Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > Editorial 22-04-2010 - Crise des retraites ou crise du capitalisme

Editorial 22-04-2010 - Crise des retraites ou crise du capitalisme

jeudi 22 avril 2010, par Faber Sperber, Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Le système en crise, ce n’est pas celui des retraites : c’est le capitalisme !

Le rapport du Conseil d’orientation des retraites a atteint son but en choquant tout le monde par des déclarations affolantes du type : travailler dix ans de plus, même si la crise s’arrête et que le chômage revient à zéro !!! Menacer le régime de retraite de mort fatale, c’est un moyen pour que les gens acceptent comme un moindre mal de travailler plus et de gagner des pensions moindres en cotisant plus. Les syndicats, qui étaient en plein exercice de négociations-bidon avec le gouvernement, ont été pris au piège. S’ils étaient décidés à se battre, ils n’auraient pas accepté de discuter avec un adversaire qui se sert de prétendues négociations pour mieux engluer les salariés dans ses plans antisociaux. Après avoir accusé les fonctionnaires d’avoir ruiné les caisses de l’Etat, en avoir accusé le système de santé ou encore la Recherche, voilà que le gouvernement désigne du doigt les retraités dénoncés comme des profiteurs qui ponctionneraient le budget de l’Etat ! Et le voilà reprenant un refrain qu’avaient initié les « socialistes » quand ils étaient au gouvernement : « il faut réformer si on veut sauver les retraites » !

Déclarer que l’on ne peut pas laisser les régimes de retraite s’enfoncer dans des dettes sans fin, cela a un petit air de sagesse. Mais comment croire un gouvernement si sage qui était prêt à distribuer des milliards à tous les capitalistes, banquiers et financiers lors de la crise de 2008. Des trous dans les caisses de l’Etat, ce n’est pas les infirmières, ni les cheminots, ni les retraités qui en sont la cause.

Ce sont les banquiers et les financiers auxquels les caisses centrales avancent quasiment gratuitement de l’argent alors que l’Etat paie cher sa dette aux prêteurs privés. Ce sont les trusts de l’Automobile comme Renault et PSA qui n’ont toujours rien remboursé, ferment pourtant des sites et ont fait chuter les entreprises sous-traitantes, contrairement à leurs engagements. Ce sont les trusts pharmaceutiques qui ont coûtés des milliards à l’Etat, alors qu’il font des bénéfices et suppriment des emplois et des sites. Ce sont les trusts de la téléphonie auxquels l’Etat fait de multiples cadeaux sans qu’ils embauchent en plus.

Des milliards, le gouvernement est prêt à en distribuer. A titre d’exemple, sur les 8 milliards du projet AGV Paris-Bordeaux, c’est soi-disant 50% privé, mais Vinci, qui a gagné l’appel d’offre pour construire et exploiter pendant cinquante ans la ligne, ne débourse finalement que 500 millions de sa poche puisque dans ce qui est considéré comme de privé dans le consortium qui c’est créer pour l’occasion on trouve la caisse des dépôts qui servira de caution pour les prêts et qui n’est qu’une émanation de l’état. Au travers d’une multitude de facettes, SNCF, RFF, les communautés d’agglomération, urbaine, régionale, le conseil général ou l’état lui même, c’est donc le contribuable qui paye tout et le groupe capitaliste Vinci qui ramasse tout.

D’où viennent les trous dans les caisses de retraite, si ce n’est d’abord de ces patrons qui ont reçu sans condition l’argent de nos impôts et qui suppriment pourtant des emplois. Ensuite, c’est dû aux suppressions d’emplois de fonctionnaires du public, d’infirmières, de cheminots et de postiers qui obligent les caisses à payer des retraites alors que le nombre de cotisants du public ne cesse de baisser. Les trous des caisses de retraite sont dus aux multiples exonérations de cotisations patronales, sous des prétextes aussi nombreux que variés. Enfin, c’est dû à la rapacité des patrons : les chômeurs qui retrouvent un emploi sont moins rémunéré et les patrons cotisent moins.

Après tous les trous qu’il a lui-même fabriqués, le gouvernement a la mauvaise foi de mettre en avant le mauvais état des caisses pour nous annoncer de nouveaux sacrifices. Il aimerait bien nous faire travailler jusqu’à 65 ans et cotiser 45 ans, tout cela pour oser prétendre à une pension de misère…

Prétendre être affolés par un trou de 50 milliards et quelques quand on vient de distribuer à tout va des centaines de milliards à tous les capitalistes, quelle belle hypocrisie ! Prétendre s’affoler de 50 ou 80 milliards d’euros de trous quand l’Etat est endetté officiellement au niveau de 1500 milliards d’euros, c’est comme si un individu endetté à hauteur de 1500 euros s’affolait d’en devoir cinquante.

Comment les centrales syndicales entendent se battre pour défendre les retraites ? Il suffit de voir comment elles se sont battues pour les salariés des raffineries, en décommandant une grève générale, comment elles viennent d’envoyer en touche une grève des cheminots, comment elles ont détourné un début de mouvement général dans les hôpitaux, comment elles laissent s’isoler les conflits dans les entreprises sous-traitantes automobile.

Quant à nous, travailleurs, nous sommes comme le volcan islandais : on pourrait croire que nous sommes calmes mais, brutalement, la colère peut exploser et se développer… avec panache !

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.