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Editorial 23-03-2009 - Lutter ensemble, toute une classe comme un seul homme...

vendredi 20 mars 2009, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Licenciements dans toute la France et dans tous les secteurs

Salariés de tous secteurs et de toutes professions, même combat !

Deux millions et demi de salariés dans la rue en janvier et trois millions en mars ! Bien des travailleurs ont débrayé ou manifesté pour la première fois. Pourtant, le gouvernement ne retire aucun de ses projets anti-sociaux. Il maintient ses milliers de suppressions d’emplois dans les services publics, parmi les infirmières, les aides-soignantes, les cheminots ou les enseignants, de la maternelle à l’université. Il projette même des licenciements dans ces secteurs. Le gouvernement maintient qu’il doit continuer de faire des cadeaux aux patrons des trusts et des banques et qu’il ne doit pas donner un centime pour des aides sociales aux plus démunis ni pour des augmentations de salaires, y compris pour le SMIC. Il aide même des patrons qui licencient comme Valeo, à ceux comme Renault qui suppriment des emplois et imposent le chômage technique aux dépens des salariés. Une journée réussie, ce n’est pas suffisant pour fermer son bec à Mme Parisot.

Face aux licenciements, les occupations d’usines se multiplient mais, usine par usine, elles ne peuvent faire vraiment reculer patrons et gouvernement. Les patrons maintiennent leurs licenciements que ce soit à La Redoute, Sony, Glaxo, Total, Continental ou encore à Valeo.

Malgré les grands rassemblements des journées d’action, on est encore loin de connaître un renforcement de l’organisation des salariés et de la coordination des luttes. Dès le lendemain des journées de mobilisation, les salariés sont certes satisfaits d’avoir marqué leur mécontentement et d’être nombreux à le faire mais ils se retrouvent seuls à nouveau, dans leur secteur, dans leur usine. Alors que leur force serait de s’unir par delà les sites, les secteurs et les professions. Le 19 mars, les salariés des usines qui sont menacées de fermeture étaient dans la rue. Mais le lendemain, les salariés de Sony et ceux de Valeo ou de Continental n’étaient pas davantage organisés ensemble pour réagir. Les hospitaliers et les enseignants étaient dans la rue ensemble, mais, dès le lendemain, ils étaient à nouveau séparés. Car jamais les organisateurs de ces manifestations n’ont visé à la coordination des luttes. Et surtout parce que nous, salariés, ne nous sommes pas donnés les moyens de ces liaisons entre travailleurs de divers secteurs. Il n’y a pas de comités de liaison entre les entreprises qui licencient. Il n’y a pas de comité de liaison des salariés du public menacés par la casse du service public. Et encore moins de liaison entre public et privé.

Dans ces conditions, pas étonnant que le gouvernement ne recule pas. François Fillon déclare qu’il est parfaitement normal que le trust Total, lié à l’Etat et qui a réalisé 14 milliards de bénéfice, supprime 555 emplois. Il autorise et pousse les patrons à développer partout le chômage technique et il ne cède à aucune revendication salariale.

Le gouvernement n’a rien à craindre du côté des responsables syndicaux qui, avant même la mobilisation annonçaient qu’ils y mettraient des limites. Ainsi, François Chérèque, de la CFDT, qui déclarait sur la chaîne LCI : « On ne va pas pouvoir faire dix manifestations contre la crise. » Et Bernard Thibault, de la CGT, répondait au « Parisien » du 10 mars, à la question de la contagion possible de la métropole par la grève aux Antilles : « Le conflit n’est pas transposable, la situation n’est pas comparable. » Et effectivement, les dirigeants syndicaux réunis au lendemain du 19 mars ont décidé de … ne rien décider ! Thibaut parle du premier mai, Chérèque d’un mouvement des 14 et 15 mai en Europe…

La dirigeante du PS Martine Aubry déclarait dans « Le Parisien » du 13 février « craindre une propagation des événements qui agitent les Antilles » et sur un mouvement de révolte sociale en métropole, elle affirmait : « Il faut tout faire pour que cela n’arrive pas » « Le Monde » écrivait en janvier 2009 : « A l’Elysée comme au Parti socialiste, dans les syndicats comme dans les milieux patronaux, tout le monde redoute une explosion du chaudron social. »
De plus en plus de travailleurs sentent qu’on ne fera pas l’économie d’un mouvement social de grande ampleur. Pour cela, il faut rompre avec la stratégie des directions syndicales ou de la gauche et militer, sans les attendre, pour faire converger les luttes.

Tous ensemble, on peut interdire les licenciements, le chômage technique et les suppressions d’emplois. Il faudra se payer sur les profits présents, passés et futurs des patrons et, s’il le faut, sur les anciens profits accumulés.

UNIR LES POSTIERS ET LES MÉTALLOS,

LES INFIRMIÈRES ET LES EMPLOYÉS DE BANQUE,

LES ENSEIGNANTS ET LES ÉBOUEURS,

CEUX DE CONTINENTAL ET DE LA REDOUTE,

WE CAN DO IT !!!

GRÈVE GÉNÉRALE !!!!

Messages

  • Désolé, mais je ne suis pas satisfait. Pas plus le 18 que le 20 mars. Défiler derrière des organisations qui "souhaitent faire pression sur le gouvernement" tous les 1mois 1/2, ca ne me satisfait pas.

    Alors oui il faut profiter de ces manifestations pour au moins discuter entre travailleurs de différents secteurs, prendre contacts, etc..

    Certains travailleurs sont satisfaits d’avoir défilé hier, comme le 29/01, et peut être le 1er mai ?
    Et bien je n’y crois pas !
    Quand on perd du fric en faisant même une journée de grève, c’est qu’on attend autre chose qu’une simple protestation ponctuelle, surtout dans une période de crise.

    Un nouveau mai 68, par exemple. Aucun travailleur ne peut vraiment être satisfait car il sent bien que les syndicats ne veulent pas de la grève générale !
    Voilà laissons ces messieurs discuter dans les salons, et organisons là nous même cette grève : syndiqués et non syndiqués dans des comités de grève qui fassent le lien entre le privé, le public, les petites boites, les grosses boites, les chomeurs, les intérimaires .

  • le ton est trop gentil face aux bureaucraties :

    Thibault comme chérèque veulent préparer le premier mai et rien avant. Un premier mai sans lendemain comme le 29 janvier ou le 19 mars.

    Thibault veut qu’il soit revendicatif et pas protocolaire. Chérèque veut un mouvement les 14 et 15 mai au niveau européen... pour aider Sarkozy si jamais l’anti-sarkozysme se développait un peu trop, une porte de sortie contre Bruxelles ou Strasbourg ne peut pas faire de mal.

    Quant à Mailly, il discutait le 18 ou le 19 au matin sur RFI qu’appeler à la grève générale quand on est politique c’est facile mais quand on est à la tête d’un syndicat c’est différent. Bref, même si on pouvait admettre que Besancenot avait raison de défendre la perspective de la grève générale (mais pour y dire quoi ? avec quels moyens de défense si la bourgeoisie réprimait cette grève ?) Mailly discrédite Besancenot ou tous ceux qui aimeraient un gros mouvement qui fasse avancer la cause des travailleurs contre celle de la bourgeoisie. Il se donne un air de respectabilité et de responsabilité, quant à la perspective d’une grève générale, il lui donne un air de n’importe quoi, d’enfantillage, de truc pour les gens pas sérieux. Comme Besancenot n’est pas si sérieux que ça, ça peut même prendre. Il attaque OB là où ça fait mal. Mais ce qu’il faut bien dire, c’est que Mailly ne se sent et ne se sentira jamais responsable que devant la bourgeoisie et jamais devant les travailleurs.

    Bref, FO, CGT ou CFDT, chacun propose ou proposera ce qu’il faut pour surtout éviter un affrontement de plus en plus attendu entre la bourgeoisie et les travailleurs, tant que les travailleurs ne se joindront pas entre catégories, de la maternelle au supérieur dans les écoles, de la poste aux universités en passant par les hôpitaux. De l’automobile à l’armement dans l’industrie. Des banques aux assurances dans le tertiaire. Sans compter les musées, la grande distribution, grands magasins, petits magasins, etc.

  • un petit bonjour d’Afrique ; je voulais avoir plus de précisions sur la grande manifestation des travailleurs qui a eu lieu le jeudi passé au sein de la capitale française. en suite que peut-on retenir des gestes des autorités françaises, tels que les arrestations après le face-face à la place de la nation.et les propos du président ?une chose est sûre la raison revient à la classe ouvrière car elle est loin d’être la cause de la grande crise qui menace le monde capitaliste.et une foi de plus je soutien cette manifestation et j’invite les manifestants de rester motivés dans leur lutte bon courage à tous les prolo..et les travailleurs qui subissent les coups durs du capitalisme .merci à la prochaine ..........merci à la prochaine

    • Dans de nombreuses manifestations ces dernières semaines, comme dans la vie de tous les jours, on a constaté une attitude plus agressive des forces de l’ordre. Elles sont même provocatrices. Il est probable que le pouvoir d’Etat prépare ainsi l’avenir. Il lui faut des forces policières plus hostiles à la population, plus promptes à réprimer car il lui faudra sans doute réprimer des mouvements sociaux de colère....

    • reponse a s et bil de bko.
      pensé que les états ou quel soit sur la terre ne tu pas, n’arrete pas, n’emprisonne pas tout ce qui le conteste en manifestant ou en faisant greve prolos ou meme sans travail c’est de ne pas savoir dutout le role de l’état dans la société de classe dont nous somme .

    • Je viens de discuter de la manif de jeudi 19 mars dernier.

      J’avais lu dans la presse que les syndicats avaient décidé de faire deux parcours de manifestations. L’argumentation était que lors du 1er mai 2002, lors de la grande manif anti-lepen, il y avait eu trop de monde bloqués pendant des heures à République. Ils avaient alors adopté lors des grosses manifs de 2003 (mouvement des profs) ou manif anti CPE cette technique : trois parcours pour une seule manifestation.

      La Presse expliquait que cette décision était due à l’attente, par les syndicats, d’un grand nombre de manifestants. En fait, cela a permis de séparer les manifestants en deux, pour éviter que les travailleurs des différents secteurs se parlent entre eux, alors que les problèmes sont les mêmes partout.

      Le double parcours du 19 mars était donc :
       un parcours République/Bastille/Nation, parcours sur lequel les étudiants et les profs ont défilé.
       un parcours République/Mairie du 11e/Nation sur lequel il semble que ça soient les organisations syndicales qui aient défilé.

      L’orientation était anti-sarkozy, une bonne manière de détourner la colère des travailleurs du problème fondamental : la lutte des classes. C’était contre les licencieurs, les tolliers, exploiteurs, qu’il fallait diriger la colère, et pas contre celui qui les aide et les protège.

      Les mots d’ordre et les revendications étaient bien en-dessous de la situation. C’est sur les capitaux qui ne veulent plus s’investir qu’il faut prendre pour augmenter et payer les salaires. Ce n’est pas à un président quel qu’il soit qu’il faut s’en prendre, son boulot, c’est de filer toute l’aide possible aux exploiteurs. C’est pour cela qu’il a donné les milliards que les banques ou les boites qui licencient lui réclament. C’est pour retarder les licenciements et la crise sociale qui devrait être déjà là, suite à la crise économique. Son job, c’est de tout faire tout pour la retarder.

      Et toute la gauche tous les bureaucrates politiques et syndicaux préfèrent s’en prendre à lui au lieu de préparer les travailleurs aux mots d’ordre liés à la situation. Les syndicats propose une suite... le premier mai, ou le 14/15 mai ! Bref, il promènent les travailleurs pour mieux les laisser creuver ensuite des licenciements qui les attendent et qui ont déjà commencé. 1000 licenciements par jour en ce moment !

      Nous ne pouvons donc compter que sur nous-même pour armer les travailleurs. Absolument pas sur la gauche ou les syndicats.

      Bon courage à vous tous pour vous y préparer.

    • Appel reçu ce jour.

      Message transféré ----------

      Date : 25 mars 2009 11:33

      Objet : Appel à constitution d’un collectif de soutien aux 49 interpellé-e-s de Nation

      A la suite de la manifestation du 19 mars 2009, ayant réunit 350 000 participant-e-s, et dont la dispersion était prévue place de la Nation, 300 personnes ont été interpelées.

      Après recoupements des différents témoignages, il apparait que les premières charges des CRS ont eu lieu dans le métro à 18h30. Les manifestant-e-s réuni-e-s sur la place se sont très vite fait encadrer par les forces de police tandis que les policiers en civils s’en sont pris aux personnes qui s’étaient dispersées dans les rues alentour. Les personnes alors arrêtées sont restées menottées jusqu’à 23h00 sur la place avant de partir dans différents commissariats tandis que les médias annonçaient à 22h00 que la manifestation s’était soldée par 300 arrestations et 49 poursuites judiciaires.
      Il apparait par ailleurs que la plupart des personnes arrêtées n’étaient pas connu des forces de police et qu’il s’agissait principalement d’étudiant-e-s et de lycéen-ne-s venu-e-s écouter de la musique. Ces arrestations ont été accompagnées d’un déferlement de violence de la part des forces de l’ordre.

      Les procès se dérouleront le 6 avril, le 4 et 5 mai et le 22 mai.

      Afin d’organiser le soutien des 49 personnes mises en examen, nous appelons à la création d’un collectif de soutien réunissant les partis, syndicats, associations, ainsi que les inculpé-e-s et leurs familles.

      Une réunion de création du collectif se tiendra

      Vendredi 27 mars à 18h00
      à la Bourse du Travail,
      3 rue du Château d’Eau,
      Salle Léon Jouhaux,
      M°République

      contacts :

      anti.repression2009@yahoo.com
      Aurélien 06 78 53 11 46
      Cannelle 06 61 23 75 90

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