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Qui détruit le socialisme ?
mardi 2 juin 2015, par
Hollande-Valls étranglent le « socialisme » et se chargent eux-mêmes de l’enterrement
L’heure des bilans de gouvernement de Hollande-Valls n’est pas seulement celle des promesses non tenues comme celle de courbe du chômage qu’Hollande s’engageait à retourner. Dans la réalité, ce gouvernement « de gauche » n’a cessé de supprimer des emplois, nécessaires et même indispensables, d’infirmières, d’aides soignantes, de cheminots, d’enseignants, de chercheurs, d’employés des crèches et des bibliothèques, d’agents des services techniques, d’employés de toutes sortes du service public. Il n’a cessé, dans le secteur privé, de réduire les contraintes pour les patrons qui veulent licencier et il veut encore détruire davantage le code du travail pour mieux y parvenir. La destruction massive des services publics est réalisée méthodiquement au nom des nécessités de la dette publique, dette que ce même gouvernement augmente cependant sans cesse en distribuant des milliards aux trusts et aux banques, en inondant d’argent les marchés financiers.
Le gouvernement dit qu’il lutte contre le chômage mais celui-ci ne cesse d’augmenter. Il lutte contre le déficit de l’Etat mais il atteindra bientôt 2.000 milliards d’euros. Il lutte pour la paix mais n’a jamais eu autant d’interventions militaires dans le monde : environ un milliard et demi (contre 450 millions d’euros prévus au budget) ont été consacrés aux opérations militaires extérieures… Il lutte contre le terrorisme mais ces guerres aux quatre coins du monde produisent bien plus de terroristes qu’elles n’en suppriment. Il lutte contre l’immigration clandestine mais la misère et la dictature que ce gouvernement entretient de la Syrie à l’Irak produisent plus d’immigrés qu’il n’en arrête ou tue par sa guerre contre les clandestins en Méditérrannée.
Le plan d’économies de 50 milliards, annoncé par Manuel Valls, visait à financer le « pacte de responsabilité et de solidarité », traduisez l’aide au patronat sans la moindre contre-partie d’engagement en termes d’emplois. Il a eu pour résultat d’accroître massivement les trous des finances publiques et d’imposer la destruction et la privatisation des services publics (santé, SNCF, Radio France, Enseignement, etc…). Le seul domaine protégé dans les dépenses d’Etat a été… la guerre !!! C’est l’armement massif et l’augmentation des personnels des armées pour appuyer l’effort de guerre. La France n’est pas en guerre contre le terrorisme mais contre les peuples d’Afrique et du monde arabe et du Moyen Orient !!!
Le premier ministre Valls affirme à qui veut l’entendre qu’il est un grand réformiste. Il appelle ainsi un homme politique prêt à casser les anciens droits sociaux des retraités, des salariés, des intermittents et des chômeurs, les services publics, le code du travail, les caisses sociales, les quelques avantages catégoriels et prêt à créer de nouveaux avantages pour les capitalistes sous tous les prétextes : compétitivité, concurrence, recherche, exportations ou emplois. Voilà défini le réformisme.
Le caractère de classe du gouvernement « socialiste » est de plus en plus affirmé. Le ministre Michel Sapin déclare, dans son parler vrai : "Notre amie, c’est la finance."
Le ministre Macron déclare : « Il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires »… alors qu’une grande partie de la jeunesse croupit dans des banlieues où il n’y a aucun travail et que la misère pour perspective !!! Il rajoute : « La loi se construit autour de trois axes : libérer, investir, travailler », c’est-à-dire profiter, profiter, profiter....
Valls affirmait sur RMC 2 juillet 2014 :
« Les chefs d’entreprises me disent : « Baissez le coût du travail, continuez sur la voie qui est la vôtre, celle que le président de la République a souhaitée », avec le crédit impôt compétitivité qui est très important puisque ça représente 20 milliards pour les entreprises, plus les 20 milliards de charges en moins pour les entreprises. 6,5 milliards en moins en 2015, 8 milliards en 2016, 5,5 milliards en 2017. »
Valls déclarait encore : "La réforme (ferroviaire) est indispensable et se fera."
Le même avait déclaré le 7 juin 2009 à Evry, ville dont il était maire, « j’aimerait y trouver aussi quelques blancs, quelques white, quelques blancos » au cours d’une brocante de la ville …
Manuel Valls lançait une campagne systématique anti-Roms en France avec des déclarations et des expulsions de camps :
« La situation, devenue intolérable, ne peut perdurer : il faut faire respecter la loi en démantelant le maximum de camps de Roms insalubres… »
« Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ».
« C’est illusoire de penser qu’on réglera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion, a affirmé Manuel Valls. Il faut trouver des communes qui peuvent accueillir ces villages d’insertion et de toute façon, ils ne concernent que quelques familles. »
Sur France Inter, mardi matin, Manuel Valls a réaffirmé sa position face aux Roms. Le ministre de l’Intérieur l’affirme : « Il faut dire la vérité aux Français. Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation » avec les populations locales.
La propagande fasciste n’a plus besoin du Front National. Elle a Valls comme elle avait Guéant ou Estrosi...
Invité à Munich par la fondation BMW, le Premier ministre Manuel Valls s’est présenté non en socialiste mais en ... social-démocrate, défendant fermement la vision réformatrice de la politique qu’il entend mener.
Valls a déclaré qu’il était encore pour la collaboration avec les syndicats de salariés mais qu’il pouvait s’en passer. Il a utilisé ce chantage à chacune de ses prétendues négociations. Il affirme qu’il peut se passer des syndicats, des conseils de prud’hommes, des caisses sociales, de tout l’attirail de la collaboration de classe. Il montre ainsi qu’un prétendu « socialiste » peut développer le programme du fascisme.
Peut-on réellement qualifier de dérive fasciste la politique actuelle du gouvernement "socialiste" français ?
Eh bien oui !
Nouvelle attaque contre les 35 heures, attaque contre les chômeurs accusés de tricher, attaques contre les locataires dont les loyers sont désencadrés, attaque sur le travail du dimanche, augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité, nouveau blocage des salaires, chèques aux capitalistes, nouveau déficit des fonds de l’Etat, nouvelles restrictions de fonds pour les services publics, nouvelle attaque contre les sans papiers au travers de la nouvelle loi, nouvelle attaque contre le code du travail, privatisation de la SNCF, les attaques du nouveau gouvernement ont volontairement une allure antisociale et propatronale marquée. S’y rajoutent des déclarations multiples va-t-en guerre, de la Syrie à l’Ukraine et de Gaza à la Libye, en passant par le Mali et la Centrafrique ou le Nigeria. Il semblerait que plus l’Etat français est en faillite, plus il a de l’argent à jeter par les fenêtres pour faire des guerres aux quatre coins de la planète. Oui, la dérive droitière de Hollande-Valls peut l’entraîner beaucoup plus à droite que Sarkozy et même plus que Le Pen !
Les propos gouvernementaux présentent au grand public le travail, le salaire, le fonctionnaire, le service public, le code du travail, le CDI, les 35 heures, le syndicat ouvrier comme les ennemis à abattre pour faire avancer l’économie française ! Ce sont des propos et des objectifs d’extrême droite, de même que le sont tous les moyens que met le gouvernement à dresser la population française contre sa partie maghrébine ou musulmane sans même parler de sa propagande contre les sans papiers et les Roms !
La politique d’Hollande-Valls ne se distingue en rien de celle de Sarkozy, avec un petit infléchissement vers des attaques plus graves et plus directes au point que certains ne se rappellent même plus que les syndicats de salariés et le PCF avaient prétendu que battre Sarkozy en élisant Hollande serait une victoire pour les salariés, pour les retraites, pour l’emploi, pour les salaires et pour les services publics !
La seule particularité d’Hollande-Valls est de démontrer qu’il n’est pas besoin de Le Pen pour mener au lepénisme et c’est d’ailleurs ce qui inquiète Marine Le Pen dans ses ambitions personnelles, que Valls se révèle plus capable de mener le pays vers l’extrême droite qu’elle-même. N’est-ce pas le premier ministre qui déclare que « la gauche peut mourir », que « la République peut mourir » ?
Valls a bien dit que le parti socialiste peut mourir et c’est en fait tout son programme ! Le 9 février dernier, il a déclaré sur Europe 1 : « Pendant des années, nous avons laissé la nation, la patrie, la laïcité, la République à d’autres, à la droite et à l’extrême droite ». Donc désormais, le gouvernement prétendument de gauche reprend les manières de la droite et de l’extrême droite de traiter ces questions de nationalisme, de patriotisme, de xénophobie, de racisme. En somme, tout le monde converge à l’extrême droite !
Par contre, au parti socialiste, il existe des tendances opposées à Valls mais aucune déclarant que « le capitalisme peut mourir », plus aucune tendance socialiste donc !
Il fut un temps où il existait un parti socialiste, faisant partie du mouvement ouvrier, contestant systématiquement le droit de la société bourgeoise à dominer la société et la sacro sainte propriété privée des moyens de production et qui estimait devoir participer aux élections pour faire de la propagande en vue du renversement du capitalisme !!!
« Le parti socialiste est un parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste, et pour moyen l’organisation économique et politique du prolétariat. Par son but, par son idéal, par les moyens qu’il emploie, le parti socialiste, tout en poursuivant la réalisation des réformes immédiates revendiquées par la classe ouvrière, n’est pas un parti de réforme, mais un parti de lutte de classe et de révolution. » affirmait la « Déclaration de principes du parti socialiste français », en 1905…
Jean Jaurès, unificateur du courant socialiste, annonçait : « Le communisme doit être l’idée directrice et visible de tout le mouvement ».
Et il rajoutait : « Tant que le prolétariat a pu attendre ainsi des tuteurs, tuteurs célestes ou tuteurs bourgeois, tant qu’il a pu attendre son affranchissement d’autres puissances que de la sienne, d’autres forces que la sienne, il n’y a pas eu lutte de classes. La lutte de classes a commencé le jour où, à l’expérience des journées de Juin, le prolétariat a appris que c’était seulement dans sa force à lui, dans son organisation, qu’il portait l’espérance du salut.
C’est ainsi que le principe de la lutte de classes, qui suppose d’abord la division de la société en deux grandes catégories contraires, les possédants et les non-possédants ; qui suppose ensuite que les prolétaires ont pris conscience de la société de demain et de l’expérience collectiviste, c’est ainsi que la lutte de classes s’est complétée par la conviction acquise par le prolétariat qu’il devait s’émanciper lui-même et pouvait seul s’émanciper. »
On en est loin !!!!
Et pourtant, le capitalisme lui-même nous impose de réfléchir à son impasse actuelle. Les milliers de milliards de dollars injectés par les Etats du monde entier dans l’économie n’ont pas entraîné le dixième de la somme en investissements productifs et sont engloutis en pure perte par les marchés financiers. Le système dominant a bel et bien atteint ses limites et le fait que le courant dit réformiste se raccroche à tout prix au capitalisme l’entraîne carrément vers l’extrême droite.
Quant à la classe ouvrière, elle n’a nullement intérêt à couler avec les dirigeants réformistes, politiques et syndicaux qui se refusent à envisager de changer de base de la société. Oui, c’est bel et bien la propriété privée des moyens de production qui doit être remise en cause. Sans quoi la prétention à interdire les licenciements, à refuser les sacrifices, à en finir avec la misère, à combattre la montée des racismes et des fascismes sera purement verbale car c’est la propriété privée des capitalistes qui donne le pouvoir à toutes ces attaques. Inversement, accepter la propriété privée des moyens de production, c’est reconnaître au propriétaires des entreprises et des capitaux le droit d’en faire ce qu’il veut, de les fermer, d’y licencier, de les casser, de les vendre, d’arrêter leur activité, de la délocaliser ou autres…
Il y a belle lurette que la plus-value extraite du travail des exploités a remboursé le grand capital et les entreprises appartiennent aux salariés. Ce n’est bien sûr pas le droit bourgeois qui le reconnaîtra et seule la révolution ouvrière rendra leurs droits aux travailleurs et mettra le fonctionnement social au service de tous. Il faudra d’abord jeter à bas tous les gouvernements bourgeois, ceux de gauche comme les autres et instaurer le gouvernement du peuple travailleur par lui-même, au travers de ses comités, de ses conseils, de ses coordinations, de ses interpro, de toutes ses formes d’organisation autonomes et de classe !
Retirer aux capitalistes et aux banquiers la possession des entreprises et des capitaux, ce n’est que leur reprendre ce qu’ils nous ont volé.
Déjà le chant de l’Internationale clamait :
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu’il a créé s’est fondu
En réclamant qu’on le lui rende
Le Peuple ne veut que son dû
Et rappelons, contrairement aux mensonges diffusés par la social-démocratie Hollande-Valls flirtant avec le fascisme :
C’est pas Zyed et Bouna…
C’est pas les ouvriers…
C’est pas les chômeurs…
C’est pas les mendiants…
C’est pas les Roms...
C’est pas les sans papiers...
C’est pas les jeunes de banlieue...
C’est pas les fonctionnaires…
C’est pas les cheminots…
C’est pas les immigrés...
C’est pas les Musulmans...
C’est pas les travailleurs syndiqués...
Qui licencient
Qui menacent les retraites
Qui coupent le gaz et l’électricité
Qui expulsent des logements
Qui détruisent les services publics
Qui ont causé la crise de 2007/2008
Qui ponctionnent le budget de l’Etat
Qui reçoivent des aides pour embaucher sans embaucher
Qui s’attaquent à la Santé, aux Transports et à l’Éducation
Qui menacent les salariés, les petits paysans, marins pêcheurs, petits artisans et toute la société
NON !
Ceux-là s’appellent Bettencourt, Dassault, Peugeot, BNP, Société Générale, AXA, et autres capitalistes ainsi que le gouvernement à leur service…
Et les travailleurs n’ont plus qu’à leur retirer leurs moyens de nuire à toute la société en leur retirant la propriété de leurs trusts et de leurs capitaux !!!
Messages
1. Qui détruit le socialisme ? , 2 juin 2015, 07:35
Mois après mois, les mauvaises nouvelles continuent de tomber sur le marché du travail. En avril, le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 26 200 en métropole pour atteindre un nouveau record : 3,536 millions soit une hausse de 0,7 % d’après les chiffres rendus publics, lundi 1er juin, par le ministère du travail et par Pôle emploi. L’Expansion remarque : "Les entreprises vont mieux parce que l’emploi ne va pas mieux" !!!
2. Qui détruit le socialisme ? , 9 juin 2015, 07:20, par R.P.
En Syrie, la coalition, à laquelle appartiennent les Usa et la France, soutient le front al nosra, c’est-à-dire une succursale d’Al Qaïda sous prétexte de renverser une dictature en Syrie comme ils avaient soutenu des terroristes islamistes sous prétexte de renverser une dictature en Libye, et tout comme ils ont soutenu des fascistes en Ukraine sous prétexte de renverser une dictature en Ukraine. A remarquer que les trois dictatures étaient comme par hasard soutenues par la Russie alors que les dictatures qui font partie de la coalition sont toutes anti-russes…
3. Qui détruit le socialisme ? , 9 juin 2015, 08:50, par Robert Paris
Une nation qui fait la guerre à de nombreux peuples, fera la guerre à « son » propre peuple…
On peut remarquer qu’en Syrie, la coalition à laquelle appartiennent les Usa et la France, soutient massivement, militairement comme financièrement et politiquement, le front Al Nosra, c’est-à-dire une succursale d’Al Qaïda, sous le prétexte de renverser une dictature en Syrie comme ils avaient soutenu des terroristes islamistes sous le prétexte de renverser une dictature en Libye, et tout comme ils ont soutenu des fascistes en Ukraine sous le prétexte de renverser une dictature en Ukraine. De même qu’ils avaient déjà soutenu Al Qaïda en Afghanistan sous le prétexte de caombattre la dictature communiste en Russie…A remarquer que les trois dictatures étaient, comme par hasard, soutenues par la Russie alors que les dictatures qui font partie de la coalition sont toutes anti-russes…
Il est donc clair que la prétendue lutte contre le terrorisme est reliée à la prétendue lutte contre les dictatures et à la prétendue lutte des blocs, même si ce n’est plus la prétendue lutte entre les blocs communisme et capitalisme.
Cela signifie que les drapeaux au nom desquels l’impérialisme mène ses guerres sont tout aussi mensongers hier qu’aujourd’hui.
La coalition impérialiste prétend aussi s’appuyer sur Al Qaïda contre Daesch. Daech, milice terroriste se revendiquant du califat islamique et occupant déjà un territoire entre Syrie et Irak, semble prête à occuper aussi une partie de la Libye et à prendre pied au Nigeria malgré les nombreux pays riches et très armés, dont France et USA, qui l’attaquent. Curieusement, le sommet de la « coalition contre Daech » qui s’est réunie à Paris et était coprésidée par la France a également comme organisateurs des pays qui semblent faire partie aussi des soutiens de Daech comme Arabie saoudite, Koweit ou Qatar… La coalition affirme s’en prendre à Daech mais se refuse à dénoncer ses soutiens financiers et militaires, comme c’est bizarre. Pourtant, la frapper au porte-monnaie, ne serait-ce pas un moyen bien plus efficace et moins couteux en vies des civils ?
En réalité, tous ces prétextes sont fallacieux : l’impérialisme est en lutte contre le peuple travailleur !
4. Qui détruit le socialisme ? , 15 juin 2015, 07:17
Ils sont en guerre contre qui ? Contre le terrorisme, contre l’intégrisme radical, contre les dictatures ? Non leur guerre est contre le peuple travailleur du monde, contre nous !