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Le régime syrien croit interrompre le processus révolutionnaire en arrêtant quelques internautes !!!!
lundi 28 février 2011
Syrie : des ONG dénoncent l’arrestation "arbitraire" d’un jeune blogueur
Un étudiant en journalisme et blogueur syrien, Ahmad Hadifa, a été arrêté samedi, ont annoncé mardi des organisations de défense des droits de l’Homme kurdes et syrienne, appelant les autorités à "cesser les détentions arbitraires".
"Ahmad Hadifa, 28 ans, connu sous le nom d’Ahmad Aboul-Kheir, concerné par les problèmes de la jeunesse et des libertés, a été arrêté samedi dernier. Le lendemain, les services de sécurité ont saisi chez lui son portable", ont indiqué ces organisations dans un communiqué.
Le blog d’Ahmad contient des explications pour contourner la censure de sites bloqués par les autorités, des articles sur les révolutions qui ont éclaté en Tunisie et en Egypte et sur la possibilité de contagion à d’autres pays de la région, précise le communiqué.
Le 5 février, un autre étudiant, Firaz Mahmoud, originaire de Hassaké dans le nord-est de la Syrie, a été arrêté "arbitrairement" dans un café internet à Homs (centre). Son sort est inconnu jusqu’à présent, ajoutent les organisations.
Les réseaux sociaux sur internet et les blogs ont beaucoup contribué à lancer et alimenter les mouvements de révolte populaires qui ont provoqué la chute ces dernières semaines du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali puis du président égyptien Hosni Moubarak.
En Syrie, des internautes ont cependant constaté que l’accès direct aux sites Facebook et YouTube, bloqué depuis 2007, était rétabli depuis le 9 février.
Le communiqué — signé par trois organisations kurdes de défense des droits de l’Homme et les Comités de défense des libertés démocratiques et des droits de l’Homme en Syrie — fait état de 16 autres arrestations "arbitraires" de citoyens, pour la plupart des Kurdes habitant le nord et le nord-est de la Syrie.
Exprimant leur "extrême inquiétude" et demandant "la libération immédiate des détenus", ces organisations ont dénoncé "une flagrante violation des libertés essentielles garanties par la Constitution, à travers la politique de détentions arbitraires et le harcèlement d’intellectuels, d’opposants et de blogueurs".
Ces organisations ont appelé à "l’abrogation de la loi d’urgence en vigueur en Syrie depuis 1963, et de toutes les lois d’exception".
Reporters sans frontières dénonce les récentes arrestations de blogueurs en Syrie. Le régime, qui craint Internet pour son potentiel de mobilisation et d’échanges information, considère les blogueurs et net-citoyens comme des ennemis. Le 20 février 2011 au matin, le blogueur Ahmad Hadifa, connu sous le nom d’Ahmad Abu Al-Kheir, a été arrêté par la sécurité militaire à Baniyas. Les autorités ont saisi son ordinateur à son domicile le lendemain. Il serait aujourd’hui interrogé par les renseignements (...)
Syrie - Vague d’arrestations parmi les blogueurs syriens
Reporters sans frontières dénonce les récentes arrestations de blogueurs en Syrie. Le régime, qui craint Internet pour son potentiel de mobilisation et d’échanges information, considère les blogueurs et net-citoyens comme des ennemis.
Le 20 février 2011 au matin, le blogueur Ahmad Hadifa, connu sous le nom d’Ahmad Abu Al-Kheir, a été arrêté par la sécurité militaire à Baniyas. Les autorités ont saisi son ordinateur à son domicile le lendemain. Il serait aujourd’hui interrogé par les renseignements militaires à Damas.
Le jeune homme de 28 ans, étudiant en journalisme à l’institut Fatah Al-Islam de Damas, avait appelé, sur son blog ahmadblogs.net, à la solidarité envers les blogueurs récemment arrêtés en Syrie et les prisonniers politiques incarcérés dans les prisons du Golan (région occupée par Israël depuis 1967 et annexée depuis 1981). Il y postait des revendications à destination du régime syrien et des billets sur les révolutions des dernières semaines en Tunisie et en Egypte. Il donnait également des conseils pour contourner la censure sur Internet.
Le blogueur et militant Kamal Hussein Sheikho a, quant à lui, entamé une grève de la faim, pour protester contre ses conditions de détention dans la prison d’Adra. Détenu depuis le 23 juin 2010, son procès doit débuter le 7 mars. Il suit de quelques semaines celui de Tal Al-Mallouhi, condamnée à 5 ans de prison pour espionnage. A 20 ans, elle est la plus jeune blogueuse emprisonnée au monde. (communiqué de presse)
Reporters sans frontières exige également des informations précises sur trois blogueurs dont nous sommes sans nouvelles depuis leur arrestation. Il s’agit de Firaz Akram Mahmoud, arrêté arbitrairement dans un cybercafé à Homs le 5 février 2011 ; Ahmed Ben Farhan Al-Alawi, arrêté le 26 octobre 2010 par les services de sécurité ; et Ahmed Ben Abdelhalim Aboush, détenu depuis le 20 juillet 2010. Ce dernier avait déjà été incarcéré pendant six ans jusqu’à sa libération sur pardon présidentiel le 2 novembre 2005.
En outre, Reporters sans frontières a appris l’arrestation d’un internaute qui avait posté sur YouTube une vidéo de la manifestation qui a eu lieu le 17 février dernier dans le quartier de Harika à Damas, durant laquelle un jeune homme a été passé à tabac par des policiers. La vidéo montre plusieurs centaines de personnes rassemblées, scandant des slogans contre la police. Le ministre de l’Intérieur, Saïd Sammour, est également filmé, alors qu’il communiquait avec la foule.
Par ailleurs, la cour pénale militaire a décidé de reporter l’annonce du verdict au 13 mars prochain dans le procès d’Ali Al-Abdallah. Incarcéré depuis le 17 décembre 2007 pour avoir signé la Déclaration de Damas, ce journaliste et écrivain devait être libéré le 16 juin 2010, au terme d’une peine de deux ans et demi de prison. Mais les autorités syriennes ont décidé de le poursuivre pour "publication de fausses informations dans le but de porter atteinte à l’Etat" (article 286 du code pénal) et "volonté de nuire aux relations de la Syrie avec un autre Etat" (article 276 du code pénal). Ces nouvelles accusations font suite à la publication sur Internet, le 23 août 2009, alors même qu’il était en prison, d’un article dans lequel le journaliste critiquait la doctrine du Wilayat al-Faqih en Iran (doctrine qui assure un pouvoir absolu du religieux sur le politique). Le troisième tribunal militaire de Damas a émis de nouveaux chefs d’accusation à son égard, qui ont été confirmés par la cour de cassation le 1er décembre 2010. Ali Abdallah risque d’être condamné à une nouvelle peine d’incarcération. Cette nouvelle affaire est d’autant plus inquiétante qu’elle montre qu’il est dangereux pour les journalistes de critiquer le régime, mais également ses alliés.
Par ailleurs, le journaliste Maan Aqil est toujours interdit de voyager. Il fait l’objet d’un harcèlement sécuritaire permanent.
La Syrie fait partie de la liste des pays “Ennemis d’Internet”, désignés chaque année par Reporters sans frontières. La nouvelle édition sera rendue publique le 12 mars prochain, à l’occasion de la Journée mondiale contre la cybercensure.
Le site Facebook est bloqué par les autorités syriennes mais les internautes, grâce à certains programmes, peuvent contourner la censure.
Un appel à manifester vendredi après-midi contre la "monocratie, la corruption et la tyrannie" en Syrie a été lancé ces derniers jours sur Facebook, pourtant censuré, au moment où des manifestations sans précédent en Egypte demandaient le départ du président Hosni Moubarak.
Un groupe Facebook, qui avait réuni plus de 7.800 membres mardi matin, a lancé un appel à manifester sous le slogan de "la Révolution syrienne 2011". Il invite les jeunes Syriens à manifester vendredi après la prière, "la première journée de la colère du peuple syrien et de rébellion civile dans toutes les villes syriennes". "Vous ressemblez aux jeunes de Tunisie et d’Egypte. Nous ne voulons pas une révolution violente mais un soulèvement pacifique (...), haussez la voix d’une manière pacifique et civilisée, car exprimer ses opinions est garanti par la Constitution", indique le groupe dans un communiqué publié sur le site.
"Il ne faut plus accepter l’injustice", insiste-t-il. "Nous ne sommes pas contre ta personne mais contre la monocratie, la corruption et la tyrannie et le fait que ta famille et tes proches se soient accaparé des richesses", indique encore le texte, en s’adressant au président syrien, Bachar al-Assad. Le site Facebook est bloqué par les autorités syriennes mais les internautes, grâce à certains programmes, peuvent contourner la censure. Un autre groupe Facebook a appelé à un sit-in jeudi à 15H00 (14H00 HB) devant le Parlement à Damas "en solidarité avec les étudiants, les employés, les chômeurs et les retraités désargentés".
Samedi après-midi, les forces de l’ordre avaient empêché un rassemblement de jeunes près de l’ambassade d’Egypte à Damas.
Comme en Egypte, après la révolution tunisienne, les réseaux sociaux pourraient encore être au cœur d’une prochaine révolution en Syrie. Une page Facebook intitulée « La révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011 » appelle, en effet, au soulèvement de la population dans le pays. La photo du site représente un drapeau de la Syrie et évoque une manifestation le 15 mars prochain, mais les organisateurs sont encore indécis. Ils expliquent que la date de l’évènement est actuellement « examinée avec prudence » et « sera précisée dans quelques jours ».
« Des défenseurs des droits de l’Homme »
Cette page Facebook rassemble plus de 26.000 membres ce dimanche après-midi. À titre de comparaison, la page égyptienne « We are all Khaled Said » - baptisée du nom d’un jeune homme torturé à mort le 6 juin 2010 par la police à Alexandrie - fut un des plus importants sites d’appels pour la fameuse grande manifestation du 25 janvier au Caire : le début de la révolution en Egypte. Elle comptait à l’époque 18.000 personnes pour un pays de 80 millions d’habitants. La Syrie compte elle 22 millions d’habitants...
La révolte du peuple égyptien face au régime d’Hosni Moubarak n’est certes pas la seule résultante des réseaux sociaux et ne reflète pas, non plus, la seule voix de l’opposition. De même, semblerait-il en Syrie, où les créateurs et les organisateurs de ce nouveau groupe Facebook assurent ne pas appartenir à un parti politique. « Nous ne sommes que des défenseurs des droits de l’Homme, des militants syriens à l’intérieur de Syrie et en Europe », déclarent-ils sur le mur de la page. Ils appellent également à des manifestations « dans toutes les villes syriennes, au Canada, au Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne et en Australie » pour demander la chute du régime du président Bachar al-Assad.
Un vent contestataire souffle donc sur la Toile syrienne en ce moment. Parviendra-t-il à ses fins ? Car déjà un premier appel facebookien à manifester le 4 février dernier avait fait chou blanc. Par ailleurs, les forces de l’ordre avaient empêché un autre rassemblement.
Un premier essai censuré
Début février, sous le slogan, « la Révolution syrienne 2011 », une première page Facebook avait été créée et comptait 7.8000 membres. Mais ce premier groupe, non identifié, avait été immédiatement censuré par les autorités. Les internautes avaient pu trouver le moyen de contourner la censure à l’aide de certains programmes. Or, la « journée de colère » prévue n’avait donc pas eu lieu, au moment où des manifestations sans précédent en Egypte demandaient le départ du président Hosni Moubarak. Quelques jours plus tôt, les forces de l’ordre avaient aussi empêché un rassemblement de jeunes près de l’ambassade d’Egypte à Damas.
Cette première page dénonçait la « monocratie, la corruption et la tyrannie » en Syrie. « Nous ne sommes pas contre ta personne mais contre (...) le fait que ta famille et tes proches se soient accaparé des richesses », indiquait encore les créateurs, en s’adressant au président syrien. Des idées que partage aussi un membre de la nouvelle page Facebook, contacté par message électronique dimanche après-midi.
Celui-ci nous a affirmé que le nouveau groupe virtuel n’était pas encore censuré en Syrie. Et si tel était le cas, selon lui, c’était dans le but que « le gouvernement puisse attraper ses membres avec leur adresse IP ». Ce pourquoi, il explique être prudent, changer de pseudo sur le mur régulièrement, et enfin avoir recours à un serveur de type « proxy » qui renouvèle fréquemment l’adresse IP de son réseau dans le cas où les autorités voudraient l’identifier.
« Je sortirai de mon anonymat lorsque la révolution aura commencé »
« Je sortirai de mon anonymat lorsque la révolution aura commencé », nous a déclaré cet internaute précisant n’appartenir à aucun parti politique ni être l’un des créateurs de la page Facebook en question. Il a également affirmé travaillé avec d’autres personnes à la création de stations de radios pour essayer d’atteindre et de mobiliser les personnes qui n’utilisent pas internet en Syrie. « Les membres du groupe sont comme moi, ils veulent lutter contre la gouvernance de la famille al-Assad et contre la corruption de l’oligarchie en Syrie », a-t-il assuré. Bachar al-Assad a succédé en 2000 à son père Hafez el-Assad, ancien président de la Syrie après un coup d’Etat en 1970. « Je suis né sous la conduite du président-père, je ne mourrai pas sous celle de ses descendants », a encore dit cet internaute avant d’ajouter : « ils dirigent le pays comme la Cosa Nostra, comme si c’était le leur, alors que des personnes luttent pour y survivre jour après jour ».
À l’heure où le régime libyen vacille sur ses terres, les manifestants ne foulent pas encore le pavé à Damas. Mais d’autres pages Facebook similaires apparaissent encore sur le réseau social syrien, selon notre interlocuteur. Ces derniers jours plusieurs sites s’étaient également déjà créés pour dénoncer un manque de liberté d’expression sur internet. Le 14 février dernier, une jeune blogueuse syrienne avait en effet été condamnée à cinq ans de prison pour « intelligence avec un pays étranger ». La première manifestation se tiendra-t-elle le 15 mars prochain ? Dans tous les cas, si cette volonté est maintenue, elle risque fort d’être amplement relayée sur la Toile. D’autant plus que depuis début février l’accès direct aux sites Facebook et Youtube a été rétabli après presque quatre ans d’absence.
Le vent de la liberté qui souffle sur les pays arabes ne semble pas encore avoir atteint les côtes syriennes. Quelques voix se sont bien élevées sur Facebook pour appeler la jeunesse à opérer un printemps syrien, mais elles sont restées lettre morte pour la plupart. La révolte va-t-elle également bientôt gronder en Syrie ou ce pays sera-t-il l’exception qui confirme la règle ?
Syrie, l’une des sept dictatures les plus dures du monde
Au même titre que tous les autres, la Syrie n’échappe pas au prototype du pays arabe gouverné de manière tyrannique par un clan qui se partage les richesses des pays. Ajoutée à l’hégémonie des castes mafieuses qui entourent le pouvoir syrien, la transition vers l’économie de marché a entraîné une hausse considérable de l’inflation des prix des vivres et du carburant, creusant encore plus l’écart entre les riches et les pauvres.
Dans un pays où 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, la tranche de la population, composant la classe moyenne, est obligée d’avoir deux voire trois emplois pour survivre.
Craignant la contagion des mouvements populaires qui secouent le reste de la nation arabe, le gouvernement vient de promulguer un décret créant un Fonds national pour les subventions sociales destinées à 420 000 familles dans le besoin. Dans la foulée, une hausse substantielle de la subvention sur le fuel destiné au chauffage vient également d’être appliquée.
Mais ces gestes ne signifient par pour autant que le régime en place est prêt à faire des concessions en matière démocratiques.
Plombée par la présence du clan Assad au pouvoir depuis 1970, la situation des droits universels ressemblent en tous points à celle des autres pays arabes. S’appuyant sur une alliance solide entre la minorité alaouite dont il fait partie, une frange de la population sunnite argentée et le parti Baath, ce clan dirige la Syrie d’une poigne de fer. Dans un pays mis sous coupe réglée depuis plus de 41 ans, quadrillé et contrôlé par des services de sécurité et de renseignements omniprésents, l’autoritarisme de ce régime policier et le contrôle de l’information sont un frein considérable au développement économique. En dépit de sa production de pétrole, de phosphate, de coton, de céréales, etc., la Syrie souffre de stagnation économique dans les différents secteurs productifs. Elle doit faire face au quart de million d’étudiants qui alimentent chaque année un marché de l’emploi déjà saturé et à un taux de croissance démographique élevé de plus de 3,4%, selon certaines évaluations, et au-delà de 5%, selon d’autres.
Certains économistes estiment que 5% de la population syrienne bénéficient de plus de 50% du revenu national. Ce privilège n’a rien à voir avec une quelconque participation à la production des richesses de la nation, mais à la place que les barons du régime, leurs enfants et leurs proches occupent dans les postes de décisions, et surtout par la généralisation de la corruption. Ce fléau est vital pour la survie de la bureaucratie administrative, du parti au pouvoir et des appareils policiers. En se propageant verticalement et horizontalement, la généralisation de la corruption est devenue le fondement de la reproduction du système syrien.(sce : Démocratie et Droits humains en Syrie- http://www.achr.nu/kt.fr1.htm).
Baath, nationalisme arabe et Palestine
Pilier du régime syrien, le Baath puise ses sources dans le mouvement politique du début du XXème siècle. Son idéologie est la réalisation d’une unité arabe qui prône la suppression des frontières, permettant la mise en commun des ressources de chaque pays avec pour corollaire la libération de tout le territoire palestinien.
Eclipsé une courte période, le Baath revenu au pouvoir pendant la présidence d’Hafez al-Assade est actuellement loin du parti de masse rêvé par ses fondateurs qui avait fait de la Syrie l’un des pays phares de la renaissance panarabe et de la pensée socialiste et humaniste dans la région. Il est devenu l’un des leviers de la domination du clan Assad sur le reste de la société : état policier, armée baasiste, répression contre les opposants, absence de pluralisme des partis et de liberté syndicale. Aujourd’hui, malgré le déclin de son rôle social au profit des « indépendants », nouvelle et ancienne bourgeoisies ralliées au régime, le Baath y garde les prérogatives du pouvoir par plusieurs moyens.
Paradoxalement et malgré toutes les vicissitudes du régime syrien baathiste, la mise à l’index par l’Occident pour son alliance avec l’Iran, son soutien indéfectible au Hezbollah libanais et au Hamas palestiniens dont plusieurs de ses dirigeants vivent en exil sur son sol, a jusque là fait jouir la Syrie du soutien respectueux de la majeure partie de la population arabe.
Dans un Moyen-Orient cible de prédilection des prédateurs occidentaux, tant de fois humilié par un Israel conforté dans son arrogance et son assurance par un soutien sans faille de l’Occident, méprisé par des gouvernements marionnettes à la solde des grandes puissances, la résistance du régime syrien à toutes les tentatives de déstabilisation israélo-occidentales ainsi que la position intraitable de Bachar Assad sur le dossier israélo-palestinien lui ont permis de tacitement s’ériger en nouveau héros d’un pan arabisme en mal de Zaïm, rôle dans lequel continue à le conforter la politique du deux poids deux mesures que les Etats-Unis persistent à appliquer dans leur gestion de la politique américaine au Moyen-Orient.
Le deux poids deux mesures américain
Dernièrement, le veto américain bloquant le projet de résolution arabe qui a réaffirmé que « les colonies israéliennes établies dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, sont illégales et constituent un obstacle majeur à la réussite d’une paix juste, durable et globale » n’a pas manqué de choquer. Parrainé par quelque 130 pays, le projet a été voté par les 14 autres membres du Conseil.
"There will be repercussions for Palestinian-American relations if you ... ignore our requests in this matter" - Barack Obama -
Plus choquantes encore sont ces menaces proférées par Obama à l’encontre de l’autorité palestinienne qui pour sa part a indiqué qu’elle allait « réévaluer » l’ensemble du processus de négociations de paix après le veto américain.
Premier gouvernement après l’Autorité palestinienne à dénoncer ce veto, l’Egypte post-révolution a estimé que « ce veto qui a déçu les espoirs du peuple non seulement palestinien et arabe, mais aussi au niveau international, a contredit les déclarations américaines rejetant la politique de colonisation, entamera encore plus la crédibilité des Etats-Unis comme médiateur des efforts de paix ».
Sans se précipiter à prédire un bouleversement radical de la politique égyptienne appliquée par le régime déchu de Moubarak, il n’est pas illusoire de penser qu’à long terme, ce pays finira par se libérer de ses chaînes américano-israéliennes pour reprendre sa position de chef de file d’un monde arabe complètement déstructuré depuis que« la mère du monde » ne joue plus son rôle de guide et de maître à penser.
L’Egypte rejoindra-t-elle l’axe des récalcitrants qui est train de s’élargir avec l’adhésion imminente de la Turquie dans son cercle ? On peut peut-être s’attendre à quelques changements apportés en réponse à la demande d’un peuple dont la grande majorité a rejeté d’emblée tous les accords signés avec Israel qu’il continue de nommer « l’entité sioniste ».
Les répercussions du Printemps arabe
Plus que tous les autres Arabes, les Syriens suivent sûrement de très près l’évolution de la révolution égyptienne. De sa réussite dépend leur avenir. Le retour d’une Egypte démocratique au sein du giron familial arabe, ôtera à la dictature syrienne une carte majeure dans son rôle de défenseur exclusif de la cause palestinienne si chère à tous les Arabes. Ce retour révèlera le leurre du discours universaliste et panarabe utilisé par le régime syrien pour discréditer toute forme d’opposition à la dictature et masquer la domination particulariste du clan Assad derrière un écran de fumée panarabe. Les autorités syriennes ont toujours exploité l’état de guerre avec Israel et d’adversité avec l’Occident pour réprimer, sous prétexte de trouble de l’ordre public, ceux qui réclament entre autres la levée de l’état d’urgence et le recouvrement des libertés fondamentales. Ilan Pape le résume bien « Les traités de paix avec Israël sont des symptômes de corruption morale pas d’une maladie en soi, c’est pourquoi le Président syrien Bashar Asad, sans aucun doute un leader anti-israélien, n’est pas immunisé de la vague de changement. » Sce :http://www.france-palestine.org/article8610.html
Ce changement tant attendu n’a pas échappé au Président Obama. De son discours au lendemain de la révolution égyptienne, deux phrases sont à retenir : « Nous avons vu une nouvelle génération émerger, une génération qui demande « un gouvernement qui représente leurs espoirs et non leurs peurs. Nous avons vu des jeunes égyptiens dire pour la première fois de ma vie, je compte vraiment. Ma voix est entendue ».
Effectivement la voix élevée depuis la place Tahrir, au Caire, constitue un avertissement adressé de manière sous jacente à l’Occident, lui rappelant que dans la guerre sourde que se livrent les Etats-Unis et les régimes de l’axe réfractaire, les nouvelles générations arabes ne veulent être prises en otage par deux protagonistes se nourrissant l’un de l’autre.
La solidarité et le soutien apportés par les autres peuples de la région aux révolutions tunisienne et égyptienne sont le témoignage d’un espoir partagé d’en finir avec les structures répressives des tenants des régimes dictatoriaux anti-impérialiste ou pro-occidentale toute nature confondue.
Dans des pays où les forces sociales et politiques on été laminées par des décennies de répression impitoyable, la jeunesse a fait preuve d’une volonté inouïe et d’un cran exceptionnel, exorcisant de la sorte une malédiction qui pesait sur les nations arabes depuis plu de cinquante ans. Ce juste retour du droit à la parole du peuple n’est pas propre aux seuls Tunisiens et Egyptiens. Une révolution couronnée de succès est possible. Tous les autres peuples arabes en sont capables. Alors pourquoi pas en Syrie ?
Nous citons notamment ici l’article Syrie, le vent de la révolte arabe franchira-t-il les portes de Damas de Fatma Benmosbah
Messages
1. Le régime syrien croit interrompre le processus révolutionnaire en arrêtant quelques internautes !!!!, 28 février 2011, 14:50, par internaute en colère
« Ahmad Hadifa a été libéré aujourd’hui et aucune accusation n’a été retenue contre lui », a indiqué le président de la Ligue syrienne de défense des droits de l’Homme, Abdel Karim Rihaoui.
Ahmad Hadifa, 28 ans, connu sous le nom d’Ahmad Aboul-Kheir, qui s’intéresse plus particulièrement aux problèmes de la jeunesse et des libertés, a été arrêté samedi alors qu’il se rendait de Banias (nord ouest) à Damas, avaient annoncé mardi des organisations de défense des droits de l’Homme.
Le blog d’Ahmad explique notamment comment contourner la censure de sites bloqués par les autorités et présente des articles sur les révolutions qui ont éclaté en Tunisie et en Egypte et la possibilité de contagion à d’autres pays de la région, selon le communiqué.
M. Rihaoui s’est félicité de la libération du blogueur et réclamé « davantage de mesures positives » de la part du gouvernement syrien.
Les réseaux sociaux sur internet et les blogs ont beaucoup contribué à lancer et alimenter les mouvements de révolte populaires qui ont provoqué la chute ces dernières semaines du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali puis du président égyptien Hosni Moubarak.
En Syrie, des internautes ont constaté que l’accès direct aux sites Facebook et YouTube, bloqué depuis 2007, était rétabli depuis le 9 février.