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Yémen : Ali Abdullah Saleh dégage et avec toi la dictature !

vendredi 28 janvier 2011

Les Yéménites manifestent en masse pour le départ de leur président

Des dizaines de milliers de personnes manifestaient de nouveau jeudi dans les rues de la capitale yéménite Sana’a pour réclamer le départ du président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Le nombre de manifestants était en hausse par rapport à un précédent défilé organisé samedi et inspiré par le mouvement de contestation qui a conduit à la fuite de Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie. Des manifestations réprimées par le pouvoir ont également eu lieu ces derniers jours en Egypte contre le régime de Hosni Moubarak.

Jeudi, les manifestants ont bloqué la circulation dans divers endroits de Sana’a, scandant des slogans contre le président Ali Abdullah Saleh. "Nous n’accepterons rien d’autre que le départ du président", a déclaré le parlementaire indépendant Ahmed Hashid.

L’opposition a appelé à de nouvelles manifestations vendredi. "Nous ne serons heureux que lorsque nous entendrons les mots ’je vous ai compris’ dans la bouche du président", a expliqué Ahmed Hashid, en référence à la déclaration de Zine El Abidine Ben Ali prononcée la veille seulement de sa fuite.

L’opposition accuse notamment le président Saleh de vouloir installer son fils comme successeur. Pour tenter de calmer la situation, le président a décidé d’augmenter les salaires des militaires, sans parvenir à convaincre la rue.

« Il faut agir ! ». Une phrase scandée par de nombreux manifestants ce matin du 27 janvier à Sanaa. Etudiants, défenseurs des droits de l’homme, ou simples citoyens en colère, tous répondaient à l’appel à manifester lancé par l’opposition le 26 janvier.

Dès dix heures, des rassemblements se sont formés dans quatre endroits distincts de la capitale yéménite. Dans le même temps, le parti au pouvoir avait également organisé quatre réunions de dernière minute, une façon de contrebalancer les manifestations de l’opposition.

Les protestataires réclament le départ du président Ali Abdullah Saleh au pouvoir depuis 32 ans. L’un des principaux sujets de mécontentement : un projet de révision constitutionnelle qui permettrait au chef de l’Etat de devenir président à vie.

Autre sujet de discorde : la tenue des élections législatives le 27 avril prochain.
L’opposition dénonce le non-respect des conditions préalables au scrutin, notamment l’absence totale de discussions pour évoluer le Yémen vers un régime parlementaire.

« Rencontre commune » face au président Saleh, 32 ans de pouvoir

La « Rencontre commune » est le fruit d’une alliance ambigüe entre socialistes et islamistes. Les premiers s’inscrivent dans l’héritage de la défunte République démocratique du Yémen du Sud. Les seconds ont doté leur mouvement al-Islah d’une branche caritative très mobilisée dans l’éducation des jeunes.

Al-Islah est la principale organisation non-gouvernementale du Yémen. Elle est très ancrée parmi les commerçants qui sont passés sans difficulté des connections marchandes les plus traditionnelles aux systèmes de communication numériques. Ce nouveau front social s’est consolidé ces dernières années, le Yémen demeurant le plus pauvre du monde arabe, malgré sa production quotidienne de quelque 300 000 barils de pétrole.

40% des 23 millions de Yéménites vivent avec moins de deux dollars par jour. Ce bilan désastreux n’empêche pas le président Saleh de chercher à s’incruster à vie à la présidence où il a déjà passé plus de trois décennies, de celle du Yémen du Nord en 1978, à celle du Yémen réunifié depuis 1990. Jusqu’ici, il est parvenu à réprimer le front sécessionniste du Sud et celui de la rébellion chiite au nord avec l’aide saoudienne. Et depuis le début de la décennie, Washington l’appuie contre al-Qaïda qui a installé au Yémen sa tête de pont dans la péninsule arabique.

Dans la lignée de la Tunisie et de l’Egypte, le Yémen est en colère. Des dizaines de milliers de Yéménites ont manifesté dans la capitale Saana et à travers tout le pays jeudi 26 janvier pour réclamer la départ du présient, Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Le président tunisien Ben Ali "est parti après 20 ans, 30 ans au Yémen, ça suffit" ont scandé les manifestants en colère qui s’inspirent directement de la "Révolution du Jasmin" tunisienne et sont dans la même situation que les Egyptiens dont une partie de la population veut elle aussi le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trois décennies.

Multiplier les manifestations pour diviser la police
"Non au renouvellement du mandat, non à la transmission héréditaire du pouvoir", "l’heure du changement a sonné" ont répété les milliers de manifestants pendant près de deux heures dans la capitale Saana où ils défilaient en quatre manifestations distinctes pour rendre la tache plus difficile à la police.

La révolte est menée à la fois par les membres de l’opposition parlementaire et par de jeunes activistes. "Nous nous rassemblons aujourd’hui pour demander le départ du président Saleh et de son gouvernement corrompu", a affirmé devant la foule un député du parti islamiste Al-Islah, Abdelmalik al-Qasuss, indique l’AFP.

Le pouvoir tente de calmer les esprits
Depuis plusieurs jours déjà, des manifestations ont lieu dans le pays mais elles n’avaient jamais atteint de telles proportions. Pour calmer les esprits, le gouvernement yéménite a annoncé en début de semaine une hausse des salaires, sans succès.

Dimanche dernier, 23 janvier, Ali Abdallah Saleh avait pris la parole à la télévision pour affirmer qu’il n’avait aucunement l’intention de transmettre le pouvoir à son fils aîné Ahmad, chef de la garde républicaine."Nous sommes une république, et je suis contre la transmission du pouvoir", a-t-il dit.

En outre, aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur, Motahar Rachad al-Masri, a déclaré à l’AFP : "Le Yémen ne ressemble pas à la Tunisie", précisant que le Yémen "est un pays démocratique". C’est ce qu’on appelle la méthode Coué...

Messages

  • Au moins 16.000 et, selon certains rapports, beaucoup plus de personnes ont protesté au Yémen pour réclamer le départ d’Ali Abdullah Saleh, le président depuis plus de 30 ans.

    Les manifestants se sont rassemblés à quatre endroits au moins de la capitale, Sanaa, dont l’université, en vue de déjouer la police et les services de sécurité. Les protestations ont aussi eu lieu ailleurs. Au moins 10.000 personnes ont participé aux protestations à l’université et 6.000 ailleurs dans la capitale.

    Les manifestants ont scandé : « 30 ans au pouvoir ça suffit ! », ajoutant : « Parti au bout de 20 ans ! » en se référant à l’insurrection qui a renversé le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

    D’autres revendications comprenaient « Non à l’extension [du mandat présidentiel] ! Non à l’héritage [de la présidence] ! » et « Assez de tergiversations, assez de corruption, assez du gouffre entre riches et pauvre. »

    Une forte présence policière avait été mobilisée mais aucun heurt avec la police n’a été rapporté.

    Une série de protestations plus petites avaient eu lieu auparavant, débouchant jeudi sur les manifestations de masse qui ont en provoqué l’arrestation de l’activiste des droits de l’homme, Tawakul Karman. Cela avait déclenché de nouvelles protestations à Sanaam, et elle fut libérée lundi.

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