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Editorial - Peut-on lutter contre le chômage en restant dans le cadre du système ?

dimanche 12 février 2012, par Robert Paris

Peut-on lutter contre le chômage en restant dans le cadre du système ?

Les candidats à l’élection présidentielles sont bien obligés de parler de ce qui préoccupe toute la population : des menaces du chômage de masse, qui s’aggravent en France comme dans le monde entier, et sa conséquence, la misère de masse.

En Europe, la rapidité de l’effondrement du niveau de vie des peuples espagnols ou grecs frappe tout le monde. Le peuple grec vient de perdre 40% de son niveau de vie ! Cela ne permettra bien sûr pas d’empêcher qu’il soit frappé par un chômage grandissant. Et encore, on n’a pas conscience ici de l’effondrement du niveau de vie du peuple travailleur américain où 15% de la population est condamnée à la soupe populaire.

Le problème est plus que sérieux et il menace particulièrement les plus jeunes condamnés de ne jamais trouver un travail décent, stable et correctement payé, une denrée qui disparaît complètement. Tous les jours des centaines d’emplois, privés comme publics, disparaissent, détruits par les gouvernants et les classes dirigeantes. S’il y a de moins en moins d’ouvriers, d’employés, de techniciens, etc, en activité, il y a aussi de moins en moins d’enseignants, d’infirmières, d’aides soignantes, de cheminots et de postiers. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les chômeurs et les jeunes arrivant sur le marché du… chômage, trouvent du travail ?

Dans ces conditions, les accuser d’être des faux chômeurs est scandaleux, comme il est scandaleux de prétendre que les « bénéficiaires » du RSA ou des prestations de la Sécu seraient nombreux à escroquer les caisses ! C’est toujours les plus démunis qui sont accusés de voler les caisses publiques et les impôts. Curieusement, Total ne paie toujours pas d’impôts et les patrons des sociétés du CAC4O sont rares qui paient leurs cotisations sociales.

La lutte contre le chômage est le prétexte à de nouvelles attaques. Sarkozy prétend lutter contre ce fléau en imposant une formation à un nouveau métier comme s’il y avait une seule filière où il y avait du chômage. Et il en profite pour annoncer qu’un chômeur qui refuse un emploi proposé par Pôle emploi serait radié ! On a vu récemment qu’une salariée s’est vue proposer un emploi de stripteaseuse, mais on ne sait pas si Sarkozy lui aurait proposé une formation avant ?
Les autres propositions ne valent pas mieux : suppression des cotisations des patrons qui embauchent ou prennent en alternance, flexibilité en échange de promesse de ne pas procéder à des plans sociaux, chômage partiel et sacrifices salariaux des travailleurs soi-disant pour aider l’entreprise à ne pas recourir à des licenciements… Toutes ces mesures ne peuvent nullement empêcher la disparition des emplois et l’effondrement progressive des investissements productifs. Même les patrons qui assurent des bénéfices en hausse n’investissent pas et n’embauchent pas car ils n’ont pas confiance dans l’avenir du système ! Total qui annonce des bénéfices historiques en est une belle illustration : il diminue la production...

Partout dans le monde, les gouvernants prétendent aider la production nationale contre la concurrence. Comme si des mesures d’aggravation de l’exploitation partout dans le monde allaient augmenter la compétitivité d’un des pays...

Les solutions des gouvernants consistent toujours à faire travailler les salariés plus et plus longtemps, à supprimer des emplois publics pour accompagner les suppressions d’emplois privés.

Hollande tient un discours qui n’est différent que dans le ton. Il avait parlé d’embauches importantes dans l’Education nationale mais il s’avère que c’est à effectifs constants, c’est-à-dire en supprimant des emplois ailleurs. Il était contre la réforme des retraites mais ne reviendra pas à la retraite à 60 ans pour l’ensemble des salariés. Il est pour accepter l’austérité imposée par les financiers et autres capitalistes.

Quant à Le Pen, elle dénonce ces derniers, mais vient tout récemment de les réunir pour leur dire le contraire. Un politicien n’est pas à un mensonge près… Et un politicien fasciste peut espérer avoir tout un avenir sur la base de mensonges populistes dans le cadre du système. Pour les travailleurs, un tel avenir serait un véritable enfer comme Hitler l’a déjà démontré avec ses autres acolytes Franco, Mussolini, Pinochet ou Salazar...

Notre réponse aux suppressions massives d’emploi doit consister en une riposte unie des travailleurs frappés, regroupant les travailleurs de PSA et les infirmières, les Arcelor (Fleurange) et les postiers, les employés de la BNP Paribas, de la Société générale et les cheminots, secteur privé et secteur public, les jeunes, les chômeurs, les femmes qui subissent de plein fouet le chômage de masse.

Quant à nous, travailleurs, nous allons devoir changer notre vision de ce monde sur sa fin : il va nous falloir envisager notre avenir autrement qu’en nous contentant de nous intégrer bon an mal an au système. Il faut bien tenir compte du fait qu’il n’a plus que des cauchemars à nous offrir et compter sur nous-mêmes, en tant que classe, pour préparer un tout autre avenir. Défendre nos emplois, ce n’est plus possible en nous contentant de nous défendre dans notre entreprise. Il faut nous organiser en tant que travailleurs, par delà les divisions d’emploi, de secteur et d’entreprise. Et même de pays ! Car c’est la classe ouvrière mondiale qui est menacée… Et il ne faut pas nous en tenir à ce qui est possible dans le cadre du système !

Messages

  • Seulement le quart de la population mondiale en âge de travailler a un emploi permanent et stable, selon un nouveau rapport publié il y a une semaine par l’Organisation internationale du travail (OIT).

    Même si le nombre de personnes sans emploi demeure significativement plus élevé qu’avant la crise de 2008, les quelques emplois qui ont été créés dans les dernières années sont, de façon disproportionnée, des emplois à temps partiel, à faibles revenus et à durée déterminée.

    Le rapport de l’OIT, intitulé « Perspectives pour l’emploi et le social dans le monde – Tendances 2015 » montre que les trois quarts des travailleurs « sont employés à titre temporaire ou avec des contrats à durée déterminée, dans des emplois informels souvent sans aucun contrat, comme travailleurs indépendants ou dans des emplois familiaux non rémunérés. »

    Le rapport indique que, à la grandeur de la planète, 60 pour cent des travailleurs n’ont aucun contrat de travail, quel qu’il soit. Sur ces 60 pour cent, la majorité vit dans des pays en voie de développement et travaille dans des fermes ou des entreprises familiales. Mais, même parmi ceux qui reçoivent un salaire, moins de la moitié, seulement 42 pour cent, sont employés sur une base permanente.

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