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Tract de La Voix des Travailleurs

vendredi 30 novembre 2018

Gilets Jaunes : Imposer le grand Capital, pas le travail !


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


C’est pas Macron, c’est la rue qui change le climat… !

Oui, c’est la rue qui change le climat… social et politique ! En quelques jours, le climat social commence à changer. Les manifestations et les blocages des Gilets jaunes se relient à présent à des grèves sur des lieux de travail tels qu’Amazon, les ports et les raffineries... Plusieurs faits sont tout à fait nouveaux dans ces mobilisations de gilets jaunes : la présence nombreuse de femmes pauvres (célibataires, divorcées, précaires), de retraités mobilisés aux côtés de salariés, de jeunes mêlés à des vieux, de chômeurs aux côtés de travailleurs en activité, etc... C’est aussi cela le climat nouveau qui apparaît.

Tous les efforts du gouvernement consistent à faire croire qu’il n’est pas bousculé par le mouvement, qu’il maintient le cap, mais, en même temps, son attitude fait monter la colère sociale….

Déplorant l’« impact sévère » qu’ont eu « les événements récents » pour nombre de patrons, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a annoncé, à l’issue d’une réunion lundi 26 novembre à Bercy, l’instauration immédiate de plusieurs mesures de soutien des capitalistes (lui dit des petits !).

Macron prétend a trouvé enfin sa réponse aux gilets jaunes : tout serait de la faute du climat, et lui serait chargé de sauver la planète pendant que les gilets jaunes voudraient, égoïstement, sauver leurs fins de mois !

Elle est bien bonne : l’augmentation des impôts indirects en même temps que l’ISF est supprimé, l’augmentation des coups des gouvernants contre ceux qui vivent de leur travail en même temps que l’argent public est mobilisé pour aider trusts et banques, l’augmentation de toutes les attaques antisociales, baisses de salaires et de revenus, suppression des aides sociales, attaques sur les retraites, casse des hôpitaux publics, casse des transports publics, tout cela serait, nous dit-on sans rire, causé par… la nécessité de sauver la planète !!!!

Le climat dont il nous rebat les oreilles, il n’en parle pas trop aux trusts automobiles qui polluent massivement en étant sûrs que le gouvernement gardera les yeux fermés et le nez bouché comme il a eu les yeux fermés sur les détournements de fonds du PDG de Renault. Il n’en parle pas à Total, il n’en parle pas aux trusts de la chimie, il n’en parle pas aux labos pharmaceutiques, il n’en parle pas à Lactalys, il n’en parle pas aux trusts de l’aviation…

C’est à nous que le gouvernement dit que nous sommes responsables du gaz carbonique, responsables de l’utilisation d’énergies fossiles ! C’est nous qu’il entend faire payer !

Et quand son opération gilets jaunes égale bandits, égale extrême droite, égale ultra gauche, égale casseurs, a échoué, il se présente comme le grand rassembleur, celui qui va organiser la grande démocratie, une consultation nationale, des Etats Généraux diraient ceux qui se souviennent de la fin peu glorieuse de l’Ancien Régime, celui de Louis XVI et de tous les profiteurs de la noblesse qui sont aujourd’hui remplacés par des affairistes bandits mille fois plus riches et plus assassins !

Certes, le gouvernement prétend qu’il entend la colère, qu’il reçoit des représentants (dont on se demande s’il ne les a pas inventés lui-même !) et qu’il comprend les revendications des manifestants pacifiques mais pas ceux des casseurs ! Pourtant, la police elle-même a dû reconnaître que tous les manifestants arrêtés n’étaient ni des bandits, ni des extrémistes, ni des casseurs, mais des gens en colère !

Oui, c’est la colère qui a créé les gilets jaunes, ce n’est pas des partis, ce n’est pas des syndicats, ce n’est pas des manipulateurs, ce n’est pas des média. En fait, ce sont les exactions gouvernementales qui ont créé les gilets jaunes et c’est Macron qui a poussé la population française à bout !

Le climat, dont Macron avoue avoir peur, ce n’est pas de la climatologie dont il dépend, c’est le climat politique et social. Car l’explosion de colère est en train de fédérer toutes les révoltes, d’unir les luttes, de coordonner les réponses, et même de les organiser. Des assemblées générales se tiennent un peu partout.

Et surtout, ce dont il a peur, c’est que ce climat se généralise dans les entreprises. Au début, les média et le gouvernement n’ont pas cessé de prétendre que c’était un mouvement de professions libérales, un mouvement de la petite bourgeoisie, mais il est dès le début clair que c’est faux. Dans les piquets, on trouve des retraités, des chômeurs, des salariés, des travailleurs contraints d’être autoentrepreneurs. Et ceux qu’ils appellent des petits bourgeois, ce sont aussi des travailleurs : des petits paysans, des petits artisans, des petits pêcheurs, des petits paysans qui sont étranglés, qui sont assassinés, qui ne parviennent plus à vivre de leur travail !

Chacun aura remarqué aussi les réticences et l’hostilité des dirigeants syndicaux à l’égard du mouvement. On a remarqué aussi que les gouvernants craignaient bien plus un mouvement qui n’était pas dirigé par ces bureaucraties qui tenaient le même discours que Macron à l’égard du mouvement. La CGT rejoint les gilets jaunes mais fait semblant que c’est juste pour une journée d’action !! C’est une manière de ne pas perdre l’influence sur ses militants et adhérents tout en se maintenant en dehors, du moins pour son sommet et en continuant d’œuvrer pour que la classe ouvrière n’entre pas en lutte avec ses gros bataillons !!!

Macron répond « climat », « défense de la planète » à tous ceux qui affirment : nous ne voulons pas payer pour le grand capital, qui crient dans les rues : « Imposez le Capital, pas d’impôts pour le Travail ! » Ce n’est pas de l’incompréhension mais de l’aveuglement volontaire et social.

Macron s’est lui-même enferré : s’il recule, il démontre à la classe ouvrière qu’en se mobilisant par l’action directe dans la rue, en se passant des encadreurs professionnels des bureaucraties syndicales, on peut gagner. S’il ne recule pas, le mouvement s’approfondit, la classe ouvrière commence à s’organiser et on va vers un affrontement dangereux pour les classes possédantes.

Les syndicats essaient de jouer leur rôle de tampon mais cela leur est difficile puisqu’ils ne jouent aucun rôle dans le mouvement. Ils font donc semblant de jouer leur partie en parallèle mais sans succès. Et ils ne sont nullement prêts à rejoindre le mouvement !

La gauche et l’extrême gauche, celles qui soutiennent les gilets jaunes sans lui donner aucune perspective propre, affirment que ce qui unit le mouvement, c’est d’affirmer « dehors Macron ! » mais ils minimisent ainsi l’ampleur du mouvement actuel. Virer Macron, ce n’est rien. On l’a bien vu avec Fillon, Sarkozy, Hollande, Royal, Valls et autres, les candidats au poste ne manquent pas ! Mélenchon et Le Pen, eux aussi, crient : « Macron dehors ! », comme si le problème était là et pas dans les classes possédantes et dans le système dépassé, fichu, à l’agonie qu’ils défendent, comme si le problème était politicien et franco-français !

Non ! Ce que les manifestants remettent en cause est bien plus profond. Tout d’abord, ils entendent se diriger eux-mêmes, décider eux-mêmes, parler par eux-mêmes, et d’abord parler entre eux et cela c’est la première étape de toute révolution sociale ! Ils entendent agir ensemble, unir les luttes, construire eux-mêmes le mouvement d’ensemble du monde du travail contre les profiteurs et les bandits des classes dirigeantes. C’est aussi cela la révolution !

S’insurger, c’est bien autre chose que de marcher derrière les syndicats lors de sempiternelles journées d’inaction programmées par avance et dont les classes possédantes et les gouvernants ne craignent rien !
Oui, nous, c’est-à-dire tous ceux qui vivons seulement de notre travail, nous pouvons nous unir, nous organiser, décider par nous-mêmes, et changer ainsi le climat social et politique ! Nous pouvons imposer nos exigences :

Pas d’impôts pour le Travail ! Imposons le Capital !

Que les banquiers, les financiers, les trusts, les profiteurs paient le prix de la chute de leur système !

Pas de cadeaux d’Etat au grand Capital ! Défense des services publics, des aides sociales et des retraites !

Pour sauver la planète, taxons Total, Renault, Peugeot, et autres trusts pollueurs !

Pas d’encadreurs ! Organisons nous nous-mêmes ! Pas de sauveurs ! Sauvons nous nous- mêmes !

Inutile de supplier d’être reçus par ces pantins ! On ne négocie pas avec des preneurs d’otages, avec des bandits au pouvoir qui nous traitent de casseurs, avec des embrouilleurs professionnels !

Assez de fake news gouvernementales contre les manifestants ! C’est le gouvernement qui doit plier, pas le mouvement ! Il n’y a pas de moyen terme ! Inutile de chercher une sortie de crise : c’est la crise sociale qui fait avancer les choses ! On en assez qu’on essaie de nous gazer avec la propagande du gaz carbonique ! Le gouvernement des trusts pollueurs nous traite de pollueurs ! On va lui renvoyer sa pollution dans la figure !

Macron pense à la fin du système capitaliste, alors que nous, travailleurs, on réfléchit à l’avenir de l’humanité !!!

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