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Grèves en Iran

22 août 2020, 08:53, par Ulas

Les travailleurs du pétrole iraniens organisent une vague de grèves alors que COVID-19 se répands dans le pays

Dans un contexte de résurgence de la pandémie de coronavirus, des milliers de travailleurs des provinces du sud de l’Iran ont mené des grèves sauvages ces derniers jours dans les secteurs essentiels du pétrole et de la pétrochimie.

La campagne de « pression maximale » menée par Washington sur l’Iran — comprenant des sanctions économiques punitives, un embargo de facto sur les équipements médicaux et les médicaments, et des menaces militaires — a exacerbé la crise sociale et économique dans le pays. La réponse désastreuse de la République islamique à la pandémie de COVID-19 a aussi aggravé cette même crise.

Selon les reportages, au moins 10.000 travailleurs ont participé à une vague de grèves. Les grèves ont eu lieu dans près de 30 installations pétrolières et pétrochimiques, dont les raffineries d’Abadan, de Parsian et de Qeshm. Des grèves ont également eu lieu dans le complexe pétrochimique de Lamerd et dans certaines parties du champ gazier de South Pars, le plus grand champ gazier du monde. Depuis le samedi 1er août, des grèves ont eu lieu dans au moins 11 provinces pour protester contre les salaires impayés et les terribles conditions de travail.

Il n’est pas encore clair si les grèves se poursuivent. Une source de droite, associée aux forces d’opposition pro-américaines, a affirmé ce week-end que le mouvement de grève se poursuit, voire s’étend. Mais cela n’a pas été confirmé par d’autres médias iraniens ou occidentaux.

Ce qui a fait déborder le vase de cette colère croissante a été la mort d’un travailleur temporaire de l’usine pétrochimique de Mahshahr, le 28 juillet, par une chaleur de près de 50 degrés. Les travailleurs du champ pétrolier d’Azadegan Nord auraient été les premiers à arrêter le travail pour protester contre les bas salaires, le 29 juillet.

La vague de grève s’est étendue à la raffinerie de Kangan et au complexe de production pétrolière de Parsian le 3 août, et à la raffinerie d’Isfahan dans le centre de l’Iran et à Mashhad dans le nord-est le 4 août.

Les travailleurs sont principalement employés comme contractuels, ce qui signifie qu’ils n’ont ni d’emploi permanent ni de droits sociaux. En plus de leur salaire et de leur assurance sociale impayés, les travailleurs réclament des dortoirs décents et des salles de bain hygiéniques.

La vague de grève courageuse des travailleurs au mépris du régime iranien s’inscrit dans le cadre d’une recrudescence plus large de la lutte des classes au niveau international. Cette lutte vise l’austérité, la violence d’État et l’inégalité sociale toujours croissante. Toutes ces choses sont exacerbées par la pandémie de COVID-19. Elle marque un approfondissement de la colère de la classe ouvrière contre les autorités bourgeoises et cléricales iraniennes, suite aux manifestations de masse dans tout le pays à la fin de 2017 et en novembre 2019.

Le fait que les grèves sauvages aient éclaté dans le secteur économique le plus important pour l’Iran les rend d’autant plus remarquables. C’est une grève de masse des travailleurs du pétrole en janvier-février 1979 qui a brisé les reins de la dictature sanglante du Shah soutenu par les États-Unis.

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