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Pourquoi et comment l’empire Olmèque a-t-il disparu ? Avons-nous des preuves ?

vendredi 25 janvier 2019, par Robert Paris

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Savons-nous comment la civilisation Olmèque fut détruite et surtout pourquoi ?

Sabemos cómo fue destruida la civilización olmeca y por qué ?

L’origine serait un peuple qui aurait domestiqué la culture du maïs en 2250 avant notre ère. Les premières sociétés olmèques hiérarchisées apparaissent en 1800 avant notre ère sur la côte du golfe avec les Olmèques, entre 1400-450 avant notre ère dans la vallée de Oaxaca et entre 1500-200 avant JC dans le Morelos... Entre 1800 et 1500 avant notre ère, les Olmèques ont consolidé leur pouvoir en constituant des chefferies qui établirent leur capitale sur un site connu aujourd’hui sous le nom de San Lorenzo (Tenochtitlán), près de la côte au Sud-Est de Veracruz. La période cruciale, située entre 1000 et 900 avant notre ère, est marquée par des changements importants attribuables à plusieurs facteurs : l’introduction de nouvelles techniques agricoles permettant une meilleure alimentation et conséquemment une croissance démographique, l’intensification des échanges commerciaux, une urbanisation importante accompagnée d’une forte stratification sociale, d’une centralisation des pouvoirs politiques, d’une religion institutionnalisée, et de manière générale d’une spécialisation des activités. Au cours de cette période on enregistre une intensification des travaux d’architecture et de sculpture. Une importante concentration de population, de pouvoir et de connaissances pour les groupes qui vivent dans les centres (les dirigeants, les prêtres, les artistes, les artisans et peut-être aussi les marchands). Les dirigeants semblent avoir le privilège de l’accès à la maîtrise des connaissances et l’exclusivité de certaines fonctions. Les familles d’élites semblent s’affilier aux divinités et s’en proclament les descendants. Tout porte à croire que le pouvoir était héréditaire. La population qu’ils dirigeaient semble être importante ; la structure sociale se voit du même coup, allant vers la complexification. L’architecture elle-même est le reflet de cette hiérarchie. On trouve des édifices publics et des bâtiments privés, de factures très variables, montrant bien la place privilégiée de certains. L’influence olmèque s’est étendue à travers le Mexique, en Amérique centrale, et le long du Golfe du Mexique. On commence à parler d’un empire Olmèque, s’étalant de la côte du golfe du Mexique, au plateau central (Tlatilco), en passant par le Morelos (Chalcatzingo), le Guerrero (Oxtotitlàn), Oaxaca (Monte Alban), Puebla (Las Bocas) et le long du Pacifique jusqu’au Nord du Costa Rica (péninsule de Nicoya). Ils ont transformé le mode de pensée de beaucoup de peuples en instituant un nouveau mode de gouvernement théocratique et patriarcal, en inventant les temples-pyramides, l’écriture, l’astronomie, l’art, les mathématiques, l’économie centralisée et la religion avec de grands mythes fondateurs. Les grands centres urbains olmèques se développent en 1250 avant notre ère. Les signes d’effondrement commencent en 900 avant notre ère (chute de San Lorenzo) puis en 500 avant notre ère (chute de La Venta). Cette civilisation disparaît alors brutalement et totalement. La question essentielle posée dans cet article est : peut-on déterminer ce qui a causé leur chute ?

La représentation la plus connue de cette civilisation, l’une des plus importantes de l’Age de pierre (les Olmèques sont d’abord et avant tout des tailleurs de toutes sortes de pierres, du basalte aux pierres précieuses), que l’on a convenu d’appeler "Olmèque" (c’est-à-dire peuple de la région du caoutchouc, du nom que lui ont donné les Aztèques puisque son véritable nom, nous ne le connaissons même pas...) : les têtes géantes représentant probablement les rois-magiciens-astrologues olmèques (très probablement vénérés comme des divinités possédants des pouvoirs surnaturels...

...du moins jusqu’à leur chute, probablement quand le dieu de la pluie n’en a plus donné !), non pas en casque de guerre ni en casquette d’aviateur comme certains l’ont imaginé, mais en casquette de joueurs de pelote avec balle de caoutchouc - les grands plateaux dégagés à la main d’homme servant non à d’immenses cérémonies religieuses mais à d’énormes... parties de pelote en balles de latex (attention, le jeu de la balle a ici une vocation religieuse et politique car ses résultats font parler le destin !).

Le jeu de pelote avait probablement une grande importance, que l’on mesure indirectement aux efforts réalisés pour construire les terrains de jeu ! Chaque plateforme de terre battue pour le jeu de balle mesure 85 mètres de long !!! Deux talus parallèles situés dans le prolongement de la pyramide conique de La Venta ont été interprétés, nous dit Magni, comme l’un des premiers terrains de jeu de balle de la Méso-Amérique. Coe, lui, en trouve un dans l’une des cours de San Lorenzo. Ensuite, le jeu a essaimé dans les civilisations suivantes. D’après Taladoire (1997), on a retrouvé 1200 terrains de pelote !!

On voit que la la base de la tête géante en basalte a été cassée puis enterrée dans la vase ou dans la jungle et la statue sur laquelle elle reposait a été démolie et cassée en petits morceaux lors d’une éruption de colère populaire violente des exploités qui a fait disparaître jusqu’aux traces de toute cette civilisation avant que les archéologues ne la redécouvrent. Les Olmèques ont sans doute fondé leur supériorité « magique » à la fois sur des connaissances scientifiques (la culture agraire, notamment le maïs, l’irrigation, la pierre, le latex, le pétrole pour les lampes) et sur leurs capacités artisanales (bijoux, poterie, sculptures). L’art olmèque se manifeste par une grande maîtrise de la sculpture et de la ciselure. Il ne sera dépassé par aucune autre civilisation précolombienne.

Représentation probable d’un roi ou d’un chef de la théocratie olmèque

Représentation probable d’un conseil dirigeant les Olmèques (les anciens participent par leurs représentations en forme de menhir).

L’homme-jaguar, probablement dieu de la pluie des Olmèques mais aussi dieu de la sexualité masculine

Chefs Olmèques et leur dieu

En dessous la représentation du mythe du bébé jaguar porté par l’adolescent humain

Et ici le bébé jaguar dans deux représentations

L’empire olmèque va du sud du Mexique à la Colombie, dans son extension maximale, et est centré sur la région de La Venta et San Lorenzo, dans la région de Tabasco et Veracruz au sud du Mexique. Il dure de 1200 avant J.-C. à 500 avant J.-C. Cette jungle-savane-marécages était-elle propice à l’éclosion d’une civilisation avec une population importante et la formation de villes ? Magni expose : « Le latex des arbres lactifères se boit non seulement pour se désaltérer, mais aussi pour soulager les maux d’estomac ou comme remède à l’asthme… » Elle liste par ailleurs la nourriture des Olmèques : maïs (la farine de maïs étant mêlée de la graine du brosimum moulue), haricot, courges (corge, courgette, ayote, chayotte, cayhua, …), cacao, fruits, légumes, tomates, nopal, amarante, etc. Les Olmèques connaissaient le tabac et disposaient de nombreuses substances hallucinogènes.

Pourquoi et comment l’empire Olmèque a-t-il disparu ?

Avertissement : Enigme, mystère, secret, voilà les termes souvent employés en ce qui concerne les Olmèques, leur naissance, leur existence et leur disparition. Cela reste en effet un peu un mystère ou, au moins, encore un sujet en débat, et le goût de l’étrange mène aisément aux ésotérismes, aux élucubrations en tous genres, style extraterrestres, aux imaginations utiles mais aussi qui nuisent à la compréhension scientifique des faits historiques comme naturels. Dans ce genre de prose, on peut placer tous ceux qui s’en tiennent aux phénomènes climatiques et aux défauts environnementalistes des sociétés pour expliquer toutes les chutes de civilisations…

Comme l’empire Olmèque, le premier de toutes les civilisations méso-américaines, tous les empires sont tombés parce qu’ils n’avaient plus le soutien de leurs peuples, parce que ceux-ci s’étaient soulevés !

Qui a oublié qu’après la première guerre mondiale, les empires russe, autrichien, allemand, ottoman et chinois sont tombés presque dans un même mouvement, abandonnés par leurs peuples, en proie aux révolutions sociales et politiques ?

Qui a oublié comment les empires coloniaux aussi ont chuté en quelques dizaines d’années, en proie aux révolutions coloniales ?

Eh bien, la civilisation de Caral, la plus ancienne civilisation précolombienne, a disparu brutalement. La civilisation olmèque, qui lui a succédé, a ensuite disparu brutalement. La civilisation maya, qui l’a suivie, a ensuite disparu brutalement. La civilisation de Teotihuacan a disparu brutalement. La civilisation des Anasazis a aussi disparu brutalement.

Teotihuacan dirigeait un immense empire commerçant et artisanal mais n’a jamais connu d’armée permanente et la ville n’avait aucune fortification militaire. Cette cité s’est effondrée sous les coups de la révolution sociale entre 500 et 600 après J.-C. (environ en 550), sans que les classes possédantes soient capables de l’empêcher, car elles ne disposaient d’aucune force de répression.

Aucune de ces civilisations n’a été vaincue dans une guerre !!!

Nous ferions bien d’y songer maintenant que l’empire capitaliste manifeste, non seulement à sa marge au Moyen-Orient ou en Afrique, mais dans ses métropoles, des signes que le peuple travailleur ne supporte plus son système. Les gilets jaunes, leur insurrection se déclenchant dans une métropole en tête du monde capitaliste, ne nous montrent pas des manifestations du mécontentement ou de la colère, mais ils témoignent du fait que l’empire capitaliste, lui aussi, succombera, et pour la même raison ! Il peut y avoir bien des aléas avant de parvenir à sa fin, mais nul ne peut ignorer le signe d’ébranlement du pouvoir capitaliste que l’Histoire nous transmet...

Eh bien, il allait de même des civilisations de l’Antiquité. Dans l’Ancien Continent comme dans le Nouveau Continent. Et notamment la première civilisation de Méso-amérique, celle des Olmèques.

C’est une des plus vieilles civilisations des Amériques et qui ait existé à l’âge de pierre, tout en étant capable d’édifier de grands monuments, de sculpter des immenses statues humaines représentant des personnages individualisés, ayant visiblement réellement existé. Ils ont inventé les nombres, les comptages, la datation, la découverte de la durée de l’année et du mois lunaire, l’étude des phénomènes célestes (orientation des monuments), la connaissance de l’irrigation (permettant de multiplier la production de maïs) et de l’architecture (avec des capacités extraordinaires de sculpter et de transporter des immenses pierres), et une première écriture qui ne ressemble à aucune autre qui l’aurait précédée. Ils ont développé de multiples capacités artisanales en particulier dans la taille des pierres. Il y régnait un pouvoir cherchant à se faire respecter par la magie et par la force morale.

Une fois encore, il faut rappeler que le régime Olmèque n’a pas créé la civilisation, son agriculture, ses techniques, son artisanat, ses sciences, mais seulement son mode d’exploitation, son régime d’oppression. Ce dernier date de 1200 avant J.-C. alors que la civilisation olmèque débute sans doute en 1700 avant J.-C. !

Les représentations sculptées par le pouvoir des Olmèques ont clairement pour objet d’inspirer la crainte...

La civilisation de Caral (Pérou), qui a précédé les Olmèques et est apparue en 3000 ans av J.-C., a également chuté. Bien sûr, les commentateurs d’Histoire ont prétendu expliquer sa chute par des causes météorologiques et autres causes naturelles mais ont omis de dire qu’un pouvoir ne disparaît pas seul et que, lorsque ce n’est pas une guerre qui le fait chuter, c’est alors une révolution sociale ou politique.

La civilisation qui a suivi les Olmèques, celle des Mayas, a également chuté dans une révolution sociale, toute la classe dirigeante étant massacrée dans cette insurrection et la civilisation étant immédiatement abandonnée par le peuple opprimé et révolté.

Les Olmèques ne sont nullement ni des post-Caral, ni des pré-Mayas, contrairement à ce qui est souvent dit. En effet, les têtes nous disent que ce n’est pas du tout le même peuple. Les Olmèques sont originaires soit d’Afrique, soit de Polynésie ou d’Australie, ou encore de Chine. Ce sont des peuples de visage négroïde, soit de type africain, ou polynésien ou maori ou encore chinois, qui dominent cette civilisation ! Les autres habitants Olmèques ne sont pas du même type. En voici un type qui n’est pas du tout négroïde :

Les autres populations de Méso-amérique non plus ! Les têtes de Caral sont indiennes ! Les têtes Mayas sont indiennes ! Le peuple olmèque comprend des individus négroïdes au sein de sa classe dirigeante mais il comprend aussi des ethnies indiennes, qui sont elles aussi figurées dans les statues olmèques.

Têtes olmèques

Une autre ethnie olmèque

Têtes aztèques

Têtes de Caral

Têtes Mayas

Tête toltèque

Certaines sculptures représentent des scènes de rencontre entre deux races différentes et non amérindiennes. Ici un barbu de type caucasien avec un homme de type négroïde, soit africain, soit polynésien, soit chinois… Évidemment, jusqu’à récemment on croyait que ces peuples n’avaient jamais mis le pied sur ce sol…

Il est certain que la classe dirigeante Olmèque n’a pas la même origine ni ethnique, ni géographique, ni culturelle que les peuples indiens de Méso-Amérique !! Il n’y a pas que les faces négroïdes ou polynésiennes des chefs olmèques qui le démontrent !! L’éléphant n’a pas existé sur ce continent et ceux qui l’ont représenté au sein de la civilisation olmèque ont dû le rencontrer ailleurs...

Ces éléphants olmèques expliquent qu’on trouve l’éléphant dans les glyphes mayas !

L’âge d’or de la civilisation de Caral (Pérou) a duré largement plus d’un millénaire, jusqu’aux environs du 18e siècle avant notre ère. Il n’a pourtant fallu que quelques années pour qu’elle disparaisse...

On a tout fait pour croire que c’était la nature qui avait fait disparaître cette civilisation et on y donne même bien trop d’explications naturelles : tremblement de terre, ensablement, climat (sècheresse), etc…

Pour Mike Mosseley, l’extinction de cette civilisation aurait été provoquée par l’action conjuguée d’un violent tremblement de terre et du phénomène météorologique El Niño.

Rien, sur le terrain, ne fait penser à un massacre ou à une quelconque violence de la part d’un peuple n’ayant apparemment jamais construit d’armes de guerre.

Certes, à Caral, il n’y avait pas d’Etat, pas d’hommes en armes, pas d’armée étrangère à proximité, mais cela n’a pas empêché qu’à partir du moment où les conditions ne permettaient plus de nourrir la population, celle-ci se révolte contre le diktat des prêtres et des rois… Il n’y avait pas d’armes sur les sites de Caral mais le régime social et politique avait disparu corps et biens, laissant seulement les pyramides !!! La société des prêtres de Caral n’a pas été aussi éternelle qu’elle l’affirmait !!! Les paysans ont simplement abandonné à eux-mêmes les classes dirigeantes et leurs champs et sont retournés vivre dans la jungle !!! La société s’est effondrée définitivement...

Postérieure à la civilisation de Sumer (4.000 à 3.000 av. JC), contemporaine de la construction des grandes pyramides d’Egypte, la civilisation de Caral précède les Olmèques (1.200 à 500 av. JC).

Une civilisation anéantie en quelques générations …

Les environnementalistes croient avoir trouvé un exemple typique de leur thèse. Comme ils l’affirment aussi pour la chute de la civilisation Olmèque pour laquelle il est prouvé qu’une révolution sociale a renversé le pouvoir…

Comment résoudre le mystère de la chute de la vieille civilisation Olmèque

Les Olmèques sont l’une des plus vieilles civilisations de l’Amérique et l’une des plus grandes de l’Age de pierre. Elle n’a pas connu l’utilisation des métaux.

950 avant J.-C. chute révolutionnaire du pouvoir olmèque à San Lorenzo

500 avant J.-C : deuxième chute de la civilisation Olmèque (La Venta, Los Cerros,...) qui gagne progressivement toutes les villes et colonies de l’empire.

Remarquons que nous ne connaissons même pas le nom que se donnaient eux-mêmes cette population et « olmèques » est le nom qu’on leur a attribué.

En 1400 avant J.-C., dans le sud du Mexique, les Olmèques construisirent plusieurs cités ainsi que de larges monuments et des têtes géantes en pierre, leur marque de fabrique. Ils sont considérés, avec la civilisation Caral qui les a précédés, comme les pères de toutes les autres cultures mésoaméricaines, ce qui ne les a pas empêchés de totalement disparaître brutalement en 500 avant J.-C., la population détruisant toutes les manifestations de la domination des classes dirigeantes. Certains en ont accusé des changements climatiques. Pas étonnant, c’est la nouvelle thèse générale pour ne pas parler des révolutions sociales ! Une autre théorie évoque une invasion, mais on ne sait pas par qui car il n’y avait pas encore d’autre civilisation dans cette région, donc aucune force capable de les renverser... Certains pensent que c’est un tremblement de terre qui a fait chuter cette civilisation. Mais on n’a pas trouvé trace de ce tremblement de terre hypothétique et les traces que l’on a trouvées sont celles d’une guerre civile !!!

Pour sa part, wikipedia évacue carrément la question de la chute abrupte de cette civilisation : voir ici

Cette civilisation n’a été connue que récemment tant elle avait été complètement détruite, la forêt ayant englouti presque tout ce que les hommes avaient bâti et laissé juste subsister quelques restes et notamment dix-sept têtes colossales coiffées de casques (les plus grosses pèsent plus de vingt tonnes chacune et mesurent plus de trois mètres !) apparaissent dans la forêt, des têtes sans corps…

Une discussion sur les statues olmèques mutilées, brisées et enterrées

Il est nécessaire de rappeler d’emblée que la thèse des révolutions sociales comme cause des dégradations de monuments olmèques et de la fin de cette civilisation, thèse défendue ici, est loin de faire l’unanimité des archéologues, pas plus d’ailleurs qu’aucun point concernant les Olmèques, de leurs origines ethniques (avec des classes dirigeantes de type négroïdes, chinoises ou polynésiennes, probablement venues d’au-delà des océans !) et géographiques (l’emplacement du centre de leur civilisation n’est pas le moins intrigant dans un univers entre jungle et savane, centré sur des marécages peu attirants et suintant le pétrole !), et jusqu’à leurs compétences étonnantes (notamment leurs capacités à déplacer de lourds poids, leur connaissance de la roue, leur représentation d’hommes-dieux volants) et bien sûr leurs classes sociales, leur caste théocratique, le début de l’Etat, la signification sociale de leur organisation et on en passe jusqu’à leur fin brutale, violente et énigmatique, ayant sans doute eux-mêmes détruits et cachés leurs propres monuments. Ils sont, malgré de nombreux restes retrouvés, un des peuples antiques les plus inconnus du monde de l’Age de pierre et les débats à leur sujet ne risquent pas de s’éteindre de longtemps car ils sont aussi un des plus novateur et étonnant !!!

Tous les centres olmèques ont en effet été dévastés par des démolisseurs qui semblent bien être eux-mêmes olmèques et non des envahisseurs extérieurs. Ils ont détruit et n’ont pas volé. Ils ont cherché à démolir non seulement l’apparence de la société dominante mais le pouvoir occulte de celle-ci. Ils avaient les mêmes compétences techniques que les Olmèques pour marteler des statues, ce qui est loin d’être une évidence puisqu’on débat encore sur la technique qui pouvait être la leur pour marteler des statues en basalte extrêmement dur. Or ceux qui ont détruit les statues olmèques avaient cette compétence détenue par les seuls Olmèques ! Ce sont donc les ouvriers olmèques qui ont détruit la civilisation olmèque. Beaucoup d’archéologues en sont venus à reconnaître ce point comme le rappelle Caterina Magni dans « Les Olmèques ».

Reste à savoir s’ils l’ont fait par révolte ou sur ordre des classes possédantes, des prêtres ou de certains prêtres, par ordre des rois. Les archéologues ont tendance à penser qu’il est bien plus aisé de croire que ce sont les classes dirigeantes qui agissent plutôt que les petites gens et ils ont bien des hypothèses possibles, depuis des rois qui effacent les traces des rois précédents et de leurs soutiens religieux, jusqu’à des croyances religieuses elles-mêmes en la destruction plus la reconstitution de la civilisation en un lieu différent, ou encore des luttes de rois et de grands prêtres entre eux. Mais il me semble qu’expliquer la fin brutale et générale de toute une civilisation avec ce type d’explication est bien faible et peu convaincant ! Bien sûr, l’interprétation environnementaliste, selon laquelle ce sont des changements climatiques (sécheresse ou détournements de rivières) et une surexploitation des richesses naturelles par cette civilisation qui expliquerait sa chute, il y a plusieurs arguments qui vont contre et d’abord le fait que cette civilisation était à son plus haut sommet à la veille de sa chute. Ensuite, parce que ce même site à servi, bien plus tard, à d’autres implantations de civilisations successives et n’était donc pas incapable de nourrir une population. Pourtant, il a été brutalement complètement abandonné, non seulement les monuments ont été détruits, d’autres n’ont pas été construits, mais la population a cessé de cultiver, d’habiter, de produire pendant de très longues durées. Le mode de production a été définitivement détruit. Les paysans ont cessé d’obéir à des classes exploiteuses et cela a tout à fait l’allure d’une révolution sociale même si nous n’avons aucun texte, bien entendu, qui nous rapporte les événements de cet événement.

Les destructions sont donc les seuls éléments matériels que l’on puisse analyser. Il est clair que l’on n’a pas là l’action d’envahisseurs, de guerriers. On a pris le soin d’enterrer les statues et monuments détruits, ce qui est un très gros travail nécessitant des compétences techniques importantes et le travail d’ouvriers en nombre. Il faut que ceux qui l’ont fait attribuent un rôle important à cette destruction. Ce n’est pas seulement le fait de la colère. Il y a une volonté politique iconoclaste, un but de détruire tout un culte et une dévotion aux classes dirigeantes. Il faut détruire leur pouvoir, leur influence, leur poids sur la population pauvre, démontrer à celle-ci que le pouvoir sur eux n’existe plus. Là encore, cela ressemble plutôt à une vague révolutionnaire anti-étatique et anti-religieuse, pas seulement au remplacement d’un roi par un autre ou un culte de la destruction régénératrice. Le fait que cet acte de destruction soit général, qu’il touche tous les sites (San Lorenzo, La Venta, Laguna de los Cerros, El Manati, Chalcatzingo…). Les remarques de certains archéologues étayent cette thèse. Coe (1967) et Diehl (1980) remarquent par exemple que la destruction coïncide avec la destruction d’une idéologie religieuse et politique ; Heiser (1960) constate que les destructions coïncident avec l’abandon complet du site. Caterina Magni conclue dans « Olmèques » : « Il est invraisemblable que des envahisseurs aient pris la peine d’endommager des sculptures de manière aussi méthodique des sculptures de manière aussi méthodique et précise et d’en ensevelir certaines. » et Magni estime, avec Drucker (1959) que « la dépense d’énergie et la détermination qu’un tel travail requiert affaiblit l’hypothèse de la rébellion interne ». En fait, la démonstration de Magni provient du fait qu’elle mêle des scarifications et mutilations rituelles des statues avec de véritables destructions générales de sites suivies de disparition de la population qui s’éparpille et cesse de cultiver. Elle cite aussi Grove (1981) selon lequel « Le monument constitue un dépositaire du pouvoir sacré. L’acte de destruction et d’ensevelissement vise à annuler l’énergie négative contenue dans les objets… L’œuvre est assimilée à un être vivant. Notion qui s’oppose à une vision inerte de la matière. »

On conçoit dès lors que la révolution ne se contente pas de tuer le roi et ses prêtres et s’en prenne aux statues dans lesquelles les peuples voient l’incarnation du pouvoir religieux et civil.

Magni écrit aussi : « Selon Coe, vers 900 avant J.-C., San Lorenzo fut abandonné, les monuments furent mutilés et défigurés, puis ensevelis rituellement en longues files dans les terrassements. Ce déclin brutal a été expliqué par des invasions, des rébellions ou des crises internes… Comme San Lorenzo, La Venta sera détruit (vers 400 avant J.-C.) et ses monuments intentionnellement mutilés avant d’être enterrés. »

Cela signifie que les deux principaux centres olmèques ont successivement connus des destructions totales. Il est difficile de l’interpréter comme un rite de régénération !!! Surtout quand cela se termine par une fin définitive qui n’est suivie d’aucune autre civilisation pendant des durées considérables, même un peu plus loin, et que les peuples abandonnent le mode de production, quittent les villes et villages et cessent la production non seulement de statues et des monuments mais aussi des plantations de maïs et autres activités artisanales ou agricoles… Il est difficile dès lors d’occulter l’action d’une révolution sociale qui a libéré les exploités et les opprimés de tout devoir envers les classes dirigeantes en détruisant le pouvoir idéologique comme politique de celles-ci. Pas étonnant que Magni, comme les archéologues qui récusent l’interprétation révolutionnaire, se refusent à une analyse en termes de classes sociales et de pouvoir des classes possédantes (Magni affirme qu’on n’en sait pas assez !), de la société olmèque arrivée au stade où elle était au plus haut sommet de sa richesse et à la veille de sa chute !

Fracasser la statue d’un roi ou d’un grand prêtre passe encore, mais détruire la statue représentant un dieu et même toutes les représentations des dieux d’une ville ne peut pas être conçu comme un acte rituel ordonné par les chefs religieux et civils !

On remarquera que d’autres destructions de civilisations encore plus connues comme celle des Mayas gênent également les archéologues, alors que l’on a retrouvé un site à Cancuen où l’ensemble de la cour royale, dont roi et reine, violemment assassinés sans sépulture normale, leurs objets détruits autour d’eux. Eh bien, malgré tout cela, ces archéologues occultent le caractère révolutionnaire évident d’une telle violence contre la classe dirigeante maya !!!

En dessous, on cimente une tête géante cassée représentant sans doute un roi

Le dieu Jaguar olmèque a été détruit lui aussi !

Les stèles religieuses ont été brisées...

Jacques Soustelle, dans « Olmèques » :

« Après avoir fleuri pendant sept cent ans (- 1200 à -500 av. J.-C.), le centre civilisé des Olmèques, San Lorenzo, est abandonné. De nombreux monuments retrouvés par les archéologues avait été brutalement brisés, les statues décapitées et enterrées, les autels fragmentés ; les vandales s’étaient même attaqués aux têtes colossales, où ils avaient creusé à grand peine des entailles et des trous circulaires. Un des vestiges les plus frappants de ce qui dut être une révolution extraordinairement violente est le « monument 34 », très belle statue privée de sa tête et de ses bras (qui devaient être articulés et mobiles) mais qui, représentant un homme agenouillé, témoigne d’une exceptionnelle virtuosité sculpturale.

Michael Coe (1968) explique ces destructions comme une explosion « de haine et de fureur contenues » contre les dirigeants olmèques : les monuments, les statues symbolisaient sans doute aux yeux d’un peuple en révolte les maîtres qui leur imposaient d’immenses efforts. Quoiqu’il en soit, la jungle avait reconquis le site abandonné en 500 avant J.-C….

Sur l’île de La Venta, les Olmèques ont également chuté. Que s’est-il passé quatre siècles avant notre ère ? La fin de la civilisation de La Venta demeure ensevelie dans le mystère. Ce que nous constatons, c’est qu’entre 450 et 325 av. J.-C. toute activité a cessé dans l’île. Plus de constructions, plus de fosses creusées pour recueillir les offrandes de serpentine, plus de caches à figurines de jade. L’élite dirigeante a disparu : chassée, exterminée ou simplement partie en exil ? Une nouvelle activité s’y manifeste : hélas, c’est une activité de destruction et de pillage. Des monuments sont alors brisés, des statues décapitées, des stèles martelées…

La catastrophe qui a mis fin à la civilisation de San Lorenzo nous est démontrée par les traces de l’acharnement inouï qui s’est déchaîné contre les monuments sculptés. Les têtes colossales ont résisté – sauf une – mais n’en ont pas moins été marquées de trous circulaires. D’autres pièces ont été martelées, brisées. Il a fallu sans doute hisser de lourds blocs au-dessus de certains monuments et les faire retomber d’assez haut pour obtenir l’effet d’un marteau-pilon. Un énorme labeur a dû être consacré à cette tâche de destruction. Après quoi les statues mutilées, les débris de sculptures, ont été ensevelis sous d’épaisses couches de terre…

La Laguna de Los Cerros a occupé dans le développement de la civilisation olmèque une place comparable à celle des grands sites décrits précédemment. Vingt-huit monuments de pierre sculptée y ont été relevés. La plupart sont mutilés – là encore une vague de vandalisme est passée.. Du monument n°3, il ne reste plus qu’un torse. La statue n°11, représentant un personnage assis, et la statue n°19, représentation d’un homme debout, sont l’une et l’autre décapitées…

Les Olmèques avaient fondé un empire… Cela les avait amenés à pousser des expéditions, même à créer des colonies, à de grandes distances de leur foyer principal, et cela dans les deux directions : vers l’Ouest et le Nord, à travers le plateau central, vers les serpentines de Puebla et les jades de Guerrero ; vers le sud et l’est, à travers l’Oaxaca et l’isthme de Tehuantepec, le long de la côte du Chiapas et du Guatemala, jusqu’au Salvador et au Costa Rica…

La société olmèque, telle que nous pouvons essayer de nous la représenter grâce aux maigres indices que nous possédons, devait être hiérarchisée et autoritaire ; en bas, une population essentiellement rurale assujettie au tribut et à la corvée – d’où les immenses travaux publics exécutés grâce à cette main d’œuvre ; au sommet, probablement une classe supérieure de prêtres-magiciens, observateurs des astres, habiles à manier leurs miroirs d’hématite, adorateurs du bébé-jaguar, à la fois urbanistes et architectes ; à côté de ce clergé, ou dépendant de lui, des commerçants, responsables pour une grande part de l’expansion vers le Centre et le Pacifique, et peut-être dignitaires militaires ; enfin, dans les centres eux-mêmes, au cœur des cités dispersées, une foule de serviteurs, ciseleurs, artisans de tout genre.

Ce qui est indiscutable, c’est qu’une autorité très forte et profondément acceptée était nécessaire pour obtenir du peuple les efforts gigantesques que supposent le transport de monolithes, la construction des centres cérémoniels, l’édification d’une pyramide ou la mise en place d’un système de canaux souterrains.

Sans doute la motivation religieuse a-t-elle été à la base de cette structure politique. Une théocratie, avec des aspects marginaux, mercantiles et guerriers, telle pourrait être la définition de la cité olmèque…

Aux yeux des simples cultivateurs de maïs, ces hommes étranges qui bâtissaient des monuments, qui taillaient la pierre, qui célébraient des rites jusqu’alors inconnus autour d’un dieu aux traits de félin, devaient apparaître comme semi-divins, magiciens à la fois admirables et redoutables…

Ils n’eurent probablement pas grand-peine à obtenir le libre passage, voire à s’installer par petits groupes plus forts par leur prestige que par leurs armes dans des régions où la population, au demeurant, n’était pas très dense. Des sites tels que Las Bocas, Tlatilco, Tlapacoya, Chalcatzingo, d’une façon générale tous ceux qui ont été signalés dans le District fédéral et dans les Etats de México, Morelos, Puebla et Guerrero, suggèrent une cohabitation pacifique entre des « noyaux » olmèques minoritaires et des populations plus nombreuses mais plus frustes…

On pourrait volontiers parler d’un « empire olmèque » encore beaucoup moins structuré et beaucoup plus lacunaire que celui des Aztèques, une sorte d’empire à l’état diffus, composé d’établissements plus ou moins sporadiques, de postes permanents sur certains itinéraires, de comptoirs commerciaux et de zones d’influence…

Comme l’écrivait Alfonso Caso (1965), « il était inévitable que l’Olmèque se sentit supérieur par sa culture aux peuplades néolithiques qui vivaient alors en Amérique moyenne. »

« Atlas historique de la Méso-Amérique » de Norman Bancroft Hunt :

En 900 avant J.-C, San Lorenzo fut touché par une soudaine catastrophe. Dans une folie destructrice, les monuments et les statues furent délibérément mutilés et défigurés. Les restes de ces orgueilleuses sculptures furent transportés à la main sur les flancs des montagnes environnantes où, après qu’on les eût alignés, on les enterra soigneusement. Puis le site fut abandonné. Alors que la disposition rituelle des monuments laisse penser à une désacralisation du site, les raisons de la destruction et de l’abandon de San Lorenzo sont toujours inconnues. »

« Située dans une île entourée de marécages, près de Tula, dans la province de Tabasco, La Venta a la particularité d’accueillir la plus grande pyramide olmèque. (...) Cet énorme monument était utilisé par les Olmèques comme un foyer cérémoniel et politique après l’abandon de San Lorenzo en 900 avant J.-C jusqu’à ce que La Venta soit à son tour détruite et abandonnée en 400 avant J.-C. Comme San Lorenzo, La Venta s’est construite en s’appuyant sur une agriculture extensive pratiquée par une nombreuse population rurale qui entretenait les fidèles itinérants et les pèlerins. (...)

Il est évident que La Venta n’a fait que développer le réseau commercial créé à l’origine à San Lorenzo. En plus du basalte et de l’obsidienne, matières premières utilisées par les artisans de San Lorenzo, les commerçants de La Venta connaissaient des gisements de serpentine et de jade. (...)

En tenant compte des pratiques agricole de l’époque, l’île ne pouvait supporter une population supérieure à 45 familles, et il est évident qu’une telle population ne pouvait, seule, ériger ces constructions gigantesques et faire venir les matériaux nécessaires à leur édification. La population rurale de la région, cependant, avoisinait les 18.000 personnes. L’agriculture étant une activité saisonnière, les hommes pouvaient être désignés par les prêtres et les nobles vivants à La Venta pour apporter leur force de travail. Les travaux devaient probablement être considérés comme une part de l’hommage qu’ils devaient rendre aux divinités (...).

Comme San Lorenzo, La Venta subit un accès destructeur en 400 avant J.-C : 24 sculptures monumentales, y compris des têtes colossales, furent détériorées de manière identique. Ici encore de nombreuses théories tentent d’expliquer ce qui est arrivé. Dans le cas de La Venta, cependant, il semblerait que la population avait trop augmenté pour que les méthodes agricoles utilisées alors permettent de faire vivre ce surcroît d’habitants. »

« Ce qui prête à confusion et provoque la discussion parmi les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire de l’Amérique centrale, c’est que beaucoup des grandes cités ont été brusquement désertées, souvent après avoir fait l’objet de tentatives apparentes de destruction. Les grands sites olmèques de San Lorenzo et de La Venta ont été détruits avant d’être abandonnés comme le seront plus tard les villes majeures de Teotihuacàn et de Tula. Bien que les indices de destruction y soient moins visibles, il en va de même pour de nombreux centres mayas. Ces abandons présentent la particularité de ne pas sembler faire suite à un quelconque déclin, mais de se produire brutalement et de façon catastrophique. Ils apparaissent au cours de périodes où les preuves archéologiques suggèrent à l’évidence qu’il s’agissait de centres prospères, sur le plan religieux et commercial. Diverses explications ont été avancées. Selon la plus communément admise, des pressions extérieures ont rendu ces sites intenables. D’après ces scénarios, des intrigues politiques entre cités rivales auraient entraîné des guerres qui auraient fait perdre aux souverains leur autorité et poussé les populations à l’exode. Selon une autre explication, des dissensions internes, dues à des soulèvements des communautés rurales contre les élites gouvernantes, se seraient terminées en guerres civiles. Une troisième hypothèse s’appuie sur une augmentation trop rapide des populations que n’auraient pas pu supporter les ressources locales. (...)

La troisième hypothèse n’est pas applicable aux Olmèques qui n’ont jamais été assez nombreux pour épuiser les ressources de leur territoire. On peut aussi invoquer de violents bouleversements qui auraient pu être d’origine très diverses et dont le rôle aurait été déterminant. Ni à San Lorenzo, ni à La Venta n’apparaissent des indices permettant de prouver que les destructions ont été dues à une insurrection. Si des combats assez violents s’étaient déroulés pour chasser l’élite gouvernante en place, les vestiges archéologiques auraient été, tout au moins partiellement, détruits. C’est ce que l’on constate dans le site ultérieur de Tula que les Aztèques envahirent et brûlèrent. Les monuments ont été envahis avec une telle violence qu’ils ont été fracassés. A San Lorenzo et à La Venta, rien de tel : les destructions s’apparentent plus à des destructions systématiques qu’à un événement dramatique. Dans ces deux sites, les monuments jetés à terre ont été détériorés par des coups, des entailles, des éclats et des trous. (...) Des envahisseurs, ou même des insurgés, auraient laissé en place les vestiges mutilés au lieu de les disperser selon un ordre précis. Il n’est pas dans les usages des armées conquérantes ou des partisans d’une guerre civile de traiter les vestiges de leurs ennemis avec un tel respect. (...) Mais cette action pouvait être aussi une façon de les condamner au Royaume de la mort et de retirer ainsi rituellement leurs pouvoirs. »

Les destructions ont été volontaires et violentes. De nombreux objets ont été cassés et reconstitués par les archéologues.

On voit ici de nombreux objets d’art et de culte, ainsi que des représentations des classes dirigeantes et des prêtres volontairement fracassés.

« Teotihuacàn se situe dans la plaine bien irriguée du nord-est du bassin de Mexico, près de la ville moderne du même nom. La rivière San Juan et ses affluents se jettent dans le lac Texcoco ; d’éternels printemps et une irrigation intensive permettent de faire vivre une nombreuse population, raison pour laquelle, peut-être, les agriculteurs de la période de formation récente se réunirent dans cette région et établirent progressivement des relations commerciales avec les autres régions de Méso-Amérique. (...)

Le centre religieux de Teotihuacàn attirait les étrangers et les pèlerins de régions éloignées, dont la plupart étaient pauvres. La population permanente et de passage de Teotihuacan augmenta trop rapidement pour que la ville puisse subvenir à l’ensemble des besoins : tandis que la noblesse abusait de nourriture et que des fêtes rituelles somptueuses se déroulaient toujours, les résidents et les étrangers les plus pauvres souffraient souvent de la faim. Teotihuacan s’effondra au cours du 8ème siècle. Comme ses principaux édifices ont été brûlés et détruits, on pense que les plus pauvres s’étaient soulevé contre la hiérarchie. (...)

Une insurrection civile fait tomber Teotihuacàn. (...) Survint un événement dramatique. Des découvertes archéologiques ont mis en évidence l’existence de combats féroces qui se seraient déroulés dans le centre de la cité, des monuments abattus et détruits, des temples profanés. (...)

La totalité du centre de Teotihuacàn fut incendiée. (...) Le déclin de l’architecture et des arts implique une catastrophe qui aurait mis fin au fonctionnement interne de la cité. Il est aussi possible que l’importance du commerce de Teotihuacàn ait minimisé le pouvoir des prêtres, la ville devenant alors plus un lieu de négoce qu’un centre rituel. Il est peut-être significatif que les combats les plus violents aient eu lieu au cœur même du centre cérémoniel. C’est là que se trouvent les signes de destruction délibérés, de profanation et d’incendie. Bien qu’il se fût agi d’une enceinte sacrée, c’est dans cette partie de Teotihuacàn que vivaient les notables et les prêtres et que se situaient les bâtiments administratifs importants. On ne trouve aucune trace de combat ou d’incendie dans les quartiers des artisans ou dans les faubourgs où habitait la plus grande partie de la population. Ces données archéologiques ont permis d’avancer que Teotihuacàn avait été le siège d’une brève mais désastreuse insurrection civile. (...)

Alors que le commerce augmentait et, avec lui, le pouvoir que détenaient marchands et artisans, un ressentiment avait pu s’élever contre l’augmentation des impôts nécessitée par le financement des ambitieux programmes des notables, des prêtres et de la bureaucratie. L’arrêt des programmes de construction dans les dernières années de Teotihuacàn peut simplement être une conséquence de la volonté des commerçants d’exercer leurs droits et de refuser de répondre aux levées d’impôts. »

L’énigme des têtes olmèques colossales, d’après wikipedia :

Les têtes colossales ne peuvent pas être datées avec précision. Toutefois, les têtes de San Lorenzo sont enterrées dès 900 av. J.-C., leur fabrication et utilisation étant donc antérieures. Les têtes de Tres Zapotes ont été déplacées de leur lieu d’origine avant d’être étudiées par des archéologues et celles de La Venta ont été trouvées partiellement exposées sur un sol moderne. La période de production des têtes est donc inconnue, qu’elle ait duré un siècle ou un millénaire. On estime toutefois qu’elles ont été fabriquées sur une période de temps de 50 à 200 ans. Les têtes de San Lorenzo seraient les plus anciennes. Toutes dateraient de l’époque préclassique de la Mésoamérique, principalement du début de cette époque (1500 à 1000 av. J.-C.), bien que deux têtes de Tres Zapotes et la tête de La Cobata soient attribuées au milieu de cette époque (1000 à 400 av. J.-C.).

Les têtes colossales varient en hauteur de 1,47 à 3,4 m et pèsent entre 6 et 50 t. Elles représentent toutes des hommes d’âge mur avec des joues bien en chair, un nez épaté et de grosses lèvres ; leur visage carré possède des mâchoires puissantes ; leurs yeux en amande ont tendance à posséder un léger strabisme. Leurs caractéristiques physiques générales correspondent à un type qui est toujours commun parmi les habitants de la région. L’arrière des têtes est souvent plat, comme si les monuments étaient à l’origine placés contre un mur. Toutes portent un casque. Chacune de ces coiffes est individualisée, même si elles ont toutes un air de ressemblance. L’expression des visages est également individualisée : sévère, maussade, souriante, etc., bien qu’il s’agisse là d’appréciations tout à fait subjectives.

Les portraits des hommes sont réalistes et non idéalisés. Il est probable qu’il s’agit de portrait de dirigeants vivants (ou récemment décédés) connus des sculpteurs. Des exemples de sculptures en bois retrouvées à El Manatí indiquent que les Olmèques ont probablement créé bien plus de sculptures dans des matériaux périssables que dans la pierre.

Bien que les têtes soient similaires, elles comportent des différences stylistiques dans leur exécution. L’une des têtes de San Lorenzo porte des traces de stuc et de peinture rouge, suggérant que ces monuments pourraient avoir été brillamment décorés à l’origine.

La production de chaque tête colossale est probablement planifiée minutieusement, compte tenu des efforts nécessaires pour s’assurer des ressources nécessaires ; il semble probable que seuls les dirigeants olmèques les plus puissants sont capables de les mobiliser. La main d’œuvre nécessite des sculpteurs, des ouvriers, des contremaîtres, des bateliers et divers artisans pour produire les outils, fabriquer et déplacer les monuments, sans compter les moyens de les nourrir et de les soigner. Les cycles saisonniers et agricoles, ainsi que le niveau des rivières, doivent être pris en compte et le projet peut parfaitement avoir pris des années à se réaliser.

L’étude des ateliers de basalte olmèques suggère que les têtes colossales sont d’abord grossièrement façonnées par percussion directe. Les sculptures sont ensuite affinées en retouchant leur surface à l’aide de percuteurs, généralement des pavés arrondis du même basalte que les monuments. Des abrasifs ont été trouvés en association avec les ateliers à San Lorenzo, pointant vers leur usage dans la finition des détails. Les têtes colossales sont conçues en ronde-bosse avec des degrés divers de relief sur le même ouvrage : généralement, des reliefs plus hauts sur le visage et plus bas sur les oreilles et les coiffures. Le monument 20 de San Lorenzo est un trône fortement endommagé dont une figure émerge d’une niche. Ses côtés sont cassés et le trône a été déplacé avant d’être abandonné. Il est possible que ces dégâts aient été provoqués par les étapes initiales d’une transformation du trône en tête colossale, mais le travail n’a pas été terminé.

Les 17 têtes olmèques connues sont sculptées dans du basalte provenant des montagnes de la Sierra de los Tuxtlas de Veracruz. Ces rochers se situent dans une zone atteinte par des lahars importants qui ont transporté des blocs de pierre conséquents le long des pentes, ce qui suggère que les Olmèques n’ont pas à extraire le matériau pour les têtes. Des rochers grossièrement sphériques sont sélectionnés pour ressembler à la forme d’une tête humaine. Les pierres des têtes de San Lorenzo et La Venta sont transportées sur une distance considérable depuis la source. La tête de La Cobata est trouvée sur la colline d’El Vigia dans la Sierra de los Tuxtlas (ce qui plaide en faveur de la thèse de Caterina Magni qu’il s’agit d’un monument inachevé) et la pierre des monuments A et Q de Tres Zapotes provient de la même colline.

Les rochers sont transportés sur plus de 150 km. On ignore la méthode de transport exacte, les Olmèques ne disposant en outre pas de bêtes de somme ni de roues fonctionnelles, et il est probable qu’ils ont utilisé un transport par voie d’eau dès que possible, profitant du réseau hydrographique très dense dans la côte du Golfe. Le terrain de la région oppose des obstacles significatifs, comme des marais et des plaines d’inondation ; les éviter nécessite de traverser une région de collines. La construction de chaussées temporaires à l’aide de la terre des plaines d’inondation pourrait permettre une route directe vers le plateau de San Lorenzo Plateau. Des structures en terre (monticules, plateformes et chaussées) sur ce plateau démontrent que les Olmèques disposait du savoir-faire nécessaire à de telles constructions.

L’arrière plat de plusieurs têtes colossales correspond au socle plat des trônes monumentaux à partir desquels elles sont retravaillées. Seules quatre des dix-sept têtes connues n’en possèdent pas, indiquant que la plupart sont des monuments resculptés. Alternativement, l’arrière pourrait être aplati pour faciliter leur transport.

Les têtes colossales olmèques sont des sculptures monolithiques représentant des têtes humaines en ronde-bosse de grande taille. Taillées dans des rochers en basalte, elles datent au moins de 900 av. J.-C. et sont représentatives de la civilisation olmèque en Mésoamérique. Des 17 têtes colossales connues, toutes représentent des hommes d’âge mur avec des joues bien en chair, un nez plat et un léger strabisme ; leurs caractéristiques physiques correspondent à un type qui est toujours commun parmi les habitants des États de Tabasco et Veracruz au Mexique. Chacune des statues comporte une coiffe distinctive. L’arrière des monuments est souvent plat. Les rochers proviennent des montagnes de la Sierra de los Tuxtlas de Veracruz ; comme les pierres utilisées pour la production des statues ont été transportées sur de grandes distances, nécessitant beaucoup de ressources et d’efforts humains, on pense que ces monuments sont les portraits de dirigeants olmèques puissants. Les têtes sont arrangées en lignes ou groupes sur des centres olmèques majeurs, mais la méthode et la logistique de leur transport sur ces sites restent peu claires.

La datation des monuments reste difficile car plusieurs ont été déplacés de leur contexte original avant leur étude archéologique. La plupart datent du début de l’époque préclassique (1500 à 1000 av. J.-C.), certaines du milieu de cette époque (1000 à 400 av. J.-C.). La plus petite pèse 6 t, la plus grande entre 40 et 50 t, mais elle a été abandonnée, non terminée, près de la source de sa pierre.

Wikistrike (extraits) :

Les Olmèques constituent une énigme : on ignore jusqu’à leur nom véritable. Celui que nous connaissons leur a été donné par les Aztèques et signifie à peu près " hommes caoutchouc" ou "les gens originaires du pays du caoutchouc", vraisemblablement parce qu’ils ont inventé le jeu de pelote avec une balle de latex (jeu qui fut populaire dans toutes les tribus indiennes).

Le peuple Olmèque semble vivre de manière très hiérarchisée, selon une sorte de chefferie ou de " monarchie ", dans le sens féodal du terme. Pour Drucker (1981) il s’agirait d’une société Etatique, pour Magni (1999) d’une société clanique.

L’organisation sociale présente une phase d’évolution avancée vers la stratification en classes et la spécialisation professionnelle. La supervision des tâches, indispensable à leurs entreprises, implique nécessairement une forte hiérarchisation de la société, en fonction d’une organisation politique et sociale. L’économie semble basée sur l’intensification de la production, le stockage, l’innovation des moyens de production et une meilleure division du travail, notamment par la spécialisation. Ils créèrent de grands centres cérémoniels, et l’on pense qu’ils prirent sous leur tutelle plusieurs villages et groupes voisins en les intégrant aux centres principaux.

Une importante concentration de population, de pouvoir et de connaissances pour les groupes qui vivent dans les centres (les dirigeants, les prêtres, les artistes, les artisans et peut-être aussi les marchands). Les dirigeants semblent avoir le privilège de l’accès à la maîtrise des connaissances et l’exclusivité de certaines fonctions. Les familles d’élites semblent s’affilier aux divinités et s’en proclament les descendants. Tout porte à croire que le pouvoir était héréditaire. La population qu’ils dirigeaient semble être importante ; la structure sociale se voit du même coup, allant vers la complexification. L’architecture elle-même est le reflet de cette hiérarchie. On trouve des édifices publics et des bâtiments privés, de factures très variables, montrant bien la place privilégiée de certains. Il existe aussi de nombreux colliers, pendentifs, miroirs et parures portés, sans nul doute, par ces dirigeants.

L’agriculture est l’une des ressources principales de subsistance (le maïs est domestiqué dés 2250 avant JC), l’homogénéité du milieu tropical humide favorise cette activité. L’écosystème est riche et varié. Les premières communautés sédentaires du Tabasco et du Veracruz ne sont pas que des agriculteurs, mais également des collecteurs de crustacés et de mollusques. La cueillette, la chasse et la pêche sont aussi pratiquées, et la domestication semble faire son apparition très tôt (chiens ou encore dindons).

L’un des plus grands efforts technologiques entrepris par les Olmèques est la construction des premiers systèmes de contrôle hydraulique de la Méso-Amérique préhispanique, à San Lorenzo ou encore à La Venta, avec des réseaux de canalisations souterraines. Les Olmèques sont également des innovateurs, dans le domaine de l’organisation des centres cérémoniels : ils orientent les édifices en fonction des points cardinaux. Les plans sont stricts et les axes précis, ils ne laissent rien au hasard. Les édifices sont de très grandes dimensions, construits en terre et en argile, on trouve parfois quelques éléments d’architecture en pierre (dallages, colonnes, murs), mais cette architecture reste tout de même assez rudimentaire. Les grands centres urbains que l’on connaît, comportent des monuments pyramidaux, des monolithes sculptés, des plates-formes, des stèles, des autels et des caches pour les figures votives. Ils pratiquent également l’ensevelissement d’offrandes (selon Soustelle, 1979, ils en seraient les initiateurs) et semble t-il la mutilation des oeuvres.

Les premiers centres urbains remontent à 1250 avant JC et se succèdent pendant environ six siècles. Les principaux sites Olmèques sont, entre autres La Venta et Villahermosa, dans le Tabasco ; San Lorenzo, Tres Zapotes et Laguna de los Cerros, dans le Veracruz. Ces sites sont souvent recouverts par des occupations ultérieures. Des sites comme La Venta ou San Lorenzo sont accompagnés de petits sites périphériques. Les grands centres semblent souvent avoir été précipitamment abandonnés. Ces grands mouvements de population seraient liés selon Santley (1997) à l’activité volcanique de ces région.

On commence à parler d’un " empire Olmèque " (Caso, 1965), s’étalant de la côte du golfe du Mexique, au plateau central (Tlatilco), en passant par le Morelos (Chalcatzingo), le Guerrero (Oxtotitlàn), Oaxaca (Monte Alban), Puebla (Las Bocas) et le long du Pacifique jusqu’au Nord du Costa Rica (péninsule de Nicoya). Leur présence est principalement attestée par l’existence, sur place, de sculptures portables, d’objets rituels, de figurines, de céramiques ou de motifs typiquement Olmèques. Mais toutes ces données sont-elles véritablement le fait des Olmèques ? Il est peut-être abusif de parler d’empire et il semble plus approprié de parler d’échanges avec des cultures locales et d’assimilation d’éléments Olmèques dans ces cultures. Il existe donc, outre les grands centres, de petits villages non Olmèques à structures publiques, où leur influence se fait sentir, comme San José Mogote, Huitzo ou encore Chalcatzingo.

Nous pensons qu’ils ont construit un important réseau d’échanges, qui se serait surtout développé au formatif moyen. Ceci leur aurait permis d’importer les matières premières et les produits manufacturés qu’ils désiraient et d’exporter leurs marchandises et leur culture. Les rapports qu’ils entretenaient avec leurs voisins, étaient-ils juste d’ordre commercial, ou également d’ordre militaire, colonial… ? Nous resterons prudent quant aux hypothèses d’invasion, de conquête ou de colonisation, comme le suggère C Magni (1999) " nous préférons nous baser sur une aire culturelle ouverte aux échanges ". La zone métropolitaine est un ensemble homogène, mais l’on constate dans les zones périphériques des diversités liées aux situations locales. Les premières sociétés hiérarchisées apparaissent entre 1200-700 avant JC, sur la côte du golfe avec les Olmèques, entre 1400-450 BC dans la vallée de Oaxaca et entre 1500-200 avant JC dans le Morelos... Grove et Flannery (1994) parleront d’horizon Olmèque, c’est-à-dire ayant un rôle catalyseur pour l’évolution ultérieure des autres peuples méso-américains. Toutefois d’autres cultures étaient déjà présentes dans certaines régions et n’ont fait qu’intégrer des motifs Olmèques dans leur propre culture.

Caterina Magni, « Les Olmèques. La genèse de l’écriture en Méso-Amérique » :

« Dans les années 1970, Jacques Soustelle, homme politique français et grand connaisseur du Mexique, n’hésitait pas à comparer les Olmèques, la première des hautes civilisations de la Méso-Amérique, aux Sumériens. Cette comparaison, qui pouvait apparaître audacieuse à l’époque, s’avère aujourd’hui particulièrement pertinente.
En s’appuyant sur les témoignages matériels, le milieu scientifique s’accorde pour reconnaître l’apport des Olmèques dans le domaine de l’urbanisme, de l’architecture et de l’art. En revanche, dans le champ intellectuel, les archéologues ont eu, pendant longtemps, des réticences. La découverte, rendue publique en 2006, de la « stèle » de Cascajal à proximité de San Lorenzo sur la côte du Golfe du Mexique, a fini par convaincre les plus sceptiques. Cette tablette en serpentine, gravée d’une soixantaine de glyphes de facture olmèque, démontre que ce peuple a inventé l’écriture. Comme pour l’ancien pays de Sumer, cette invention est l’aboutissement d’un long processus de maturation avec, en toile de fond, la hiérarchisation de la société, l’institutionnalisation de la religion et le développement des premières cités urbaines.
Les Uruk, Mari et Ebla du Proche-Orient ancien s’appellent, en Méso-Amérique, La Venta, Teopantecuanitlan, Tak’alik Ab’aj, pour ne citer que les foyers les plus prospères qui ont émergé, entre 1300 et 400 avant J.-C., sur la quasi-totalité du territoire méso-américain. »

L’écriture inventée par les Olmèques :

On peut ne jamais avoir inventé la roue et avoir maîtrisé, très tôt, un système d’écriture complexe. Ainsi de la civilisation olmèque, qui émerge dans l’actuel Mexique vers 1 200 avant J.-C. et dont une équipe scientifique américano-mexicaine affirme avoir découvert la plus ancienne trace écrite connue à ce jour. Celle-ci serait, du même coup, la plus vénérable jamais découverte en Amérique. Le document, décrit dans l’édition du 15 septembre de la revue Science, est un bloc de pierre de 36 cm sur 21 cm, épais de 13 cm et lourd de 12 kg. Exhumé à Cascajal, au coeur du pays olmèque, dans ce mince bras de terre qui sépare le Pacifique du golfe du Mexique, il est daté par ses découvreurs d’environ 900 avant J.-C.

Gravés sur la stèle de Cascajal se déroulent, sur huit colonnes, 28 glyphes distincts dont certains sont utilisés à deux, trois, voire quatre reprises. Au total, le texte est constitué de 62 signes. Selon les auteurs, "il documente l’existence d’un système d’écriture insoupçonné et révèle que (la) civilisation (olmèque) disposait d’un haut niveau de complexité". "Cette civilisation est en quelque sorte la civilisation mère de cette région, explique Daniel Lévine, spécialiste des sociétés préhispaniques et professeur à l’université Paris-IV-Sorbonne. C’est elle qui a établi les principaux modèles culturels qui vont, par la suite, définir l’ensemble du monde mésoaméricain : Mayas, Aztèques, etc."
L’annonce de la découverte de ce "nouveau système d’écriture" promet d’être l’objet de vives discussions. Pour M. Levine, "tout le monde sait que le socle civilisateur mis en place par les Olmèques à partir d’environ 1 200 et jusqu’à environ 200 avant notre ère, comprend une écriture, vraisemblablement iconographique".

Quant au bloc exhumé, "certains glyphes qui y figurent sont effectivement nouveaux, mais d’autres sont connus, dit M. Lévine. Cela vient s’ajouter au corpus mais cela n’est en aucun cas une révolution." Un cylindre-sceau attribué aux Olmèques et daté de 650 avant notre ère a été exhumé dans cette région en 2002 et indiquait déjà, pour certains archéologues et épigraphistes, l’existence d’un système d’écriture.De plus, il n’est pas exclu que des pratiques scribales se soient développées beaucoup plus tôt dans cette région du monde, mais que ses principaux supports aient été constitués de matériaux peu résistants, comme du bois.

Quant à l’antériorité de la stèle, elle est elle aussi sujette à discussion, selon Max Schvoerer, professeur émérite à l’université Bordeaux-III, fondateur de l’Institut de physique appliquée aux archéomatériaux. Les auteurs de la découverte ont en effet estimé l’âge du bloc indirectement, en étudiant des tessons de céramique retrouvés à ses côtés. Et ce, dit M. Schvoerer, "en l’absence d’un niveau d’occupation bien identifié et daté".

Quel que soit son âge, saura-t-on jamais lire ce que les anciens Olmèques ont gravé sur le bloc de serpentine retrouvé à Cascajal ? Il y a peu de chances. Voire aucune. Les Olmèques demeurent de parfaits inconnus. Identifiée au XIXe siècle, leur civilisation conserve à peu près tous ses mystères. Elle a laissé des vestiges monumentaux, des statues et des masques qui portent les archéologues à penser que le jaguar était l’objet d’un culte... "Le mot "olmèque" signifie "les gens du pays du caoutchouc", mais ce sont les Aztèques (qui installent un empire sur la région au XIVe siècle de notre ère) qui leur donnent ce nom, raconte Daniel Lévine. On ne sait pas comment ces gens se nommaient eux-mêmes... D’ailleurs, on ignore même la langue qu’ils parlaient."

Les glyphes de Cascajal vont donc durablement rejoindre la cohorte des hiéroglyphes anciens indéchiffrés qui alimentent tant de passion et dont les "pierres de Rosette" n’ont pas encore été découvertes : écriture de la vallée de l’Indus, de l’île de Pâques, écriture hiéroglyphique crétoise, disque de Phaïstos, etc.

Bibliographie

Révolutions de Méso-amérique antique

Les civilisations sont-elles vouées à disparaître ... brutalement ?

La civilisation des Anasazis, renversée par une révolution

L’art olmèque

La révolution sociale qui a renversé la civilisation de Teotihuacán

La chute de la civilisation maya sous les coups de la révolution sociale

La chute de Tula et des Toltèques

Pourquoi l’empire aztèque a-t-il été aussi facile à abattre pour une poignée de conquérants espagnols ?

La révolte des Indiens d’Amérique

L’étonnante civilisation de Nazca et sa chute brutale suivie d’une complète disparition

Les trois chutes (et la disparition finale), en 750, en 1100, en 1300 de notre ère, de la civilisation péruvienne Lambayèque (ou Sicàn)

La caída de las antiguas civilizaciones de los Indios de las Americas y su relación con la revolución social

Video en español

Remarque : nous n’avons pas diffusé la thèse extraterrestre qui nous semble plutôt faire partie des délires actuels plus que de la science et de l’histoire... On dit souvent que les Olmèques sont de grands découvreurs : le caoutchouc, le maïs, la boisson au chocolat, le pétrole, l’écriture, le calcul, la prévision astronomique, la roue, les voyages transocéaniques, le jeu collectif de pelote, le calendrier, les réservoirs d’eau avec canalisations, l’écriture par hiéroglyphes, l’arithmétique en base vingt et on en passe… Inutile de leur attribuer en plus le vol dans l’espace et les communications avec les extraterrestres !!!

L’étonnement est grand de voir les Olmèques représenter des êtres volants. Mais le monde intellectuel des Olmèques concevait la possibilité pour l’homme de se transformer en animal (nahualisme) et inversement, d’où la possibilité de se transformer en êtres volants. Il n’était pas nécessaire pour eux à l’époque, contrairement à nous aujourd’hui, d’avoir vu ou conçu des extraterrestres pour représenter des hommes volants !

Si les extraterrestres sont à écarter, l’idée d’une origine égyptienne (époque pharaonique) des Olmèques ne l’est pas. Les similitudes frappent d’emblée : des chefs blancs barbus et d’autres négroïdes, des sphynx, un dieu serpent qui chapeaute l’être humain, des pyramides, etc.

Egypte

Olmèques

Egypte et Olmèques

Egypte

Pharaons noirs

Nuba, chef mandingue

Olmèques

Chefs olmèques

Olmèques

Egypte

Dolichocéphalie olmèque et pharaonique

Rappelons que, comme les Olmèques, les Egyptiens de l’Antiquité pratiquaient le jeu de balle, y jouaient avec l’ensemble du peuple et attribuaient, comme eux, une valeur symbolique et religieuse aux résultats du jeu.

Crânes allongés d’enfants égyptien et olmèque

Une origine égyptienne expliquerait qu’il y ait à la fois des blancs et des noirs et aussi, par exemple, qu’ils aient connu l’éléphant...

On retrouve aussi le sac des dieux égyptiens dans la gravure olmèque du dieu serpent

Bien entendu, comme dans tous les domaines, pour tout ce qui concerne les Olmèques, redisons-le, il ne peut s’agir encore que d’hypothèses.

Pour conclure

Actuellement, le site archéologique de La Venta, l’un des plus importants sites olmèques, est coupé en deux par un aérodrome. Les raffineries pétrolières se dressent partout. Les bulldozers ont tout rasé avant que les vraies fouilles aient pu commencer. Le passé de l’humanité n’est plus considéré comme un bien aussi important que le profit capitaliste, bien entendu !

Ces têtes Olmèques ont été sciemment, violemment et même, haineusement dégradées, pilonnées, détruites, démolies puis ensevelies : il s’agissait de casser la puissance symbolique du pouvoir. Détruire la statue, c’était détruire l’image même du pouvoir. Mais les sites olmèques n’ont pas été envahis par une armée. Ils ont été détruits par les Olmèques eux-mêmes qui ont abandonné totalement le site lui-même, le mode de production et de vie des habitants a été détruit lui aussi. C’est bel et bien une révolte populaire contre les classes dirigeantes qui a cassé le pouvoir olmèque !

Michael D. Coe :

« La quantité de haine et de fureur contenue que représentait cet acte de destruction énorme devait être vraiment impressionnante. Ces monuments sont grands et le basalte est une pierre très dure. Lorsque cela a été possible, les têtes ont été écrasées, les autels ont été écrasés et d’étranges et petits trous ont été creusés dans les Têtes Colossales. Rien n’indique que des cales aient été utilisées ou traitées au feu et à l’eau pour casser les plus grosses pierres. Je soupçonne plutôt qu’ils ont construit d’énormes tripodes sur certains monuments, qu’ils ont érigé d’autres monuments et qu’ils ont laissé tomber de très grandes hauteurs. Pourquoi cela a-t-il été fait ? Parce que les monuments olmèques représentaient probablement la classe dirigeante qui maintenait la population assujettie aux impôts de cette manière étroitement contrôlée, les obligeant à effectuer des paiements incroyables sous forme de travail. Selon toute vraisemblance, ces pierres symbolisaient tout ce qui les maintenait en esclavage ; les populations ont donc détruit les symboles avec le même zèle que celui que les révolutionnaires hongrois ont manifesté lorsqu’ils ont renversé la statue géante de Staline à Budapest en 1956. »

« La cantidad de odio y furia contenida que representaba est enormo acto de destrucción debe haber sido realmente impressionante. Estos monumentos son grandes y el basalto es una piedra muy dura. Cuando fue posible se destrozaron las cabezas, se hicieron pedazos les ’’altares’’ y se cortaron extraños y pequeños agujeros et ranuras en las Cabezas Colosales. No hay señales de que se utilizaran cuñas o de que se las tratara con fuego y agua para romper las piedras más grandes ; yo sospecho más bien que construyeron enormes tripodes sobre algunos monumentos, alzaron otros monumentos sobre estos et le dejaron caer desde grandes alturas. ¿Por qué se hizo esto ? Porque los monumentos olmecas probablemente representaban la clase de gobernantes que mantenía de esta forma firmemente controlada a la población pagodara de impuestos, obligandoles a realizar increibles pagos en forma de trabajo. Estas piedras, con toda probabilidad, simbolizaban todo aquello que les mantenía en la esclavitud, por lo que destruyeron los simbolos con el mismo empeño que los revolucionarios húngaros mostraron al derribar la estatua gigante de Stalin en Budapest en 1956. »

Mexico : From the Olmecs to the Aztecs (Ancient Peoples and Places), Michael D. Coe

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Bibliographie Amérique précolombienne

La civilisation olmèque a chuté dans un épisode rapide et brutal des luttes de classes qui a détruit son mode de production

On peut lire : « La première phase de la culture olmèque s’est terminée par une guerre civile… Il y a eu par la suite d’autres guerres civiles… »

« La primera fase de la cultura olmeca terminó con una guerra civil… Luego hubo otras guerras civiles. »

Les représentations des dieux, des classes possédantes et de l’Etat ont été détruits violemment et définitivement de même que tout le mode de production et de domination. On ne peut appeler cela qu’une révolution sociale !!!

Portfolio

Messages

  • Eh bien, il n’y a pas de régime, même adulé par le peuple, même capable de se faire passer pour superpuissant, qui ne puisse un jour dévoiler que la défense des classes possédantes s’oppose diamétralement aux intérêts des exploités. La soumission des opprimés n’est pas éternelle. Aucun régime, aucun système d’exploitation n’est éternel ! Toutes les tromperies étatiques des exploiteurs finissent par se dévoiler un jour et alors la domination des possédants s’achève !

  • Arnold Toynbee, au siècle dernier, était catégorique : « Les civilisations meurent par suicide et non par meurtre. » Cette formule de l’historien britannique, auteur d’une monumentale Etude de l’Histoire en douze volumes, parus de 1934 à 1961, est devenue célèbre. L’académicien français René Grousset, dans son Bilan de l’Histoire, publié en 1946, développa la même idée : une civilisation se détruit « de ses propres mains ». Suicide, donc, plutôt qu’assassinat. On ne saurait mieux dire : une civilisation, même sans le savoir clairement, meurt toujours de sa propre main – par manque de clairvoyance, de courage, d’endurance… L’usure interne l’emporterait sur les agressions militaires et les perturbations climatiques.

  • Les mythes olmèques avaient-ils atteint leurs limites ?

    « Toute mythologie maîtrise, domine les forces de la nature dans le domaine de l’imagination et par l’imagination et leur donne forme : elle disparaît donc quand ces forces sont dominées réellement. » source

    « Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir... » source

  • « À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l’énorme superstructure. Lorsqu’on considère de tels bouleversements, il faut toujours distin­guer entre le bouleversement matériel - qu’on peut constater d’une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu’au bout. » source

  • « Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. » source

  • En effet, il avaient des jouets comportant des roues et connaissaient certainement ce principe.
    Je pense que l’absence de la roue pourrait s’expliquer par un choix politique d’organisation différente de la notre. Pour être, efficace la roue nécessite la construction d’un réseau de routes ainsi que son entretien, cela est très contraignant. Nous avons tendance à l’oublier car dans nos civilisations, nous y sommes habitués depuis toujours. Dans un système de production et d’échange local de biens, la roue et les routes ne valent pas la peine.

  • La civilisation Olmèque est la plus ancienne et la plus mystérieuse civilisation du Mexique. Civilisation fondatrice de toutes celles qui ont suivi, la région du berceau Olmèque produit de grandes quantités de caoutchouc d’où son nom.
    Les Aztèques trouvèrent dans cette région des objets rituels d’origine Olmèque et les conservèrent dans leurs propres temples.
    Malheureusement, ce bassin est exploité pour le forage pétrolier depuis 1973. Les maigres vestiges archéologiques non détruits par les Espagnols l’ont été par le dieu « argent ».

  • Il est plus que probable que c’est le régime de l’impôt et du tribut qui régissaient l’esclavage ainsi que les travaux forcés qui sont en cause...

  • Les gigantesques têtes Olmèques représentant sans doute les classes dirigeantes ont visiblement été sciemment cassées :

    « A San Lorenzo, la tête colossale numéro1 (également connu sous le nom de San Lorenzo Monument 1) était allongé vers le haut lors de la fouille. L’érosion d’un sentier passant au sommet du monument a dévoilé son regard et a conduit à la découverte du site Olmèque. La tête colossale numéro 1 mesure 2,84 mètres (9,3 pieds) de haut, mesure 2,11 mètres (6,9 pieds) de large et pèse 25,3 tonnes. Le monument a été découvert partiellement enterré au bord d’un ravin par Matthew Stirling en 1945. Lorsqu’il a été découvert, il était allongé sur le dos, regardant vers le haut. Il était associé à un grand nombre de vases et de figurines en céramique brisés. La majorité de ces vestiges en céramique ont été datés entre 800 et 400 av. J.-C. »

    Source

    « Le récit des sculptures monumentales de San Lorenzo est paralysé par le fait qu’un si grand nombre de ses monuments ont été mutilés et, au moins dans quelques cas, réutilisés. Les raisons en sont un sujet de discussion considérable et vont de la révolution à la "mise à mort" du pouvoir d’un dirigeant précédent via la mutilation de monuments, en passant par le pouvoir sacré de ces monuments, jusqu’au recyclage pour des raisons économiques (Clewlow et al. 1967 ; Grove 1981 ; Porter 1989). Certains sont presque totalement détruits, comme le Monument 54. Sa tête, ses bras et ses jambes ont été enlevés, après quoi le reste du torse a été lissé et poli. Elle ressemble à peine à une forme humaine, mais il en reste suffisamment pour suggérer qu’elle l’ait déjà fait. D’autres, comme Monument 83, ne sont que des morceaux de relief, mais dans ce cas, une main humaine est clairement visible. Malgré les difficultés que pose l’extrême mutilation, on peut dire qu’environ quatorze animaux ont été représentés, dont plusieurs félins. Plusieurs autres sculptures semblent avoir été de formes simples ou décorées de symboles abstraits. Parmi les trente-quatre monuments représentant des êtres humains, trois sculptures représentent une scène à deux personnages ; dans chaque cas, une est humaine et l’autre est un animal. Dix-sept images de mâles adultes survivent. »

    Source

  • Site très intéressant. Les têtes Olmèques ont aussi certaines ressemblances avec les Tiki polynésiens. Différentes influences culturelles sont probables. Les chercheurs sont maintenant certains d’échanges réguliers par voie maritime entre Polynésie et côtes sud américaines.

  • Effectivement, les Olmèques font réfléchir..."maintenant que l’empire capitaliste manifeste, non seulement à sa marge au Moyen-Orient ou en Afrique, mais dans ses métropoles, des signes que le peuple travailleur ne supporte plus son système".

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