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Guinée-Bissau : coup d’Etat militaire

vendredi 2 avril 2010

Le 1er avril, le Premier ministre Carlos Gomes Junior et le général José Zamora Induta, chef d’état-major, ont été arrêtés par des militaires, en même temps que quarante officiers. Le président Malam Bacaï Sanha, non inquiété, a assuré que la situation était "calme". Plus que d’un putsch, il s’agirait d’un changement de pouvoir au sein de l’armée. Depuis 1974, l’ex-colonie portugaise a vu son histoire rythmée par les coups d’Etat et les meurtres politiques. L’amiral Bubo Na Tchute a déclaré, au cours d’une conférence de presse, que le général Antonio Injai assume désormais les fonctions de chef d’Etat major de l’armée en remplacement de José Zamora Induta "arrêté dès les premières heures des évènements".

Plusieurs autres officiers ont été arrêtés par leurs frères d’armes alors que la situation était quelque peu confuse en début de soirée de jeudi à Bissau, indique-t-on.

Le Président Malam Bacai Sanha a lui-même mené une médiation pour tenter d’aplanir les incompréhensions entre les factions rivales de l’armée bissau guinéenne considérée par bon nombre d’observateurs comme étant un facteur d’instabilité du pays.

La nouvelle direction de l’armée dénonce par ailleurs le fait que les institutions militaires sont « parfois utilisées à d’autres fins d’où le conflit des compétences entre les forces armées et d’autres institutions ». Elle est très bonne : un peu plus, les chefs militaires putschistes seraient eux-mêmes victimes des putsch à répétition...

C’est le nième coup d’Etat militaire en Afrique.

Ce n’est pas un effet de mode.

La crise économique et sociale mine le pouvoir des classes dirigeantes. La place de la politique politicienne s’amenuise alors qu’elle n’avait jamais été importante et qu’elle ne date que des mouvements de 1988-1991.

L’armée vient donc de prendre le pouvoir en Guinée Bissau.

Il est temps que les travailleurs, les femmes et les jeunes d’Afrique décident d’en finir avec les forces armées dites nationales et prennent eux-mêmes le pouvoir en se liant aux petits soldats...

Le général mutin menace les manifestants de représailles

Le nouvel homme fort du pays, le général Antonio Indjai, qui a pris la direction des forces armées, a assuré jeudi soir que le coup de force représentait « un problème purement militaire » et que l’armée réitérait « son attachement et sa soumission au pouvoir politique ». Mais la confusion règne. Le Premier ministre, Carlos Gomes Junior, est maintenu en résidence surveillée à son domicile depuis jeudi matin, assurent les militaires, malgré une photo le montrant au milieu de ses partisans après sa libération. Indjai a affirmé qu’il le voulait « juger » comme un « criminel » et a menacé de nouveau de l’« assassiner » si les manifestations en sa faveur ne cessaient pas.

Le président du pays, Malam Bacai Sanha, qui n’a pas été inquiété par les mutins, a assuré que la situation était « calme », invoquant une « confusion entre militaires ». Comptant 1,5 million d’habitants, la Guinée est l’un des petits Etats très pauvres de l’Afrique occidentale, plaque tournante de nombreux trafics, en particulier d’êtres humains et de drogue.

Confusion autour de motifs « purement militaires »

Jeudi soir, la situation était calme à Bissau, les rues du centre de la capitale restaient désertes, la population se terrant chez elle par crainte de violences après les menaces du général Indjai. Quelques heures plus tôt, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées devant le siège du gouvernement pour exiger la libération du Premier ministre. « Libérez Kadogo (surnom de Carlos Gomes Junior), nous en avons assez des violences », scandaient les manifestants, pour la plupart des sympathisants du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC, au pouvoir, ex-parti unique).

Messages

  • Une nouvelle année scolaire hachée par les grèves des enseignants s’achève en Guinée-Bissau. Face à la faillite du système, des parents d’élèves mobilisent leurs maigres ressources pour sauver ce qui peut encore l’être.
    La dernière grève des professeurs pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires à un Etat en perpétuelle difficulté budgétaire s’est achevée début juin dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.

  • L’Union nationale des travailleurs de la Guinée-Bissau (UNTG) a observé mercredi le deuxième jour de ses trois jours de grève générale décrétée pour paralyser l’administration publique.

    La grève a reçu le soutien du leader du syndicat du Parlement bissau-guinéen qui a appelé la plus grande centrale syndicale à ne pas abandonner sa lutte équitable de défense et de promotion des valeurs sociales en particulier la stabilité juridique des fonctionnaires de l’Etat.

    Le président de la commission négociations des grévistes, Alfredo Mendonça, a promis de soumettre un nouveau préavis de grève dès vendredi, juste à la fin des trois jours de grève.

    On rappelle que la plupart des ministères ont fermés leurs portes suite à la grève de trois jours décrétée par l’UNTG.

    Les familles des patients, déçus par le silence du gouvernement ...

  • La Guinée-Bissau est paralysée depuis mardi 16 octobre par un mouvement de grève déclenché par la Fédération nationale des associations de transporteurs routiers, regroupant les taxis, taxis collectifs et camions.

    Les grévistes dénoncent les nombreux rackets policiers qu’ils disent subir, et réclament une définition claire des rôles entre les différents fonctionnaires chargés de la circulation routière, la police, la garde nationale et les agents de la Direction des transports terrestres notamment.

    À Bissau, la capitale, les grandes artères sont désertes. Seuls les véhicules privés roulent sur des routes pratiquement vides. Des écoles privées ont demandé à leurs élèves de rester à la maison, alors que les établissements d’enseignement public sont touchés depuis le début du mois par une grève des enseignants. Dans beaucoup de services de l’administration, les fonctionnaires ne se sont pas rendus au travail.

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