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Invitation au voyage au pays des révolutions

Que diriez-vous de vous embarquer pour un parcours philosophique dans le monde du changement radical ? Voilà une balade qui n’aura rien d’ennuyeux ni de monotone, si le narrateur parvient à rapporter toute la variété de ses paysages. Notre cheminement traversera en tous sens le territoire des sciences, de l’histoire, de l’économie et de la politique. Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas de bagage dans ces domaines : il n’existe pas de prêt à penser pour ce type d’itinéraire. Le trajet n’est pas plus tranquille qu’une sortie en mer sur des flots déchaînés. On s’y promène sur un plateau à l’allure tranquille et, d’un seul coup, on dégringole au fond des précipices les plus impressionnants. On s’allonge sur une paisible prairie herbagée, et on est brutalement au centre d’un volcan en éruption. Une montagne comme les Andes, qui semble inchangée depuis des temps immémoriaux, s’élève insensiblement sous nos pas du fait des mouvements brusques de l’écorce terrestre. Le sol, apparemment immobile, devient brutalement instable, et bouge par à-coups, par tremblements de terre. Un océan apparemment calme est soudain soulevé par un tsunami causé par un redressement d’une plaque continentale bloquée par sa voisine, provoquant en quelques secondes, un choc équivalent à l’énergie de 500 mégatonnes de TNT, soit l’équivalent de 30.000 bombes d’Hiroshima, et soulevant 30 kilomètres cube d’eau. Dans les profondeurs de ces océans, l’écorce est loin d’être calme. On trouve sous les eaux les trois quarts des volcans de la planète et les éruptions les plus violentes ont lieu sous des tonnes d’eau. Certaines dorsales, ces chaînes de montagne enfouies dans les océans, subissant plusieurs dizaines de milliers de tremblements de terre par an. En arrivant brutalement en surface, le magma provoque des effets cataclysmiques. Dans les profondeurs se développent de grandes bulles de gaz, qui parviennent brutalement en surface. Une île volcanique peut apparaître ou disparaître brutalement au milieu d’un océan. Une pente de neige éclatante de soleil s’emballe et se transforme, suite à une action infime, en un mouvement de dévastation déchaîné, détruisant tout sur son passage. D’un seul coup, un matériau passe d’un état non magnétique à un état magnétique, d’un état solide au liquide, d’un état normal à un état supraconducteur. Un flocon de neige change de type de structure. Un noyau atomique se décompose, brusquement et de manière imprédictible, en noyaux plus légers et émet du rayonnement radioactif. Un atome (ou une particule) émet un photon, de manière aussi brutale qu’inattendue. Une cellule vivante se divise tout à coup (méiose), de façon imprédictible. Une synapse neuronale se décharge violemment. Avec l’instabilité de ses couches de neige, une avalanche se déclenche de façon violente et inattendue. Le climat nous réserve des chocs du même type : cyclones et tempêtes. Périodes de glaciation et de réchauffement s’enchaînent, brutalement, sans nous permettre de les prédire. Elles sont aussi inattendues que radicales dans leur temps d’action et dans l’ampleur de leur transformation. A notre échelle aussi, la météo nous réserve ses surprises, aussi brutales que violentes, déchaînant ici une tempête inattendue ou précipitant brutalement là des tonnes d’eau ou de glace sur l’observateur étonné. Une vague de froid se propage au cœur de l’été. Au beau milieu de la chaleur du désert, un orage inonde l’oued et noie ses occupants. Dans un liquide où un sel est dissous, le sel cristallise. L’instant est à chaque fois inattendu. L’événement est brutal. Nul ne peut le prédire exactement, ni le moment de son déclenchement, ni son ampleur. L’intervalle entre deux chocs change sans cesse et on ne peut mettre en évidence qu’une probabilité moyenne. Présenter le phénomène comme le produit d’une action régulière, d’une évolution progressive, ne peut donner l’idée du processus qui, lui, est discontinu. Le changement est qualitatif. Il n’y a même pas passage du continu au discontinu, contrairement à ce que les mesures quantitatives laissent parfois croire, mais des sauts de petite ampleur suivis d’un saut de plus grande ampleur. Ces « effets de pointe » se rencontrent dans tous les domaines : de la lutte sociale aux cours de la bourse, des bifurcations du vivant aux modifications des états de la matière. Une quantité de petites discontinuités en tous sens deviennent brutalement cohérentes, entrent en résonance, et produisent une discontinuité à grande échelle. La résonance, qui fonde un très grand nombre de phénomènes d’interaction, est reliée aux corrélations, inattendues, des rythmes des phénomènes d’avantage qu’à leurs attributs physiques. C’est ainsi que sont reliés le photon lumineux et la matière (atome ou particule), la matière et le vide, le corps et le cerveau, les réseaux neuronaux et les événements mentaux. Les systèmes et les lois concernés par la résonance ont une particularité soulignée par le grand physicien Poincaré : la possibilité de sauter, brutalement et de manière inattendue, d’une structure à une autre, complètement nouvelle.

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