisse fin 2008.

Le dollar s’est déprécié avec l’amélioration des conditions financières et le reflux des craintes des marchés, mais reste "quelque peu surévalué". Le billet vert se rapproche toutefois de soin équilibre de moyen terme, estime le FMI.

LES SPÉCULATEURS JOUENT LES MONNAIES EUROPÉENNES

Quand l’euro subit les inquiétudes liées aux finances publiques grecques, la livre sterling fait aussi l’objet de la défiance des cambistes. Ces derniers s’inquiètent de l’issue des élections législatives sur la gestion de la dette britannique.

Si la crise grecque ne semble plus inquiéter outre-mesure les marchés financiers, qui parient sur une aide prochaine de l’Union européenne, la pression reste néanmoins continue sur l’euro. Objet des attaques des fonds spéculatifs depuis plusieurs semaines, la monnaie européenne se maintient ce mardi à plus de 1,35 dollar.

Mais signe de la nervosité des cambistes, la devise est tombée brusquement dans la matinée à 1,3435 dollar, son plus bas niveau depuis le 18 mai 2009, pénalisée par des inquiétudes persistantes sur la capacité de la Grèce à redresser ses finances publiques. Le plan européen reste en effet très embrouillé dans ses modalités concrètes.

Si un soutien direct semble être écarté, la France et l’Allemagne pourraient être en première ligne pour aider la Grèce à émettre de nouvelles obligations d’Etat pour refinancer sa dette. Ce plan consisterait à demander à des institutions financières publiques ou para-publiques, comme KfW en Allemagne ou la Caisse des Dépôts en France, de souscrire à une émission obligataire et d’encourager ainsi les banques privées à y participer. La Grèce s’apprête d’ailleurs dans les prochains jours à émettre une émission obligataire à 10 ans pour un montant de 5 milliards d’euros.

La livre sterling dans la ligne de mire

Comme si l’euro devenait soudain une cible moins intéressante, c’est au tour de la livre sterling d’être attaquée. La livre britannique affiche ce mardi son sixième jour de déclin face au billet vert, tombant à 1,4899 dollar et reculant aussi face à l’euro (90,71 pence pour un euro).

A l’origine de cet accès de faiblesse de la devise britannique, la crainte que les élections législatives au Royaume-Uni ne débouchent sur un gouvernement privé d’une majorité absolue au parlement. Les derniers sondages montrent en effet une remontée du parti travailliste de l’actuel Premier ministre Gordon Brown face au parti conservateur donné vainqueur des élections. Or, un gouvernement de coalition ne plaît pas du tout aux investisseurs qui redoutent que les chances d’un redressement rapide des finances publiques britanniques ne s’amenuisent.

LES TRAVAILLEURS GRECS DOIVENT PAYER POUR LE CAPITAL

Quelque 4,8 milliards d’euros d’économies supplémentaires ont été décidés ce mercredi par le gouvernement grec. Au menu de cette potion amère, une hausse de deux points de la TVA et une baisse des 13ème et 14ème mois dans le secteur public. Les syndicats brandissent la menace de troubles sociaux.
Le ministre des Finances grec, George Papaconstantinou.

Le gouvernement grec a décidé ce mercredi de prendre des mesures d’austérité supplémentaires afin d’atteindre ses objectifs budgétaires cette année, annonce Reuters de source gouvernementale. "Des mesures qui généreront 4,8 milliards d’euros ont été décidées (...) La moitié portera sur des réductions des dépenses et l’autre moitié sur une augmentations des impôts."

Parmi les mesures décidées figurent une hausse de 2 points de pourcentage de la TVA, portée à 21%, et une baisse des primes dans le secteur public. Auparavant, des représentants du gouvernement avaient évoqué une réduction des primes dans le secteur public de 30 à 35%.

Selon la télévision publique Net, le gouvernement annoncerait notamment des coupes de 60% du 14ème mois des salariés du secteur public et de 30% du 13ème mois. Les retraites du secteur public seraient aussi gelées. Le plan d’économies comprendrait également une augmentation des taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et une augmentation de 20% des taxes sur les alcools et le tabac.

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a indiquéi qu’Athènes "attendait la solidarité de l’Europe" lors d’un entretien avec le chef de l’Etat Carolos Papoulias. Selon lui, des décisions s’imposaient pour assurer la survie du pays. Mais il n’a donné aucune précision sur les mesures d’austérité décidées.

L’Adedy le principal syndicat du secteur public en Grèce, a estimé que de telles mesures risquaient de déclencher des troubles sociaux. "Nous descendrons dans la rue avec toutes nos forces. J’ai peur qu’il y ait une explosion sociale" a dit à Reuters son secrétaire général Ilias Iliopoulos.

Des économistes ont estimé qu’une hausse de 2 points de la TVA permettrait de générer environ 1,4 milliard d’euros de recettes budgétaires supplémentaires, soit 0,6% du produit intérieur brut.

Par ailleurs, le Premier ministre Georges Papandréou se rendra dimanche à Paris où il doit s’entretenir avec Nicolas Sarkozy, a indiqué mercredi le secrétariat général de l’Information. Vendredi, il sera à Berlin pour rencontrer Angela Merkel.

"Oui, il est nécessaire de prendre des mesures supplémentaires", avait averti ce mardi Georges Papandréou au parlement devant les députés du parti socialiste, le Pasok, au pouvoir depuis octobre. "Nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation de guerre face aux scénarios négatifs touchant notre pays", a-t-il poursuivi, évoquant "le cauchemar d’une banqueroute où l’Etat ne pourrait plus payer ni les salaires, ni les retraites".

"Il n’est pas question de laisser le pays sombrer, quel que soit le coût, quelles que soient les réactions, quoi qu’il faille décider, même si la décision que l’on doit prendre est difficile", a-t-il ajouté. Il s’est engagé à prendre "toute décision nécessaire pour éviter le pire, pour sauver l’economie et l’indépendance" de son pays.

La question grecque mobilise toute l’Europe. Un plan européen est à l’étude. Mais Athènes doit d’abord donner des gages. Selon la presse allemande, la chancelière allemande, Angela Merkel, a tenu une réunion de crise mardi soir avec des représentants de son gouvernement pour évoquer la situation en Grèce. Le ministre de l’Economie Rainer Brüderle, le chef de la diplomatie Guido Westerwelle et le secrétaire d’Etat aux Finances Jörg Asmussen y auraient participé et décidé que "la Grèce doit d’abord s’aider elle-même".

LES ETATS AMERICAINS SONT EN FAILLITE

Le risque de défaut d’un État a fortement augmenté avec la récession. Entre 1970 et 2009, 54 municipalités, comtés ou emprunteurs dépendant des collectivités locales ont fait faillite.

En dépit du retour de la croissance l’an dernier, les États américains continuent de souffrir d’un effondrement sans précédent de leurs recettes fiscales. Cette situation est d’autant plus problématique que des contraintes constitutionnelles dans la plupart des États obligent assemblées locales et gouverneurs à réduire les dépenses publiques et augmenter les taxes pour éviter les déficits et limiter le recours à l’endettement.

Voilà cinq trimestres consécutifs que les rentrées d’impôts diminuent, ce qui représente un record. La récession et la crise immobilière ont durement affecté les principales recettes des collectivités locales : les impôts sur le revenu, les taxes sur la consommation et sur la propriété.

Alors que l’État fédéral, au contraire, a délibérément augmenté les dépenses publiques de 18 % pour relancer la demande, en 2009, les États ont au contraire dû réduire en moyenne les dépenses de leurs budgets courants de 3,4 %. Ils prévoient collectivement un recul supplémentaire de 5,4 % cette année.

Pour certains, la situation est littéralement catastrophique. Le Nevada, par exemple, se trouve face à un déficit équivalent à 50 % du montant total de son budget. L’effondrement des prix immobiliers, qui a déjà atteint plus de 50 % dans cet État depuis 2006, continue. Cette crise et la baisse de la fréquentation des casinos ont cassé l’activité dans la construction et précipitent l’évanouissement des recettes fiscales, alors que les dépenses sociales grimpent, notamment à cause du chômage. Le gouverneur républicain du Nevada propose du coup de réduire de 10 % les salaires des employés de l’État, de fermer une prison, de limiter la couverture d’assurance-maladie des retraités, tout en éliminant des déductions fiscales qui profitent aux entreprises du secteur minier.

Dans l’Illinois, les projections sont encore plus alarmantes : il manquera de 11 à 13 milliards de dollars pour boucler le budget 2010-2011, qui commence le 1er juillet. Cela représente 50 % du montant des recettes anticipées ! Le gouverneur démocrate demande des augmentations d’impôts sur le revenu et des baisses de dépenses sociales.

Harrisburg a une dette de 600 millions de dollars

En Californie, dans le New Jersey ou dans l’État de New York, les problèmes sont de même nature, mais moins exacerbés. Partout les gouverneurs se battent pour faire passer des réductions de coûts très impopulaires, souvent au détriment des villes et comtés qui dépendent normalement de crédits de la capitale de leur État. « Si l’Amérique devait connaître une crise budgétaire grave, elle proviendrait des budgets des États et des collectivités locales. On va se remettre à parler d’éventuels défauts de paiement. Le risque est réel. La situation est grave. Et elle s’aggrave. Cette fragilité budgétaire est la grande faiblesse de l’économie américaine aujourd’hui », explique David Shulman, économiste senior à UCLA Anderson Forecast, centre de recherche de University of California Los Angeles. La ville de Harrisburg (47 000 habitants) est par exemple sur le point de tomber en défaut de paiement.

Cette capitale de l’État de Pennsylvanie croule sous 600 millions de dollars de dettes, dont elle doit rembourser 68 millions cette année, au titre d’emprunts souscrits pour la construction d’un incinérateur. Le recours au chapitre 9 du Code des faillites, réservé aux municipalités, est une option ouvertement envisagée à Harrisburg. Elle permettrait de renégocier les termes de l’endettement d’une ville, mais aussi de modifier ses engagements à l’égard de ses employés couverts par des contrats. D’autres villes, ou d’autres emprunteurs dépendants de municipalités, sont jugés candidats à cette rare extrémité. De 1970 à 2009, 54 cas de tels défauts ont été recensés. Les plus mémorables sont ceux du comté d’Orange (sud de Los Angeles) en 1994 et de la ville de Valejo (au nord de San Francisco) en 2008.

Messages

  • La Grèce n’est pas la seule à "maquiller" sa dette

    Maquillage de comptes ou habillage légal de bilan ? Sous le feu des critiques pour leur responsabilité dans la crise financière, les banques de Wall Street, Goldman Sachs en particulier, sont au coeur d’un nouveau scandale. Cette fois, il ne s’agit plus de "subprimes", ces crédits hypothécaires explosifs vendus à des ménages modestes, mais de produits financiers sophistiqués proposés à des Etats endettés pour enjoliver leurs comptes.

    Encore une fois, la Grèce est au coeur de cette affaire. Mais le pays est, semble-t-il, loin d’être le seul à avoir eu recours à des astuces financières conseillées par des banques de New York et de Londres. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie le Portugal ont, eux aussi, "optimisé" leurs comptes avec l’aide de Goldman Sachs, JP Morgan, Barclays ou encore "feu Lehman Brothers".

    Dans le cas grec, la très controversée Goldman Sachs aurait, selon la presse allemande et américaine, offert ses services à Athènes pour réduire, en 2001, ses déficits en utilisant des "swaps de devises". Un outil qui permet de se protéger des effets de changes en transformant en euros la dette initialement émise en dollars et en yens.

    "Légal !", affirment les autorités grecques. Sauf que le taux de change utilisé ici aurait été exagérément favorable. Bilan de l’opération : 1 milliard d’euros de dette gommée pour le pays et 300 millions de commissions empochés par la banque.

    "Ce serait une honte s’il s’avérait que les banques, qui nous ont déjà amenés au bord du précipice, ont également participé à la falsification des statistiques budgétaires de la Grèce", a réagi la chancelière allemande, Angela Merkel, mercredi 17 février.

    La Grèce a-t-elle triché ? Peut-être, mais dans les faits, le savoir-faire des banques américaines a profité à de nombreux pays. "Il s’agit d’opérations naturelles, qui participent de la bonne gestion de la dette", assure un émetteur de dette souveraine en Europe. Les mécaniques sont variées. "Elles n’ont de limites que la créativité des financiers", indique un ancien haut responsable de banque.

    L’Italie a fait partie des pays les plus friands de cette ingénierie financière. Le pays a notamment multiplié les opérations de titrisation de sa dette. Autrement dit, l’Etat a revendu au marché ses créances sous forme de titres financiers pour se débarrasser de sa dette. La Belgique, de son côté, a titrisé des arriérés fiscaux, se souvient un opérateur sur le marché de la dette : "C’était en 2006." Le pays a ainsi évité d’emprunter de l’argent, faute d’avoir perçu à temps les sommes dues par les contribuables.

    Certains Etats ont vendu de la dette indexée "sur un peu n’importe quoi", indique un opérateur de marché. Exemple : ces emprunts grecs émis en 2000, dont le remboursement des intérêts était adossé aux profits attendus de la loterie nationale !

    "Quand on est "limite’’, on a forcément la tentation d’utiliser ces astuces-là pour essayer de réduire sa dette, commente René Defossez, stratège sur le marché des taux chez Natixis . Ce n’est pas très orthodoxe, mais ce n’est pas forcément contestable."

    La France n’a pas été pas absente du jeu. Le pays assure n’avoir jamais eu recours aux services de Goldman Sachs. "Nous ne faisons sans doute pas d’opérations assez "funky’’sur la dette française", indique-t-on au Trésor.

    Mais jusqu’en 2002, le pays a utilisé des outils financiers complexes de couverture (des "swaps de taux") pour modifier les échéances de remboursements de sa créance. A première vue, grâce à ces artifices, tout le monde est gagnant. "Pour les Etats, ces opérations permettent de reporter la dette à plus tard. Et pour les banques, ce sont des promesses de marges juteuses", indique Emmanuel Fruchard, consultant en risques financiers. Les établissements empocheraient en moyenne 1 % voire plus des montants de dettes émis.

    Sur ce "marché", les banques anglo-saxonnes ont été particulièrement actives et recherchées. Du fait de leur savoir-faire, mais aussi "en faisant miroiter un accès direct à des investisseurs étrangers comme des fonds de pensions", indique l’économiste Philippe Brossard, de l’agence Macrorama. Pour lui, "fignoler" de la sorte la structure des déficits publics n’est pas sans risque. Si l’Etat semble gagnant à court terme, il peut être contraint par la banque à rembourser des intérêts beaucoup plus lourds à long terme. Le New York Times raconte ainsi que le ministre grec des finances avait dénoncé, en 2005, l’opération de Goldman Sachs, se plaignant du fait que l’Etat devait rembourser de grosses sommes à la banque américaine jusqu’en... 2019. " En utilisant des outils sophistiqués, les Etats se rendent dépendants des banques, ajoute M. Brossard. Certains avaient traité avec Lehman Brothers et se sont inquiétés lorsque l’établissement a fait faillite."

    Conscient du danger, Eurostat, l’institut européen de statistiques, censé valider ces opérations, a mis en 2008 le holà à certaines pratiques, en déconseillant, notamment le recours à la titrisation.

    Est-ce assez ? Pour Michel Sapin, ancien ministre français des finances et secrétaire national du Parti socialiste à l’économie, "une régulation plus contraignante est absolument nécessaire sur le marché. D’autant plus qu’il s’agit ici de la signature d’un Etat".

  • Grèce : au moins trois morts en marge des manifestations

    Trois personnes sont mortes, le 5 mai à Athènes, dans l’incendie d’une banque, en marge de violentes manifestations.
    AFP/LOUISA GOULIAMAKI
    Trois personnes sont mortes, le 5 mai à Athènes, dans l’incendie d’une banque, en marge de violentes manifestations.

    Au moins trois personnes, deux femmes et un homme, sont mortes mercredi 5 mai, dans une banque en feu à Athènes, en marge des manifestations contre les mesures d’austérité du gouvernement. Selon les journalistes et la police présents sur place, plusieurs dizaines de jeunes avaient lancé des cocktails Molotov contre un immeuble abritant une agence bancaire dans le centre de la capitale grecque, mettant le feu au bâtiment alors qu’une vingtaine de personnes se trouvaient à l’intérieur.

    "Nous avons retrouvé trois corps dans le bâtiment", ont déclaré les pompiers, qui ont eu le temps d’évacuer quatre autres personnes et sont toujours à la recherche d’éventuelles autres victimes. L’incendie est désormais maîtrisé. Deux autres bâtiments administratifs du centre d’Athènes ont également pris feu. On ignorait dans l’immédiat si des personnes se trouvaient à l’intérieur.

    25 000 PERSONNES DANS LES RUES D’ATHÈNES

    Les manifestations contre le plan d’austérité ont rassemblé près de 25 000 personnes dans les rues d’Athènes, et ont été l’occasion d’accrochages violents entre manifestants et forces de l’ordre. La police a tiré des gaz lacrymogènes contre une cinquantaine de personnes tentant de forcer un cordon policier devant la tombe du Soldat inconnu, dans le centre de la capitale. Les jeunes ont lancé des bouteilles d’eau et des pierres sur les policiers gardant le Parlement, où le projet de loi gouvernemental prévoyant des mesures d’austérité draconiennes en échange d’un plan de sauvetage de 110 milliards d’euros de l’UE et du FMI est examiné depuis lundi par des commissions parlementaires.

    A Salonique, deuxième grande ville de Grèce, des jeunes manifestants ont jeté des pierres contre des magasins et des agences bancaires du centre de la ville au cours d’une manifestation qui a réuni 20 000 personnes selon la police, et les forces de l’ordre ont riposté à coups de gaz lacrymogènes. Les groupes de jeunes se sont ensuite dispersés.

  • Intéressant ce commentaire d’un animateur médiatique.

    Les travailleurs grecs auraient-ils une conscience de classe plus élevée que les travailleurs d’autres pays d’Europe ?

    Quand un animateur parle, c’est que le pays se prononce. Quand un animateur médiatique parle, c’est que derrière lui, un pays s’est exprimé.

    Et chacun sait que c’est dans la rue depuis des mois, depuis près d’un an et demi, que les étudiants, les travailleurs, et les militants en Grèce, s’expriment, contestent les attaques du gouvernement, des gouvernements de toute l’Europe dont les plans n’empêchent absolument pas le krach boursier.

    Les manifestants dénoncent à juste titre le plan de pressurage que les autres pays d’Europe viennent d’adopter.

    En effet, ce plan va uniquement profiter aux banques qui ont toujours besoin de renflouer leurs dettes accumulées depuis 2007 avec les subprimes d’abord.

    Ce plan n’a pas empêché le krach boursier de se réaliser. Il risque même de ne pas empêcher les catastrophes suivantes.

    N’est-ce pas, d’ailleurs, ce plan qui en est la cause ?

    Le plan européen de pressurage de la Grèce pour renflouer les banques dont les dettes sont énormes depuis 2007 et leurs pertes dans les subprimes n’a-t-il d’ailleurs pas favorisé ce krach ?

    Les banques ne sont-elles pas le premier acteur de ce krach ? Les quelques dizaines de banques mondiales qui dirigent le monde de la finance, et donc le monde tout court, n’ont-elles pas provoqué ce krach ?

    Il serait tout-à-fait possible que, vendant massivement, elles aient décidé de créer la panique des petits porteurs qui vont vendre massivement dans la précipitation pour ne pas perdre plus d’argent.

    Le rachat, par les banques, de valeurs qui ont baissé et n’intéressent plus personne permet ensuite de gagner artificiellement la perte que d’autres ont enregistré.

    Elles ont tellement besoin de se renflouer, que provoquer la chute pour que les petits actionnaires perdent et que les banques rachètent massivement les titres vendus par les petits porteurs (par peur de perdre plus), peut tout-à-fait faire partie de leurs calculs.

    Le jeu à la baisse ne pose pas de problème pour les gros porteurs, au contraire. Goldman Sachs, la grosse banque d’affaires, après la crise de 1929 a su jouer pendant les trois ans de dégringolade de la bourse de New-York (Wall Street) et s’enrichir pleinement.

    Question subsidiaire : Quel lien, s’il peut être établi, entre la perte de 10% de l’action Goldmann-Sachs d’il y a 10 jours et le Krach boursier de cette semaine ?

    Bref, tout va bien pour les capitalistes, et surtout la haute finance. Ils sont en train de se renflouer. Tout a été fait pour les maintenir. Or, maintenir un larron, c’est lui permettre de continuer ses forfaits et ses méfaits.

    La débâcle sociale est en train d’arriver après la débâcle financière. Mais justement, c’est parce qu’il y a eu débâcle financière, que l’ensemble de la société est dirigée par les gouvernements, les Etats, les banques, les industriels vers la débâcle de la société civile.
    Et tout ça uniquement pour remettre sur pieds les banques !

    Qui voudrait encore faire croire qu’il s’agit d’une crise d’un seul pays ?

    Le pire danger, serait celui de se replier pays par pays. C’est ce que veulent les gouvernements, c’est la soupe qu’ils nous servent dans les médias. Certains commentaires de l’article l’expriment déjà.

    Seule la classe ouvrière organisée de façon autonome permettra de se débarrasser de ce système qui cherche à pressurer le monde entier.

  • La cure d’austérité que subit la Grèce n’a, pour ses habitants, de cure que le nom. Une récente étude britannique, publiée dans le journal médical The Lancet, souligne que les coupes budgétaires drastiques opérées dans le secteur de la santé ont sensiblement dégradé la situation sanitaire du pays. La proportion de personnes qui reportent leur visite chez le médecin ou le dentiste a augmenté. Et les admissions à l’hôpital public ont bondi de 24 % par rapport à 2009, tandis que celles des cliniques privées chutaient de près de 30 %.

    Les auteurs décrivent un système hospitalier gravement touché par la réduction de ses financements (- 40 % depuis le début de la crise). Au manque de personnel et aux ruptures d’approvisionnement en médicaments s’ajoute la corruption des professionnels de santé, devenue un passage obligé quand on veut être pris en charge rapidement.

    En outre, la réduction du financement de l’accompagnement des usagers de drogue a eu pour conséquence l’accroissement de 20 % du nombre des consommateurs d’héroïne et, par ricochet, du nombre de nouvelles contaminations au VIH, dont la hausse est estimée à plus de 52 % en 2011 par rapport à 2010. Ce risque est d’autant plus fort que la suppression de nombreux programmes à destination des usagers de drogues (85 % ne sont pris en charge par aucune structure) pousse une partie d’entre eux vers la prostitution, multipliant les risques de contamination.

    Mais les coupes budgétaires dans le domaine de la santé ne sont pas les seules responsables de la détérioration du contexte sanitaire. La Grèce fait aussi face à un accroissement sans précédent du nombre de suicides (+ 25 % entre 2010 et 2011), alors qu’il était jusque-là l’un des plus bas d’Europe. Une des causes de cette vague serait l’impossibilité de rembourser ses dettes, à laquelle vient s’ajouter un climat social profondément dégradé : la violence a augmenté et les homicides ont doublé entre 2007 et 2009.

    Les ONG ont partiellement pris le relais du système de santé défaillant. Ainsi, l’association grecque Médecins du monde a vu la fréquentation de ses centres d’accueil augmenter de 30 % en un an. Comme le soulignent en conclusion les auteurs de l’article du Lancet, " une plus grande attention à la santé et à l’accès aux soins est nécessaire pour s’assurer que la crise grecque ne détruise pas ce qui fait larichesse du pays : ses habitants ".

  • L’indice général de la Bourse d’Athènes perdait plus de 10% mardi en début d’après-midi au lendemain de l’annonce-surprise par le gouvernement d’une présidentielle anticipée en décembre.

    Déjà en très forte baisse depuis l’ouverture mardi matin, l’indice a cédé jusqu’à 11,3% à 918,10 points peu avant 12h00 GMT, alors que le Premier ministre grec Antonis Samaras venait de confirmer à la télévision le nom du candidat du gouvernement pour la présidentielle, l’ancien commissaire européen et ministre des Affaires étrangères, Stavros Dimas.

    Si 180 députés sur 300 ne parviennent pas à se mettre d’accord sur son nom avant la fin de l’année, -alors que la coalition droite-socialistes au pouvoir ne parvient pas à réunir plus de 155 députés pour l’instant— il y aura des législatives anticipées, dont le parti de gauche radicale anti-austérité Syriza est favori, une perspective de changement de pouvoir qui est redoutée par les marchés.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.