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La révolte gagne l’Irak....
vendredi 25 février 2011
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes à travers l’Irak vendredi à l’occasion d’une "journée de la colère". Les forces de sécurité ont ouvert le feu dans le nord du pays tuant six manifestants.
Ces manifestations sont les plus importantes et les plus violentes en Irak depuis qu’un vent de révolte balaie le monde arabe. Elles traduisent la colère de nombreux Irakiens contre la corruption, le chômage et des services publics médiocres.
A Hawija, à 240 km au nord de Bagdad, les forces de sécurité ont tiré pour tenter d’empêcher une foule en colère de pénétrer dans le siège de la municipalité, faisant trois morts et 15 blessés, selon les autorités locales.
A Mossoul, des gardes ont ouvert le feu sur des protestataires réclamant des emplois et de meilleurs services devant le bâtiment du conseil provincial. Trois manifestants ont été tués et 15 blessés, selon des sources policière et hospitalière.
Dans le centre de Bagdad, sous haute surveillance, 3.000 personnes ont manifesté place de la Libération, criant "non au chômage" et "non au menteur Al-Maliki", en référence au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
Des heurts ont opposé des manifestants qui tentaient de gagner la Zone Verte -secteur de la capitale abritant le gouvernement irakien- aux forces de sécurité. Six policiers antiémeute et 12 manifestants ont été blessés, selon des sources policière et hospitalière.
A Bassorah (sud), environ 4.000 personnes ont manifesté devant le bureau du gouverneur Sheltagh Aboud al-Mayahi, réclamant sa démission en affirmant qu’il n’avait rien fait pour améliorer les services dans la ville. La télévision irakienne a annoncé que le Premier ministre avait demandé au gouverneur de démissionner.
Des heurts ont aussi opposé un millier de manifestants à la police à Falloujah, à 65 km à l’ouest de Bagdad, selon des témoins. Un millier de personnes se sont également rassemblées à kerbala, au sud de Bagdad, pour réclamer de meilleurs services.
A la veille de cette "journée de la colère", M. Al-Maliki avait exhorté les Irakiens ne pas participer aux manifestations, selon lui organisées par des partisans de l’ancien président irakien Saddam Hussein et par Al-Qaïda.
De violentes manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de la province de Salahoudine, au nord de Bagdad vendredi dans le cadre des protestations massives dans tout le pays qui ont fait des dizaines de morts et de blessés.
Plus de 1.000 manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment du gouvernement provincial de Salahoudine au centre de la capitale provinciale, à quelque 170 km au nord de Bagdad, a constaté un correspondant de Xinhua sur les lieux.
Les manifestants ont lapidé le bâtiment du gouvernement et ont affronté les gardes, exigeant la démission du gouverneur de la province et des membres des conseils provinciaux, qui sont accusés par les manifestants d’être derrière la détérioration des services publics et la corruption.
Toujours dans la province, les manifestants en colère ont attaqué la mairie de la ville de Sulaiman-Pek et mis le feu au bâtiment après des affrontements avec les forces de sécurité. Sept personnes ont été blessées, selon une source de sécurité locale qui s’est confiée à Xinhua sous couvert de l’anonymat.
La province de Salahoudine, située dans le centre nord de l’Irak, est principalement une province sunnite. Son chef-lieu de Tikrit est la ville natale de l’ancien président irakien Saddam Hussein.
Les manifestations font partie des protestations nationales lancées par des groupes irakiens sur le réseau social Facebook pour le 25 février, demandant aux Irakiens d’organiser ce qu’ils ont qualifié de "Révolution de la Colère irakienne" ou "Journée de la colère" à travers le pays. Une démarche largement considérée comme inspirée par les manifestations en Tunisie et en Egypte.
Récemment, plusieurs milliers d’Irakiens sont sporadiquement descendus dans les rues dans plusieurs provinces du pays pour protester contre le chômage et une forte hausse des prix des denrées alimentaires de base, ainsi que pour exisger de meilleurs services publics.