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La nouvelle guerre en Irak et en Syrie

dimanche 21 septembre 2014

La sainte alliance contre les peuples

Ce lundi, au moment où s’ouvrait à Paris une première conférence internationale pour mener la guerre contre les djihadistes de l’État Islamique (EI), l’aviation militaire française effectuait ses premiers raids sur l’Irak. Une guerre de plus s’ouvre.

L’enfer c’est toujours pour les autres

À la différence de la précédente guerre d’Irak, ou de celle d’Afghanistan qui dure depuis 13 ans, Obama promet aux Américains qu’il n’y aura pas de troupes US au sol. Les USA se réserveront le ciel, bombardements et frappes « ciblées ». Hollande vient de lui emboîter le pas. Mais l’enfer sera bel et bien au sol. Il y sera pour les populations irakiennes une fois de plus victimes de bombes, des immeubles rasés au nom de la chasse aux islamistes, en plus d’être déjà victimes de la tyrannie de ceux-ci. Oui la barbarie des bandes armées de l’EI est révoltante. Pas seulement quand elles assassinent des otages européens ou américains, mais par les crimes et exactions bien plus nombreux qu’elles opèrent contre la population. Mais cette barbarie n’est que le produit de la barbarie des guerres qu’y mènent depuis des années les grandes puissances pour conserver leur domination sur la région et son pétrole.

D’où vient l’État Islamique ?

Car d’où viennent ces troupes qui se proclament État Islamique ? Avant de venir de Syrie, ce sont les bombardements puis la répression de toutes manifestations populaires en Irak qui leur a permis de recruter parmi les jeunes Irakiens désespérés ou révoltés. Ce fut par exemple en 2004 le massacre de Fallouja, où l’armée américaine, pour mater des manifestations, avait assiégé la ville, utilisé des bombes incendiaires et des munitions à l’uranium appauvri, causant des exodes de population et des naissances d’enfants difformes. En 2012-2013, de nouvelles répressions s’abattaient sur la ville, de la part du gouvernement de Bagdad mis en place par les USA, cette fois. Quoi d’étonnant que Fallouja ait été, dès janvier 2014, la première ville occupée sans peine par les troupes de l’EI, avec l’appui des chefs tribaux locaux ?

Une grande coalition de tous les assassins

Il suffit de lire la liste des invités de la conférence de Paris pour avoir la liste des véritables responsables du chaos au Moyen-Orient. Arabie Saoudite et Qatar sont là, qui ont été les principaux financiers des troupes de l’EI en Syrie. Comme la Turquie, dirigée par l’islamiste Erdogan, qui facilitait le passage par sa frontière des combattants djihadistes et finançait certains d’entre eux. Car les uns et les autres tentent de placer leurs pions en Syrie pour l’après Assad. Sous l’œil vigilant des USA et de l’Europe qui laissent faire tant que cela permet de noyer sous les bombes la révolte sociale qui avait éclaté en Syrie en mars 2011, dans la foulée de celles de Tunisie et d’Égypte.

Présente aussi l’Égypte où l’armée continue la répression pour tenter d’en finir avec cette jeunesse qui avait manifesté sur la place Tahrir, d’interdire les grèves ouvrières qui avaient joué un si grand rôle dans la chute du dictateur Moubarak. Comme est présent le représentant du Bahrein qui ne doit la survie de sa dictature qu’à l’écrasement de la révolte de 2011 par l’armée saoudienne.

Une guerre sans fin

La guerre de Libye de 2011 avait été menée exactement sur le modèle de celle qu’on nous promet pour l’Irak : au sol les bandes armées de chefs locaux et des troupes financées et entraînées par le Qatar, pendant que France, USA et Grande-Bretagne se chargeaient des frappes aériennes (et du guidage des opérations au sol). Il ne s’agissait pas tant de renverser Kadhafi, que d’éviter que ce soit le peuple libyen qui le renverse lui-même. Aujourd’hui on a un pays en plein chaos.

La nouvelle guerre qui débute en Irak sera un prétendu « remède » pire que le mal. Mais pour tous ces gens-là, mieux vaut le chaos que la révolte sociale de ceux qui réclament pain et liberté.

Editorial de Convergences Révolutionnaires

Messages

  • Le général Martin Dempsey, chef d’état-major des armées du Pentagone, a déclaré devant une commission du Congrès mercredi que des troupes américaines pourraient être envoyées en Syrie pour combattre aux côtés des soi-disant rebelles cherchant à renverser le gouvernement du président Bachar al-Assad à Damas .

    « Si le commandant sur le terrain s’adresse à moi ou au ministre de la Défense et estime que l’introduction de forces d’opérations spéciales pour accompagner les Irakiens ou les nouvelles forces syriennes ... si nous estimons que c’est nécessaire pour atteindre nos objectifs, nous recommanderons cette action, » a dit Dempsey au panel défense de la Commission du budget au Sénat.

    Le témoignage de Dempsey a été précédé par celui du ministre de la Défense, Ashton Carter, qui a convenu que la stratégie de Washington par rapport à la « pièce Syrienne » était de « créer une troisième force qui puisse lutter contre ISIL [acronyme préféré du gouvernement américain pour l’Etat islamique d’Irak et de Syrie - ISIS, en français le groupe EI] et créer les conditions pour l’éviction finale de Bachar al-Assad. »

    Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui était jeudi en voyage en Arabie saoudite pour rassurer les potentats sunnites du Golfe Persique que les négociations nucléaires américaines avec l’Iran chiite n’éroderait pas l’alliance contre-révolutionnaire de Washington avec ces Etats pétroliers monarchiques, a exprimé un avis similaire.

    Kerry a réitéré l’engagement de Washington pour un changement de régime en Syrie. « En fin de compte, il sera nécessaire de combiner diplomatie et pression pour parvenir à une transition politique, » a-t-il déclaré, ajoutant que « la pression militaire pourrait s’avérer nécessaire. »

    On a de plus en plus le sentiment que, six mois après que le président Barack Obama a annoncé la nouvelle guerre américaine en Irak et en Syrie, cette intervention a atteint un tournant qui risque d’infliger une nouvelle saignée massive aux peuples de la région.

    En Irak, cette menace est imminente avec la mise en place d’un siège majeur autour de la ville de Tikrit, ville natale de l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein, renversé par l’invasion américaine de 2003 et pendu sous l’occupation américaine.

  • Après la prise de Ramadi par l’État islamique (EI), l’armée américaine a intensifié les bombardements aériens tandis que le gouvernement irakien a pris la décision hautement explosive de déployer des milices chiites pour essayer de reprendre une ville majoritairement sunnite.

    La chute de Ramadi, la capitale de la province d’Anbar, représente une débâcle pour le gouvernement de Bagdad et la stratégie de la guerre américaine en Irak.

    La déroute des forces gouvernementales qui avaient longtemps maintenu un fragile contrôle sur Ramadi rappelle l’effondrement des forces irakiennes armées et entraînées par les Américains pendant l’invasion par l’EI du nord de l’Irak en juin dernier. Mossoul, la deuxième ville d’Irak, était alors tombée aux mains des milices islamistes sunnites.

    Le Pentagone, qui depuis la fin de la semaine dernière a soit minimisé l’importance de la chute de Ramadi soit suggéré qu’on ne pouvait pas encore prédire l’issue de la bataille, s’est trouvé obligé d’admettre lundi que la perte de la capitale provinciale constituait un « revers ».

  • Info officielle : des « rebelles » sont entraînés par les USA en Syrie ce qui signifie soutenir des membres d’Al Qaïda pour lutter soi-disant contre Etat Islamique !!!

  • La coalition admet avoir peut-être causé par erreur la mort de soldats irakiens mais elle n’admet rien concernant les civils, pourtant la principale victime de toutes les guerres des puissances occidentales…

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