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Après l’Egypte et la Tunisie, c’est le Yémen...

lundi 14 février 2011

Des milliers d‘étudiants et d’avocats ont manifesté ce lundi à Sanaa pour réclamer la démission du président Ali Abdallah Saleh. Ils ont tenté de rejoindre la place Tahrir, la place de la Libération à proximité de l’université afin d’organiser le même rassemblement qu’en Egypte. Les forces de sécurité ont installé des barbelés pour leur barrer la route.

Il y a eu des heurts à la fin de cette manifestation mais aussi à Taëz au sud de la capitale lorsque la police a dispersé un rassemblement. Huit personnes ont été blessées.

Au pouvoir depuis 32 ans, le chef de l’Etat tente de court-circuiter ce mouvement populaire grandissant en hâtant un accord avec l’opposition. Il a annoncé le gel d’amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat en 2013 et affirmé qu’il ne cherchait pas à ce que son fils lui succède.

Les manifestants, inspirés des soulèvements en Egypte et en Tunisie, appelaient à marcher sur le quartier général de la police. Ils ont été assaillis par des partisans du pouvoir armés de pierres, de poignards et de bouteilles.

Selon des témoins, la police, qui a tenté de maintenir les deux camps à distance, a bloqué plusieurs milliers d’opposants sur le campus de l’Université de Sanaa pour éviter que la situation ne dégénère. "Hé, Ali, dégage, dégage", "Il n’y a pas d’autre solution que de partir", scandaient un peu plus tôt dans la journée un demi-millier d’opposants.

A Taiz, au sud de Sanaa, les policiers ont tiré en l’air sans pouvoir contenir la foule des opposants, qui sont restés rassemblés toute la nuit de dimanche à lundi. Des témoins ont fait état de douze blessés.

Les manifestations anti-gouvernementales ont gagné en ampleur ces dernières semaines au Yémen, fédérant parfois jusqu’à des dizaines de milliers de personnes. Les troubles ont pris un tour violent vendredi avec les premiers affrontements à coups de bâton ou à coups de poing entre partisans et opposants du gouvernement.

Brutalités policières

Lundi, les partisans du président Saleh étaient plusieurs centaines dans Sanaa, se disant prêts à verser leur sang pour leur dirigeant. Face à cette contestation sans précédent, Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a fait plusieurs concessions, s’engageant notamment à ne pas se représenter à la fin de son mandat, en 2013. Il a également appelé à un dialogue de réconciliation avec l’opposition, qui, dit-on de source proche de l’opposition, devrait s’ouvrir dans les prochains jours. Il a par ailleurs reporté une visite aux Etats-Unis prévue ce mois-ci "en raison de la situation actuelle dans la région", selon l’agence de presse officielle Saba.

L’association Human Rights Watch a critiqué la brutalité de la police yéménite, l’accusant notamment de recourir à des pistolets à impulsion électrique Taser. "En l’absence de toute provocation, les forces de sécurité du gouvernement ont frappé avec brutalité et fait usage de Taser contre des manifestants pacifiques dans les rues de Sanaa", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de l’ONG de défense des droits de l’homme.

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