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Grèce : le prétendu accord historique de sortie de crise entre l’Europe et Tsipras

dimanche 24 juin 2018, par Robert Paris

Grèce : le prétendu accord historique de sortie de crise entre l’Europe et Tsipras

C’est grands sons de trompette qu’a été proclamé la fin de la crise Grecque et le « dernier accord » pour « sortir de la dette ».

Victoire ! ont clamé mes dirigeants européens qui ont jusque là saigné aux quatre veines la Grèce au profit des dirigeants de la finance et des banques européennes, imposant des sacrifices sociaux de grande ampleur au peuple travailleur de Grèce ainsi qu’aux milieux populaires.

Victoire ! a clamé Tsipras, soi-disant défenseur du même peuple grec et pourfendeur des politiques d’austérité de l’Europe imposées à ce peuple. Pourfendeur en paroles et exécuteur des mêmes sacrifices en réalité !

Belle victoire :

Le niveau de vie moyen de la population a baissé de 35% et correspond désormais à 500 euros par mois et ce n’est qu’une moyenne !!!

Belle victoire :

Les salaires ont baissé en moyenne de 15% depuis 2010, mais c’est dans le secteur privé qu’ils ont chuté le plus massivement. Jusqu’en 2012, la rémunération minimale nette était de 731 euros par mois pour le travail à temps plein. Une loi promulguée en février de cette année l’a fait tomber à 586 euros par mois, mais comme la moitié des nouveaux emplois sont à temps partiel ou saisonniers, cette garantie n’en est même pas une. Les chiffres fournis par le ministère du Travail montrent que pour le tiers des salariés du secteur privé, les salaires s’élèvent en moyenne à 383 euros par mois.

Belle victoire :

Aujourd’hui, le taux de chômage officiel (qui exclut toute personne ayant travaillé au moins une heure au cours de la semaine) de 20%, mais les observateurs indépendants estiment qu’il est beaucoup plus élevé : si on compte comme "chômeurs » ceux qui ont travaillé moins de quatre heures par semaine, le taux passe à 27%.

Tout cela pour que l’économie reparte ? Pas du tout ! Elle n’est nullement repartie !

Tout cela pour que l’emploi reparte ? Mais il n’est nullement reparti !

Tout cela pour que la dette soit remboursée ? Pas du tout ! Elle n’est que reportée et ses remboursements courent déjà jusqu’en… 2069 !!!

Tout cela pour que l’Europe cesse d’être le gouverneur de la Grèce et que celle-ci redevienne indépendante ? Pas du tout ! La Grèce devra encore prouver qu’elle réduit son déficit, qu’elle continue à sacrifier la population, et cela se fera sous le contrôle des responsables européens. En fait, la Commission européenne a appelé à une "surveillance renforcée" du pays. Et ce pays est endetté à hauteur de 180% du PIB…

Tout cela pour que cesse enfin les sacrifices sociaux ? Pas du tout ! Ils doivent au contraire se poursuivre et s’intensifier !

"La crise grecque s’achève ici, cette nuit" a déclaré Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques, mais c’est faux !

" La Grèce tourne une page" a affirmé Euclide Tsakalotos, le ministre grec des Finances de Tsipras, mais c’est faux !

Les pires sacrifices sont derrière ? Pas du tout !

« En 2019 sont prévues de nouvelles réductions des retraites, qui ont déjà été baissées autour de 30% au cours des dernières années » a déclaré Michel Vakaloulis.

Et à partir de 2020, le gouvernement envisage une baisse du taux minimum d’imposition, ce qui signifie que beaucoup de couches paupérisées seront amenées à payer des impôts.

Enfin, n’oublions pas que les privatisations vont se poursuivre : la quasi totalité des infrastructures de la Grèce ont été vendues. Les 15 meilleurs aéroports du pays ont été cédés à une société allemande, le port du Pirée a été vendu aux Chinois et maintenant c’est celui de Thessalonique qui est disputé entre les Chinois et d’autres. L’équivalent de la SNCF grecque a elle aussi été vendue à l’Italie et on assiste en ce moment à la vente à la découpe de DEI, l’EDF grec.

La « fin de la crise », c’est pour les calendes grecques !!!

L’exemple Grec est une expérience des classes possédantes d’Europe pour servir de ballon d’essai à d’autres attaques, en Italie demain et ailleurs encore après-demain…

Et l’utilisation de cette fausse extrême gauche, de cette fausse opposition nationale et même nationaliste, est aussi un ballon d’essai…

Ses promesses ne sont que de la démagogie :

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait affirmé que la mise en ordre des finances publiques fonctionnait bien et que le pays pourrait se passer du plan de sauvetage dès août 2018.

Certes, il n’y aura plus de nouveau « plan de sauvetage » mais il y aura toujours des obligations qui vont étrangler la Grèce des travailleurs et des milieux populaires !!!

Là où le bilan est excellent, c’est pour la haute finance. Celle d’Allemagne y a gagné plus d’un milliard d’euros et d’autres milliards pour le reste de la finance européenne !!!

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