lundi 4 avril 2011
Le capitalisme nucléaire français tue, lui aussi !!!
On entend parler des victimes du nucléaire japonais mais le nucléaire français fait des victimes... tous les jours !!!! Tout d’abord les trusts français ne viennent pas aujourd’hui sauver le Japon : ils étaient déjà impliqués dans les centrales japonaises et sont co-responsables de la catastrophe nucléaire... Il y a tout d’abord les mineurs nigériens de l’uranium (car le Niger est la source du minerai de la France sans lequel on ne parlerait même pas du nucléaire "français"). il y a ensuite les populations vivant à proximité. Il y a enfin tout le peuple nigérien qui vit sous des dictatures mises en place par le France. Et quand le dictateur ne plait plus à Areva, un coup d’Etat en change... comme récemment... Un rapport écrit : "Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger. Il n’y a quasiment aucune protection contre l’inhalation de gaz radon. La main d’oeuvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste totalement ignorante des effets de l’exploitation minière. La détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants." Ce ne sont là que quelques uns des faits rapportés par un réalisateur de télévision britannique qui, avec une équipe de caméramans de l’émission Panorama (UK) ont été les premiers étrangers à visiter Arlit dans la partie nord du Niger. "Arlit est absolument au milieu de nulle part" dit Olgati dans une interview en exclusivité. " C’est une oasis artificielle construite selon le modèle colonial. Elle a sa propre ville-dortoir avec supermarchés, courses de chevaux, produits de luxe importés de la métropole. Un incroyable choc culturel si l’on compare avec les travailleurs nomades". Selon Olgiati c’est la main d’oeuvre nomade qui vient vers la compagnie plutôt que l’inverse. Souvent les nomades ne restent pas plus d’une semaine, prennent leur paie et s’en vont. Certains ne restent qu’une journée. "C’était la grande récrimination française" dit Olgiati, "les ouvriers ne font juste que passer". "Il va de soi que les Français n’informent pas les indigènes qu’ils travaillent dans les mines les plus dangereuses du monde, ils n’entendent jamais parler de mesures dosimétriques des rayonnements et un suivi sanitaire quel qu’il soit est impensable". un scandale nommé COGEMA le nucléaire français en images au Niger Comment "la France" ouvre la route de l’uranium... Mamadou Tandja est un colonel de l’armée nigérienne. Il s’illustre dans la scène politique dès 1974 en participant avec le général Seyni Kountché au renversement du premier président nigérien Hamani Diori qui avait déplu à la France. C’est en novembre 1999 que le colonel Tandja parvient au pouvoir. Il 13h heures locales (12h TU) à Niamey dans la capitale nigérienne quand les premiers tirs à l’arme lourde ont été entendus au niveau du palais présidentiel. En ce moment tout le gouvernement et le chef de l’Etat étaient rassemblés à la présidence pour un conseil des ministres exceptionnel. Les ministres présents sur place sont arrêtés, rassemblés par des militaires et transférés dans un autre camp. Quant au président Mamadou Tandja, il a été amené par des militaires vers un camp militaire à la périphérie de la ville. Les informations sont encore très confuses. Puis vers 21h TU, une déclaration radiodiffusée, « Les forces de défense et de sécurité du Niger ont décidé ce jour 18 février de mettre fin à la situation politique tendue que vit le pays », indique la déclaration lue par le porte- parole des putschistes. Ainsi donc, le père de la 6è République est tombé. En plein midi. Sa 6è République tant contestée n’aura duré que sept mois. Il avait choisi d’ouvrir le marché de l’uranium à la Chine sans l’accord d’Areva... Riche en uranium, le Niger est aussi l’un des pays les plus pauvres du monde (cent soixante-quatorzième sur cent soixante-dix-sept sur l’échelle du développement humain) et doit régulièrement faire face à de graves crises alimentaires. Niamey présente l’intérêt renouvelé pour le combustible nucléaire comme un atout sans précédent dans la « bataille du développement économique et social (3) ». Pour augmenter les recettes minières du Niger, le président Mamadou Tandja diversifie les partenaires. L’uranium est exploité par deux sociétés franco-nigériennes dont Areva NC (4) est l’actionnaire majoritaire : la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), à 63,4 %, et la Compagnie minière d’Akouta (Cominak), à 34 %. Le 26 juin et le 25 juillet 2007, le responsable de la sécurité du géant français de l’énergie, le colonel Gilles de Namur, puis le directeur local du groupe, M. Dominique Pin, accusés de soutenir le MNJ, ont été expulsés (5). Les relations entre Paris et Niamey se sont toutefois normalisées en janvier 2008, lorsque le gouvernement nigérien a confirmé les droits d’exploitation d’Areva sur le gigantesque gisement d’Imouraren, voué à devenir l’une des plus grandes mines d’uranium du monde. En échange, le prix d’achat payé par Areva a été relevé de moitié. Mais, si la présence d’Areva au Niger n’est pas remise en cause, Niamey commercialise désormais une partie de la production directement sur le marché (trois cents tonnes en 2007), et le monopole français de l’extraction de l’uranium au Niger est terminé. En novembre 2007, Sino-Uranium, filiale de l’entreprise publique chinoise China National Nuclear Corporation (CNNC) qui explore depuis 2006 l’importante concession de Tegguidda, a obtenu le permis d’exploitation du gisement d’Azelik. De plus, des permis de recherche ont été attribués à une vingtaine de sociétés « juniors » — canadiennes, australiennes, sud-africaines, indiennes et britanniques. Les concessions minières (accordées ou en négociation) s’étendent sur près de quatre-vingt-dix mille kilomètres carrés de la bordure ouest du massif de l’Aïr (région d’Agadez), territoire situé entre la frontière algérienne et la falaise de Tiguidit. Aucune consultation n’a été menée auprès des populations du Nord (au moins trois cent mille personnes, principalement des Touaregs) dont les territoires ancestraux ont été concédés à des compagnies. Les habitants de la zone de Tegguidda n’Tessoum (ouest d’Agadez) ont été sommés d’évacuer le périmètre (environ deux mille cinq cents kilomètres carrés) concédé à Sino-Uranium. Niger Uranium Limited, qui a démarré la prospection à Ingal et Ighazer, a interdit aux éleveurs l’utilisation de puits pastoraux. Autour du site d’Imouraren, les activités d’exploration conduites par Areva font fuir le bétail et rendent l’élevage impossible. Les occupations traditionnelles des populations — l’exploitation artisanale de sel, l’agriculture oasienne et surtout l’élevage transhumant — ainsi que le complexe équilibre qui les organise sont sérieusement menacés. La future zone minière recouvre les principales aires de nomadisation, dont les riches pâturages de la plaine d’Ighazer (6), lieu de la « cure salée » — rendez-vous annuel de dizaines de milliers d’éleveurs, permettant d’assurer aux troupeaux les apports en minéraux. Déchets radioactifs stockés à l’air libre En outre, la mise en production des nouveaux sites, prévue vers 2010 (Azelik) et 2012 (Imouraren), fait redoubler les craintes soulevées par le premier examen de la situation radiologique et sanitaire des deux cités minières existantes, Arlit et Akokan. Cette étude a été conduite entre 2003 et 2005 à la demande de l’association locale Aghir In Man par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) et l’organisation non gouvernementale de juristes Sherpa (7). Selon la Criirad, l’eau distribuée à la population (plus de quatre-vingt-six mille habitants) présente des niveaux de radioactivité dépassant les normes de potabilité internationales. Les déchets radioactifs sont stockés à l’air libre depuis plusieurs décennies. Les ferrailles sorties d’usine sont vendues sur les marchés, récupérées par la population et utilisées comme matériaux de construction ou ustensiles de cuisine. En mai 2007, la Criirad a signalé à la direction d’Areva et au Centre national de radioprotection du Niger la présence de « stériles » (résidus de l’extraction) dans le domaine public, ainsi que des niveaux de radiation gamma jusqu’à cent fois supérieurs à la normale. En l’absence d’une véritable expertise scientifique, les risques pour la santé sont difficiles à évaluer sur le long terme (8). Cependant, le Sherpa souligne la multiplication des cas de maladies respiratoires et pulmonaires graves, qui auraient été systématiquement cachées aux patients par les deux hôpitaux construits et gérés par la Somaïr et la Cominak. Les deux sociétés minières sont le deuxième employeur du pays après l’Etat, et leurs énormes besoins en approvisionnement profitent à un grand nombre d’entreprises. Toutefois, ce sont essentiellement les ressortissants du Sud (Haoussas et Djermas), mieux formés et mieux représentés dans les sphères administratives et politiques, qui investissent les postes-clés et bénéficient des principaux contrats. La population locale touarègue, peu scolarisée et vivant de manière traditionnelle, reste à la marge de l’économie des villes minières. Peu après le début de l’exploitation de la mine d’Arlit, lorsque la sécheresse a décimé plus de 75 % de leur cheptel (1973-1974), beaucoup de Touaregs ont pris le chemin de l’exil vers les grandes villes, mais aussi vers l’Algérie et la Libye. Près de vingt mille d’entre eux reviendront au pays à la fin des années 1980, encouragés par le discours de « décrispation » du colonel Ali Saïbou, qui met fin à treize ans de « régime d’exception » du général Seyni Kountché. Le Niger traverse alors une crise économique, et rien n’est mis en place pour absorber ce retour massif. L’illusion de l’assouplissement du régime est rapidement dissipée, lorsqu’un affrontement entre Touaregs et forces de l’ordre à Tchin-Tabaraden (mai 1990) est suivi d’une violente répression (9). L’absence de sanctions s’ajoutera aux frustrations accumulées par les Touaregs, dont le sentiment de mise à l’écart se traduira en octobre 1991 par le déclenchement de la première rébellion. Sur le papier, les accords de paix de 1995 prévoient, outre la réinsertion des anciens rebelles, des mesures en faveur du développement du Nord ainsi que la mise en place de la décentralisation, devant s’accompagner d’un transfert aux collectivités territoriales de revenus générés par l’exploitation minière. Douze ans plus tard, la décentralisation n’est toujours pas achevée, et le transfert de 15 % des recettes minières aux communes concernées, décidé seulement en 2006, n’a pas été suivi d’effet. Pis, l’attribution des nouveaux permis miniers s’est opérée sans qu’aucune mesure de compensation ne soit envisagée. « Nous, les Touaregs, nous ne sommes rien face aux préoccupations économiques des gouvernements », constate M. Issouf Ag Maha, maire élu de la commune de Tchirozérine, exilé en France. « Tout ce que nous voulons, c’est que le pouvoir nigérien et les sociétés minières tiennent compte du fait que nous vivons sur ces terres. » En août 2007, l’état de « mise en garde » (une forme d’état d’exception) a été décrété dans la région d’Agadez. Depuis, des organisations de défense des droits de la personne font état d’arrestations et de détentions arbitraires (plus de cent), ainsi que d’exécutions sommaires de civils (près de soixante-dix) perpétrées par les Forces armées nigériennes (FAN) en représailles aux attaques du MNJ. On évoque tortures, viols, pillages et massacres de troupeaux, souvent l’unique source de revenus des habitants de la région. Lors de leurs déplacements, les FAN utiliseraient également des civils comme « boucliers humains », notamment pour se protéger des mines. Ces exactions provoquent des déplacements massifs de population. « A Iférouane, il ne reste que l’armée, tous les habitants ont fui », témoigne le responsable d’une petite association qui, comme beaucoup d’autres, a dû abandonner ses activités dans la zone. La crainte des représailles et des mines sur les routes rend le ravitaillement de plus en plus difficile. Les prix flambent, et la saison touristique, source de revenus, n’a pas eu lieu. Les tentatives de médiation de la Libye, du Burkina Faso et de l’Union africaine n’ont pas donné de résultats. Le président Tandja refuse de négocier avec les rebelles, qu’il qualifie de « bandits et trafiquants de drogue ». La zone du conflit est interdite aux journalistes (10). Niamey clame son droit de disposer librement de ses ressources naturelles et invite les Nigériens à chercher l’origine de la crise dans l’importance stratégique du pays. A la mi-avril 2008, l’Assemblée nationale a demandé au gouvernement « de prendre toutes les dispositions pour un règlement pacifique et durable du conflit », qui constitue une « menace grave pour la stabilité du Niger ». Une demande, pour l’instant, sans suite. Anna Bednik.
"Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger. Il n’y a quasiment aucune protection contre l’inhalation de gaz radon. La main d’oeuvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste totalement ignorante des effets de l’exploitation minière. La détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants."
Ce ne sont là que quelques uns des faits rapportés par un réalisateur de télévision britannique qui, avec une équipe de caméramans de l’émission Panorama (UK) ont été les premiers étrangers à visiter Arlit dans la partie nord du Niger. [Le réalisateur] Christopher Olgiati est un jeune homme grand et mince, parlant avec aisance. Il n’exprime pas de griefs particuliers contre le gouvernement militaire du Président Kountché : de fait il le défend contre l’accusation qui s’est répandue selon laquelle le gouvernement aurait permis aux Lybiens de détourner le minerai d’uranium. (Olgiati pense que c’est peut-être une désinformation qu’a fait courir la CIA).
Pour ce que j’en sais Chris Olgiati peut très bien être un défenseur de l’énergie nucléaire. Mais ce qui l’a choqué lors de sa visite durant dix jours de cette région uranifère, une des plus importantes de la planète, ce sont les conditions de vie de la main d’oeuvre locale. Et le contraste avec celles des Français qui occupent les postes de direction.
"Arlit est absolument au milieu de nulle part" m’a-t-il dit dans une interview en exclusivité. " C’est une oasis artificielle construite selon le modèle colonial. Elle a sa propre ville-dortoir avec supermarchés, courses de chevaux, produits de luxe importés de la métropole. Un incroyable choc culturel si l’on compare avec les travailleurs nomades". Selon Olgiati c’est la main d’oeuvre nomade qui vient vers la compagnie plutôt que l’inverse. Souvent les nomades ne restent pas plus d’une semaine, prennent leur paie et s’en vont. Certains ne restent qu’une journée. "C’était la grande récrimination française" dit Olgiati, "les ouvriers ne font juste que passer".
"Il va de soi que les Français n’informent pas les indigènes qu’ils travaillent dans les mines les plus dangereuses du monde, ils n’entendent jamais parler de mesures dosimétriques des rayonnements et un suivi sanitaire quel qu’il soit est impensable".
"Un sympathique directeur d’Arlit nous a concédé que les nomades travaillaient dans l’ignorance absolue de ce qui pouvait leur arriver dans vingt ou trente ans". Il y a de grandes mines souterraines à Arlit que l’équipe de la télévision a visitées : "une journée sous terre était plus qu’assez" a commenté Olgiati. "Le renouvellement d’air semblait correct mais le bruit du forage était insupportable. Je n’ai vu personne porter de masque. Les mineurs remontent des galeries en fin de journée recouverts de poussière radioactive de la tête aux pieds". Arlit n’est pas la seule mine d’uranium du Niger mais elle a été la première et elle reste la deuxième en importance. La production commerciale a démarré en 1971 - la production a été de 1900 tonnes en 1980. La teneur moyenne en uranium est actuellement de 0,25% mais en 1978 elle atteignait les 3%. Si l’on se réfère au terrible taux de mortalité parmi les mineurs des mines de Kerr McGee dans les années 50-60 (et leurs conditions de travail étaient probablement meilleures qu’ici) cela signifie que les Français ont signé l’arrêt de mort de milliers de Nigériens dans les années à venir.